Endocardites Infectieuses Quel bilan initial et d extension?

Documents pareils
Qui et quand opérer. au cours du traitement de l EI?

Revue de la littérature

Que faire devant un résultat positif, négatif ou indéterminé? Elisabeth Bouvet Atelier IGRA VIH JNI Tours 13 Juin 2012

A C T I V Méningites à pneumocoque de l Enfant en 2007

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

La prise en charge de votre cardiopathie valvulaire

Les différentes maladies du coeur

FORMULAIRE DE DECLARATION DU RISQUE PERTE DE PROFESSION INSTRUMENTISTE ARTISTE LYRIQUE LUTHIER

ALTO : des outils d information sur les pathologies thromboemboliques veineuses ou artérielles et leur traitement

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

Document d information dans le cadre de l installation d un cyclotron. à Saint-Louis

OSSIFICATION DU LIGAMENT VERTEBRAL COMMUN POSTERIEUR ET DU LIGT JAUNE: MYELOPATHIE CERVICALE SUBAIGUE

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

Compliance (syn. Adhérence - Observance) IFMT-MS-Sémin.Médict.Nov.05 1

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S

Les maladies valvulaires

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Dépistage du cancer colorectal :

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Endocardites. Le candida albicans est parfois mis en cause, retrouvé sur culture en milieu de Sabouraud.

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Le cœur est compliqué et il est aussi un organe que travaille très fort (Heart Attack,

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

SWISSTRANSPLANT. Fondation nationale suisse pour le don et la transplantation d organes. Fondée en Informations : Tel.

ASSURANCE DES PERSONNES PARTICULIER

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

Les maladies vasculaires cérébrales

PRINCIPE ET FONCTIONNEMENT DES DÉFIBRILLATEURS AUTOMATIQUES IMPLANTABLES (DAI)

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

Farzin Beygui Institut de Cardiologie CHU Pitié-Salpêtrière Paris, France. Probability of cardiovascular events. Mortalité CV

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Faut-il encore traiter les cancers prostatiques?

Rad4Med.be, premier acteur global dans le nucléaire médical

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS

Comment évaluer. la fonction contractile?

La santé bucco-dentaire au cabinet OMS. Problèmes majeurs. Santé bucco-dentaire et santé générale. Santé. Déterminants sociaux et santé bucco-dentaire

Migraine et Abus de Médicaments

Comprendre la mort cérébrale

Épreuve d effort électrocardiographique

Les formes cliniques. Maxime Breban

Hémostase et Endocardite Surveillance des anticoagulants. Docteur Christine BOITEUX

Les Data Sciences pour la santé: Qui, Quoi, Comment?

Exemple 1: Entorse cheville. ÉVALUATION INITIALE: entorse cheville

Journées de formation DMP

Tronc Artériel Commun

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

Simulation d'un examen anthropomorphique en imagerie TEMP à l iode 131 par simulation Monte Carlo GATE

Incontinence anale du post-partum

L ATROPHIE DU SPHINCTER ANAL EXTERNE en ENDOSONOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE. Vincent de PARADES PARIS

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Travailler dans l industrie MedTech

Évaluation des soins et surveillance des maladies cardiovasculaires : Pouvons-nous faire confiance aux données médico-administratives hospitalières?

UN PATIENT QUI REVIENT DE LOIN. Abdelmalek AZZOUZ GRCI 29/11/2012 Service de Cardiologie A2 CHU Mustapha. Alger Centre. Algérie

Médecine Nucléaire : PET-scan et imagerie hybride

Céphalées vues aux Urgences. Dominique VALADE Centre d Urgence des Céphalées Hôpital Lariboisière PARIS

Ligne Dentaire. Système Dentaire Panoramique et 3D

Dr Pierre-François Lesault Hôpital Privé de l Estuaire Le Havre

Réparation de la communication interauriculaire (CIA) Informations destinées aux patients

o Non o Non o Oui o Non

biocer - système d implant dentaire

Guide du médecin traitant. L invalidité. dans le Régime de rentes du Québec. Édition 2015

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

NACO dans la FA non Valvulaire

Définitions. MALADIES GRAVES Protection de base Protection de luxe. PROTECTION MULTIPLE pour enfant

Entérocolpodéfécographie associée à l'étude du temps de transit colique: procédure diagnostique pour exécution en même temps.

Approche centrée e sur le patient

iliaque ZENITH abdomina aortique ale) 244 février 2015 : COOK France Demandeur Les modèles Indications retenues : Service Attendu (SA) :

Greffe de moelle osseuse: Guérir ou se soigner?

GUICHET D ACCÈS À UN MÉDECIN DE FAMILLE

Table des matières. 1. Mesures législatives Loi sur la protection des personnes recevant des soins Généralités 3 Principaux éléments 3

Le patient ouvre les yeux et regarde dans. Les yeux ouverts, mais l esprit absent. Médecine

Rachialgies aux urgences Docteur Carole PAQUIER Juillet 2003

Le compte rendu de scanner et d IRM du cœur. DIU Imagerie CV 2007

Evaluer le risque fracturaire: l outil FRAX (Fracture Risk Assessment Tool)

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

PROJET DE TÉLÉMEDECINE

AVC ischémique : diagnostic étiologique et prise en charge des artériopathies Sylvain Lanthier MD OD CSPQ

IMPACT THERAPEUTIQUE. Prat Gwénaël Réanimation médicale

Dépistage par mammographie : feuille d information

Item : Souffle cardiaque chez l'enfant

Diagnostic différentiel des infections ostéoarticulaires

Objectifs pédagogiques Lecture critique d article

Résonance magnétique (IRM)

LA PROTHESE TOTALE DE GENOU

Le traitement conservateur des tumeurs malignes des membres a largement remplacé les amputations

Transcription:

Endocardites Infectieuses Quel bilan initial et d extension? Louis BERNARD CHRU de TOURS GERICCO 2016

Plan de ma controverse Recommandations Un peu de clinique et du bon sens Un peu de littérature Conclusion

Characteristics n = 6235 (%) Male gender 4003 (64.2) Age, mean, y (median, 25%, 75%) 69 (72, 60, 81) Valve status Native valve 4488 (72.0) Valve prosthesis 1247 (20.0) Unknown 500 (8.0) Pacemaker 1025 (16.4) Complication Cardiogenic shock 511 (8.2) Stroke 83 (14.4) Ischemic stroke 586 (9.4) Hemorrhagic stroke 217 (3.5) Acute ischemia of lower limb 158 (2.5) Vertebral osteomyelitis 292 (4.7) Valvular surgery 1576 (25.3) In-hospital death One-year mortality 814 (13.1) 1814 (29%)

RECOMMANDATIONS

RECOMMANDATIONS

Pas un mot!!!

Bon d accord Pierre a raison? On ne fait plus rien! Plus d examen complémentaire Ah Ah Ah!

Pas bien grave Mr Z 67 ans AEG, 38-39 C depuis 5 jours Souffle holosystolique aortique

Pas bien grave Mr Z 67 ans AEG, 38-39 C depuis 5 jours Souffle holosystolique aortique Qq crépitants aux bases pulm Dit avoir un flou visuel Hémocultures (x3) + : Cocci G+ Oxacilline-gentamicine ETT: végétations 6mm / V aortique

Pas bien grave Que faites vous? A. ETT puis ETO B. TDM cérébral C. IRM cérébrale D. TDM TAP E. PET scan

Pas bien grave Mr Z 67 ans AEG, 38-39 C depuis 5 jours Souffle holosystolique aortique Qq crépitants aux bases pulm Se plaint d un flou visuel Hémocultures (x3) + : Cocci G+ Oxacilline-gentamicine ETT: végétations 6mm / V aortique IRM cérébrale

Mr Z 67 ans AEG, 38-39 C depuis 5 jours Souffle holosystolique aortique Hémocultures (x3) + : Cocci G+ Oxacilline-gentamicine Pas bien grave A J 2 Violentes douleurs hypochondre gauche

Mr Z 67 ans AEG, 38-39 C depuis 5 jours Souffle holosystolique aortique Hémocultures (x3) + : Cocci G+ Oxacilline-gentamicine Violentes douleurs hypochondre gauche Rupture de rate Splénectomisé Persistance de lombalgies Pas bien grave

Association Spondylodiscite endocardite Staphylococcus spp : 3 % (1/37) Streptococcus spp : 25 % (11/42) Mulleman D ; J Rheumatol 2006 ; 33 : 91-7 Lee KC ; Euro J Cardiothorax Surg 2003 ; 23 : 125-7 Bernard L Lancet, 2015

CID 2005:41 Etude retrospective janv 1986 -janv 2004 Duke University Medical Center Patients avec 2 épisodes d endocardite 428 endocardites 25 (4,7%) avec 2ème épisode -21 pts : 2 épisodes -4 pts : 3 épisodes 13 patients: même microorganisme

CID 2005:41 13 patients: même microorganisme 4/13: nouvelle infection; 9/13: récidive

Taiwan National Health Insurance Research Database 2000-2009 10116 endocardites Récidive d endocardite: 1180 (11.7 %) Risk factors for repeat IE were - older age, - male sex, - drug abuse, - valvular replacement after an initial episode of IE.

Janv 2000-décembre 2006 1874 patients - 1783 (95,2%) un episode - 91 (4,8%) récidive : 74 nouvelles infections Facteurs de risque de récidive -haemodialysis (OR, 2.5; 95% CI, 1.2 5.3), -IDU (OR, 2.9; 95% CI, 1.6 5.4), -previous IE (OR, 2.8; 95% CI, 1.5 5.1)

Mortalité à 1 an plus importante si récidive d endocardite versus 1 seul épisode (p 0.003; 20% versus 9%)

Bilan initial et d extension -hémocultures -échocardiographie, -électrocardiogramme (ECG) Dans l optique de déceler d éventuelles complications emboliques, il convient de réaliser dans les meilleurs délais un bilan d extension comprenant : - facteur rhumatoïde, - protéinurie des 24 heures, - scanner thoraco-abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste iodé - imagerie cérébrale (scanner ou imagerie par résonance magnétique [IRM]) et -éventuellement d un fond d oeil en cas de suspicion d endophtalmie.

Bilan initial et d extension. En présence de matériel implanté (valve prothétique, matériel de stimulation intracardiaque, dispositif d assistance circulatoire), la tomographie par émission de positons (TEP) au flurorodésoxyglucose marqué au fluor 18 (18F-FDG) couplée à un scanner est un examen prometteur pour le diagnostic positif d infection de matériel qui permet par ailleurs de dépister d éventuels emboles septiques asymptomatiques extracrâniens.

Traitement de la porte d entrée Il est nécessaire de traiter et d éradiquer la porte d entrée infectieuse présumée sous traitement antibiotique : résection de polypes coliques par coloscopie ou colectomie segmentaire ou totale si néoplasie, extractions dentaires

Characteristics n = 6235 (%) Male gender 4003 (64.2) Age, mean, y (median, 25%, 75%) 69 (72, 60, 81) Valve status Native valve 4488 (72.0) Valve prosthesis 1247 (20.0) Unknown 500 (8.0) Pacemaker 1025 (16.4) Complication Cardiogenic shock 511 (8.2) Stroke 83 (14.4) Ischemic stroke 586 (9.4) Hemorrhagic stroke 217 (3.5) Acute ischemia of lower limb 158 (2.5) Vertebral osteomyelitis 292 (4.7) Valvular surgery 1576 (25.3) In-hospital death One-year mortality 814 (13.1) 1814 (29%)

Conclusion Il faut traquer les complications pendant la prise en charge Il faut prendre en charge le foyer infectieux (germe actuel) mais aussi fermer systématiquement les autres portes d entrée pour éviter la récidive...qui tue encore plus que la première fois Mais attention à ne pas être iatrogène (TDM injecté-aminosidesdeshydratation-iec-sujet âgé diabétique) Il faudrait étudier les causes des nouvelles endocardites et les causes précises des décès extra-hospitaliers (16% sur 29% de mortalité à 1 an)

RECOMMANDATIONS Gloups!