Favoriser la création d activités agri-rurales



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Transcription:

Favoriser la création d activités agri-rurales

La dénomination ONVAR regroupe sept têtes de réseaux associatives œuvrant dans le domaine du développement agricole et rural. Sept réseaux (AFIP, FNCIVAM, GAEC & Sociétés, InterAFOCG, MRJC, Service de Remplacement France et Trame) dont les principes d action mobilisent à la fois la logique du projet collectif, l adhésion volontaire des personnes et une approche de terrain, et qui ont contribué à rendre visible l innovation en agriculture et à permettre sa généralisation. Leur organisation et leur démarche d action collective facilitent aussi l appropriation rapide des changements de pratiques par les agriculteurs. Les ONVAR ont souhaité réaliser un focus, par l intermédiaire de ce projet, sur la notion de création d activités agri-rurales, comme enjeu fondamental pour le renforcement des territoires et du tissu rural. On se situe ici dans la phase amont que ce soit pour des porteurs de projets non installés ou pour des agriculteurs en place souhaitant diversifier leurs activités. Il s agit de mettre en avant, dans ces accompagnements, les éléments qui préparent ces publics à une activité agri-rurale (en terme d ouverture des possibilités d activité, d intégration dans des réseaux spécifiques ). D une formation «Se repositionner dans un contexte en évolution» à une création d activité agri-rurale. L atelier Fournil. Un espace pour s intégrer sur le territoire du Boischaut Sud (36) par le biais de projets. Le RIRE. Un centre d échanges et de ressources au service des porteurs de projets dans le Pays de Questembert. La Marmite. Accompagner l installation d un jeune en société en Haute-Savoie. L année d essai en GAEC. Accompagner la réflexion du projet d installation de futurs agriculteurs. Accompagner vers l emploi de nouveaux publics non issus du milieu agricole et rural. Diversification sur la base de ressources locales : une solution pour le maintien des petites exploitations sur un territoire?

Il s agit de considérer cet objectif de valorisation des ressources locales comme point de départ pour la description d expériences. Les ONVAR ne se situent pas dans une logique de promotion de telle ou telle activité mais bien dans un accompagnement, à partir des ressources disponibles localement, des idées et volontés des agriculteurs. Circuits courts, diversification et création d emploi. L exemple du GAEC du Puy Larcy. Ils persuadent les élus de chauffer l école avec une ressource locale. Val Bois. Développer l autonomie alimentaire des troupeaux laitiers de la zone à Comté du Doubs. Déshy 25. La filière chanvre fermier en Poitou-Charentes. L exemple de la SARL Chanvre Mellois. Même si les activités présentées précédemment ont toutes des conséquences sur la création de lien social du fait notamment de la mise en place de réseaux d acteurs diversifiés, cette dernière partie comprend des activités agri-rurales dont l objectif premier est de maintenir ou développer ce lien entre les habitants d un territoire, mais également de favoriser les échanges entre territoires et contextes de vie distincts. Au sein de chaque fiche, les sources de motivation pour les acteurs s engageant dans ces activités, ont été mises en évidence, en prenant en compte trois niveaux d implication : individuel (motivation personnelle, «pour moi»), collectiif (dynamique collective «pour nous») et plus global (impact sur le territoire «pour eux»). Il est également détaillé en quoi la place de l accompagnement contribue à la réalisation des initiatives générées par les porteurs de projets. Au delà du recueil d expériences, une analyse transversale a été réalisée et a donné lieu à la rédaction d un document de synthèse *. Cette analyse met en avant que tenir compte des valeurs portées, favoriser les dynamiques collectives et la mise en réseau, anticiper les notions de concurrence/complémentarité entre acteurs, argumenter et communiquer sur les projets ou encore raisonner la prise de risque, sont autant de points de vigilance à prendre en considération lors de l accompagnement des créateurs d activités, souhaitant développer des projets sur leurs fermes et leurs territoires. * Document téléchargeable sur les sites internet des ONVAR. Disponible également en version papier sur demande. Créer du lien en Haute-Savoie. Le gite d enfants du GAEC du Lavandin. Accompagnement d un projet de maraîchage bio pour des femmes en difficulté. Culture dans les fermes : la culture comme vecteur de dynamisme en milieu rural.

D une formation «se repositionner dans un contexte en évolution» à une création d activité agri-rurale Présentation Suite à la formation «se repositionner dans un contexte en évolution» organisée par l Afocg45, une participante, Marylène, conjointe d un agriculteur en réflexion sur son projet professionnel, commence à bâtir son projet. Pour cela elle part en formation spécifique, le CAP boulanger, noue des contacts divers, entre autres avec d autres professionnels (par exemple un électricien) et élargit son cercle d amis. Elle arrive à mettre en place son atelier «fournil» chez un agriculteur bio, Olivier, qui cherche à valoriser ses céréales. Même si, pour plusieurs raisons, les deux n arrivent pas à continuer l activité ensemble, Marylène se repositionne et poursuit l activité avec son mari avec le souhait de développer la transformation de blé en farine, la fabrication ainsi que la communication auprès des établissements scolaires et des collectivités locales. La mise en place de l activité est allée de pair avec le développement des liens sociaux sur son territoire. Témoignage pour moi Le souhait pour Marylène, à l issu de son congé parental, est de reprendre une activité professionnelle conciliant travail et vie de famille : pourquoi ne pas faire du pain chez elle (l ANPE lui proposait du travail distant de plus de 80 km de son domicile, inconcevable pour elle)? Elle rencontre le conseiller de la Chambre des Métiers, mais en ressort assez dé ue. Il est apparu pour Marylène, le besoin de réaliser une activité en lien étroit avec l agriculture (hors des circuits et modèles classiques de boulangerie) : fabriquer du pain bio au levain. Et par ailleurs, le souhait pour Olivier, producteur de céréales bio, de sécuriser son système en donnant de la valeur ajoutée par une activité de vente directe. pour nous Marylène et Olivier se connaissent. Lorsque le projet de travailler ensemble émerge, ils n ont pas d expérience de travail commun et ne connaissent pas leur capacité à travailler ensemble. En 2007, les deux décident de ne pas créer une association tout de suite et Marylène est salariée sur l exploitation d Olivier pour l activité «pain». En 2010 des divergences d objectifs et de travail apparaissent entre Marylène et Olivier. L idée d une association est écartée. Marylène reprend l activité avec son conjoint qui sort d un GAEC 1. 1. Groupement agricole d exploitation en commun 2. Club d Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l Epargne Solidaire pour eux Cette activité correspond au besoin d étoffer la proposition de produits alimentaires au sein des AMAP, dans lesquelles chacun est déjà impliqué comme producteur ou consommateur. Cela va maintenant plus loin avec la tentative d introduction d aliments bio dans les menus scolaires : d où les contacts avec les collectivités locales et établissements scolaires, en développant l argument de l activité locale. Des amapiens ont mobilisé des fonds sous forme de prêt à taux zéro. Un groupe CIGALES 2 a eu envie d investir des fonds, mais le type de projet (déjà en place) ne figurait pas dans leurs objectifs. Des liens ont cependant été conservés. L initiative commence à être connue. Une personne interpelle l AMAP du Gâtinais pour partager son expérience, en vue d un autre projet dans le Massif Central. Un poulailler collectif se met en place dans une AMAP voisine avec le même système de prêt solidaire dont l atelier fournil a bénéficié. Aujourd hui Marylène et son conjoint sont sollicités pour faire visiter le fournil aux écoles : un projet en amène un autre ; se pose la question d accueillir des classes ou d aller dans les écoles expliquer aux enfants ce qu est le pain. L atelier «fournil» demande au départ du savoir-faire et des investissements importants. L activité est également dans un premier temps mal rémunérée, surtout quand sur un territoire il faut encore créer la demande. Cependant, la demande pour des pains «spéciaux» et artisanaux est croissante sur le territoire.

L Afocg 45 a mis en place la formation «se repositionner dans un contexte en évolution» - 4 demi-journées. Cette formation avait pour objet de clarifier les objectifs personnels de chacun, de sorte à ouvrir des possibles en termes de repositionnement éventuel. Marylène, en réflexion sur son projet professionnel y a participé. Ayant connaissance d un autre adhérent Afocg, Olivier, ils ont eu l idée de travailler ensemble. Un accompagnement d Olivier et Marylène pour un possible projet commun a démarré. La réflexion concernant la recherche d un statut pour poursuivre le projet avance. Olivier et Marylène participent à la formation «Faire vivre sa société» dont l objet est de pouvoir construire des modalités de fonctionnement en société, et donc de faire échanger les personnes. Il faut être très motivé, être entouré, bien budgétiser l investissement en fonction du nombre de personnes qui travaillent et avoir des objectifs communs dans le cas d un projet collectif. fiche Afocg Loiret 91 Grande Rue, 45260 Lorris 02 38 90 44 00 Antériorité Pour l activité sur la ferme de l agriculteur : 1 an de fa on opérationnelle Pour la mise en réseau : 4 ans D une formation «se repositionner dans un contexte en évolution» à une création d activité agri-rurale L explication, la compréhension de ses objectifs et de ceux de l autre, savoir déterminer ses valeurs et quoi en faire. La question de la rémunération est toujours délicate suivant les mois. La rémunération est différente elle peut varier de 4 /heure net à 6 /heure (en terme de revenu dégagé pour le temps passé). La motivation des personnes au projet Les compétences partagées Les réseaux en Plus d un emploi créé : celui de Marylène à temps plein ; son conjoint participe à la fabrication de la farine et à la commercialisation, tout en poursuivant son activité agricole, sur une exploitation devenue trop petite pour faire vivre une personne seule. Investissement financier à l origine (travaux+matériel) : Olivier 51 000 ; Marylène 54 000 Temps de travail pour les travaux : Olivier 10 % Marylène 50 % Autres personnes 40 % : beaucoup d heures (heureusement, Marylène était en congé parental à ce moment-là)

Un espace pour s intégrer sur le territoire du Boischaut Sud (36) par le biais de projets Présentation Le RIRE est un collectif de personnes (constitué en association depuis 2011) qui, à la suite d un cycle de formations mis en place par le MRJC, a souhaité se retrouver pour poursuivre les réflexions sur le territoire du Boischaut Sud et impulser des projets sur celui-ci. Ces projets ont vocation à dynamiser leur lieu de vie et développer son attractivité, tout en permettant aux nouveaux arrivants de s y intégrer. Ainsi, un des premiers chantiers du collectif a été de communiquer à l exterieur sur le projet pour se créer un réseau avec de nouvelles personnes et d autres acteurs du territoire. Parallèlement, le collectif s est lancé dans plusieurs types d actions. Aujourd hui, elles sont au nombre de quatre : des «Apéro-rencontres» : ils se déroulent chez des habitants et permettent la rencontre des personnes, la diffusion d information, l échange informel autour de projets, l accueil de population... des ateliers coopératifs : ils ont pour objectif de faire avancer les projets de chacun (individuel ou collectif) par des apports techniques, thématiques mais surtout par l échange et les regards croisés ; des ateliers d initiatives : quelques personnes ont une idée ou une envie d avancer sur un sujet. Le RIRE mobilise son réseau pour des rencontres qui serviront à développer un sujet qui débouchera (ou non) sur une initiative ; des ateliers d échange de savoirs : ils sont tournés vers l amélioration du quotidien et le changement d habitudes (faire autrement son jardin, auto-construire...). Témoignage pour moi Pour Germain Lefebvre, co-président du RIRE qui a participé depuis le départ au projet, il était important de partager avec d autres personnes ce qui s était vécu pendant le cycle de formations mis en place par le MRJC. De plus, il souhaitait créer son activité en graphisme dans une coopérative d entrepreneurs sur le territoire. Pour cela, le partage d idées et la rencontre avec d autres personnes l ont beaucoup aidé. pour nous Il insiste également sur la capacité d un tel réseau à créer des dynamiques collectives et à changer les habitudes de chacun à travers le partage d expériences. Le projet est basé sur l importance du collectif. Ainsi, les compétences ont été acquises par les temps d échange, le travail en partenariat avec différentes structures, mais aussi par des temps de formation à la notion de projet collectif. pour eux Cette activité répond aux enjeux d un territoire rural où peu de jeunes restent et s ancrent, où l emploi n est pas si simple à trouver, où les liens ne se créent pas spontanément, où les nouveaux habitants ne sont pas forcément accueillis et où les habitants sont plutôt négatifs quant à la possibilité de lancer des initiatives. Le projet a vocation à changer cette image, donner de nouvelles perspectives et montrer qu il est possible de développer leur lieu de vie.

Dans ce projet, le MRJC a eu un rôle d initiateur et d accompagnement dans la réflexion, mais pas dans la construction technique des projets de chacun. La formation proposée avait pour objectif de faire émerger des idées de projets, en se basant sur la méthodologie du «kit des 100 possibles», idées qui seraient reprises par la suite pour les mettre en place. A la suite de cette formation, le permanent MRJC de l Indre a coordonné la mise en place du collectif et l a accompagné durant plusieurs années, notamment pour former les membres à la méthodologie de projet et pour les mettre en réseau avec les autres acteurs du territoire. Aujourd hui, le MRJC est toujours en lien avec le RIRE, mais n est plus leader du projet. en installations agricoles, dont une qui emploie un jeune du RIRE créations d activités non agricoles associations du territoire impliquées projet de coopérative d activités et d emplois en cours La communication aurait pu être améliorée, notamment en formalisant plus tôt l objectif du réseau et ses actions fiche Germain Lefebvre co-président activites@rire.asso.st MRJC Indre 8 place Roger BRAC 36000 CHATEAUROUX 02 54 34 34 74 indre@mrjc.org Antériorité - La formation qui est à l origine du projet s est déroulée en 2004. - Le collectif s est créé début 2005 - Un partenariat avec différentes structures du territoire se met en place à partir de 2008-2009, le RIRE commence à «s autonomiser» du MRJC - 2011, une association est créée Un espace pour s intégrer sur le territoire du Boischaut Sud (36) par le biais de projets Difficulté à rejoindre des gens de tout âge et de tous horizons Au début, difficulté à expliquer clairement ce que faisait le RIRE La proximité des acteurs, qui permet à chacun de se sentir concerné par le projet, que ce soient les associations ou les personnes - Des nouvelles personnes, toutes vivant sur le territoire, sont impliquées dans le pilotage de la dynamique - Un site Internet a été créé, ce qui permet de mieux communiquer sur les actions du RIRE - Plusieurs créations d activité, notamment de jeunes - Reconnaissance de la part des institutions (notamment Conseil Général et Chambre d agriculture) Liens utiles Site

Un centre d échanges et de ressources au service des porteurs de projets dans le Pays de Questembert Présentation Dans le cadre d une expérimentation nationale sur l installation agricole lancée par le MRJC en 2004, un groupe de jeunes intéressés par l agriculture dont certains souhaitaient s installer a identifié certains freins à l installation agricole sur le Pays de Questembert (56). Ainsi est née La Marmite, un centre d échanges et de ressources pour des porteurs de projets, agricoles ou non. La Marmite soutient et accompagne des porteurs de projets en milieu rural, à travers la mise en place d actions de formation : modules méthodologiques «de l idée au projet», cafés-thématiques, cafés-installation, visites d expériences, voyages d étude... Elle dispose également d un centre de ressources et d un espace de travail (accès Internet, salle de réunion, téléphone ). Elle est un lieu d orientation vers des structures et des individus compétents... Ses propositions : accompagnement, mise en lien pour possibilité d accueil sur les lieux d activités en place (découverte, stage, nids d activités, pépinière en ilots...) permettant aux porteurs de projet de vérifier leurs envies, leurs idées, tester et vérifier leurs choix, grâce à l appui de personnes ayant déjà créé leur activité. Au début, La Marmite fonctionnait sous la tutelle du MRJC puis, en 2008, une association indépendante s est créée, dont le MRJC est toujours membre. Les projets accompagnés ont en commun le respect de l environnement naturel et humain et présentent des liens forts avec leur territoire. Témoignage pour moi Pour Cyril Huchon, qui faisait partie du groupe de départ et qui a été co-président de La Marmite, la motivation était triple : c était d abord l envie de développer le territoire sur lequel il vivait, en pla ant les jeunes au centre de ce développement, et en encourageant les initiatives respectueuses de l environnement. Son implication lui a également permis de mieux connaître le monde agricole et ses rouages. pour nous Le groupe de jeunes a aussi travaillé en réseau avec d autres structures. Sans la mise en commun des connaissances et compétences de chacun, ce projet n aurait pas pu voir le jour car les jeunes ne maîtrisaient pas tous les enjeux et avaient besoin d être accompagnés, notamment sur la mise en place de formations. L échange et la coopération est un des objectifs premiers de ce projet. C est grâce aux rencontres que les gens peuvent avancer sur leur projet, pour des compétences techniques mais aussi pour confronter leur avis avec d autres. pour eux Le Pays de Questembert devient progressivement une sorte de «territoire d expérimentation», notamment pour des jeunes, du fait de la naissance de projets. La notion d inscription territoriale est très présente au sein de La Marmite et la collaboration avec d autres acteurs locaux encourage les jeunes à s installer sur le Pays car ils y ont déjà un réseau. De plus, les personnes viennent à La Marmite en général car ils ont des projets innovants, sur lesquels ils ont des difficultés à être accompagnés. Cette notion d innovation est importante car elle fait naître de nouvelles idées autour d elle. Enfin, le travail en réseau permet de développer un lien social fort, ce qui encourage les habitants à s impliquer pour leur territoire. Ainsi, on constate par exemple le développement de circuits courts alimentaires de proximité, de réseau d éducation non formelle et de solidarité de manière générale.

L expérimentation nationale lancée par le MRJC a permis aux jeunes du MRJC Bretagne de s interroger sur leurs problématiques locales en termes d agriculture. Le MRJC les a accompagné pour réaliser un diagnostic de territoire, qui a permis d identifier les envies de projets innovants chez de nombreux jeunes, sans toutefois les mener à terme faute d accompagnement. A sa création, La Marmite était sous la tutelle du MRJC, ce qui a permis de limiter les risques en cas d échec du projet ainsi que d avoir un capital de départ. Progressivement, le projet s est autonomisé pour devenir ensuite une association à part entière, dont le MRJC reste partenaire. en Il n est pas toujours facile d impliquer les collectivités locales dans ce genre de projets et d être soutenu, même si maintenant différents partenaires publics sont impliqués. Il faut développer la communication en étant vigilant au discours utilisé pour rester ouvert à tout type de publics pour avoir des points de vue plus variés. ETP à travers les projets accompagnés par La Marmite, dont les. Les autres activités se répartissant entre artisanat, activités sociales et culturelles et commerce de proximité. La Marmite emploie aussi une animatrice/coordinatrice à temps plein. fiche Association La Marmite Village de Bobéhec 56250 La Vraie Croix 02 97 67 28 06 lamarmite.asso@yahoo.fr www.association-la-marmite.fr Adelaïde Réjou-Méchain Animatrice/coordinatrice Antériorité Le projet de La Marmite est né en 2006. En août 2008, l association La Marmite se crée Pour la mise en réseau : 4 ans Un centre d échanges et de ressources au service des porteurs de projets dans le Pays de Questembert Manque d implication et de reconnaissance de la part des institutions Difficulté à être compris de tous. Même si le réseau est très ouvert, il n est pas simple de réunir des personnes de tous horizons, hors du réseau Marmite. La mutualisation d expériences Les partenariats forts entre associations Volonté forte et commune d un collectif composé de nombreux individus d apporter une réelle transformation sociale et environnementale

Accompagner l installation d un jeune en société en Haute-Savoie Présentation Depuis une trentaine d année, la Fédération départementale des GAEC 1 de Haute-Savoie accompagne les groupements agricoles lors de leur constitution et au cours de leur fonctionnement quotidien. La FDGAEC a constaté de nombreuses séparations ou dissolutions suivant l année de constitution ou d entrée d un nouvel associé dans les GAEC. Aussi, il est demandé à tout futur associé de faire une période d essai d un an minimum pour que les personnes se trouvent, avant la constitution officielle, dans les mêmes conditions que s ils étaient associés. Les objectifs : se connaître, décider, vivre et travailler ensemble... Témoignage de associé de GAEC en Haute-Savoie et de trésorière de GAEC & Sociétés, ancienne présidente de la FDGAEC 74, associée de GAEC. pour moi Damien Caddoux est l un des 5 associés du GAEC Le Marais, exploitation laitière située en Haute-Savoie, il revient sur son installation et son année d essai au sein du GAEC : «Pour moi, ce laps de temps est absolument nécessaire pour que chacun trouve ses marques dans l apprentissage de la complémentarité entre associés, noue des relations humaines basées sur le dialogue et l échange. Une étape fondamentale pour voir si l on pourra vraiment s entendre, qui intervient avant que ne soient lancées toutes les décisions économiques et les engagements lourds que suppose la vie d un GAEC 1.» 1. Groupement agricole d exploitation en commun pour nous Selon Régine Chamot, ancienne présidente de la FDGAEC 74, c est suite au constat de dissolutions et de difficultés relationnelles dans l année de l installation, que des agriculteurs administrateurs de la FDGAEC 74 ont décidé de mettre en place un accompagnement de toutes les entrées en GAEC 1. Au fil du temps, cet accompagnement s est enrichi et il porte aujourd hui à la fois une dimension formation et une dimension pratique, afin de tester le travail en commun et l entente des futurs associés. Concernant la formation, la FDGAEC a rapidement proposé un stage, dont le format a évolué dans le temps, et qui dure aujourd hui 3 jours sur le thème des relations humaines, auquel participent tous les futurs associés. La FDGAEC propose également un accompagnement au sein du groupement sur les aspects relationnels (entente et communication entre associés, organisation du travail, objectifs individuels et communs, valeurs ). Concernant la période d essai en GAEC, il existe plusieurs types de statuts pour les futurs associés : aide familial dans les GAEC familiaux «Père- Fils-Frères» ; pré-installé avec contrat soutenu par la région quand il n y a pas de lien de parenté ; salarié, quand la personne ne remplit pas les conditions d aide familial ou de préinstallé : personne de plus de 40 ans ou neveu ; chef d exploitation dans les regroupements d exploitations. Chaque exploitant conserve son statut de chef d exploitation, même si tout est regroupé. Lors d une première rencontre entre les exploitants et l animateur de la FDGAEC, sont précisées les modalités de l année d essai : durée, début d activité, modalités du regroupement (répartition des ventes, achats, charges de structure ). Une information est faite au Comité Départemental d Agrément des GAEC présidé par la Direction Départementale des Territoires, qui donne ou non son accord au regroupement temporaire et informe les autres administrations (fiscales, services vétérinaires ). Il est précisé aussi, en début d année d essai, quels sont les investissements minimum : par exemple, 2 postes de traite en plus, une aire paillée simple, et qui paie, même en cas de non aboutissement. Il est fortement déconseillé de vendre les matériels en double, ou encore de procéder à des investissements lourds de type mise aux normes de bâtiments.

pour eux Il ne s agit pas à proprement parler de création d une nouvelle activité mais plutôt d une confortation de la vie des GAEC du département : favoriser les installations, limiter les risques d échec En termes d impact sur le territoire, il s agit avant tout de séparations évitées (souvent désastreuses financièrement et humainement). Car environ 40 % des années d essai n aboutissent pas à une installation, ce qui représente autant de dissolutions de sociétés ou de sorties d associés évitées sans préjudice financier lourd. Cette expérience permet en fait d augmenter le pourcentage de réussite des GAEC à moyen terme. Enfin, le plus fort impact se situe au niveau de la qualité de vie des associés de GAEC et du dynamisme de l agriculture de groupe sur ce département. En effet, la Haute-Savoie, qui est pourtant un département de montagne aux conditions agricoles particulièrement difficiles, est l un des plus dynamiques sur le plan de la vitalité du mouvement GAEC. Ce qui est particulièrement intéressant dans cette expérience réside dans le fait que la FDGAEC va beaucoup plus loin que la plupart des départements : l accompagnement est plus complet et le regroupement temporaire d exploitations (qui est a priori compliqué à mettre en œuvre réglementairement) s est fait de manière aboutie et concertée. C est un très bel exemple de partenariat entre l administration et la profession. Les membres du comité d agrément (4 représentants des agriculteurs et 4 représentants des administrations) ont négocié ensemble un système de «GAEC à l essai» et se sont accordés également avec d autres administrations (services vétérinaires ). La négociation de cette tolérance s accompagne d un contrôle rigoureux des associés de GAEC. La Haute-Savoie est un des seuls départements où tous les GAEC sont contrôlés chaque année. Fédération des GAEC de Haute-Savoie (FDGAEC 74) Maison de l Agriculture 52 avenue des Iles 74994 Annecy Cedex 9 GAEC & Sociétés 11 rue de la Baume 75 008 Paris 01.53.89.12.20 www.gaecetsocietes.org GAEC & Sociétés a la volonté d essaimer cette expérience, depuis plusieurs années. Un certain nombre de départements ont tenté de mettre en place des actions intéressantes, notamment en termes de formation ou d accompagnement. Cependant, il n a pas été possible pour l instant de diffuser l idée de l année d essai au-delà des stages parrainages. La mise en œuvre réglementaire d un regroupement à l essai étant relativement risquée et à ce jour, la plupart des administrations refusent de s y engager. fiche Antériorité 30 ans Accompagner l installation d un jeune en société en Haute-Savoie L un des indicateurs de réussite de cette expérience réside dans le taux d échec des années d essai! En effet, la FDGAEC tient chaque année des statistiques concernant l aboutissement ou non des années d essai (sauf pour les GAEC pèrefils qui ne sont pas pris en compte), or ils ont constaté que le taux de séparation en fin d année d essai oscillait autour de 40%. Ce chiffre, relativement élevé, traduit bien le risque important qu il y a à entrer dans une structure sociétaire sans s y préparer, sans tester le travail en commun. Quelques Un emploi d animateur à temps plein est financé par la FDGAEC afin d assurer le suivi et l accompagnement de ces années d essai et de l ensemble des actions de l association. A titre indicatif, le stage à l installation en société a lieu trois à quatre fois par an. Le nombre moyen d années d essai réalisées se situe entre 30 et 50 par an. Freins réglementaires au regroupement (il s agit d une société de fait tolérée par l administration pendant un an). Un contrôle rigoureux est nécessaire, pour éviter les risques de fraude.

Accompagner la réflexion du projet d installation de futurs agriculteurs Présentation De nombreux jeunes, notamment non issus du milieu agricole, dont le projet est de s installer en agriculture, intègrent les Services de Remplacement pour une phase de salariat plus ou moins longue. Leur objectif est ainsi de se familiariser avec le monde agricole, parfaire leur formation en acquérant de l expérience, enrichir leurs connaissances en intervenant sur des exploitations et des productions diverses et variées. Cela leur permet alors de se donner le temps de la réflexion pour mûrir leur projet d installation, et, le cas échéant, réorienter celuici. Cela leur permet aussi de repérer des exploitations à reprendre ou des exploitants avec qui s associer. Ces expériences au sein des services, généralisables à l ensemble des départements fran ais, ont fait l objet d une enquête dans le département du Doubs. Témoignage pour moi, salarié/agriculteur Pour les deux personnes interrogées, le service de remplacement est «une bonne école quand on a un projet d installation». Malgré des aspirations différentes, Guillaume Vivot - agent souhaitant s installer-, et Vincent Fonquernie agriculteur et ancien agent de remplacement-, partagent la même vision du remplacement : «Passer par les services de remplacement, c est en effet l assurance d acquérir des compétences techniques mais aussi de repérer des fermes éventuelles à reprendre». Cela permet également de «découvrir le monde agricole dans son ensemble» (partenaires techniques, syndicats, entreprises agricoles, etc.). pour nous, Salarié/Adhérent/ Service de Remplacement Le service de remplacement, de par son insertion dans le monde agricole et les partenariats locaux développés, permet aux salariés dont le projet est l installation de rencontrer tous les acteurs de l installation : «Cela permet de mûrir son projet avant de s installer dans les meilleures conditions». Le service de remplacement peut de cette fa on employer des agents motivés et désireux d améliorer leurs compétences en vue de reprendre une exploitation. C est l assurance d une qualité de prestation bonifiée pour ses adhérents. L agriculteur interrogé parlant même «de possibilités offertes par les services de remplacement que l on ne peut rencontrer nulle part ailleurs dans le monde agricole en vue d une installation». pour eux Les services de remplacement sont de véritables médiateurs vers l emploi en milieu agricole et rural. Ils participent au maintien du réseau entre les différents acteurs agricoles du territoire. Ils ont notamment un rôle social prépondérant selon les personnes interrogées. «Les SR ne sont pas seulement des structures permettant aux agriculteurs de s absenter de leurs exploitations» selon l agriculteur interrogé, mais bien des acteurs de l emploi en milieu rural. «Ils permettent d attirer de nouveaux venus en milieu rural et de créer des emplois que d autres structures n auraient pas pu créer». C est un rôle à part entière que tiennent les services de remplacement dans l aménagement du territoire.

Des projets d insertion professionnelle financés peuvent être développés en relation avec le service de remplacement qui peut travailler de concert avec le Pôle Emploi. en L agriculteur a travaillé chez une d adhérents avant de s installer sur une exploitation. à installations sont recensées chaque année dans le département du Doubs. installation pour départ depuis 20 ans dans le Doubs. fiche Service de Remplacement Doubs Coordonnées disponibles sur www.servicederemplacement.fr Antériorité 40 ans Le manque d ouverture éventuel du monde rural. Les spécificités du territoire peuvent être des freins à l installation lorsque l on passe par les services de remplacement. (exemple : peu d installations dans le Doubs) Les hors cadres familiaux doivent s appuyer sur des formations pas toujours complètes dans l optique de gérer une exploitation agricole (lacunes techniques, gestion comptable et financière ) Accompagner la réflexion du projet d installation de futurs agriculteurs L orientation scolaire est essentielle. Il est tout-à-fait possible de s installer sans avoir fait d études spécifiques mais «avoir un bagage technique est un réel avantage». L ouverture d esprit et la volonté d intégration dans un milieu qui n est initialement pas le sien sont des facteurs de réussite. La participation à la vie agricole (évènements agricoles, syndicats, partage d expériences, etc) est prépondérante. Passer par les services avant de s installer permet également de rencontrer tous les acteurs de sa future zone géographique. Liens utiles

Accompagner vers l emploi de nouveaux publics non issus du milieu agricole et rural Présentation Confrontés à une problématique de recrutement de salariés dans leur bassin d activité, les Services de Remplacement de Normandie proposent à des personnes non issues du milieu agricole ou rural, désireuses de travailler dans l agriculture, un parcours vers l emploi. Initiée par le Service de Remplacement de la Manche, cette démarche a été étendue à toute la Normandie. L objectif est de trouver, former et proposer un emploi à un public de demandeurs d emplois dont le projet professionnel est de trouver un emploi dans l agriculture. Financé conjointement par le Conseil régional et le Pôle Emploi, le projet démarre par un repérage, effectué par Pôle Emploi, les Missions locales et la Profession Agricole. Après une évaluation en milieu du travail et une sélection par un jury, ces personnes se voient proposer un parcours de formation en alternance reposant sur les modules de formation du certificat de qualification «agent de remplacement». A l issue de la formation, les candidats qui certifient les modules de formation se voient proposer un contrat de travail au sein d un Service de Remplacement (dans un premier temps en CDD avec possibilité de poursuivre par un CDI). Témoignage pour moi, le salarié Bruno Lepinay, agent de remplacement étant passé par ce processus, a toujours voulu «travailler dans le monde agricole mais n en a jamais eu l occasion». Après avoir travaillé dans le secteur du bâtiment travaux public (BTP) en tant que soudeur et conducteur d engins, il voulait «conduire des machines agricoles». Cette démarche régionale lui a permis de réaliser son projet professionnel. Il était motivé pour utiliser ses compétences acquises dans le BTP pour «apprendre un nouveau métier». Son passé de technicien (soudure, ma onnerie, conduite d engins lourds, bricolage en tous genres) l a indubitablement «aidé pour devenir agent de remplacement sur 14 fermes aujourd hui». pour nous, le couple Salarié/ Service de Remplacement Les responsables professionnels et administratifs des Services de Remplacement désiraient «faire monter en compétences» leurs salariés et «augmenter leur vivier d agents de remplacement potentiels». Le projet leur en a donné les moyens. Déjà engagés dans «un plan de professionnalisation», les Services de Remplacement ont profité de l opportunité de financement pour s engager dans l intégration de nouveaux publics. Les Services de Remplacement sont des passerelles vers l emploi en milieu rural pour des personnes désirant travailler dans le monde agricole. pour eux Le projet participe à la résolution de deux problématiques parallèles : un territoire dont la demande est supérieure à l offre en matière de postes dans le remplacement et la création d emplois pour des personnes à la recherche de travail dans le milieu agricole. Le projet prouve que les réseaux emploi des territoires sont multi-facettes et peuvent très bien travailler de concert.

L expérience préalable du salarié ainsi que l étape de pré-recrutement sont les points clés pour réussir l insertion de nouveaux publics dans le milieu agricole et rural. Le projet devrait être reconduit cette année pour amener davantage de candidats dans le milieu rural en Normandie. fiche Services de Remplacement de Normandie (Manche, Orne, Calvados, Eure, Seine Maritime). Coordonnées disponibles sur www.servicederemplacement.fr Antériorité Automne 2006 Accompagner vers l emploi de nouveaux publics non issus du milieu agricole et rural Une réflexion en amont des besoins du territoire en matière d emploi. Elle doit avoir lieu entre tous les acteurs de l emploi de la région pour déterminer une stratégie territoriale. L ouverture culturelle et intellectuelle vers de nouveaux profils est essentielle pour maintenir l activité dans les milieux ruraux. en Le projet a permis de créer une en Le Conseil Régional et le Pôle Emploi ont pris en charge les coûts des sessions de formation. Les ASSEDICS ont permis de rémunérer les stagiaires pendant les formations. [Chiffres non disponibles] Une formation inadaptée est un frein. La pratique doit être très présente pour faciliter le travail des futurs agents sur le terrain. Le manque de temps du personnel administratif est un écueil dans le développement du projet. Le manque de sensibilisation à l insertion de nouveaux publics dans le milieu rural est une difficulté majeure. La formation en alternance entre la théorie et la pratique sur les fermes permet d optimiser le travail des futurs salariés. Liens utiles

Diversification sur la base de ressources locales : une solution pour le maintien des petites exploitations sur un territoire? Présentation En 2008, les animateurs de l Afog Pays Basque ont organisé une formation «diversification» de manière différente suite à l ambiance morose et la conjoncture difficile. Ils ont volontairement orienté la prise en charge de problèmes vers la recherche de solutions, car la recherche des causes, déjà tentée les années précédentes, a plutôt l effet de paralyser la réflexion plutôt que de libérer de l énergie. Cette énergie créative est vitale pour poursuivre le métier de petit exploitant. Or, la formation et l accompagnement ont donné l impulsion nécessaire aux participants, tous de petits exploitants, d expérimenter de nouvelles productions, de nouvelles formes de commercialisation ou de «simplement» revisiter leur système d exploitation et leurs objectifs, chacun à son rythme. Même si les solutions mises en place par les agriculteurs ne sont pas considérées comme nouvelles, l important est qu elles permettent le maintien d une petite agriculture sur le territoire. Témoignage pour moi pour nous Plusieurs agriculteurs à la tête de petites exploitations ont ressenti leurs problèmes comme étant une fatalité avec parfois ce sentiment de «tourner en rond». D année en année, les revenus se sont affaiblis, voire devenus négatifs. L activité en filière standard (ovin lait, bovin viande, maïs, veaux en batterie, ) ne croît pas et les efforts techniques ne se traduisent pas par une amélioration ni de la productivité ni des résultats économiques. Cinq exploitants se sont rencontrés avec les formateurs de l Afog Pays Basque pour bâtir un programme de travail. La formation est basée sur la dynamique de groupe. Elle bâtit un cadre pour favoriser l émergence d une dynamique collective, sans laquelle elle ne peut pas fonctionner. La première séance de travail est dédiée à l expression par chacun de ses propres préoccupations, difficultés, attentes et idées de projet. Ces expressions croisées permettent, au-delà de la formulation de sa situation, de découvrir des similitudes dans le vécu mais aussi des différences. Il s en suit une prise de conscience (de sa réalité), de confiance (en soi) et une volonté d aller de l avant avec les collègues du groupe qui vient de se constituer. Plusieurs visites d exploitations sont programmées à partir des expressions ou idées de projet de chacun. Même si l objet de la visite n est pas dans l idée de départ de chaque participant, tout le monde est engagé à faire toutes les visites. En parallèle, certains commencent à expérimenter de petites choses chez eux. Par exemple, une petite bande de poulets fermiers. Les participants s inscrivent également à une formation au marketing et à la vente directe proposée par l Association des Producteurs Fermiers. Après ce tour complet de recherche découverte, une réunion bilan-perspectives est organisée. Les participants émettent leur avis sur les visites qui ont été faites et rendent compte de leur cheminement depuis le début : où en suis-je de ma question de départ? Quelle piste je privilégie aujourd hui? A quelle échéance je vois la mise en place de ce changement? Un point sur les attentes et les besoins en formation est fait, pour aboutir ensuite à la validation d un programme. A l issue de cette phase de travail individuel, chacun exprime les changements ou projets qu il compte mettre en place, les points à travailler et les étapes pour la suite. Une évaluation de la formation est également faite à chaud. C est la dynamique du groupe qui a aidé chacun à avancer ou à mettre en place son projet.

pour eux Les petites exploitations sont acculées de par leur taille. Bien souvent, cette seule donne fait que les personnes ne pressentent pas qu ils ont la main sur leur devenir. Les petites structures présentent certains atouts qui ne demandent qu à être exploités : leur souplesse d adaptation du fait de leur autonomie financière (pas d investissements lourds en cours) et leur image qui correspond à l idée de qualité et d authenticité auprès du consommateur. Les réseaux, et leurs réalisations, sur lesquels cette expérience s appuie : Le réseau des adhérents de l Afog, qui présente une palette variée de production et d expériences, Le réseau du Civam bio BLE et ses techniciens, Le réseau de l Association des Producteurs Fermiers et ses animatrices. A terme, ces fermes adhèrent aux chartes de producteurs fermiers ou se convertissent à l agriculture biologique. Aucun des cinq producteurs ne lancera un nouveau produit sur le marché. Cependant, ils ont eu l opportunité de faire des recherches et de prendre des contacts avec d autres réseaux pour évaluer leurs chances sur le marché. A la demande d agriculteurs «insatisfaits» de leur situation sur l exploitation, l Afog Pays Basque a mis en place, avec eux, un programme de formation visant à établir un diagnostic de leur situation et à faire ressortir leurs objectifs. Le but de cette formation est d explorer les possibilités de changement sur la ferme en tenant compte des ressources disponibles au sens large. Cela a débouché sur des visites d exploitation développant différentes activités (piments doux, poulets fermiers, porcs basques).il s agit ensuite de travailler sur la faisabilité concrète qu elle soit humaine, organisationnelle, technique ou financière mais aussi d élaborer un plan de formation et un échéancier. fiche Afog Pays Basque 32, rue de la Bidouze 64120 Saint Palais 05 59 65 78 31 Antériorité Pour l activité sur la ferme de l agriculteur : 1 à 3 ans de faç on opérationnelle Pour la mise en réseau : 3 ans Dans une telle formation, il est important de partir sans à priori sur les projets des personnes. De même, il est nécessaire de s attacher à créer la confiance dans et entre les participants pour bâtir un programme au plus près de leurs attentes et de leurs expressions. Diversification sur la base de ressources locales : une solution pour le maintien des petites exploitations sur un territoire? Comment faire adhérer des personnes qui sont dans une spirale de l échec répétitif à une démarche de formation? Cette même difficulté réside dans la phase du passage de l idée de projet travaillée ensemble au passage réel à l action et à la mise en place du projet chez soi. La prise de confiance en groupe. Dès lors que les personnes arrivent à exprimer leurs préoccupations, à entendre celles des autres et à s identifier comme un groupe de pairs, l élaboration d un plan de travail et d un programme de formation est facilitée. La participation de chacun est effective à toutes les étapes en Ce que nous constatons aujourd hui, c est que toutes les personnes, sur les cinq exploitations concernées, continuent de travailler sur l exploitation : trois d entre elles mettent en place un projet de diversification avec investissement, l une fait un travail saisonnier en appoint et le dernier réfléchit encore au meilleur choix à faire. Il est difficile à ce jour de chiffrer ces investissements. Ils sont minimes en valeur brute car tous ont la volonté de ne pas s endetter et d avancer pas à pas dans le projet.

Circuits courts, diversification et création d emploi : Présentation Le GAEC du Puy Larcy regroupe Armand Meyzeaud et son fils Mathieu Meyzeaud. Sa production principale est, depuis 2002, l élevage engraisseur de viande bovine en agriculture biologique. Le GAEC effectue également de l accueil pédagogique. En 2005, ils découvrent le projet «Herbe et fourrage» auquel prend part la FRCIVAM Limousin dans le cadre de ses travaux sur la gestion de l herbe. L exploitation passe en système herbager ce qui lui permet d augmenter la production d herbe, le pâturage, et ainsi de baisser les surfaces fourragères et de gagner des surfaces dédiées à d autres cultures. L animatrice de la FRCIVAM, qui accompagne le GAEC sur la gestion de l herbe, coordonne aussi le CIVAM Lo Sanaboa (chanvre pour l éco-construction). En 2005, l exploitation se diversifie en produisant du chanvre qui permet d alimenter une demande locale pour l auto construction. C est également un très bon précédent cultural. En 2010, l un des frères de Mathieu devient paysan boulanger salarié sur l exploitation. Il produit du pain à partir des céréales produites sur l exploitation (en partie en 2010 et en totalité en 2011). En 2010, il construit un four et en 2011 un moulin. La vente de viande est faite en direct via des caissettes alors que la vente de pain se fait sur les marchés, via une AMAP et en livraison à domicile. Le second frère de Mathieu envisage de développer prochainement l accueil touristique. Témoignage pour moi L élément déclencheur a été la rencontre avec les CIVAM. Si le passage en bio et en système engraisseur était motivé dans les années 2000 par des questions économiques, les évolutions postérieures sont motivées par la volonté d améliorer la qualité de vie, et l envie propre des bénéficiaires de développer leurs projets sur l exploitation. Le passage à un système herbagé, motivé par un manque de foin en hiver, a permis de rendre possible ces projets. Ainsi, la production de chanvre pour l éco-construction était motivée 1. Groupement agricole d exploitation en commun par des questions agronomiques mais aussi par une motivation personnelle puisque l un des membres du GAEC souhaitait refaire l isolation de sa maison. Le frère de Mathieu souhaitait devenir paysan boulanger. La libération de surfaces sur l exploitation ainsi que des besoins non satisfaits en «bon pain» ou en pain certains jours de la semaine lui ont permis de réaliser son projet. Aujourd hui, les membres du GAEC sont fiers de leur travail qui est valorisé à travers les retours positifs des clients. pour nous La FRCIVAM a accompagné le passage en système herbager et la diversification (itinéraire technique, commercialisation, formation, animation). Des échanges de pratique, des formations, des appels à d autres acteurs, et des échanges informels ont permis l acquisition des compétences nécessaires. Les activités du CIVAM Lo Sanaboa ont été renforcées. La coopération entre acteurs du développement permet d enrichir les échanges et les propositions de thèmes de formation. Les besoins du territoire sont importants et les membres du GAEC ont créé des activités en harmonie avec le territoire et ses acteurs. Une attention particulière est faite pour ne pas concurrencer les autres acteurs du territoire. Pour ce qui est de l activité de boulangerie, les pains sont vendus sur le marché dans des paniers (AMAP) ou distribués à domicile le jour de fermeture hebdomadaire de la boulangerie. De même, au sein du CIVAM Lo Sanabo, les commandes en chanvre sont transmises au producteur le plus proche.

pour eux Le Limousin importe 90% de la nourriture consommée sur le territoire. Les exploitations produisent de la viande pas finie qui est engraissée en Italie. Cette initiative participe à rendre le Limousin moins dépendant des importations et à le rendre autosuffisant au niveau alimentaire. Elle correspond bien aux besoins en produits locaux et aux attentes de la population rurale et urbaine (beaucoup d auto constructeurs, livraison de produits alimentaires locaux à Limoges). Elle participe ainsi à l attractivité du territoire. Sans compter que le projet de diversification a permis de créer ou conforter des emplois indirects (ma on, boucher, meunier). La région est d ailleurs sensible à cette initiative et a récemment visité la ferme du GAEC. De même Il y a de nombreux projets d auto construction. Les besoins en chanvre sont supérieurs à l offre du territoire. Du point de vue pédagogique, l exploitation sert d illustration des systèmes herbagers pour les stagiaires du CFPPA. Ainsi les agriculteurs créent de l activité, proposent des produits et des services et animent le territoire. Pendant deux ans, le CIVAM Lo Sanaboa a organisé un festival de l éco-construction qui a accueilli plusieurs centaines de visiteurs sur la ferme du GAEC. La FRCIVAM a eu un rôle prépondérant dans le lancement du projet. Le passage en système herbager a été l élément déclencheur permettant de développer les autres activités. De plus les missions et les compétences pluri thématiques des animateurs facilitent la mise en réseau, le partage de connaissance et les échanges. Ainsi les bénéficiaires ont acquis des compétences via des formations organisées par les CIVAM mais aussi l ARDEAR ou Semences paysannes ou des stages chez un paysan boulanger. fiche FRCIVAM Limousin Lycée agricole - 19460 Naves frcivamlimousin@wanadoo.fr 05 55 26 07 99 Alexis Meyer coordinateur Il faut laisser du temps au temps. L organisation au sein du GAEC et la mise en place de «bonnes pratiques» s est instaurée au fur et à mesure (réunions régulières entre les membres du GAEC, ventes régulières de viande ). Il y a beaucoup à faire. Il y a encore de la place pour installer de nouvelles activités sur l exploitation. Antériorité Démarrage de l action herbe et de la diversification en 2005 Un projet de maraichage a été arrêté pour des questions de santé Circuits courts, diversificatio et création d emploi L accompagnement du groupe par le réseau Civam. Mise en réseau : plusieurs réseaux ont été intégrés à la démarche (Ardear, Cuma, FRCivam Limousin, AMAP, Civam Chanvre). L Ardear du Limousin a accompagné l exploitation pour mettre en place la vente directe. Elle a été mise en contact par la FRCivam. La Cuma permet de mutualiser la prestation du boucher. Elle a été mise en contact par l ARDEAR. Le pain est intégré au panier de l AMAP. Non concurrence avec les autres acteurs du territoire Retours des clients : les retours positifs des clients motivent les bénéficiaires à poursuivre leur travail Organisation : il faut aller petit à petit et se faire accompagner. Quelques en plus des 2 ETP du GAEC, 1/2 en paysan boulanger 1/2 en vente directe et travaux de ferme.

Ils persuadent les élus de chauffer l école avec une ressource locale! Présentation Quarte agriculteurs du canton d Orgelet au sud du Doubs, veulent produire des plaquettes bois pour remplacer la corvée de bûche. «Nous avons une ressource en bois importante : et si en plus de couvrir nos besoins en plaquette nous en vendions?» s interrogent les agriculteurs. De son côté, la communauté de commune construit une école et prévoit de la chauffer avec du bois granulé venu d ailleurs, «Il faut la convaincre que nous pouvons fournir de la plaquette bois locale et que cela leur coûtera moins cher!». Pour arriver à convaincre il faut être crédible, le groupe d agriculteurs décide d organiser une journée de communication pour présenter son projet aux élus et les interpeller sur l opportunité que représente, pour tous, le choix de chauffer l école avec leurs plaquettes. Pour prouver qu ils peuvent fournir des plaquettes, ils prennent le risque d abattre des arbres et de les broyer pour disposer de plaquettes sèches. Ils réalisent la journée de communication en présence de nombreux élus, où ils présentent l argumentation chiffrée en faveur du chauffage avec des plaquettes pour l école en construction. La communauté de commune, convaincue, décide de modifier le projet de chauffage de l école et donne son accord au groupe d agriculteurs sur le principe de fournir l école en plaquettes bois, à condition d avoir un interlocuteur unique. Les quatre agriculteurs et une menuiserie créent alors l Association Val Bois, signent un contrat d approvisionnement de 300 M3 avec la communauté de commune et assurent la première livraison à l école fin 2007. Communication et argumentation efficaces, prise d initiatives, anticipation et prise de risque limitée sont à l origine de ce projet. Optimisation des équipements existants, organisation collective efficace, et ressources disponibles abondantes sont les piliers de son succès tranquille. Témoignage Président de l association pour moi Notre objectif initial était de produire des plaquettes pour alimenter nos chaudières afin de remplacer le chauffage bois bûche très gourmant en temps et en pénibilité. La volonté de dégager un revenu d appoint en valorisant notre ressource en bois et enfin participer à une cohérence locale en matière d autonomie d énergie est arrivée ensuite. C est aujourd hui une activité très secondaire qui demande du temps aux périodes plus calme sur l exploitation (fin d hiver pour l abattage et le broyage, hiver pour les livraisons) Nous utilisons les tracteurs et remorques des exploitations et un vieux bâtiment pour stocker les plaquettes. pour nous Nous avons développé notre savoir faire en matière de communication avec les élus, de démarche et argumentation commerciale, de connaissance technique sur ce type de chauffage pour pouvoir conseiller les porteurs de projets. Il faut savoir être confiant pour convaincre, très motivé pour aboutir et ne pas avoir peur de dialoguer avec les élus qui sont très abordables. Pour mettre en place notre projet, nous avons suivi une formation de 3 jours en 2006. Nous sommes allés voir une CUMA dans l Ain qui produisait déjà des plaquettes. Nous avons rencontré un entrepreneur forestier pour apprendre à faire du bois déchiqueté et réfléchir à notre projet. Les compétences viennent aussi de notre recherche d informations, des discussions entre nous et les personnes rencontrées ainsi que de l accompagnement de Virginie Meier, animatrice de Trame. pour eux Les élus des 46 communes de la communauté de commune sont sensibles aux problèmes d environnement et d autonomie énergétique du territoire. Avec notre démonstration ils ont pu choisir un approvisionnement local qui, en plus, leur fera faire des économies en fonctionnement et un retour sur investissement de 4 ans. L association a permis à la menuiserie de trouver un débouché intéressant pour des sous produits de son activité (chute de bois) qu elle était obligée de traiter comme des déchets. La communauté de communes peut communiquer sur le fait qu elle s approvisionne localement pour chauffer l école, qu elle participe indirectement au maintien de l agriculture et du paysage, à l autonomie énergétique et fait des économies par rapport à d autres solutions de chauffage.