CURIETHERAPIE 3D. I David Département de radiothérapie Institut Claudius Regaud

Documents pareils
PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

CANCERS ET RAYONNEMENTS IONISANTS Fortes doses: seconds cancers après radiothérapie

Cancers de l hypopharynx

VOLUMES-CIBLES Cancer Bronchique Non-à-Petites Cellules

IRM du Cancer du Rectum

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Cancer du sein in situ

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Session plénière: 1 / 4 Sessions scientifiques et poster discussions: Poster présentations: 87/1438

Les traitements du cancer invasif du col de l utérus

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Conflits d intérêts. Partage des plateaux techniques innovants plateforme d échange 23/03/2011

Mise au point sur l IRM l troubles de la statique pelvienne chez la femme

Lymphome non hodgkinien

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Le cancer de l utérus

Essais précoces non comparatifs : principes et calcul du nombre de sujets nécessaire

OUTIL D'EVALUATION DU TEMPS ARC / CHEF DE PROJET PROMOTEUR REQUIS POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE V 2.3 DE L OUTIL NOTICE D UTILISATION

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

CR 30-Xm. Unité de numérisation CR 30-Xm

Physique et technologies des rayonnements pour l'industrie et la physique médicale

Rédaction du Plan d Organisation de la Physique Médicale (POPM)

facilitez-vous la vie avec Ray Technologie avancée pour le Confort

Objet : Étalonnage de dosimètres de référence pour la Radiothérapie, de dosimètres et de kvp mètres pour le Radiodiagnostic et la Radioprotection

Scanner de film numérique

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

ELABORATION DU PLAN DE MONITORING ADAPTE POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE A PROMOTION INSTITUTIONNELLE

Solar GI. Manométrie digestive évolutive. Diagnostic complet de la motricité. Base de données universelle MMS. Configurations évolutives

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Cancer de l ovaire. traitements, soins et innovation. traitements adjuvants et de consolidation. juin 2009

Les cancers de la prostate

Apport de l IRM dans la

Les cancers de l appareil génital féminin

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

À PROPOS DU. cancer colorectal. Les choix de traitement du cancer colorectal : guide du patient

INFORMATION & PRÉVENTION. Le cancer de la vessie

F JABNOUN, H BERMENT, R KHAYAT, M MOHALLEM, Y BARUKH, P CHEREL Institut Curie Hôpital René Huguenin, Saint Cloud JFR 2010

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

DTS IMAGERIE MÉDICALE ET RADIOLOGIE THÉRAPEUTIQUE

Le but de la radioprotection est d empêcher ou de réduire les LES PRINCIPES DE LA RADIOPROTECTION

Assurance de qualité en radiothérapie Aspects réglementaires et implications pratiques

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Cancer de l œsophage. Comprendre le diagnostic

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

TVP fémorale. Systématisation. La TVP : écho-doppler JP Laroche Unité de Médecine Vasculaire CHU Montpellier. Thrombus mobile

Qu est-ce que le cancer du sein?

Ligne Dentaire. Système Dentaire Panoramique et 3D

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la scintigraphie osseuse et le TEP-SCAN

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge du cancer du rein

Evaluation de critères res de substitution de la survie globale dans les cancers bronchiques localement avancés

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

SOINS DE PRATIQUE COURANTE. Prélèvement aseptique cutané ou de sécrétions muqueuses, prélèvement de selles

Foscolo (1), J Felblinger (2), S Bracard (1) CHU Hôpital central, service de neuroradiologie, Nancy (1) CHU BRABOIS, Centre d investigation clinique

Assurance-maladie complémentaire (LCA)

M. Pierre-frédéric VILLARD

CURIETHÉRAPIE VARIAN INFORMER PLANIFIER VERIFIER TRAITER. Planification de traitement de la prostate avec VariSeed

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

Radiographie Industrielle Etat de l Art et Alternatives Des exemples. ASN Orléans 01/04/2011

Cancer du sein in situ

Le dépistage des cancers

Le point sur les techniques d embolisation des hépatocarcinomes

Qu est-ce que le cancer de l œsophage?

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

Traitement de consolidation dans les cancers de l ovaire

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

Prolapsus génital et incontinence urinaire chez la femme Professeur Pierre BERNARD Septembre 2002

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Leucémies de l enfant et de l adolescent

La dosimétrie physique, mesurer pour optimiser

Cystoscopie vidéo mobile KARL STORZ

DOSSIER DE PRESSE. Voyage au cœur des réseaux d imagerie médicale

DENSITOMÉTRIE OSSEUSE : CE QUE LE RADIOLOGUE DOIT SAVOIR

De la chirurgie du nodule aux ganglions

Résultat du traitement de la varicocèle chez l'adolescent par l'association coils-sclérosants.

CENTRE D UROLOGIE PRADO-LOUVAIN. Prolapsus génital

Outil de suivi du monitoring

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Prostate Une petite glande de grande importance

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

INTERVENTIONS CHIRURGICALES EN GYNÉCOLOGIE

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Traitement des Pseudarthroses des Os Longs par Greffe Percutanée de Moelle Osseuse Autologue Concentrée

Document d information dans le cadre de l installation d un cyclotron. à Saint-Louis

Chambres à cathéter implantables

Le Dessin Technique.

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

La nouvelle classification TNM en pratique

UNIVERSITE BLAISE PASCAL D.E.A. DE PHYSIQUE

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES. Spondylarthrites. Décembre 2008

CERTIFICATIONS EN SANTE

Apport de l IRM dans le bilan préthérapeutique du cancer du rectum

Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA. Doctorant: Camelia MICU (DEMETRIAN)

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

La recherche en urologie à l hôpital Foch... p.2-4 ACTUALITÉ

Transcription:

CURIETHERAPIE 3D dans les Cancers du col utérin I David Département de radiothérapie Institut Claudius Regaud

Quelques bases Etape thérapeutique fondamentale dans le ttt des cancers du col utérin. Possibilité de délivrer des doses extrêmement élevées au contact de la T et de son environnement immédiat tout en épargnant relativement les tissus sains. Caractéristiques thérapeutiques liées au gradient de dose élevée en relation avec les propriétés physiques de la distribution de dose, de l ordre de 10%/mm. Différentes techniques de curiethérapie endocavitaire utilisées: Manchester, fletcher et moulage,

Un peu d histoire Années 20 :première source utilisée : le Radium Années 30 : système dosimétrique de Manchester Années 70 : systèmes modernes (Fletcher, moulage): avec traitement à l aide d un projecteur de source de Césium. Années 80: dosimétrie 2D (radiographies orthogonales) selon le rapport ICRU Années 90 : curiethérapie à débit pulsé avec évolution vers la dosimétrie 3D et optimisation (2005: recommandation du GYN GEC ESTRO)

Curie 2D applicateur de Fletcher

DOSIMETRIE EN 2D Recommandations de l ICRU n 38 (1985) spécification de dose Décrire la technique Calculer le kerma total de référence dans l air exprimé en cgy/m2 Rapporter les dimensions de l isodose de référence 60 Gy, le volume en cm3 Doses aux organes critiques: vessie, rectum, parois pelviennes, trapèze lymphatique de Fletcher Débit de dose

Curie 2D dosimétrie Prescription en un point (A) Détermination de la dose aux organes à risque en un point (reflet indirect de l organe) Calcul du volume de l isodose de référence (= complément d irradiation )

DOSIMETRIE EN 2D: ICRU 38 Définition de points de dose dits de référence

CORRELATION DOSE ICRU/COMPLICATIONS RECTUM Complications tardives : 20% (2%-35%) G3G4 4%- 10% Probabilité de complications augmente si : Probabilité de complications augmente si : DRTE + DCURIE > 70-75 Gy surtout si DRTE > 40 Gy

NOUVEAUX PARAMETRES Mesure de la dose au niveaux de points : Scanner sans contourage des organes critiques (Echographie pour la vessie) VESSIE : VRAI DMAX > DICRU (X3) RECTUM : VRAI DMAX > DICRU (X2)

Projecteur de source PDR Source d iridium miniaturisée Traitement par «pulse» (qq mn/heure) Bas débit pulsé par déplacement pas à pas de la source dans les cathéters temps d arrêt de la source RADIOPROTECTION PERSONNEL+++

Curie 3D Curiethérapie basée sur une imagerie en coupe avec reconstruction des volumes d intérêt et évaluation de la dose en 3D

Applicateurs Fletcher imagerie 3D compatibles

Curie 3D Mise en place de l applicateur Imagerie 3D transférée sur le système de planification de traitement (TPS) Délinéation des volumes d intérêt Reconstruction des catheters

Recommandations du GYN GEC ESTRO GROUP GTV= maladie résiduelle au moment de la curie HR CTV= volume cible anatomo clinique à haut risque (GTV + col dans sa totalité) IR CTV= volume cible anatomo clinique à risque intermédiaire (HR CTV + maladie microscopique potentiellement résiduelle en intégrant l extension tumorale initiale)

Recommandations du GYN GEC ESTRO GROUP HR CTV dérivé du point A, doit recevoir une dose comparable à la dose habituellement donnée au point Intention: 80 à 90 Gy (dose totale RTE+ curie) IR CTV dérivé du volume de référence du rapport ICRU 38 Intention: 60 Gy(dose totale RTE+ curie)

Exemple de contourage sur IRM T de stade IIB B: vessie C:corps utérin F: sonde de Folley R: rectum S: sigmoïde

Exemple de contourage sur IRM T de stade IIB

Délinéation des organes à risque ICRU: pt de référence vessie, rectum Dose minimale dans les tissus les plus exposés: D0,1cc: dose max 3D D2cc: ulcération/fistule Contraintes de dose: D2cc rectum/sigmoide 75 Gy D2cc vessie 90Gy

Scanner dosimétrique et curiethérapie

IRM dosimétrique et curiethérapie

Curiethérapie optimisée Curiethérapie 3D + Manipulation des positions et des temps de stationnement de la source

Curiethérapie optimisée Prescription de la dose au point A, dans le CTV HR, dans le CTV RI (selon les équipes) Couverture du CTV HR (D90) Dose aux organes à risque (D2cc) Optimisation manuelle= modification des temps par position

Equivalence Césium OPTIMISATION (PDR) Optimisation par les films Optimisation par la TDM

Curiethérapie 3D optimisée

STIC PDR «Utilisation de la curiethérapie pulsée gynécologique (PDR) avec optimisation de la répartition de la dose et dosimétrie tridimensionnelle» pour les cancers du col utérin

STIC PDR Etude prospective multicentrique non randomisée 2005-2007 Comparer 2 groupes de patientes traitées pour un cancer du col utérin selon des méthodes de curiethérapie différentes. Groupe curie classique bidimensionnelle : dosimétrie faite sur des clichés orthogonaux Groupe curie innovante tridimensionnelle : dosimétrie réalisée sur imagerie 3D, patientes traitées en débit pulsé. 801 patientes incluses 705 dossiers analysables.

3 sous groupes

Résultats

Résultats

Résultats D90(Gy) dans le groupe 3 probablement trop faible données de la littérature retrouve 96% de contrôle local si la dose est supérieure à 87 Gy

Conclusions Cette étude multicentrique a montré que l on pouvait utiliser la curiethérapie 3D en routine Les complications de grade 3-4 ont été divisées par 2

AVENIR STIC PDR a débouché sur un essai de phase II d escalade de dose en curiethérapie gynécologique: TRIDICOL (9 centres) = «Optimisation de la distribution de la dose en 3D de la curiethérapie utérovaginale à bas débit pulsé dans les cancers du col de stade avancé» EMBRACE: évaluation prospective multicentrique de l utilisation de la curie guidée par l IRM.