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Transcription:

banking la lettre de la banque de Luxembourg aux professionnels juin 2010 Les atouts du Grand-Duché, les défis de la future réglementation européenne AIFM. Numéro spécial private equity

sommaire billet billet... p. 03 «Le private equity, des opportunités à partager» dossier...p. 06-09 Le private equity à Luxembourg : ancrage local et rayonnement international Le private equity s est imposé comme une industrie à part entière au sein du Grand-Duché. Bilan. Nouveau cadre réglementaire européen : défis et opportunités pour le Grand-Duché Le point sur les perspectives ouvertes par le projet de directive européenne AIFM. tribune... p. 13 Intégrer les investissements non traditionnels dans la gestion de portefeuilles classique Retour sur les atouts des placements de microfinance dans les fonds gérés par la Banque. focus...p. 14-18 Les investissements de private equity appliqués à la microfinance : origines et ambitions De plus en plus populaire, la microfinance attire les acteurs commerciaux et bénéficie de perspectives prometteuses pour les fonds d investissement. Le point avec deux représentants d AlphaMundi. Fernand Reiners Responsable de la Banque Professionnelle et membre du Comité de Direction Le private equity, des opportunités à partager. interview... p. 10 Banque de Luxembourg : une équipe dédiée au private equity Lucienne Andring, responsable de l équipe Private Equity et Real Estate au sein de notre département Investment Fund Services, revient sur une offre construite sur plus de vingt ans de savoir-faire. zoom... p. 12 EFA Private Equity : au service des fonds de private equity et des fonds immobiliers Tour d horizon des compétences, outils et services proposés par le spécialiste indépendant de l administration de fonds. pour de nouvelles entrées en relation commerciale, contactez notre équipe business development : Corinne Feypel-Molitor, (+352) 49 924 3165 corinne.feypel-molitor@bdl.lu Fernand Costinha, (+352) 49 924 3287 fernand.constinha@bdl.lu Fonds carbone : un exemple d investissement vert Ils sont devenus un acteur important des marchés d échanges de quotas de gaz à effet de serre : les fonds carbone ont le vent en poupe. en bref... p. 19 L association luxembourgeoise de Private Equity et de Venture Capital a vu le jour ; Le Luxembourg attractif pour les acteurs du private equity ; Le Grand Duché poursuit son engagement en faveur de la microfinance. Philippe Fettes, (+352) 49 924 3161 philippe.fettes@bld.lu Chers lecteurs, Le private equity s est installé au cours des dernières années comme une nouvelle classe d actifs dans le portefeuille d investisseurs à la recherche de produits innovants et présentant des opportunités de rendements intéressants. Les véhicules d investissement SICAR (Société d Investissement à Capital Risque) et SIF/FIS (Fonds d Investissement Spécialisé), créés à Luxembourg respectivement en 2004 et 2007, ont connu un succès grandissant. Ainsi, fin avril 2010, le nombre de SICAR est passé à 237 (+ 30 % sur deux ans) et le nombre de SIF à 1 039 (+ 70 % sur deux ans). Cette augmentation n est certes pas régulière et constante, l industrie du capital développement ayant également, comme d autres domaines, subi les conséquences de la crise financière et du resserrement des conditions de crédit. Cependant, nous constatons que certains grands acteurs de ce marché, publics et privés, sont redevenus actifs et ont mis sur les rails de nouveaux projets ambitieux. Nos équipes spécialisées dans la mise en place de véhicules d investissement ont rencontré un regain d intérêt pour des fonds actifs dans les domaines du venture capital, du private equity et de l immobilier. Les secteurs dans lesquels ces véhi cules investissent sont à la fois variés et très spécialisés. Ils comprennent, entres autres, l immobilier hôtelier ou commercial, les dettes mezzanines et subordonnées, les énergies renouvelables et l efficience énergétique, la microfinance, les entreprises sociales, mais également des placements dans des actifs très spécifiques tels l art, les bateaux, ou les résidences pour personnes âgées. Cet intérêt grandissant nous a confortés dans la pertinence d avoir mis en place, il y 2 banking 3

La notion de private equity est large. À la Banque de Luxembourg, nous y englobons l ensemble des produits d investissement non classiques, qui vont des participations en capital dans des sociétés non cotées à des financements mezzanines et subordonnés, en passant par des garanties émises pour couvrir les engagements relatifs à une société ou à un projet. a trois ans, une équipe dédiée aux fonds d investissement de private equity, fonds immobiliers et autres investissements alternatifs. Cette équipe spécialisée a accompagné jusqu à ce jour la création d une trentaine de véhicules, totalisant quelque 3 milliards d euros d actifs sous conservation, pour des engagements totaux de souscription de l ordre de 4 milliards d euros. Nous sommes convaincus que, dans le domaine de l administration de ce type de fonds, nous pouvons proposer à nos clients un service complet de qualité. À travers ce magazine, nous souhaitons partager avec vous l expérience que nous avons acquise dans le domaine du private equity au sens large. Nous vous souhaitons une bonne lecture. Contact : (+352) 49 924 2518 fernand.reiners@bdl.lu 4 5

dossier ALAIN KINSCH Country Managing Partner Luxembourg et EMEIA Private Equity Fund Practice Leader auprès d Ernst & Young Le private equity à Luxembourg : ancrage local et rayonnement international Au cours des vingt dernières années, le private equity s est imposé comme une industrie à part entière au Luxembourg. Fort d une gamme de produits complète et flexible, le Grand-Duché semble à même de relever avec succès les nouveaux défis que ne manquera pas de poser le projet de directive européenne AIFM. DES STRUCTURES INTERMÉDIAIRES Depuis plus de vingt ans, les sociétés holdings d investissement non régulées telles que la Soparfi (Société de participation financière) ont été très largement utilisées par les maisons de private equity pour structurer leurs acquisitions internationales de manière fiscalement efficiente, grâce notamment au réseau unique de plus de 50 traités contre la double imposition conclus par des pays tiers avec le Luxembourg, et à la directive européenne mère-fille de 1990. 2004 marque l avènement de la domiciliation des fonds private equity à Luxembourg avec la création du régime Sicar (Société d investissement en capital à risque), une compagnie d investissement onshore intégralement dédiée au private equity. En février 2007, le Luxembourg décide de compléter sa gamme de produits et crée le FIS (Fonds d Investissement Spécialisé). Bien que couvrant un spectre large incluant tout type d actif coté et non coté, le FIS y est de plus en plus utilisé par l industrie du PE pour ses besoins de structuration. 237 Sicar (1) et plus de 1 000 FIS ont été enregistrés à ce jour, témoignant du succès rencontré par ces deux véhicules destinés à des investisseurs avertis. Le private equity réglementé représente actuellement à Luxembourg un volume de plus de 37 milliards de dollars d actifs sous gestion, répartis dans environ 300 fonds. Parmi leurs initiateurs figurent les plus grands noms de l industrie du private equity dans le monde, mais également nombre d acteurs de taille restreinte. De manière générale, le private equity réglementé représente actuellement à Luxembourg un volume de plus de 37 milliards de dollars d actifs sous gestion, répartis dans environ 300 fonds. DEUX PRODUITS PHAREs AUX CARACTÉRISTIQUES COMPLÉMENTAIRES Via leur statut de produits onshore, la Sicar et le FIS ouvrent à leurs promoteurs l accès à un centre financier de réputation internationale situé au cœur de l Union européenne. Soumis à une régulation plus légère, ils permettent de répondre à la demande actuelle de transparence accrue en proposant un équilibre solide entre exigences de reporting et de supervision, tout en garantissant la flexibilité nécessaire aux opérations de PE. Ces éléments se révèlent particulièrement pertinents lors de la levée de fonds. La Sicar et le FIS présentent également une réelle flexibilité opérationnelle et offrent de multiples options de structuration légale et fiscale via des structures à capital variable ou l utilisation de compartiments multiples. Les deux véhicules bénéficient par ailleurs d une exemption de consolidation explicite, ainsi que d une neutralité fiscale de fait, d où une efficience réelle en termes de coûts. Ils diffèrent toutefois sur plusieurs points : leur nature : le FIS est un fonds et peut donc être créé sous forme de Sicav ou de FCP alors que la Sicar est une société commerciale ; les règles de diversification auxquelles seul le FIS est soumis (cf. circulaire CSSF 07/309), ce qui en pratique pour le private equity signifie au moins trois investissements différents ; les investissements éligibles, non restreints au capital risque pour le FIS. UNE TRADITION D INNOVATION CONSTANTE En dialogue avec les acteurs de la place financière, le Gouvernement luxembourgeois a amendé la loi SICAR en octobre 2008 (2) et clarifié en décembre 2009 les conditions d application d une exemption de consolidation pour les sociétés d investissement en capital à risque non régulées établies à Luxembourg. La loi Sicar modifiée introduit deux innovations majeures : la possibilité de créer des compartiments, d une part, et des aménagements au régime légal de la Société en Commandite Simple (SCS), d autre part. Une Sicar peut désormais adopter une structure parapluie avec des compartiments ségrégés pouvant être créés et liquidés de façon autonome. Les maisons de private equity disposent donc aujourd hui d un outil pour accommoder les exigences de divers groupes d investisseurs dans une Sicar unique. La nouvelle loi permet également à une Sicar ayant adopté la forme de SCS d opter pour une structure à capital variable. Dans ce cas, ces entités ne sont plus tenues de publier certaines informations relatives à leurs associés commanditaires auprès du Registre de Commerce et des Sociétés, notamment. De plus, une SCS- Sicar pourra être établie moyennant un capital souscrit minimal d un million d euros. Cette pratique d usage courant dans les juridictions anglosaxonnes devient ainsi possible pour les SCS-Sicar luxembour geoises et pourrait conduire à l émergence d une véritable «Limited Partnership luxembourgeoise» sous le régime Sicar. Autre évolution majeure qui devrait contribuer à renforcer le positionnement concurrentiel du Grand-Duché, la publication, en décembre 2009, d un avis de la Commission des normes comptables portant sur l interprétation à donner de l article 317 (3) (c) de la loi sur les sociétés commerciales permettant aux sociétés d investissement en capital à risque, établies à Luxembourg et n ayant pas le statut de SICAR, de bénéficier d une exemption de consolidation moyennant le respect de six critères. Cette exemption, applicable aux exercices comptables ayant démarré le 1 er janvier 2009 ou postérieurement, permettra aux maisons de private equity de rendre compte de leurs investissements à leur juste valeur, fournissant par là même une information financière plus pertinente pour les acteurs du private equity. UNE GAMME DE PRODUITS RÉSISTANTE À LA CRISE Après quatre années de croissance extrêmement soutenue, le marché du private equity luxembourgeois a considérablement changé au cours des 18 derniers mois, dans le sillage de la crise financière. Alors que l industrie a continué à croître, des types de fonds, des stratégies et des transactions nouvelles ont vu le jour, auxquels le Luxembourg a su s adapter. Au niveau des nouveaux fonds lancés, le principal changement est qualitatif, avec de plus en plus de fonds de niche se spécialisant dans un secteur industriel ou une zone géographique spécifique, tels que les fonds de microfinance ou les fonds «cleantech». Les fonds restent des fonds traditionnels de private equity mais sont généralement plus petits et se concentrent sur des transactions financées sur fonds propres. La Sicar et le FIS se sont placés parmi les véhicules européens de choix à cet égard. Au niveau de la structuration ou de la restructuration, la Soparfi s est montrée particulièrement adaptée aux nouvelles conditions de marché. La possibilité de racheter par ce biais, à prix réduit, des dettes auprès de tiers prêteurs ou la flexibilité de structurer des swaps de dette en fonds propres pour améliorer la liquidité ont reçu un accueil très favorable. (1) Source : CSSF, janvier 2010. (2) La loi du 24 octobre 2008 portant amélioration du cadre législatif de la place financière de Luxembourg modifie, inter alia, la loi Sicar du 15 juin 2004 et a été publiée au Journal Officiel le 29 octobre 2008. 6 banking 7

dossier GILLES DUSEMON Associé, Head of Investment Management auprès de Loyens & Loeff Luxembourg Nouveau cadre réglementaire européen : défis et opportunités pour le Grand-Duché Avec le projet de directive dite «AIFM», l harmonisation européenne de la réglementation relative aux fonds de private equity est lancée. Quelles seront les implications de cette nouvelle législation? VERS UNE NOUVELLE ÈRE POUR LE Private equity À la différence des OPCVM, les fonds alternatifs, et en particulier les fonds de private equity, avaient jusqu à présent échappé à toute réglementation harmonisée en Europe. Bien qu il soit encore difficile d en établir les dispositions précises, le cadre réglementaire applicable devrait considérablement évoluer dans les mois à venir, sous l impulsion d une nouvelle législation européenne dite «Directive AIFM» (Alternative Investment Fund Manager), dont la Commission européenne a soumis le projet en avril dernier et qui pourrait faire l objet d un vote au Parlement en juillet prochain. Dans un contexte de forte pression en faveur d une transparence et d une réglementation accrues, la Directive AIFM vise à mieux contrôler un ensemble de risques associés aux fonds alternatifs et identifiés par la Commission, tels que l exposition des institutions financières au secteur des fonds alternatifs et le risque systémique qui pourrait en découler. Contrairement à la Directive OPCVM et dans sa version actuelle, la proposition législative prévoit une régulation au niveau du gestionnaire et non du fonds. LES PRINCIPALES DISPOSITIONS ENVISAGÉES PAR LA COMMISSION EUROPÉENNE La Directive s appliquerait à tous les managers de fonds alternatifs de taille moyenne et supérieure établis en Europe et qui offrent des services de gestion aux fonds alternatifs, que ces services soient prodigués directement ou par délégation. La Directive pose un ensemble de règles relatives à l organisation, à la conduite des affaires, au capital requis, aux exigences en matière de divulgation d informations et de reporting et réglemente la soustraitance de ces activités. Au sens de la Directive, les fonds alternatifs sont tous les OPC autres que les OPCVM, soit en particulier les hedge funds, les fonds de private equity et les fonds immobiliers. La Directive impose également des règles applicables aux prestataires de services tels que les dépositaires dont elle entend fixer le rôle et les responsabilités. Elle requiert également l intervention d un évaluateur indépendant. En contrepartie d une supervision et d une réglementation accrues, les fonds alternatifs et leurs gestionnaires se voient offrir de nouvelles opportunités au travers de la mise en place d un passeport européen leur permettant de prester leurs services de gestion et de distribuer leurs fonds dans les autres États membres de l UE. Des règles spécifiques régiraient l accès au marché européen des fonds et gestionnaires non européens. UNE PROPOSITION DE TEXTE AMPLEMENT DÉBATTUE Comme l ont attesté les diverses versions de compromis proposées par la présidence suédoise du Conseil entre novembre et décembre 2009, ainsi que les 1 300 amendements au rapport Gauzès du Parlement européen déposés fin janvier 2010, de nombreux points de désaccord persistent. Il ne fait donc guère de doute aujourd hui que la proposition initiale de la Commission sera significativement amendée. Les principaux points critiques de manière générale, et pour le Le Luxembourg se positionne favorablement ce qui en fait une place attractive pour les gestionnaires de fonds alternatifs désireux de s établir dans une juridiction européenne. private equity en particulier, incluent la clarification du champ d application de la Directive et l exclusion potentielle de certaines entités sur base du volume d actifs gérés, l exclusion actuelle des individus fortunés du champs des investisseurs potentiels, les règles servant à mesurer le levier et à le limiter, l exigence d un évaluateur indépendant, la responsabilité du dépositaire et l étendue de ses tâches, ainsi que deux aspects clés concernant les gestionnaires et les fonds non européens : les règles en matière de délégation et de commercialisation dans l UE. Concernant plus particulièrement le private equity, on peut se demander si le texte proposé répond véritablement aux objectifs affichés dans la mesure où il a été unanimement admis que cette industrie ne créait pas de risque systémique et qu elle s adressait à des investisseurs avertis. Il est donc permis de s interroger sur les véritables bénéfices à attendre de certaines dispositions, voire même de craindre, pour certaines, des coûts additionnels sans contrepartie. L exigence d un évaluateur indépendant qui n a aucun sens dans le private equity en est un bon exemple. Cela étant dit, le Luxembourg accueille favorablement la proposition européenne d harmonisation des standards de réglementation ainsi que l exigence d une transparence accrue envers les investisseurs. Il reste cependant soucieux des moyens adoptés par la Directive pour remplir ces objectifs. PERSPECTIVES POUR LE LUXEMBOURG En introduisant un passeport pour les gestion naires et leurs fonds alternatifs, la Directive proposée leur permet de choisir de s établir dans la juridiction européenne la plus favorable. La Directive AIFM pourrait donc conduire à une concentration des acteurs sur les places les plus attractives. Par ailleurs, et compte tenu de la complexité des problèmes relatifs à l autorisation des gestionnaires non européens et à la distribution des fonds alternatifs non européens dans l UE, nombre de gestionnaires non européens pourraient être encouragés à venir s établir en Europe afin d y bénéficier du passeport pour leurs produits. De même, la Directive pourrait induire une redomiciliation des fonds alternatifs distribués de manière transfrontalière en Europe sur des places onshore. Le choix du domicile dépendra de multiples facteurs parmi lesquels la souplesse du cadre réglementaire, la réactivité des autorités, l environnement fiscal, la réputation de la place financière, l expertise et la compétitivité-coût des prestataires locaux ainsi que la disponibilité d une main-d œuvre qualifiée ; autant de points sur lesquels le Luxembourg se positionne favorablement. Au cours des vingt dernières années, le Luxembourg s est établi comme acteur incontournable au sein de l industrie mondiale du private equity, tant pour la structuration que pour la domiciliation des fonds. Soucieux d innover et à l écoute d une industrie dont il entend continuer à promouvoir le développement, le Gouvernement a clarifié fin décembre les conditions d application d une exemption de consolidation pour les sociétés d investissement en capital à risque non régulées. Sur le front de la future régulation européenne, le centre financier luxembourgeois n est pas en reste et s est engagé dans un dialogue constructif avec l ensemble des parties prenantes dans le souci de prendre en compte et si possible de concilier les objectifs légitimes de la Commission européenne et ceux, non moins légitimes, des professionnels du private equity. 8 banking 9

interview LUCIENNE ANDRING, Responsable de l équipe Private Equity & Real Estate, département Investment Fund Services de la Banque de Luxembourg Les services de la Banque en bref La Banque de Luxembourg entend répondre aux besoins des clients avec une offre de services complète et modulable. Cette offre à la carte constitue une véritable originalité dans le paysage des services aux professionnels de l investissement. Banque de Luxembourg : une équipe dédiée au private equity Conseil et gestion de clientèle Contact principal de l initiateur du fonds et assistance opérationnelle et juridique régulière. Revue de la documentation juridique. Coordination de la mise en place opérationnelle du fonds. Coordination avec les autres intervenants. Administration centrale Calcul de la VNI, comptabilité du fonds et des SPV (Lux-GAAP, IFRS) et rapport annuel Calcul de la performance Services de registre, incluant les contrôles KYC & AML Reporting sur mesure aux investisseurs Rapports à la CSSF Coordination fiscale La gestion administrative des fonds de private equity n est pas récente, à la Banque de Luxembourg. Sur la base d un savoir-faire construit sur plus de vingt ans d expérience, une équipe dédiée à ce type de véhicule accompagne les initiateurs dans les diverses étapes de structuration de leurs fonds. Lucienne Andring revient sur ces compétences. Banque dépositaire Conservation et supervision des actifs Supervision et suivi des investissements et désinvestissements Traitement et suivi des souscriptions et remboursements Rapport au gestionnaire/initiateur du fonds Gestion des liquidités Exécution des paiements et des distributions Domiciliation et secrétariat général du fonds Domicile du fonds / des SPV, conservation et gestion des documents liés à la vie sociale du fonds / des SPV Convocation, organisation et tenue des assemblées générales annuelles ordinaires et extraordinaires ainsi que des conseils d administration Publications légales Les véhicules réglementés au Luxembourg (SIF, SICAR) requièrent des banques dépositaires pour superviser les actifs des fonds. Ce contrôle additionnel représente une protection supplémentaire pour les investisseurs. La directive AIFM pourrait amener les gestionnaires de fonds alternatifs désireux de distribuer leurs produits au niveau européen à aligner leur structuration sur la base des fonds réglementés. Les services autour des fonds de private equity sont-ils récents, à la Banque? Lucienne Andring : Nous proposons des services autour des fonds depuis 1985. Dès le début, nous avons géré des structures de type private equity et real estate pour le compte de certains grands clients privés. À côté de cela, nous avions l expérience d administrer des filiales de structures non réglementées, de type Soparfi, qui avaient été établies à Luxembourg pour des raisons d optimisation fiscale. Depuis cinq ans, les lois SICAR et SIF ont contribué à l essor de ces véhicules au Luxembourg. Le cadre réglementaire, adapté et flexible, fait du Luxembourg une place de choix pour les gestionnaires désireux de lancer des véhicules onshore. La Banque a décidé très tôt de mettre en place une équipe dédiée, spécialisée, avec une façon de travailler et des processus adaptés à cette classe d actifs et aux besoins spécifiques des gestionnaires. L importance est mise davantage sur la personnalisation des services, la qualification des personnes et la disponibilité que sur les grands volumes et développements informatiques. L équipe est pluridisciplinaire et ses membres ont une formation de gestion, corporate finance, droit ou fiscalité. Tous maîtrisent au moins trois langues, dont l anglais, le français et l allemand. Le bilan des trois dernières années et l accroissement des mandats qui nous sont confiés nous montrent que cette décision était la bonne et qu elle a été prise au bon moment. Quels sont les services proposés par cette équipe? L. A. : Nous proposons à nos clients une offre de services complète allant de la création, de la domiciliation, du secrétariat général, et de la conservation des actifs à l administration. Tous les types de structures sont couverts : les fonds directs, les fonds de fonds, les structures Master-Feeder, de même que les SPV d acquisitions. Notre offre est modulable en ce sens que nous adaptons notre fonctionnement à l organisation ou aux contraintes de l initiateur, ce qui offre une grande flexibilité à nos contreparties. En principe, nous intervenons dès la phase de structuration en analysant les caractéristiques et les spécificités de chaque projet avec les initiateurs et les gestionnaires et nous proposons des solutions sur mesure à nos clients. Chaque client a un interlocuteur dédié qui assure un rôle central dans le processus de lancement du fonds, notamment par la mise en place d un mode opératoire détaillé décrivant les processus en place et la communication entre les intervenants. Il agit comme relais entre l initiateur, le gestionnaire, les avocats, les fiscalistes et les auditeurs et coordonne au jour le jour la gestion administrative du fonds. La qualité de cette relation est pour nous primordiale, et la bonne coordination et la prise en main du volet administratif nous ont permis de construire des relations durables avec nos clients. Quels types de fonds prenezvous en charge? L. A. : Nous prenons en charge des fonds de type private equity, real estate, capital risque, dette mezzanine, microfinance, infrastructure mais aussi des fonds ISR investissant dans des projets énergétiques ou des fonds clean energy. Nous administrons essentiellement des véhicules réglementés luxembourgeois et, sur une base accessoire, des structures non réglementées. Et quelle est votre valeur ajoutée par rapport à d autres acteurs spécialisés? L. A. : Notre atout réside dans notre taille et dans le savoir-faire acquis depuis 1985, que nous mettons à la disposition de nos clients de façon complètement personnalisée. Ce que les gestionnaires de fonds apprécient par-dessus tout, c est un conseil objectif et fiable, qui est une étape primordiale dans la phase de préparation du projet. Afin de garantir l indépendance des services prestés envers le fonds, nous assurons la coordination juridique et la mise en place opérationnelle du fonds. Ensuite, le client assure lui-même la gestion des investissements, dans laquelle nous n intervenons pas. Nous offrons nos services selon une approche one-stop-shop en offrant toute la gamme de services de création, domiciliation, conservation et administration. Néanmoins, suivant le schéma adopté par l initiateur pour sa structure, nous acceptons, au cas par cas, de prester isolément un ou plusieurs services à côté de celui de banque dépositaire, qui reste notre activité principale. Et pour ce qui concerne l administration centrale? L. A. : L administration centrale des fonds est confiée à un prestataire spécialisé, tel que European Fund Administration, Fideos, BDO, Equity Trust, etc. Cette organisation est transparente pour le client et lui permet de n avoir qu un seul interlocuteur. Avec l administration centrale, nous nous chargeons de la comptabilité, du calcul de VNI et de l établissement des rapports financiers du fonds, de la société de gestion et des véhicules sousjacents, le cas échéant, que le fonds utilise pour structurer ses investissements. Certains fonds ont une relation contractuelle directe avec un autre partenaire externe, ce à quoi nous sommes entièrement ouverts, à condition de mettre en place des flux directs et efficaces entre cette administration centrale et notre Banque. Contact : (+352) 49 924 2388 lucienne.andring@bdl.lu 10 banking 11

zoom tribune JEAN-PHILIPPE DONGE, Gestionnaire Fixed Income, Banque de Luxembourg Fund Research & Asset Management EFA Private Equity : au service des fonds de private equity et des fonds immobiliers Intégrer les investissements non traditionnels dans la gestion de portefeuilles classique Créé en 1996 par quatre grandes banques luxembourgeoises, dont la Banque de Luxembourg, EFA (European Fund Administration) a mis en place des compétences spécifiques autour des fonds de private equity. Une équipe de spécialistes de la comptabilité des fonds, issus de banques, de sociétés de gestion et d entreprises d investissement prend en charge la gestion administrative des véhicules d investissement directs et indirects de private equity et immobiliers, domiciliés au Luxembourg, en France et dans les principales juridictions internationales. Les structures prises en charge couvrent toutes les formes juridiques (Sicar, Sif, FCPR, FCPI, FIP, ou OPCI) pour tout type d investissement (buy-out et mezzanine, énergies nouvelles, financement d infrastructures, microfinance ou immobilier). Ces services s adressent aux différents acteurs du private equity, qu il s agisse de petits Les rapports d EFA sont élaborés pour assister les promoteurs et les investisseurs dans toutes les étapes d un cycle d investissement Financement Avis des appels de capitaux Rapport financier et analyse des performances Distribution Investissement Relevé des comptes de capitaux Avis de distribution Sortie ou de grands établissements financiers et sont proposés «à la carte», au choix des clients : tenue de la comptabilité du fonds/des SPV Calcul des valeurs liquidatives Calculs de performance tenue des registres rapports aux investisseurs mise à jour des informations relatives aux investisseurs traitement des appels de fonds et des distributions reporting financier rapports sur les portefeuilles services de compliance Coordination des questions réglementaires et fiscales Coordination avec le dépositaire liaison avec les auditeurs Coordination avec les autres prestataires. traitement des paiements et transferts L administration des actifs s effectue sur une plate-forme, qui fait référence sur le marché et fonctionne selon une configuration modulable. Elle est encadrée par un dispositif de contrôle solide. En matière de reporting, EFA propose une multitude de rapports totalement flexibles et personnalisables, tant au niveau de la mise en page, que du monitoring : État des cashflows Relevé du compte capital diagramme d évolution de la valeur du fonds État des portefeuilles Analyse de la performance Calcul des IRR traitement des appels de capitaux et des distributions Suivi des investissements. Évolution de l activité EFA Private Equity Au 31 décembre 2009, EFA suivait 56 structures de private equity et de real estate (fonds ou compartiments de fonds), réparties entre 38 clients et 12 banques. 2007 2008 2009 ETP N. A. 10,5 14 Compartiments administrés Actifs en millions d euros 20 40 56 N. A. 1 006 3 444 Dans la gestion des portefeuilles confiés à Banque de Luxembourg Fund Research & Asset Management (BL FR&AM), les investissements obligataires incluent depuis peu de la dette émise par des institutions de microfinance (IMF). Ces institutions interviennent dans les pays en voie de développement afin de financer des projets d entrepreneurs locaux par l intermédiaire de microcrédits, pour des montants très faibles et de courte durée. Le portefeuille microfinance géré par BL FR&AM constitué de Promissory Notes émises par des IMF réparties entre l Amérique latine, l Asie centrale et l Asie du Sud-Est s élève actuellement à un peu plus de 10 millions d euros. En investissant dans ces Promissory Notes, notre objectif, en tant que gestionnaire, est double : permettre à nos investisseurs de contribuer au développement économique d une région. Ainsi au Pérou, par exemple, les investissements ont été opérés à la fois sur la dette souveraine péruvienne et sur la dette émise par une série d institutions de microfinance locales ; améliorer le couple risquerendement des portefeuilles, compte tenu du fait que les instruments utilisés pour ce type d investissement entrent dans la catégorie de titres non cotés et sont donc décorrélés des marchés financiers. Le gestionnaire traite directement avec l institution sélectionnée et la Promissory Note est un investissement conservé jusqu à maturité. Contrairement à ce que l on pourrait croire, l absence de liquidité, combinée à l inexistence de marché secondaire, présente des avantages pour ce type d investissement : l absence de marché secondaire permet de neutraliser la volatilité apportée par d autres classes d actifs. Le portefeuille se trouve ainsi stabilisé par l ajout d investissements non corrélés, tout en améliorant son rendement moyen. À noter que le rendement moyen des investissements microfinance dans les fonds de notre Banque s élève actuellement à près de 9,5 % p. a. (toutes devises confondues), pour une échéance moyenne de deux ans ; les produits de microfinance rendent possible un investissement dans des pays ne disposant pas encore de marché de capitaux (et particulièrement d instruments de dette) développé ; enfin, ce type d investissement favorise le contact direct avec l IMF, permettant ainsi une négociation adéquate des termes du contrat de prêt. Même si la microfinance n est pas un concept nouveau, le caractère encore embryonnaire de ce type de placement dans les allocations de portefeuille représente une innovation certaine ainsi qu une réelle source de valeur ajoutée dans la gestion des portefeuilles de la Banque de Luxembourg. Contact : (+352) 49 924 3368 jean-philippe.donge@bdl.lu Investissements en microfinance dans les fonds de la Banque de Luxembourg au 30 avril 2010 Répartition géographique Albanie Azerbaïdjan Cambodge Colombie Indonésie Mexique Pérou Diversifié 38 % 10 % 10 % 6 % 9 % 5 % 11 % 11 % Répartition par devise EUR COP IDR MXN PEN USD 39 % 25 % 10 % 11 % 9 % 6 % 12 banking 13

focus MICHAEL VON DURING et TIM RADJY, AlphaMundi Group, Suisse Les investissements de private equity appliqués à la microfinance : origines et ambitions La popularité croissante de la microfinance au cours de la dernière décennie a été soulignée par l Onu qui a proclamé l année 2005 «année internationale de la microfinance» ainsi que par l attribution, en 2006, du Prix Nobel de la Paix à Mohamed Yunus et à la Grameen Bank du Bangladesh «pour leurs efforts pour promouvoir un développement économique et social à partir de la base de la pyramide sociale». Aujourd hui, les produits de microfinance touchent plus de 150 millions de personnes à faibles revenus dans le monde entier et un portefeuille total de prêts de plus de 40 milliards de dollars a été déboursé, avant tout par des institutions de microfinance (IMF) à but lucratif mais à vocation sociale. Le succès de ce type de crédit a contribué à en faire une nouvelle classe d actifs, affichant un taux de défaut historique très faible (2 % selon l Association internationale des investisseurs de la microfinance, 2008), des rendements stables et une corrélation relativement faible aux tendances économiques. Ces caractéristiques ont rapidement attiré l attention des grandes Nombre de véhicules d investissements en microfinance 120 100 80 60 40 20 0 23 25 30 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source : CGAP (Groupe consultatif d assistance aux pauvres). 36 43 62 75 92 103 institutions financières, dont la Deutsche Bank, Crédit Suisse ou Citigroup, de même que des investisseurs de grande envergure, tels Pierre Omidyar, le fondateur de Ebay, Sequoia Capital, le bailleur de fonds de capital risque de Google, et YouTube, entraînant par là une offre plus importante de véhicules d investissements en microfinance (VIM). l INTéRêT GRANDISSANT DES ACTEURS COMMERCIAUX L accès aux sources commerciales de financement a permis à de nombreuses IMF de croître rapidement et de se transformer en institutions financières sophistiquées, conduisant le secteur à ses premières introductions en Bourse. Bank Rakyat Indonesia (depuis novembre 2003), Capitec Bank en Afrique du Sud, Equity Bank au Kenya (août 2006), Financiera Independencia et Banco Compartamos au Mexique sont autant d IMF cotées en Bourse, bien que seul Compartamos ait commencé en tant que simple microprêteur. En avril 2007, l introduction en Bourse de Compartamos a été sursouscrite 13 fois, et a multiplié la participation initiale de 6 millions de dollars en une capitalisation boursière de 467 millions de dollars. Ce phénomène a immédiatement attiré l attention des investisseurs privés, et a progressivement conduit à la création des premiers fonds en capital risque du secteur. Aujourd hui, les grandes institutions gouvernementales telles que la Société Financière Internationale (IFC), KfW et la BERD constituent encore la principale source de capital risque du secteur. Néanmoins, un nombre croissant d acteurs commerciaux expérimentés ont pris conscience du potentiel du capital risque dans la microfinance. Justin Willmott, vice-président de Legatum Ventures, à Dubaï, note que «le capital risque en microfinance sert souvent à renforcer la solidité des bilans, pas à les affaiblir, et les exigences de ces investisseurs en matière de gouvernance d entreprise ont inévitablement pour résultat des organisations renforcées». Selon le CGAP (Groupe Consultatif d Assistance aux Pauvres) des fonds de pension de premier ordre, tels que TIAA CREF aux États-Unis ou ABP et PGGM en Europe, ont déjà investi quelque 700 millions de dollars dans des fonds d investissement spécialisés dans l apport de capital aux IMF, cela dans le cadre de leur stratégie d investissements socialement responsables (ISR). Dans leur globalité, ces fonds spécialisés ont considérablement augmenté en 2008 malgré la crise mondiale, passant de 670 millions de dollars à 1,1 milliard de dollars et favorisant l essor des transactions en capital risque. UN AVENIR PROMETTEUR En octobre 2009, la Financial Access Initiative a signalé que 2,5 milliards d adultes, soit la moitié de la population adulte du Transactions de capital risque en microfinance (volume) Année Transactions (#) Transactions (en millions de dollars) 2005 28 105,9 2006 37 19,9 2007 37 60,3 2008 64 146,8 2009 30 185,9 Début 2010 4 3,3 Source : CGAP. Total 200 Transactions de capital risque en microfinance (bénéfices) Année P/E (1) historique Moyenne non pondérée Médiane P/BV (2) historique Moyenne non pondérée Médiane 2005 9,1 7,9 1,6 1,7 2006 8,6 7,4 1,5 1,3 2007 9,9 7,2 2 1,3 2008 10 7,9 2,5 2 2009 12,9 13 2,7 2,1 (1) P/E = price-to-earnings ; PER. (2) P/BV = price/book value ; ratio capitalisation boursière sur actif net comptable. monde, n avaient toujours pas accès au secteur bancaire formel pour épargner ou emprunter. La microfinance n est pas la panacée du développement, mais son efficacité dans l acheminement des fonds aux bénéficiaires finaux est bien reconnue, tout comme son potentiel de croissance. Dans la seule Amérique latine, 600 IMF verront leur portefeuille de prêts passer de 8,6 milliards de dollars en 2007 à plus de 20 milliards de dollars en 2012. Tandis que le secteur gagne en volume et en sophistication, les taux d intérêt dus par l utilisateur final sont en baisse, les programmes d éducation financière se multiplient, les évaluations d impact deviennent plus précises, et les opportunités L accès aux sources commerciales de financement a permis à de nombreuses IMF de croître rapidement 14 banking 15

Nombre de prêts bancaires aux particuliers par adulte Pays en voie de développement 0,22 Pays développés 0,0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1 Finethic : l alliance d un fonds d investissement et d une fondation au service de l enfance L initiative Finethic a pour objectif d allier la finance à l éthique. Elle s articule autour de deux axes : le premier est Finethic Microfinance SCA, SICAR de droit luxembourgeois, qui accorde des prêts à des institutions de microfinance (IMF) ; le deuxième est la fondation Finethic, de droit suisse. Finethic Microfinance SCA, SICAR a été créée en 2006. Le fonds s adresse à des investisseurs avertis, souhaitant ajouter au rendement de leurs investissements une composante sociale ou éthique. Avec une performance annuelle de 6,20 % en USD au cours des trois dernières années, des investissements dans vingt-quatre pays en voie de développement et environ soixante-dix mille microentreprises bénéficiaires de ces prêts, Finethic Microfinance SCA, SICAR répond aux attentes de ses investisseurs. La fondation Finethic a été créée en 2005. Elle a pour but prioritaire de fournir une aide aux enfants et soutient des projets déployés dans les domaines de l éducation, de la santé et de l éradication de l exploitation des enfants sur le marché du travail. Pour ce faire, elle soutient des actions entreprises depuis de nombreuses années, déjà, par des personnes et des organismes œuvrant sur le terrain et disposant de structures et d une expérience solides. La fondation Finethic est le récipiendaire de l intégralité des frais de gestion de Finethic Microfinance SCA, SICAR. Le dernier projet soutenu par la fondation Finethic est celui développé en Mauritanie par l association suisse d utilité publique «Réseau des entrepreneurs solidaires». Quarante pour cent des trois millions d habitants de ce pays vivent sous le seuil de pauvreté fixé à 0,60 euro par jour. Les dons de la fondation Finethic sont consacrés à trois jardins d enfants dans lesquels les enfants gravement malnutris reçoivent des soins et sont scolarisés, ainsi qu à un centre d accueil et de développement pour enfants handicapés profonds, qui se construit actuellement dans la banlieue de Nouakchott. Ce centre pourra accueillir jusqu à cinquante enfants et leurs mères. Contact : www.finethic.org de distribution conjointe avec des produits et services d assurance, de santé, d éducation et d énergie sont de plus en plus nombreuses. La crise financière a également révélé la résilience accrue des IMF, aucune n ayant fait faillite sur cette période. Un investisseur patient à la recherche de rendements à deux chiffres pourrait sans doute faire pire que d investir du capital à vocation sociale dans des institutions établies de ce secteur à forte croissance. Pour ceux dont le présent article a éveillé l intérêt, la prochaine IMF sur l agenda des introductions en Bourse est SKS Microfinance, la plus grande entreprise de microfinance en Inde, selon un rapport d octobre 2009. SKS compte lever 250 millions de dollars. Cette opération fait suite à une série de 11 transactions de capital risque d une valeur de 143 millions de dollars pour les IMF indiennes entre janvier et octobre 2009, contre 8 opérations d une valeur de 61 millions de dollars en 2008, ainsi qu au remarquable succès financier de fonds spécialisés en 0,82 capital risque tels que Lok Capital et Unitus Capital. L avenir du capital risque en microfinance paraît encore des plus prometteurs. Contact : www.alphamundi.ch focus Les marchés du carbone sont des systèmes d échange de quotas ou de crédits d émission des gaz à effet de serre (GES). L objectif est de mettre un prix sur des émissions jusque-là gratuites en autorisant l échange de permis, de sorte que ceux qui peuvent le plus facilement réduire les émissions ont le plus intérêt à le faire. LES MARCHÉS DU CARBONE AUJOURD HUI À l heure actuelle, les marchés du carbone les plus liquides sont le marché international de Kyoto et le système communautaire d échange de quotas d émissions (SCEQE) (voir ci- dessous). D autres sont susceptibles de croître en importance au cours des années à venir, tels que les programmes régionaux proposés en Australie et aux États-Unis. JOËLLE HAUSER, Partner, Clifford Chance Fonds carbone : un exemple d investissement vert À la suite de la crise financière mondiale, les investisseurs et les gestionnaires de fonds se sont intéressés à des classes d actifs nouveaux, tels que les «fonds verts». De façon très claire, l accent a été mis sur des investissements dans les marchés du carbone au travers de fonds d investissement. Ceux-ci portent essentiellement sur les actifs carbone disponibles en vertu du protocole de Kyoto et du système communautaire d échange de quotas d émissions (SCEQE) tels que décrits ci-dessous. SCEQE Le SCEQE est un système d échange de quotas d émission de GES multipays et multisecteurs, basé sur la Directive 2003/87/ CE telle que modifiée. Depuis janvier 2010, il s applique non seulement aux 27 États membres de l UE mais aussi aux autres membres de l EEE. Kyoto En vertu du protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, les pays développés (en général les pays membres de l OCDE) ont accepté certaines obligations de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Trois «mécanismes de flexibilité» différents ont été mis en place en tant que bases d un marché international du carbone (voir encadré). Actuellement, le plus gros problème que pose le marché inter national de Kyoto aux investisseurs autre que sa complexité même est son avenir apparemment incertain. Le protocole de Kyoto arri vera à échéance en 2012 et, après les résultats mitigés de la conférence de Copenhague, un régime international de réduction des émissions et d échange de carbone après cette période doit encore voir le jour. Les négociations se poursuivent en 2010. Toutefois, certains documents techniques adoptés à la conférence de Copenhague, y compris une série de changements du Les résultats futurs et l évolution des fonds carbone dépendront de leur stratégie d investissement et de leur capacité d adaptation. MDP et du MOC, suggèrent que leur avenir pourrait être assuré après 2012. SCEQE En vertu du protocole de Kyoto, les États membres fondateurs de l UE se sont engagés à réduire leurs émissions de GES de 8 % (par rapport au niveau de 1990) pour la période 2008-2012. Pour atteindre cet objectif de manière rentable, en 2005, l UE a créé le SCEQE. Il s agit d un système de plafonnement et d échange qui fixe des quotas d émission pour plusieurs secteurs et activités industriels, pour la production d énergie et, à partir de 2012, pour l aviation ; il a permis et permet toujours à ses participants d acheter et de vendre des quotas, connus sous le nom de quotas européens d émissions (QEE), à l intérieur de cette limite. Un QEE donne le droit d émettre une tonne de CO2. Le plafonnement du nombre total de quotas européens crée la rareté sur le marché. En 2009, le volume des transactions dans le SCEQE a 16 banking 17

focus progressé de 83 % pour s élever à 5,6 milliards de tonnes, soit une valeur de 73 milliards d euros, contre un marché évalué à 67 milliards d euros en 2008. Quoi qu il puisse se produire au niveau international, le SCEQE devrait continuer à exister et à se développer, notamment grâce au paquet «Climat et énergie» adopté en avril 2009. Alors que le calendrier, pour sa troisième période d échange après 2012, a déjà été fixé, l obtention d un accord international plus ambitieux pour la période après 2012 aura des répercussions sur le SCEQE. En règle générale, on peut s attendre à ce que l absence d un successeur légalement contraignant du protocole de Kyoto limite la probabilité d un marché international du carbone et entraîne une fragmentation des marchés du carbone, soulignant ainsi l importance du SCEQE. LES FONDS CARBONE Les fonds carbone peuvent généralement être définis comme des instruments de placement qui collectent des fonds auprès d investisseurs et les utilisent pour acheter des actifs carbone ou pour investir dans des projets de réduction des émissions de GES, en général des MDP et des MOC. Après leur période d investissement, les fonds carbone confèrent aux investisseurs des crédits carbone et/ou des liquidités en contrepartie de leur investissement. Depuis 1999, les fonds carbone sont devenus un acteur important dans les marchés du carbone et ont connu une croissance considérable, tant en termes de nombre de véhicules que de volume d investissement. Le nombre d actifs détenus par ou engagés dans les fonds carbone a augmenté de 25 % par rapport à l année précédente, et ce malgré la forte récession économique. Selon les chiffres communiqués par les gestionnaires de fonds en août 2009, on compte environ 88 fonds carbone, assurant une gestion de 16,1 milliards de dollars d actifs, contre 12,87 milliards un an plus tôt. PERSPECTIVES Malgré la crise financière mondiale et les questions en cours sur la politique relative au changement climatique de l après-2012, les fonds carbone sont considérés comme une option de placement viable tant pour les investisseurs qui recherchent des gains en capital que pour ceux intéressés par le respect des quotas de GES. Le nombre d instruments de placement et leur volume continuent d augmenter et l on s attend à ce que cette tendance se poursuive puisque le nombre des fonds privés augmente. Nous estimons pourtant que les résultats futurs et l évolution des fonds carbone dépendront de leur stratégie d investissement et de leur capacité d adaptation. Des fonds carbone aux règles d investissement appropriées sont idéalement placés pour assurer leur existence et saisir certains des nouveaux défis et opportunités créés par l évolution du contexte des marchés du carbone, y compris, entre autres, la demande croissante de financement direct à un stade précoce du développement du projet et la diversification des portefeuilles d investissement en dehors du champ d application du MDP et du MOC. Au cours des dernières années, un certain nombre de fonds carbone ont été mis en place au Luxembourg et de nouveaux fonds sont encore annoncés. Ces fonds sont généralement créés sous forme de Sicar ou de Sif, étant entendu que les Sif sont bien placés pour relever les défis mentionnés ci-dessus. Un SIF revêt généralement une forme contractuelle (un fonds commun de placement, FCP, géré par une société de gestion), ou celle d une société (société d investissement à capital variable, SICAV). Depuis la création de la loi SIF en 2007, plus de 1 000 SIF ont été enregistrés au Luxembourg, ce que l on peut considérer comme un vrai succès. En tant qu entités réglementées, les Sif sont très attractifs pour les investisseurs institutionnels. De plus, ils ne sont pas soumis à un placement particulier ou à des règles ou restrictions d emprunt, ce qui autorise une flexibilité considérable en ce qui concerne les actifs dans lesquels ils peuvent investir. La mise en place de fonds investissant dans des avoirs de toute nature et la poursuite de tout type de stratégie d investissement sont dès lors possibles. Les Sif sont donc en mesure de s adapter efficacement aux changements imminents dans les marchés du carbone, à la fois avant et après 2012. Pour l instant, cette position n est pas susceptible d être modifiée par le projet de directive sur les gestionnaires de fonds d investissement alternatifs (AIFM) en cours d élaboration au niveau européen. Le Luxembourg est bien préparé pour assurer une transcription rapide et cohérente des dispositions de la Directive dans la législation nationale et, plus spécifiquement, dans la loi Sif. Trois mécanismes de flexibilité pour le marché international du carbone MPEN : mécanisme de marché des permis d émissions négociables. MOC : mécanisme de mise en œuvre conjointe. MDP : mécanisme de développement propre. Le MDP représente jusqu à présent le plus grand marché avec une valeur d environ 17,5 milliards d euros en 2009 contre 399 millions d euros environ pour le MOC en 2009. en bref L association luxembourgeoise de Private Equity et de Venture Capital a vu le jour La Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association (LPEA) a vu le jour début 2010. Présidée par Hans-Jürgen Schmitz, par ailleurs Managing Partner chez Mangrove Capital Partners, elle entend devenir un interlocuteur d importance majeure pour représenter et promouvoir, au profit de ses membres, les intérêts des professionnels actifs dans ce domaine au Luxembourg. Plus généralement, elle souhaite soutenir, au profit du Luxembourg, les initiatives privées et gouvernementales visant à renforcer l attractivité, la compétitivité et l efficacité du cadre économique, légal, réglementaire et opérationnel du Luxembourg en tant que hub international dans la réalisation de transactions de private equity et/ou dans le service à l industrie de private equity dans toutes ses dimensions. Pour plus d informations : www.lpea.lu Le Luxembourg attractif pour les acteurs de private equity En marge de l industrie des fonds d investissement, le Grand-Duché se révèle une terre fertile pour les activités de private equity. Il est ainsi apparu comme un centre de premier choix dans la structuration et l exploitation de fonds de Private Equity et Venture Capital. En effet, au cours des cinq dernières années, plus de 300 fonds Private Equity et Venture capital ont été constitués sous la forme de Sicar ou de Sif et plusieurs milliers de véhicules non-régulés sont actuellement utilisés par les acteurs du private equity dans la structuration des acquisitions européennes. Grâce à son savoir-faire dans le domaine financier, et en dépit d un marché national presque inexistant, le Luxembourg a su tirer son épingle du jeu par la qualité de ses structures financières et les services associés. Une part croissante des grandes transactions en matière de private equity en Europe se fait désormais, intégralement ou en grande part, via des véhicules d investissement luxembourgeois. Tel est le cas de la Sicar, qui présente le double avantage de constituer un véhicule d investissement réglementé, mais soumis à une surveillance moins contraignante que d autres structures financières. La Sicar a ainsi contribué à attirer au Luxembourg des fonds qui se trouvaient dans des juridictions anglo-saxonnes, et à récupérer ainsi l administration, la structuration économique, juridique et fiscale, etc. Une partie importante des plus grands acteurs du private equity au monde ont ainsi établi des plates-formes opérationnelles de taille considérable au Luxembourg. Les grands groupes mondiaux en la matière ne s y trompent pas et quelques fleurons locaux ont commencé à en tirer profit. Microfinance Le Luxembourg poursuit son engagement Depuis le début de l année 2010, le Gouvernement luxembourgeois a instauré une exemption de la taxe d abonnement pour les fonds d investissement en microfinance. Une manière d appuyer sa volonté de promouvoir la microfinance au rang des activités de la place financière. Aujourd hui, plus de vingt véhicules d investissement en microfinance sont en effet établis au Luxembourg, qui représentent 45 % du volume des investissements consacrés à ce secteur au niveau mondial. Dernier en date, le Luxembourg Microfinance and Development Fund (LMDF) a été lancé par la ministre de la Coopération et de l Action humanitaire le 11 mars dernier avec l appui de l association ADA (Appui au Développement Autonome). Cette Sicav, ouverte au grand public, a pour but de soutenir les services financiers responsables par le biais d institutions de microfinance, surtout en Amérique latine, en Afrique et en Asie, et de contribuer ainsi à la diminution de la pauvreté dans les pays en voie de développement, tout en offrant à ses actionnaires un certain rendement financier. La Banque de Luxembourg a été étroitement associée à la mise en place de ce fonds et offre à ses clients, en tant que distributeur, la possibilité d y souscrire sans droits d entrée. 18 banking 19

Banque de Luxembourg : une offre complète autour des fonds d investissement Depuis vingt ans, nous proposons une gamme complète de services sur mesure adaptés aux besoins de clients professionnels. Nous les accompagnons dans la création de leurs fonds, de la conception à la gestion. Nos services : 1 Ingénierie en fonds d investissement 1 Société de gestion UCITS III en «private labelling» 1 Services de dépôt et d administration pour tous types de fonds, incluant les fonds de private equity et real estate 1 Outils de «compliance» 1 Plate-forme transactionnelle et reporting électronique 1 Comptabilité, calcul de VNI, tenue du registre des fonds et services d agent de transfert Filiale à 100 % de la Banque de Luxembourg, Conventum Asset Management met à votre disposition son expertise dans la gestion et le contrôle de fonds d investissement «UCITS III». Pour plus d informations, contactez Nico Thill : tél. (+352) 499 24 23 81, e-mail : nico.thill@bdl.lu, fax (+352) 499 24 25 01 BANQUE DE LUXEMBOURG INVESTMENT FUND SERVICES : 14, boulevard Royal BP 2221 L-1022 Luxembourg Auteur et éditeur : Banque de Luxembourg Siège social : 14, boulevard Royal L-2449 Luxembourg Illustrations : Pep Montserrat Réalisation : 256, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris +33 (0)1 45 49 29 34 Impression : Print Solutions. Les informations mentionnées dans ce magazine sont fournies à titre purement indicatif. Elles sont publiées sans aucun engagement quant à leur caractère exhaustif, précis et actuel. Elles n ont aucune valeur de conseil juridique, comptable ou fiscal et ne valent que pour le moment où elles ont été données.