Le secteur ovin en Europe en 2011 Conjoncture production OVINS VIANDE 2010/2011 Les exportations britanniques sont en hausse (+6% sur les 7 premiers mois de l année 2011), mais devraient diminuer au 2 ème semestre. Les envois vers la France reculent (-7%). Le prix des agneaux produits au Royaume-Uni reste proche de celui de 2010 (4,36 /kg). Les cours se stabilisent en Irlande sur 2011 après une hausse de 9% par rapport à 2010. On constate un recul des exportations néo-zélandaises à destination de l UE : -9% sur 7 mois. Des exportations en vif dynamiques au 1 er semestre : sur 7 mois, les exportations d ovins vivants ont progressé de +12% / 2010, à la fois en raison des départs d agneaux vers l Italie et l Espagne, mais aussi de brebis vers le Liban (33 500 têtes). Les importations en vif reculent de 32% sur 7 mois. En France : une hausse des abattages - Abattages d ovins dynamiques en juillet et août (cumul sur 8 mois: +4%). - Hausse saisonnière des cours (prix en semaine 38 : 6,11 /kg soit +7%/2010). L impact de la sécheresse s est fait sentir par des abattages de réformes en hausse : les abattages contrôlés de janvier à août s établissent à 403 000 brebis (+7%). Cette hausse correspond à des abattages anticipés : en effet, les abattages ont diminué à partir d août. - Au niveau des importations : les faibles disponibilités chez nos principaux fournisseurs (Irlande et Nouvelle-Zélande) ainsi que la hausse des abattages nationaux et une consommation morose entraînent une forte baisse des importations (-10% / 2010). Ce sont les fournisseurs «secondaires» tels que l Espagne et les Pays bas qui prennent le relais. - Consommation en recul : les achats des ménages de janvier à septembre ont baissé de 7% / 2010. (Source : A Mottet - GEB Institut de l Elevage) L Aquitaine : 3 ème région ovine de France (ovins lait/ovins viande) Depuis les années 1990, le nombre d éleveurs ovins en France n a cessé de diminuer, l Aquitaine suit la tendance nationale. Les modifications de la PAC ont joué un rôle important sur l évolution de la population ovine. Ainsi, si la mise en place de la PBC entre 2001 et 2002 a permis d augmenter puis de maintenir le nombre de brebis à défaut de celui des éleveurs, le découplage partiel qui intervint entre 2006 et 2007 a orienté le cheptel ovin à la baisse. Tableau 1 : Troupeaux ovins de 50 têtes et plus (Source : Demandes Aides Ovines, ASP 2010) Troupeaux France 23 759 5 441 649 Aquitaine 2 798 591 377
Une population ovine primée qui baisse encore Le passage d un seuil de 10 brebis pour toucher la Prime à celui de 50 pour bénéficier de l Aide Ovine n a pas incité les petits éleveurs (majoritairement viande) à franchir le pas, traduisant sans doute l impossibilité structurelle à augmenter la taille du cheptel. Les Pyrénées-Atlantiques, 1 er département ovin de la région Tableau 2 : Répartition départementale des éleveurs et des cheptels ovins de 50 têtes et plus en 2010 (source Demandes Aides Ovines, ASP 2010) Dordogne 279 39 249 Gironde 67 12 720 Landes 32 3 504 Lot-et-Garonne 94 11 903 Pyrénées-Atlantiques 2 326 524 001 La production d ovins viande s est longtemps concentrée dans le nord de l Aquitaine. Aujourd hui, elle tend à se développer dans les Pyrénées-Atlantiques où prédominent déjà les brebis laitières. Dordogne et Pyrénées-Atlantiques : les deux pôles régionaux de la production allaitante Tableau 3 : Répartition départementale des éleveurs et des cheptels ovins (Source BDNI 2010) Toutes >10 têtes > 50 têtes Dordogne 1 739 50 441 891 45 966 234 33 534 Gironde 728 13 437 264 11 165 51 7 434 Landes 407 6 675 119 5 235 30 3 684 Lot-et-Garonne 621 16 209 258 14 491 84 11 387 Pyrénées- Atlantiques 1 526 53 391 842 50 043 320 39 465 Aquitaine 5 021 140 153 2 374 126 900 719 95 504 Les ¾ des brebis déclarées en BDNI, quelle que soit la catégorie de taille de troupeau, se trouvent en Dordogne et dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais si ces deux départements ne rassemblent que 65% du total des troupes déclarées à la BDNI, la proportion atteint 77% pour la catégorie des troupes de 50 têtes et plus. Des troupes de petite taille Les grosses troupes de 350 à 1 000 brebis représentent 12% du cheptel mais moins de 1% des éleveurs. Plus de 50% des détenteurs de brebis ont moins de 10 têtes, mais représentent moins de 10% du cheptel régional. 50% des brebis sont détenues par 13% des éleveurs, dans des structures possédant entre 50 et 350 brebis.
Figure 1 Répartition des élevages et des brebis en fonction de la taille des troupeaux (Sources : BDNI 2010) Des élevages allaitants plutôt en complément d autres ateliers Figure 2 répartition des élevages allaitants en fonction du degré de spécialisation des exploitations (Source : BDNI 2010, détenteurs de 50 brebis et plus) Au niveau régional, 53% des exploitations déclarées en BDNI et ayant un cheptel suffisant pour bénéficier de l Aide Ovine, n ont pas d autre atelier animal que le troupeau ovin allaitant. Dans les départements du nord de l Aquitaine, ce ratio oscille autour de 70%. Néanmoins, la production d agneaux n est parfois qu un atelier complémentaire à la production viticole, aux vergers ou aux grandes cultures. Un tiers des exploitations qui détiennent des brebis élèvent également des vaches. Dans les Pyrénées-Atlantiques, ces ateliers mixtes ovins bovins représentent même 45% des élevages.
L organisation de la filière ovins viande Il existe 7 organisations de producteurs en Aquitaine, 4 dans les Pyrénées-Atlantiques (AOBB, CAOSO, AXURIA, LUR BERRI), 1 en Gironde (GEG), 1 dans le Lot-et-Garonne (EXPALLIANCE) et 1 en Dordogne (UNIVIA). La filière a mis l accent sur la qualité avec la déclinaison de 3 cahiers des charges Label rouge (données AEROVLA, GIE Herbivores Aquitaine): - L agneau de Pauillac, laiton qui bénéficie également d une IGP, 40 éleveurs engagés en 2010 pour un volume de 4000 agneaux environ. - L agneau du Périgord, lourd, 127 éleveurs et 12 562 agneaux labellisables sur 16 975 agneaux commercialisés. - L agneau des Pays d Oc, lourd, 70 éleveurs, 9000 agneaux environ. Les éleveurs laitiers produisent également des agneaux de lait des Pyrénées, un dépôt d IGP est en cours, avec 831 éleveurs engagés et 17 700 agneaux labellisés environ. Pour l année 2010, 250 000 têtes ont été abattues en Aquitaine, 80% d agneaux et 20% de brebis de réforme. Les principaux abattoirs régionaux pour les ovins sont : Thiviers, Mauléon, Louvie Soubiron, Bordeaux, Anglet et Bergerac (Données 2010, DRAAF Aquitaine) (Sources : Observatoire de la production ovine en Aquitaine 2010 - réseau ovin) Les coûts de production en ovins viande Les systèmes de production ovins viande en Aquitaine sont très différents les uns des autres. Le réseau des fermes de références Aquitaine est constitué de 30 fermes réparties en Dordogne, Gironde et Lot et Garonne. Les coûts de production ont été calculés sur les exploitations des réseaux d Aquitaine et de Midi-Pyrénées. Les données suivantes sont issues de cette étude. La flambée des prix des matières premières de l hiver 2010-2011 puis la sécheresse du printemps ont fortement pesé sur les coûts de production. Les coûts sont compris entre 9,17 /kg carcasse et 14,16 / kg carcasse. Les aliments achetés représentent de loin le 1 er poste parmi les charges opérationnelles. Le coût du concentré acheté par kg de carcasse vendu est de l ordre de 2 /kg carcasse pour les systèmes les plus dépendants de l achat comme les spécialisés en zone de montagne, les herbagers et les ovins-bovins en zone céréalière. Ce coût est un peu plus faible pour les systèmes produisant plus de céréales (1,5 /kg carcasse). La mécanisation est l autre poste à surveiller. Il est en moyenne du même ordre de grandeur que les aliments achetés, soit 1,2 à 2 /kg carcasse. Les amortissements du matériel pèsent pour environ un tiers du poste.
Tendances 2011 des marchés de la viande ovine en nord Aquitaine En Aquitaine, la tendance du cours des marchés sur les premiers mois de l année est à la hausse. Malheureusement, le nombre global d agneaux commercialisés est toujours en diminution. Catégories commerciales Prix du kilo d agneau (label et non label) ( /kg carcasse) Prix nets et quantités sur les 3 premiers trimestres 2011 Univia (agneaux lourds) Expalliance (agneaux GEG( agneaux légers) lourds et légers) 5,52 agneaux lourds (+10% par rapport à la même période en 2010) 6,45 agneaux légers 5,61 agneaux lourds ( +16%) 6,94 agneaux légers (+20%) Nombre total d agneaux commercialisés 13 188 ( 4% par rapport à 2010 sur la même période) 7 333 ( -15%) 3 145 (-20%) Nombre d agneaux label commercialisés 7 256 3 428 824 Conclusion : Le rééquilibrage des aides avec la mise en place de la nouvelle aide ovine ainsi que la hausse des prix des agneaux redonnent de l espoir à la filière. La sécheresse 2011 vient malheureusement amputer les résultats dans les exploitations ovines, essentiellement basées sur des systèmes tout-herbe. L achat de stocks fourragers vient annuler l effet positif des aides et des prix! Note établie par Camille Ducourtieux, CA 24, novembre 2011