Analyse des carences programmatiques de la lutte contre le paludisme : notes d'orientation



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Analyse des carences programmatiques de la lutte contre le paludisme : notes d'orientation Introduction Une analyse exhaustive des carences programmatiques sous-entend l ensemble des exigences programmatiques nécessaire pour assurer la mise en œuvre complète du plan stratégique d un programme national de lutte contre le paludisme. Elle identifie également les composantes bénéficiant déjà d un financement et met en lumière les carences financières (c est-à-dire, lorsqu un financement reste à trouver). L analyse couvre les principales interventions de lutte contre le paludisme telles que la lutte anti-vectorielle (moustiquaires imprégnées d'insecticide longue durée (LLIN), pulvérisation intra-domiciliaire à effet rémanent (IRS)), la gestion des cas (diagnostic et traitement), la chimiothérapie préventive (traitements préventifs intermittents pendant la grossesse (TPIp) et chez l enfant (TPIi), et chimio-prévention saisonnière du paludisme (CSP), ainsi que les activités de soutien nécessaires pour un déploiement et un suivi efficaces de ces interventions (capacités de gestion, formations, communication en faveur de changements comportementaux et suivi et évaluation). L analyse des carences relève d une approche factuelle de la planification et de la programmation basée sur les objectifs et stratégies décrits dans le plan stratégique national de lutte contre le paludisme (PSN). 1. Définition Par «carences programmatiques», on entend les services et commodités nécessaires pour combler l écart entre la couverture actuelle et les objectifs planifiés pour une intervention de lutte contre le paludisme donnée (les services couvrant tant les activités techniques que de soutien). Par «carences financières», on entend la différence entre les ressources financières disponibles (ou les ressources attendues) et les ressources totales nécessaires pour combler les carences programmatiques. C est la raison pour laquelle une analyse exhaustive des carences programmatiques est requise pour obtenir les informations nécessaires à l estimation des ressources en vue de l analyse des carences financières. 2. Principes directeurs Des analyses fondées sur des faits : des données/informations détaillées et précises sont nécessaires pour garantir la crédibilité de l analyse des carences. Les faits sur lesquels il convient de s appuyer comprennent ce qui suit : a) Données historiques et expériences acquises dans la mise en œuvre de programmes, 1

b) Données précises sur la population nationale, répartie par groupe d âge, sexe et situation géographique (population par district, urbaine et rurale, etc.), c) Informations à jour sur progrès dans la mise en œuvre des interventions en cours. Des informations sur la situation nationale des financements, tant réels que promis, sont nécessaires pour réaliser une analyse crédible des carences financières à partir d une analyse programmatique. Harmonisation et cohérence : l analyse des carences s appuie sur le plan stratégique national. L harmonisation, le partage des informations et la coordination des partenaires faciliteront l obtention d un consensus sur les carences programmatiques et financières. L analyse des carences programmatiques n est pas une fin en soi, mais fait partie intégrante du cycle de planification et de mise en œuvre du programme. Il convient d en assurer régulièrement la mise à jour lorsque de nouvelles informations sont disponibles. Équité : lors de l évaluation de la couverture des interventions, il est important que le programme de lutte contre le paludisme identifie toute disparité liée à la situation géographique, aux groupes de populations ou aux groupes d âge afin de s assurer que les stratégies de mise en œuvre recommandées sont exhaustives et équitablement réparties. Une attention particulière doit être accordée aux populations les plus vulnérables et aux groupes difficiles à atteindre tels que les réfugiés et les personnes déplacées. Transparence et responsabilisation : le partage transparent d informations entre le programme de lutte contre le paludisme et les partenaires permettra d éviter la duplication des efforts et garantira une responsabilisation mutuelle. 3. Méthodologie de l analyse des carences programmatiques de la lutte contre le paludisme a. Orientation générale Le Groupe de travail sur l harmonisation (HWG) du Partenariat RBM recommande à tous les pays d entreprendre un examen exhaustif des performances du programme qui servira de base à un plan stratégique national factuel. Afin de faciliter l analyse des carences, le HWG recommande également le développement d un plan d'action / de mise en œuvre pluriannuel et d un plan opérationnel annuel (destiné à orienter le travail quotidien) à partir du PSN. Certaines conditions doivent préalablement être respectées pour une analyse exhaustive des carences programmatiques. Les étapes suivantes sont proposées : 1. Identification des besoins programmatiques 2

Utilisation de données précises sur la population et le paludisme, mise à jour de la stratification du paludisme et des populations à risque (par groupe d âge, sexe et situation géographique) Utilisation des interventions et des objectifs décrits dans le plan stratégique national et, sur la base des meilleures informations épidémiologiques disponibles, identification des zones et des populations qui bénéficieront de chaque intervention et de l approche de mise en œuvre Développement d indicateurs et d objectifs SMART (le cadre de performance du plan stratégique national doit être la principale référence) Développement d un plan de mise en œuvre pluriannuel avec objectifs (cibles) annuels quantifiés Description précise des approches de prestation de services ou des stratégies de mise en oeuvre des principales interventions Par exemple, l adoption d une distribution de routine plutôt que de campagnes de distribution de MILDA ou l association de ces approches auront une incidence importante sur le type des activités nécessaires. Cette réflexion s applique à la prise en charge des cas si l approche consiste à opter pour des interventions fondées sur des établissements de santé, sur la communauté et/ou le secteur privé. L approche adoptée pour la mise en œuvre est spécifique à chaque pays et doit être conçue en fonction de la situation épidémiologique et de la faisabilité opérationnelle. Quantification des commodités nécessaires pour chaque intervention. Notons que les outils développés par les structures et les partenaires RBM, ainsi que les directives du HWG et de l OMS, peuvent être utiles dans le cadre de l exercice de quantification. Identification détaillée des activités à entreprendre et des délais d exécution (activités techniques et de soutien) 2. Identification de ce qui est actuellement financé Évaluation des activités et commodités déjà couvertes, dans les programmes et projets existants y compris les ressources, provenant de la contribution de chaque partenaire. 3. Identification des carences Identification des commodités et activités qui ont encore besoin d être couverts Tableau 1 : Analyse générique des carences programmatiques : Intervention prioritaire Historique Moyen terme Fin A : Besoins annuels du pays en produits (MILDA, produits pour IRS, TDR, CTA, etc.) sur la base des objectifs annuels en termes de couverture des interventions auprès des populations à risque B : Mesure des besoins annuels déjà planifiés à satisfaire en vertu des ressources et du programme existants B1. Gouvernement B1. Série de subventions du Fonds Mondial -2 ans -1 an A1 A2 A3 A4 A5 3

B2. Série de subventions du Fonds Mondial B3. Autres partenaires (les nommer) B3. Autres partenaires (les nommer) Total B C : Carence prévue vis-à-vis de la réalisation des objectifs (= A total B) Les carences doivent être analysées pour chaque intervention principale et chaque domaine de prestation de services identifié sur la base de l épidémiologie du paludisme et des approches adoptées pour la mise en œuvre. Les chiffres du tableau analytique des carences programmatiques sont liés à la taille des groupes de population ciblés par les interventions prioritaires, non aux besoins financiers imputables aux interventions. L analyse des carences financières sera la deuxième étape du processus. b. Notes d'orientation spécifiques pour l analyse des carences Les besoins définis en combinaisons thérapeutiques à base d artémisinine (CTA) et diagnostics du paludisme (microscopie et tests de diagnostic rapide (TDR) sont largement influencés par l épidémiologie de la maladie et par les hypothèses stratégiques émises et utilisées dans le cadre des calculs. Il est essentiel que les hypothèses utilisées soient les plus récentes et les plus scientifiques, factuelles et rationnelles possibles. Notons que l ensemble des hypothèses du tableau peuvent ne pas s appliquer à votre situation locale. Il vous est recommandé d écarter les hypothèses qui ne concernent pas votre contexte national, mais aussi d inclure d autres hypothèses n apparaissant pas dans le tableau mais que vous considérez comme adaptées à votre contexte national. Vous devez expliquer le fondement de chaque hypothèse formulée. Traitement 1. Pour budgétiser les besoins en CTA par an, il convient de privilégier les données de consommation lorsqu elles sont disponibles. Dans le cas contraire, d autres méthodes, telles que des projections épidémiologiques, peuvent être appliquées. Lorsque des données du Système d Informations Sanitaires (SIS) ou d autres études ont été utilisées, celles-ci devraient être corrigées de manière à refléter toute la population ciblée par la couverture. 2. La proportion de cas du paludisme à traiter par CTA devrait être alignée sur les objectifs du PSN ou le plan de mise en œuvre pluriannuel, le cas échéant. 3. La contribution proportionnelle de chaque secteur (public, gestion communautaire des cas et secteur privé) à l accès à la prestation de services devrait être estimée et ventilée par secteur. 4

4. Réduction de la consommation de CTA suite à la lutte anti-vectorielle En cas de disponibilité de données locales sur le nombre en baisse de cas de paludisme en conséquence de la couverture universelle de la lutte anti-vectorielle, il convient d utiliser ces données. En l absence de ces données, ce qui suit peut être appliqué pour avoir une estimation : lorsque la couverture universelle est atteinte avec une intervention de lutte anti-vectorielle, il convient de présumer d une réduction des cas de paludisme de 10 %, 20 % et 30 % sur les trois premières années faisant suite à l obtention de la couverture universelle, si celle-ci est maintenue. 5. Réduction de la consommation de CTA suite à l augmentation des diagnostics parasitologiques. Doivent être pris en compte le taux de positivité des examens microscopiques et la couverture des diagnostics parasitologiques. Insérez la couverture actuelle et la couverture prévue pour les diagnostics parasitologiques par année et le pourcentage de tests négatifs sur la base du taux de positivité des examens microscopiques et tenez compte de l adhésion des consommateurs [au protocole] lorsque ce critère a été identifié comme source potentielle de problèmes. Multipliez le nombre total de cas par le pourcentage de la couverture des diagnostics parasitologiques et par le pourcentage de tests diagnostics (et par le taux d adhésion, le cas échéant) pour calculer la réduction des traitements. 6. Pour résumer, le nombre de CTA requis est calculé comme le besoin global basé sur les objectifs nationaux, compte tenu des réductions résultant des interventions de lutte antivectorielle et de l expansion du diagnostic parasitologique. 7. Calculez le nombre de CTA déjà financés ou disponibles sur la période prévue. 8. Soustrayez le nombre de CTA financés du nombre requis pour calculer la carence. 9. Ventilez le nombre de CTA requis par groupe d âge conformément aux exigences d emballage. La carence en CTA à la fin de la feuille de travail représente le nombre total de TRAITEMENTS ANTIPALUDIQUES. Pour déterminer les carences financières, il convient d allouer ce besoin total aux cycles de traitement par groupe d âge approprié. Par exemple, si les CTA utilisés dans le pays Y sont à l artéméther + luméfantrine, le traitement total calculé devra être subdivisé en fonction des quatre tailles d emballages prévues pour les différents groupes d âge. Le profil de la population d un pays et la proportion de cas dans chaque groupe d âge doivent servir à effectuer cette division. Les carences financières sont alors déterminées en appliquant le tarif de chaque emballage aux besoins. 5

Diagnostic 1. Calculez le pourcentage de cas de fièvre diagnostiqués comme étant des cas cliniques de paludisme sur la base des données du SIS, d études, etc. 2. Projetez la réduction des cas de fièvre avec l utilisation accrue de mesures de lutte antivectorielle à l aide des données locales disponibles. 3. Insérez les objectifs nationaux de couverture en diagnostics sur la base des objectifs du Plan stratégique national 4. Calculez le pourcentage de la couverture en diagnostics par microscopie et TDR et par secteur (public, niveau communautaire et secteur privé). 5. Ainsi le nombre de TDR et de lames de microscopie requis est calculé en tenant compte du besoin global, des objectifs nationaux, des réductions résultant de la lutte antivectorielle et de la part relative couverte par la microscopie. 6. Calculez le nombre de TDR / lames de microscopie déjà financés ou disponibles sur la période prévue. 7. Soustrayez le nombre de TDR / lames de microscopie financés du nombre total requis pour calculer la carence. c. Analyse des carences en MILDA : 1. Définissez l objectif national : nous recommandons de viser le maintien d une couverture de 100 % pour les populations des zones endémiques ciblées 2. Définissez les populations ciblées par les campagnes comme étant celles qui vivent dans les régions touchées par le paludisme. À présent basées sur les recommandations du WHOPES (Système d évaluation des pesticides de l OMS), les campagnes sont déployées tous les trois ans. 3. L estimation des besoins en moustiquaires pour les campagnes correspond à 1 moustiquaire pour 2 personnes dans les régions touchées par le paludisme. Sur la base d expériences réalisées dans toute l Afrique et pour tenir compte des foyers dont le nombre de membres est impair, l OMS et le Partenariat RBM recommandent de diviser la population cible par 1,8 (A/1,8). 6

4. L OMS et le Partenariat RBM recommandent de distribuer les moustiquaires par le biais de systèmes de routine afin de maintenir le taux de couverture entre les campagnes. La plupart des moustiquaires de routine sont distribuées lors des premières visites prénatales des femmes enceintes et aux nourrissons dans le cadre des EPI de routine, en général dans le cadre des vaccinations DTCoq 3 ou contre la rougeole. La distribution communautaire sert également à maintenir la couverture dans certains pays, les écoles prenant le relais dans d autres. Pour calculer le nombre de moustiquaires requises lors des visites prénatales, multipliez la population vivant dans les régions endémiques par le % de femmes enceintes de la population (en général autour de 4 à 5 %). Si la couverture des visites prénatales est relativement basse, tenez compte de la couverture actuelle et des augmentations temporelles sur la base de projections officielles, le cas échéant. Pour calculer le nombre de moustiquaires requises lors des EPI, multipliez la population vivant dans les régions endémiques par le % d enfants de moins de 1 an (en général autour de 4 %). Si la couverture des EPI est relativement basse, tenez compte de la couverture actuelle et des augmentations temporelles sur la base de projections officielles, le cas échéant. 5. Ajouter les populations cibles des visites prénatales et PEV permet de connaître le nombre total de moustiquaires distribuées via les systèmes de routine. Si le pays utilise d autres mécanismes tels que la distribution communautaire ou par l intermédiaire des écoles, il convient d intégrer ce facteur ici, une mesure sur laquelle le HWG peut donner des conseils. 6. Le nombre total de MILDA requises est calculé en ajoutant les moustiquaires distribuées lors de campagnes (en général une fois tous les trois ans, sauf si le pays a adopté un programme de campagnes tournantes) et les moustiquaires distribuées chaque année de manière régulière. 7. Dans le cadre des campagnes, il convient de tenir compte des moustiquaires existantes surtout lorsque le système de distribution de routine est développé et que la couverture de la population est supérieure à 30 %. Dans l idéal, des données de suivi localement disponibles permettront d éclairer ce processus décisionnel. Si ces données ne sont pas disponibles, le suivi devra être introduit. Les moustiquaires existantes devront alors être soustraites du nombre de moustiquaires nécessaires dans le cadre d une campagne pour en optimiser la rentabilité. Toutefois, les informations préliminaires indiquent que toutes les moustiquaires ne durent pas nécessairement trois ans. Le HWG et l AMP estiment que les moustiquaires sont détruites à un taux de 8 % au cours de la première année, de 20 % au cours de la deuxième année et de 50 % au cours de la troisième. Ces moustiquaires demanderont également à être remplacées et ces taux de perte doivent être intégrés aux calculs des besoins. Utilisez les données nationales lorsque les informations sur la durabilité existent. 8. Le nombre cumulé de moustiquaires existantes pour la planification des campagnes de distribution massive est calculé en ajoutant les moustiquaires distribuées sur l année en cours et les deux années précédentes. Les moustiquaires distribuées les années 7

précédentes ne doivent pas être incluses à ce calcul car elles arrivent en fin de vie utile (à moins que les données locales indiquent une durée de vie utile supérieure à trois ans). 9. Soustraire le nombre de moustiquaires existantes du nombre total de moustiquaires requises permet de connaître le nombre total de moustiquaires requises pour les campagnes de distribution massive trisannuelles. 10. Les MILDA dont la distribution est prévue dans d autres programmes sont calculées pour illustrer ce qui est actuellement financé ou devrait être financé. 11. Les carences annuelles prévues pour atteindre les objectifs sont calculées à partir du nombre de moustiquaires requises moins le nombre de moustiquaires financées. Le groupe VOICES a développé un outil de calcul plus sophistiqué. Pour plus de détails, veuillez contacter : Kojo Lokko : klokko@jhuccp.org Notes d'orientation spécifiques pour l analyse des carences en AID Dans de nombreux pays, les AIDS sont déployées dans les zones à risque du paludisme sur la base de l épidémiologie locale et de la stratification, en phase avec les objectifs du programme national de réduction rapide de la transmission du paludisme, afin de renforcer la lutte contre le paludisme, d atteindre l objectif d élimination et de prévenir la réintroduction. L analyse des carences en AID sera réalisée comme suit : 1. Définition de l objectif de l AID dans le cadre des objectifs du programme national de lutte contre le paludisme Pour réduire rapidement la transmission dans les zones très endémiques Pour prévenir l épidémie dans les zones d endémicité faible à modérée Pour éliminer le paludisme des foyers du paludisme Sur la base des besoins et des objectifs du programme, la stratégie AID peut viser une couverture universelle totale de tous les districts et populations à risque ou une couverture ciblée de quelques districts ou sousdistricts. 2. Définition du nombre de districts/sous-districts, de la taille moyenne des foyers, du nombre total et du type de foyers et de la population totale exposés au risque du paludisme. 3. Définition du nombre de districts/sous-districts, de la taille moyenne des foyers et du nombre total et du type de foyers et des populations ciblées par l AID. 8

La taille des populations augmente chaque année sur la base du taux de croissance démographique Les habitations traditionnelles et les logements urbains varient en termes de taille et de surface et du type d insecticides à utiliser. 4. Quantification de la surface moyenne à pulvériser (en m²) des structures et du nombre de maisons dans les zones cibles a. Une reconnaissance géographique périodique est requise sur le plan communautaire pour une quantification et une cartographie optimales 5. Définition du nombre de cycles d AID par an L hypothèse dépend du taux de transmission du paludisme et de la durée d efficacité de l insecticide. Dans les zones où la transmission est saisonnière, un cycle de pulvérisation est suffisant, mais dans les zones où la saison de transmission dure plus de huit mois, plusieurs cycles de pulvérisation sont nécessaires. 6. Définition des objectifs de couverture de la population en AID La couverture nationale de la population en IRS est basée sur la population totale exposée au risque du paludisme et la population dont la couverture en IRS est prévue. La couverture cible de la population en IRS est définie sur la base de la population cible dont la couverture est prévue et de la population réellement couverte Une fois déterminés les districts et les populations à protéger, les structures à pulvériser et le nombre de cycles par an, des directives et outils sont disponibles pour calculer les ressources humaines et financières requises pour l insecticide, le matériel, le personnel, les coûts opérationnels, le suivi et l évaluation, etc. Reportez-vous à http://www.rollbackmalaria.org/toolbox/tool_irstoolkit.html Manuel opérationnel de l OMS sur la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent (à paraître) 7. Quantification des produits chimiques nécessaires pour chaque année de mise en œuvre du plan Ce calcul s appuie sur le nombre total de foyers et la surface totale à pulvériser, Ce calcul s appuie également sur le type d insecticide utilisé, sur la concentration d ingrédients actifs requis par mètre carré et sur le nombre de sachets requis pour deux foyers. Veuillez consulter les instructions du fabricant de l insecticide et les étiquettes des produits pour des directives plus spécifiques. Les coûts doivent inclure les frais de transport, de stockage et d élimination. 8. Quantification des pompes de pulvérisation manuelles et des kits de réparation pour chaque année de mise en œuvre du plan. Ce calcul s appuie sur l inventaire des stocks de pompes de pulvérisation et de celles qui ont besoin d une réparation, et sur le nombre d équipes de pulvérisation dont le déploiement est prévu. La meilleure approche consiste à normaliser l utilisation de pompes de 10 litres Des kits de rechange sont disponibles pour 4, 6, 8 ou 10 équipes de pulvérisation. 9

9. Quantification des équipements de protection nécessaires pour chaque année de mise en œuvre du plan Ce calcul s appuie sur l inventaire des stocks d équipements de protection par opérateur et sur le nombre d équipes de pulvérisation dont le déploiement est prévu. 10. Quantification des coûts opérationnels et administratifs de la campagne de pulvérisation annuelle. Comprend tous les coûts de personnel tels que les salaires journaliers des opérateurs et des superviseurs, les frais de transport (achat / location de véhicules, frais d entretien et de carburant) ainsi que les frais de location et de réhabilitation des entrepôts, zones de stockage et de lavage. Peut être calculé sur un ou deux cycles. Préparation de la section IRS de la section de lutte anti-vectorielle du plan stratégique antipaludique et du plan de travail opérationnel annuel Réunions annuelles et trimestrielles d évaluation et de planification de l AID visant à maintenir de bonnes performances de gestion de programme. 11. Quantification des coûts annuels de supervision et de formation en cascade Sur la base d une formation nationale annuelle à l attention des formateurs Puis d une formation provinciale pour les superviseurs Puis d une ou plusieurs formations des opérateurs par district La supervision comprend la supervision mensuelle de l ensemble des équipes de pulvérisation par des superviseurs de district et des visites de chaque district au moins une fois par cycle de pulvérisation par les superviseurs provinciaux et nationaux. Les frais comprennent les déplacements des intervenants et des superviseurs ainsi que leurs indemnités journalières, équipements, alimentation, la location d'installations, etc. 12. Mobilisation de la communauté Comprend les ressources financières et humaines nécessaires aux réunions communautaires de préparation, aux campagnes d information et aux mobilisateurs de la communauté qui accompagnent en porte-à-porte les équipes de pulvérisateurs afin de préparer les maisons. 13. Coûts de suivi et de comptes rendus de l AID La production de rapports de pulvérisation journaliers, mensuels et annuels portant sur les maisons pulvérisées, la population couverte, les insecticides utilisés et en stock, les pompes de pulvérisation en stock et ayant besoin d être réparées, les équipements de protection en stock, les moyens de transports utilisés, les financements alloués et utilisés, etc. Les sites sentinelles du vecteur doivent être au nombre d un par million de personnes minimum et situés de manière représentative dans différentes régions de transmission éco-épidémiologique. Des essais biologiques annuels doivent être réalisés après chaque cycle de pulvérisation. Tests annuels de sensibilité aux insecticides avant chaque cycle de pulvérisation L évaluation des produits, des ressources humaines et logistiques et des activités du programme national d IRS précède le calcul des carences. 10

14. Évaluation des produits, des ressources humaines et logistiques et des activités déjà couvertes par les ressources et systèmes nationaux Évaluation de ce qui est disponible pour assurer la prestation de l IRS dans le cadre du système sanitaire et du programme national Réunion avec les partenaires et les parties intéressées pour évaluer leur niveau de contribution spécifique planifiée en matière d IRS 15. Estimation des carences annuelles prévues qui doivent encore être couvertes en termes de produits, de ressources logistiques et humaines et d activités. Notes d'orientation spécifiques pour l analyse des carences en suivi et évaluation, gestion de programme, plaidoyer et CCC 1. Les listes fournies dans les différentes feuilles de travail de suivi et évaluation, de gestion de programme, de plaidoyer et de CCC sont toutes indicatives. Elles n ont en effet pas vocation à être exhaustives, dans la mesure où ces mécanismes de soutien diffèrent de manière significative entre et à l intérieur des pays. 2. Veillez à refléter les activités spécifiques à votre Plan stratégique national. Assurez-vous que la CCC fait l objet d une approche factuelle. Suivant la situation locale, envisagez une combinaison de mécanismes de suivi et évaluation comprenant des données de routine via le SIS, le LMIS, etc. ainsi que des études telles que les MIS. 3. Déterminez le coût moyen par unité de chacune de ces activités et déduisez-en le coût total par activité et par an. 4. Étant donné que le coût de la plupart de ces activités varie suivant le pays, il est nécessaire de justifier le coût de ces activités de soutien dans votre analyse des carences financières. 4. Méthodologie de l analyse des carences financières de la lutte contre le paludisme L analyse des carences financières doit s appuyer sur les besoins identifiés lors de l analyse des carences programmatiques pour chaque intervention. Quantification du coût des commodités nécessaires pour chaque intervention. Résumé du coût des commodité déjà couverts par des ressources existantes Les informations relatives aux financements nationaux comme aux partenaires internationaux seront prises en compte. Identification du coût des commodités qui ont encore besoin d être couverts Quantification détaillée du coût des activités à entreprendre et des délais d exécution (activités techniques et de soutien) Évaluation du coût des activités déjà couvertes par des ressources existantes Identification du coût des activités qui ont encore besoin d être couvertes 11

Les informations relatives aux financements nationaux comme sur les partenaires internationaux seront prises en compte. Le coût unitaire des produits et activités tiendra toujours compte des normes internationales et des coûts opérationnels locaux. Tableau 2 : Analyse des carences budgétaires A. Budget total du plan stratégique national Réel Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Total B. Ressources nationales actuelles et prévues... C. Ressources externes actuelles et prévues D. Total des ressources actuelles et prévues (B + C) E. Carences financières = A - D Références Bureau régional de l OMS pour l'afrique (2011) : Manuel de développement d un plan stratégique national de lutte contre le paludisme. Bureau régional de l OMS pour l'afrique (2011). Organisation mondiale de la Santé (2010). Manuel d évaluation de la performance des programmes de lutte contre le paludisme (essais de terrain). Genève http://www.rbm.who.int/countryaction/index.html Alliance pour la prévention du paludisme, 2011 Outil d analyse des carences dans le cadre des campagnes de distribution de LLIN, Genève 2011 12