Gylna LOKO, CHU Martinique

Documents pareils
COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

La drépanocytose. Sikkelcelziekte (Frans)

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Marseille 25 octobre 2012 Accompagnement du traitement chez les co-infectés VHC-VIH en pratique

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Greffe de moelle osseuse: Guérir ou se soigner?

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Actualités sur le Virus de l'hépatite C

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

Nouveaux anticoagulants oraux : aspects pratiques

Ordonnance collective

Maladie hémolytique du nouveau né. Dr Emmanuel RIGAL Unité d hématologie transfusionelle GENEVE Présentation du 13 janvier 2012.

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

Les définitions des saignements ACS/PCI

TRAITEMENT DE L ANÉMIE AU COURS DE L INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE DE L ADULTE

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Innovations thérapeutiques en transplantation

Les nouveaux anticoagulants oraux (NAC)

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013?

Place du médecin généraliste dans la gestion du traitement de l hépatite C C. Buffet*

Informations sur le rivaroxaban (Xarelto md ) et l apixaban (Eliquis md )

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

SYNOPSIS INFORMATIONS GÉNÉRALES

Les Nouveaux Anticoagulants Oraux (NAC) Société STAGO -HOTEL MERCURE 22 Novembre Troyes

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Nouveaux Anticoagulants. Dr JF Lambert Service d hématologie CHUV

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

En considérant que l effet anticoagulant du dabigatran débute dans les 2 heures suivant la prise du médicament :

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

Parasites externes du chat et du chien

Une forte dynamique des prescriptions de ces nouveaux anti-coagulants oraux

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

Communiqué de presse. Direction Communication Externe/Interne Sylvie Nectoux TEL : sylvie.nectoux@boehringeringelheim.

L hépatite C pas compliqué! Véronique Lussier, M.D., F.R.C.P.C. Gastroentérologue Hôpital Honoré-Mercier 16 avril 2015

Recommandation Pour La Pratique Clinique

Cordarone et Thyroïde par François Boustani

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

Hémorragies cérébrales et nouveaux anticoagulants

Mme BORGHI Monique Infirmière ETP Mme ALEXIS Françoise Hopital Archet I Infectiologie/Virologie Clinique

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Deux nouveaux anticoagulants oraux : Dabigatran et Rivaroxaban

ESMO 14. L oncogériatrie d un coup d éventail! Dr Elisabeth Carola UCOG Picardie

Bilan d Activité du Don de Plaquettes par cytaphérèse Sur une Période d une année au Service Hématologie EHS ELCC Blida.


CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Nouveaux anticoagulants oraux (NOAC)

Traitement de l hépatite C: données récentes

Les nouveaux anticoagulants dans la Fibrillation atriale en pratique

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

1 - Que faut-il retenir sur les anticoagulants oraux?

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

Tests de comparaison de moyennes. Dr Sahar BAYAT MASTER 1 année UE «Introduction à la biostatistique»

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Nous avons tous un don qui peut sauver une vie. D e v e n i r. donneur de moelle. osseuse

La migraine : une maladie qui se traite

Épidémiologie des accidents hémorragiques dus aux anticoagulants oraux

Les nouveaux anticoagulants ont ils une place aux Urgences?

Enquête sur le don de moelle osseuse

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Le don de moelle osseuse

Accidents des anticoagulants

Les Jeudis de l'europe

Suivi ambulatoire de l adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation

Anti-Inflammatoires Non stéroïdiens

XARELTO (RIVAROXABAN) 2,5 MG - 15 MG - 20 MG, COMPRIMÉS PELLICULÉS GUIDE DE PRESCRIPTION

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

Cibles Nouveaux ACO AVK. Fondaparinux HBPM HNF. Xarelto. Eliquis Lixiana. Pradaxa PARENTERAL INDIRECT ORAL DIRECT. FT / VIIa.

Traitement des Hépatites Chroniques Virales B et C

Les hépatites virales chroniques B et C

Item 182 : Accidents des anticoagulants

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 10 mai 2006

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. 10 décembre 2008

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Le traitement de l'insuffisance cardiaque chez le chien

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Transcription:

La surcharge en fer post-transfusionnelle dans la drépanocytose 3 èmes Journées de la Drépanocytose en Martinique Gylna LOKO, CHU Martinique

Introduction Objectif de plus en plus prioritaire 1 concentré érythrocytaire apporte entre 150 et 200 mg de fer Surcharge en fer = modèle thalassémique Nombreux travaux de morbidité et mortalité Tout nouveau protocole: comparaison avec cette référence Drépanocytose: sévérité moindre absence de surcharge en fer spontanée apports en fer moins abondants: début des transfusions plus tardifs pratique des échanges transfusionnels et des saignées-transfusions

Indications des programmes transfusionnels au long cours > 6 mois Vasculopathie cérébrale le plus souvent découverte dans l enfance Atteinte(s) viscérales(s) expliquant des CVO fréquentes et/ou anémie mal tolérée : adultes CVO/STA : plutôt Hydroxyurée et si Intolérance et/ou inefficacité de l HU ( ex: ulcère de jambe)

Méthodes d évaluation Modalités de la transfusion : transfusions simples, érythraphérèse, nombre de CE transfusés Signes cliniques de la surcharge en fer Méthodes biologiques: fer sérique, Ferritine sérique (moyennes)

Méthodes d évaluation (2) Méthodes histologiques Concentration en fer du tissu hépatique Contrainte : ponction biopsie! Méthodes d imagerie tissulaire Résonance magnétique nucléaire (IRM) Hépatique Cardiaque

Méthodes d évaluation de la surcharge en fer - LIC (mg Fe/g dry tissue) Corrélation entre IRM hépatique et biopsie hépatique (LIC) 50 40 30 20 R 2 10 LIC = liver iron concentration. St Pierre TG, et al. Blood. 2005;105:855-61. 0 0 10 20 30 40 50 Biopsy LIC (mg Fe/g dry tissue)

Méthodes d évaluation de la surcharge en fer Intérêt de l IRM : une technique pour évaluer la surcharge en fer hépatique et cardiaque (IRM T2* : 50-60ms) A Normal myocardial iron B Severe myocardial overload http://oernst.f5lvg.free.fr/liver/iron.html

Cœur = organe cible Atteinte plurifactorielle Complications HTAP 6% des malades à 30 ans (F. Parent 2011) Remodelage du ventricule gauche lié à l hémolyse retentissant sur la pression pulmonaire Surcharge en fer évaluée par le T2* Défaut de perfusion capillaire Défaillance cardiaque de mauvais pronostic Seuil: 15 mg/g de poids sec

Complications (2) Mortalité [Platt 1994, Peronne 2002, Manci 2003, Darbari 2006] 1-7% des causes de mortalité Morbidité [Vichinsky 2005, Fung 2006, Brittenham 2011] A. hépatique: Fibrose hépatique, Cirrhose, Cancer du foie Atteinte plurifactorielle: Infarctus hépatiques, Atteintes virales, Atteintes médicamenteuses, Surcharge en fer Complications endocriniennes Fonction somatotrope, Fonction gonadique, Métabolisme glucidique, Métabolisme phosphocalcique, Fonction thyroïdienne, Fonction surrénalienne Autres complications: osseuses et articulations, cutanée Décès

Traitement préventif Traitement Traitement curatif La saignée et les échanges transfusionnels Le traitement chélateur du fer Objectifs Maintenir un stock martial proche de la normale Réduire la surcharge Prévenir les complications de la surcharge

Traitement: saignées et échanges La saignée Après arrêt des transfusions «Bons répondeurs» à l Hydroxyurée Si Hb 10 g/dl Objectif : ferritine < 100 ng/ml, fer hépatique 30 µmol/g Les échanges transfusionnels Equilibrer les apports et soustraction Enlever plus de fer qu on n en apporte

Chélation Déféroxamine : observance médiocre dans la drépanocytose Déférasirox : traitement de 1 ère ligne depuis 2007 Défériprone (pas d AMM en Europe pour la drépanocytose)

Chélation (2) Principales caractéristiques des trois agents chélateurs du fer actuellement disponibles DÉFÉROXAMINE DÉFÉRIPRONE DÉFÉRASIROX PM 560 139 373 T ½ 20 mn 1 3 heures 16-19 heures Absorption orale 0 Pic à 45 60 mn Pic 1-2.9 heures Elimination du fer urine + fèces urines fèces Dose/jour 10-50 mg/kg 75 mg/kg 20-40 mg/kg Voie et mode d administration parentérale injection sous-cutanée de 8-12 h/jour orale 3 prises/ jour orale 1 prise/jour Principaux effets secondaires Nodules aux points d injection Rashs cutanés Troubles ophtalmologiques, auditifs et troubles de la croissance (après fortes doses) Allergie vraie (exceptionnelle) Troubles digestifs et alimentaires Neutropénie fréquente Agranulocytose exceptionnelle Cytolyse hépatique Troubles rénaux ( de la créatininémie et de la clearance de la créatininémie) Troubles digestifs Cytolyse hépatique Rashs cutanés AMM France : 1965 Europe : 2002 à usage hospitalier 2007

Chélation par Déféroxamine (DESFERAL) Le traitement de référence utilisé depuis 45-50 ans Efficacité dans le traitement de la surcharge en fer La compliance au traitement de longue durée souvent médiocre: contrainte et inconfort Toxicité peu importante Posologie Enfant Adulte 20 40 mg/kg/jour 20 50 mg/kg/jour

Chélation par Défériprone (FERRIPROX) Molécule utilisée depuis 1995 aux Indes et 2002 en Europe. Solution pédiatrique depuis 2010. Effets biologiques: Variabilité individuelle, Effets identiques dans les maladies hématologiques concernées Effets cliniques LJ Anderson 2002 / DJ Pennel 2005: IRM T2* de meilleure qualité dans le groupe traité par la défériprone C. Borgna-Pignatti 2006: effet clinique favorable sur la fonction cardiaque Toxicité Tolérance digestive et articulaire Tolérance hépatique Tolérance hématologique: risque de neutropénie et d agranulocytose

Chélation par Déférasirox (EXJADE) (1) Molécule la plus récente Disponible depuis 2007 Posologie : 20 mg/kg au début jusqu à 30 mg selon le degré de la surcharge en fer Effets biologiques Effets comparables à ceux de la déféroxamine (40 50 mg/kg/j) sur la ferritinémie et la concentration hépatique en fer Effets stables dans le temps dans des essais de 2½ ans (MD Cappellini Blood 2006)

Effets indésirables : de modérés à sérieux Chélation par Déférasirox (EXJADE) (2) Effets sur la fonction cardiaque -Amélioration de la fonction cardiaque (IRM T2*) (Eleftheriou 2006) -Réponse d autant plus favorable (IRM T2*) que la surcharge est faible à modérée ( Wood 2008) Effets sur la prévention des autres complications organiques -Foie MDS (Gattermann, Fenaux 2009) Effet sur la mortalité: Essais en cours Tolérance et toxicité Effets indésirables mineurs: Troubles intestinaux transitoires (nausées, vomissements, ), Eruption cutanée

Chélation par Déférasirox (EXJADE) (3) Tolérance et toxicité Effets indésirables mineurs: Troubles intestinaux transitoires (nausées, vomissements, ), Eruption cutanée Effets indésirables : de modérés à sérieux -Toxicité ophtalmologique et auditive? À suivre -Toxicité hépatique -Ulcérations et hémorragies digestives La toxicité rénale Être vigilant lors de l administration de médicaments associés néphrotoxiques (anti-inflammatoires) et chez les patients avec des facteurs de risque rénaux

* Compliance au traitement même si chélation orale * Gattermann et al. Leuk Res. 2009 33:1024-8

Conseils pratiques Patients soumis à un traitement chélateur avant 2007 Monothérapie ou association Déféroxamine + Défériprone efficace Continuer ou proposer le Déférasirox Patients soumis à un traitement chélateur depuis 2007 Déférasirox : en première intention 15 à 30 mg/kg/j MDS 10-15 mg/kg/j Sujet âgé : prudence Association à Défériprone ou Déféroxamine Si l objectif n est pas atteint avec le Déférasirox seul

Conseils pratiques (2) Objectifs Ferritine: 300-400 ng/ml ( ou plus bas 50-100) Fer hépatique/cardiaque : normal Intolérance Arrêt temporaire Reprise à doses faibles et augmenter progressive Grossesse et allaitement Arrêt Surcharge cardiaque Défériprone per os + Déféroxamine IV Contre-indications Défériprone : MDS et Blackfan-Diamond «âgés» Déférasirox : Atteinte rénale (drépanocytose, sujets âgés, )

Aujourd hui à Mangot Vulcin 25 patients traités manuellement au long cours avec surcharge Aphérèse depuis octobre 2012: dont 7 patients (10) 12 patients non chélatés 8 avec une ferritinémie > 1500 g/l 3 avec une ferritinémie > 3000 g/l 3 traitement par saignées 11 traitements chélateurs 2 par Exjade avec bonne tolérance 9 par Desféral Depuis le 15 janvier 1 cas de traitement par Ferriprox Atteinte rénale!!!

Conclusion Indications des transfusions au long cours: fréquence en durée en 3 médicaments disponibles, deux administrés per os Les modalités du traitement sont nombreuses et peuvent s adapter au contexte clinique avec des régimes alternés CI de l EXJADE Vigilance chez les patients avec atteinte rénale débutante, évaluation régulière ferritinémie IRM/tolérance/observance

Conclusion (2) Réévaluer régulièrement la surcharge, les modalités transfusionnelles, dès la pédiatrie et au moment de la transition Enjeu de l espérance de vie Quelque soit le chélateur utilisé + Erythraphérèse Au cas par cas, Impact important attendu sur la morbidité et la mortalité des malades drépanocytaires surchargés en fer par la transfusion sanguine à moyen-long terme

Merci pour votre attention