CONCOURS D ADMISSION 2000 MATHÉMATIQUES. DEUXIÈME ÉPREUVE FILIÈRE MP (Durée de l épreuve : 4 heures)

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00 MATH. II - MP ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES, ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L AÉRONAUTIQUE ET DE L ESPACE, DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ÉTIENNE, DES MINES DE NANCY, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE BRETAGNE, ÉCOLE POLYTECHNIQUE (FILIÈRE TSI). CONCOURS D ADMISSION 2000 MATHÉMATIQUES DEUXIÈME ÉPREUVE FILIÈRE MP (Durée de l épreuve : 4 heures) Sujet mis à la disposition des concours : ENSAE (Statistique), ENSTIM, INT, TPE-EIVP. L emploi de la calculette est interdit. Les candidats sont priés de mentionner de façon très apparente sur la première page de la copie : MATHÉMATIQUES II - MP. L énoncé de cette épreuve, particulière aux candidats de la filière MP, comporte 6 pages. Si un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d énoncé, il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu il est amené à prendre. Le but de ce problème est d établir que le réel ln2 est irrationnel. 1. Fonction h : Soit la série entière de terme général u n x, n 0,1,2,... définie par la relation suivante : u n x C n 2n x n. Rappel : pour tout entier strictement positif n et tout entier naturel p tel que 0 p n, Cn p n p est le cardinal de l ensemble des parties ayant p éléments d un ensemble de n éléments. Par convention : C 0 0 1. Soit R le rayon de convergence de la série entière de terme général u n x ; la somme h de cette série entière est la fonction définie à l intérieur de l intervalle ouvert R, R par la relation : K h x C n 2n x n. a. Déterminer le rayon de convergence R de la série entière de terme général u n x. b. Démontrer que, sur l intervalle ouvert de convergence R, R, la fonction h vérifie l équation différentielle linéaire du premier degré. 1 4x h x 2 h x. -1/6-

c. En déduire l expression de h x sur l intervalle ouvert R, R. 2. Fonctions M p : Soit p un entier strictement positif p 1 ; soit M p la fonction définie sur la demi-droite ouverte,1 parlarelation: M p x 1 1 x p. Déterminer le développement en série entière de la fonction M p dans un voisinage de 0. Exprimer le coefficient de x k k p?1 àl aidedec p+k?1 C p+k?1 3. Fonction f : Soit f la fonction définie par la relation : f x 1 1 6 x x 2. a. Quel est l ensemble de définition D f de la fonction f? b. Déterminer pour quelles valeurs du réel x la relation suivante f x 1 1 x.h x. 1 x 2 est vérifiée. En déduire que, dans un voisinage de 0, la fonction f est égale à la somme d une série de fonctions f n,n 0,1,2,..., définies par la relation : f n x n M 2n+1 x x n. Les n sont des scalaires qui seront déterminés ; il vient par suite : K f x n M 2n+1 x x n. c. Déduire des résultats précédents l existence d un développement en série entière de la fonction f dans un voisinage de 0 : K f x x n. Exprimer chaque coefficient à l aide de la somme d une série. Préciser le rayon de convergence de la série entière de terme général x n,n 0,1,2... d. Démontrer que la fonction f vérifie une équation différentielle linéaire du premier ordre : a x f x b x f x 0, dans laquelle les deux fonctions a et b sont des polynômes de degré inférieur ou égal à 2. Les déterminer. e. En déduire que les coefficients,n 0,1,2,... du développement en série entière de la fonction f vérifient, pour tout entier n supérieur ou égal à 1, la relation de récurrence (R) suivante : -2/6-

R n 1, n 1 +1 3 2n 1 n?1 0. Déterminer les coefficients a 0, a 1, a 2 et a 3. 4. Fonction g : Le but de cette question est la recherche d une fonction g qui possède les deux propriétés : i. les valeurs de g 0 et de g 0 sont données par les relations suivantes : g 0 0, g 0 1. ii. le réel g x est la somme d une série entière de terme général b n x n, n 0,1,2, dont les coefficients b n, n 0,1,2, vérifient la relation de récurrence suivante : R n 1, n 1 b n+1 3 2n 1 b n nb n?1 0. b 3. a. Démontrer que les coefficients b n,n 0,1,2, sont bien déterminés ; calculer b 0, b 1, b 2 et En supposant le rayon de convergence de la série entière de terme général b n x n, n 0,1, 2, strictement positif, déterminer une équation différentielle du premier ordre vérifiée par la fonction g. b. Etablir la relation : g x f x. 0 x f t dt. c. En déduire l expression de chaque coefficient b n au moyen des coefficients a k, k 0,1,2,.., n. En déduire une minoration du rayon de convergence de la série entière de terme général b n x n, n 0,1,2,... d. Soit n un entier strictement positif ; soit d n le plus petit commun multiple des n premiers entiers 1,2,..., n. Démontrer que le réel d n.b n est un entier relatif : d n.b n Z 5. Etude des suites n5n et b n n5n : Soit u n n=1,2,.. la suite des réels définis par la relation suivante : pour tout entier n strictement positif : u n b n?1 b n?1. a. Calculer u 1 et u 2. Exprimer, pour tout entier n supérieur ou égal à 1, le terme u n+1 en fonction de l entier n et de u n. Etudier le signe des réels u n, n 1,2,..., et la monotonie de cette suite. Déterminer le plus petit des majorants C de cette suite. b b. Démontrer que la suite des nombres réels n n5n est définie et strictement croissante ; déterminer, pour tout entier n strictement positif une majoration de la différence b n b n?1?1 àl aidedelaconstantec et des deux réels et?1. En déduire que la suite convergente. Soit la limite de cette suite : b n n5n est -3/6-

lim b n. n K 6. Détermination de la limite : Soit un réel strictement positif donné. D après la question précédente, il existe un entier N tel que, pour tout entier n supérieur ou égal à N, le rapport b n / est encadré par et : b n. a. Démontrer que, lorsque le réel x tend vers 3-8 par valeurs inférieures, les deux fonctions f et g croissent vers l infini. Soient f N, g N, U N et V N les fonctions définies par les relations suivantes : N f N x N x n, g N x b n x n, U N x f x f N x, V N x g x g N x. b. Démontrer, lorsque le réel x est compris entre 0 et 3-8 x 0, 3-8, l encadrement suivant : V N x. U N x c. Démontrer que, pour tout entier naturel N donné, il existe une constante A qui majore les deux fonctions f N et g N sur le segment 0, 3-8. En déduire que la fonction x g x /f x a pour limite lorsque le réel x tend vers 3-8 par valeurs inférieures. d. Déterminer le réel en admettant la relation ci-dessous : 0 3? 8 dx ln2 1 6 x x 2 2. 7. Un équivalent du réel àl infini : Soit un réel strictement positif donné ; soit v n n5n la suite des réels définis par la relation suivante : v n n J.. a. Démontrer qu il est possible de choisir le réel et deux suites A n et B n 1 n n 1, qui ont chacune, lorsque l entier n croît vers l infini, une limite finie, tels que la suite v n vérifie, n5n pour tout entier n supérieur ou égal à 1, la relation de récurrence suivante v n+1 6 v n v n?1 1 n 2 A n.v n B n.v n?1. b. Soit w n,1,2,... la suite qui vérifie les relations suivantes -4/6-

w 0 0, w 1 3, n 1, w n+1 6 w n w n?1 0. Déterminer les réels w n ; en déduire un infiniment grand équivalent à w n à l infini. c. En admettant que les deux réels v n et w n sont équivalents à l infini, en déduire un infiniment grand équivalent à lorsque l entier n croît indéfiniment. 8. Le réel ln2 n est pas rationnel : Soit u le réel défini par la relation : u ln 3 8. a. Démontrer l existence d un entier N 1 et d une constante positive K 1, tels que, pour tout entier n supérieur ou égal à N 1, il vienne : 1 2 K 1 enu n 2 K 1 e nu n. b. A l aide de la majoration démontrée à la question 5.d, établir qu étant donné un réel a strictement compris entre 0 et 2 0 a 2, il existe une constante K 2, telle que, pour tout entier n supérieur ou égal à N 1, l encadrement ci-dessous a lieu : 0 b n K 2 e?anu. c. Il est admis que le nombre N n des nombres premiers inférieurs ou égaux à un entier n donné est un infiniment grand équivalent à n : ln n N n lnn n. En déduire qu il existe un entier N 2 tel que, pour tout entier n supérieur ou égal à N 2 n N 2, la relation ci-dessous ait lieu. d n e 1,1.n. d. Soient p n et q n les entiers (premiers entre eux) définis par les relations suivantes : p n d n.b n ; q n d n.. Démontrer l existence d un réel r, strictement positif, d une constante K 3 et d un entier N 3 tels que, pour tout entier n supérieur ou égal à N 3, l encadrement ci-dessous ait lieu. Le résultat ci-dessous est admis : 0 p n q n 0,61 u u 1,1 K 3 q n r+1. 0,62. e. Démontrer que, si est rationnel, il existe une constante L, strictement positive, ne dépendant que du rationnel, pour laquelle l inégalité ci-dessous est vérifiée. -5/6-

p n q n L q n. f. En déduire que le réel ln2 est irrationnel. FIN DU PROBLÈME -6/6-