Le rôle de la banque



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Transcription:

Le rôle de la banque La FICTION (selon Bruno Colmant et de nombreux économistes main stream): Canaliser l épargne vers l investissement générateur d emplois. La REALITE: Utiliser toutes les ressources financières (dont l épargne) àleur portée pour des activités hautement spéculatives et risquées dans la sphère financière afin de générer un maximum de profit àcourt terme pour les actionnaires et des revenus les plus élevés possibles pour les gestionnaires et les traders.

Selon B. Colmant, la fragilitédes banques est causée par l ampleur des dettes publiques Mulitiples sources dont le site LeSoir.be: Bruno Colmant, docteur en économie appliquée, décrypte avec vous cette semaine infernale Vidéo ajoutée le : 23-09-2011 http://videos.lesoir.be/video/ilyrooaf2hdw.html

Le contraire est vrai: La fragilité actuelle des banques est due à leur comportement. Sans l aide des Etats plusieurs d entre elles seraient en faillite. Les banques privées (et d autres investisseurs institutionnels)au centre la crise capitaliste sont largement la cause de l augmentation de la dette publique depuis 2007-2008 (coût de leur sauvetage, baisse des recettes fiscales en conséquence de la crise qu elles ont provoquée, volonté des banques d acheter des dettes souveraines)

Quelle est la petite parcelle de véritédans l argument de Bruno Colmant? Comme les banques privées se sont gavées de titres de la dette souveraine en particulier àpartir de 2007-2008, les difficultés de plusieurs pays de la zone euro a commencé à les fragiliser.

Dexia: exemple probant du fait que ce n est pas le défaut de paiement de la dette publique qui constitue la cause du problème La débâcle de Dexia en 2008 n était pas due au risque souverain (=la dette publique des Etats); La deuxième débâcle intervenue en 2011 n a pas étéprovoquée par la Grèce ou d autres pays de l UE.

En Belgique, la dette privée est le double de la dette publique!!! La dette privée en Belgique a fortement augmenté entre 2007 et 2012 Elle est passée de 190% du PIB à233% du PIB Elle s élève à plus de 800 milliards d euros

Fallait-il sauver les banques? La manière dont le sauvetage des banques a étéeffectuée en Belgique, dans d autres pays de l UE ainsi qu aux Etats-Unis est tout à fait inacceptable: - très coûteux pour les finances publiques; -sans aucune poursuite contre les responsables du désastre de Fortis, de Dexia, de KBC, d Ethias, -aucune poursuite non plus contre les responsables publics de tutelle ou de contrôle (Banque nationale, Commission bancaire, Ministre des Finances, );

Fallait-il sauver les banques? (suite) -Les autorités publiques de tutelle n ont pas imposéune nouvelle discipline financière aux banquiers. Les banques ont continuéàprendre des risques sur le dos de la communauté et des pouvoirs publics. -Le sauvetage et les garanties offertes par les Etats àdexia et aux autres institutions bancaires constituent un très grave aléa moral.

Qu est-ce qu il fallait faire? Bien sûr, il fallait protéger l épargne des déposants et garantir la poursuite des ouvertures de guichet. Il aurait fallu exproprier les banques au bord de la faillite sans indemnisation des actionnaires (sauf les petites porteurs d action). En plus, il fallait récupérer le coût de l assainissement des banques concernées sur le patrimoine global des grands actionnaires privés. Il fallait créer un secteur public de l épargne et du crédit. Cela aurait en outre permis de doter les pouvoirs publics d un nouvel outil pour réaliser des investissements publics utiles socialement et écologiquement soutenables

Qu est-ce qu il fallait faire? (suite) Les métiers de la banque et de l assurance sont trop sérieux et trop importants pour la collectivitéque pour les laisser dans les mains des banquiers et des assureurs privés. A côtédu secteur public de l épargne et du crédit, les pouvoirs publics doivent soutenir des coopératives d épargne et de crédit.

Le débat d idées et l analyse des responsabilités

Bruno Colmant n est pas seulement un enseignant dans différentes universités ainsi qu un auteur prolifique d articles et de livres, il a exercéaussi de hautes responsabilités dans des institutions financières privées: Après avoir travaillénotamment pour le cabinet d audit Andersen (qui sera dissout après le scandale Enron au début des années 2000), en 1996, il rejoint ING dont il a dirigéla filiale luxembourgeoise (de 2002 à2004 qui a étéen délicatesse avec le fisc) avant de devenir directeur financier du très important pôle belge (l ex-bbl). Il a présidéla Bourse de Bruxelles entre 2007 et 2009 (il a étéaussi étémembre du comitéde direction du New York Stock Exchange NYSE-) Puis il est devenu après le démantèlement de Fortis, CEO adjoint de Fortis Holding (+ Ageas)

Bruno Colmant est (ou a été) aussi: Membre du Conseil Supérieur des Finances (depuis 2000) proposé par le MR Membre du Conseil Central de l Economie (depuis 2004) Membre de la Commission des Normes Comptables (depuis 2006) Membre du Conseil de l Institut des Experts comptables (depuis 2006) Il a également occupéles fonctions de Chef de Cabinet du Ministre des Finances Didier Reynders en 2006-2007

La non taxation des plus-values sur actions Bruno Colmant a multipliéles déclarations en faveur de la non taxation. En 2005, par exemple il signe une carte blanche dans Le Soir (entant que membre du Conseil Supérieur des Finances) dans laquelle il se prononce contre la taxation. En 2009, ce mécanisme fiscal a représenté45,8% de toutes les déductions fiscales réalisées par les 50 entreprises ayant bénéficiédes plus grosses déductions fiscales.

Les intérêt notionnels Entréen vigueur en 2006, notamment pour contourner l interdiction des centres de coordination par l Union européenne, le

Les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux ménages les plus riches ont accru les inégalités en Belgique et ont empêchéla Belgique de réduire radicalement sa dette publique avant la crise commencé en 2007-2008. La dette publique a ensuite fortement augmentéen raison du coût du sauvetage et du coût de la crise.

Question àbruno Colmant? Qu avez-vous fait en 2006-2007 quand vous étiez chef de cabinet du Ministre des Finances pour prévenir la crise bancaire belge de 2008?

Septembre 2008, un mois avant l effondrement du tigre celtique Carte Blanche de Bruno Colmant dans Le Soir (19/9/2008): «Imitons l Irlande: rendons la Belgique attractive pour les investisseurs étrangers» Extraits: «S il y a une démarche àenvisager, c est de transformer la Belgique en une zone d attrait pour les investissements étrangers comme l Irlande et le Luxembourg l ont réalisé» «Concrètement le pays pourrait se rapprocher d un statut de zone franche càd une géographie bénéficiant d avantages fiscaux, en baissant structurellement l impôt des sociétés vers 15-20%»

Irlande: un modèle àsuivre? En Irlande, la dérèglementation financière a encouragéune explosion des prêts aux ménages (l endettement des ménages avait atteint 190% du PIB àla veille de la crise, en Belgique en 2011 il s élève à57% ). Le secteur bancaire a enfléd une manière exponentielle avec l installation de nombreuses sociétés étrangères et l augmentation des actifs des banques irlandaises. Des bulles boursière et immobilière se sont formées. Le total des capitalisations boursières, des émissions d obligations et des actifs des banques a atteint quatorze fois le PIB du pays.

Irlande: un modèle àsuivre? (suite) En septembre-octobre 2008, le château de cartes s effondre, les bulles financières et immobilières éclatent. Des entreprises ferment ou quittent le pays, le chômagemonte en flèche (de 0% en 2008, il grimpe à14% début 2010). Tout le système bancaire irlandais est au bord de la faillite et le gouvernement garantit l ensemble des dépôts bancaires àconcurrence de 480 milliards d euros (près de trois fois le PIB irlandais qui s élevait à168 milliards d euros). Le déficit budgétaire bondit de 14% du PIB en 2009 à32% en 2010(dont plus de la moitiéest attribuable au soutien massif aux banques: 46 milliards d apport de fonds propres et 31 milliards de rachat d actifs risqués).

Irlande: un modèle àsuivre? (suite) Les mesures principales du plan d austéritéadoptéfin 2010 sont terribles sur le plan social : - suppression de 24 750 postes de fonctionnaires (8% de l effectif); -les nouveaux embauchés le seront avec un salaire inférieur de 10%; -baisse de 1 du salaire horaire minimum(de 8,65 à7,65 euros, soit -11%).

Irlande: un modèle àsuivre? (fin) -baisse des transferts sociaux avec diminution des allocations chômages et familiales, baisse importante du budget de la santé, gel des pensions; -hausse de la TVA de 21 à23% en 2014;

Les ventes àdécouvert Le 20 septembre 2008, en pleine tourmente boursière, Bruno Colmant explique au Soir qu il ne faut pas interdire les ventes à découvert. Deux jours plus tard, les autorités de plusieurs pays européens les interdisent temporairement.

La Taxe Tobin Bruno Colmant a expliquéa plusieurs reprises qu elle ne serait pas efficace. Visiblement il n était pas favorable à son application dans le cadre européen.

Conclusion: un «AAA»alternatif Audit Annulation Alternatives

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