OBSERVATOIRE UNPI DES TAXES FONCIERES sur les propriétés bâties Note méthodologique
Comment est calculée la taxe foncière sur les propriétés bâties? Prenons l exemple d un avis d imposition pour un bien situé à Decazeville, dans l Aveyron. Chaque collectivité bénéficiaire de la taxe foncière (le département, la commune, parfois une intercommunalité et/ou un syndicat de communes) applique un taux (en bleu ci-dessus) à la base d imposition (en orange). La somme des cotisations prélevées par les collectivités territoriales donne le montant brut de la taxe foncière (en rose). Sur ce montant brut, l Etat applique 3 % à titre de frais de gestion pour la collecte de l impôt (en gris). La somme du montant brut de taxe foncière et des frais de gestion donne le montant total de taxe foncière (en rouge).
Changements opérés en 2011 : Jusqu en 2011, la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) comprenait également une cotisation au profit de la région. A compter de 2011, les régions ne perçoivent plus de TFPB, leur part de taxe foncière ayant été transférée aux départements. Ces derniers ont donc augmenté leur taux en 2011 pour intégrer les parts régionales de taxe foncière. Concernant les frais de gestion prélevés par l Etat, ceux-ci s élevaient à 8 % du montant de la TFPB. A compter de 2011, l Etat ne perçoit plus que 3 % du montant de la TFPB, le produit des 5 % restants ayant été transféré aux départements. Comme pour l ancienne part régionale de taxe foncière, les taux 2011 des départements ont intégré le transfert partiel du produit des frais de gestion sous la forme d une augmentation de taux. A noter : par exception, l Etat continue de percevoir 8 % de frais de gestion sur la part de taxe foncière revenant aux syndicats de communes. D autres taxes peuvent figurer sur les avis d imposition de taxe foncière a) La commune ou un groupement de communes peut avoir institué une taxe d enlèvement des ordures ménagères (TEOM) pour couvrir spécialement les dépenses d enlèvement des déchets ménagers. Comme cette taxe partage la même base d imposition que la taxe foncière, elle apparait sur le même avis d imposition. Dans ce cas, le taux de la TEOM, la base d imposition et la cotisation sont indiqués dans la colonne prévue à cet effet (voir exemple d avis d imposition ci-avant). Des frais de gestion sont également prélevés, mais de 8 % cette fois-ci. La TEOM est toutefois une taxe distincte de la taxe foncière. Elle obéit à un régime différent et, notamment, les propriétaires bailleurs peuvent, après l avoir payé au Trésor public, en demander le remboursement au locataire. Cet impôt n est donc pas lié au statut de propriétaire mais au statut d habitant. à défaut d indication, les chiffres de l Observatoire des taxes foncières n en tiennent pas compte (voir méthode de calcul ci-après). b) Beaucoup plus rarement, les propriétés bâties peuvent être assujetties à une taxe spéciale d équipement. Dans ce cas, la colonne prévue à cet effet est renseignée (voir exemple d avis d imposition ci-avant). Lorsqu elle existe, son montant est relativement faible et l Observatoire des taxes foncières n en tient pas compte.
La base d imposition de la TFPB : les valeurs locatives La base d imposition de la taxe foncière sur les propriétés bâties est constituée par la valeur locative cadastrale des propriétés, c est-à-dire en théorie le loyer annuel potentiel des propriétés, diminuée d un abattement forfaitaire de 50 % censé couvrir les frais de gestion et d entretien (assurance, réparations, etc.). Les valeurs locatives des immeubles sont déterminées selon des critères très complexes. En résumé, pour les immeubles anciens, elles ont été déterminées dans les années 1970, soit selon leurs caractéristiques, en fonction d un tarif communal, et par rapport à des locaux de référence (plupart des locaux d habitation ou à usage professionnel), soit selon les loyers pratiqués (certains locaux d activité). Concernant les constructions nouvelles, les valeurs locatives sont déterminées soit par rapport aux valeurs de base de 1970 actualisées (locaux d habitation), soit par comparaison ou appréciation directe (locaux d activité). Dans tous les cas, les valeurs locatives font l objet d une revalorisation annuelle : Chaque année, la valeur locative des propriétés bâties est majorée par application d un coefficient forfaitaire fixé au niveau national par la loi de finances (voir l article 1518 bis du Code général des impôts). Pour 2014, ce coefficient est de 1,009, ce qui correspond à une augmentation de 0,90 % de la valeur locative des propriétés bâties entre 2013 et 2014. Entre 2008 et 2013, en raison des coefficients de majoration, les bases d imposition de la taxe foncière ont été majorées par un coefficient égal à 1,0793627, ce qui correspond à une augmentation d environ 7,94 %. Par ailleurs, lorsque des travaux importants sont effectués sur une propriété (agrandissement, rénovation complète par exemple), la valeur locative de cette propriété est réévaluée. Révision des valeurs locatives à venir : - Une nouvelle méthode d évaluation de la valeur locative, basée sur les valeurs de marché, a été instaurée pour les locaux à usage commercial ou professionnel (article 34 de la loi n 2010-1658 du 29 décembre 2010 de finances rectificative pour 2010). La prise en compte des valeurs locatives révisées a été repoussée à 2016. - Concernant les locaux d habitation, les valeurs locatives ont fait l objet d une révision à titre expérimental dans cinq départements en 2015 (article 74 de la loi n 2013-1279 du 29 décembre 2013 de finances rectificatives pour 2013 et arrêté du 18 décembre 2014). Suivant les résultats de cette expérimentation, une révision générale pourrait être mise en application à plus ou moins long terme.
Méthode de calcul de l Observatoire des taxes foncières L Observatoire des taxes foncières produit ses résultats à partir des taux d imposition publiés sur le site internet de la Direction générale des impôts. S agissant d évaluer l évolution de la taxe foncière pour les contribuables, l Observatoire tient compte de la majoration annuelle des valeurs locatives (soit une augmentation de 7,94 % entre 2009 et 2014). Mais les résultats de l Observatoire des taxes foncières ne sont valables que pour des propriétés dont la valeur locative n a pas été spécialement réévaluée (à la suite de travaux d agrandissement par exemple). Il est également tenu compte de la réforme de 2011 : la part régionale de taxe foncière ainsi que 5 % des frais de gestion de l Etat sur 8 % ont été transférés aux départements sous la forme d une augmentation de taux. L augmentation des taux départementaux doit donc être calculée en tenant compte de ces transferts. Evolution de la taxe foncière «hors TEOM» A défaut d indication, l Observatoire des taxes foncières analyse l évolution de la taxe foncière sans tenir compte de la taxe d enlèvement des ordures ménagères. La TEOM est en effet un impôt différent de la taxe foncière (voir précédemment) et qui n existe pas dans toutes les communes. La TEOM est de plus liée au statut d habitant. En effet, si tous les propriétaires doivent s en acquitter auprès de l administration des impôts, seuls les propriétaires occupants en ont la charge définitive. Les propriétaires bailleurs, quant à eux, peuvent en obtenir le remboursement auprès des locataires de leur logement. Il faut donc exclure la TEOM si l on veut calculer l évolution d un impôt lié spécifiquement à la propriété foncière. Evolution de la taxe foncière «TEOM comprise» L Observatoire des taxes foncières choisit néanmoins d indiquer aussi pour toutes les communes de France l évolution de la taxe foncière «TEOM comprise», c est-à-dire en prenant en compte la taxe d enlèvement des ordures ménagères (TEOM) lorsqu elle est appliquée. Ce faisant, l Observatoire des taxes foncières permet aux propriétaires occupants de mesurer l évolution de leur «facture». Mais ces données sont purement indicatives et ne renseignent pas sur l évolution de la taxe foncière en tant qu impôt lié spécifiquement à la propriété immobilière.