Magazine des entrepreneurs ZOOM 2/11 START ZOOM SUR DANIEL BOREL, COFONDATEUR DE LOGITECH RÉMUNÉRATION DES ADMINISTRATEURS RÉSULTATS DE L'ÉTUDE BDO Audit Fiduciaire Conseil
14 18 PORTRAIT CLIENT La Clinique La Colline SA à Genève a changé de mains en février 2011. Entretien avec Paul Hökfelt, son nouveau président-directeur général ZOOM SUR Interview de Daniel Borel, cofondateur de Logitech, la start-up vaudoise devenue une entreprise de renommée mondiale THÈME PRINCIPAL START: Création d'entreprise, nouveau départ, comment prendre les bonnes décisions? 4 PORTRAIT CLIENT La Banque REYL & C ie a franchi un cap décisif dans son développement en obtenant la licence bancaire suisse le 1 er novembre 2010. Rencontre avec son directeur général, François Reyl 22 23 ACTUALITÉ BDO: SÉMINAIRES SUR LES NORMES COMPTABLES SWISS GAAP RPC Un référentiel adapté aux besoins des PME et des groupes d'entreprises en Suisse ACTUALITÉ BDO Notre sponsoring du Bol d'or Mirabaud 2011 8 CHOIX D'UN SYSTÈME INFORMATIQUE La création d'une entreprise doit s'accompagner des bonnes réflexions en matière de choix informatiques 12 RÉMUNÉRATION DES ADMINISTRATEURS Résultats de l'étude BDO sur la rémunération des membres des conseils d'administration Impressum: ZOOM 2/2011, août 2011, magazine de BDO SA Suisse romande Editeur: BDO SA, Direction Suisse romande, CP 7690, 1002 Lausanne, 021 310 23 23, www.bdo.ch Rédaction: Olivier Grivat, Jacques Blanc, Laurence Moret Photos: Jean-Luc Grossmann/Photopulse sauf pp. 6 7 Banque REYL & C ie, pp. 8 11 Bernhard Strahm, Gerlafingen, pp. 15 17 Clinique La Colline SA, p. 23 Loris von Siebenthal myimage.ch Layout: Pomcany's Kommunikations agentur, Zurich/Soleure Imprimerie: Swissprinters Lausanne SA, Renens (VD) Paraît trois fois par année. Egalement en allemand. Reproduction autorisée avec mention de sources. BDO est membre de la Chambre fiduciaire
ÉDITORIAL Jacques Blanc Partner Chères lectrices, chers lecteurs, Au moment de la clôture de la rédaction, nous vivons à l'heure des départs en vacances. Ainsi, le thème START que nous vous proposons pour ce numéro de notre journal développe un léger parfum d'exotisme, d'inconnu, d'aventure, de nouveau monde, avec quelques notes de compétitions sportives et d'exploits. Pourtant, chères lectrices, chers lecteurs, lorsque vous lirez ces lignes, les vacances ne seront pour vous probablement plus qu'un vague souvenir et la routine du quotidien aura repris son rythme effréné. Vous pourriez alors objecter que cette conception «romantique» du départ n'a rien à voir avec une approche sérieuse, entrepreneuriale. Pourtant, c'est exactement de cela dont il s'agit. En effet, quel que soit le projet, quel que soit l'horizon, chaque départ est une aventure, avec le possible qui s'ouvre, avec le nouveau qui se dévoile, avec l'imprévu, avec le risque aussi lié à tout changement (le risque se cache parfois dans le non-changement, mais, cela, c'est une autre histoire). Créer une nouvelle entreprise n'est pas chose facile. Il faut de la ténacité, de la persévérance si ce n'est de l'acharnement, des idées, du courage, de la chance aussi et certainement une bonne dose d'inconscience. Il n'y a pas de recette, pas vraiment de marche à suivre. Il y a des écueils, car la route est longue. Parfois le résultat est étincelant. Logitech est un exemple magistral, un cas d'école qui suscite respect et admiration. Du garage d'apples à la multinationale, il y a tout un monde que nous dévoile un peu son créateur, M. Daniel Borel. Nous le remercions chaleureusement du temps qu'il nous a consacré. Parfois le résultat est plus modeste. Mais l'effort est le même et, pour les passionnés, c'est avant tout le chemin qui compte. Il n'y a pas que la création d'entreprise qui permette d'exercer sa créativité et son talent. Nouveaux projets, nouvelles fonctions, croissance, reprise ou développement d'affaires, restructuration, par nos métiers de fiduciaire, nous sommes tous les jours confrontés aux problèmes liés au «départ». Nous accompagnons nos clients dans tous les domaines de leurs activités et c'est pour nous un privilège et une richesse que de les côtoyer, de les conseiller dans leur aventure entrepreneuriale et créative et de partager leur rêve. Dans le présent ZOOM, nous avons également choisi de donner la parole à deux entrepreneurs talentueux qui ont repris la direction de leur entreprise à un moment déterminant de son développement. Il s'agit de M. François Reyl, directeur général de la Banque REYL & C ie et de M. Paul Hökfelt, président-directeur général de la Clinique La Colline. Dans un contexte économique international difficile, mais aussi de plus en plus normé, surveillé, contraignant, chacun d'eux a su, dans son domaine d'activité respectif, transposer brillamment dans la réalité ce «rêve» qui déplace les montagnes et qui est à l'origine de tous les grands projets et de toutes les grandes aventures. Nous espérons que vous saurez partager ce rêve avec eux et nous les remercions très sincèrement de leur contribution. Nous vous souhaitons une excellente lecture. Jacques Blanc
PORTRAIT CLIENT FRANÇOIS REYL, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE «LE STATUT DE BANQUE FACILITE NOTREDÉVELO Créé à Genève en 1973 par Dominique Reyl, le Groupe REYL a franchi un cap décisif dans son développement en obtenant la licence bancaire suisse le 1 er novembre 2010, modifiant ainsi son statut qui était jusqu alors celui de négociant en valeurs mobilières. Interview de son directeur général François Reyl. PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE MORET ET OLIVIER GRIVAT Quelle est la genèse du groupe bancaire qui a connu un développement impressionnant ces dernières années? REYL & C ie se distingue, depuis qu elle existe, tant par son caractère familial que par son esprit entrepreneurial. La société a été créée par mon père Dominique Reyl au début des années 70. A la fin de ses études, qui l ont mené à HEC Paris, puis à Harvard Business School, il a débuté sa carrière à New York, en tant qu analyste financier, chez Donaldson, Lufkin & Jenrette, une banque d investissement. Après être passé par Bruxelles, sa nature entrepreneuriale l a mené à Genève pour proposer à une clientèle privée des services de gestion haut de gamme. La société s est ensuite développée en misant principalement sur la pertinence des choix de gestion, la personnalisation du service et une disponibilité totale. C est encore le cas aujourd hui. Comment avez-vous intégré la société? J ai rejoint la société en 2002. Je venais alors de passer sept ans à Londres, chez Credit Suisse First Boston dans la banque d affaires. En fait, j ai commencé ma carrière par le droit. J ai suivi mes études à Genève où j ai obtenu une maîtrise de droit. Après avoir passé le barreau à New York, j ai intégré le cabinet Jones Day comme avocat au sein du département Fusions & Acquisitions, à New York puis à Paris. J en suis parti en 1994 pour rejoindre CSFB où j ai cofondé le département LBO Coverage. J ai participé, en tant que Managing Director, à de nombreuses opérations de fusions et d'acquisitions, de financement et d introductions en Bourse. En 2002, j ai choisi de rejoindre mon père pour me consacrer à un projet plus entrepreneurial. REYL & C ie comptait à l époque une clientèle fidèle et jouissait d une impeccable réputation, mais nous manquions de visibilité et n avions pas de stratégie de croissance bien définie. Dès 2002, nous avons donc tenu à diversifier nos lignes de métiers. 4 BDO ZOOM 2/2011
LA BANQUE REYL & C ie À GENÈVE PPEMENT» Nous avons d abord lancé une gamme de fonds de placement. Avec 60 millions de francs au départ, les encours étaient plutôt modestes, mais aujourd hui ils dépassent 1,6 milliard. En 2006, nous avons assuré un deuxième relais de croissance en mettant sur pied Reyl Private Office. Il s agit d un bureau privé qui complète notre offre de gestion avec des services fiduciaires, des conseils juridiques et fiscaux et de l ingénierie patrimoniale sophistiquée. Par ailleurs, nous avons ouvert un bureau à Paris, en 2004, pour servir sur place une clientèle française, avec une gestion classique onshore. C était le premier pas de REYL & C ie hors de Suisse Oui, ce fut la toute première phase de notre déploiement à l international. Il nous a fallu quelques années pour prendre la mesure de ce marché, mais aujourd hui Reyl France est un centre de profit à part entière qui gère près de 300 millions d euros et emploie douze personnes. En 2009, nous avons effectué notre deuxième pas hors de Suisse en ouvrant un bureau au Luxembourg. Et puis, en 2010, ce fut le tour de Singapour, car il était important pour nous d être présents dans cette région en plein essor avec une offre spécifique destinée à la clientèle asiatique. Aujourd hui, nous préparons soigneusement notre installation à Zurich et nous finalisons un projet d établissement à Hong Kong où nous venons de conclure un partenariat dans les domaines de la gestion et de la distribution de fonds de placement. Comment définiriez-vous aujourd hui la stratégie de croissance du Groupe REYL? REYL & C ie comptait une quinzaine d employés en 2002. Nous sommes aujourd hui 125 et nous gérons 4,5 milliards de francs. Nous voulons bien évidemment prolonger ce développement mais il est important que nous y parvenions en restant fidèles à nos valeurs familiales et entrepreneuriales. Elles éclairent en grande partie nos succès. Nous allons donc accentuer nos efforts dans chacun de nos trois pôles d activités, que ce soit en ayant recours à la croissance externe ou en valorisant les effets de synergie. Dans le domaine du Wealth Management et du Private Office, nos objectifs portent sur une offre de services élargie associée à une personnalisation accrue, un facteur différenciant essentiel. En matière de gestion d actifs, nous allons chercher à augmenter nos encours en concentrant notre gamme sur des produits ciblés à forte valeur ajoutée. Nous pourrons préserver ainsi notre esprit «boutique». BDO ZOOM 2/2011 5
XXXXXXXX Votre clientèle a-t-elle changé? Nous avons vu clairement apparaître au cours des dernières années une nouvelle clientèle composée d entrepreneurs qui ont prospéré au gré de la globalisation. Avec l ouverture de l économie mondiale, ils sont devenus beaucoup plus mobiles, beaucoup plus actifs et beaucoup plus exigeants. Ces clients sont basés en dehors des marchés traditionnels, au Moyen-Orient, en Russie, en Chine ou en Inde. La Russie a produit, durant la dernière décennie, une nouvelle classe de jeunes entrepreneurs qui a montré de grandes ambitions. Les actifs de ces clients sont désormais légitimes et ils commencent à comprendre la valeur ajoutée d une banque privée comme REYL & C ie. Car leur fortune a suivi une même évolution, devenant beaucoup plus complexe. L entreprise étant souvent le principal moteur de création de richesses et la pièce maîtresse de leur patrimoine, elle doit être intégrée dans la stratégie de gestion et de détention d actifs. Nos clients réclament aujourd hui une vision consolidée de leurs avoirs et un traitement juridique, fiscal et successoral très pointu. Nos ambitions résident là. Nous avons la volonté de leur proposer une nouvelle approche de la profession de banquier, mieux adaptée à leur profil, à leur environnement et à leurs exigences. Quel est le seuil d entrée pour être client chez REYL & C ie? Nous n avons pas de seuil pour la clientèle traditionnelle, mais il est vrai qu en dessous du million de francs, nous avons du mal à personnaliser notre offre et à la rendre productive. Quant à la nouvelle clientèle dont nous venons de parler, ses encours dépassent souvent les 10 millions de francs, ce qui nous permet de construire une offre ultrapersonnalisée et de proposer une palette de services élargie. Pour quelles raisons le Groupe REYL s est-il transformé en établissement bancaire? Jusqu en octobre 2010, nous étions négociant en valeurs mobilières. Avec le fort développement que nous avons connu ces dernières années, nous nous sommes sentis à l étroit dans ce cadre réglementaire. Nous avons donc demandé la licence bancaire à la FINMA pour jouir d un statut plus conforme à notre volume d affaires. Cette licence représente pour nous un label de qualité grâce auquel nous pouvons poursuivre notre développement dans les meilleures conditions. Elle nous donne par exemple un accès plus facile à de nouveaux marchés et à de nouveaux segments de clientèle. Ce nouveau statut nous permet de mieux valoriser notre savoir-faire auprès d une clientèle internationale. Qu avez-vous dû modifier en changeant de statut? Nous avons dû élargir le conseil d administration à cinq membres. Jusqu alors, il se composait de trois personnes. Il réunissait Dominique Reyl, en qualité de président, Michel Broch, avocat, ancien réviseur et dirigeant auprès de la FINMA, et Alexander Notter, présent au directoire de Millenium, une société de conseil en matière de fusions et d'acquisitions. Nous avons nommé deux nouveaux administrateurs: Maurice de Preux, l ancien président du conseil d administration de la Banque Cantonale du Valais, et Yves Claude Aubert, qui a travaillé durant vingt-cinq ans au sein de la Banque Cantonale Vaudoise. Nous avons dû par ailleurs rigidifier nos structures et créer un poste de directeur des opérations et du contrôle. Quel a été le rôle de BDO dans l obtention de votre licence bancaire? BDO est notre réviseur interne depuis une quinzaine d années et a joué un rôle très important dans l obtention de notre licence bancaire. Nous avons entamé les travaux préliminaires en janvier 2010 et avons obtenu la licence en novembre, dix mois plus tard! Si nous y sommes parvenus, c est notamment grâce à l excellente collaboration que nous entretenons avec BDO. Par ses recommandations et ses conseils dans le cadre de sa mission de révision interne, BDO a contribué à ce que la structure de REYL & C ie soit parfaitement adaptée à son statut bancaire et que son audit de fin d année soit impeccable. Présent comme nous sur plusieurs marchés internationaux, BDO nous assiste également dans la mise en place d un programme de surveillance consolidé et nous tient au courant des évolutions légales qui nous concernent. D une manière plus générale, nous avons toujours considéré notre réviseur interne, notre réviseur externe et la FINMA comme des partenaires privilégiés et indispensables pour la poursuite de notre développement. 6 BDO ZOOM 2/2011
Par rapport aux banques privées genevoises, comment vous situez-vous? J ai le plus grand respect pour les banquiers privés genevois. Leur longévité atteste de leur réussite et de leur capacité d adaptation. Pour ce qui est de REYL & C ie, nous n envisageons pas la modification de notre structure de société anonyme et souhaitons nous imposer comme un nouvel acteur, dynamique et innovant, capable d incarner une vision moderne de la banque. Nous ne perdons pas de vue que la réputation de la place financière suisse s est construite avec plusieurs institutions, comme Pictet par exemple, qui ont su, dans les moments charnières, se distinguer par leur sens de l innovation et leur capacité à prendre des risques avisés. Le marché américain est-il accessible à REYL & C ie? Nous distinguons la clientèle américaine non déclarée avec laquelle nous ne travaillons pas et la clientèle déclarée pour laquelle nous sollicitons en ce moment une licence auprès de la SEC. Pour les ressortissants déclarés qui vivent en dehors des Etats-Unis, nous bénéficions d un statut d intermédiaire qualifié. En revanche, sans la licence SEC, nous ne pouvons pas gérer la fortune des citoyens américains déclarés qui vivent aux USA. Nous pensons que le marché américain mérite toute notre attention. De ce point de vue, la place financière suisse présente de nombreux attraits. Si les clients viennent y placer leur argent, ce n est pas pour frauder le fisc, mais pour y rechercher la diversification et la sécurité qu offre la place financière suisse. Comment avez-vous surmonté le cataclysme Madoff? Nous n avons pas eu à en souffrir directement. REYL & C ie n avait alors aucun investissement dans les fonds gérés par Madoff. Nos processus de due diligence ont heureusement exclu ce type d investissements en raison de leur opacité. Par contre, nous avons subi les effets de la réalisation du risque systémique prévalant à cette époque. Au milieu de la tempête financière de l automne 2008, je me rappelle très bien avoir regardé sur mon écran d ordinateur l action Morgan Stanley plonger de 22 à 10 dollars! En 2008, nos encours ont baissé de près de 30%, mais nous avons vite remonté la pente. Les banques familiales qui ne pratiquent aucune activité de crédit hors livres, comme la nôtre, sont plutôt rassurantes. Avoir traversé la tempête sans encombre nous a ensuite permis de presque tripler notre masse sous gestion en trois ans. Il est vrai que nous avons bénéficié aussi de notre image de société innovante et performante. L image de la banque suisse reste-t-elle bonne à l étranger? La Suisse garde une excellente image à l étranger avec un système politique stable, une économie robuste et une devise forte qui joue bien son rôle de valeur refuge. Quant au secteur bancaire suisse, il a certes souffert des scandales de 2008 et de l érosion du secret bancaire, mais ce dommage laisse du champ à une «réinvention» de la place financière suisse. Les fluctuations monétaires de l euro ne rendent pas la gestion facile En effet. Ces fluctuations ont d abord un impact sur les finances de la banque. Notre clientèle est internationale. Elle est en majorité investie en euros ou en dollars. Nos revenus sont donc principalement en devises, alors que notre base de coûts et nos comptes annuels sont en francs suisses. Le second impact a trait à la gestion. Notre analyse nous conduit à anticiper une baisse de l euro par rapport aux principales devises mondiales. La BCE aura de la difficulté à relever ses taux de manière durable, et le risque systémique posé par les pays surendettés de la zone euro ne peut pas être négligé. Nous vivons ainsi au rythme des annonces des banques centrales, des gouvernements, des agences de notation, voire du FMI. A un horizon de deux ou trois ans, nous peinons à imaginer la manière dont un pays comme la Grèce va pouvoir résoudre le problème endémique de sa dette. Cela ne peut à terme que diminuer l appétit des investisseurs pour l euro et reporter leur intérêt sur d autres devises, dont le franc suisse. Etes-vous d accord avec ceux qui prédisent la fin du dollar? Sur ce point, notre vision diverge. Les Etats-Unis sont certes dans une situation d endettement délicate, mais ils peuvent compter sur plusieurs leviers qui font aujourd hui défaut à l Europe, tels que la flexibilité de leur marché de l emploi, leur marge de manœuvre fiscale, la réduction de leurs dépenses militaires et la capacité de certains pans de leur économie à générer une valeur ajoutée et une productivité considérables. Avant que le dollar cesse d être une monnaie de réserve, il faudra sans doute attendre de nombreuses décennies. Nous voyons plutôt le dollar s apprécier par rapport à l euro. L euro a perdu quelque peu de son attrait en tant qu alternative de diversification crédible au niveau mondial. D autres monnaies vont pouvoir tirer leur épingle du jeu. A l image de la couronne norvégienne, du dollar canadien, du dollar australien ou du réal brésilien, elles sont fondées sur des économies en croissance et soutenues par la hausse du prix des matières premières. Le franc suisse? Sa force représente aujourd hui une difficulté de taille pour les banques de notre pays, mais il ne faut pas se lamenter. C est le miroir des valeurs de la Suisse. BDO ZOOM 2/2011 7
INFORMATIQUE CRÉATION D ENTREPRISE ET CHOIX D UN SYSTÈME INFORM 8 BDO ZOOM 2/2011
L informatique occupe une place incontournable dans les entreprises. Il est donc important de se pencher sur le choix de programmes informatiques qui peuvent être utilisés dans une entreprise nouvellement créée et cela indépendamment du domaine ou de l activité de l entreprise. En effet, certaines fonctions telles que la comptabilité et la gestion des salaires doivent être administrées, gérées et tenues selon des critères standards. Comment effectuer ces tâches de manière simplifiée? Peut-on le faire à l interne ou doit-on faire appel à un spécialiste? A l heure de Facebook, de Twitter et des Smartphones, chacun souhaite trouver une solution informatique simple, rapide et fonctionnelle. Dans un contexte de création d entreprise, l entrepreneur doit définir ses besoins au mieux. Le rapport coûts-bénéfices de l automatisation dans une entreprise est le facteur déterminant pour l acquisition d outils informatiques. Lors de la création d entreprise, tous les éléments essentiels à la production, à l administration et à la gestion des tâches sont importants. Est-il préférable de choisir une solution informatique qui permette une extension allant de pair avec la croissance de l entreprise, ou plutôt une solution moins coûteuse, mais risquant de montrer plus vite qu on ne le pense des signes d obsolescence et de manque de flexibilité pour gérer le développement de cette entreprise? ATIQUE BDO ZOOM 2/2010 2/2011 9
INFORMATIQUE Certains entrepreneurs prétendent qu une solution pour PME, installée et gérée en interne, est préférable à une solution administrée par un tiers. Les arguments invoqués sont souvent ceux de l indépendance et des faibles coûts engendrés par ce type de solution. Ils oublient parfois la problématique des compétences pour intégrer et gérer une telle solution en interne. D'autres entrepreneurs préfèrent faire appel à un tiers. Ils contrôlent ainsi l activité déléguée, dont le contenu de la prestation est délimité contractuellement. Les dirigeants de l'entreprise peuvent dès lors se consacrer pleinement à leur société. Quels avantages peut-on tirer d une délégation de services auprès d un tiers? L administration et la gestion des salaires, la comptabilité et la planification des ressources humaines sont des éléments complexes qui prennent du temps et nécessitent des compétences. Le fait de faire appel à un spécialiste offre la garantie d un service de qualité. BDO propose à ses clients des conseils dans le domaine des logiciels ABACUS. La majeure partie des logiciels ABACUS a aujourd hui une programmation basée sur le web. Les spécialistes de BDO peuvent également apporter leurs compétences dans les domaines du conseil fiscal et juridique, de la comptabilité, de la TVA, de la gestion des salaires, de l'archivage, du système de contrôle interne, de la sécurité du système d informations et des plans de secours. Les fondateurs d entreprise ne confient pas volontiers leurs données à un tiers. Il est important de souligner que celles-ci peuvent être sauvegardées de manière fiable sur une plateforme commune et demeurent disponibles après une défaillance du disque dur, un vol ou le départ de l un des membres fondateurs par exemple (voir encadré Fiduciaire-Internet). Les exigences légales Les pièces et la correspondance doivent être conservées de manière adéquate. Certaines entreprises, celles inscrites au Registre du commerce, sont soumises à des règles strictes de présentation des comptes. Elles doivent en outre conserver les pièces selon des principes définis par la loi. La loi ne limite pas le choix de la forme de comptabilité. Dans l article 957 du CO, le législateur précise uniquement que l entrepreneur a «l obligation de faire inscrire sa raison de commerce au Registre du commerce et doit tenir et conserver, conformément aux principes de régularité, les livres exigés par la nature et l étendue de ses affaires; ceux-ci refléteront à la fois la situation financière de l entreprise, l état des dettes et des créances se rattachant à l exploitation, de même que le résultat des exercices annuels». Les nouvelles entreprises, gérées en tant qu entreprises individuelles et réalisant un chiffre d affaires inférieur à CHF 100 000, ne doivent pas tenir de comptabilité double avec débit et crédit; il leur suffit de présenter des relevés et des états financiers indiquant les recettes et les dépenses. Les directives correspondantes sont publiées par la Division principale de l impôt fédéral direct. Dans ce cas, il est recommandé d utiliser un logiciel standard et de tenir une comptabilité simple. Un logiciel de comptabilité moderne offre aussi à ses utilisateurs la possibilité de passer du masque de saisie via crédits et débits au masque de saisie via un journal (caisse, poste ou banque), car il est plus facile de faire la distinction entre recettes et dépenses qu entre crédits et débits. 10 BDO ZOOM 2/2011
Les prestations fournies déterminent la solution informatique Le choix de l informatique dans chaque entreprise dépend nécessairement du type de prestations fournies par cette dernière. Les prestations centrales de l entreprise doivent pouvoir être conçues et vendues de manière aussi efficace que possible. Quel que soit le domaine à administrer, il est souvent plus judicieux de partir sur une solution pragmatique offrant des possibilités d'extension et de développement permettant d une part d'être organisé, mais aussi de pouvoir déléguer, transmettre et conserver de manière adéquate. Choix informatiques En termes de choix informatiques, il faut veiller à ce que les solutions puissent évoluer avec l entreprise et être adaptées aux nouveaux besoins de celle-ci. Outre le coût, changer trop vite de système peut s'avérer être un choix peu judicieux. En effet, il engendrera souvent une certaine période d'adaptation et de formation pas toujours aisée pour des collaborateurs dont le temps est une denrée rare. Fiduciaire-Internet, une solution simple et rapide BDO offre aux fondateurs d entreprise un domaine pour le dépôt de données (basé sur un conteneur sécurisé: Sharepoint) sur lequel ils peuvent enregistrer leurs données et y accéder depuis n importe où via Internet. Des liens, publications et outils concernant la création d entreprise sont également disponibles. Cette prestation est gratuite pendant six mois pour les créateurs d entreprise. http://www.bdo.ch/fr/prestations/fiduciaire-internet/ Fiduciaire-Internet offre les possibilités suivantes: dépôt de données profil AbaWeb comptabilité débiteurs, créanciers et des salaires gestion des adresses décompte de projets / prestations vente / traitement des commandes electronic banking AbaScan EShop i En bref Le choix des outils informatiques dépend de la taille de l'entreprise et du type de prestations fournies La loi ne restreint le type de comptabilité que de manière très limitée BDO propose à ses clients des conseils dans le domaine des logiciels ABACUS. La majeure partie des logiciels ABACUS a aujourd hui une programmation basée sur le web Fiduciaire-Internet de BDO constitue une solution simple et avantageuse en termes de coûts Alessandro Oberti Auditeur informatique Fondé de pouvoir BDO Suisse romande alessandro.oberti@bdo.ch Téléphone 021 310 23 23 BDO ZOOM 2/2011 11
ÉTUDE BDO SUR LES CONSEILS D ADMINISTRATION 2011 PME SUISSES : LA RÉMUNÉRATION DES ADMINISTRATEURS Quels sont les honoraires annuels bruts d'un président de conseil d'administration? Quelles sont les différences d honoraires entre secteurs? Le nombre de femmes siégeant au sein des conseils évolue-t-il? Quelle est la structure du conseil d une entreprise familiale en Suisse? Depuis 1995, BDO conduit une étude traitant de ces questions. Cette étude est actualisée tous les trois ans et vous trouverez ci-après le compte rendu succinct de la dernière en date. 12 BDO ZOOM 2/2011
Pour la première fois, la présente enquête a été réalisée en collaboration avec l Institut suisse pour les petites et moyennes entreprises de l Université de Saint-Gall (KMU-HSG). L expérience et le savoir-faire de cet institut améliorent encore la qualité des données récoltées. Les résultats montrent des évolutions significatives. Rémunération des conseils d administration Le sondage 2011 révèle, par exemple, que les honoraires des membres des conseils d administration (CA) des PME suisses sont restés à peu près stables depuis 2008 et s élèvent aujourd'hui à CHF 25 516 (valeur moyenne). La progression constante observée depuis la fin des années 1990 a donc été stoppée. Mais la rémunération des administrateurs varie fortement selon la fonction exercée, le secteur d'activité et la taille de l entreprise. Les présidents et les délégués de CA perçoivent CHF 33 500 (valeur moyenne), alors que les rémunérations correspondant aux autres fonctions sont nettement moins importantes. Si l on considère la taille des entreprises, les honoraires des administrateurs des plus petites d'entre elles (1 à 10 collaborateurs) s élèvent à CHF 13 620, alors que les entreprises de 500 à 1000 collaborateurs versent plus de CHF 57 300. Les administrateurs de banques de taille moyenne sont les mieux rémunérés, avec près de CHF 40 000 (valeur moyenne). Dans tous les autres secteurs, cette valeur est nettement plus faible, par exemple CHF 23 000 dans l industrie manufacturière et les services. Evolution de la structure d âge des CA % 50 40 30 20 10 Jusqu à 39 ans 40 49 ans 50 59 ans > 60 Cependant, les moyennes masquent de grandes disparités entre les entreprises. Par exemple, la rémunération médiane des présidents de CA des PME en Suisse n excède pas CHF 16 000 par an. Composition des conseils d administration L administrateur type est un homme (85% d hommes, 15% de femmes) âgé de 50 à 59 ans, qui gagne CHF 25 500 (CHF 33 900 pour un président) et exerce deux mandats. En moyenne, les conseils d administration se composent de 3 à 4 membres, président inclus. La taille des conseils d administration est donc restée relativement constante. En revanche, la proportion de femmes a légèrement progressé, pour atteindre 15%. Un quart des entreprises interrogées disposent d une assurance responsabilité civile pour leurs administrateurs. Dans la majorité des PME (58%), mais surtout parmi les petites et les très petites entreprises, la direction opérationnelle et la conduite du conseil d administration sont regroupées sous l égide d une seule personne. La structure du conseil d administration des entreprises familiales se différencie nettement de la structure des conseils des autres entreprises. Les CA des entreprises familiales de moins de 500 collaborateurs sont plus restreints et ces dernières ne limitent que très rarement l âge des administrateurs (7%). Ces résultats sont la synthèse de 633 réponses de sociétés anonymes de taille moyenne, dont les effectifs ne dépassent pas 1000 collaborateurs. Au total, 8750 questionnaires ont été envoyés. Le taux de réponse de 7,2% obtenu cette année correspond aux taux des sondages précédents. L'étude 2011 portant sur la rémunération et la composition des conseils d administration des PME est la septième conduite par BDO. Elle est réalisée selon la même méthode que les précédentes. La brochure «Etude BDO des Conseils d Administration 2011» présentant les résultats détaillés peut être commandée auprès de BDO SA au prix de CHF 150., par e-mail à l adresse suivante: laurence.moret@bdo.ch 0 1996 1999 2002 2005 2008 Honoraires annuels bruts 2011 selon la fonction CHF 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5000 0 25 516 Moyenne globale 33 883 33467 Président Délégué du CA 20 312 22 799 16 873 Vice-président 2011 Membre du comité du CA Membre du CA i En bref Les honoraires des membres des conseils d administration des PME suisses sont restés à peu près stables depuis 2008 La rémunération des administrateurs varie fortement selon la fonction exercée, le secteur d'activité et la taille de l entreprise Jacques Blanc Partner Responsable département Conseil d'entreprises BDO Suisse romande jacques.blanc@bdo.ch Téléphone 021 310 23 23 BDO ZOOM 2/2011 13