Plan de lutte contre les épizooties majeures. Désinfectants virucides autorisés : liste et préconisations

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1 Ministère chargé de l'agriculture Directions départementales en charge de la protection des populations de Rhône-Alpes Desinfectants_Virucides.doc Plan de lutte contre les épizooties majeures Désinfectants virucides autorisés : liste et préconisations Rédacteur : DRAAF-SRAL F. Laherrère Version du 18/08/14 Indice de révision : 4 Document de travail non validé par l administration centrale En annexes : détail des produits actifs contre les virus épizootiques, et comparaison de dangerosité Documents associés : liste de virucides inventoriées au ministère chargé de l environnement, données fournies par les fabricants pour quelques spécialités (non exhaustif) Les produits avant dilution sont en phase solide (poudre) ou liquide. Chaux (oxyde de calcium) : - en lait de chaux dans la proportion de 10%.Utilisée en désinfection de parcelle ou de surfaces. - pur (chaux vive) : fumiers et litières selon l annexe IV de la directive fièvre aphteuse : 100kg par m3, avec chauffage (température en tout lieu du tas de fumier ou de litière à 70 C pendant 42 jours au moins. L e tas est soit couvert, soit retourné pour toutes les couches soient soumises à la chaleur. Soude caustique (NAOH) : Excellent virucide, actif sur la matière organique, mais dangereux (risque de brulure grave) - trempage : 8 g/l d eau (0,8%), additionnée ou non de chaux dans la proportion de 5%. - végétaux et aliments pour animaux (racines et tubercules de betteraves, pomme de terre,etc) : 2 % (concentration élevée compte tenue de la richesse en eau de ces aliments). la dilution finale de la soude doit être de 0,5%. Brassage nécessaire. Contrôler le ph final. Ex : pour 100 litres de «lait de soude», 800 cl de lessive de soude à 30 % Source : SARV Midi- Pyrénées Eau de Javel (de chlore actif) : 136ml/ litre d'eau soit près de 14%, par trempage sur objet préalablement nettoyés Pour détruire les virus enveloppés (pestes aviaires) sur les surfaces lisses comme le petit matériel, bottes et cirés, mains propres ou bottes préalablement nettoyées). Préparer la dilution au moment de son utilisation. Formol : 3 grammes de formaldéhyde par litre Spécialités commerciales : pour vérifier si elles sont autorisées, la classification «TP03 désinfectant en hygiène vétérinaire» doit apparaître sur INFORMATIONS RELATIVE SA LA SECURITE La formation des agents aux règles de sécurité est nécessaire. Des supports détaillés sont disponibles : cf fiche de consignes de sécurité sur le risque de brûlure, et la fiche sur les équipements de protection individuelle. VOLUMES NECESSAIRES Pour un bâtiment d élevage de volailles de 1500m², le volume de virucide est environ (source : retour d expérience) : volume Taux de dilution Désinfection préliminaire Abords du bâtiment (chaux) 400g/m² 10% Abords du bâtiment à risque fort (circuit de chargement des cadavres, ) 50l pour 1000 m² 10% cadavres et autre matière organique à détruire 10 litres 1% 1 er cycle de nettoyage-désinfection : Abords du bâtiment d élevage 125l pour 3500 m² 10% Abords des bâtiments annexés au bâtiment d élevage kg ou litres 10% surfaces intérieures du bâtiment 12 litres 1% autres éléments du bâtiment, matériel, silos d aliment, eaux de lavage 14 litres 1% bâtiments annexés au bâtiment d élevage 35 litres 1% fientes 2, et surfaces de contact avec les fientes (sol du bâtiment + circuit de chargement) 40kg ou litres 1% véhicules de l élevage 20 kg ou litres 1% 2 ème cycle de nettoyage-désinfection intérieur du bâtiment : surfaces et matériel 10 litres 1% Total Chaux vive 400g/m² 10% Désinfectant à taux de dilution 1% 200 litres 1% Désinfectant à taux de dilution 10% 425 litres 10% 1 2 en lien épidémiologique avec le bâtiment d élevage. Peut concerner l habitation. Litière élevage au sol de dindes Poids moyen vif 3kg lors de l euthanasie Page 1 sur 6

2 ANNEXES Les virucides : informations détaillées des spécialités et des produits bruts 1. Produits bruts L arrêté ministériel en vigueur du 28 février 1957 relative à la désinfection dans le cas de maladies contagieuses des animaux énumère 6 produits bruts, dont 2 sont toujours autorisés (l eau de javel et la chaux vive) et 2 autres sous condition (soude et formol) La soude est interdite depuis le 01/09/06 sauf en situation exceptionnelle d épizootie jusqu à 120 jours, après information du ministère auprès de l union européenne Le formol présente un risque cancérigène de catégorie 3 en classification des biocides inventoriés au SIMMBAD. Sont interdits, depuis le 14/12/03 : les hypochlorites de calcium, et phénol - solution de crésylol sodique. Eau de Javel (2,6% de chlore actif) ou hypochlorure de sodium L appellation «extrait d eau de javel» ou «eau de Javel forte» ou «eau de Javel concentrée» est à 9,6% de chlore actif (source l agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Est utilisé pour désinfecter la peau en domaine hospitalier. Exemple le DAKIN, 0,5% de chlore actif, antiseptique pour les plaies dosé à 0,5g/100ml, se conserve 30 mois à l abri de la lumière et à température ambiante, disponible en flacon de 60ml, 250ml et 500ml (source base de donnée Thériaque). Modalités de calcul du taux de 136ml/ litre d'eau : l arrêté ministériel de 1957 indique le taux de dilution de 1 degré chlorométrique, qui correspond à 0,31% de chlore actif (0,31g de chlore actif /100ml d eau source:/ Et sur le site de la chambre syndicale nationale de l'eau de Javel, figurent les modalités de conversions du % chlore actif en taux de dilution de l eau de javel. De ce fait 1 degré chlorométrique correspond à 120ml d eau de Javel pour 880 ml d eau. Chaux vive produits dangereux Il s agit d oxyde de calcium (CaCO), poudre blanche à ph basique inflammable (N CAS du produit biocid e : ). Elle est employée en l état lors de l enfouissement des cadavres (sous forme pulvérulente, 1/10 ème du poids des cadavres lesquels sont enfouis entre deux couches de chaux vive) des lisiers de volailles (24 kg/m 3 ). Elle est utilisée en lait de chaux lors de la désinfection des surfaces non cimentés. Soude caustique produit dangereux (peut causer des brûlures graves) La soude, ou hydroxyde de soude (NaOH),est un excellent désinfectant, car elle décompose les matières organiques, par un effet dissolvant, et peut donc agir sur des surfaces souillées : Elle est utilisée en produits ménager pour déboucher les canalisations. Elle se présente sous forme solide blanche, translucide, très hygroscopique (écailles, grains, perles, ou poudre, en sacs de 25 kg et 50 kg) ou liquide incolore et transparent. Formol : la dénomination «formol» désigne : - les solutions aqueuses dont les concentrations en formaldéhyde varient entre 30 et 50% - le gaz de formaldéhyde, incolore et à l odeur piquante et suffocante, très soluble dans l eau. N CAS du produit biocide : Exemple de pro duit biocide dans l inventaire officiel : AGROXI Page 2 sur 6

3 2. Spécialités commerciales Elles sont consultables sur le site du ministère chargé de la protection de l environnement Au 18/08/2014, avec la requête «TP03 désinfection en hygiène vétérinaire» et mot clé «virucide» 3, 82 déclarants ont obtenu l acceptation de leur déclaration officielle pour 187 virucides, et d autres virucides T03 sont également présents dans cette base de données. L Anses coordonne l'évaluation des produits biocides dont les dossiers ont été soumis en France, selon les dispositions du règlement UE/528/2012 du 22 mai Une AMM (autorisation de mise à disposition sur le marché) sera obligatoire; une reconnaissance mutuelle de dossiers déposés auprès d un autre Etat membre sera possible Critères de choix Les spécialités commerciales sont généralement onéreux, mais leur usage doit être privilégié aux produits bruts car ils ne sont pas dangereux après dilution. Néanmoins, en tant que principes actifs, tous les désinfectants représentent un certain danger ; les opérateurs doivent systématiquement être vêtus d équipements de protection. Si les produits bruts doivent être utilisés (exemple nettoyage préalable impossible), la zone doit être interdite d accès aux personnes ne portant pas les équipements de protection appropriés. Les conditions d efficacité et d applicabilité du désinfectant dépendent : - des modalités d utilisation (dilution temps de contact, température, dureté de l eau, ph du substrat, matière organique, conservation ), - de la nature du virus. Nature du virus Les virus enveloppés (pestes porcines classique, pestes aviaires) sont sensibles à la plupart des désinfectants, aux désinfectants lipophiles à faibles doses (phénols, ammonium quaternaires ), aux détergents. Les virus sans lipides (virus «nus» : [fièvre aphteuse, fièvre catarrhale ovine, peste équine] sont résistants aux désinfectants lipophiles et aux détergents. Temps de contact Les temps d application recommandés sont au minimum de 30 minutes, valeur qui sera donc recherchée sauf indication contraire du fabricant. Ces temps sont obtenus aisément par trempage, sur des surfaces planes ou grâce à l emploi de canons à mousse pour les produits qui le permettent. La pulvérisation de quantités accrues peut être nécessaire dans d autres circonstances (surfaces verticales ). Des temps d application beaucoup plus élevés sont par ailleurs nécessaires sous forme de vaporisation dans un bâtiment (de l ordre de 24 heures), alors que des temps d applications plus brefs (de l ordre de 10 min.) peuvent être retenus pour l eau de Javel sur des surfaces propres ou pour la soude. Matière organique La plupart des désinfectants sont sensibles à la présence de matière organique. De plus, les souillures peuvent protéger les particules virales. Ainsi, bien que les désinfectants agréés doivent tolérer la présence de matières organiques, une bonne désinfection ne sera obtenue que sur un substrat propre. Les peroxygènes (acide peracétique) sont notablement efficaces en présence de matière organique. A l opposé, l eau de Javel, les phénols de synthèse, les aldéhydes et les ammoniums quaternaires sont sensibles aux matières organiques. Sur des milieux très riches en matière organique par nature (fumiers, lisiers ), seuls les bases fortes et acides forts sont recommandés. Température et dureté de l eau Les désinfectants sont testés pour leur autorisation à 20 C et avec une dureté de l eau de 30 F (cf. f iche technique du fabricant). Par ailleurs, l eau de Javel et autres solutions d hypochlorites, ainsi que dans une moindre mesure les dérivés iodés, se décomposent à partir de températures supérieures à 15 C et ne doivent jamais être portés au delà de 40 C. On considère usuellement que les ammoniums quaternaires sont peu compatibles avec des eaux dures. ph du milieu Le ph peut influer considérablement sur l efficacité d un désinfectant jusqu à le rendre inefficace, cf. instructions du fabricant. A titre d exemple, l eau de Javel est incompatible avec des milieux au ph acide. 3 selon le règlement 1272/2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges, modifiant et abrogeant les directives 67/548/CEE et 1999/45/CE et modifiant le règlement (CE) n 1907/ pour en savoir plus : Page 3 sur 6

4 Résidus de désinfectants En règle générale, on doit veiller à la bonne qualité du rinçage si des désinfectants de familles différentes sont utilisés successivement sur un même substrat, afin d éviter d éventuelles incompatibilités. Corrosivité La plupart des désinfectants présentent une certaine corrosivité pour les métaux. Se rapporter aux indications du fabricant sur l étiquetage. Les alcalins sont à proscrire sur l aluminium. La corrosion des dérivés chlorés sur les aciers est fonction de la qualité de l eau (quantité de chlore) et de la qualité du rinçage. Afin de limiter la corrosion, s assurer de la qualité de l eau et du rinçage. Les dérivés phénoliques, le formaldéhyde et autres aldéhydes, ainsi que les ammoniums quaternaires sont peu corrosifs. Le tableau annexé au présent document résume les compatibilités de l hypochlorite de sodium, de la soude et des acides peracétiques avec les différents matériaux. Compatibilités de certains principes actifs avec les différents matériaux à titre indicatif et valable pour des applications répétées et prolongées du désinfectant considéré. Matériaux Hypochlorite Soude 5 Acides de sodium peracétiques Acier inox (304L, 3156, 316L, 316 TI) +/- OUI OUI Acier doux, galva NON +/-/ NON NON Aluminium (alliage) +/- NON OUI /+/- Cuivre Compatibilité avec les insecticides NON P.V.C. NON +/- +/- Résine +/- +/- +/-/ NON Polyéthylène NON OUI OUI Parpaing béton OUI OUI NON peintures +/- NON NON OUI : matériaux compatibles +/- : Résistance limitée nécessitant un engagement précis de la part des fabricants de produits NON : matériaux incompatibles Les insecticides sont en général incompatibles avec l usage des dérivés chlorés (oxydants forts) et les insecticides organochlorés, organophosphorés et carbamates sont incompatibles avec des ph élevés (bases fortes). 4. transport et stockage Etiquetage Tout produit doit être étiqueté, avec notamment les pictogrammes de risque. Tout produit entamé doit conserver son étiquetage. La durée de conservation doit être précisée sur l emballage. Elle est d environ 3 ans après fabrication. Autres critères de stockage (conditionnement, température, ) Respecter les prescriptions du fabricant. Se renseigner auprès de lui concernant la conservation des produits entamés, et le circuit d évacuation des produits dont l efficacité n est plus garantie. La nature du conditionnement du désinfectant est importante. En contact avec certains métaux (zinc, aluminium, étain, cuivre, plomb, bronze, laiton), la soude peut entraîner un dégagement d hydrogène, gaz très inflammable et explosif en mélange avec l air. Eau de Javel : la préparation de l eau de Javel diluée ne se conserve pas. Selon l OIE (annexe du code sanitaire pour les animaux terrestres ), un stockage prolongé d hypochlorites atténue leur efficacité, la concentration en chlore doit être supérieure ou égale à 0,5%. Législation installations classées (stockage) et ADR (transport) Respecter les prescriptions du fabricant, et notamment : - pour le transport routier la réglementation ADR (accord européen relatif au transport routier international des marchandises dangereuses), - pour certains produits bruts la réglementation sur les installations classées concernant les modalités de stockage (ex : la soude et la potasse liquide à plus de 20% en poids de NaOH ou KOH sont soumis à la nomenclature N 1630 : entre 100 et 250 tonnes : régime de déclaration, au delà de 250 tonnes : régime d autorisation). 5 Cette substance ne pourra plus être utilisée à des fins biocides après le 1 er septembre 2006, sauf dans le cadre du protocole de désinfection prion recommandé par l AFSSA dans son avis n SA-0026 du 1er mars Page 4 sur 6

5 Les grandes familles de désinfectants : dangerosité, eco-toxicité, corrosivité et incompatibilités aux insecticides Source : note de service DGAL/SDSPA/ du 7/05/07 sur les conditions de nettoyage et désinfection d un foyer d épizootie majeure Accessible en externe sur galatée pro code d accès nécessaires et gratuits A prendre en compte : NOM Risque pour l homme* Risque pour les matériels Risques pour l environnement Divers BASES FORTES Soude caustique 6 Dosage usuel : 8 Chaux vive 7 Lait de chaux 10 sodé Danger par contact Verser la soude dans l eau et pas l inverse : projections violentes Nécessite strictement des vêtements de protection et des précautions d usage : voir la note DEPSE /SDTE/N Danger des poussières de chaux vive pour les intervenants (attention au vent) ; risque persistant tant que le chaux n est pas éteinte par de l eau Réaction très exothermique avec l eau (340 C): risques de projections et d incendie Agressif pour la plupart des matériaux, en particulier les métaux (zinc et aluminium mais peu pour l acier) Similaire (base forte) Ecotoxicité ++ ph à tamponner par un acide et/ou par dilution avant rejet Similaire à la soude Disponibilité Faible coût Disponibilité Faible coût ACIDES Acides organiques minéraux et +/- (pour les acides minéraux verser les acides dans l eau et non l inverse) ++ +/- (à neutraliser ou diluer) Interviennent souvent dans la formulation des désinfectants DERIVES CHLORES & IODES (OXYDANTS) Eau de javel Dosage usuel : 1 à 3 chlorométriques +/- Un peu irritant ; dégagements gazeux toxiques quand mélangés à certaines substances (acides ) (métaux, acier notamment) + Disponibilité Faible coût! Incompatible ph acides Chloramines Coût plus élevé Iodophores +/- (métaux) + Onéreux Incompatible ph basiques 6 7 Cette substance ne peut pas être utilisée depuis le 01/09/06, sauf sur une durée provisoire (jusqu à 120 jours) en situation exceptionnelle après information du ministère auprès de l union européenne. Un dossier a été déposé au Royaume-Uni dans le cadre de l article 4ter du règlement CE 1048/2005. La substance peut être utilisée à des fins biocides au-delà du 1 er septembre Page 5 sur 6

6 NOM A prendre en compte : Risque pour l homme* Risque pour les matériels Risques pour l environnement Divers DERIVES PEROXYGENES et PERACETIQUES (OXYDANTS) Acide peracétique +/- ++ +/- ALDEHYDES (REDUCTEURS) Formol Dosage solution: 1 à 10% usuel en Dangereux sous forme gazeuse (toxique, inflammable, explosif ) +/- ++ Glutaraldéhyde Cutané/oculaire ++? Intervient souvent dans la formulation des désinfectants DERIVES PHENOLIQUES Phénols de synthèse +/- ++ +/-! Incompatible ph basiques Crésols Plus dangereux TENSIOACTIFS Ammoniums quaternaires +/- ++ +/- Page 6 sur 6