NON AUX PIÈGES TUANTS!

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1 DOSSIER DE PRESSE NON AUX PIÈGES TUANTS! Les pièges tuants, ça tue tout! Association pour la Protection des Animaux Sauvages

2 Parmi tous les pièges autorisés en France, certains sont conçus pour tuer les animaux. Théoriquement destinés aux espèces classées «nuisibles», ils éliminent avec la même radicalité des espèces protégées et des animaux domestiques. L ASPAS dénonce ces pièges non sélectifs et barbares, et demande l interdiction définitive de leur utilisation au Ministère de l Écologie. Les cinq catégories de pièges a Les pièges dits «tuants» appartiennent aux catégories 2 et 5. Les pièges de catégorie 2 se déclenchent dès que l appât du piège est retiré. Le piège se referme aussitôt sur le cou ou le dos, tuant instantanément l animal. Exemples fréquents : Le piège à oeuf a ( Uniquement tendu la nuit ) Le piège à appât b Le piège en X ou «Conibear» c Le livre de messe d b La cage tuante ( e ) plie l animal en deux, broyant sa colonne vertébrale, dès qu il bascule le déclencheur du piège. c d e Le bidon à double fond et le fût contenant une cage remplie d eau appartiennent à la catégorie 5. Ils provoquent la mort de l animal par noyade. Utilisés près des cours d eau, ils sont destinés à noyer les ragondins et les rats musqués, mais sont également susceptibles de tuer des loutres et des castors. Nous ne traiterons pas ici des pièges des catégories 1, 3 et 4, a priori, non tuants, même s il arrive également que des pièges «non tuants» blessent gravement voire mortellement des animaux non ciblés.

3 JF. Noblet Les collets avec arrêtoirs par exemple, sont loin de piéger uniquement les renards. Dans certaines régions de France, on a retrouvé des blaireaux morts d asphyxie. En se débattant, l animal pris au piège s étrangle ou déplace le collet du cou jusqu au thorax, ce qui l empêche aussi de respirer. Les chats sont également victimes de ces collets, comme un individu dans la Somme, qui a été retrouvé 15 jours après sa disparition, le cou en partie déchiré après s être débattu. D un diamètre compris entre 8 cm et 20 cm, le collet avec arrêtoir est étudié pour éviter spécialement la strangulation. Association Chattuthes Cependant, la distinction entre la taille d un cou d un renard et celle d une espèce de même gabarit est impossible. Une fois prisonnier du collet, il est difficile pour n importe quel animal de se libérer, et en voulant s échapper, il finit par s étrangler. Les cages pièges sont également destinées au vison d Amérique, espèce classée «nuisible». Dans certains départements où le vison d Europe (espèce protégée) et le vison d Amérique cohabitent, il existe une réglementation spéciale. Durant la période de gestation et d allaitement, les cages pièges de catégorie 1 doivent être munies d un dispositif permettant aux femelles vison d Europe de s échapper. Mais d autres espèces non ciblées et prises dans le traquenard, se mutilent en cherchant également à quitter le piège par cette trappe, trop petite pour eux. La réglementation Les pièges tuants sont soumis à une réglementation, mais elle est trop souvent transgressée : les pièges doivent obligatoirement être homologués (Piège Homologué par l Environnement = PH ), par le ministère de l Environnement (sauf catégorie 1) ; les piégeurs doivent adresser avant le 1er septembre le bilan de leurs prises pour la campagne de destruction qui s achève le 30 juin chaque année ; un relevé quotidien de leurs prises doit être tenu sur le registre, côté et paraphé par le maire de la commune où ils sont domiciliés ; l opération de piégeage doit faire l objet d une déclaration préalable et annuelle en mairie. Tous ces pièges (sauf si utilisés dans les bâtiments, enclos et jardins) ne peuvent être posés à moins de 200 mètres d une habitation et à moins de 50 mètres des routes et chemins ouverts au public. Ces pièges doivent aussi, obligatoirement, faire l objet d un affichage en mairie et d une signalisation sur place de la zone piégée, par le biais de panneaux.

4 La non-sélectivité Théoriquement soumis à une réglementation stricte, trop de piégeurs ne la respectent pas sur le terrain. Des amendes et des contrôles insuffisants ne les incitent ni à utiliser les pièges correctement, ni à les relever régulièrement. En tout état de cause, même correctement posés, ces pièges restent non sélectifs. Tant pis pour les genettes ou chats forestiers (espèces protégées), pour les chiens et les chats, ou pour les mustélidés non «nuisibles». Le régime alimentaire Les pièges appâtés de viande ou de végétaux, attirent non seulement des espèces dites «nuisibles» (notion d ailleurs totalement anti-scientifique), mais aussi d autres animaux partageant le même régime alimentaire : des espèces protégées (écureuil, loutre, genette ) et des animaux domestiques. Similitude morphologique Les mammifères de morphologie similaire aux espèces classées «nuisibles», sont également attrapés dans les pièges tuants. Aveugle, la mécanique tueuse ne fait aucune distinction entre un vison d Amérique et un vison d Europe (espèce protégée, en danger), ou encore entre un renard et un chat domestique. Les jeunes individus Très curieux de nature, ils peuvent être attirés par ces pièges létaux. La taille des juvéniles et leur confiance les incitent à entrer plus facilement dans les pièges. Enfin, comment dans un département ou le putois ou la martre ne sont pas déclarés «nuisibles», les piégeurs peuvent-il honnêtement prétendre à la sélectivité des pièges qu ils tendent pour la fouine? Non nuisible Martre, non nuisible sur les 3/4 du territoire Nuisible Fouine, nuisible sur les 2/3 du territoire Quel piège saurait voir la différence? Protégé Vison d Europe À travers les témoignages poignants adressés à l AS- PAS, nous pouvons affirmer avec certitude qu aucun piège n agit sur une seule espèce. Nuisible Vison d Amérique Des pièges à mâchoires sont encore posés près des habitations et des écoles, tuant ou blessant fréquemment des animaux domestiques. C est surtout le cas des chats, qui se retrouvent pris au piège par les membres, car ils ont d abord le réflexe de tester l appât avec leur patte avant d y approcher le museau. Les mustélidés quant à eux, se font prendre directement par le cou et tuer net.

5 Que les pièges à mâchoires aient des dents ou non, de très nombreux chats et chiens finissent amputés. Parfois, le choc est tellement violent que le piège sectionne la patte de l animal. Des complications amènent parfois les maîtres à faire euthanasier leur animal de compagnie, retrouvé mourant, la ou les pattes sectionnées. Dans d autres cas, certains animaux rongent leur propre membre jusqu à l amputation pour se libérer. Les animaux domestiques sont également victimes des pièges en X. Attirés par l appât carné, les chiens et chats sont pris aux pièges, et ne peuvent être libérés sans une pince spéciale, indispensable pour «tendre» ou désarmer ces pièges. L animal agonise alors, parfois sous les yeux de ses maîtres Dans le cas d une chatte victime d un piège illégal dans le Finistère, le piégeur tendait ses instruments de mort dans sa résidence secondaire, en sachant pertinemment qu il s absenterait plusieurs jours. Il était donc impossible pour lui de visiter ses pièges tous les matins. Trop abîmée pour être sauvée, la patte antérieure gauche de cette chatte a dû être amputée suite à cet accident. Malgré une plainte déposée par l ASPAS, le piégeur, n a eu droit qu à un simple rappel à la loi Chipie s en est sortie, mais dans de nombreux cas les plaies aux pattes et au cou sont fatales. V. Vuil JM. Potier Autre exemple, ce chien en Isère qui, attiré par un appât carné, s est retrouvé la tête coincée dans un piège en X. Ses maîtres, impuissants face au mécanisme implacable (et sans pince spéciale!), n ont pu qu assister à la lente agonie de leur chien. Or, un tel piège aurait dû être placé dans une boîte ne permettant pas à un chien d y passer la tête, celui-ci était caché par un simple bidon instable. De plus, la zone piégée aurait dû être signalée sur les chemins et voies d accès, et le piège, déclaré en mairie. Ses maîtres ne l auraient certainement pas laissé se promener librement sur le bord du chemin L ASPAS a évidemment déposé plainte contre le piégeur, plainte classée «sans suite» par le procureur Parfois ce sont des espèces non «nuisibles» voire protégées (écureuils, hérissons, genettes, chats forestiers, blaireaux, loutres ou encore castors) qui se retrouvent eux aussi piégés par ces dispositifs. Les pièges à mâchoires pourvus de dents et/ou à palette sont interdits depuis plus de vingt ans, mais sont encore largement utilisés. Des piégeurs continuent de poser dans la nature des systèmes aujourd hui strictement interdits. Ainsi des pièges à mâchoires dentés et/ou à palette, interdits par un règlement européen depuis 1991, sont régulièrement retrouvés dans des bois, derrière le jardin d un particulier.

6 Alors que le renard était la seule espèce visée, un chat, en Charente, s est retrouvé pris dans un piège interdit. Ses maîtres l ont découvert 5 heures après sa disparition en hypothermie, la patte entaillée. Dans le Vaucluse, 2 chiens ont été retrouvés prisonniers des mâchoires d un «piège à loup», posé près d un poulailler. JF. Noblet Fouine prise dans un piège à mâchoires interdit La demande d interdiction Selon l arrêté du 29 janvier 2007 (NOR: DEVN A), certains pièges tuants restent autorisés pour la destruction des espèces classées «nuisibles» (pièges de catégories 2 et 5). Dans les faits, ces pièges se révèlent non sélectifs et provoquent la mort ou la mutilation de nombreuses autres espèces non visées. Théoriquement destinés aux espèces «nuisibles», ils éliminent avec la même radicalité des animaux domestiques et des espèces protégées (chats, chiens, hérissons, écureuils, genettes, chats sauvages, loutres ). L ASPAS a déjà écrit à Mme La Ministre pour lui exposer le problème et lui demander de modifier l arrêté du 29 janvier 2007 en supprimant les catégories de pièges 2 et 5 de son article 2, afin que plus aucun piège tuant ne puisse être tendu en pleine nature, proche de nos maisons et porter une atteinte grave à notre faune sauvage et domestique. (courrier joint au dossier de presse) En France, près de deux foyers sur trois possèdent au moins un animal de compagnie. Contact presse : Pierre Athanaze, Président de l ASPAS Tél Photographies en 300 dpi disponibles sur demande à info@aspas-nature.org Association pour la Protection des Animaux Sauvages BP Crest Cedex - Tél Fax Site : - Courriel : info@aspas-nature.org