Grasse Carcasse d après le tome 1 de Blast de Manu Larcenet, édition Dargaud 2015

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Mathieu Michel
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1 Grasse Carcasse d après le tome 1 de Blast de Manu Larcenet, édition Dargaud 2015 Marionnette habitée, Théâtre d ombres, Théâtre mis en scène par Marion Belot, collectif [23H50] Durée du spectacle : 40 minutes Tout public à partir de 14 ans Ce spectacle est issu d une maquette présentée dans le cadre des projets de diplôme de la neuvième promotion à l Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières. Interprétation/manipulation : Lucas Prieux, Thaïs Trulio et Vera Rozanova Construction de la marionnette de Polza : Anaïs Chapuis et Marion Belot Silhouettes et mécanimes : Marion Belot, Lucas Prieux, Vera Rozanova et Thaïs Trulio Scénographie : Marion Belot / Construction collective Voix : Mathieu Maingé Création musicale : Pierre Levy (saxophone), Yassine Boudlal (guitare) Arrangements musicaux: Thomas Demay Régie générale: Jean-François Métrier Couture : Christiane Demeyer copyright : DARGAUD

2 Résumé Polza est un obèse de 38 ans, qui vit des critiques gastronomiques qu il écrit, jusqu au jour où il apprend le décès de son père. C est ce jour là qu il subit son premier blast. Il décide alors de tout quitter, cherchant par des pulsions autodestructrices à retrouver son état «naturel». Mais pour l instant il est en garde à vue, et deux policiers l interrogent à propos de ce qu il a fait à Carole Oudinot. Tout commence ici, dans ce commissariat

3 Note d intention La lecture de Blast m a fait l effet d un coup de poing au ventre. Quelque chose qui nous percute alors que l on ne s y attend pas, et dont on sent encore longtemps après les effets. J ai été percutée par le personnage principal de Polza, à la fois bouleversée par sa monstruosité, sa violence et touchée par sa vulnérabilité dissimulée et la beauté de ses mots. Seulement les 2 premiers tomes de la bande dessinée étaient édités lorsque j ai eu l envie de créer une forme marionnettique de cette histoire. Très vite, j ai eu envie de «donner vie» aux personnages de Manu Larcenet, leurs donner volume, voix et mouvements, et voir en «chair et en os» ce personnage fascinant qu est Polza Mancini. La marionnette a cela en commun avec la bande dessinée, qu elle invente les personnages d une histoire à l image souhaitée. Au vu de ces similarités, adapter une bande dessinée en marionnette m est apparu pertinent. Dans ce travail, j ai décidé de conserver à la fois le scénario, le texte et le graphisme de Manu Larcenet. Ma recherche se plaçait alors dans l adaptation en théâtre et théâtre d animation de cette histoire. Mon équipe et moi-même, avons donc cherché une théâtralité qui permettrait de révéler cette histoire à la scène par l interprétation, le mouvement, le dispositif scénique, la lumière, le son et bien sûr la marionnette.

4 J ai rêvé le personnage de Polza dans la démesure. L enjeu était de travailler la lourdeur présumée du corps de Polza tout en optimisant sa manipulation. La marionnette a été pensée comme un costume dans lequel le manipulateur se placerait. Tel un scaphandre, le marionnettiste est littéralement emprisonné dans ce «costume» de mousse et de couette. Nous avons réalisé sa construction en pensant dans un premier temps aux mouvements que nous recherchions. Le système articulaire de la marionnette permet une large gamme de mouvements anthropomorphiques. La légèreté des matériaux et le système d accroche sur le manipulateur lui permet d animer toute la marionnette à lui seul. Il peut à la fois paraître très lourd, ou au contraire très léger selon l intention physique que le manipulateur lui donne. L articulation de la bouche permet un lipping en adéquation avec le texte que le personnage verbalise.

5 Scénographie J ai voulu travailler l histoire sous l angle d une enquête policière comme le propose Manu Larcenet. J ai choisi de créer deux pièces d une salle d interrogatoire séparées par une vitre sans teint. D un côté, Polza sur un tabouret, de l autre, les deux policiers. Les différents protagonistes communiquent via un système de microphones, dont le son est diffusé dans la salle. Seul le mur et la lumière recréait les deux espaces, mais le mur bouge. Ces déplacements nous proposent différents points de vue de ces deux pièces. Ces changements d espace permettent au spectateur d être à un moment du côté des policiers, puis à un autre, avec Polza.

6 Le Blast J ai voulu que le blast, soit le seul instant où le spectateur sorte de l atmosphère pesante du commissariat. Je l ai voulu à la fois léger, troublant et inquiétant. Dans la bande dessinée, Manu Larcenet utilise les dessins aux couleurs très vives de ses enfants, seuls instants en couleurs dans la bande dessinée. Ce contraste soudain de style graphique et de gamme colorée nous amène tout de suite dans un ailleurs. Ici, c est avec les outils sonores, lumineux et le mouvement que nous avons cherché à mettre en image le Blast. La marionnette de Polza se déplace dans une projection d un dessin coloré sur le plateau. Ses déplacements sur scène le font traverser des zones de couleurs. Il frôle à présent le sol, lorsque plus tôt, il le martelait. Ses mouvements sont amples, gracieux, puis finalement, l ivresse l envahit, il titube, et revient peu à peu à la réalité de sa corpulence. Ici, c est avec les outils sonores, lumineux et le mouvement que nous avons cherché à mettre en image le Blast. La marionnette de Polza se déplace dans une projection d un dessin coloré sur le plateau.

7 La musique J ai fait appel à un guitariste et un saxophoniste pour la création musicale du spectacle. Je cherchais à composer à la fois une atmosphère déstructurée, violente ou douce selon les différents moments de narration. Seuls les instants en Flashback sont sonorisés. Ils se détachent de la réalité, par la représentation et par le son. Les spectateurs sont dans un souvenir rêvé raconté par Polza, nous ne savons rien de la véracité de son récit.

8 L ombre Lorsque Polza raconte son histoire au policier, le spectateur est amené à traverser les souvenirs du personnage. J ai décidé d utiliser les outils du théâtre d ombres pour mettre en image ces instants de flashbacks. Les silhouettes en deux dimensions, le dessin, et le travail des gris rappellent l œuvre originale. Mais ici, c est l idée d une image animée que nous avons cherché à créer. Nous avons multiplié les sources lumineuses ainsi que les silhouettes afin de créer des images mouvements complexes. L utilisation de mécanismes et la manipulation des silhouettes, amène le spectateur dans des bribes de récits sous forme de théâtre d animation. Les séquences sont conçues comme des scènes de cinéma, avec des zooms, des plans larges, des travelings La vitre du commissariat devient support aux projections de Polza.

9 Contact Le Collectif 23h50 (Marion Belot, Lucas Prieux, Véra Rozanova, Jurate Trimakaité et Thaïs Trulio) est un collectif d artistes aux nationalités et influences différentes, qui se rejoignent sur l envie d une écriture théâtrale visuelle, marionnettique et sensible. Formés ensemble à l École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières (neuvième promotion), ils forment un groupe de travail éclectique et pluridisciplinaire, constitué en collectif en 2013 avec la volonté de prolonger leur recherche sur les nouveaux langages scéniques ainsi que sur les nouvelles dramaturgies d un théâtre d animation contemporain. Forts de leurs origines et de leur internationalité (France, Lituanie, Brésil, Russie), ils plaçent l échange et le partage au coeur de leur travail artistique et puisent leurs inspirations tant dans la tradition classique que dans les enjeux de la société contemporaine. Liés au monde qui les entoure et dans une dynamique de dialogue avec leurs publics, ils militent pour un théâtre populaire exigeant, poétique et percutant, pour tous les publics. Fiche technique détaillée et tarifs disponibles sur demande. Marion BELOT (+33) collectif23h50@gmail.com Crédit photographie : Christophe Loiseau

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Après une pratique du théâtre amateur avec Karim Daci et Karine Warlop, il se professionnalise en 2002 et joue dans Le Rose et le Noir (Serge Bagdassarian et Cyril Vialon). En 2005, avec la Cie La Cuillère,