FICHE TECHNIQUE DE PRODUCTION INTENSIVE DE LA POMME DE TERRE
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- Jérôme Lemelin
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1 RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL Un Peuple - Un But - Une Foi Ministère de l Agriculture et de l Équipement rural Agence Canadienne de Développement International PROGRAMME D AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES NIAYES (PADEN) FICHE TECHNIQUE DE PRODUCTION INTENSIVE DE LA POMME DE TERRE Janvier 2014
2 2 TECHNIQUES DE CULTURE INTENSIVE DE LA POMME DE TERRE DANS LA ZONE DES NIAYES 1. Le choix du précédent cultural Plantes de la même famille (Solanacées) : aubergine, tomate, jaxatu, piment, etc.; Précédents culturaux défavorables : solanacée et toutes plantes à tubercule ou bulbes. Précédents favorables : amarante, arachide, choux, maïs, menthe, roselle, poireau, etc. 2. Conditions optimales de production Sol : Textures légères, riches en matières organiques (ph neutre) ; Le climat (période) : effet négatif des températures relevées sur la formation des tubercules (tubérisation) et leur grossissement, l optimum correspondant à la période fraîche au Sénégal (temps relativement frais). Les conditions de jours trop courts réduisent les rendements (tubérisation précoce), alors que les jours trop longs retardent de maturation de tubercules). 3. Choix variétal Plus de 20 variétés conseillées par l ISRA, 3 périodes de cultures possibles: Culture hâtive (octobre-novembre), Culture de pleine saison (novembre-février) et Culture tardive (mars-avril) Principales variétés cultivées toutes saisons confondues : Sahel, Claustar, O sirène, Alpha, etc. 4. Plants, mise en place et densité Préparation des plants : Il s agit principalement de la pré-germination des tubercules à planter entiers ou encas de découpage, des fragments de tubercules portant au moins un œil viable. Objectifs de la pré-germination : Levée rapide, période de sensibilité au rhizoctone raccourcie; Tubérisation plus précoce pendant des jours courts ; Avancer la maturité pour les variétés tardives pour simplifier la récolte.
3 3 Procédé de la pré-germination : Tubercules ou fragments exposés dans une enceinte aérée en une seule couche et en conditions de température basse et de lumière diffuse pour favoriser le développement de germes courts et trapus. En cas de germination d un seul germe (dominance apicale),le couper pour obtenir une germination multiple (plusieurs germes). Toutefois, il importe d éviter (température élevée) le développement d un nombre trop élevé de germes qui donneront des tubercules de petit calibre préjudiciable à la qualité. Le découpage des tubercules : Il est pratiqué dans toute la zone des Niayes soit dans une enceinte, soit à travers une pépinière où l on plante les fragments. Il permet certes une économie de semences d au moins 35% et une germination plus facile. Par contre, il n est conseillé que pour des plants sains et d un calibre minimum de 50 mm. Par ailleurs, il importe de désinfecter les outils de découpage et pour obtenir un rendement correct, il est nécessaire d augmenter sensiblement la densité de plantes. Planche 1 : Tubercules avec un seul germe ou plusieurs germes fileux et des tubercules bien pré-germés (plusieurs germes courts et trapus) Plantation et densité Pour toutes saisons : plantation à plat ou en sillon peu profond après pré-germination. Calibre recommandé : mm (plants non découpés) La densité nette et la dose de semences sont estimées dans le tableau 1 suivant selon que les tubercules sont découpés ou non (culture intensive).
4 4 Tableau 2 : Densités et doses de semences à l ha Tubercules entiers Tubercules découpés Densités conseillées (tubercules entiers de 30 g, calibre 28-35) = plantes/ha 1 Besoins (Q) en semences basés sur le poids du tubercule planté entier (30 g) et la densité nette. Q = x 0,030/1= kg/ha 1 Avec des tubercules coupés en 2 fragments (50 g par tubercule, calibre 35/45): Densité conseillée = plantes/ha Besoins (Q) en semences basés sur le poids d un 1/2 tubercule planté (50 g/2) et la densité nette. Q = x 0,050/2 = 1667 kg/ha. Avec 3 fragments, Q = x 0,050/3 = 1111 kg/ha 2 5. Irrigation et fertilisation L irrigation peut être de surface (lance, seaux, arrosoirs, etc) au goutte à goutte ou par aspersion. En cas de goutte à goutte, l irrigation fertilisante ou fertigation est possible. Irrigation : Besoins calculés avec la méthode de l évaporation (Ebac) Besoins intrinsèques (consommation) liés au climat et à la plante : 42mm/j. Besoins en termes d apport : ils sont liés à plusieurs facteurs (sol, climat, systèmes d irrigation) (cf. tableau 2). Tableau 2 : quantités d eau nécessaire pour l irrigation suivant les systèmes d irrigation Système d irrigation 1 er mois) (mm/jour) 2 e mois) (mm/jour) 3 e mois) (mm/jour) Irrigation surface Aspersion Goutte à goutte Réduire les apports quand 50 % des tiges sont couchées ; arrêter l irrigation quand les 2/3 de la végétation se fanent. En irrigation de surface au seau ou à l arrosoir, la figure ci-après illustre la gestion de l eau. 1 Densité et dose de semences calculées d après la formule de Seck (2009). 2 Le découpage en 2 et 3 fragments avec des tubercules plus gros, permet d économiser 17 et 45 % du coût des semences. Avec le second cas (3 morceaux ou plus), l augmentation de la densité réduirait cette économie.
5 5 1 m 1.8 m Ces quantités sont basées sur la dose moyenne par m 2. Fumure 1 st mois 2 e mois 3 e mois Eviter la déficience en macroéléments (NPK), de magnésium, de soufre et d oligo-éléments. Bilan global : non compris le fumier (15 à 20T/ha) ; Plan de fumure : Fond : 15-20T de fumier/ha, 350 kg de /ha Entretien 200 kg de deux fois lors des buttages (3 et 5 semaines après plantation). En cas de fertigation, les engrais solubles spécifiques ( et , etc.) ou composés à partir d engrais simple ou binaire, peuvent être appliqués 3-4 semaines après plantation (engrais de croissance) et au moment de la tubérisation et du remplissage des tubercules (engrais de grossissement). En cas d application directe de (irrigation de surface ou par aspersion), le schéma suivant illustre les modalités pratiques de fumure et d entretien. Fond Entretien 2 boîtes d allumettes ou 40 g par m 2 en fond et 1 boite au moment du premier buttage (3-4 semaines) et une autre 2-3 semaines plus tard (second buttage s il y a lieu). 6. Operations d entretien Assurer des sarclages manuels et des binages (si possible, les associer à l application de la fumure d entretien). Butter légèrement en deux fois les plantes après le sarclage et juste avant l application de la fumure de couverture pour un bon rendement.
6 6 7. Protection Nuisibles Dégâts et symptômes Lutte intégrée Acariens Chenilles/teigne Courtillière (Grillotalpa africana) Nématode (Meloidigyne spp) Alternariose (Alternaria solani) Pourriture du collet (Rhizoctonia solani) Araignées invisibles à l œil nu, face inférieure des feuilles (déformation teinte bronzé des feuilles, affaiblissements) Détruisent les feuilles ; la teigne attaque les feuilles puis les tubercules (galeries) en fin de culture et lors de la conservation Orthoptère du sol qui troue les tubercules et sectionne les feuilles et tiges. Gale sur les tubercules. Taches concentriques sur feuilles nécroses, défoliation. Champignons de sol, pourriture sèche sur le collet après buttage. Lutte préventive et curative au Diméthoate, extraits d amande de neem, etc. Buttage progressif mais assez profond. Bt (biobit), Deltaméthrine (Décis), Spinosade, tri des tubercules attaqués, etc. Piégeage avant plantation ; au besoin une autre application en cours de culture Rotation culturale, culture de l arachide comme précédent Traitement préventif et curatif au mancozèbe, (à partir de 15j après plantation) Buttage progressif ; éviter excès d humidité ; rotation culturale Attaque d acariens Chenille sur feuilles Courtilière Nématodes à galles De gauche a droite : adulte, chenille et dégâts de la teigne sur tubercules de pomme de terre Alternariose Rhizoctonia Planche 2 : Aspect des symptômes des principaux nuisibles de la pomme de terre.
7 7 8. Cycles et rendements Cycle cultural total : 90 jours + 10 jours de ressuyage. Trier les tubercules en séparant les écarts, en 3 catégories suivant la norme NS (grenaille, tubercules moyens et de calibre supérieur). Rendements et qualité: 20 à plus de 40 T/ha suivant les conditions de culture et les systèmes culturaux. La pomme de terre est cultivée avec plusieurs variétés de peau claire, parfois rouge ou d une autre couleur (Voir caractéristiques minimales ciaprès) Gros tubercules à peau bien formée sans taches verte ni blessures ni germes développés 2. Tubercules avec un aspect externe acceptable mais avec un calibre inférieur (moyen) ; 3. C est le reste des tubercules récoltés après séparation des écarts (pourritures, tubercules germés, etc.) 2 3 Planche 3 : Aspect des tubercules selon les catégories
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