FFT 2016 : en avant toute! Les clubs lauréats. Bureau fédéral. Opération le tennis, c est facile

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1 Le magazine officiel de la FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS Bureau fédéral FFT 2016 : en avant toute! Le 2 mars, le comité directeur a élu à l unanimité le nouveau bureau fédéral, proposé par le président de la FFT Jean Gachassin. L exécutif fédéral compte huit nouveaux visages. TENNIS INFO n 450 n AVRIL 2013 n prix : 2 e Opération le tennis, c est facile Les clubs lauréats

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3 au sommaire Institutionnel 4 Entretien avec Jean Gachassin Une équipe où chacun devra s impliquer 6 Le nouveau comité directeur de la FFT 8 Exécutif fédéral Un bureau remanié 10 Modernisation du stade Roland-Garros Jean Gachassin : Je reste serein Équipe de France 12 Fed Cup : match de barrage Retour à Besançon Sur le circuit 14 Entretien Julien Benneteau Je rêve d accrocher ma médaille sur la Coupe Davis 18 ATP Open Challengers, Futures 22 ITF féminins 24 Jeunes Compétition 26 Beach Tennis - Classement 2013 Les Antilles dans la danse 28 TMC féminins Wasselonne, la formule gagnante DTN 30 Plateforme suivi des joueurs A la loupe Animation et développement 32 Opération Le tennis, c est facile 34 Raquettes FFT FIGURE 36 Mathieu Lovighi Tennis en région 38 La ligue du mois : cap sur la Côte d Azur Open 48 Joël Abati éditorial par Jean Gachassin Président de la Fédération française de tennis Impulser une nouvelle dynamique Dans la foulée de son élection, le comité de direction a élu, sur ma proposition, le nouveau bureau fédéral de la FFT. J ai souhaité impulser une nouvelle dynamique à cette structure en adjoignant à des membres expérimentés huit nouveaux visages. Ma volonté a été comprise, mon initiative approuvée, à l unanimité. C est une marque de confiance que je tenais à saluer. Aujourd hui, nous sommes tous membres du comité de direction et du bureau fédéral en ordre de marche pour entamer la nouvelle mandature dans les meilleures conditions. Cette unité est primordiale si nous voulons surmonter les difficultés auxquelles nous serons inévitablement confrontés. Vous le savez, de nombreux projets essentiels et passionnants nous attendent. Ils exigeront une mobilisation totale de toutes les énergies, car de notre réussite dépend l avenir du tennis français. Parmi ces projets figure, bien sûr, la modernisation du stade Roland-Garros. Au lendemain de la décision du tribunal administratif de Paris demandant à la ville de Paris de résilier la convention qui concède à la FFT le site du stade Roland-Garros pour 99 ans, nous devons être vigilants et solidaires. Car ici et là, je perçois des inquiétudes elles sont légitimes et des interrogations. Quelle est la réponse de la FFT dans l immédiat? Nous allons tout simplement faire appel devant la cour administrative. Comme le fera de son côté la mairie de Paris. Et bien sûr continuer à avancer, à porter ce beau projet. Y a-t-il un plan B? Non! Nous irons au bout de notre idée, en nous battant pour une enceinte sportive d une extrême qualité architecturale, respectueuse de son environnement. En conclusion, je voudrais remercier tous ceux qui m ont adressé des messages de soutien sur ce dossier. Un dossier qui, aussi important soit-il, ne doit pas occulter les autres projets de la nouvelle mandature. Parmi eux, il en est un qui me tient à cœur : celui du soutien à nos clubs et à leurs dirigeants qui font un travail formidable au quotidien. Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 3

4 Institutionnel Entretien Jean Gachassin Une équipe où chacun devra s im À peine réélu, le président Jean Gachassin explique le mode de gouvernance qu il entend mettre en place à la FFT. Premiers échanges. À quoi avez-vous occupé le mois qui s est écoulé depuis votre réélection? Nous nous sommes mis au travail aussitôt, afin d appliquer le programme «FFT Être sport» sur lequel nous avons été élus. Dès le 2 mars, le bureau fédéral a été nommé. Nous sommes désormais, si je puis dire, en ordre de bataille pour entamer la nouvelle mandature dans les meilleures conditions. Au cours de l assemblée générale de février, vous avez insisté à plusieurs reprises sur le fait que cette seconde mandature sera plus compliquée que la première. Pourquoi? D abord, il y a une réalité globale : le contexte économique n est pas des plus favorables. Ensuite, la FFT est engagée dans des chantiers complexes, dont celui de la modernisation du Stade Roland-Garros. Nous devons être tous derrière ce projet. Il en va de la pérennité de notre tournoi et de notre sport. C est un projet national d utilité publique. Pour décrire la FFT, vous avez souvent parlé d entreprise associative Nous devons moderniser et optimiser notre modèle économique, être moins dépendants de Roland-Garros, améliorer l équilibre entre les recettes purement fédérales et les recettes événementielles. Pour résumer, il nous faut trouver d autres ressources et, parallèlement, diminuer nos charges et innover dans notre gouvernance à tous les niveaux. 4 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

5 Le comité de direction FFT. Absents sur la photo : Nicolas Escudé, Camille Pin et Gilbert Naturale pliquer Comment entendez-vous travailler, gouverner? Je veux faire de notre comité de direction un espace de débats, d échanges et non une simple chambre d enregistrement, comme j ai pu l entendre. Je veux un comité soudé dans les bons comme dans les mauvais moments. Tous les membres seront impliqués pour faire avancer notre sport. On a un comité expérimenté, 26 des 33 présidents de ligue sont ou ont été membres du Bureau fédéral. Sincèrement, je pense que notre comité a tous les atouts pour diriger notre Fédération de la meilleure manière. Concrètement, en son sein, je veux une parole libérée. Mais une fois les décisions entérinées, je souhaite que l on s y tienne, que l on soit solidaire. Pour que chacun s exprime et s implique, nous allons mettre en place des groupes de travail et de réflexion au sein du comité de direction pour analyser les dossiers et réfléchir, ensemble, aux orientations. Sur certains dossiers, comme l impact de la réforme des rythmes scolaires dans les écoles de tennis, il y a urgence. Un mot sur le nouveau bureau fédéral Ma volonté a été d apporter du sang neuf tout en conservant des membres expérimentés, aux compétences indiscutables. J ai souhaité le renouveler, ce qui ne veut pas dire que les personnes remplacées ont démérité. J ai simplement voulu changer, impulser une nouvelle dynamique. Huit personnes ont fait leur entrée en son sein. Les membres et délégués du bureau fédéral vont recevoir leur lettre de mission. Ils auront une responsabilité, s appuieront sur les services du siège et rapporteront devant le comité directeur. Si vous deviez classer les priorités de votre programme, quelle hiérarchisation adopteriez-vous? La modernisation de notre stade demeure la priorité absolue. Viennent ensuite à égalité le renouveau de notre politique sportive (la DTN, le tennis féminin) et le soutien à nos clubs et nos dirigeants bénévoles, notamment. n Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 5

6 Institutionnel Le nouveau comité La liste FFT 2016-Etre sport, présentée par Jean Gachassin, a été élue dans sa totalité (45 sièges) en obtenant 85 % des suffrages. Mettez un visage sur chacun des membres du nouveau comité directeur. Didier Coffre de Seine-Saint-Denis Alain Fischer de Provence Stéphanie Cohen-Aloro Ancienne 61 e mondiale Christian Forbin de Guadeloupe Jean Gachassin Président de la FFT Jean-Pierre Dartevelle de Franche-Comté Patricia Froissart Présidente de la ligue du Val-d Oise Dominique Agis-Garcin des Hauts-de-Seine André de Saint-Martin de Picardie Catherine Gallot Présidente du comité de Loire-Atlantique Florence Alix-Gravellier Ancienne n 3 mondiale Tennis en fauteuil Dominique Decoux Présidente du comité de Haute-Vienne Martine Gérard Présidente de la ligue de Guyenne Dominique Allibert de Normandie Pierre Doumayrou de Midi-Pyrénées Bernard Giudicelli-Ferrandini de Corse Alain Bossard du Centre Nicolas Escudé Ancien 17 e mondial Patrick Guérin des Pays-de-la-Loire Hughes Cavallin de Paris Olivia Fery-Gravereaux Ancienne n 20 française Marie-Hélène Guyon Présidente du comité du Doubs 6 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

7 directeur de la FFT Éliane Hébraud Présidente de la ligue de CBBL Daniel Hette de Seine-et-Marne François Jauffret du Val-de-Marne Éric Largeron du Languedoc-Roussillon Patrice Le Cojan de l Essonne Marie-Thérèse Lefèvre Présidente de la ligue de la Réunion Émilie Loit Ancienne 27 e mondiale Dominique Malcotti du Limousin Alain Moreau de Poitou-Charentes Roger Moreaux de Champagne Gilbert Naturale d Auvergne Lionel Ollinger de Lorraine Marie-Christine Peltre-Brochard Présidente de la ligue de Bretagne Camille Pin Ancienne 61 e mondiale Jean-Louis Pitzini de Côte-d Azur Stéphan Post de Dauphiné-Savoie Norbert Rampolla des Yvelines Guillaume Raoux Ancien 35 e mondial Jean-Marie Stanisière d Alsace Jean-Luc Ténédos Médecin, président de la ligue des Flandres Jacky Terreau de Bourgogne Corinne Tourne-Vanier Ancienne n 1 française Jean Wallach du Lyonnais Présidents de ligues non-membres du comité de direction : Sébastien Baldovini de Nouvelle-Calédonie Christian Pitta de Guyane Germain Soumbo de Martinique Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 7

8 Institutionnel Exécutif fédéral Un bureau remanié Samedi 2 mars au stade Roland-Garros, sur proposition du président de la FFT, Jean Gachassin, le nouveau bureau fédéral a été élu par le comité directeur. Aux côtés de Dominique Malcotti et Bernard Giudicelli, respectivement trésorier général et secrétaire général de la FFT plébiscités par le comité directeur dans la foulée de l élection du président le bureau fédéral a été renouvelé à plus de 40 %, avec l arrivée de 8 nouvelles têtes sur les 19 que compte cet exécutif. Parmi elles, Pierre Doumayrou, président de la ligue de Midi-Pyrénées, qui se félicite de faire partie de ce cénacle : «Je suis très content d avoir été choisi. Je considère qu il s agit d un encouragement à continuer à travailler pour la Fédération, à m investir à un autre niveau, plutôt que d une récompense. Après avoir eu des responsabilités au niveau du club, du comité et de la ligue, maintenant je vais voir de plus près ce qu il se passe en haut de la pyramide.» Pour sa part, Florence Gravellier vit cette élection comme «une fierté de participer à l administration de la Fédération, mais aussi une grosse responsabilité». De son côté, Patricia Froissart, présidente de la ligue du Val d Oise, parle de «l aboutissement d un parcours de dirigeant entamé dans un club il y a plus de dix ans». Les nouveaux membres : Florence Alix-Gravellier, Stéphanie Cohen- Aloro, Pierre Doumayrou, Patricia Froissart, Eric Largeron, Marie-Thérèse Lefèvre, Hughes Cavallin, Jean Wallach. 8 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

9 Le nouveau bureau fédéral de la FFT Jean Gachassin Président de la FFT Jean-Pierre Dartevelle Vice-président délégué en charge de la DTN et des compétitions nationales et internationales Bernard Giudicelli-Ferrandini Secrétaire général Dominique Malcotti Trésorier général Dominique Allibert Vice-président, en charge de l équipement et de l ADT Patricia Froissart Secrétaire générale adjointe en charge des collectivités locales Hughes Cavallin Vice-président en charge du nouveau modèle économique fédéral Stéphanie Cohen-Aloro Membre en charge du tennis professionnel Pierre Doumayrou Vice-président en charge des rassemblements fédéraux Marie-Thérèse Lefèvre Membre en charge du tennis en Outre-Mer Martine Gérard Vice-présidente en charge du tennis féminin Éric Largeron Vice-président en charge du tennis scolaire et universitaire Dominique Agis-Garcin Délégué au marketing fédéral Alain Bossard Délégué au tennis entreprise Alain Bossard, Pierre Darmon (photo), François Jauffret. Jean-Louis Pitzini Vice-président en charge du plan de développement Jean Wallach Délégué général à la formation Françoise Dürr Jean-Luc Ténédos Vice-président en charge du pôle sociétal François Jauffret Conseiller du président Alexandra Fusai Florence Alix-Gravellier Trésorière générale adjointe, en charge de la gestion des ressources humaines Nathalie Tauziat Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 9

10 Modernisation du Stade Roland-Garros Entretien Jean Gachassin : Je reste serein Le 1 er mars, le tribunal administratif, saisi par des associations hostiles au projet de modernisation du stade Roland-Garros, a demandé à la Mairie de Paris de résilier la convention concédant à la FFT le terrain pour 99 ans. Le président réagit à cette décision. Comment le tribunal a-t-il motivé sa décision? En gros, deux motifs sont retenus. D une part, un «défaut d information du Conseil de Paris» : le rapport de synthèse présenté au Conseil de Paris en juillet 2011, au moment des délibérations pour nous accorder cette concession, ne mentionnait pas que le sol sur lequel nous envisageons de construire le nouveau court, dans le Jardin des Serres d Auteuil, est inscrit à l inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. D autre part, un montant insuffisant de la redevance due à la Ville de Paris, au regard notamment, de la durée de la concession. Est-ce l arrêt de mort du projet? Pas du tout! D abord, contestant les motifs d annulation, nous allons faire appel de cette décision devant la cour administrative d appel comme le fera également la mairie de Paris. Nous étions tous conscients, en février 2011, lors du choix de notre assemblée générale, que la route serait longue et semée d embûches, mais que nous avions les moyens d y faire face. J en reste convaincu. C est un épisode judiciaire comme en ont connu d autres grands projets à Paris, qui sont aujourd hui réalisés. Je ne suis pas inquiet, et je tiens à redire à tous les dirigeants du tennis français toute ma détermination et celle de tous les élus qui m entourent. Ce projet est très beau. Il vise bien sûr à satisfaire les besoins et l intérêt supérieur du tournoi, mais il est aussi en totale adéquation avec le site prestigieux qui est le nôtre, dont il est pleinement respectueux. Le court et les serres qui seront construits dans le Jardin des Serres d Auteuil contribueront à l embellissement du quartier. Des erreurs ont-elles été commises dans la conduite du projet? Non, la démarche de la Fédération, depuis l origine du projet, est vertueuse et respectueuse des lois de notre pays. Nous avons respecté toutes les procédures nécessaires, et déjà franchi avec succès de nombreuses étapes administratives et légales, emportant les avis favorables de plusieurs commissions : Commission départementale des sites, Commission supérieure des sites, Commission nationale du débat public. Des opposants ont présenté un projet alternatif : que faut-il en penser? Est-ce une alternative crédible? Ce prétendu contre-projet, dont nos opposants font la promotion, n a pas de sens : inabordable financièrement contrairement à ce que leur estimation largement sous-évaluée laisse 10 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

11 supposer, extrêmement compliqué à mettre en œuvre techniquement, il ne répondrait pas aux besoins du tournoi. Le pire est qu il gommerait la séparation avec le Bois de Boulogne : en ce sens, c est un projet piège car tout le monde sait que c est un espace boisé classé in-tou-cha-ble! Non, je vous le dis, il n est pas crédible du tout. Qu allez-vous faire maintenant? Nous sommes en train de définir, avec le maire de Paris, plus que jamais mobilisé sur notre dossier comme en atteste la récente délivrance du permis de construire du futur Centre national d entraînement, Porte d Auteuil, les modalités précises de notre contre-attaque, qui nous permettra de continuer à avancer, à porter ce projet indispensable à la pérennité du succès de Roland-Garros. En cas d échec, disposez-vous d un plan B? Non, il n y a pas de plan B, pas d alternative. C est pourquoi nous devons impérativement réussir à mener à bien ce projet de modernisation. Face à une concurrence mondiale de plus en plus exacerbée et offensive, la pérennité du succès de ces Internationaux de France qui donnent à notre Fédération les moyens de sa politique et de son développement serait en effet mise en grand danger si le tournoi ne pouvait être disputé dans un cadre à la hauteur des attentes de la com- munauté internationale du tennis professionnel. Sans compter que Roland-Garros est, avec le Tour de France, le grand événement du patrimoine sportif français, qui contribue au rayonnement mondial de notre pays. Et à ce titre aussi, il est de notre devoir de le préserver. Dans quel état d esprit êtes-vous, après ce revers? Je reste serein, comme un joueur qui a perdu une manche mais sait qu il a tous les atouts pour gagner au 5 e set et pourquoi pas en 4, d ailleurs? Comment les dirigeants de clubs pourraient-ils vous soutenir? Ils me soutiennent déjà beaucoup et je les en remercie à chaque fois. Je sais que je suis dans le vrai parce que la France du tennis me soutient. Dans tous mes déplacements, et Dieu sait si j en ai fait pendant quatre ans, j entends souvent «Tenez bon, président, Roland-Garros c est Paris, il faut réussir ce projet, nous comptons sur vous!». Pour l instant, il faut qu ils disent et répètent à leurs élus nationaux l enjeu que représente ce projet pour l avenir du tennis français. Mais qu ils se tiennent prêts à davantage car, s il le faut, je demanderai à notre million de licenciés et à nos dizaines de milliers de dirigeants bénévoles de se mobiliser, pour montrer la force et la solidarité du tennis français pour soutenir ce projet. n Témoignages Tenez bon, président! Adressés au président Gachassin, les témoignages de soutien des clubs au projet MSRG ne manquent pas. Extraits. Un événement crucial «Je suis en charge d un petit club de tennis à Montendre en Charente- Maritime, qui compte une soixantaine de licenciés. Nous avons eu la chance d amener ces derniers à la journée caritative de Roland-Garros l année dernière. Nos enfants sont revenus les yeux brillants et des images plein la tête. Je peux témoigner de l importance cruciale de cet événement [Roland-Garros] pour nos jeunes Tsonga en herbe. Alors, dites-nous ce que nous pouvons faire, à notre niveau, pour vous aider.» F. Botella, président du Tennis Club Montendrais Vous avez tout mon soutien «Je suis convaincu que votre engagement et votre passion vous aideront à franchir les étapes qui vous permettront de mener à bien ce projet [La modernisation du stade Roland-Garros]. Je vous transmets, ainsi qu à votre équipe, tout mon soutien pour le travail qu il vous reste à accomplir.» D. Rollin, président de l US Crest Tennis (Drôme) Battons-nous! «Merci pour les compléments d information que vous avez fournis à ce que j ai pu découvrir avec stupéfaction dans la presse. Ce projet est capital pour notre discipline! Je suis simple président d un petit club de 130 licenciés, membre du comité départemental du Cantal, et je ne cesse d expliquer que nous sommes la seule fédération qui redistribue des financements jusqu au bas de la pyramide, dans les plus petites structures, grâce à cet événement incontournable. Plus de Roland- Garros, plus de tennis français! C est ce que j ai dit le week-end dernier, en présence du président Martial Mijoule, lors de la remise des prix de notre tournoi d hiver. Nous avons besoin de Roland-Garros, donc de la réalisation de ce projet : battons-nous! Vous pouvez compter sur notre appui, nous savons pouvoir compter sur votre détermination, nous allons gagner! Soyez assuré de ma grande reconnaissance pour votre engagement.» J.-F. Rodier, président du Jussac Tennis Club Tout peut cohabiter dans la beauté et le respect «Vous pouvez compter sur nous pour lutter à vos côtés. Je suis moimême très attentive au respect de l environnement et du patrimoine de notre pays et le projet que vous avez soutenu n altère en rien ces priorités, bien au contraire. Ce projet permet de montrer que tout peut cohabiter dans la beauté et le respect. Il suffit de savoir garder une âme d enfant... Merci pour tout ce que vous faites pour notre sport.» G. Chrétien, Reuilly Nation Sports (Paris) Tenez bon, président! «Bravo pour votre démarche. Vous avez connu les rencontres en deux mi-temps, mais aussi les matchs en 5 sets! Par conséquent : tenez bon, président, Roland-Garros c est Paris, il faut réussir ce projet, nous comptons sur vous!» D. Grelin, président de club en Isère. Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 11

12 Équipe de France FED CUP Match de barrage Retour à Besançon L équipe de France joue gros à Besançon, face au Kazakhstan. En cas de défaite, les Bleues quitteraient le groupe mondial II. Mais comme en 2012, elles espèrent que la cité doubienne leur portera chance. Les 20 et 21 avril prochains à Besançon, la France affronte le Kazakhstan dans le cadre des barrages du groupe mondial II de la Fed Cup. Les Bleues se retrouvent donc au même point que l année dernière à la même époque. En 2012, l équipe avait remporté son barrage face à la Slovénie (5-0) après quelques frayeurs. Les troupes d Amélie Mauresmo retournent en Franche-Comté avec l espoir de faire aussi bien. Voici en quelques mots, les éléments clés de la rencontre. Le Kazakhstan, un adversaire dangereux Le Kazakhstan est sans doute moins mystérieux qu il n en a l air. Composé de sportives russes pour la plupart, le collectif kazakh rassemble des joueuses à ne pas négliger. Yaroslava Shvedova (34 e mondiale), la Moscovite devenue leader de l équipe, est secondée par Ksenia Pervak (21 ans et 93 e ) et Galina Voskoboeva (28 ans, 105 e ). Yulia Putintseva, 94 e à 18 ans, dispose bien d un passeport kazakh mais n a encore jamais participé à la Fed Cup. Répondra-t-elle favorablement à une sélection? Enfin, née bulgare, Sesil Karatantcheva (120 e ) participe aussi à l aventure kazakhe. Marion Bartoli en leader Après avoir fait long feu à Limoges en raison d une grippe, le grand retour de Marion Bartoli en équipe de France se fera sans doute en Franche-Comté. Marion doit pouvoir retrouver les courts sous les couleurs bleues, 9 ans après sa seule et unique sélection à Moscou, en finale. Si tout va bien, Bartoli, très en confiance au sein du groupe, doit pouvoir jouer son rôle de n 1 sur une surface rapide (la résine sur bois) idéale pour ses qualités de puncheuse. Un groupe est né Si Marion Bartoli s impose naturellement en leader, Amélie Mauresmo dispose d une variété de solutions. Alizé Cornet est sur une bonne lancée et figure comme solide membre du top 40 mondial. Virginie Razzano a quelques références à faire valoir, avec ses 14 victoires pour 21 matchs de Fed Cup (9/3 en simple). Pauline Parmentier, qui fut l héroïne de Besançon l année passée, a une solide expérience. Enfin, Kristina Mladenovic, en pleine ascension au classement (51 e ), a impressionné à Limoges, manquant de peu de dérober un point à Julia Görges. Sur dur, sa force de frappe pourrait faire des dégâts. Une perspective à long terme Victoire et défaite ne pèseront bien sûr pas du même poids au moment des comptes. Mais si le maintien est naturellement l objectif poursuivi, une défaite n aurait rien de catastrophique. Certes la France aurait alors à entamer une périlleuse opération remontée dans une zone Europe dangereuse comme le triangle des Bermudes, mais nul doute que ce challenge ne démoraliserait pas trop les Bleues. Car depuis la prise de commandes d Amélie Mauresmo, elles sont sur une perspective à long terme. Depuis fin 2012, l ex numéro 1 mondiale et son équipe conseillent les joueuses et les guident vers l exigence du haut niveau. Les rassemblements de l équipe de France sont autant de temps forts pour marteler ce discours. Petit à petit, les filles du groupe France doivent s inspirer du discours d Amélie pour améliorer leur performance individuelle et, par voie de conséquence, la performance collective. Cela ne peut se faire en quelques semaines, et le discours commence à porter, l esprit d équipe se crée. Mais l indispensable travail prend du temps. Tout simplement. Thibaut Fraix-Burnet 12 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

13 Rétro 2012 Un air de déjà-vu En avril 2012, l équipe de France de Fed Cup a sauvé sa place dans le groupe mondial II en battant la Slovénie à Besançon 5-0, non sans quelques frayeurs. Si certaines joueuses de l équipe de France sont superstitieuses, l idée de rejouer au Palais des sports de Besançon devrait apaiser leurs angoisses. C est en effet ici que, l an dernier, la France était sortie victorieuse d un match de barrage pas gagné d avance face aux joueuses slovènes (5-0). Le forfait mystérieux et imprévu au dernier moment de Polona Hercog, alors 37 e au classement mondial, n avait paradoxalement pas simplifié la tâche des Françaises. Ultrafavorites face à Petra Rampre (153 e ) et Nastja Kolar (273 e ), les Bleues du capitaine Nicolas Escudé, qui vivait là sa dernière rencontre, avaient eu toutes les peines du monde à s imposer. Hormis le succès de Parmentier sur Kolar (6/2, 6/3), Virginie Razzano et Pauline Parmentier avaient peiné face à Petra Rampre, admirable d intelligence et de combativité. La Slovène avait mené un set et un break face à Razzano et avait eu deux balles de match face à Parmentier. Au final, les Françaises avaient gagné de justesse en trois sets (2/6, 6/4, 6/4) pour l une et (6/4, 3/6, 8/6) pour la seconde. Stéphanie Foretz-Gacon en simple et en double avec Kristina Mladenovic avait apporté les quatrième et cinquième points bleus d un week-end idéal. Entretien Un grand plaisir de Franche-Comté, Jean-Pierre Dartevelle affiche sa joie d accueillir de nouveau l équipe de France de Fed Cup sur ses terres. Comment se fait-il que les Bleues retournent à Besançon? C est un grand plaisir, un honneur, d accueillir l équipe de France de Fed Cup. L année dernière, dans des conditions pas faciles à cause des élections présidentielles, la ville avait pris le risque d organiser la rencontre entre la France et la Slovénie. Et comme cette année Besançon était de nouveau candidate, il nous a semblé normal de renvoyer l ascenseur. D autant que nous avions été très bien reçus. Le barrage de l an dernier était un bon souvenir, cela a sans doute joué aussi? Il est évident que le succès de l année dernière a pesé. Besançon a déjà accueilli deux fois la Coupe Davis [Contre la Hongrie en 1994 et le Danemark en 1996] et, donc, désormais deux fois la Fed Cup. Pour toute la ville et pour toute la région, c est un honneur. Tout le monde se met en quatre pour ça. La confiance règne également entre ville, région et ligue Nous entretenons en effet une excellente relation avec les collectivités locales. Tout a commencé avec les rencontres de Coupe Davis organisées dans les années 90, lorsque nous avons appris à nous apprécier. Ce lien a été entretenu pendant longtemps avec l organisation du Challenger de Besançon. On se connaît bien désormais, on sait travailler main dans la main, surtout dans le cadre du cahier des charges exigeant d une rencontre internationale. Je souhaite vraiment à tous mes collègues, présidents de ligue, d avoir cette relation de confiance. Un dernier mot sur l aspect sportif. La rencontre ne s annonce pas facile Ce sera encore une fois un match couperet. Il faut se souvenir que l année dernière, nous étions passés près de perdre un ou deux simples. Face au Kazakhstan, nous serons plus dans la peau du favori, mais ce ne sera pas facile à assumer. Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 13

14 Sur le circuit Julien Benneteau Je rêve d accrocher ma médaille sur la Coupe Davis À 31 ans, Julien Benneteau est l une des figures du tennis masculin français. Médaillé de bronze aux jeux Olympiques de Londres, huit fois finaliste sur le circuit ATP, Bennet est aujourd hui un joueur qui a atteint sa pleine maturité. Il évoque dans cet entretien ses souvenirs londoniens, ses rêves de victoire en Coupe Davis, son avenir Julien, où est votre médaille de bronze? (Sourire) Elle est chez moi, bien au chaud. Je ne sais pas pourquoi, mais je l avais emmenée en Australie. Je la laisse à la maison, désormais. C est sans doute le trophée dont vous êtes le plus fier Évidemment Une médaille olympique, c est quelque chose d immense, qui restera pour toujours. C est incroyable de se dire qu on figure désormais sur les tablettes du sport français. Quels sont les souvenirs les plus forts qui vous reviennent à l esprit à l évocation des Jeux? Il y en a tellement. La cérémonie d ouverture, c était énorme, défiler dans le stade avec les autres athlètes, avec cette ambiance Et puis il y a eu nos quelques jours passés au village olympique. Et notre vie au quotidien, dans les maisons près de Wimbledon. Entre nous, joueurs, mais aussi avec le staff de la fédération, qui comprenait une douzaine de personnes, on a passé des soirées inoubliables. Nous dînions en suivant les exploits des autres Français, ça criait de partout. Pendant notre semaine à Londres, c était surtout les nageurs qui gagnaient des médailles. Le 4 X 100 m masculin, Yannick Agnel, Camille Muffat, Florent Manaudou, je crois que je n ai rien raté. Et chaque jour qui passait, on se disait que ce serait peut-être bientôt notre tour de monter sur le podium. Et puis il est arrivé ce podium, justement, et nous quatre [Gasquet, son partenaire, mais aussi Tsonga et Llodra, médaillés d argent] le drapeau sur nos épaules, nos médailles autour du cou! C était dingue. Le matin, avant d aller au stade, nous étions tous très tendus, très émus, très excités. C était un grand jour, on le savait. 14 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

15 Entretien Vous êtes allés chercher la médaille de bronze en battant les Espagnols Lopez et Ferrer. Ce jour-là, justement, vous avez beaucoup parlé à Richard, qui ne voulait pas «finir à la place du c.», selon son expression C est vrai, je lui ai beaucoup parlé. Cette médaille, on est allé la chercher ensemble. Lors des premiers tours, j étais gêné par une pubalgie et c est lui qui avait été le moteur de notre double. Lors de la petite finale, il s est libéré après un début difficile. Il savait combien c était important. Moi aussi Quelles ont été les retombées de cette médaille? Le regard que l on porte sur vous a-t-il changé? Il n y a pas eu de retombées en terme de sponsoring, et assez peu de retombées médiatiques. Mais ça change tout, pourtant. Quand on nous présente sur le court en France, le speaker précise que nous sommes médaillés olympiques, et les gens apprécient. C est une fierté personnelle. C est aussi important vis-à-vis du sport français, de montrer que nous, les joueurs de tennis, nous appartenons aussi à la grande famille olympique. Le tennis, dans son ensemble, a montré qu il avait plus que sa place aux Jeux. On avait croisé les nageurs au Club France le jour de nos médailles, mais en vitesse. J ai eu quelques messages de sportifs qui ne sont pas au programme des Jeux, comme le rugbyman Vincent Clerc ou le golfeur Thomas Levet. Des messages vraiment sympas, de félicitations, pas de jalousie. Ils se disent que peut-être, un jour, ce sera leur tour Comment avez-vous vécu l incroyable demi-finale entre Tsonga-Llodra et Lopez-Ferrer (Victoire des Français 18/16 au 3 e set)? S ils avaient perdu, on se serait affrontés pour le bronze. Personne n avait envie de ça. Richard et moi, nous avions déjà été battus par les frères Bryan et nous étions donc en petite finale. Nous étions comme des fous pendant le match de Mika et de Jo. Oui, ça aurait été dur de les jouer. Et puis, nous étions Son plus grand bonheur de joueur : avec Richard Gasquet, il décroche la médaille de bronze en double aux J.O. de Londres. sûrs d avoir deux médailles s ils passaient! Finalement, les Bryan étaient trop forts. Nous avons le bronze, eux l argent, mais honnêtement ces Ce qu on a vécu à Londres peut nous aider à être plus forts en Coupe Davis. médailles ont la même valeur. L or aurait été différent. Mais nous avons des médailles olympiques! Nous étions tous les quatre tellement heureux, pour nous mais aussi pour les autres! Ce succès collectif fait penser à la Coupe Davis : à ce jour, elle semble être le trophée majeur le plus accessible aux joueurs français Certainement. Je crois qu on s est tous rendu compte qu un succès partagé pouvait être fort. Je ne rêve que d une chose, c est d accrocher ma médaille de bronze sur le Saladier d argent, ou sur sa réplique à la maison Effectivement, ce qu on a vécu à Londres peut nous aider à être encore plus soudés, encore plus forts en Coupe Davis. Qu est-ce qui a manqué jusque-là à votre génération, qu on dit pourtant très forte? Des forfaits nous ont coûté cher. Il y a bien sûr celui de Jo [Tsonga] lors de la finale à Belgrade, en Ceux de Richard [Gasquet] et Gaël [Monfils] à Monte-Carlo l année dernière. Arnaud [Clément] est arrivé au poste de capitaine et a tout de suite clarifié les choses : chaque rencontre de Coupe Davis doit être une priorité pour tous. Et ce vécu des Jeux, cette étincelle, peut être un plus. Mais on sait qu il faudra gagner au moins une énorme rencontre pour y arriver [N.D.L.R. : cet entretien a été réalisé avant Argentine-France]. Qu apporte Arnaud de nouveau, de positif? Le fond de son discours est semblable à celui de Guy [Forget]. Mais le fait qu il soit de notre génération, qu il ait un passé de joueur très récent, l aide à mieux gérer un stress éventuel ou une Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 15

16 Sur le circuit Je ne suis pas frustré par toutes ces finales perdues. situation compliquée. Peut-être que certains vont se sentir un peu plus libéré. Dès la première rencontre, il a réussi à mettre en place son propre mode de fonctionnement, sans brusquer qui que ce soit. Même si Lionel [Roux] l aide beaucoup en ce domaine, on peut être amené à affronter des joueurs qu Arnaud a lui-même joués. Il peut nous aider à mieux analyser nos adversaires. Et il a toujours le feeling du joueur. La Coupe Davis, est-elle votre priorité absolue? Oui. Bien sûr, il y a aussi les tournois du Grand Chelem. En gagner un, c est un rêve. Gagner la Coupe Davis, c est du domaine du rêve mais c est palpable, on sait que c est du domaine du possible. C est mon objectif de fin de carrière. Et un titre ATP? Vous avez sans doute très envie de mettre fin à cette série de finales perdues Oui. Gagner un titre, ce serait bien. Mais je ne suis pas frustré. Je ne mets pas toutes les finales perdues au même niveau. La défaite à Sydney face à Nieminen en 2012 est la plus décevante. Là, je suis passé à côté. J ai perdu de peu à Kitzbühel en Pour les autres matchs, je suis tombé contre des joueurs très forts. Lors de la dernière en date, à Rotterdam contre Del Potro, j ai fait un bon match. Mais lui, il était Top 10, et moi 30 e mondial Honnêtement, ce n est pas un blocage. À Rotterdam, justement, vous avez battu Roger Federer, pour la seconde fois de votre carrière après le BNP Paribas Masters. Comment expliquez-vous votre réussite face à lui? Je n ai pas la prétention d être l antidote à Federer. J ai la sensation d avoir juste bien joué. C est vrai que j ai fait trois bons matchs face à lui. D ailleurs quand j ai perdu en cinq sets contre lui à Wimbledon, en 2012, c était sans doute mieux, en termes de niveau de jeu, qu à Bercy. Je ne sais pas, il est peut-être plus facile à manœuvrer que Djokovic ou Murray quand on l attaque Peut-être que mon style de jeu le gêne un peu, je ne sais pas. Aujourd hui, vous êtes 31 e mondial. On a l impression que vous êtes arrivé à maturité. Oui. À Rotterdam, j ai sans doute produit la semaine la plus accomplie de toute ma carrière. La saison 2012 et le début 2013 ont été bien remplis, j ai été constant dans mes performances. C est super de pouvoir constater que j ai progressé et que je progresse encore. Le travail avec Loïc Courteau porte ses fruits J ai eu la chance d avoir une très bonne formation avec la fédération. Ensuite, j ai bénéficié de la structure Lagardère. J ai pris Loïc comme coach à titre privé, car j ai estimé qu à mon âge, c était le moment de me prendre en main. C était un risque financier, car je n étais pas 30 e mondial à ce momentlà. Mais ça responsabilise. Je sais que la Fédé a remis la priorité sur la formation des jeunes, qu elle aide moins les joueurs âgés que par le passé, et je trouve ça logique. Peut-être qu il faut simplement laisser la porte ouverte, comme ça avait été le cas par le passé, par exemple quand Alain Solvès avait été détaché pour pouvoir entraîner Arnaud Di Pasquale, faire qu un entraîneur fédéral puisse travailler provisoirement avec un joueur quand leur relation est forte. Comme son partenaire Michaël Llodra, Julien rêve de conquérir la Coupe Davis avant la fin de sa carrière. Un champion gère lui-même sa petite entreprise. Avez-vous pensé à ce que va devenir la vôtre après le tennis? Pas vraiment, même si j ai 31 ans. J aimerais rester dans l univers du sport évidemment. Les médias m attirent. Il faudra que je fasse des formations. Je veux prendre mon temps. Je pense aussi pouvoir travailler avec la fédération. Coach à l année, je ne crois pas, je me vois mal voyager à nouveau semaine après semaine. Mais je voudrais transmettre mon amour du maillot équipe de France. J ai vécu mes premières grandes émotions d amoureux du sport lors de la finale de la Coupe Davis à Lyon, en J étais dans les tribunes. J ai gagné la Coupe Galéa et la Sunshine Cup en équipe de France. La Coupe Davis est aujourd hui une quête. J ai une idée des valeurs que je voudrais léguer. Pour finir, que pensez-vous du projet de modernisation du stade Roland-Garros? Il est indispensable. C est un magnifique projet dont on a besoin. Il est primordial qu il se fasse dans les meilleurs délais, avec l ensemble des souhaits émis par la fédération. Je pense au toit du court Philippe-Chatrier, à l extension du stade dans les Serres d Auteuil, mais aussi au nouveau Centre National d Entraînement. C est primordial pour la compétitivité du tennis français et du tournoi. Roland-Garros fait partie du patrimoine du sport français. Dans l imaginaire collectif, il est au niveau du Tour de France ou des 24 heures du Mans, y compris pour les gens qui ne suivent pas le tennis. Bon courage à ceux qui défendent ce projet. Il ne faut pas qu ils lâchent, comme nous sur le terrain! G. B. (Entretien réalisé le 21 février 2013) 16 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

17 *Sous réserve de beau temps. **Dès le 15 avril 2013.

18 Sur le circuit Marseille Tsonga, le sixième sens Pour conquérir le dixième titre de sa carrière, le second à l Open 13 (18 au 24 février), Jo-Wilfried Tsonga a sauvé un total de six balles de match, tout au long d un parcours tortueux. Son instinct de survie a fait la différence. Plus l Open 13 vieillit, plus le spectacle est grand. Pour célébrer ses 20 ans, le tournoi marseillais s était assuré un plateau exceptionnel, en rassemblant cinq joueurs du Top 10 (Berdych, Del Potro, Tsonga, Tipsarevic et Gasquet) et d autres joueurs français de premier plan (Simon, Paire, Benneteau, Llodra, Monfils ). Le directeur du tournoi, Jean-François Caujolle, avait fait les choses en grand. D aucuns parlaient déjà du plus gros tournoi ATP World Tour 250 de la saison Sauf qu en milieu de semaine, on a craint que le grand cru ne se transforme en légère piquette. Exit Paire, Gasquet et Monfils, dès le premier tour, le mardi. Défaite au 2 e tour d un Benneteau fatigué après sa finale à Rotterdam. Et exploit inachevé de Michaël Llodra face à Del Potro le jeudi soir le Parisien a eu une balle de match face au n 7 mondial, qui a frappé un ace imparable Alors, quand Jo-Wilfried Tsonga s est retrouvé mené 6 points à 4 dans le tiebreak du troisième set face à Bernard Tomic, le vendredi après-midi, il y avait de quoi être inquiet. Avouons-le, une finale sans Français, pour les 20 ans d un tournoi que le journal la Provence a baptisé vaisseau amiral du sport marseillais, ça aurait fait mauvais effet. C est alors que Tsonga a fait parler son sixième sens. L instinct du champion. Le n 1 français a finalement transformé cette 21 e édition en apothéose sportive. Cinq balles de match sauvées face à Tomic en quarts, puis encore une autre en finale face à Berdych : le scénario fut parfait. Jamais un Français n avait gagné deux fois l Open 13. Jamais un Français n avait gagné un tournoi ATP en écartant des balles de match dans deux matchs différents. Tsonga l a fait et le dixième titre de sa carrière restera, quoi qu il arrive, dans les mémoires. «Ça me permet d avoir quelques certitudes sur la façon dont je m entraîne, savourait Jo. J ai peut-être eu de la réus- 18 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013

19 Ci-contre : Jo-Wilfried Tsonga laisse éclater sa joie. En médaillon : Le capitaine de l équipe de France de Coupe Davis, Arnaud Clément, a remis les trophées. site, mais j ai eu le mérite de ne jamais lâcher. Ça concrétise le travail que je fais depuis quelques semaines. C était un tournoi très relevé et je suis très content de l avoir gagné. Il va falloir compter avec moi cette année» Le parcours de Tsonga ne fut donc pas de tout repos. Il témoigne de la densité du tableau. Il lui a fallu être costaud dès son entrée en lice, face à l ancien n 2 mondial, Nikolay Davydenko, un joueur qui lui avait posé des problèmes par le passé (victoire 7/6, 6/3). Et puis il y a eu le miracle face à Tomic. Le talentueux Australien de 20 ans s est procuré cinq balles de match dans le jeu décisif du troisième set, dont deux sur son propre service. Avant de s incliner 4/6, 6/3, 7/6 (10) dans une ambiance digne du stade Vélodrome. «Cinq, c est beaucoup, mais c est le tennis, commenta sobrement l élève de Roger Rasheed, absent à Marseille. Je suis content de m en être sorti mais ces choses arrivent souvent.» On rappellera qu en 2012, Jo avait manqué quatre balles de match face à Djokovic en quarts de finale à Roland-Garros Cette fois le bon karma était de son côté. En demi-finale, Jo a rapidement maîtrisé Gilles Simon, diminué par une contracture au fessier (6/2, 6/2). La veille, Gilou s était offert une jolie perf aux dépens de Del Potro, lui aussi affecté physiquement (6/4, 6/3). Et s il n a sauvé qu une seule balle de match en finale face à Berdych, d un ace dans le tie-break du deuxième set, Tsonga a davantage souffert que face à Tomic. Pendant deux sets, le n 6 mondial était vraiment supérieur au n 8. Nettement dominé, Jo a annulé trois balles de break contre lui dans le deuxième set, des balles qui ressemblaient à autant de balles de match pour finalement triompher 3/6, 7/6 (6), 6/4. C était sa première victoire face à un joueur classé parmi les sept premiers mondiaux depuis le Masters 2011 ATP 250 Demi-finaliste, Gilles Simon s est offert une nouvelle victoire de prestige aux dépens de Juan Martin Del Potro. Mais ne comptez pas sur Tsonga pour en faire des tonnes. «Ce n est pas un hold-up. Enfin si, peut-être Il était au-dessus de moi pendant la première partie du match, mais j ai été meilleur au troisième set. L an passé, en finale à Stockholm, c est moi qui avais le match en main face à lui et j avais perdu À chacun son tour. Si je vais fêter ça? Non, je suis devenu sage avec l âge» Davantage que le vingt, c est peut-être le treize qui lui a porté chance Guillaume Baraise Alain Fischer On doit énormément à l Open 13 Le président de la ligue de Provence revient sur les 20 ans du tournoi marseillais et se félicite de la santé et des retombées de l événement. En 1993, le premier Open 13 consacrait Marc Rosset. En 20 ans, le tournoi marseillais a vu défiler de nombreuses stars du tennis. Roger Federer y a remporté son premier titre, en Boris Becker a inscrit son nom au palmarès, tout comme les Français Guy Forget, Fabrice Santoro, Arnaud Clément, Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga. L Open 13, en pleine santé avec cette année la présence de cinq joueurs du Top 10 dans le tableau, fait partie du patrimoine du tennis français. Alain Fischer, le président de la ligue de Provence, apprécie. «Vingt ans, c est une immense aventure. Nous sommes là depuis le début. On a assisté à la montée en puissance du tournoi. Il n y a eu que du bonheur, avec en point d orgue, bien sûr, la victoire d Arnaud, chez lui, en La ligue a été de plus en plus associée au fil des ans. C est extraordinaire de bénéficier d une telle vitrine, d un tel tremplin, d un tel exemple.» Alain Fischer sait que la bonne santé du tennis provençal doit beaucoup à l Open 13. «On ne fait pas partie de l organisation. C est Jean-François Caujolle, le directeur du tournoi, et son équipe qui gèrent le tournoi, remarquablement d ailleurs. Mais nous sommes complètement associés à l événement. Nous avons certaines responsabilités, comme la gestion des ramasseurs de balles et des juges de lignes. Et nous avons un espace d accueil qui nous permet de recevoir les dirigeants, les enseignants, les licenciés. On peut mettre à l honneur tous les acteurs du tennis provençal et c est très important. Tout comme le fait de recevoir des partenaires et des acteurs économiques et politiques.» On voit donc que cet espace de relations publiques fédérales financé directement par la FFT offre à la ligue un espace promotionnel de premier choix, d autant qu avec cinq tournois internationaux (dont l ITF Féminin dollars de Marseille et le Challenger dollars de Saint- Rémy-de-Provence) et cinq tournois nationaux, la Provence confirme qu elle est une grande terre de tennis. «Quand les gens mettent en place un tournoi, que ce soit sur le circuit professionnel, sur le circuit CNGT ou pour le tennis fauteuil, ils s inspirent de l Open 13, constate Alain Fischer. Oui, on doit énormément à ce tournoi» Avril 2013 n TENNIS INFO n 450 n 19

20 Sur le circuit Challenger & Future Poitiers Le sacre de Jouan Romain Jouan a créé la surprise à l Open masculin 86, un Future doté de $ + H, en dominant David Guez (6/3, 6/0). Voilà le Bordelais relancé, après 6 mois délicats. Sur les courts du Stade Poitevin Tennis, Romain Jouan (photo), qui ne figurait pas parmi les 8 têtes de série, s est offert une semaine parfaite. «Avant de démarrer le tournoi, je sentais bien la balle, mais j ai aussi constaté que j avais un tableau compliqué, avec beaucoup de clients», explique l intéressé. Après un succès sur Alexandre Penaud, le Bordelais a sorti le Chinois Di Wu, n 2 du tableau (6/3, 5/7, 7/6) puis le Letton Andis Juska (n 8, 6/3, 6/4) et Nicolas Renavand (n 5), en demi-finale (7/6, 6/2). Soit 3 perfs consécutives pour Jouan. Paradoxalement, sa victoire en finale contre David Guez, tête de série n 3 (6/3, 6/0), aura été la plus facile à obtenir. «Ce début de tournoi délicat m a donné confiance. Et je pense que dans l attitude comme dans l envie, j étais de mieux en mieux. Contre Guez, que je n avais battu qu une fois en quatre rencontres, j ai dû sauver 2 balles de 4-2 au premier set, puis David s est déconcentré : un spectateur avait oublié de mettre son portable sur silencieux, ce qui l a énervé.» Romain Jouan a donc remporté son premier titre de l année, après une finale au Future de Bressuire fin janvier. Un nouveau départ après plusieurs mois délicats. «Je n ai pas bien joué, j ai été blessé et je suis descendu au classement. J espère revenir au plus vite autour de la 200 e place mondiale. Je sais que je ne vais pas gagner chaque semaine, mais j ai envie d en profiter», explique celui qui s entraîne à Bordeaux avec Laurent Gabail et porte en Interclubs les couleurs de la Villa Primrose. Côté organisation, selon le directeur du tournoi, Jean-Paul Orillard, «ce Future, qui a pour double vocation de permettre aux jeunes Français de marquer leurs premiers points ATP et aux plus aguerris de revenir de blessure, a Romain Jouan parfaitement rempli sa mission.» Et de poursuivre : «Avec en plus un record de spectateurs battu, grâce à la présence de Nicolas Mahut et au parcours de Maxime Quinqueneau [23 ans, e mondial], membre du Stade Poitevin Tennis, qui comme l année dernière s est transcendé pour atteindre les quarts de finale. Grâce au soutien de nos partenaires et des collectivités locales, nous parvenons à poursuivre le travail entrepris en Et nous préparons déjà la 25 e édition, qui s annonce spectaculaire.» B. B. LILLE Renavand y était presque Parmi les 17 Français en lice à l Open du Nord (4-10 mars), Nicolas Renavand a été le plus performant. Mais le titre de ce Future ( $) lui a échappé en finale, au profit du Serbe Ilija Bozoljac. Cette fois, Kenny De Schepper n a pas tenu son rang. Tête de série n 1 en 2012, il s était imposé sur les courts du TC Lillois Lille Métropole. De nouveau, le Bordelais était le mieux classé parmi les engagés de cette édition 2013 de l Open du Nord. Un joueur classé 102 e mondial dans un tableau de Future, ça a belle allure. Mais l histoire s est arrêtée dès le deuxième tour. Le Serbe Ilija Bozoljac, 363 e mondial (101 e en 2007), a sorti le favori du tournoi (3/6, 6/3, 6/4). Une surprise qui a duré jusqu au bout de la semaine, puisque le géant de Belgrade (1,93 m) a finalement remporté le tournoi, sous le nez des Français. Ils étaient en effet dix-sept dans le tableau final, mais le meilleur d entre eux, Nicolas Renavand, a buté sur la dernière marche. En finale, le Parisien s est incliné 6/4, 3/6, 6/3. Il s est consolé en gagnant le double, avec Jonathan Eysseric. Rebaptisé cette année Open du Nord après s être disputé pendant plus de 20 ans sous l appellation Open de Lille, le tournoi a l ambition de monter dans la catégorie Challenger dès l an prochain, grâce à son partenariat avec le Conseil Général, devenu sponsor titre. Dans le Palais des Sports de Saint-Sauveur, l ambiance était celle d un De g. à d. : M. Demessine, adjointe aux Sports de la Ville de Lille, N. Renavand, Patrick Kanner, président du Conseil Général du Nord et I. Bozoljac. grand événement, avec davantage d animations. Henri Magniant, le président du TCLLM, assure que cette édition 2013 «prépare l avenir. Nous aurons de nombreux joueurs du Top 100 dans les prochaines années». Quant au directeur du tournoi, Hughes Destombes, il a réaffirmé «la volonté de l équipe de bâtir un grand tournoi. Derrière le Conseil Général, nous avons bon espoir d avoir l appui fort d autres partenaires institutionnels et privés. Ce tournoi doit et va grandir, même s il nous faut rester prudents.» G. B. 20 n TENNIS INFO n 450 n Avril 2013