Géopolitique du coton Le coton africain dans la tourmente de la mondialisation

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1 Géopolitique du coton Le coton africain dans la tourmente de la mondialisation Texte de la conférence prononcée le 4 décembre 2007 à la Faculté des Affaires internationales de l Université du Havre dans le cadre du cycle de conférences «L Afrique en mouvement» organisé par : -l Université du Havre -le Centre régional de documentation pédagogique (CRDP) de Haute-Normandie -la Coordination pour l Afrique de demain (CADE) Introduction Le sujet que je vais aborder, faut-il le rappeler, a été brillamment traité voilà tout juste un an par Érik Orsenna, avec le talent de l homme de lettres qui est le sien et la compétence du conseiller d État qui lui est unanimement reconnue, dans un ouvrage intitulé Voyage aux pays du coton («pays» au pluriel). Petit précis de mondialisation, paru aux éditions Fayard en La saga cotonnière mondiale, passée mais surtout présente, y est évoquée à l aune de l impact qu a précisément, aujourd hui, sur elle ce qu il est convenu d appeler la mondialisation, à travers les exemples de six pays particulièrement concernés le Mali (en Afrique), les Etats-Unis, le Brésil, l Égypte, l Ouzbékistan et la Chine, mais aussi d un septième pays, la France, qui n a jamais été producteur de coton, mais qui n en a pas moins développé à partir du XIXème siècle une industrie textile florissante, que la concurrence chinoise contribue aujourd hui à réduire à la portion congrue. Mondialisation : le terme vient d être prononcé à deux reprises. Dans le cadre de ce phénomène, qui désigne (de façon très schématique) le développement auquel nous assistons aujourd hui et qui semble inéluctable de l interdépendance des activités humaines (et notamment des activités économiques) à l échelle mondiale et qui stipule qu aucun obstacle ne doit s opposer à l extension planétaire des échanges, la mise en concurrence entre pays producteurs d un même bien étant censée générer un cercle économique vertueux, qui ne peut avoir que des effets positifs et pour les populations qui le produisent et pour les populations qui le consomment. La Banque mondiale et le FMI en seront, à partir des années 1990 (après la chute de l empire soviétique et la fin du partage du monde entre deux grands blocs antagonistes), les promoteurs inconditionnels, à travers l affichage d un discours politique qui a toujours été résolument d obédience libérale. Les échanges liés à l économie cotonnière mondiale n ont malheureusement pas généré les effets vertueux que l on pouvait en espérer, notamment en ce qui concerne les pays les plus démunis de la planète, en l occurrence les pays africains. Mon exposé, que j ai sous-titré Le coton africain dans la tourmente de la mondialisation, comprendra trois parties. Dans une première partie, je ferai une présentation rapide de ce qu est actuellement le contexte international de l économie cotonnière et de ce qu en a été l évolution récente. Dans une deuxième partie, j évoquerai les distorsions qui sont aujourd hui celles du marché cotonnier international et qui expliquent pourquoi les pays en développement et notamment les pays africains n en retirent pas aujourd hui les effets vertueux attendus ; j évoquerai également à la fois les initiatives prises pour essayer d y remédier et pour promouvoir des formes alternatives de culture du coton. Dans une troisième

2 2 partie, je procéderai enfin à une étude de cas : celle, emblématique, du Burkina Faso, premier producteur de coton du continent africain pour les campagnes et , mais qui vient de perdre cette place pour la campagne Une précision d ordre terminologique avant d entrer dans le vif de mon sujet. Dans le présent exposé, il va être question tantôt de coton-graine, tantôt de coton-fibre. Je me permettrai de rappeler que les fruits du cotonnier (qui est lui-même un arbuste) revêtent la forme de capsules qui contiennent des graines entourées de filaments soyeux, les fibres. Le contenu d une capsule, qui ressemble à une petite boule blanche, est appelé coton-graine. C est ce coton-graine qui est récolté par le producteur et acheté par la société cotonnière. Ce cotongraine fait l objet d une opération dite d égrenage, qui se fait en usine et qui consiste à séparer la graine de la fibre et donc à obtenir le coton-fibre (la graine étant utilisée soit à des fins de trituration pour fabriquer de l huile de coton, soit en tant que semence pour la campagne de culture à venir). Le rendement à l égrenage, c est-à-dire le pourcentage de coton-fibre obtenu par rapport au coton-graine utilisé, est de l ordre de 40%. C est ce cotonfibre qui est mis sur le marché mondial. 1. Le contexte international et son évolution récente Si l on se réfère aux données statistiques (cf. site web agritrade.cta.org, auquel sont empruntés tous les chiffres qui suivent), l activité économique générée par la culture du coton à l échelle mondiale se porte plutôt bien : la production, la consommation et le commerce international de cette matière première agricole ne cessent d afficher des résultats en progression spectaculaire. Les pays africains producteurs de coton ont fortement participé à cette dynamique. Si le cours mondial n a pas été très porteur au cours des toutes dernières années, il n en a pas toujours été ainsi par le passé La production mondiale de coton -En 2007 (campagne ), la production mondiale s élève à 25,2 millions de tonnes de coton-fibre. Quelque 70 pays, répartis sur les 5 continents, contribuent à cette production : +Chine (1 er producteur du monde, avec 26,8% de la production), Inde et États-Unis produisent à eux seuls 62,4% de la production mondiale +Les 27 pays producteurs de coton de l ensemble dit ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), dont 25 africains, produisent 5,7% de la production mondiale +Les 10 pays africains de la zone «franc CFA» produisent 4,0% de la production mondiale ; le Burkina Faso, 1 er producteur du continent africain en et , 1,1% +2 pays de l UE, la Grèce et l Espagne, produisent 1,5% de la production mondiale +La Turquie est, quant à elle, le 7 ème producteur du monde, avec 0,827 million de tonnes (3,3% de la production mondiale) -L évolution récente de la production mondiale de coton-fibre a été spectaculaire : +par rapport à l année 2000, elle a augmenté de 30,4%,

3 3 +par rapport à l année 1980, elle a augmenté de 82,8%, soit une multiplication par 1,8 +par rapport à l année 1960, elle a augmenté de 157,2%, soit une multiplication par 2,6 ; +entre 1980 et 2007, le coefficient multiplicateur de la production a été de :.4,4 pour les 10 pays africains de la zone CFA,.3,7 pour l Inde,.3,2 pour le Pakistan,.2,6 pour les pays ACP,.2,5 pour la Chine,.2,2 pour le Brésil,.2,1 pour les 2 pays de l UE producteurs de coton (la Grèce et l Espagne),.1,7 pour les Etats-Unis 1.2. La consommation mondiale -En 2007, elle est de 27,4 millions de tonnes. Elle est supérieure à la production du fait de l existence de stocks. Elle est essentiellement le fait des principaux producteurs de textile des pays en développement. +Chine (1 er consommateur du monde, avec 42,8% des tonnages), Inde et Pakistan assurent à eux-seuls 68,5% de la consommation mondiale. Les Etats-Unis ne viennent qu en 5 ème position (avec 3,5%), après la Turquie (5,8%) +Les 27 pays ACP consomment moins du ¼ de leur production, soit 1,3% de la consommation mondiale +Les 10 pays africains de la zone CFA consomment environ 5% seulement de leur production, soit 0,2% de la consommation mondiale +Les 2 pays de l UE (Grèce et Espagne) assurent, quant à eux, 1,4% de la consommation mondiale -Par rapport à l année 2000 (19,8 millions de tonnes), la consommation a augmenté de 38,4%, par rapport à l année 1990 (18,7 millions de tonnes) de 46,5%. -Entre 1990 et 2007, le coefficient multiplicateur a été de : +2,9 pour la Turquie +2,7 pour la Chine +2,2 pour l Inde et le Pakistan. Au cours de la même période +les États-Unis ont réduit leur consommation de près de moitié (47,5%) +les 2 pays de l Union européenne (Grèce et Espagne) de plus des 2/3 (68,9%) +la Russie de près des ¾ (74,0%) 1.3. Les échanges internationaux -En 2007, ils s élèvent à 9,1 millions de tonnes de coton-fibre, soit 36,1% de la production mondiale.

4 4 -En ce qui concerne les importations, la Chine domine le marché, avec un flux s élevant à 3,7 millions de tonnes, soit 40,4% des tonnages de la catégorie. -En ce qui concerne les exportations, ce sont les États-Unis qui dominent le marché, avec un flux s élevant à 3,8 millions de tonnes, soit 42,1% des tonnages de la catégorie, et un coefficient multiplicateur entre 1990 et 2007 de 2,2. Ils sont suivis par l Ouzbékistan (11,2%) et les pays d Afrique de l Ouest et du Centre (9,9%), qui, ensemble, forment le 3 ème exportateur mondial et ont connu, entre 1990 et 2007, un coefficient multiplicateur de leurs exportations de coton de 2, Un cours mondial qui accuse de très fortes fluctuations et qui souffre aujourd hui gravement de la dépréciation du dollar -Il n existe pas, à proprement parler, de cours mondial du coton. Ce qu il est convenu de qualifier de «cours mondial» est constitué par un indice calculé quotidiennement par la société anglaise Cotton Outlook (Cotlook), basée à Liverpool, et qui correspond à une moyenne de prix établie selon des critères de qualité et d origine. Cet indice, qui traduit le prix de la livre de coton-fibre exprimé en cents américains, est de deux types : i) l indice A (pour la soie moyenne), traditionnellement calculé pour le coton à destination des pays de l Europe du Nord (NE) et calculé depuis 2004 pour le coton à destination de l Extrême Orient (FE), ii) l indice B (pour la soie courte). +l indice A «Far East» (FE) de Cotlook, qui prend en compte la moyenne des 5 cotations les plus basses de 19 origines de fibres de coton de soie moyenne (Middling 1-3/32 de pouce) ; les prix concernés s entendent CAF à l arrivée du bateau dans les ports d Extrême-Orient ; cet indice remplace depuis le 1 er août 2004 l indice A «North Europe» (NE), du fait de l importance de plus en plus grande prise par les pays asiatiques dans les importations de coton ; une valeur séparée de l indice A (NE) est néanmoins toujours calculée pour les importations à destination de l Europe du Nord ; +l indice B «North Europe» (NE) de Cotlook, qui prend en compte la moyenne des 3 cotations les plus basses de 9 origines de fibres de coton de soie courte (Coarse Count Cotton) et dont la destination est l Europe du Nord. -En fait, comme le souligne très justement Éric Orsenna, «les cours annoncés chaque jour à New-York et à Liverpool servent d indication, de cadre de référence. Mais qui connaît la réalité des contrats? Qui peut savoir à quel prix l Ouzbékistan vend son coton à la Chine?» (Orsenna, 2006). -Le cours mondial du coton est d une grande volatilité, c est-à-dire d une grande instabilité, d une grande variabilité. Entre janvier 1994 et août 2005, l indice A (NE-Europe du Nord) a ainsi connu des valeurs extrêmes allant de 37,2 cents US la livre (octobre 2001) à 110,5 cents US la livre (mars 1995). Le cours est fonction, bien sûr, de l offre et de la demande, mais il est influencé aussi par les politiques menées par les différents pays producteurs. Les subventions accordées par certains pays industrialisés à leurs producteurs de coton (cf. ciaprès), en stimulant notamment la production et en accroissant par conséquent l offre, tirent incontestablement le cours vers le bas

5 5 -Mais pour les pays producteurs, le prix réel perçu lors de la vente de leur coton dépend également de la parité qu entretient la monnaie de leur pays avec le dollar américain, la monnaie de référence de la cotation du coton sur le marché et du calcul de l indice Cotlook. Si cette parité n est pas fixe, comme c est le cas du franc CFA, en vigueur en Afrique dans la zone CFA et arrimé depuis 1999 par une parité fixe à l euro, une monnaie qui ne cesse de s apprécier par rapport au dollar, le manque à gagner peut être important. Rappelons que, début 2002, un euro valait 0,86 dollar ; à la mi-novembre 2007, il en vaut 1,46, soit une dépréciation du dollar de près de 70%. 2. Des distorsions du marché international particulièrement préjudiciables aux filières cotonnières des pays en développement, auxquels les institutions multilatérales essaient tant bien que mal de remédier mais qui incitent également des associations du Nord à promouvoir des formules alternatives de production de coton 2.1. Un marché fortement perturbé par les subventions accordées par les États-Unis, l Union européenne et la Chine à leurs producteurs de coton Sources : Site Agritrade du CTA, Note de synthèse sur le coton, août 2007 ; Gawain Krikpe, «Le Roi Coton : Soumettre ou se soumettre? Économie politique du coton américain et perspectives pour une réforme favorable au développement», in Le livre blanc sur le coton, sous la direction de Éric Hazard, Dakar, ENDA, 2005 ; Louis Goreux, «Réduire les subventions et combattre les mesures de diversion : Hong-Kong, l occasion à ne pas manquer», in Le livre blanc sur le coton, sous la direction de Éric Hazard, Dakar, ENDA, 2005 ; Martine Lepoittevin, «La politique cotonnière des Etats-Unis», Coton et développement, n 5, mars 1993 ; Gilbert Dorey, «La politique cotonnière européenne», Coton et développement, n 5, mars 1993 ; Gérald Estur, «Ombres chinoises. Le marché cotonnier sous influence», Coton et développement, n 16, décembre 1995 ; «Bilan des différentes aides au coton selon le National Cotton Council of America», Coton et développement, n 30, juin 1999 En , le montant total de ces subventions a été de l ordre de 6 milliards de $US (Goreux, in Éric Hazard, 2005) Les subventions américaines -Elles sont de loin les plus importantes (4 milliards de dollars en , 4,8 milliards en ) et les plus déstabilisatrices du marché. -Dès les années 1930, des mesures de soutien au marché intérieur sont mises en place, sous la forme d un système d avances qui permettent d échelonner la vente du coton au cours de la campagne de commercialisation. -Les lois agricoles (les Farm Bills) de 1990, 1996 et 2002 sont à la base des mesures de soutien actuelles, très compliquées mais, en gros, de deux types (Krikpe, in Éric Hazard, 2005) : +des subventions aux producteurs, accordées sous la forme de :.prêts à la commercialisation

6 6.paiements garantis découplés de la production et du prix en vigueur, fondés sur des paiements «historiques».indemnisation des calamités (ou soutiens contra-cycliques) pour couvrir les pertes économiques consécutives aux bas prix ou à la baisse de la production.un programme d aide à la compétitivité +des subventions aux industries de transformation et aux exportations, comprenant :.le volet «step 2» (étape n 2) du programme d aide à la compétitivité, qui accorde des aides aux exportateurs et aux utilisateurs des filatures américaines pour compenser l achat de coton américain à un prix supérieur à celui du marché.un programme de garantie des crédits à l exportation, qui soutient les exportations de coton américain en offrant des conditions favorables aux pays importateurs -De 1991 à 2003, les seules subventions aux producteurs de coton se sont élevées, en moyenne, à 1,76 milliard de dollars par an, soit l équivalent annuel de 21 cents par livre de coton-fibre. Ajouté au prix moyen du marché, qui a été de 57 cents, cela donne une rémunération moyenne par livre de coton-fibre de 78 cents par an pour la période de référence. En gros, grâce à ce système de subventions, le producteur de coton américain perçoit environ 2 fois ce que perçoit le producteur africain par kilo de coton-graine produit. -«Les subventions cotonnières américaines contribuent à déprimer le cours du coton sur le marché mondial et causent un préjudice aux exportateurs de coton», écrit Louis Goreux en 2005, dans Le livre blanc sur le coton réalisé par l ONG ENDA Tiers-Monde à la veille de la conférence ministérielle de l OMC de Hong-Kong. D après un autre expert, Daniel Summer, cité par Goreux, les subventions américaines seraient responsables d une baisse de 11,6% du cours mondial. -Ces subventions sont d autant plus inéquitables qu elles profitent surtout aux plus «gros» des producteurs de coton américains les coûts de production diminuant avec la taille de l exploitation, c est-à-dire à ceux qui n en ont pas le plus besoin (il convient de rappeler que 255 exploitations ont plus de ha). Grâce à la rente perçue, les «grosses» exploitations peuvent par ailleurs plus facilement racheter les plus petites. C est ce qu elles font : en 1949, il y avait exploitations cotonnières aux États-Unis, en 2002 il n y en a plus que ! -Derrière ce système extraordinaire de soutien à la filière cotonnière américaine : le National Cotton Council (NCC), qui constitue le lobby agricole le mieux organisé et le plus puissant des États-Unis et sans doute du monde. Le secret de son efficacité : en 2005, 5 des 18 leaders les plus puissants du Congrès viennent de régions ou d États producteurs de coton. Le président Bush lui-même vient du Texas, 1 er producteur de coton des États-Unis Les subventions européennes -En , leur montant s est élevé à 0,7 milliard de dollars, en à plus d 1 milliard de dollars (Goreux, in Éric Hazard, 2005).

7 7 -Deux pays en sont bénéficiaires : la Grèce, qui a intégré l Union européenne en 1981, l Espagne, qui l a intégrée en Ensemble, les deux pays ont produit en environ 1 million de tonnes de coton-graine (dont les ¾ pour la Grèce et ¼ pour l Espagne). -Le système d aide mis en place dans le cadre de la PAC (Politique agricole commune) et tel qu il fonctionnera jusqu en 2004 est moins complexe et compliqué que celui des Etats- Unis. Un prix «rémunérateur», dit «prix d objectif» est fixé par l Union européenne, à hauteur d une quantité de production garantie (un «quota»), au-delà de laquelle c est le prix du marché mondial qui rémunère le producteur. Il faut savoir que la quantité produite dépasse en moyenne de 35% la quantité garantie. -En 2001, le prix «d objectif» était de 1,063 euro par kilo de coton-graine, soit l équivalent de 700 francs CFA, c est-à-dire trois fois et demi le prix reçu par les producteurs africains. Il s agit du prix le plus élevé au monde. -Au cours des 13 années qui ont suivi l adhésion de la Grèce à l Union européenne, les surfaces plantées en coton y ont triplé Pour l Espagne, la hausse de la production a été plus modérée. -En avril 2004, la Commission européenne prend toutefois une mesure de découplage des subventions à hauteur de 65% de la production de coton de l espace communautaire. 35% de la production seulement continue donc encore à bénéficier de soutiens «liés» Les subventions chinoises -En , leur montant s est élevé à 1,2 milliard de dollars (Goreux, in Éric Hazard, 2005). -Elles sont de deux ordres (Gérald Estur, «Ombres chinoises. Le marché cotonnier sous influence», Coton et développement, n 16, décembre 1995) : +des mesures d incitation à la production :.fixation par le gouvernement de prix du coton élevés, donc attractifs pour les producteurs.aides à l acquisition des engrais et des insecticides +le remboursement de la TVA aux entreprises textiles exportatrices En conclusion à cette question des subventions : d après Louis Goreux, les subventions américaines et européennes additionnées seraient responsables d une baisse du cours mondial du coton de 15%, ce qui représenterait pour les filières cotonnières de l Afrique de l Ouest et du Centre de la zone CFA un manque à gagner de 250 millions de dollars par an. Une augmentation de 15% du cours mondial se traduirait, quant à elle, par une augmentation du revenu net des producteurs de la même zone voisine de 30% (tous les coûts de production n étant pas affectés par le cours mondial). Cela concerne au total 10 millions d Africains, dont la pauvreté pourrait être réduite

8 Une OMC qui a du mal à faire respecter les règles d une concurrence loyale entre pays producteurs de coton -Face à des pratiques aussi inéquitables et aussi préjudiciables aux paysans producteurs de coton des pays les plus pauvres, que fait une institution internationale telle que l Organisation mondiale du commerce (OMC), officiellement en charge de la régulation des relations commerciales à l échelle mondiale? Rappelons que l OMC est née en 1995, qu elle est l héritière du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) lui-même créé en 1947, qu elle regroupe aujourd hui 151 pays du monde, que son siège est à Genève et que son président actuel est un Français, ancien commissaire européen, Pascal Lamy. Lors de la 4 ème Conférence ministérielle qu elle a tenue à Doha (au Qatar), elle a lancé un programme de négociations commerciales (en principe sur 3 ans), appelé depuis le «cycle de Doha pour le développement», avec précisément pour objectif «d élaborer un système commercial équitable et axé sur le marché». Deux autres conférences ministérielles se sont tenues depuis, pour faire le point sur ces négociations : la 5ème Conférence, à Cancun (au Mexique) en 2003, et la 6 ème à Hong-Kong (en Chine) en Je me limiterai ici à la présentation de 3 dossiers dont l OMC a eu à traiter au cours de ces dernières années et qui me semblent particulièrement emblématiques à la fois de ce que les pays en développement et notamment les pays africains en attendent et de ce qu est sa mission au service d une «libéralisation des échanges» à l échelle mondiale La plainte du Brésil (2002) -En septembre 2002, le Brésil engage une procédure devant l Organe de règlement des différents de l OMC contre les subventions versées par les États-Unis à leurs producteurs de coton. L argumentaire est le suivant : les subventions accordées portent atteinte au principe de la libre concurrence et, ce faisant, pèsent sur les prix mondiaux, pénalisent les autres pays producteurs et sont donc contraires aux directives de l organisation mondiale. -En juin 2004, l OMC donne raison au Brésil. Les Etats-Unis font appel, mais le jugement est confirmé en mars Le 1 er août 2006, les Etats-Unis acceptent de supprimer les aides accordées au titre du volet «step 2» de son programme de compétitivité, qui sont, rappeleons-le, des aides accordées aux exportateurs et aux utilisateurs des filatures américaines pour compenser l achat de coton américain à un prix supérieur à celui du marché international. Montant de cette ligne d aide : 400 millions de dollars par an, ce qui correspond à moins de 10% du montant total des subventions américaines. -Aucune concession n est par contre faite sur les autres subventions et le Farm Bill de 2008 en préparation ne semble pas vouloir aller plus loin, du moins pour le moment L initiative sectorielle africaine sur le coton (2003) -En mai 2003, quatre pays de l Afrique subsaharienne, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, soumettent à l OMC une «Initiative sectorielle en faveur du coton». Ils y rappellent les préjudices qu ils subissent du fait des subventions agricoles accordées par certains pays développés à leurs propres producteurs de coton, soulignent la non-conformité de l attribution de telles subventions au Programme de Doha pour le développement, dont l objectif est

9 9 précisément «d élaborer un système commercial équitable et axé sur le marché», insistent sur l impérative nécessité qu il y a à réduire progressivement, avant de les éliminer totalement, les systèmes de soutien existants, et demandent, en attendant que le «libre marché» soit rétabli, qu une «indemnisation financière» soit accordée aux PMA africains concernés pour les «pertes de ressources» supportées. -La Conférence de Cancun de septembre 2003 n apporta aucune réponse concrète aux préoccupations formulées par les auteurs de cette «initiative sectorielle» et se termina sur un échec, qui fut à l époque fortement médiatisé. -Le 1 er août 2004, vu l importance de cette question cotonnière, la création au sein du Comité sur l agriculture d un Sous-comité coton, est toutefois décidée par l OMC. L objectif en est d accorder au coton un traitement spécifique dans le cadre des négociations sur l agriculture. -Lors de la Conférence ministérielle de Hong-Kong, en décembre 2005, le coton est à nouveau au cœur des discussions agricoles, mais sans grands résultats La fin de l accord multifibres (2004) -En 1974, un accord dit multifibres avait été mis en place par les Etats-Unis et l Europe pour protéger leur industrie textile. Cet accord avait institué, pour les pays producteurs, des quotas d exportation sur les produits textiles. -Après la création de l OMC, en 1995, un démantèlement des quotas avait été engagé, en 4 étapes, pour arriver progressivement à une libéralisation totale des échanges. La dernière étape, qui marque la fin de l accord multifibres et donc la disparition totale des quotas, a été franchie le 31 décembre Cette libéralisation totale des échanges liés à l industrie textile profite aujourd hui incontestablement à la Chine (je renvoie au chapitre consacré à ce pays dans l ouvrage d Erik Orsenna pour s en convaincre). Les victimes en sont cette fois-ci aussi bien certains pays développés (comme la France : cf. ce qui se passe dans l industrie textile vosgienne) que les pays en développement, notamment les pays africains, qui ont vu nombre de leurs usines textiles fermer depuis, dans l incapacité qu ils sont de rivaliser en terme de compétitivité avec la Chine. En conclusion, l OMC a du mal à faire respecter les règles d une concurrence loyale Une volonté affichée de soutien de l Union européenne aux filières cotonnières africaines : le Plan d action pour le coton (2004) -Pour mémoire : l accord de coopération commercial signé en 1975 entre la Communauté économique européenne (CEE) et 46 pays d Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (dis ACP 46 pays qui sont aujourd hui passés à 79), connu sous l appellation de «Convention de Lomé», avait mis en place un mécanisme de stabilisation des prix des produits agricoles destinés à l exportation, le STABEX (Système de stabilisation des recettes d exportation), pour compenser les pertes subies suite aux fluctuations du marché. Le système était compliqué, mais avait le mérite d exister. Il a été supprimé par l Accord de Cotonou, signé en 2000 et qui prend la relève de la «Convention de Lomé», avec l entrée en vigueur de celui-ci

10 10 en En conformité avec les prescriptions de l OMC, il vise désormais prioritairement à intégrer les pays ACP dans l économie mondiale en libéralisant les échanges. -L Union européenne n en est pas moins sensible aux difficultés que connaissent les filières cotonnières africaines depuis le début du 3 ème millénaire et de leur non-prise en considération par l OMC (la façon dont l initiative sectorielle africaine sur le coton a été traitée en 2003 à la Conférence de Cancun a marqué les esprits). En juillet 2004, elle organise avec 24 pays africains un forum sur le coton, qui se tient à Paris et dont l objectif est de définir ensemble, dans le cadre d un véritable partenariat Union européenne Afrique, un plan d action, en quelque sorte une «feuille de route» de soutien à la filière cotonnière africaine. Pour Pascal Lamy, qui participe au forum en tant que commissaire européen au Commerce, deux initiatives sont attendues des pays développés en ce qui concerne le secteur du coton : l élimination des «soutiens domestiques qui créent le plus de distorsions aux échanges» ; l élimination de «toute forme de soutien aux exportations». -Le «plan d action» issu de ce forum se présente en fait davantage comme un cadre général pour la mise en œuvre d un partenariat Union européenne Afrique sur le coton que comme un véritable programme d appui. Il est bâti autour de 7 grandes thématiques (commerce international, innovations technologiques, gestion du risque, intégration de la filière ), pour chacune desquelles sont déclinés les «résultats attendus à moyen terme», les activités principales à mettre en œuvre, les responsabilités nationales ou internationales à solliciter, selon un cadre logique d une parfaite rigueur. Rien n est précisé en ce qui concerne le financement. En 2005 toutefois, un programme ACP Coton est mis à l instruction, à hauteur de 15 millions d euros, sur le FED. -Le Comité d orientation et de suivi (COS) de ce plan d action se réunira à trois reprises après la tenue du Forum : en septembre 2004, en janvier 2005, en mars Le site Internet censé en permettre le suivi (acp-cotton.org) ne fournit plus aucune information au-delà de cette dernière date L Union européenne a-t-elle été découragée par le peu de résultats obtenus sur la question cotonnière à la 6 ème Conférence ministérielle de l OMC, celle de Hong-Kong, tenue en décembre 2005? On peut le penser. -Face à une OMC impuissante, face à une Union européenne timorée et qui ne joue pas non plus pleinement le jeu du libéralisme puisqu elle continue à subventionner ses propres producteurs de coton, des associations du Nord entrent à leur tour dans l arène pour proposer des formules alternatives de production de coton et défendre parallèlement l idée qu une autre approche du commerce mondial est possible La promotion par des associations du Nord de formules alternatives de production de coton Dès la fin des années 1990 une formule de culture censée être plus économique, mais aussi moins agressive vis-à-vis de l environnement naturel comme humain est prônée et appuyée en Afrique de l Ouest par une association suisse, l association Helvetas : la culture de coton biologique. Helvetas commence par intervenir au Mali en 1999, avant d étendre son action au Burkina Faso en En 2003, une autre association, Max Havelaar, bien connue pour l engagement pris depuis longtemps déjà dans le commerce équitable du café, reprend la formule en y ajoutant une dimension d équité payer le coton un juste prix au producteur, mais aussi une dimension éthique respecter certaines règles trop volontiers enfreintes en Afrique, comme l interdiction du travail des enfants, et prône la production de coton

11 11 équitable. 4 pays sont aujourd hui concernés par le programme : le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et le Cameroun La production de coton biologique -Le coton biologique peut se définir comme du coton produit sans engrais minéraux ni pesticides de synthèse, mais avec des engrais organiques et des moyens de protection phytosanitaire «homologués par l agriculture biologique». En d autres termes, le maintien de la fertilité des sols serait assuré grâce au recours à la fumure animale, au compost, éventuellement à des fertilisants naturels (le phosphate, par exemple) ; la protection phytosanitaire grâce au recours à des insecticides naturels, produits par des plantes à effets pesticides (le neem, par exemple, Azadirachta indica, un arbre originaire d Inde et de Birmanie, aujourd hui cultivé en Afrique tropicale, dont les graines et les feuilles contiennent une substance insecticide, l azadirachtine). -Il faut toutefois savoir que cultiver du coton biologique exige quelque 6 tonnes/ha d engrais organiques, ainsi qu un système fiable et régulier d approvisionnement des paysans en biopesticides, le tout assorti d une espérance de rendement à l hectare d environ 600 kg de coton-graine (contre kg/ha en moyenne pour le coton cultivé selon les méthodes «conventionnelles»). Se pose donc d entrée de jeu le problème de la rentabilité de ce type de culture, un problème indissociable en fait de la commercialisation du produit ainsi obtenu dans des réseaux spécifiques, en l occurrence ceux du commerce dit équitable La production de coton équitable Le commerce équitable, c est en fait toute une chaîne, qui commence par la production de coton équitable. Pour être labellisé «coton équitable» par Max Havelaar, le coton produit doit non seulement être biologique mais aussi éthique. Il est alors acheté aux producteurs à un prix qui se veut équitable, un prix censé couvrir les frais de production, auquel est ajouté par ailleurs une prime de développement, destinée à permettre le financement de projets communautaires de nature sociale. Dans une deuxième partie de la chaîne, le coton équitable ainsi produit fait l objet d un égrenage à part, et la fibre obtenue d un processus de traitement industriel qui permet de garantir au consommateur final un produit textile naturel. Une association telle qu Helvetas joue, dans cette chaîne, un rôle qui est essentiellement de «facilitateur», de «go between», entre les acteurs intervenant aux différents niveaux, de la production de la matière première à la commercialisation du produit textile. Voici en quels termes le lexique du commerce équitable publié sur le site de Max Havelaar France définit ce concept : «Le commerce équitable est un partenariat commercial, basé sur le dialogue, la transparence et le respect, qui vise plus d équité dans le commerce international. Le commerce équitable contribue au développement durable en proposant de meilleures conditions commerciales aux producteurs marginalisés, spécialement dans le Sud, et en sécurisant leurs droits. Les acteurs du commerce équitable, soutenus par les consommateurs, s engagent à appuyer activement les producteurs, à sensibiliser le public et à se mobiliser pour des changements dans les règles et les pratiques du commerce international conventionnel» (il s agit en fait de la définition donnée par FINE, un réseau informel qui regroupe les 4 fédérations internationales de commerce équitable).

12 12 -En 2005, pour l ensemble des 4 pays concernés par le programme Max Havelaar de coton équitable, tonnes de coton-fibre ont bénéficié du label, pour quelque producteurs et 95 groupements tonnes de coton-fibre, cela représente exactement 1,3% de la production totale des 4 pays, soit vraiment très peu Pour conclure sur cette question du commerce équitable, je citerai une fois de plus Érik Orsenna : «Si les belles initiatives du commerce équitable achètent à faible coût de la bonne conscience, l économie ne perdra rien de sa violence. Mais, la recherche de l équitable peut permettre de mieux connaître la réalité de la filière. Alors le but est atteint : une conscience commence à grandir. Relayée par les ONG, elle pèse sur les négociations interétatiques» (Orsenna, 2006). Le moins que l on puisse dire c est que les négociations interétatiques telles qu elles ont été conduites jusqu à présent au sein de l OMC n ont pas réussi à mettre fin aux distorsions qui caractérisent le marché international du coton, et dont souffrent aujourd hui en particulier les pays africains. Le «plan d action» de l Union européenne en faveur des pays ACP, arrêté en 2004, n a pas davantage réussi à assainir le marché, du moins pour le moment. Pour attirer l attention de la communauté internationale sur la gravité de la situation que vivent aujourd hui les pays producteurs de coton d Afrique, l Association cotonnière africaine (ACA) a organisé le 22 juin 2007 une conférence de presse à Paris. Le compte rendu qu en fait le quotidien burkinabè Sidwaya le 28 juin est intitulé : «Le coton africain va-t-il disparaître?» Il y est rappelé que le «secteur cotonnier» africain a subi 220 milliards de dollars de pertes en 2005, puis 300 milliards en 2006, et que celles-ci pourraient atteindre 400 milliards en La conclusion du président de l ACA, le Burkinabè Célestin Tiendrébéogo, directeur général de la SOFITEX, est inquiétante : «Si, dans les jours et semaines à venir, rien n est fait pour soutenir les filières coton de l Afrique de l Ouest et du Centre qui sont à bout de souffle, nous courons vers une catastrophe aux conséquences imprévisibles». Une rapide présentation de l exemple du Burkina Faso va nous permettre d illustrer ce que sont aujourd hui concrètement les difficultés d une filière cotonnière africaine et de montrer quelles sont les voies explorées pour essayer de les surmonter. 3. Le cas du Burkina Faso, premier producteur de coton d Afrique pendant deux ans Le Burkina Faso est un pays d Afrique de l Ouest, d une superficie de km2 pour une population totale de 13,7 millions d habitants (recensement de décembre 2006), rurale à 80%. Les conditions climatiques y permettent la culture du coton sur les 2/3 environ de l espace national. Quelque paysans y son impliqués, majoritairement dans l Ouest, où les conditions de production sont les plus favorables, et près de 3 millions de personnes sont aujourd hui concernées par le revenu monétaire qu elle génère. Au cours des dernières années, l économie cotonnière a contribué au PIB burkinabè à hauteur de 4 à 5% par an, ce qui est relativement important Une saga cotonnière exemplaire -La tradition orale l atteste : à l époque précoloniale, la culture du coton est pratiquée dans de nombreuses régions de l espace géographique qui constitue aujourd hui le Burkina Faso. Elle est alors toujours associée à la culture vivrière, en culture annuelle ou en culture

13 13 pluriannuelle. Les rendements sont très faibles : 150 kg/ha au maximum dans le premier cas, à peine 50 kg/ha dans le second. Le coton n est dans tous les cas qu une culture secondaire. -C est en 1924 que la culture du coton est imposée en tant que culture obligatoire, destinée à l exportation, dans la toute jeune colonie de Haute-Volta (le futur Burkina), créée en En , la production commercialisée de coton-graine culminera à tonnes, ce qui fera, cette année-là, de la Haute-Volta le premier producteur de coton de l Afrique occidentale française. La colonie connaîtra en 1929, 1930 et 1931 trois années consécutives de pénurie alimentaire. Les mauvais résultats de la production vivrière sont imputés par une mission d inspection dépêchée de Paris à la politique cotonnière. La colonie, considérée comme économiquement non viable en tant qu entité autonome, est supprimée en septembre 1932 et le territoire partagé entre la Côte d Ivoire, le Soudan français et le Niger. Durant les 15 années que durera cette situation de démembrement, le coton redevient une culture très marginale. -La colonie de Haute-Volta est reconstituée dans ses frontières anciennes en La culture du coton est relancée et son destin confié, en 1951, à la toute jeune Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT), créée en 1949 pour promouvoir précisément dans l empire colonial français la culture du coton. La reprise est difficile. En , la production de coton-graine commercialisée atteint tonnes. Elle retombe toutefois à tonnes en , après que des mots d ordre hostiles aient été lancés au cours des réunions politiques préparatoires à l indépendance. -En 1960, la Haute-Volta accède à l indépendance. Hier hostiles à la culture du coton, les nouveaux responsables politiques lui redeviennent du jour au lendemain favorables. La CFDT continue à être en charge du destin de la filière, jusqu en 1979, année de création de la SOFITEX, la Société voltaïque des fibres textiles, et, depuis 1984, lorsque la Haute-Volta devient le Burkina Faso, la Société burkinabè des fibres textiles. La CFDT reste toutefois partie prenante dans la nouvelle société, puisqu elle entre dans son capital à hauteur de 34%, l État en assurant 65% et le système bancaire local 1% ce qui fait donc de la SOFITEX une société mixte. La SOFITEX va avoir le monopole de la conduite de la filière jusqu en 2004, année où deux nouvelles sociétés cotonnières entrent en scène dans le cadre de la politique de libéralisation mise en œuvre par les responsables du pays (et prônée depuis la fin de la décennie 1990 par la Banque mondiale) : la SOCOMA (Société cotonnière du Gourma, un consortium de sociétés dans lequel la société française DAGRIS est majoritaire) et Faso Coton (un consortium dont le chef de file est la société textile suisse Reinhart). Le pays est alors divisé en 3 zones cotonnières : l Ouest (qui assure à lui seul 80% de la production nationale de coton) est confié à l «opérateur historique», la SOFITEX, l Est à la SOCOMA, le Centre à Faso Coton. -En 45 ans, de l accession du pays à l indépendance jusqu à la campagne , la production de coton-graine du Burkina va passer de quelque tonnes à tonnes (soit un coefficient multiplicateur de 310), ce qui en fait le 1 er producteur du continent africain. Le Burkina conservera cette place en , avec une production de tonnes, mais la perdra en , une «mauvaise année» cotonnière (nous verrons pourquoi), dont la production ne devrait pas dépasser les tonnes (c est l Égypte qui va retrouver sa place de 1 er producteur du continent). -L expression de «success story» a été souvent employée pour qualifier cette saga cotonnière burkinabè. Les moteurs de ce développement spectaculaire de la culture du coton ont été de

14 14 deux ordres : un accompagnement institutionnel privilégié (qui a bénéficié également, par effet d entraînement, à la culture vivrière), une rémunération attrayante pour les producteurs. +L accompagnement institutionnel privilégié s est manifesté de multiples façons :.la fourniture d un encadrement technique approprié.l appui polyvalent assuré successivement par la CFDT puis par la SOFITEX aux paysans producteurs de coton : mise en place des intrants, prestations en crédits, commercialisation de la production de coton-graine ; et, depuis 2004, par les deux sociétés cotonnières nouvellement créées, la SOCOMA et Faso Coton.le concours financier d une banque spécialisée, la CNCA (Caisse nationale de crédit agricole), puis de son héritière la BACB (Banque agricole et commerciale du Burkina).le suivi vigilant assuré par un dispositif de recherche scientifique spécifique : l IRCT (Institut de recherche sur le coton et les textiles tropicaux, un institut français, absorbé par la suite par le CIRAD), puis l INERA (Institut de l environnement et de recherches agricoles, un institut national).l émergence récente (en 1998) d une puissante Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) et sa reconnaissance pleine et entière par les responsables de la filière cotonnière nationale en tant qu interlocutrice dans la conduite de celle-ci ; depuis la libéralisation de la filière de 2004, l UNPC forme avec l Association des sociétés cotonnières du Burkina (APROCOB) l Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), une instance paritaire en charge notamment de la fixation du prix d achat du coton-graine et de cession des intrants ; en 2006, l UNPCB constitue un dispositif d envergure, puisqu il coiffe 36 Unions provinciales (UP), 280 Unions départementales (UD), GPC répartis dans villages, pour un nombre total de quelque producteurs de coton ; l UNPCB est par ailleurs, aujourd hui, partie prenante dans le capital social de chacune des 3 sociétés cotonnières du pays +mais la «success story» est due également à l attrait exercé par la culture du coton en tant que source potentielle de revenu monétaire ; un indicateur simple permet de se faire une idée de ce que la culture du coton peut rapporter aux agriculteurs : la Marge après remboursement des intrants (MARI). La MARI correspond au revenu que les agriculteurs tirent effectivement de la vente de leur production de coton-graine une fois qu ils se sont acquittés du coût des intrants utilisés (semences, engrais, pesticides) et peut donc être considérée, en l absence d autres coûts notables de production, comme s identifiant à leur rémunération. Pour que la culture du coton soit motivante, il faut non seulement que la MARI soit la plus élevée possible, mais aussi que soit valorisée la journée de travail et que soit limité le risque monétaire. Entre et , soit sur 9 campagnes, la MARI n a été que 2 fois inférieure à la barre des francs CFA, le «niveau jugé globalement acceptable» par les producteurs, d après la SOFITEX : en et en (suite à des problèmes consécutifs à une mauvaise maîtrise de la situation phytosanitaire). Les paysans ne se sont pas découragés pour autant (même si des doutes ont pu apparaître) et la production, après un léger fléchissement, a continué sa progression. En , qui a été la meilleure des campagnes de référence, le revenu net des producteurs de coton burkinabè s est ainsi élevé à 88,7 milliards de francs CFA. On imagine l effet moteur potentiel qu un tel revenu est susceptible d avoir à la fois sur le système de production agricole qui l a généré et sur l ensemble des structures constitutives du système économique local.

15 15 -La culture du coton a joué un rôle essentiel dans le passage à une agriculture plus productive dans les régions où elles est pratiquée, et tout particulièrement dans l Ouest du Burkina. Elle a permis un développement spectaculaire de la culture attelée et, avec elle, de l intensification des systèmes de culture. De l avis de tous les observateurs, la filière cotonnière nationale a, par ailleurs, été gérée de façon parfaitement rigoureuse. En 2001, le Comité consultatif international sur le coton (ICAC) a classé le Burkina «parmi les pays dont les coûts de production sont les plus bas du monde». Et pourtant, la filière connaît aujourd hui une crise financière grave 3.2. Une filière cotonnière qui connaît aujourd hui une crise financière grave -Depuis la campagne , la situation financière de la filière ne cesse de se dégrader. Pour , le déficit cumulé des 3 sociétés cotonnières a été de 35 milliards de francs CFA, pour , de 18 milliards, pour , il devrait être élevé également. Trois grandes raisons expliquent cette situation. +La première est le bas niveau du cours du coton sur le marché mondial : la question a été abordée plus haut et l impact négatif sur le cours des subventions consenties aux producteurs de certains pays industriels a été souligné. +La seconde raison, également abordée plus haut, est la dépréciation accélérée que connaît depuis 2002 le dollar US, la monnaie de cotation du coton sur le marché mondial, par rapport à l euro, la monnaie à laquelle est arrimé depuis 1999 par une parité fixe le franc CFA, en vigueur au Burkina ; rappelons-le, depuis le début de l année 2002 et jusqu à novembre 2007, cette dépréciation a été de près de 70%, ce qui représente pour le Burkina un manque à gagner considérable. Rien d étonnant dès lors que le prix de vente du coton burkinabè sur le marché international soit progressivement devenu inférieur à son prix de revient et ait entraîné la filière cotonnière burkinabè dans la situation difficile qui est la sienne aujourd hui. +la troisième raison est liée à la forte augmentation sur le marché mondial du prix des produits pétroliers, ce qui, pour un pays à la fois non-producteur et enclavé comme le Burkina Faso, est mécaniquement synonyme également d augmentation des coûts de production du coton. Un renchérissement des produits pétroliers qui, en amont, n est pas sans avoir des répercussions négatives également sur le coût des intrants. -Pour parer au plus urgent, l Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) prend deux mesures pour la campagne : une baisse du prix d achat du coton au producteur, qui passe de 165 francs CFA/kg à 145 francs, une hausse du prix de cession des intrants de 30%. Devant le tollé suscité par ces mesures et les menaces d abandon de la culture formulées, une subvention aux intrants d un montant total de 6,4 milliards de francs CFA est toutefois accordée par l État à hauteur de 3 milliards, par les sociétés cotonnières de 3,4 milliards. Les résultats attendus de la campagne ne seront pas aussi bons que ceux des années précédentes : un nombre important d agriculteurs ne produira pas de coton cette année, la pluviométrie sera par ailleurs capricieuse. La production attendue ne devrait pas dépasser les tonnes de coton-graine, comme cela a déjà été signalé plus haut. -Une chute de la production qui est donc importante et qui s avère in fine d autant plus contrariante que, au terme de la campagne , le marché international du coton est en

16 16 train de retrouver une certaine vigueur, en dépit du faible cours du dollar (fin mars 2007, l index A Cotlook (FE) était à 58 cents la livre de coton-fibre, fin novembre 2007 il était à 69 cents). Dans une conférence de presse tenue le 28 novembre 2007 à Bobo-Dioulasso, le DG de la SOFITEX a annoncé que le prix de vente du coton-fibre burkinabè couvrait à nouveau, en cette fin d année, les coûts de production. La quantité qui pourra être mise sur le marché sera malheureusement plus réduite que celle commercialisée (à perte) les 3 années précédentes et le manque à gagner proportionnel à la baisse de la production. Le manque à gagner n est, cette campagne-ci, plus pour les sociétés cotonnières, mais pour les producteurs -Il faut se rendre à l évidence : cultiver du coton est aujourd hui perçu par les paysans burkinabè comme financièrement beaucoup moins attrayant que par le passé, voire aléatoire. Mais ceux-ci commencent petit-à-petit à comprendre également, grâce aux campagnes d information régulièrement organisées par les sociétés cotonnières, que le niveau de rémunération qu ils sont en droit d attendre de cette activité agricole se joue plus en définitive à l extérieur du pays que sur place. Conscients du poids très fort de cette dépendance à l égard du marché mondial et conscients surtout que, pour pouvoir affronter ce marché dans les meilleures conditions, il faut être le plus compétitif possible, voire proposer un produit différent, non seulement les responsables des sociétés cotonnières mais également d autres acteurs impliqués dans ou intéressé par le devenir de la culture du coton au Burkina explorent depuis plusieurs années déjà des voies «nouvelles» pas forcément alternatives pour permettre à la filière cotonnière de continuer à vivre, voire de survivre quand elle est confrontée à une situation de crise Les voies explorées pour produire «mieux» ou «autrement» L amélioration du mode de production du coton conventionnel -Des voies nouvelles sont explorées depuis longtemps, à l initiative en particulier de la recherche cotonnière, en vue d initier des pratiques moins coûteuses en matière de fertilisation et de traitement phytosanitaire. -Concernant la fertilisation du cotonnier, un recours plus large à un complément de fumure organique, sous la forme notamment d utilisation de fumier, dont la production est aujourd hui possible dans l Ouest burkinabè grâce à l importance du cheptel bovin de culture attelée, pourrait permettre de réduire la quantité d engrais minéral recommandée (200 kg/ha) et contribuer ainsi à réduire cette ligne de coût. Une enquête conduite en 2006 par une sociologue de l INERA, Mme Aurokiatou Namono-Traoré, auprès d un échantillon de 140 producteurs de coton de l Ouest, montre que cette production de fumier y est aujourd hui effectivement engagée, puisque la moitié des agriculteurs rencontrés possèdent une fosse fumière. -Concernant le traitement phytosanitaire du cotonnier, diverses voies alternatives ont été expérimentées dans l Ouest burkinabè depuis le début des années 1990 : la Lutte étagée ciblée (LEC), la Lutte sur seuil (LS), la Gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD). Les techniques préconisées ont en commun de recourir le moins possible aux insecticides de synthèse. À ce jour, aucune n a cependant été couronnée de succès. -L amélioration du mode de production du coton conventionnel n est pas impossible, mais elle est loin d être acquise. Le développement, depuis le début de la décennie 1990, chez

17 17 certains insectes de résistances aux insecticides notamment d H. armigera au groupe des pyréthrynoïdes ne favorise par ailleurs pas l adoption de méthodes «plus naturelles», puisque, pour maîtriser ce ravageur, il a fallu recourir à un produit organophosphoré particulièrement nocif et pour l homme et pour l environnement, l endosulfan Le développement de la production de coton équitable -Une seconde voie explorée pour produire du coton «autrement» est celle du coton équitable. Rappelons que, pour être reconnu comme équitable, le coton en question doit à la fois avoir être produit de façon biologique, c est-à-dire sans engrais minéraux ni pesticides de synthèse et éthique, c est-à-dire dans le respect d un certain nombre de règles morales. Moyennant quoi le label de coton équitable lui est décerné, ce qui lui permet d être commercialisé à un prix supérieur à celui du coton conventionnel. -Au Burkina Faso, la production de coton équitable a commencé en , sous l impulsion de l ONG suisse Helvetas. Elle se poursuit en sous l égide de l UNPCB. En , quelque producteurs participent à l opération, dont 40% de femmes, sur quatre sites répartis à travers le pays. La première année, la production a été de 15 tonnes de coton-graine, la seconde année de 152 tonnes, la troisième année de 347 tonnes. En , le kilo de coton-graine équitable est acheté au prix de 272 francs CFA, majoré d une «prime sociale» de 34 francs CFA, soit à un prix total de 306 francs CFA, contre 165 francs CFA le kilo de coton conventionnel. D après un document édité par Helvetas en 2006, «pour ce qui est du revenu [ ], la rentabilité est égale à celle du coton conventionnel si un rendement de kg/ha est atteint» (Helvetas, 2006 ). En , les 347 tonnes de coton-graine avaient été obtenues sur une superficie de 687 ha, soit avec un rendement moyen de 505 kg/ha seulement, donc très en-dessous du niveau auquel ce type de culture est censé être aussi rentable que celle du coton conventionnel Le passage au coton génétiquement modifié -Bien plus porteuse d avenir semble par contre être la voie, en cours d exploration au Burkina, du coton génétiquement modifié. Depuis 2003, des essais sont conduits en station dans l Est (Fada-N Gourma) et dans l Ouest du pays (Farako-Ba) par la firme américaine Monsanto et par le groupe suisse Syngenta. Tous deux cherchent à développer une variété de coton présentant des capacités d autoprotection à la fois contre les ravageurs carpophages dont le plus redoutable est actuellement en Afrique de l Ouest la chenille Helicoverpa armigera, devenue résistante aux produits de traitement classiques et les ravageurs phyllophages et adaptée aux conditions agro-climatiques locales. Monsanto mène ses essais à partir de la variété Bacillus thurigiensis (dite BT), Syngenta de la variété Vegetative Insecticide Proteine (dite VIP). Des études sont parallèlement conduites en laboratoire pour répondre à la question cruciale relative aux risques encourus par les cultures vivrières associées à la culture du coton. Depuis 2006, des essais sont également réalisés en plein champ. -L adoption par le Burkina du coton génétiquement modifié, qui pourrait être décidée avant la fin de la décennie, devrait a priori avoir un impact économique plutôt positif pour les producteurs. Non seulement le nombre des traitements insecticides pourrait être ramené de 6 à 4 (ou 5 au plus), mais l incidence moins forte de la pression parasitaire devrait se traduire par un rendement plus élevé. Reste toutefois une inconnue : le coût de la semence OGM dont les producteurs de coton auront chaque année à s acquitter auprès de Monsanto ou de Syngenta

18 18 Si le Burkina franchit le pas, il sera le deuxième pays du continent africain à le faire, après l Afrique du Sud. Rappelons par ailleurs qu en , 82% des superficies cultivées en coton aux États-Unis l ont été avec des semences génétiquement modifiées, 70% environ de celles cultivées en Chine. -Si l introduction du coton génétiquement modifié au Burkina Faso est susceptible d avoir des retombées positives pour les producteurs, il n est pas certain toutefois que les difficultés financières que connaît aujourd hui la filière cotonnière de ce pays seront résolues pour autant. La part du coût de production que représente l achat du coton-graine dans ses comptes a, certes, des chances d évoluer à la baisse, mais la question du prix de vente du coton-fibre sur le marché mondial demeurera largement tributaire et de l évolution du cours mondial de cette matière première et de l évolution du taux de change entre le dollar et l euro, deux facteurs qui constituent des variables sur lesquelles le Burkina n a aucune prise. -La filière cotonnière burkinabè est aujourd hui à un tournant capital de son histoire. Je me suis limité, dans cette étude de cas, au seul volet «production» de la filière. J aurais pu dire quelques mots également du volet «transformation». Dès 1968, un complexe textile a été ouvert à Koudougou, sous l appellation de Société voltaïque des textiles (VOLTEX), en vue de la transformation sur place d au moins une partie de la fibre produite. En 1984, le complexe est rebaptisé «Faso Fani», littéralement les «habits du Faso». Il connaît des difficultés à répétition et finit par fermer ses portes dans la décennie 1990 En janvier 2000, une usine de production de fil de coton, à partir de la fibre de coton burkinabè, ouvre à son tour ses portes à Bobo-Dioulasso, la FILSAH (Filatures du Sahel). Elle a une capacité de production de tonnes de fil. Montant de l investissement : 5,2 milliards de francs CFA. Les capitaux sont entièrement privés et proviennent du Nord (55%) comme du Sud (45%). Elle est actuellement la seule société industrielle burkinabè transformant sur place du cotonfibre, acheté à la SOFITEX. Elle n est pas sans connaître également d importantes difficultés, dues notamment au conflit ivoirien, la Côte d Ivoire étant censée lui acheter une partie de sa production Et, depuis la suppression en 2004 de l accord multifibres, qui a entraîné une inondation du marché textile burkinabè de produits chinois, on ne voit pas quel pourrait être l avenir d une industrie textile productrice de produits finis dans un pays comme le Burkina Conclusion -Il n est pas facile de conclure, de façon synthétique et définitive, un exposé comme celui-ci. La mondialisation, je l ai dit en introduction, est synonyme de libre jeu de la concurrence à l échelle mondiale. Mais, comme le dit fort bien Éric Orsenna dans la conclusion de Voyage aux pays du coton, si «officiellement, la concurrence est à l économie ce que la démocratie est à la politique : la loi morale et le moteur du progrès», dans la réalité, les pays producteurs de coton sont loin d être égaux dans l exercice du jeu de l offre et de la demande et, ceux qui le peuvent, ne se gênent pas pour «fuir les rigueurs et les volatilités du marché», à travers des «subventions ouvertes ou déguisées», des «manipulations monétaires ou douanières», des «batailles de normes», des «contrats préférentiels» (Orsenna, 2006, p. 273). Et Orsenna de poursuivre : «Comment le Mali peut-il lutter, lui qui ne dispose d aucune de ces armes interdites? Comment ne pas comprendre que seule une négociation multilatérale, que seule l action de l Organisation mondiale du commerce peuvent mettre en place et faire respecter des règles du jeu communes?» -Deux «géants» dominent, en effet, aujourd hui l économie cotonnière mondiale : la Chine, qui est à la fois le premier producteur de coton, le premier consommateur et le premier

19 19 importateur, et les États-Unis, qui sont (et de loin) le premier exportateur et qui tiennent à le rester. La Chine «communiste» est en fait engagée dans une économie «capitaliste», dans laquelle les relations sociales de production sont dignes de ce qu elles étaient dans les économies capitalistes européennes naissantes de la fin du XIXème siècle ; comment rivaliser, en effet, en reprenant un exemple cité par Orsenna, avec les milliers d entreprises, qui, dans la ville chinoise de Datang et dans les campagnes alentour, fabriquent des chaussettes, en faisant travailler leurs employés sept jours sur sept, douze heures par jour, pour mille yuans par mois (soit l équivalent de 100 euros), il est vrai nourris et logés (dans des dortoirs) et, si tout va bien, avec une semaine de congé dans l année (ibid., p. 235)? Et Orsenna, tout homme de gauche qu il est, d érafler au passage la semaine des 35 heures en vigueur en France, alors que «la mondialisation imposait plutôt de travailler davantage» (2006, p. 273). Quant aux Etats-Unis, à en juger d après leur comportement aux conférences ministérielles de l OMC de 2003 et de 2005, elles ne semblent pas prêtes à lâcher quoi que ce soit des subventions accordées aux producteurs de coton, seul type de mesure qui permettrait de freiner la production américaine, partant de rétablir un jeu plus sain à l échelle mondiale entre l offre et la demande ce dont les filières cotonnières africaines seraient les premières bénéficiaires. Face à ces deux géants, les pays africains producteurs de coton ne pèsent malheureusement pas bien lourd sur la balance du marché mondial. La façon dont l «initiative sectorielle africaine» a été traitée à la Conférence ministérielle de Cancun de 2003 en est une illustration. L absence de résultats concrets à celle de Hong-Kong en 2005 en est une autre. Gageons que les filières cotonnières africaines, à défaut d afficher des résultats économiques spectaculaires, parviennent néanmoins à survivre dans ce contexte mondial qui ne leur est guère favorable et à continuer à contribuer, comme elles le font depuis au moins trois décennies déjà, au développement du continent. Alfred SCHWARTZ Sociologue, directeur de recherche honoraire de l Institut de recherche pour le développement (IRD) Orientations bibliographiques Ouvrages, articles -BORIS (Jean-Pierre), 2005 : Commerce équitable. Le roman noir des matières premières, Paris, Hachette littérature. -CIRAD GRET Ministère français des Affaires étrangères, 2002 : Mémento de l agronome. -Coton et développement (SARL), : Pendant 7 ans, de mars 1992 à juin 1999, la SARL Coton et développement (dont les principaux associés ont été la CFDT et la Compagnie cotonnière) a publié sous le même intitulé une revue trimestrielle qui se voulait «une revue de vulgarisation en langue française sur le coton» (n 1). La revue s est arrêtée au n 30. Des dizaines d articles y ont été consacrés à la culture du coton en Afrique, mais aussi dans le monde. Des données précieuses y ont été fournies également, trimestre par trimestre, sur la conjoncture cotonnière internationale. Il s agit d une source de documentation précieuse, alimentée par les meilleurs connaisseurs de la question cotonnière et dont on ne peut que regretter la disparition..

20 20 -Coton et développement (SARL), 1999 : Cinquante ans d action cotonnière au service du développement, n hors série de la revue Coton et développement publié à l occasion du 50 e anniversaire de la création de la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT). -GOREUX (Louis), 2003 : Réformes des filières cotonnières en Afrique subsaharienne, Paris, DGCID-MAE, série Partenariats, étude financée par le ministère français des Affaires étrangères, la Banque mondiale et l AFD. -HAZARD (Éric, sous la direction de), 2005 : Le livre blanc sur le coton. Négociations internationales et réduction de la pauvreté, Dakar, Enda Tiers-Monde, DIAPOL (Prospectives, Dialogues politiques). -J.M. Consultants, 1995 : La compétitivité du coton dans le monde. Pays hors zone franc, vol. 1, Synthèses, vol. 2, Études pays, Paris, Ministère de la Coopération, collection Rapports d étude. -Ministère de la Coopération et du Développement (Groupe de travail Coopération française), 1991 : Le coton en Afrique de l Ouest et du Centre. Situation et perspectives, Ministère de la Coopération et du Développement, Études et Documents. -ORSENNA (Érik), 2006 : Voyage aux pays du coton. Petit précis de mondialisation, Paris, Fayard. -PARRY (Georges), 1982 : Le cotonnier et ses produits, Paris, Maisonneuve et Larose. -SÉMENT (Gérard), 1986 : Le cotonnier en Afrique tropicale, Paris, Maisonneuve et Larose, collection «Le technicien d agriculture tropicale». -TON (Peter), 2001 : Production cotonnière et conditions de vie en milieu rural en Afrique occidentale, OXFAM Grande Bretagne. Sites web Généralités -icac.org -agritrade.cta.int -acp-cotton.org -forum-coton.org -dagris.fr -oxfam.org -enda.sn Sur le coton équitable -maxhavelaarfrance.org

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