C.A.F.R.A.D. Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative pour le Développement
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- Jean-François Coutu
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1 African Training and Research Centre in Administration for Development المرآز الا فريقي للتدريب و البحث الا داري للا نماء Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement C.A.F.R.A.D. Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative pour le Développement Discours prononcé par Dr. Youssef BEN ABBES Ministre de l Education Nationale A l Occasion de l Inauguration du CAFRAD Tanger Maroc 25 Mars 1965 Bd. Mohammed V, Pavillon International P.O. Box 310, Tangier, Morocco Tel: (212) Fax: (212) cafrad@cafrad.org Web Site: Bd. Mohammed V, Pavillon International B.P. 310 Tanger, Maroc
2 Sa Majesté le Roi - que Dieu le glorifie - m'a fait l'insigne honneur de me confier la mission d'inaugurer une nouvelle institution culturelle, le «CENTRE AFRICAIN DE FORMATION ET DE RECHERCHE ADMINISTRATIVES POUR LE DEVELOPPEMENT» Je ne vous cache point les sentiments de fierté et de gloire que J'ai ressentis, ainsi que mes compatriotes lorsqu'on a décidé d'installer ce centre important à Tanger, carrefour des civilisations méditerranéennes, lien entre notre passé glorieux et notre présent, symbole d'un avenir des peuples africains. Ne soyez donc pas surpris de me voir exprimer toute ma joie et ma satisfaction en inaugurant cet institut qui, en vérité, doit être considéré comme une «usine» de formation d'hommes. Cette réalisation concrétise un voeu cher à Sa Majesté le Roi qui, depuis 4 ans, avait souligné la nécessité de créer un Centre Régional permettant aux peuples d'afrique de réaliser leurs projets économiques et sociaux. Sa Majesté, après étude sérieuse de ce projet, en fit la proposition aux instances internationales - l'onu et l'unesco - qui reconnurent la nécessité de sa réalisation et envoyèrent un groupe d'experts en matière de développement économique et social. Des directives précises furent données pour que soit créé un centre à l'intention des ressortissants de tous les pays Africains pour leur permettre d'y recevoir à la fois une formation et une information en vue de les préparer à assumer de hautes responsabilités dans leurs pays respectifs. Sa Majesté avait analysé avec une telle justesse ce projet dont il avait donc fait part aux Organismes Internationaux lors de ses voyages à New York et à Paris, que nul ne pouvait douter de la nécessité de créer ce Centre qui permettra de pallier la pénurie des cadres administratifs compétents et spécialisés. Ainsi, tous les pays africains qui viennent de se dégager de la dépendance politique pour entrer dans le concert des Nations indépendantes et qui se trouvent en face de problèmes multiples, hérités du régime colonial, orienteront leur développement en exploitant leurs richesses naturelles et en mobilisant les forces vives en leurs nationaux. Le besoin de former en nombre suffisant des cadres africains en mesure d'accomplir cette mission avec succès, est devenu un objectif commun àtous les peuples qui ont exprimé la volonté de réaliser leur indépendance, tant sur le plan économique que politique. Il était donc nécessaire, devant cette similitude des problèmes et des conjonctures, de recourir à une voie commune pour la formation de leurs cadres, et en particulier des cadres administratifs compétents qui leur font sérieusement défaut, pour mener à bien leur développement. Il ne vous échappe pas que l'unité de ces efforts est de nature à engendrer une économie de temps et de moyens qui s'ajouteront à d'autres conséquences non moins positives qui se traduiront sans doute par la consolidation et le renforcement des liens de coopération entre tous les pays d'afrique. La nécessité impérieuse de confier à un organisme international le soin de veiller à la formation des cadres administratifs supérieurs, était donc éminemment souhaitable. Cela permettra de poursuivre les efforts généreusement déployés en faveur des pays africains par les autres organismes dépendant des Nations-Unies, telle la Commission Economique Africaine et son bureau régional de Tanger, notamment dans le domaine social et économique. 2
3 Ce sont là les considérations qui ont poussé le Gouvernement Marocain, sur ordre de Sa Majesté le Roi et avec l'appui des autres Gouvernements Africains, à solliciter de l'unesco son aide, en vue de créer et d'organiser le CAFRAD. Ce Centre fonde tous ses espoirs sur l'unesco dont l'excellence réputation, la longue expérience et les grandes possibilités en matière d'éducation et d'orientation sont unanimement appréciées. Il compte également sur l'aide bienveillante de l'onu et des autres organisations gouvernementales ou privées qui ont fait preuve de bonnes dispositions pour accorder une aide appréciable à ce Centre nouveau en vue de lui permettre d'atteindre son but et d'être pris en exemple par les pays en voie de développement. Si l'accord intervenu entre le Maroc et l'unesco, au cours de l'année dernière, limite de façon provisoire les moyens d'organisation et de fonctionnement de ce Centre, il appartient désormais aux représentants des pays africains et des organisations intéressées, de mettre au point 'l'accord définitif lui garantissant des bases solides susceptibles de lui permettre d'assumer sa responsabilité dans d'excellentes conditions. Cette responsabilité, telle qu'elle se dégage des lignes directrices de l'accord provisoire, vise un double objectif: d'une part le Centre se doit de dispenser une formation adéquate aux fonctionnaires administratifs originaires des divers pays de notre continent, et dont l'expérience remonte à quelques années. Leur séjour dans ce Centre contribuera donc à parfaire leur expérience, à approfondir leurs études et à s'informer des procédés administratifs les plus récents. D'autre part, le Centre est tenu de procéder à des recherches et à des études sociologiques tendant à analyser l'organisation administrative en vigueur dans les pays africains, et à l'adapter aux réalités sociales dominantes afin de jeter la lumière sur les véritables problèmes administratifs se posant à l'afrique et de dégager les solutions propres à chaque pays selon les dernières découvertes de la Science. L'importance incontestable de ces études, qui auront notamment pour but de pallier la carence administrative dont souffre le continent africain, ne vous échappe pas. Cette noble mission nécessite en premier lieu le regroupement de l'ensemble des connaissances et des documents à exploiter de façon scientifique. Il s'agit là d'un domaine vierge, n'ayant pas encore bénéficié de toute la sollicitude souhaitée, nie de l'aide des experts et des chercheurs. Il va de soi que le concours appréciable apporté si généreusement par l'unesco dans ce domaine, en harmonie avec les pays africains, l'onu et les autres organismes, est de nature à aplanir toutes les difficultés. La réalisation de cette tâche constitue encore une fois la preuve tangible de la solidarité internationale et de son efficacité réelle. Les résultats, que nous comptons obtenir de cet établissement, sont de nature à encourager notre solidarité dans le travail, et augmenter la confiance que nous plaçons dans la réussite et la prospérité de ce Centre. En effet, les études et les recherches qui seront entreprises permettront de découvrir beaucoup d'aspects enracinés dans la personnalité africaine, et de les dégager de la nuit des siècles. Une telle entreprise contribuera incontestablement à faire connaître la civilisation africaine séculaire, et à mettre en relief un aspect important de l'héritage humain, demeuré enfoui dans l'ombre de l'ignorance. 3
4 Les stagiaires qui viendront participer aux études de ce Centre, S'intégreront tout naturellement dans l'ambiance de la même école malgré leurs origines diverses. Cette intégration et cette formation commune les marqueront profondément et leur permettront, quand ils auront à assumer de hautes fonctions administratives dans leur pays, d'agir au nom d'un même principe, car, mus par le même sentiment de communion, ils renouvelleront sûrement leurs contacts, et consolideront leurs rapports. L'apport qu'ils auront ainsi donné à la cause de la solidarité africaine et du rapprochement des pays frères ne saurait vous échapper. Parmi les résultats escomptés, il faut dire que les cadres formés dans ce centre, initiés à des méthodes communes de travail, seront à même d'assumer les fonctions administratives dans n'importe quel pays Africains où ils seraient appelés à prêter leur assistance. Ainsi, resserrant les liens qui unissent tous les pays d'afrique, nous réaliserons l'unification à laquelle nous aspirons tous pour le bienfait de l'humanité. Nos enfants seront orientés dans une meilleure voie, les mettant au service de nos peuples et leur permettant de construire avec énergie et enthousiasme un avenir africain, de manière à faire s'épanouir leurs aptitudes propres et leur personnalité. L'Afrique entière fait preuve, à l'occasion de cette journée mémorable, de son attachement à son passé et à la volonté de collaborer efficacement avec l'unesco qui met au service des peuples, en particulier de ceux qui viennent d'accéder à l'indépendance. Ce Centre symbolise la mission africaine que le Maroc assume dignement à travers l'histoire, en oeuvrant pour l'indépendance de tous les peuples d'afrique, et pour le renforcement de cette indépendance par le formation des cadres administratifs nationaux. Là, réside le secret de la grande unité pour laquelle oeuvrent les chefs d'etats Africains. Par conséquent, nous sommes certains que tous les pays africains vont prêter toute l'aide possible susceptible d'amener ce Centre à s acquitter convenablement de sa mission. Le monde actuel qui est en plein essor nous oblige à agir rapidement pour rejoindre le convoi, réaliser le progrès, et donner la prospérité. En effet, notre époque de tolère aucune négligence dans l'accomplissement de notre devoir, afin de faire sortir nos peuples du sous développement et de les mettre sur la voie de la prospérité. Ainsi, je saisis cette précieuse occasion pour présenter mes sincères remerciements à Monsieur René MAHEU, Directeur Général de l'unesco, qui a adopté l'idée de la création de ce Centre et qui a veillé à sa réalisation. M. MAHEU a passé de longues années à instruire de jeunes marocains en qualité de professeur au lycée Moulay Idriss à Fès. Sa vaste culture et ses grandes aptitudes humaines lui ont permis d'accéder au poste de directeur général d'un organisme international l'unesco, ayant pour objet de servir l'intérêt des peuples dans le domaine éducatif, culturel et scientifique. Pour cela, il m'est très agréable d'inviter tous les pays africains à profiter au maximum des activités de ce centre, des études qu'il entreprendra et des recherches qu'il effectuera. 4
5 Le Maroc, pour sa part, est prêt à mettre tous ses moyens au profit de ce Centre africain afin de lui assurer une entière réussite. Messieurs, Au nom de SA MAJESTE LE ROI, je vous souhaite plein succès dans vos travaux et j'exprime mes vifs remerciements à l'unesco et à son Directeur Général qui, en plus de l'importance particulière qu'il a accordée à ce projet, a tenu à participer en personne à cette manifestation. Je remercie également les représentants de l'onu et des autres organismes qui se sont intéressés plus particulièrement à notre réalisation. De même, je veux remercier les pays africains qui ont répondu à notre invitation et qui ne nous ont ménagé, ni leur aide, ni leurs encouragements. Je remercie enfin toutes les personnalités qui ont mis leur expérience au profit de cette session, et qui nous ont apporté leur aide précieuse. Que Dieu le tout puissant guide nos pays, assure à ce Centre le plein succès que nous lui souhaitons. 5
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