LES RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES (QUALITÉ DES SOURCES)

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1 LES RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES (QUALITÉ DES SOURCES) Lorsque nous commençons des recherches généalogiques, le but premier est de partir à la recherche de nos ancêtres. Généralement, nous avons le désir de remonter jusqu à l ancêtre le plus rapidement possible. Toutefois, cela ne se fait pas sans risque d erreurs surtout qu il s agit habituellement de nos premières armes en généalogique. Je vous propose donc une méthode pour qualifier vos sources. J appelle une source, un document où vous trouverez des données que vous ajouterez dans votre propre banque de données. Trouver l ancêtre le plus rapidement possible. En général, notre premier réflexe est de partir de notre génération et remonter jusqu à l ancêtre. Pour ce faire, la méthode la plus simple est de faire une lignée directe. Par exemple, vous êtes Maurice Tremblay. Vous commencez par votre père et votre grandpère. Ce sont généralement des personnes que vous connaissez sans nul besoin de recherches. Après, vous devrez faire des recherches afin de trouver le père de votre grand-père et ainsi de suite jusqu à l ancêtre Pierre Tremblay. Vous pourriez fort bien prendre une mauvaise lignée mais, vous arriveriez toujours à l ancêtre Pierre peu importe le chemin que vous auriez pris; c est certain. Tous les chemins mènent à Rome, dit le dicton. De même, toutes les lignées directes de Tremblay mènent à Pierre. C est vrai pour les Tremblay car, il n y a qu un ancêtre Tremblay. Toutefois, il n en est pas de même pour les Gagnon car, il y a cinq ancêtres Gagnon. Dans ce cas, en prenant un mauvais chemin, une mauvaise branche, vous risqueriez d arriver à un ancêtre Gagnon lequel ne serait pas nécessairement le vôtre. Peu importe le chemin ou la branche qui vous aurez pris, une fois le désir de connaître l ancêtre comblé vous pourrez maintenant vous calmer. Vous commencerez alors, paisiblement, votre arbre généalogique. Cette fois, par contre, vous ne devrez plus prendre une mauvaise direction. Pour ce faire, je vous présente une méthode pour qualifier les sources que vous utiliserez. Il est important de connaître la qualité de notre source afin de porter un jugement sur la valeur du renseignement. Je vous propose quatre catégories : très fiable, fiable, peu fiable et très peu fiable. Donner une cote avec ces termes étant trop pénible, je vous propose quatre chiffres ; 3, 2, 1 et 0. 3 Pour très fiable 2 Pour fiable 1 Pour peu fiable 0 Pour très peu fiable RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES.doc 1

2 Pour faire un arbre généalogique, il faudra traiter plusieurs milliers de données. Ces données n ont pas les mêmes qualités. Donc, nous avons intérêt à choisir la source ayant la meilleure qualité possible. Si nous choisissons des sources de moindre qualité, cela risque d entraîner des erreurs qui pourront altérer sérieusement le résultat final. En fait le résultat final aura de la qualité de la plus mauvaise source. Habituellement, nous commençons un arbre généalogique pour notre génération actuelle. Cela signifie que les données les plus fiables ne nous sont pas disponibles dès le début. Nous devons donc commencer par les dictionnaires généalogiques, les recueils généalogiques ou les monographies familiales. Alors, la moins fiable de ces sources devra être vérifiée par une plus fiable. Autrement dit, il nous faudra faire une double vérification. Double vérification! Attention. Il est possible que la seconde source provienne de celle que vous aviez utilisée. Si tel est le cas, il ne s agit pas vraiment d une double vérification. Une double vérification implique que vous trouverez une donnée provenant d une source indépendante de celle que vous avez consultée en premier lieu. Si vous faites votre arbre généalogique n attendez pas à la fin pour le vérifier. Car, par malheur, si vous aviez pris une mauvaise branche, vous risqueriez de devoir reprendre une partie de notre travail. Il s agit donc de prendre une procédure sécuritaire. Après quelques générations, nous nous arrêtons et nous vérifions ce que nous avons fait. Par la suite, nous pourrons continuer en toute quiétude. Qualification des sources. La source de cote 3. La source la plus fiable portera la cote 3. Cette source consiste, sans nul doute, en les registres paroissiaux et civils. Par contre, ils contiennent tout de même des erreurs. J appellerai ces erreurs, erreurs cléricales. Ces erreurs cléricales sont généralement des confusions dans les patronymes ou les prénoms : confusion entre Belley et Boily, Langlois et Langlais ou Fradet et Bradet par exemple. De plus, il arrive parfois au prêtre de confondre le patronyme d un témoin à un mariage avec le patronyme de la mariée. Ainsi, le témoin s appelle Pierre Dubois et la mariée s appelle Angèle Simard. Mais, le prêtre écrira Angèle Dubois. Cela est également une erreur cléricale. Il demeure que les registres paroissiaux et civils restent les sources les plus fiables tout en sachant que ces registres contiennent certaines erreurs. Habituellement, ces erreurs cléricales sont facilement identifiables mais, nous devons toujours surveiller si les données que nous voulons utiliser en contiennent. RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES.doc 2

3 Nous coterons cette source avec le chiffre 3, soit la meilleure cote possible. Cela signifie, idéalement, que toute vérification devrait être faite à cette source. Toutefois, ces sources ne sont disponibles que jusqu en 1910 ou Si nos recherches sont plus récentes que 1910 ou 1911, nous devrons vérifier à une autre source. Lorsque je mentionne 1910 et 1911, je ne considère que les archives nationales du Québec, non pas certaines autres sources disponibles sur la Toile. L avantage des archives nationales du Québec est quelles sont gratuites et souvent disponibles sur la Toile. La source de cote 2. Une source de cote 2 provient d une source de cote 3. Elle contiendra donc les erreurs cléricales de la source de cote 3 auxquelles il faudra ajouter les erreurs cléricales inhérentes à la retranscription des données servant à créer cette nouvelle source. Ces nouvelles sources sont les recueils paroissiaux. Quelqu un consulte les registres d une paroisse et collige les actes de mariages de la paroisse qu il reporte dans un recueil. Dans ce recueil, les mariages sont reportés en ordre alphabétique de l homme et de la femme. Pour ce faire, il doit lire les registres, reporter sur une fiche de mariage les données de l acte de mariage, classer ces fiches en ordre alphabétique puis, retranscrire les données de ces fiches à l aide d un moyen mécanique. Pour ce faire, Il y eut donc : une lecture, une écriture, un classement, une lecture et une écriture. À chaque étape il y avait risque d erreurs cléricales. La probabilité de faire des erreurs cléricales augmente à chaque étape. Probablement qu un statisticien pourrait calculer le pourcentage de probabilité. À l époque où la plupart des registres paroissiaux furent publiés, les ordinateurs n existaient pas. Imaginez alors le travail de classement et d écriture que cela exigeait! Il y aura donc, très certainement, quelques erreurs supplémentaires. Plus ont retranscrit des données, plus on risque de faire des erreurs d une transcription à l autre. Cette pour cette raison que cette source est coté 2 car, elle contient les erreurs cléricales de la source de cote 3 plus une certaine quantité d erreurs supplémentaires. On pourrait également donner la cote 2 aux monographies familiales. Une monographie familiale est un document centré sur un seul patronyme et, normalement, l auteur devrait consulter les registres paroissiaux. La source de cote 1. Dans une société de généalogie, la bibliothèque des volumes de référence contient des registres paroissiaux, des monographies familiales et des recueils généalogiques. Un registre paroissial ne concerne qu une seule paroisse de sorte qu une région, Charlevoix par exemple, comporte plusieurs registres paroissiaux. J appelle recueil généalogique un document regroupant tous les recueils paroissiaux d une région ou d un comté. RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES.doc 3

4 Encore une fois, il s agit de retranscription de documents déjà publiés contenant une certaine quantité d erreurs. Une nouvelle transcription introduira de nouvelles erreurs. J appelle cela la propagation des erreurs. Il faudrait que le recueil généalogique soit fait à partir des registres paroissiaux pour obtenir la cote 2. Généralement, on ne connait pas la source ayant permis la confection d un recueil généalogique. De plus, la quantité de données traitées est énorme. Ces données ne concernent non seulement une famille ou une paroisse mais, un grand nombre de paroisses et de familles. De la sorte, les erreurs des sources se propagent dans le recueil généalogique auxquelles s ajoutent les inévitables erreurs de transcription. Le recueil généalogique du frère Éloi-Gérard et la série Les Grandes Familles de Charlevoix, bien connus chez-nous, sont des recueils généalogiques. On présume qu Éloi-Gérard a pris ses données dans les registres paroissiaux mais, il y avait une telle quantité de données à traiter manuellement, qu il faut un addenda de quelque cent cinquante pages pour apporter des corrections audit recueil. Quant à la série Les Grandes Familles Charlevoix, nous en ignorons les sources. C est pourquoi ce genre de recueils est coté 1. Je ne voudrais pas que l on croit que je suggère de ne pas consulter les recueils généalogiques, loin de là. Ce que je suggère, c est de vérifier ce que vous y trouverez. La source de cote 0. Il s agit de la Toile. On ignore tout des données recueillies sur la Toile. Nous ignorons qui les y ont mises et leurs provenances. Je leur donne la cote 0. Elles peuvent être utilisées mais doivent être impérativement vérifiées, que la source soit gratuite ou non. De plus, certains sites peuvent être contaminés. La plus connue de ces sources est BMS2000 (Baptême, Mariage, Sépulture). Elle permet de cibler une recherche par une requête. À partir du résultat, on peut alors chercher au bon endroit et prendre la source ayant la meilleure cote avant de faire une entrée dans notre propre banque de données. Ces sites peuvent nous orienter vers des paroisses ou des régions que nous n aurions pu trouver qu après de longues heures de recherches. Par exemple, j ignore dans quelle paroisse Daniel Fraser et Angèle Dumont se sont mariés. Je n ai qu à faire une requête et j obtiens tous les mariages impliquant un homme Fraser et une femme Dumont. Je sélectionne le mariage qui me semble le plus probable et je vérifie son exactitude auprès de la source la plus fiable. Si c est avant 1910, j irai immédiatement au registre paroissial de la paroisse concernée. Sinon, je prendrai la source suivante la plus fiable. RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES.doc 4

5 Bref, la Toile donne une piste pour les recherches mais, tout ce qui s y trouve devrait être coté 0 pour très peu fiable sauf, si le site donne accès aux registres paroissiaux. Si tel est le cas, alors les données recueillis auraient la cote 3. Le fichier famille. Il s agit d une source particulière qui n existe qu à la Société de Généalogie du Saguenay. Chaque couple possède son dossier que nous appelons fichier famille. Les données contenues dans un fichier famille proviennent des registres paroissiaux. On pourrait donc leur donner la cote 2 parce qu il y eut transcription. Le travail fait par nos prédécesseurs est admirable. Ils ont fait un travail de moine. Ils travaillaient avec des fiches cartonnées qu ils triaient minutieusement en ordre alphabétique. Les données étaient transcrites à l aide d une machine à écrire et publiées. Aujourd hui, nous disposons d ordinateurs et de logiciels permettant de compiler et trier au fur et à mesure que nous faisons les entrées dans le système. L ensemble des données prenaient un espace physique de plusieurs petits classeurs à fiches cartonnées alors qu aujourd hui tout cela peut être contenu dans une clé USB (Universal Serial Bus) de quelques centimètres. À tout moment, nous pouvons demander au logiciel de faire un rapport sur l état de notre banque de données par une simple commande. En résumé, rappelez-vous que votre travail aura la valeur de la source la plus faible. Cela dit, bonnes recherches! Raymond Guérin dit Saint-Hilaire (1176) RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES.doc 5