Chloé, Hélène, Apolline BÉRARD

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1 ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D ALFORT 2015 IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES MÉDICAMENTS ANTHELMINTHIQUES UTILISÉS EN FILIÈRE ÉQUINE ; PREMIÈRES ÉTUDES AU SEIN DE LA RÉSERVE DE FONTAINEBLEAU ET DU GÂTINAIS THÈSE Pour le DOCTORAT VÉTÉRINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL Le 17 Septembre 2015 par Chloé, Hélène, Apolline BÉRARD Née le 25 avril 1989 à Villeneuve d Ascq (59) JURY Président : Pr. Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL Membres Directeur : Pr ENRIQUEZ Professeur à l ENVA Assesseur : Dr TRACHSEL Maître de conférences à l ENVA

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3 LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur : M. le Professeur GOGNY Marc Directeurs honoraires : MM. les Professeurs : COTARD Jean-Pierre, MIALOT Jean-Paul, MORAILLON Robert, PARODI André-Laurent, PILET Charles, TOMA Bernard. Professeurs honoraires : Mme et MM. : BENET Jean-Jacques, BRUGERE Henri, BRUGERE-PICOUX Jeanne, BUSSIERAS Jean, CERF Olivier, CHERMETTE René, CLERC Bernard, CRESPEAU François, M. COURREAU Jean-François, DEPUTTE Bertrand, MOUTHON Gilbert, MILHAUD Guy, POUCHELON Jean-Louis, ROZIER Jacques. DEPARTEMENT D ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC) Chef du département : M. GRANDJEAN Dominique, Professeur - Adjoint : M. BLOT Stéphane, Professeur DISCIPLINE : NUTRITION-ALIMENTATION - M. PARAGON Bernard, Professeur UNITE DE CARDIOLOGIE - Mme CHETBOUL Valérie, Professeur * - Mme GKOUNI Vassiliki, Praticien hospitalier - Mme SECHI-TREHIOU Emilie, Praticien hospitalier UNITE DE CLINIQUE EQUINE - M. AUDIGIE Fabrice, Professeur - Mme BERTONI Lélia, Maître de conférences contractuel - Mme BOURZAC Céline, Maître de conférences contractuel - M. DENOIX Jean-Marie, Professeur - Mme GIRAUDET Aude, Praticien hospitalier * - Mme MESPOULHES-RIVIERE Céline, Praticien hospitalier - Mme TRACHSEL Dagmar, Praticien hospitalier DISCIPLINE : OPHTALMOLOGIE - Mme CHAHORY Sabine, Maître de conférences UNITE DE PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES - M. BLAGA Radu Gheorghe, Maître de conférences (rattaché au DPASP) - Mme COCHET-FAIVRE Noëlle, Praticien hospitalier - M. GUILLOT Jacques, Professeur * - Mme MARIGNAC Geneviève, Maître de conférences - M. POLACK Bruno, Maître de conférences - Mme RISCO CASTILLO Véronica, Maître de conférences (rattachée au DSBP) UNITE D IMAGERIE MEDICALE - Mme PEY Pascaline, Maître de conférences contractuel - Mme STAMBOULI Fouzia, Praticien hospitalier UNITE DE MEDECINE - M. AGUILAR Pablo, Praticien hospitalier - Mme BENCHEKROUN Ghita, Maître de conférences - M. BLOT Stéphane, Professeur* - M. CAMPOS Miguel, Maître de conférences associé - Mme FREICHE-LEGROS Valérie, Praticien hospitalier - Mme MAUREY-GUENEC Christelle, Maître de conférences UNITE DE MEDECINE DE L ELEVAGE ET DU SPORT - Mme CLERO Delphine, Maître de conférences contractuel - M. FONTBONNE Alain, Maître de conférences - M. GRANDJEAN Dominique, Professeur * - Mme MAENHOUDT Cindy, Praticien hospitalier - M. NUDELMANN Nicolas, Maître de conférences UNITE DE PATHOLOGIE CHIRURGICALE - M. FAYOLLE Pascal, Professeur - M. MAILHAC Jean-Marie, Maître de conférences - M. MANASSERO Mathieu, Maître de conférences - M. MOISSONNIER Pierre, Professeur - Mme VIATEAU-DUVAL Véronique, Professeur * - M. ZILBERSTEIN Luca, Maître de conférences DISCIPLINE : URGENCE SOINS INTENSIFS - Mme STEBLAJ Barbara, Praticien Hospitalier DISCIPLINE : NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE - M. PIGNON Charly, Praticien hospitalier DEPARTEMENT DES PRODUCTIONS ANIMALES ET DE LA SANTE PUBLIQUE (DPASP) Chef du département : M. MILLEMANN Yves, Professeur - Adjoint : Mme DUFOUR Barbara, Professeur UNITE D HYGIENE QUALITE ET SECURITE DES ALIMENTS - M. AUGUSTIN Jean-Christophe, Professeur - M. BOLNOT François, Maître de conférences * - M. CARLIER Vincent, Professeur UNITE DES MALADIES CONTAGIEUSES - Mme DUFOUR Barbara, Professeur* - Mme HADDAD/HOANG-XUAN Nadia, Professeur - Mme PRAUD Anne, Maître de conférences - Mme RIVIERE Julie, Maître de conférences contractuel UNITE DE PATHOLOGIE DES ANIMAUX DE PRODUCTION - M. ADJOU Karim, Maître de conférences * - M. BELBIS Guillaume, Assistant d enseignement et de recherche contractuel - M. MILLEMANN Yves, Professeur - Mme RAVARY-PLUMIOEN Bérangère, Maître de conférences - Mme ROUANNE Sophie, Praticien hospitalier UNITE DE REPRODUCTION ANIMALE - Mme CONSTANT Fabienne, Maître de conférences* - M. DESBOIS Christophe, Maître de conférences (rattaché au DEPEC) - Mme MASSE-MOREL Gaëlle, Maître de conférences contractuel - M. MAUFFRE Vincent, Assistant d enseignement et de recherche contractuel - Mme EL BAY Sarah, Praticien hospitalier UNITE DE ZOOTECHNIE, ECONOMIE RURALE - M. ARNE Pascal, Maître de conférences - M. BOSSE Philippe, Professeur* - Mme DE PAULA REIS Alline, Maître de conférences contractuel - Mme GRIMARD-BALLIF Bénédicte, Professeur - Mme LEROY-BARASSIN Isabelle, Maître de conférences - M. PONTER Andrew, Professeur - Mme WOLGUST Valérie, Praticien hospitalier DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTIQUES (DSBP) Chef du département : M. CHATEAU Henry, Professeur - Adjoint : Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences UNITE D ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES UNITE D HISTOLOGIE, ANATOMIE PATHOLOGIQUE - M. CHATEAU Henry, Professeur* - Mme CORDONNIER-LEFORT Nathalie, Maître de conférences* - Mme CREVIER-DENOIX Nathalie, Professeur - M. FONTAINE Jean-Jacques, Professeur - M. DEGUEURCE Christophe, Professeur - Mme LALOY Eve, Maître de conférences contractuel - Mme ROBERT Céline, Maître de conférences - M. REYES GOMEZ Edouard, Maître de conférences UNITE DE BACTERIOGOLIE, IMMUNOLOGIE, VIROLOGIE - M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur* - Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences - Mme LE ROUX Delphine, Maître de conférences - Mme QUINTIN-COLONNA Françoise, Professeur UNITE DE BIOCHIMIE - M. BELLIER Sylvain, Maître de conférences* - Mme LAGRANGE Isabelle, Praticien hospitalier - M. MICHAUX Jean-Michel, Maître de conférences DISCIPLINE : EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE - M. PHILIPS Pascal, Professeur certifié DISCIPLINE : ETHOLOGIE - Mme GILBERT Caroline, Maître de conférences UNITE DE GENETIQUE MEDICALE ET MOLECULAIRE - Mme ABITBOL Marie, Maître de conférences UNITE DE MANAGEMENT, COMMUNICATION, OUTILS SCIENTIFIQUES - Mme CONAN Muriel, Professeur certifié (Anglais) - M. DESQUILBET Loïc, Maître de conférences (Biostatistiques, épidémiologie)* - Mme FOURNEL Christelle, Maître de conférences contractuel (Gestion et management) UNITE DE PHARMACIE ET TOXICOLOGIE - Mme ENRIQUEZ Brigitte, Professeur - M. PERROT Sébastien, Maître de conférences - M. TISSIER Renaud, Professeur* UNITE DE PHYSIOLOGIE ET THERAPEUTIQUE - Mme COMBRISSON Hélène, Professeur - Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences - M. TIRET Laurent, Professeur * * responsable d unité

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5 REMERCIEMENTS Au Jury de thèse : Au Professeur Professeur de la faculté de médecine de Créteil Qui m a fait l honneur d accepter la présidence de mon jury de thèse. Hommage respectueux. A Madame le Professeur ENRIQUEZ Professeur en Pharmacie-Toxicologie à l Ecole Nationale Vétérinaire d Alfort Qui m a fait l honneur d accepter de diriger cette thèse et pour m avoir guidée tout au long de ce travail. Merci pour votre disponibilité et vos conseils. A Madame le Docteur TRACHSEL Praticien hospitalier de la clinique équine de l Ecole Nationale vétérinaire d Alfort. Qui m a fait l honneur d accepter de participer à ce travail en tant qu assesseur. Merci pour votre temps et vos conseils avisés. A Madame Echiassoux

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7 À mes parents, pour votre soutien inconditionnel durant ces 26 années, pour avoir toujours cru en moi et m avoir amenée aussi loin À Doudou et Bibou, pour nos fous rires, nos bagarres et toutes ces heures partagées. À Jojo, ça y est, je vais soigner des poneeyyyssss qui mangent des arcs en ciels et font caca des papillons! Merci pour tous, nos soirées, nos discussions, nos fou-rires. À Cléclé, ma cousine, mon modèle. En souvenir de tous nos soirées, vacances et folies. Merci de m avoir toujours écoutée, et conseillée. À Marie-Anne, 10 ans que l on se connait et que l on s aime. Ma copine de chevaux, une nouvelle aventure commence pour toi, je souhaite que tu sois toujours heureuse et que l on se voit toujours pour des bons repas et grandes cavalées. À Romain, aussi fou que tu sois, j ai toujours aimé nos conversations. Merci pour tous ses sushis qui m ont souvent remonté le moral. À Philippe, Gwladys, et Léo, pour m avoir si gentiment accueillie dans cette grande famille. À Seb, pour être toujours disponible pour boire un verre et raconter nos vies. À tous ceux de l ENVA, À Florent, mon équilibre intense. Je vais devenir une vraie «p*** à poneys»! La première fois que l on s est vu, tu m as invitée à manger des pâtes. Depuis on en a mangé ensemble! J ai tellement de souvenirs ensemble. À Caro, ma pouf équine. Merci pour cette année de folie, de m avoir supportée (et d avoir supporté Galuh-petit-cul et ses bébés taupes), nourri, abreuvé, fait rire À T iti, pour ce Chuva de folie, qui sans ta bonne humeur aurait été insupportable. Tiens-toi prêt pour une nouvelle année d Interne, je vais réussir à te convertir au café! À mon ANCIENNE, la plus choupie des ANCIENNES, vous m avez fait découvrir la vie! Je vous aime. À ma poulotte, malgré votre hémi-proto neurone, vous avez un petit air attachant. Merci pour m avoir envoyé du rêve. À Laeti et Violette, merci pour tous vos fous-rires partagés et encore à venir. À toutes les meufs du G7, vive les cuvettes. Et les soirées alcoolisées qui n auraient pas été les mêmes sans vous. À toute l équipe de la clinique équine, merci pour cette année de folie (dans tous les sens du terme). À tous les membres de la clinique de l Orge, merci de m avoir fait confiance, de votre disponibilité et de m avoir initiée au vrai travail de véto. Vive les Bas-Rouges, les roulettes de la machine à anesthésie et le champagne. À tous ceux qui m ont entourée un jour, de la primaire à maintenant.

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9 TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION Première partie : Parasites et moyens de lutte contre ceux-ci I. Infestations parasitaires A. Larves de gastérophiles ) Biologie ) Épidémiologie ) Symptômes ) Diagnostic ) Méthodes de lutte B. Cestodes ) Biologie ) Épidémiologie ) Symptômes ) Diagnostic ) Méthodes de lutte C. Nématodes ) Ascaris a. Biologie b. Épidémiologie (1) Symptômes c. Diagnostic d. Méthodes de lutte ) Strongyloïdes a. Biologie b. Épidémiologie c. Symptômes d. Diagnostic e. Méthodes de lutte D. Strongles ) Grands strongles a. Biologie b. Épidémiologie c. Symptômes d. Diagnostic e. Méthodes de lutte ) Petits strongles ou cyathostomes a. Biologie b. Épidémiologie c. Symptômes d. Diagnostic e. Méthodes de lutte E. Oxyures ) Biologie ) Symptômes ) Diagnostic ) Méthodes de lutte II. Les molécules à activité antiparasitaire interne A. Praziquantel ) Pharmacocinétique

10 2) Mécanisme d action : ) Spectre d activité ) Formes pharmaceutiques B. Dérivés du noyau benzimidazole ) Formes pharmaceutiques ) Pharmacocinétique a. Absorption b. Biotransformation c. Élimination ) Mécanismes d action ) Spectres d activité C. Pyrantel ) Formes pharmaceutiques ) Pharmacocinétique ) Mécanisme d action ) Spectre d activité D. Lactones macrocycliques ) Avermectines a. Formes pharmaceutiques b. Pharmacocinétique c. Mécanisme d action d. Spectre d activité ) Milbémycines a. Formes pharmaceutiques b. Pharmacocinétique c. Mécanisme d action d. Spectre d activité ) Concentrations plasmatiques et fécales des lactones macrocycliques a. Concentrations plasmatiques b. Concentrations fécales E. Recommandation d utilisation de ces molécules ) Poulains ) Yearlings ) Chevaux adultes vivant en pâture ) Chevaux adultes vivants au box ) Juments gestantes ) Utilisation des molécules Deuxième partie : Impact environnemental des molécules antiparasitaires internes et mise en situation concrète I Impact des médicaments antiparasitaires sur l environnement A Importance des insectes coprophages B Molécules actives ) Praziquantel ) Benzimidazoles a. Diptères et coléoptères coprophages b. Vers de terre ) Pyrantel ) Endoctocides : avermectines et milbémycines a. Ivermectine (1) Diptères (i) Comparaisons entre différentes formulations (ii) Comparaisons entre deux espèces (iii) Tests standardisés (2) Scarabées coprophages (i) Comparaison entre deux formulations (ii) Comparaisons entre espèces

11 (iii) Tests standardisés (iv) Attractivité de l ivermectine (3) Organismes du sol (i) Les vers de terre (ii) Les collemboles (iii) Les mites (4) Espèces aquatiques (i) Crustacés : Crevettes et Daphnée (ii) Vers d eau (5) Dégradation des bouses par les insectes coprophages b. Milbémycines (1) Diptères (2) Scarabées coprophages c. Et chez les chevaux C. Effet indirect de l utilisation des médicaments antiparasitaires II Mise en pratique de la vermifugation dans une zone à risque : la biosphère de fontainebleau A. Biosphère ) Présentation de la biosphère ) Territoire d'expérimentation pour un développement durable ) Son implication dans l'impact environnemental des médicaments vétérinaires F. Gestion durable des parasites ) Idées générales ) Plan de vermifugation pour les chevaux a. Poulains (1) À 15 jours après la naissance (2) À 2 mois (3) Au sevrage (4) Au printemps b. Yearlings (1) En été (2) En automne (3) En hiver c. Chevaux vivant en pâture : (1) À la fin de l'hiver-début du printemps (2) Au printemps-eté : (3) En automne et en hiver : d. Chevaux adultes vivant au box : e. Juments gestantes CONCLUSION ANNEXE BIBLIOGRAPHIE

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13 TABLES DES ILLUSTRATIONS FIGURES : FIGURE 1 : CYCLE DE GASTEROPHILUS INTESTINALIS LORS D'INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 2 : CYCLE D'ANOPLOCEPHALA PERFOLIATA LORS D'INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 3 : CYCLE DE PARASCARIS EQUORUM LORS D'INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 4 : CYCLE DE STRONGYLOIDES WESTERI LORS D'INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 5 : CYCLE DE STRONGYLUS VULGARIS LORS D'INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 6 : CYCLE DES CYASTHOSTOMES LORS D'UNE INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 7 : CYCLE D'OXYURIS EQUI LORS D'INFESTATION DU CHEVAL FIGURE 8 : MOLECULE DE PRAZIQUANTEL FIGURE 9 : NOYAU BENZIMIDAZOLE FIGURE 10 : COMPARAISON D'UNE MOLECULE DE FENBENDAZOLE (A GAUCHE) FIGURE 11 : MOLECULE DE PYRANTEL FIGURE 12 : COMPARAISON ENTRE UNE MOLECULE D'IVERMECTINE (A GAUCHE) FIGURE 13 : COURBE D'ELIMINATION FECALE PENDANT LES 10 PREMIERS JOURS APRES L'ADMINISTRATION PAR VOIE ORALE D'IVERMECTINE (NOIR) ET DE MOXIDECTINE (BLANC) FIGURE 14 : MOUCHES ET SCARABEES COPROPHAGES PARTICIPANT A LA DEGRADATION DES BOUSES FIGURE 15 : TUNNELS FORMES PAR LES SCARABEES COPROPHAGES DANS UNE BOUSE FIGURE 16 : APHODIUS. CONSTANS FIGURE 17 : LARVES DE SCARABEE APPARTENANT AU GROUPE TEMOIN APRES 14 JOURS DE CONTACT AVEC LES FECES FIGURE 18 :LARVE DE SCARABEE APPARTENANT AU LOT CONTENANT DU FENBENDAZOLE APRES 14 JOURS DE CONTACT AVEC LES FECES FIGURE 19 : LARVE DE SCARABEE APPARTENANT AU LOT CONTENANT DE L'IVERMECTINE APRES 14 JOURS DE CONTACT AVEC LES FECES FIGURE 20 : LUMBRICUS TERRESTRIS FIGURE 21 : MUSCA AUTUMNALIS FIGURE 22 : NEOMYIA CORNICINA FIGURE 23 : SCATOPHAGA STERCORARIA FIGURE 24 : LUCILIA CUPRINA FIGURE 25 : AILE COMPLETE DE SCATOPHAGI STERCORARIA MONTRANT LA DISPOSITION NORMALE DES VEINES FIGURE 26 : PARTIE D UNE AILE DE SCATOPHAGA STERCORARIA DANS DES FECES CONTENANT DE L IVERMECTINE A LA DOSE DE 0.5µG/KG FIGURE 27 : PARTIE D UNE AILE DE SCATOPHAGA STERCORARIA DANS DES FECES CONTENANT DE L IVERMECTINE A LA DOSE DE 0.5µG/KG FIGURE 28 : MUSCA DOMESTIC.A FIGURE 29 : MUSCA VERTUSTISSIMA FIGURE 30 : ONTHOPHAGUS GAZELLA FIGURE 31 : ONTHOPHAGUS BINODIS FIGURE 32 : COPRIS HISPANUS FIGURE 33 : ONITIS BELIAL FIGURE 34 : EUONITICELLUS INTERMEDIUS FIGURE 35 : HYPOASPIS ACULEIFER FIGURE 36 : DAPHNIA MAGNIA FIGURE 37 : ISOLATION D'UNE BOUSE DES INSECTES COPROPHAGES POUR EVALUER SA VITESSE DE DEGRADATION SANS LEUR AIDE FIGURE 38 : POURCENTAGE DE DEGRADATION DES BOUSES (EXPOSEES OU PROTEGEES) EN FONCTION DU TEMPS (MOIS) FIGURE 39 : POURCENTAGE DE DEGRADATION DE BOUSES SAINES EN FONCTION DU TEMPS (MOIS) FIGURE 40 : POURCENTAGE DE DEGRADATION DE BOUSES CONTAMINEES PAR DE L'IVERMECTINE EN FONCTION DU TEMPS (MOIS)

14 FIGURE 41 : NOMBRE TOTAL DE COLEOPTERE RECUEILLIS EN 2012, 2013 ET 2014 SUR DES SITES A CHEVAUX ET SANS CHEVAUX FIGURE 42 : COMPARAISON DE LA TAILLE DES FEMURS D'A. STERCOROSUS ETE 2012 DANS LES ZONES AVEC ET SANS CHEVAUX FIGURE 43 : TERRITOIRE DE LA RESERVE DE FONTAINEBLEAU-GATINAIS FIGURE 44 : VARIATION MENSUELLE (18 MOIS) DE L'ABONDANCE MOYENNE PAR PIEGE ET DE LA RICHESSE SPECIFIQUE DES COLEOPTERES SCARABEIDES COPROPHAGES DANS LA REGION DE MONTPELLIER FIGURE 45 : EXEMPLE DE PADDOCK PERMETTANT LA SORTIE DES CHEVAUX TOUT EN LIMITANT LA DISPERSION DES CROTTINS POTENTIELLEMENT CONTAMINES DANS LA NATURE TABLEAUX : TABLEAU 1 : RECAPITULATIF DES DIFFERENTS PARASITES DU CHEVAL EN FONCTION DE LEUR LOCALISATION, LEUR FREQUENCE ET LEUR POUVOIR PATHOGENE TABLEAU 2 : LES DIFFERENTES ESPECES DE GASTEROPHILES POUVANT INFECTER LE CHEVAL TABLEAU 3: EFFICACITE DES DIFFERENTES CLASSES CHIMIQUES DE MOLECULES ANTIPARASITAIRES SUR LES DIFFERENTS PARASITES DU CHEVAL TABLEAU 4 : DETAIL DES 3 TYPES DE STRATEGIES DE VERMIFUGATION CHEZ LES CHEVAUX TABLEAU 5 : REPARTITION DES PARASITES EN FONCTION DE LA PERIODE ANNUELLE ET DE L AGE DU CHEVAL TABLEAU 6 : SURVIE ET VITESSE DE CROISSANCE DES JEUNES VERS DE TERRE EN PRESENCE DE MOLECULES ANTIPARASITAIRES : FENBENDAZOLE OU IVERMECTINE TABLEAU 7 : MOYENNE DE SURVIE DES ŒUFS D O. CARNICINA EN POURCENTAGE EN FONCTION DU TEMPS ECOULE APRES LE TRAITEMENT A L IVERMECTINE DE BOVINS TABLEAU 8 : LES DIFFERENTS EFFETS PERMETTANT DE TROUVER LES VALEURS DE LA CONCENTRATION DE LA MEDIANE DE L'EMERGENCE TABLEAU 9 : COMPARAISON DES SENSIBILITES DE DEUX ESPECES DE SCARABEES : E. INTERMEDIUS ET O. ALEXIS EN CONTACT AVEC DE L'IVERMECTINE TABLEAU 10 : COMPARAISON DES SENSIBILITES DE C. HISPANUS ET D O. BELIAL EN FONCTION DE TEMPS D'EXPOSITION A L'IVERMECTINE TABLEAU 11 : COMPARAISON DE LA SENSIBILITE D'E. INTERMEDIUS EN FONCTION DE 3 CONCENTRATIONS D'IVERMECTINE (EN MG/KG) TABLEAU 12 : VARIATION DES VALEURS DE LC 50, NOEC ET LOECC (MG/KG) DE 3 MOLECULES D'ANTIPARASITAIRE INTERNE : IVERMECTINE, MOXIDECTINE, PRAZIQUANTEL TABLEAU 13 : VARIATION DES CONCENTRATIONS FECALES (µg/kg) EN FONCTION DU TEMPS ET DE LA CONCENTRATION ADMINISTREE INITIALEMENT TABLEAU 14 : LC 50 DES LARVES D'A. CONSTANS (µg/kg) EN FONCTION DES LABORATOIRES ET DES DOSES INITIALES D'IVERMECTINE (µg/kg) TABLEAU 15 : VARIATION DE LA CONCENTRATION (µg/kg) RETROUVEE DANS E. FETIDA ET DU POURCENTAGE D'ELIMINATION DE L'IVERMECTINE EN FONCTION DE 2 CONCENTRATIONS (MG/KG) D'IVERMECTINE TABLEAU 16 : COMPARAISON DE LA SENSIBILITE DE D. MAGNIA ET DE P. SUBCAPITATA EN PRESENCE D'IVERMECTINE TABLEAU 17 : COMPARAISON DE LA SENSIBILITE DE D. MAGNA ET DE C. DUBIA EN PRESENCE D'IVERMECTINE TABLEAU 18 : PRINCIPALES DONNEES PHARMACOCINETIQUES POUR L'IVERMECTINE ET LA MOXIDECTINE TABLEAU 19 : VALEURS DE EC 50 ET NOEC POUR M. AUTOMNALIS EN PRESENCE D'IVERMECTINE TABLEAU 20 : VALEURS DE LC 50, NOEC ET LOEC POUR A. CONSTANS EN PRESENCE D IVERMECTINE OU DE MOXIDECTINE TABLEAU 21 : TABLEAU RECAPITULATIF DES MOLECULES LES PLUS APPROPRIEES A UTILISER EN FONCTION DE LA SAISON ET DE L'AGE DU CHEVAL TABLEAU 22 : RECAPITULATIF DE TOUTES LES EXPERIENCES DISCUTEES DANS LA THESE

15 LISTE DES ABRÉVIATIONS AMM : Autorisation de mise sur le marché C max : Concentration maximale EC 50 : Concentration inhibant l émergence pour 50 % de la population l insecte considéré EL3 : Early L3 : Larve de cyathostome au stade larvaire 3 qui s enkyste dans la muqueuse et la sous muqueuse du cæcum ou du colon IL3 : Inhibited L3 : Larve de cyathostome au stade larvaire 3 qui entre en hypobiose lors de l hiver J0 : Jour zéro L1 : 1 er stade larvaire L2 : 2 nd stade larvaire L3 : 3 ème stade larvaire L4 : 4 ème stade larvaire L5 : 5 ème stade larvaire LC 50 : Concentration létale pour 50 % de la population de l insecte considéré LL3 : Late L3 : Larves de cyathostome au stade larvaire 3 qui vont muter en L4 LOEC : Concentration la plus faible pour lesquels les effets sont observés ND : Non déterminé NOEC : Concentration maximale pour laquelle il n y a pas d effet délétère observé sur une population donnée. T max : Temps pour lequel la valeur maximale est atteinte - 7 -

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17 INTRODUCTION Tous les chevaux sont confrontés à des infestations parasitaires de leur plus jeune âge jusqu à un âge plus avancé. Depuis une trentaine d années, des grands plans de vermifugation ont permis de réduire considérablement les parasitoses digestives. La vermifugation est devenue un quotidien pour les centres équestres se faisant le plus souvent sans concertation du vétérinaire traitant. Cela même dans les réserves nationales, comme la réserve de Fontainebleau-Gâtinais en France, où la présence de chevaux et plus particulièrement de leurs déjections dans les milieux extérieurs pourrait avoir un impact sur les insectes du sol. Si peu d études existent concernant l impact de la vermifugation des chevaux sur les insectes coprophages, cet impact a beaucoup été étudié chez les bovins. Le rôle de ces insectes dans la dégradation des bouses et le transfert des nutriments est aujourd hui bien reconnu (Lumaret, 1986). La présence de ces molécules antiparasitaires dans les fèces de bovins peut s avérer toxique pour la faune coprophage, réduisant ainsi celle-ci et impactant sur ces services rendus. On peut donc s interroger sur l impact de l utilisation des traitements antiparasitaires sur la faune coprophage. Pour cela, nous allons voir dans une première partie les principaux parasites en France pouvant infecter le cheval et les molécules d antiparasitaire disponibles sur le marché vétérinaire en France. Dans une seconde partie, nous discuterons de l impact sur les diverses populations coprophages de ces molécules antiparasitaires au travers une série d études réalisées en grande partie sur les bovins. Ensuite, à l aide d une mise en situation dans la réserve du Gâtinais, nous réaliserons un calendrier de vermifugation qui tient compte des besoins du cheval en fonction de son âge et de la saison et des insectes coprophages

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19 Première partie : Parasites et moyens de lutte contre ceux-ci

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21 I. Infestations parasitaires Les principaux parasites internes du cheval appartiennent aux vers (les helminthes) ou aux larves de mouches (diptères). Les vers sont divisés en 2 catégories majeures : - Les plathelminthes qui sont des vers plats, le plus souvent hermaphrodites ; - Les nématodes qui sont des vers ronds, avec des sexes séparés. Leur croissance se fait par mues successives. Le tableau numéro 1 détaille les parasites du cheval. Tableau 1 : Récapitulatif des différents parasites du cheval en fonction de leur localisation, leur fréquence et leur pouvoir pathogène. (Source : Beugnet et al., 2005) Nom Anoplocéphales : Anoplocephala Magna Anoplocephala Perfoliata Ascaride : Parascaris Equorum Anguillule : Strongyloides Westeri Gastérophiles Petits Strongles : Cyathostominae Grands Strongles : Strongylus spp. Oxyures Oxyuris equi Grande douve du foie : Fasciola hepatica Coccidies : Eimeria leuckarti Eimeria solipedum Cryptosporidies : Cryptosporidium spp. Localisation des adultes Intestion grêle et valvule iléo-caecale Fréquence : +/- à Chevaux de 6 mois à 2 ans Intestin grêle ++ Juments et Poulains jusqu à 2 ans Intestin grêle +/- Poulains jusqu à 6 mois Estomac et intestin ++ grêle Chevaux de tout âge Portion postérieure de l intestin grêle et du gros intestin +++ Chevaux de tout âge Pouvoir pathogène : +/- à /- ++ à +++ Pathogène chez les chevaux de moins de 2 ans ++ à +++ (migration larvaire) +/- Gros intestin ++ Chevaux de tout âge Gros intestin + Chevaux de tout âge Canaux biliaires Rare ++ Intestin et colon Rare +/- Intestin grêle Rare ++ Chez les poulains immundéprimés

22 Nous nous limiterons ici à l étude des parasites les plus communément retrouvés lors de parasitoses chez les chevaux français. A. Larves de gastérophiles Les larves de gastérophile se développent en mouches (ou diptère). Ce développement nécessite l intervention d un hôte obligatoire qui est le cheval. Les diptères peuvent parasiter tous les équidés quel que soit leur âge. Il existe 5 espèces de gastérophiles qui affectent différentes parties du tube digestif. Tableau 2 : Les différentes espèces de gastérophiles pouvant infecter le cheval. (Source : Bussiéras et Chermette, 1991) Gastérophiles Lieu de ponte Localisation dans le tube digestif Gasterophilus intestinalis Membres antérieurs Bouche, muqueuse Poitrail (+/-) glandulaire du cul de sac gauche de l estomac Gasterophilus nasalis Auge Bouche, pylore, duodénum Ligne inférieure du 1/3 inférieur de l encolure. Gasterophilus Naseaux Bouche, estomac, rectum haemorrhoidalis Lèvre supérieure Gasterophilus inermis Joues Bouches, rectum Gasterophilus pecorum Sur les végétaux Bouche, pharynx, œsophage, estomac Nous nous intéresserons à Gasterophilus intestinalis qui est l espèce la plus présente en France. 1) Biologie Les gastérophiles adultes vivent 3 à 4 semaines durant la période estivale : leurs pièces buccales ne sont pas assez développées pour se nourrir. Les femelles pondent entre 400 et 1000 œufs sur les poils des chevaux. Les œufs ont une forme cylindrique de couleur rouge orange de 2cm x 8mm. L ingestion des œufs par le cheval se fait par léchage. Les premiers stades larvaires (L1 et L2) se font dans les muqueuses buccales, linguales, et gingivales. Les larves L2 sont dégluties et vont atteindre l estomac où elles se transforment en L3. La larve L3 se fixe à la muqueuse gastrique grâce à 2 crochets pendant 10 mois. Passée cette période, les larves se détachent d elles-mêmes et sont entrainées hors du tube digestif. Cette sortie a lieu entre mai et septembre. Les larves s enfoncent dans le sol (terre ; sable) et se

23 transforment en pupes (stade intermédiaire entre les stades larvaires et imaginal) en quelques jours. L adulte sort de la pupe en 30 à 40 jours. Cette éclosion peut être retardée si les conditions climatiques ne sont pas favorables. La durée totale du cycle est de 1 an environ (Beugnet et al., 2005). La figure numéro 1 résume les caractéristiques de ce cycle. Figure 1 : Cycle de gasterophilus intestinalis lors d'infestation du cheval. (Source : personnelle) 2) Épidémiologie Les causes favorisants une infestation sont (Bussérias et Chermette, 1991) : - La vie en plein air l été ; - Le manque de pansage ; - Les robes foncées (les mouches sont plus attirées). Les larves L3 sont sensibles au gel et à l humidité, donc meurent en hiver. Elles ne peuvent pas se transformer dans la litière

24 3) Symptômes De manière générale, il n y a que peu de signes cliniques associés à la présence de gastérophiles dans l estomac. Dans le cas d infestation massive, les larves L3 peuvent provoquer des coliques d intensités modérées. Les larves L1 et L2, lorsqu elles sont dans la muqueuse, peuvent entraîner une hypersalivation et des efforts de régurgitation. La surface de l estomac disponible peut diminuer de 50 %, ce qui peut entrainer un retard de croissance ainsi qu une baisse de forme. La présence d un grand nombre de gastérophiles a a aussi été mise en relation avec la présence d ulcères gastriques, et des lésions de la paroi gastrique qui peuvent potentiellement se rompre (Walden et al., 2014b). 4) Diagnostic Les larves sont visibles dans les crottins et le bord de l anus à la fin du printemps ; les œufs sont eux visibles le long des poils des membres antérieurs en été. Une endoscopie digestive est envisageable pour voir les larves fixées sur la muqueuse gastrique (Bussérias et Chermette, 1991). 5) Méthodes de lutte Une des mesures pour limiter l infestation est d appliquer un répulsif pour éviter l approche des adultes, d effectuer des brossages quotidiens du pelage pour enlever les œufs. Il est aussi possible d appliquer localement une lotion insecticide. Contre les larves, il existe un traitement à base d avermectine à donner en automne lorsqu il n y a plus de mouches adultes. B. Cestodes Les cestodes sont des vers de l embranchement des Plathelminthes. Ce sont des vers plats hermaphrodites. Ils ont un corps segmenté, sans tube digestif. Ce sont des parasites obligatoires avec un cycle hétéroxène (c est-à-dire avec l intervention d un hôte intermédiaire). C est un parasitisme fréquent qui contamine les adultes. Il existe plusieurs espèces, la plus fréquemment rencontrée est Anoplocephala perfoliata. 1) Biologie Les cestodes adultes sont localisés principalement au niveau de la valve iléo caecale. Ce sont des vers plats et segmentés qui mesurent entre 4 et 8 cm de long et 1 cm de large. Les derniers segments des vers servent à la reproduction : certains renferment des testicules et d autres un système ovarien avec un utérus. La reproduction est de type hermaphrodite : les segments mâles fécondent les segments femelles. Rarement, la reproduction peut s effectuer avec deux individus différents. Après fécondation les segments ovigères se détachent et se retrouvent dans le gros intestin. Les segments ovigères se déchirent alors et libèrent leurs œufs

25 L excrétion dans les crottins est irrégulière : cela implique de faire plusieurs coproscopies pour détecter les œufs. Les œufs libérés peuvent résister 1 à 2 mois à l extérieur. Ils sont infestants pour les oribatides (acariens) qui les ingèrent. Une fois dans leur tube digestif, l œuf éclot et libère une larve cysticercoïde qui s enkyste dans la cavité générale de l animal jusqu à ce qu il meurt (10 mois). Cela permet aux larves de passer l hiver. L infestation des chevaux a lieu lors de la mise en pâturage : ils ingèrent des oribatides avec l herbe. Lors de la digestion les oribatides libèrent la larve. Celle-ci se fixe sur la muqueuse du cæcum et produit des œufs en 6 à 10 semaines. La durée de vie des Anoplocephala est de 4 à 6 mois : durant la période hivernale, l infestation ira en diminuant (Beugnet et al., 2005). La figure numéro 2 qui suit récapitule le cycle des cestodes A. perfoliata. Figure 2 : Cycle d'anoplocephala perfoliata lors d'infestation du cheval. (Source : personnelle) 2) Épidémiologie Le principal facteur favorisant la contamination est la mise au pâturage

26 3) Symptômes Les signes cliniques les plus associés à l infestation par les cestodes sont des coliques en relation avec un dysfonctionnement de la valve iléo-caecale qui se traduisent souvent par des coliques spastiques simples, des impactions iléales ou plus rarement des intussusceptions iléo-caecale (Walden et al., 2014a). L apparition des signes semble corrélés au nombre d individus hébergés : - Moins de 25 individus : troubles digestifs discrets : alternance constipation, diarrhée, amaigrissement ; - Entre 25 et 200 adultes : entérite avec réaction spastique ou paralytique de la valvule iléo-caecale qui entraine un arrêt du transit, des fermentations bactériennes et des coliques ; - Plus de 200 adultes : nécrose de la muqueuse intestinale, intussusception pouvant aboutir à la rupture de la paroi intestinale et une péritonite. Les intussusceptions sont plus fréquentes chez les jeunes chevaux de moins de 4 ans. 4) Diagnostic L examen coproscopique ne permet pas de mettre en évidence systématiquement des œufs. Il est donc recommandé de faire des dépistages collectifs. Pour l individu, 3 coproscopies à 8/10 jours d intervalle sont recommandées. 5) Méthodes de lutte Le traitement de l environnement est difficile car les acariens sont toujours présents dans le sol. Le traitement avec du praziquantel au moins une fois par an est recommandé pour limiter l infestation (Walden et al., 2014a), comme l illustre le tableau 3. L isolement des chevaux quelques jours au box après la mise en place du traitement pour arrêter la contamination des prés ainsi que le ramassage des crottins durant cette période sont vivement conseillés (Bussiéra et Chermette, 1995). C. Nématodes Ce sont des vers ronds, avec des sexes séparés. Les larves ont un développement avec différentes mues. Leur tube digestif est complet. Ce ne sont pas des parasites obligatoires. Les nématodes touchant principalement le poulain. 1) Ascaris L unique parasite qui infeste les chevaux est Parascaris equorum, il infecte surtout les jeunes chevaux de moins de 2 ans. Leur immunité est peu développée, ce qui les rend particulièrement sensibles : la prévalence chez ces jeunes peut atteindre jusqu à 50 %. A l âge adulte les vers sont ensuite éliminés spontanément. Les vieux chevaux dont l immunité acquise diminue peuvent être réinfectés

27 a. Biologie Les adultes vivent non fixés dans les intestins grêles. Après fécondation, les femelles ascaris peuvent pondre jusqu à œufs. Un poulain peut donc éliminer jusqu à 50 millions d œufs par jour. Les œufs mesurent 90 à 100 µm de diamètre. Ils sont protégés par une coque épaisse, qui les protège dans le milieu extérieur de la gelée et de la dessiccation pendant deux ans. Lorsque les conditions sont favorables (température de 25 à 35 C et hygrométrie > 80 %), les œufs vont se transformer en L2 toujours protégées par la coque. L2 est la larve infestante. Il n y aura pas de développement si l infestation n a pas lieu. La contamination se fait par ingestion de L2 présent dans l environnement (aliment, eau de boisson). Les larves L2 sortent alors de leur coque, traversent la paroi intestinale et se transforment en L3. Les L3 migrent dans le foie par la veine porte. Elles restent environ 1 semaine dans le parenchyme hépatique. Par les veines hépatiques, elles migrent ensuite vers les alvéoles pulmonaires. Elles se transforment alors en L4 et restent dans le mucus trachéo-bronchique jusqu à ce qu elles soient expectorées et dégluties. Les L4 achèvent leur maturation dans l intestin grêle, devenant adulte. La période prépatente est de 10 à 16 semaines, les poulains vont donc excrétés massivement vers 10 à 12 semaines (Beugnet et al., 2005). La figure numéro 3 ci-dessous reprend les éléments majeurs du cycle de P. equorum. b. Épidémiologie L épidémiologie est peu influencée par les saisons car les œufs survivent très longtemps dans l environnement. Les infections se font aussi bien dans les pâturages que dans les box. (Bussiéra et Chermette, 1995) Les causes favorisant les infestations sont : - La mauvaise hygiène des locaux ; - Le surpeuplement ; - La promiscuité entre la mère et le poulain. (1) Symptômes Des signes respiratoires comme de la toux, du jetage indiquent le passage de la larve dans les poumons. Les ascarides consomment beaucoup de calcium, phosphore, zinc et cuivre, vitamine, et glucose, ce qui induit des retards de croissances, des troubles cutanés (pelage terne et piqué) et la fragilisation ostéo-tendineuse. Il est possible aussi d observer des épisodes de diarrhées, de colique, d apathie, ainsi qu un mauvais état général. Lors d infestation massive, une occlusion inestinale peut être provoquée entrainant des ruptures de l intestin et des péritonites

28 Figure 3 : Cycle de Parascaris equorum lors d'infestation du cheval. (Source : personnelle) c. Diagnostic Il n existe pas de diagnostic spécifique. Elle sera systématiquement suspectée lors d une occlusion intestinale chez le poulain. Une coprologie, idéalement réalisée 2-3 fois par an, permet de mettre en évidence les œufs de P. equorum. Ces œufs sont caractéristiques : unicellulaires, globuleux, à coque épaisse (Bussiéra et Chermette, 1995). d. Méthodes de lutte Les œufs sont résistants dans l environnement, et à la plupart des désinfectants chimiques. Ils peuvent survivre jusqu à deux ans dans le milieu extérieur. Pour les femelles, un traitement antiparasitaire est conseillé juste avant ou juste après la mise-bas suivi d un nettoyage du box, cela permet d éviter une contamination du poulain. La récolte quotidienne et l élimination des crottins est une bonne méthode de prévention. Le traitement est possible avec la plupart des anthelmintiques, cependant les benzimidazoles sont un peu moins efficaces, et des résistances avec des avermectines sont rapportées (Nielsen et al., 2014)

29 2) Strongyloïdes Strongyloides westeri est un parasite spécifique des équidés. Seules les femelles parthénogénétiques sont des parasites stricts de l intestin. Ces vers sont capables d avoir deux cycles différents : soit un cycle direct avec les femelles parthénogénétiques soit un cycle indirect avec des mâles et des femelles libres. Leur pouvoir pathogène est surtout marqué chez les jeunes qui se contaminent par les larves enkystées de la mère, les adultes ne semblent pas importunés pas ce parasite. a. Biologie Les femelles pondent des œufs qui se transforment en larves rhabditoïdes homozygotes (L1) qui sont excrétées dans l environnement par les fèces. Ces larves évoluent selon deux cycles possibles : Cycle direct : Les larves subissent deux mues qui les transforment en larves strongyloïdes infestantes (L3 infestantes). Elles pénètrent par voie transcutanée, buccale ou intestinale si elles sont ingérées. Dans l intestin ces larves subissent à nouveau deux mues successives pour devenir des femelles parthénogénétiques. Ce cycle est surtout observé lorsque les conditions du milieu sont défavorables (Bussiéra et Chermette, 1995). Cycle indirect : les larves rhabditoïdes subissent 4 mues successives (L2, L3, L4 préadulte) pour se transformer en adultes mâles et femelles. La fécondation a lieu en milieu extérieur et aboutit à des œufs qui donnent des larves rhabditoïdes hétérozygotes. Celles-ci se transforment en larves strongyloïdes infestantes qui pénètrent dans l organisme et aboutissent en femelles parthénogénétiques. Cette phase dure une dizaine de jours. Après ingestion des larves (L3 infestantes), celles-ci passent par voie sanguine ou transcutanée jusqu aux poumons où elles se transforment en L4. Elles vont ensuite remonter dans la trachée puis sont dégluties pour atteindre l intestin, dans lequel elles se transforment en femelles parthénogénétiques. Une quantité non négligeable des larves s enkystent dans le tissu mammaire. Ces larves peuvent reprendre leur développement lors de la gestation et passer dans le colostrum et dans le lait, infestant ainsi le poulain. Cela constitue la principale voie de contamination pour le poulain. La figure 4 reprend les principaux éléments de ce cycle. Le pic d excrétion est rapidement atteint, la production diminue ensuite pour devenir quasi nulle au bout de 10 semaines. Les femelles parthénogénétiques ne vivent que quelques mois, l infestation prend fin spontanément. Chez le Yearling, il n y a donc plus d œufs dans les crottins ni de signe clinique (Bussiéra et Chermette, 1995)

30 Figure 4 : Cycle de Strongyloides westeri lors d'infestation du cheval. (Source : personnelle) b. Épidémiologie Les causes favorisantes sont : - La chaleur et l humidité du milieu ; - Les locaux mal entretenus. c. Symptômes Il y a trois manifestations cliniques possibles : entérites et diarrhée, troubles respiratoires et irritation cutanée. Les diarrhées apparaissent au début de la vie du poulain, entre le 9 ème et le 13 ème jour et peuvent être accompagnées d une déshydratation importante, d un amaigrissement et d une anémie. Dans de rare cas, les signes d entérites sont très graves et peuvent entrainer la mort. Lors de la migration larvaire, une toux est généralement induite par les larves. Elles peuvent aussi, dans les cas graves, provoquer des hémorragies ou une détresse respiratoire. Les irritations cutanées proviennent de la pénétration des larves par la peau

31 d. Diagnostic Le diagnostic se fait par coproscopique. Elle permet la mise en évidence des œufs ou des larves rhabditoïdes (40*20 µm, coque mince, larve embryonnée) chez le poulain. e. Méthodes de lutte Un retrait hebdomadaire des crottins est préconisé. Les femelles gestantes doivent être mise dans pâtures non humides. Une grande propreté des locaux est indispensable pour les poulains. Pour le traitement antiparasitaire, l ivermectine ou certains benzimidazolé à forte dose sont possibles. D. Strongles Les strongles se divisent en 2 parties : d une part les grands strongles et d autre part les petits strongles. Le cheval peut être contaminé par les deux espèces en même temps. 1) Grands strongles Le parasite le plus important est Strongylus vulgaris. C est un parasite touchant tous les types d animaux, les jeunes et les yearlings sont particulièrement sensibles du fait de la réponse humorale non acquise. Ils développent plus facilement une artérite vermineuse. a. Biologie Les adultes vivent fixés dans les muqueuses du cæcum et du colon. Après reproduction sexuée, les femelles pondent des œufs qui font être excrétés par les fèces. Les œufs, s ils sont dans un environnement humide, se développent en larves rhabditoïdes (L1) puis en larves strongyloïdes (L2) et enfin en larves strongyloïdes infestantes (L3), le tout sans quitter l enveloppe protectrice. Ainsi les L3 peuvent survivre longtemps dans l environnement, les hivers doux ne les détruisent pas. Les L3 sont ingérées. Dans l intestin grêle, elles perdent leur enveloppe, pénètrent dans la muqueuse et se transforment en L4. Ces larves migrent jusqu aux artérioles puis rejoignent les artères coliques et cæcale et ensuite l artère mésentèrique crâniale. Les L4 vont entrainer une inflammation de la paroi des vaisseaux et des thrombus pouvant atteindre 1 à 2 cm en 3 à 4 mois. Les L4 muent en larves pré-adultes (L5) qui sortent du thrombus et vont retourner à la paroi intestinale pour passer dans l intestin et former des adultes. La période prépatente est de 6 à 7 mois (Beugnet et al., 2005). La figure numéro 5 ci-dessous présente un résumé du cycle de S. vulgaris

32 Figure 5 : Cycle de Strongylus vulgaris lors d'infestation du cheval. (Source : personnelle) b. Épidémiologie Un maximum de rejet d œufs est observé au printemps. Il y a une génération de vers par an (Bussiéra et Chermette, 1995). L infestation majeure a lieu lors de la mise en pâturages mais il existe une possibilité d infestation des animaux en écuries par le fourrage contaminé. Un cycle complet peut éventuellement se faire dans la litière. Les causes favorisantes sont : - Densité des animaux et surpâturage ; - Mélange d animaux d âge différent ; - Mauvaise hygiène des écuries ; - Humidité et les herbes hautes

33 c. Symptômes Les stades larvaires provoquent une inflammation de l endothélium conduisant à la formation de thrombus plus ou moins oblitérant ; un épaississement de l intima et un rétrécissement du diamètre des artères. Les symptômes restent peu spécifiques : fatigue, anorexie, colique et parfois de l hyperthermie. Le premier contact, surtout pour les poulains, peut entrainer la mort. Si la migration larvaire et l inflammation associée atteignent l aorte, un thrombus aortoiliaque peut se former. Le cheval présente alors une boiterie typique. d. Diagnostic Dans certain cas une échographie par voie transrectale peut montrer la présence d anévrismes de la jonction aorto-iliaque ou chez les chevaux de petite taille, de l artère mésentérique. Les examens coproscopiques ne permettent pas de différencier les différents types d œufs de strongles (Beugnet et al., 2005). Néanmoins, parfois les adultes peuvent être observés sur les crottins (Bussiéra et Chermette, 1995). e. Méthodes de lutte Pour limiter la contamination, il faut éviter le surpâturage, effectuer des rotations de pâtures : elles peuvent être faites avec des bovins, car les parasites sont spécifiques d espèces. Il faut aussi ramasser régulièrement les crottins dans les pâturages. Un hersage en été est conseillé pour que les larves soient soumises à la dessiccation (Bussiéra et Chermette, 1995). La plupart des anthelmintiques sont actifs contre les adultes. Par contre, contre les larves uniquement les lactones marcrocycliques et le fenbendazole sont efficaces. Une vermifugation stratégique est importante pour contrôler l infestation par ce parasite. 2) Petits strongles ou cyathostomes Ce sont les parasites les plus fréquents et actuellement les plus pathogènes de l espèce équine provoquant surtout des diarrhées chroniques. a. Biologie Les adultes vivent dans les muqueuses intestinales du cæcum et du colon. Les œufs issus de la reproduction sexuée sont éliminés dans les fèces. Lors des conditions climatiques favorables (hygrométrie de 80 % et température entre 12 et 30 C) les œufs se transforment en larves rhabditoïdes (L1) puis en larves strongyloïdes (L2) qui deviennent ensuite larves strongyloïdes infestantes (L3) le tout sans quitter leurs enveloppes protectrices. Les larves L3 peuvent vivre longtemps dans le sol, les hivers doux n entrainant pas la destruction de ces larves

34 Les L3 sont ingérées et vont dans la muqueuse et la sous muqueuse du cæcum et du côlon. Ces larves sont alors appelées des Early-L3 (EL3). Elles vont s enkyster et deux voies sont possibles : - Soit les EL3 entrent en hypobiose et deviennent des Inhibited L3 (IL3). Elles resteront dans cet état quelques mois à quelques années. Dans les pays tempérés, cela se passe surtout durant l hiver. Le printemps ou la diminution des adultes de la muqueuse intestinale provoquent la levée de l hypobiose. Les IL3 se transforment en L4 ; - Soit les EL3 vont évoluer en stade tardif (LL3) et muter en L4 directement sans hypobiose. Les L4 vont ensuite se transformer en pré-adultes puis en adultes. La période prépatente est de 6 à 14 semaines pour les cycles sans hypobiose (Beugnet et al., 2005). La figure numéro 6 ci-dessous permet de faire un résumé du cycle des cyathostomes. Figure 6 : Cycle des Cyasthostomes lors d'une infestation du cheval. (Source : personnelle)

35 b. Épidémiologie L excrétion se fait dès le début du printemps lors de la sortie de l hypobiose. Le cycle est rapide (8 semaines) dans les conditions climatiques idéales, la recontamination des pâtures et des chevaux peut donc se faire jusqu en septembre. c. Symptômes On rencontre fréquemment chez les jeunes une diarrhée profuse lors de la sortie d hypobiose qui est accompagnée d amaigrissement, d hyperthermie et d œdèmes dans les parties déclives du corps. d. Diagnostic La coprologie ne permet pas différencier les œufs de strongles. On peut parfois observer des petites larves rouges dans les fèces ou lors de diarrhée aigüe. e. Méthodes de lutte Il est recommandé de : - Constituer des lots par âge et de traiter tous les individus du même lot en même temps ; - Eviter le surpâturage, et effectuer des rotations de parcelles ; - Mettre des bovins qui sont des culs de sac épidémiologiques ; - Faucher en été, ce qui permet la dessiccation des larves ; - Ramasser les crottins. La plupart des anthelmintiques sont efficaces contre les adultes. Contre les larves seuls les lactones macrocycliques à fortes doses et le fenbendazole à haute dose aussi sont efficaces, comme le détail le tableau 3. L émergence de résistance de ces vers oblige à appliquer une vermifugation stratégique qui inclue un contrôle coprologique et un traitement adapté en fonction de l infestation détectée. E. Oxyures Les oxyures représentent une affection parasitaire fréquente mais bénigne touchant surtout les chevaux aux écuries. Les œufs ne survivent pas dans le milieu extérieur. Oxyuris equi est un parasite du gros intestin et du colon qui provoque du prurit et des lésions cutanées péri-anales. 1) Biologie Les adultes vivent fixés dans la muqueuse du cæcum et du côlon. Après fécondation les femelles migrent vers l anus et y pondent leurs œufs en masse (entre 6000 et 8000 œufs). Ils sont enveloppés dans une substance adhésive. Dans cette substance, les œufs vont se développer en larves L3 infestantes. La substance va ensuite se dessécher et s effriter libérant ainsi les larves dans l environnement : sur la mangeoire, le mur et le sol. Le cheval se contamine par ingestion de ces larves, le plus souvent par la nourriture souillée (Bussiéra et Chermette, 1995). Celles-ci, une fois ingérées vont se transformer en stade 4, se fixer à la muqueuse intestinale et devenir adulte

36 La période prépatente est de 5 mois environ (Beugnet et al., 2005). La figure numéro 7 ci-dessous illustre le cycle des oxyures. Figure 7 : Cycle d'oxyuris equi lors d'infestation du cheval. (Source : personnelle) 2) Symptômes Le cheval a un prurit intense à cause des œufs collés sur la peau en région péri-anale. Ce prurit peut causer des lésions cutanées qui peuvent s infecter. 3) Diagnostic Le diagnostic est possible grâce à la présence des œufs en région péri-anale, la visualisation des lésions cutanées et des dépilations de la queue. La technique du Scotch Test permet de voir les œufs sous le microscope

37 4) Méthodes de lutte L unique prévention passe par le nettoyage de la région péri-anale avec du matériel à usage unique. Comme tous les anthelmintiques sont efficaces contre ce vers, il y a rarement des signes cliniques chez les chevaux régulièrement vermifugés. Ainsi, un cheval peut être parasité par différents parasite, eux même avec une pathogénie variable en fonction de leurs stades de développement. Quelles sont les molécules actuelles pour lutter contre les parasites? Le tableau 3 de la page suivante reprend les différentes molécules et leur efficacité contre les parasites. Nous allons dans cette seconde partie passer en revue les différentes molécules existantes sur le marché vétérinaire équin en France. Ces molécules seront étudiées en fonction de leur classe chimique

38 Tableau 3: Efficacité des différentes classes chimiques de molécules antiparasitaires sur les différents parasites du cheval. (Source : Guillot et al., 2014) Classes chimiques et Strongles Larves de Larves de Ascaris Oxyures S. A. Gastérophiles molécules adultes S.vulgaris cyathostomes westeri perfoliata Benzimidazolés Oxibendazole Oui Oui Oui Mebendazole Oui Oui Oui Fenbendazole Oui Oui Oui * Oui Oui 50mg/kg Tétrahydropyrimidines Pamoate de pyrantel Oui Oui Oui Lactones Macrocycliques Ivermectine Oui Oui Oui ** Oui Oui Oui Oui Moxidectine Oui Oui Oui** Oui Oui Oui Oui Autres molécules Pipérazine Oui Praziquantel Oui *Le fenbendazole à la dose de 7.5mg/kg/jour pendant 5 jours de suite est actif contre les larves et particulièrement les EL3 **La moxidectine à la dose de 0.4mg/kg et l ivermectine à la dose de 0.2mg/kg sont actives contre les larves L3 et les LL3 et les EL4 (Guillot et al., 2014)

39 II. Les molécules à activité antiparasitaire interne Une molécule antiparasitaire interne est un médicament capable de limiter les infestions des animaux par des helminthes. Il y a trois catégories : - Douvicides : actifs contre les douves ; - Cestocides : actifs contre les cestodes ; - Nématodicides : actifs contre les nématodes. Pour l espèce équine, seul les cestocides et les nématodicides sont disponibles sur le marché, l infestation par les douves étant rare. A. Praziquantel Le nom de la molécule chimique est le 2-cyclohexyl carbonyl-1,3,4,6,7,11b-hexahydro-2- pyrano (2,1-a) isoquinolin-4-one, elle est représentée sur le schéma 8 ci-dessous. Figure 8 : Molécule de praziquantel. (Source : Merck index online, 2013) 1) Pharmacocinétique Une fois ingéré, le praziquantel est absorbé dans le duodénum. Le pic plasmatique est atteint en 1 à 2 heure(s). Le praziquantel est distribué rapidement à tous les organes (RCP 05/06/14). La molécule est alors métabolisée par le foie, ce qui la rend inactive. Elle est ensuite éliminée par les urines. La demi-vie d élimination du praziquantel marqué au C14 et de ses métabolites est de 5h chez les chevaux (RCP 05/06/14). Seules des traces de praziquantel non métabolisées sont retrouvées dans l urine (Goodman Gilman et al., 1985)

40 2) Mécanisme d action : Le praziquantel pénètre dans le tégument du parasite. Il modifie l absorption cellulaire des glucides ainsi que la perméabilité du tégument au glucose. Il se fixe aussi spécifiquement sur les canaux Ca 2+ voltage dépendant : ce qui facilite l entrée du Ca 2+ à travers le tégument. La quantité de Ca 2+ intracellulaire augmente et provoque une lyse cellulaire (Hsu, 2008). Ces deux actions entrainent une vacuolisation et une désintégration du tégument provoquant la paralysie et la digestion des parasites. 3) Spectre d activité Le praziquantel a une bonne activité contre les cestodes (A. perfoliata) à tous les stades de développement. 4) Formes pharmaceutiques Les seuls médicaments possédant une AMM pour les chevaux sont le Ténivalan et le Droncit 9 %. Ce sont des pâtes orales à donner à la dose de 1mg de praziquantel/kg. B. Dérivés du noyau benzimidazole Ces molécules présentent toutes un cycle benzène associé avec un hétérocycle imidazole. Tous les dérivés étudiés ici sont des composés dont la substitution varie en carbone 2. La figure 9 représente un noyau de benzimidazole. Figure 9 : Noyau benzimidazole. (Source : Merck index online, 2013)

41 Nous étudierons ici 2 dérivés : le fenbadazole et le mebendazole. Leur strucutre est représentée sur la figure 10. Ce sont tous les deux des dérivés du benzimidazole, qui possèdent en plus une chaine carbone en position 5. Cette chaine empêche l hydroxylation de la molécule en position 5 et rend les molécules plus longuement efficaces (Hsu, 2008). Figure 10 : Comparaison d'une molécule de fenbendazole (a gauche) et d'une molécule de mebendazole (a droite). (Source : Merck index online, 2013) 1) Formes pharmaceutiques Pour la molécule de fenbendazole, elle est commercialisée sous le nom de Panacur Pâte. Il permet le traitement des nématodes gastro-intestinaux adultes et au stade larvaire L4 (RCP 07/03/13) : Strongylus spp. ; Parascaris equorum ; Oxyurus Equi ; Cyathostomum spp. ; Strongyloides westeri (à plus haute dose pour ce dernier). Il doit être administré par voie orale à la dose de 7mg de fenbendazole par kg de poids vif. Pour le mebendazole, le nom déposé est le Telmin. Il permet le traitement des nématodes gastro-intestinaux adultes et stade larvaire 4 suivant (RCP 07/03/13) : Strongylus spp. ; Parascaris equorum ; Oxyurus equi ; Cyathostomum spp.. Il est administré par voie orale à la dose de 8 mg de mebendazole par kg de poids vif. 2) Pharmacocinétique a. Absorption L absorption est faible pour le fenbendazole et le mebendazole. L absorption des benzimidazoles dépend de leur hydrosolubilité : plus elle est élevée, plus les composés sont absorbés facilement (Hsu, 2008). Le pic de concentration est obtenu en 2 à 4 heures pour le mébendazole et plutôt en 15 à 30 heures pour le fenbendazole. Ce dernier peut rester assez longtemps dans la lumière intestinale du fait de sa dissolution lente. Après absorption, ces molécules sont excrétées dans le tractus gastro-intestinal par la sécrétion biliaire. Une faible fraction est distribuée à tout l organisme

42 b. Biotransformation Elle se fait sous l effet des enzymes hépatiques. Elles peuvent conduire à la formation de composés actifs ou au contraire peu ou pas actifs. Le fenbendazole est métabolisé en fenbendazole sulfoxyde (molécule active), sulfone et amines inactives. La demi-vie du fenbendazole dans le sérum est de 10h (RCP 07/03/13). Le mébendazole est faiblement absorbé et est donc majoritairement excrété dans les fèces sous forme de molécule active (Brander et al., 1982) (RCP 07/03/13). Par le foie il y a une réduction de la fonction cétone et hydrolyse du carbamate. c. Élimination Elle est essentiellement fécale, à la fois pour les composés non réabsorbés et aussi pour les composés sécrétés par les canaux biliaires. L élimination fécale complète s effectue en 168 heures (McKellar, 1997). Un faible pourcentage de mébendazole s élimine par l urine, surtout les métabolites (RCP 07/03/13). L élimination lactée est présente pour le fenbendazole. 3) Mécanismes d action Les benzimidazoles sont des inhibiteurs de la fumarate réductase. C est une enzyme intervenant dans les processus de fermentation de nématodes Ils sont également inhibiteurs de la polymérisation de la tubuline. Cela provoque une altération de l absorption digestive ou per-cutané du glucose, une altération des divisions cellulaires et du transport des vésicules sécrétoires. Ils ont une activité adulticide, larvicide et ovicide (RCP 07/03/13) 4) Spectres d activité Ils sont actifs contre la plupart des nématodes digestifs (ascaris, strongles, oxyures, et à plus haute dose les strongyloïdes)

43 C. Pyrantel Le nom chimique de la molécule est : trans-1-methyl-2(2-(2 -thienyl)vinyl)-1,4,5,6- tétrahydropyrimidine embonate. C est donc une molécule dérivée de la tétrahydropyrimidine. Elle est utilisée en France sous forme d embonate de pyrantel, ce qui la rend peu soluble (Hsu, 2008). Cette molécule est représentée si dessous : Figure 11 : Molécule de pyrantel. (Source : Merck index online, 2013) 1) Formes pharmaceutiques Le Strongid contient du pyrantel. Il permet le traitement des infestations par les nématodes gastro-intestinaux adultes suivant (RCP 15/05/13) : Strongylus spp. ; Parascaris equorum ; Oxyurus equi ; Cyathostomum spp.. Le Strongid est administré par voie orale à raison de 6.6mg de pyrantel par kg de poids vif. 2) Pharmacocinétique L absorption orale est très faible grâce à sa faible solubilité, ce qui rend la molécule particulièrement intéressante pour les parasites intestinaux (Hsu, 2008). Pour les molécules absorbées, la métabolisation est hépatique. Le pyrantel est excrété par les voies fécales et les voies urinaires pour les métabolites (Hsu, 2008). 3) Mécanisme d action La molécule présente une activité cholinergique au niveau des ganglions nerveux du parasite. Le pyrantel active les récepteurs à acetylcholine, permettant l entrée des ions Na +, Ca 2+ (Hsu, 2008). Cela déclenche une hyperactivité musculaire et puis une paralysie contracturante

44 4) Spectre d activité Le pyrantel agit sur les principaux nématodes : Ascaris, Strongles adultes, Oxuyres. D. Lactones macrocycliques Les lactones macrocycliques comprennent les avermectines et les milbémycines. Elles sont produites par la fermentation d actinomyces du genre Streptomyces (Hsu, 2008) et ont des activités biologiques proches. Elles portent le nom d endectocide, qui veut dire que ces molécules sont actives à la fois sur les endoparasites et les ectoparasites (Shoop et al., 1995). Les deux groupes de molécules sont formées par un cycle de lactonique. Les avermectines possèdent une seule substitution au niveau du carbone 13 du cycle macrolide. La figure 12 compare les deux molécules. Figure 12 : Comparaison entre une molécule d'ivermectine (à gauche) et une molécule de moxidectine (à droite). (Source : Merck index online, 2013)

45 1) Avermectines Les molécules d avermectines sont caractérisées par un macrocycle à hétérocycle lactoniques associés à 2 sucres. La molécule possédant une AMM chez le cheval en France est l ivermectine. a. Formes pharmaceutiques L ivermectine est administrée par voie orale à la dose de 200µg par kg de poids vif, sous forme de pâte orale. b. Pharmacocinétique L ivermectine a une bonne résorption jusqu à 90 % et une forte distribution dans tout le corps grâce à sa liposolubilité. Les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes 9h après le traitement. Elle est stockée dans le foie, l élimination biliaire est donc lente. L élimination est donc essentiellement fécale et sous forme active (Hsu, 2008). La demi-vie d élimination plasmatique est de plusieurs jours : les taux plasmatiques d ivermectine deviennent non quantifiables 28 jours après administration du produit. (RCP 10/04/12) c. Mécanisme d action Les avermectines stimulent la libération de l acide gamma amino-butyrique (GABA), un neurotransmetteur. Cela correspond, chez les nématodes, à une inhibition de l excitation des neurones post-synaptiques et chez les arthropodes à une inhibition de la dépolarisation des cellules musculaires lisses. Cela entraine une paralysie flasque du parasite, induisant la mort de celui-ci. Les mammifères sont insensibles à cette molécule grâce à la barrière hématoencéphalique (Shoop et al., 1995). d. Spectre d activité Le spectre est large, et la molécule persiste plusieurs semaines. L ivermectine agit sur des acariens et insectes : les agents de la gale, les infestations par les mouches (gastérophiles). Elle agit aussi sur les nématodes digestifs : grands strongles (adultes et certaines larves) ; cyathostomes (adultes et immatures) ; Oxyures (adultes et L4) ; Ascaris (adultes, L3 et L4) ; Strongyloides (adultes). 2) Milbémycines Les mylbémycines sont aussi des molécules naturelles de la famille des macrolides. Leur structure ne diffère des avermectines que par l absence des deux sucres. Elles sont donc plus liposolubles (Hsu, 2008). Pour les chevaux, seule la moxidectine possède une AMM en France

46 a. Formes pharmaceutiques L Equest est administré par voie orale à la posologie de 400µg par kg de poids vif. Il a un effet rémanent de 2 semaines sur les petits strongles : l excrétion des œufs est supprimée pendant 90 jours (RCP 16/01/15). b. Pharmacocinétique La résorption de la moxidectine est moyenne pour les grands animaux : la biodisponibilité est de 40 % (RCP 16/01/15). La molécule persiste longtemps dans l organisme grâce à sa liposolubilité : le temps de demi-vie est de 28 jours. Elle est partiellement métabolisée par hydroxylation. L excrétion est biliaire et fécale, majoritairement sous forme active, seulement 15 % est hydroxylée (Hsu, 2008). c. Mécanisme d action Le mécanisme d action est identique à celui de l ivermectine. d. Spectre d activité La moxidectine possède une activité sur de nombreux nématodes digestifs : les grands strongles (adultes et certains stades larvaires), les cyathostomes (adultes et stades larvaires luminaux), les ascarides (adultes et larves), les oxyrures (adultes et larves), et les strongyloides (adultes) et sur les insectes : gastérophiles (stades larvaires). 3) Concentrations plasmatiques et fécales des lactones macrocycliques La pharmacocinétique des avermectines et des milbémycines chez les chevaux a été étudiée par Gokbulut et al. en Il a étudié les concentrations plasmatiques ainsi que fécale de l ivermectine et de la moxidectine. Pour cela il a administré de l Equvalan pâte (contenant de l ivermectine à la dose de 200µg/kg) ou de l Eqvest gel (contenant de la moxidectine à la dose de 200µg/kg). Il a fait un suivi aux heures puis aux jours des chevaux par prise de sang et a récolté des fèces. Deux études similaires ont été menées par Perez et al. en 1999 et en 2001 : un premier groupe a été traité à Eqvest (Moxidectine, 2 %) à la dose de 0,4 mg/kg et l autre groupe a été traité à l Eqvalan (Ivermectine, 1.87 %) à la dose de 0,2mg/kg. a. Concentrations plasmatiques L ivermectine était détectable entre 25 jours après le traitement (Gokbulut et al., 2001) et 30 jours (Perez et al., 1999). Ce temps était de 197 jours (Gokbulut et al., 2001) et 75 jours (Perez et al., 1999) pour la moxidectine. Les pics de concentrations (C max ) et le temps (T max ) pour arriver à ces pics étaient relativement les mêmes pour l ivermectine et la moxidectine. L aire sous la courbe pour la

47 moxidectine était plus grande que celle pour l ivermectine : c est-à-dire que le temps pour lequel la moxidectine était détectable dans le sang était plus long. La grande liposolubilité de ses substances facilite leur dépôt dans les tissus adipeux qui agissent comme un réservoir et contribuent à la longue persistance de ces molécules dans le corps. Ainsi, la plus grande persistance de la moxidectine est due à sa différence de structure : elle ne possède pas de sucres en carbone 13 et une plus grande liposolubilité (Lanusse et Prichard, 1993). b. Concentrations fécales Concernant les fèces, les molécules ont été détectées entre 8 heures et 4 jours posttraitement. L excrétion de ces molécules est identique : il n y a pas de différence significative entre le C max et l aire sous la courbe. Les concentrations les plus importantes sont retrouvées à 24h post traitement (19,5 µg/g pour l ivermectine and 16,6 µg/g pour la moxidectine) (Gokbulut et al., 2010). Cette étude a mis en évidence que des concentrations élevées de lactones macrocycliques étaient retrouvées dans les fèces des chevaux 48 heures après le traitement. 120 heures (5 jours) après le traitement, les concentrations étaient en dessous des limites de détections (0,05µg/g). La période de risque pour l environnement était donc dans les 2 jours suivant l administration de ces médicaments aux chevaux. Perez et son équipe en 2001 ont montré que le pic a été atteint pour les 2 molécules à deux jours et demie après l administration. L ivermectine était détectable jusqu à 40 jours alors que la moxidectine était détectable jusqu à 75 jours (Perez et al., 2001). Jusqu à 12 jours post traitement, les concentrations de la moxidectine et de l ivermectine retrouvées dans les fèces étaient identiques. A partir du 15 ème jour la concentration en moxidectine était supérieure à celle de l ivermectine. L excrétion plus longue et prolongée de moxidectine peut être expliquée par les plus grandes concentrations plasmatiques de cette molécule. De plus, l ivermectine était élimée plus rapidement, elle a atteint 90 % d élimination à 4 jours, alors qu il faut 8 jours pour la moxidectine. Cela est représenté dans la figure 13. Ces études nous permettent de mieux comprendre le profil d excrétion de l ivermectine et de la moxidectine lorsqu elle est administrée à des chevaux : l ivermectine est détectable dans les fèces jusqu à 12 jours post traitement, et la moxidectine jusqu à 75 jours post traitement

48 Figure 13 : Courbe d'élimination fécale pendant les 10 premiers jours apres l'administration par voie orale d'ivermectine (noir) et de moxidectine (blanc). (Source : perez et al., 2001) Nous avons vu toutes les molécules disponibles sur le marché vétérinaire en France. La prochaine partie s intéressera aux recommandations qui sont faites actuellement pour l utilisation de ces molécules. E. Recommandation d utilisation de ces molécules Il existe maintenant des recommandations pour l utilisation de ces molécules. Les recommandations actuelles données aux écoles vétérinaires sont surtout des recommandations visant à limiter l augmentation des résistances des parasites envers les anthelminthiques. Il existe actuellement 3 types de stratégies pour traiter les chevaux, le tableau 4 suivant détaille ces stratégies :

49 Tableau 4 : Détail des 3 types de stratégies de vermifugation chez les chevaux (Source : Guillot et al., 2014) Types de stratégie Avantages et inconvénients Impact sur la résistance 1. Vermifugation systématique Administration de molécules spécifiques à intervalle régulier en été. Certains propriétaires continuent à utiliser la même molécule en hiver 2. Vermifugation stratégique Administration de molécules spécifiques à des périodes données de l année pour rompre le cycle de transmission des strongles, cestodes et gastérophiles. 3. Vermifugation sélective Administration de molécules spécifiques à des périodes données de l année et pour certains chevaux seulement. Un test coproscopique est réalisé pour chaque cheval ou chaque lot et la vermifugation est ciblée sur les individus excréteurs (>200 opg) Cher et inutile dans la plupart du temps Evite l infestation massive, surtout chez les jeunes chevaux. Problèmes si les lots sont d âge mélangés et si cette vermifugation n est pas appliquée à l individu. Utile pour les chevaux adultes. Maintien d un refuge de sensibilité chez les chevaux. Les larves enkystées ne peuvent pas être détectées par une coproscopie (donc une stratégie ciblées doit inclure un traitement larvicide pour les animaux les plus sensibles). Forte pression de sélection conduisant à l apparition de résistance Pression de sélection modérée permettant de limiter le risque de résistance aux anthelminthiques. Peu de pression de sélection, ce qui permet de limiter considérablement le risque de résistances aux anthelminthiques. Les protocoles de vermifugation sont établis en fonction de l âge des animaux et de leur mode de vie (extérieur ou box). Pour les poulains, un vermifugation stratégique est conseillée (stratégie 2), car ils sont plus sensibles aux vers et les conséquences peuvent être graves. Pour les adultes, une vermifugation sélective est conseillée. Nous allons donc détailler cela dans la suite. 1) Poulains Pour les poulains, les traitements conseillés sont : - Un premier traitement recommandé à l âge de deux mois. Ce traitement doit cibler Parascaris equorum et si nécessaire (élevage à risque) Strongyloides westeri ; - Un second traitement à effectuer au moment du sevrage pour cibler : Parascaris equorum et les strongles ; - Un troisième traitement, au début du printemps qui est important pour éliminer à nouveau les strongles ; - Un quatrième traitement peut être envisagé mi- été, si nécessaire

50 Un traitement sélectif n est pas à envisager pour les poulains. Une coproscopie est utile pour savoir si le poulain est plutôt infecté par les ascarides ou les strongles, ce qui va aider à mieux adapter le traitement. 2) Yearlings Pour les yearlings, deux traitements (printemps/automne) par an semblent suffisants pour contrôler la pression des strongles, des cestodes et des gastérophiles dans la plupart des circonstances. Un troisième traitement peut être nécessaire si les chevaux sont en pâture dans un environnement chaud et humide. Un quatrième traitement durant l hiver est à effectuer uniquement si des ascarides sont mis en évidence par coproscopie. La molécule recommandée est le fenbendazole pour réduire le risque des impactions. 3) Chevaux adultes vivant en pâture Pour les chevaux adultes en pâture : il n y a pas de règle et la vermifugation doit être adaptée en fonction de l élevage de l animal, des parasites et des données épidémiologiques. Les cibles princiales (pour une application de la vermifugation stratégiques) sont: - Fin de l hiver et début du printemps : les premiers strongles adultes présents dans l intestin ; - Fin du printemps et début de l été (pendant la mise en pâture) : les strongles (tous les stades) ; - Fin de l automne et début de l hiver : les strongles dont les larves de cyathostomes, les gastérophiles et les cestodes. 4) Chevaux adultes vivants au box Pour les chevaux au box, deux traitements par an semblent suffisants pour contrôler la pression des strongles dans la plupart des circonstances. Des traitements plus ciblés peuvent être intéressant pour contrôler des parasites moins importants comme les oxyures. Pour tous les chevaux adultes, la coproscopie est recommandée : - Pour suivre le niveau d infestation des chevaux dans un élevage ; - Dans le cas d infestation par les strongles, pour traiter uniquement des chevaux dans lesquels les œufs de parasites dépassent 200 œufs par gramme de matière sèche ; - Pour évaluer l efficacité des traitements anthelminthiques

51 5) Juments gestantes Les juments gestantes devraient suivre le même programme préconisé pour les adultes. Il n y a pas de preuves qu il y ait des besoins plus importants quant au contrôle de l infestation parasitaire. Il est recommandé néanmoins de vermifuger la mère 15 jours avant le poulinage et 1 mois après celui-ci pour éviter la contamination de la mère au poulain. Si dans l élevage la présence de Strongyloïdes westeri a été diagnostiquée, les femelles gestantes doivent être déparasitées durant le premier mois de gestation ainsi que le suivant. Cela pour éviter l enkystement des larves dans la mamelle et leur passage dans le lait à la naissance du poulain. Il faut dans ce cas utiliser un larvicide. 6) Utilisation des molécules Concernant les molécules, il est conseillé d utiliser : - Fin d hiver : avermectine/milbémycine à durée d action longue ; - Printemps (juin) : Benzimidazoles/pyrantel : facultatif (épidémiologie, coproscopie individuelles sur adultes) ; - Fin été (septembre) : Benzimidazoles/pyrantel : facultatif (épidémiologie, coproscopie individuelles sur adultes) ; - Début hiver : Avermectine/milbémycine + Praziquantel avec une durée d action rapide pour éviter la selection de résistance. Le tableau 5 suivant récapitule les différents moments de vermifugation et contre quels types de vers il faut lutter et avec quelle molécule. (En bleu les traitements à ne faire que si les parasites ont été mis en évidence). Le tableau numéro 5 à la page suivante reprend la répartition des parasites en fonction de la période annuelle ainsi que les molécules à utiliser. Dans la partie suivante, nous allons nous intéresser à toxicité environnementale de ces molécules. Nous voudrions savoir si ces recommandations faites en fonction des résistances des parasites sont adéquates pour limiter l impact de ces traitements sur l environnement

52 Tableau 5 : Répartition des parasites en fonction de la période annuelle et de l âge du cheval. En gris clair, les parasites qui ne doivent pas être traité systématiquement, uniquement si la coproscopie revient positive. (Source : personnelle) Age Hiver Printemps Eté Automne Hiver Poulains S. westeri P. equorum (à l âge de 2 mois) Cestodes, strongles (au sevrage) et gastérophiles Benzimidazoles / Pyrantel Yearling Strongles, cestodes, et gastérophiles Strongles (à tous les stades) Strongles, cestodes, et gastérophiles P. equorum Fenbendazole Adultes en pâture Adultes au box Strongles adultes Avermectines / Milbémycines Strongles adultes Avermectines / Milbémycines Benzimidazoles / Pyrantel Strongles (à tous les stades) Benzimidazoles / Pyrantel Strongles et larves de cyathostomes Avermectines / Milbémycines + Praziquantel Strongles et larves de cyathostomes Avermectines / Milbémycines + Praziquantel

53 Deuxième partie : Impact environnemental des molécules antiparasitaires internes et mise en situation concrète

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55 I Impact des médicaments antiparasitaires sur l environnement La plupart des antiparasitaires sont excrétés par les fèces des animaux traités directement dans les pâtures. Cela peut engendrer des problèmes considérables pour les animaux se nourrissant des excréments. De plus les endectocides connaissent un succès considérables car : - elles agissent sur un très large pannel de parasites (internes et externes) ; - leur action est systémique ; - elles agissent à faible concentration ; - persistent dans l organisme permettant une protection plus longue. A Importance des insectes coprophages Depuis une vingtaine d années, la communauté scientifique a commencé à s inquiéter des possibles effets indésirables des produits chimiques utilisés en médecine vétérinaire et en agriculture. Les lactones macrocycliques utilisées comme antiparasitaires chez les grands animaux ont particulièrement été étudiées. Les inquiétudes se portent sur la dégradation des excréments mais aussi sur l impact que cela peut avoir sur la communauté des insectes, la stabilité de l écosystème, et de la fertilité de la pâture (Barth, 1993 ; McKellar, 1997 ; Wall et Strong, 1987). Les anthelminthiques affectent le développement et la survie des organismes vivant dans les prés aussi bien que ceux vivant dans les écosystèmes marins (Burridge et Haya, 1993). Le développement des anthelminthiques et surtout celui des endectocides avec un large spectre d activité a engendré plus d efficacité et une option économique pour le traitement et le contrôle des maladies parasitaires chez les grands animaux. Comme le spectre d activité des antiparasitaires augmente, leur potentiel pour affecter les animaux non cibles aussi (McKellar, 1997). Beaucoup de ces insectes jouent un rôle important dans la dispersion des bouses. Ils sont cruciaux pour maintenir une hygiène de la pâture, le cycle des nutriments, l aération du sol, la formation d humus, la percolation de l eau et la productivité des pâtures. De plus, ils permettent d assurer que la zone disponible pour que les herbivores pâturent ne soit pas réduite par l accumulation de bouses. Ceux qui participent le plus à la dégradation des excréments sont les mouches coprophages, les scarabées coprophages et les annélides comme le montre la figure 14 sur la page suivante (Holter, 1979)

56 Figure 14 : Mouches et scarabées coprophages participant à la dégradation des bouses. (Source : Lumaret et al., 2013) Holter s est intéressé à la vitesse de dégradation des bouses de vaches. Pour cela il a étudié pendant 3 ans, un lot de vaches n ayant pas reçu de traitement antiparasitaire interne et vivant en pâture. Il a remarqué que durant les étés chauds, l activité des vers de terre diminue, ce qui entraine une disparition de seulement 35 % des bouses en 2 mois. De ces résultats, il en a conclu que les vers de terre (particulièrement Allolobophora longa Ude) étaient responsables de 50 % de la dégradation des bouses. Ils ingèrent de la bouse, et la fragilisent permettant une meilleure désagrégation de la bouse. Il a aussi montré que l activité des adultes et des larves de diptères comme Aphodius accélérait l agrégation des vers et facilitait donc la disparition des bouses. En effet le travail des diverses communautés d insectes favorisent l activité de l écosystème local. Ainsi les coléoptères creusent des tunnels dans une bouse ou un crottin, ce qui fragilise ces derniers et permet d apporter des microorganismes qu ils transportent avec eux comme, par exemple, des spores de champignons telluriques. Ainsi la présence de coléoptères favorise l activité microbienne. Les tunnels faits par les scarabées, comme l illustre bien la figure 15, favorisent l oxygénation des bouses, ce qui permet la survie des mouches coprophages. Quand un nombre important de coléoptères colonisent un excrément, ces insectes enfuissent l azote dans le sol, qui sera utilisé par les plantes, (sinon, 80 % de l azote est perdu dans les 5 premiers jours) (Errouissi et al., 2001). Cela permet d augmenter la fertilité des pâtures sans l intervention humaine par des techniques couteuses

57 Figure 15 : Tunnels formes par les scarabées coprophages dans une bouse. (Source : Lumaret et al., 2013) Plusieurs facteurs peuvent moduler la vitesse de dégradation des bouses par des insectes du sol; il s agit de facteurs pouvant être intrinsèques à l environnement ou dépendants de l être humain : - La quantité du principe actif qui est excrété dans l environnement, qui dépend entre autre de la voie d administration chez l animal, du métabolisme dans cette espèce et de la formulation du médicament (Herd et al., 1996) ; - La durée de persistance des molécules dans les fèces et de la quantité totale d excréments contaminés par rapport à la totalité des excréments (McKellar, 1997). - Les facteurs d environnement (luminosité, pluie, température ) et la coïncidence entre le moment des traitements et l activité des organismes non cibles (Barth, 1993) ;. - La sensibilité de chaque espèce dégradant les bouses et du stade de leur développement (larves ; adultes) (Doherty et al., 1994 ; Wardhaugh et al., 1993 ; Wardhaugh et Rodriguez-Menendez, 1988). B Molécules actives Nous étudieront ici l impact environnemental des différentes familles de molécules. Cette étude se limitera aux molécules développées en médecine vétérinaire possédant une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les chevaux. Nous montrerons que tous les médicaments antiparasitaires ne présentent pas les mêmes risques pour la faune

58 1) Praziquantel En 2006, Hempel et al. ont étudié la toxicité de plusieurs molécules antiparasitaires dont le praziquantel. Les bouses de vaches étaient récupérées saines (sans parasite ni traitement antiparasitaire depuis 6 semaines minimum). Le praziquantel a été ajouté à différentes concentrations directement dans les bouses (0,1 à mg de praziquantel par kilogramme de bouses (poids sec)). Les auteurs ont alors déterminé la concentration létale pour 50 % des larves d Aphodius constans (LC 50 ), et la concentration sans effet observable sur A. constans (NOEC). La photo numéro 16 présente un scarabée A. constans. 30 % de mortalité a été observé à la dose de 1.000mg/kg de bouses (poids sec), la LC 50 et la NOEC sont donc supérieures à 1.000mg/kg de bouses (poids sec). Ainsi les larves d A. constans ne sont sensibles que pour les concentrations en praziquantel supérieures à 1.000mg/kg de bouses (poids sec). Le praziquantel peut donc, être considéré comme non toxique vis-à-vis des scarabées coprophages. Figure 16 : Aphodius. Constans. (Source : Coleoptera.org) 2) Benzimidazoles D après McKellar, 1997, les benzimidazoles ont un temps de persistance dans les organismes relativement court après une administration unique. Une faible concentration passe dans les excréments en 168h pour le fenbendazole. a. Diptères et coléoptères coprophages En 1986, Lumaret et al. ont testé la toxicité des benzimidazoles dont le fenbendazole et le menbendazole. Ils ont récupéré des fèces de bovins n ayant pas reçu de traitement précédemment et indemne de parasites. Les molécules ont été incorporées dans les fèces à des concentrations croissantes. Plusieurs espèces de coléoptères coprophages (Onthophagus joannae, O. lemur, O. vacca, Aphodius luridus, et Trypocopris vernalis) ont été mis en contact avec ces fèces. Aucune toxicité n a été rapportée au bout de 48h de contact

59 Strong et al. en 1996 ont étudié la toxicité du fenbendazole et de l ivermectine administrés en bolus sur les coléoptères et les diptères. Pour cela, ils ont administré de l Ivomec bolus (ivermectine) ou du Panacur bolus (fenbendazole) à des bovins. Un lot n a reçu pas de traitement pour servir de lot témoin. Les excréments ont été collectés à J7 ; J14 ; J21 et J42 après la mise en place du traitement. Ils ont montré qu il n y avait pas de différence majeure dans le nombre de scarabées adultes retrouvés dans les 3 lots. Concernant le lot dont les vaches ont été traitées avec de l ivermectine, aucune larve de diptères n a été trouvée dans les fèces. Il y avait significativement moins de larves de scarabées dans ce lot comparativement aux deux autres lots. De plus, le développement des larves de scarabées retrouvées dans les excréments contenant de l ivermectine était inhibé. Les photos 16 ; 17 et 18 illustrent ce propos. Pour le lot dont de vaches traitées par du fenbendazole, le nombre de larves de scarabées et de diptères était similaire à celui retrouvé pour le lot témoin durant toute l expérience. A 42 jours, les excréments témoins et ceux contenant du fenbendazole ont été réduit en structure granulaire alors que les excréments contenant de l ivermectine étaient encore compacts et solides. Ces résultats montrent que fenbendazole n a pas d effets néfastes sur les diptères et les coléoptères coprophages comparés aux effets de l ivermectine. Figure 17 : Larves de scarabée appartenant au groupe témoin après 14 jours de contact avec les fèces. Noter sa taille plus importante et son estomac plein par rapport à la larve dans le lot contenant de l ivermectine. (Source : Strong et al., 1996)

60 Figure 18 :Larve de scarabée appartenant au lot contenant du fenbendazole après 14 jours de contact avec les fèces. (Source : Strong et al., 1996) Figure 19 : Larve de scarabée appartenant au lot contenant de l'ivermectine après 14 jours de contact avec les fèces. Noter la taille réduite de la larve, et l estomac vide. (Source : Strong et al., 1996) Ainsi ces études montrent que les benzimidazoles ne sont pas toxiques pour les coléoptères et les diptères

61 b. Vers de terre Svendsen et son équipe, en 2002, ont étudié la survie des lombrics, en particulier Lumbricus terrestris lorsqu ils étaient nourris avec des bouses contaminées par du fenbendazole ou de l ivermectine. Pour cela, ils ont donné de l ivermectine ou du fenbendazole à des vaches en bolus et ont récupéré leurs excréments. La photo ci-dessous présente un Lumbricus terrestris. Figure 20 : Lumbricus terrestris. (Source : mhn.ac.uk) La survie des jeunes et le taux de croissance des vers de terre ont été mesurés. Les résultats principaux sont présentés dans le tableau 6 suivant. Tableau 6 : Survie et vitesse de croissance des jeunes vers de terre en presence de molecules antiparasitaires : fenbendazole ou ivermectine. (Source : Svendsen et al., 2002) Critère d étude Fèces sans molécule Avec de l ivermectine Avec du fenbendazole Survie des vers 100 % 97 % 91 % Date de maturité 24 semaines après éclosion des vers Vitesse de croissance 29,5 mg/jour 32,1 mg/jour 31,1mg/kg Il peut en être conclu que l ivermectine et le fenbendazole n ont pas d effet négatif sur la survie des vers adultes et la croissance des jeunes de L. terrestris. En résumé, ces études présentées montrent que les benzimidazolés ne sont pas néfastes pour les populations d insectes coprophages et les lombrics

62 3) Pyrantel La toxicité du pyrantel a été étudiée par Marion Micoud en Pour cela, elle a administré à des chevaux du Strongid à la dose de 6,6mg/kg de pyrantel. Le crottin de cheval a été ensuite ramassé à différents intervalles de temps. La toxicité des crottins a été étudiée sur un diptère : Musca autumnalis, qui est présenté figure 17. L étude a montré que le pyrantel n était pas toxique : il n y a pas de différence d émergence des larves entre le lot traité et le lot témoin. Figure 21 : Musca autumnalis. (Source : dipteria.info) Le pyrantel ne semble que peu toxique pour les diptères. Néanmoins plus d études seraient nécessaires pour confirmer celle-ci, incluant d autres insectes et les vers de terre. 4) Endoctocides : avermectines et milbémycines Depuis sa mise sur le marché en 1981, l ivermectine a fait l objet de nombreuses études écotoxicologiques. Mais cela pose un problème majeur pour la faune coprophage, car les molécules sont excrétées pendant une longue durée et donc le temps de contact entre la molécule et la faune coprophage est prolongé. Cependant, les scientifiques ne sont pas d accord sur l étendue des risques des lactones macrocycliques excrétées dans les fèces sur les insectes coprophages. Cela surtout car les risques varient en fonction des populations d insectes et en fonction d autres facteurs extrinsèques comme les variations climatiques, les pluies, et la qualité de la pâture (Barth, 1993). a. Ivermectine Quelle que soit la voie d administration de l ivermectine, la majorité de la dose administrée est excrétée dans les fèces sans subir de transformation. Les fèces, particulièrement les bouses des ruminants sont des refuges pour les insectes coprophages : certains s y nourrissent, d autres y pondent leur œufs (Skidmore, 1991)

63 Depuis des années, ces ivermectines ont d abord permis aussi de réduire les insectes nuisibles qui se développent dans les bouses : Dans cette optique, Krüger et Schlotz en 1995 se sont intéressés aux effets de l ivermectine sur Musca nevilli, un des vecteurs du nématode Parafilaria bovicola. Pour cela, ils ont injecté à des bovins de l ivermectine (Ivomec ) à la dose de 200µg/kg. Les fèces ont été récoltées à intervalles réguliers, et les mouches ont été mises en contact avec ces fèces. Ils ont démontré que le développement des œufs était impossible pendant 4 semaines après le traitement et qu il était réduit pendant 7 semaines post-traitement. Ainsi, il y avait moins d adultes émergeants de ces fèces pendant 7 semaines. Les adultes qui ont réussi à éclore présentaient une diminution de la fertilité jusqu à 8 semaines post-traitement. Le traitement des bovins permet donc de réduire leur exposition aux mouches néfastes pour l élevage des bovins (Krüger et Scholtz, 1995). Cependant ces molécules ne peuvent pas faire la différence entre les insectes néfastes et les insectes bénéfiques : ainsi l élimination des insectes nuisibles va conduire inéluctablement à l élimination des insectes bénéfiques. Les concentrations fécales d ivermectine sont toutes au-dessus des concentrations létales ou sublétales pour beaucoup d insectes vivant dans les excréments. Il a été montré que des concentrations aussi faibles que 0,001 µg/g de fèces (poids sec) sont toxiques pour certaines espèces vivant dans les bouses (Strong et James, 1993). Ainsi Barth et al., en 1994 se sont s intéressé à la faune vivant dans les fèces de bovins après un traitement à l ivermectine. Pour cela des bovins ont été traités par voie sous cutanée à la dose de 0,2 mg/kg d ivermectine. Les fèces ont été récoltés avant et après traitement, jusqu à 28 jours post-traitement. Dans ces fèces, les coléoptères au stade de larve ou adultes, les larves de diptères, et les nématodes ont été dénombrés. Les vers de terre ont été pesés. La dégradation des bouses a aussi été déterminée en mesurant la surface de ces bouses et le poids de la matière. Aucune différence n a été observée entre les groupes pour ce qui concerne la présence des coléoptères, des nématodes et des vers de terre. Aucune différence n a été mise en évidence concernant le nombre d adultes et de larves de scarabées, de nématode, et de vers de terre dans les 63 jours après le traitement. Par contre la population de diptères n était pas présente jusqu à 28 jours après le traitement des bovins par l ivermectine. Des réductions spécifiques d espèces de nématodes dans le groupe de bovins traités par de l ivermectine ont aussi été mises en évidence par rapport au groupe témoin jusqu à 14 jours après le traitement. Ces effets de diminution de la faune n ont pas eu d impact sur la dégradation des bouses de bovins. Ainsi l ivermectine semble surtout présenter un impact sur les diptères. Nous allons aborder l impact que l ivermectine peut avoir sur chaque population de la faune coprophage au travers d une série d expérimentations en commençant par les diptères

64 (1) Diptères Les Diptères sont particulièrement sensibles aux résidus d ivermectine. Ces résidus peuvent induire la mort des larves ou d autres signes comme : un retard de l acquisition de la maturité sexuelle, une diminution de la fécondité, une rupture de la balance hydrique ou encore l apparition de malformations chez les adultes survivants (Cook, 1993, 1991; Mahon et al., 1993). Les mouches ont différentes sensibilités aux résidus. Le taux de mortalité varie entre 47 % et 87 % pour la mouche Neomyia cornicina (présentée figure 22) exposée pendant 7 jours à et 0.50 mg d ivermectine respectivement. Pour Scatophaga stercoraria (présentée figure 23), l EC à 24h et l EC à 48h étaient de 0.05 et 0.04 mg d ivermectine par kg d excréments (Strong et James, 1993). Figure 22 : Neomyia cornicina. (Source : dipteria.info) Figure 23 : Scatophaga stercoraria (source : dipteria.info) La première étude menée par Schmid concernant la toxicité de l ivermectine sur les diptères date de Dans celle-ci, il a montré que le traitement des vaches par de l ivermectine par voie intra musculaire à la dose de 200µg/kg, prévenait l émergence des adultes d Haematobia irritans jusqu à 28 jours post traitement. Wardhaugh et Rodriguez-Menendez en 1988 ont étudié la survie des œufs d Orthelia cornicina en fonction de différentes concentrations d ivermectine. Dans cette étude, des génisses ont reçu une injection d ivermectine à la dose de 200 µg/kg. Les génisses n avaient reçu aucun traitement antiparasitaire auparavant. Les fèces ont été récoltées à J0 - J1 - J2 - J3 - J4 - J8 - J16 - J32 - J64 post traitement. Orthelia cornicina a été mis en contact avec ces fèces. Les résultats principaux sont présentés dans le tableau 7 suivant

65 Tableau 7 : Moyenne de survie des œufs d O. carnicina en pourcentage en fonction du temps écoulé après le traitement a l ivermectine de bovins (Source : Wardhaugh et Rodriguez-Menendez, 1988) O. carnicina Moyenne de survie des œufs J0 J1 J2 J3 J4 J16 J32 J64 J8 77,3 % 0 % 0 % 2,6 % ND Cette étude a montré qu une seule injection d ivermectine à la dose recommandée de 200µg/kg a tué les larves d O. cornicina jusqu à 32 jours post-traitement. Madsen et son équipe en 1990 se sont s intéressés aux effets de l ivermectine sur différents diptères. Pour cela, ils ont administré par voie sous cutané de l ivermectine à la dose de 200µg/kg et ont récolté les fèces à intervalles donnés. Ils ont montré que les excréments contenant de l ivermectine inhibait le développement des larves de Cyclorrhapha jusqu à 30 jours après le traitement. Les pupes et les larves de Nematocera ont été inhibées pendant 10 jours post traitement. L ivermectine était active et empêchait le développement de Musca domestica pendant 2 mois. Fincher en 1992 s est penché sur l impact environnemental de l ivermectine sur différentes espèces de diptères. Il a étudié Haematobia irritans, Philonthus flavolimbatuse et P. longicornis. Les vaches ont été traitées avec de l ivermectine par voie sous-cutanée soit à la dose de 20µg/kg soit à la dose habituelle de 200µg/kg. L émergence des adultes Haematobia irritans a été réduite de 42,3 à 100 % pendant les 6 premières semaines lorsque les vaches ont reçu une dose de 20µg/kg, alors que pour une dose de 200µg/kg, cette réduction variait de 78,1 à 100 % pendant 8 semaines. Le nombre de Philonthus flavolimbatuse a été réduit pendant une semaine avec la dose à 200µg/kg. Il n y a pas eu de diminution de P. longicornis. Ainsi, il a démontré que les effets de l ivermectine étaient variables en fonction des espèces de diptères et aussi en fonction de sa concentration initiale. Ainsi, nous avons pu observer que l ivermectine a divers effets : - Mort des œufs ; - Inhibition du développement des pupes et des larves ; - Diminution de l émergence des adultes et donc par conséquent, diminution du nombre d individus dans une population donnée de diptères

66 Les effets de l ivermectine sont variables fonction du temps et des espèces. Des auteurs se sont alors intéressés à une seule espèce Lucilia cuprina et ont étudié l impact du temps de contact entre cette espèce et des fèces contaminées à l ivermecine. L. cuprina est représenté sur la photo 24. Figure 24 : Lucilia cuprina. (Source : mhn.ac.uk) La première étude a permis de montrer que des femelles mises en contact avec des fèces de moutons ayant reçu de l ivermectine à l aide d une sonde naso-oesophagienne 18h auparavant, étaient incapables de former leur œufs correctement. Les deux sexes souffraient d une mortalité plus élevées que le lot témoin (Cook, 1991). Quand les adultes Lucilia cuprina sont nourris avec des fèces de moutons ayant été traités avec de l ivermectine aux doses recommandées 24h auparavant, il y a une réduction de la survie des adultes, un retard de développement des ovaires chez les femelles et une diminution de la production des œufs. Ces effets étaient absents 48h après le traitement. (Mahon et al., 1993) De même les femelles Lucilia cuprina nourries avec de fèces de moutons entre 1 et 6 jours après qu elles aient reçu un traitement à l ivermectine aux doses recommandées par sonde nasogastrique, ont montré un retard dans le développement de la reproduction et une fécondité diminuée. La survie des mâles et des femelles était aussi diminuée (Mahon et Wardhaugh, 1991). Cook en 1993 a étudié l impact de l ivermectine sur le diptère Lucilia cuprina. Pour cela, il a récupéré des diptères Lucilia cuprina juste après leur émergence, qu il a séparé en fonction de leur sexe. En parallèle, il a traité une partie des moutons merino de 6 mois avec de l Ivomec (ivermectine) par voie orale. Le jour suivant, il a récupéré des fèces qu il a présenté aux mouches adultes. Pour chaque sexe, la moitié a reçu des fèces traitée à l ivermectine et l autre moitié a reçu des fèces non traitées. Six jours après le contact avec les fèces, les mâles et les femelles étaient appariés. Les combinaisons suivantes ont été testées :

67 - Femelles nourries aux excréments non traités X Mâles nourris aux excréments non traités ; - Femelles nourries aux excréments non traités X Mâles nourris aux excréments traités à l ivermectine ; - Femelles nourries aux excréments traités à l ivermectine X Mâles nourris aux excréments non traités ; - Femelles nourries aux excréments traités à l ivermectine X Mâles nourris aux excréments traités à l ivermectine. Les individus malades ou débilités ont été retirés de l étude. Pour chacune des combinaisons, 30 essais ont été effectués. A chaque essai, les paramètres suivant ont été mesurés : le temps entre l appariement et le premier essai d accouplement, le temps entre l appariement et l accouplement, le nombre d essai d accouplement et enfin la durée de l accouplement. Après l accouplement, chaque femelle était maintenue en vie pour leur donner la possibilité de pondre. Il a montré que la réceptivité des femelles (représenté par le temps entre l appariement et le début de l accouplement) n était pas significativement différent entre celles qui ont été nourries par des excréments traitées par l ivermectine de celles dont les excréments n ont pas été traités. Il n y avait pas non plus de différence significative concernant l échec d accouplement ou la réussite d accouplement entre les mâles nourris par des excréments contaminés et ceux nourris par des excréments non traités. Il y avait par contre, une différence significative concernant la durée de l accouplement : l accouplement durait plus longtemps lorsque les mâles étaient nourris avec des excréments contenants de l ivermectine. La ponte était retardée chez les femelles nourries avec des excréments contenant de l ivermectine. Les adultes exposés à des fèces contaminés avaient souffert d une plus grande mortalité que ceux nourris avec des excréments non contaminés. Cette étude a permis de montrer pour les mâles L. cuprina, d une part, ceux nourris avec des fèces sans molécule font plus d essais d accouplement que les mâles nourris avec des fèces contenant de l ivermectine ; et d autre part, les mâles nourris aux excréments contaminés ont une durée d accouplement plus longue que ceux nourris avec des excréments non contaminés. Concernant les femelles, la ponte est retardée chez les femelles nourries avec des fèces contaminées par de l ivermectine (Cook, 1993). Ces études montrent que les L. cuprina sont incapables de se développer, de se reproduire et pour les femelles de pondre leurs œufs correctement en présence d ivermectine. Strong et James en 1993 se sont intéressés à l impact de l ivermectine sur les mouches nouvellement éclos de Scatophaga stercoraria. Pour cela, ils ont ajouté de l ivermectine à des doses variant entre 0,48 et 250µg/kg de fèces (poids sec) dans des fèces de bovins qui n avaient reçu aucun traitement auparavant. Les auteurs ont jugés 3 paramètres : la mortalité larvaire, le nombre de pupes formées et le nombre d adultes émergés

68 L ivermectine a eu un grand panel d effets sur les larves de S. stercoraria. A 24h et 48h après le traitement, les concentrations tuant 50 % des larves étaient respectivement de 52µg/kg et 36µg/kg de fèces. A des doses plus fortes, les larves ont été retrouvées dans le coma ou léthargique. A des doses plus faibles, les larves pouvaient survivre au moins jusqu à la pupaison. Beaucoup de larves ne passent pas cette métamorphose. La dose de 15µg/kg de fèces (poids sec) empêchait 50 % des larves de faire cette métamorphose. A des concentrations plus faibles, la plupart des insectes arrivaient à faire métamorphose, mais à la dose de 1µg/kg de fèces, l ivermectine empêchait 50 % de ces insectes de sortir de leur cocon. Dans les cas où l exuviation a lieu, elle était retardée d au moins 8 jours. Le tableau suivant reprend ces valeurs. Tableau 8 : Les différents effets permettant de trouver les valeurs de la concentration de la médiane de l'émergence (en µg/kg) pour S. stercoraria. (Source : Strong et James, 1993) Effets observés EC 50 en µg/kg Mortalité au bout de 24h 52 Mortalité au bout de 48h 36 Prévention de la pupaison 15 Prévention de l exuviation 1 Ainsi, l ivermectine, à des doses sub-létales dans les fèces de bovins, ne provoquait pas la mort des larves mais empêchait la pupaison de ces larves, l exuviation des adultes. Les auteurs ont alors mis en contact les larves de S. stercoraria avec des fèces contenant de l ivermectine à des concentrations de 0.5µg/kg, ce qui permit l émergence des adultes. Ils ont étudié les ailes des adultes : La principale différence entre les ailes des insectes traités et non traités était des anomalies de structure de la veine. Ces anormalités pouvaient être mineures : apparition de veinules supplémentaires alors que d autres pouvaient être plus conséquentes : formation complète de nouvelles cellules. Des anormalités ont été retrouvés dans 23 % des mouches qui ont été en contact avec de l ivermectine, alors qu aucune anormalité n a été retrouvées chez le groupe contrôle. Les figures 25 ; 26 ; 27 présentent ces différences

69 Figure 25 : Aile complète de Scatophagi stercoraria montrant la disposition normale des veines. (Source : Strong et James, 1993) Figure 26 : Partie d une aile de Scatophaga stercoraria dans des fèces contenant de l ivermectine à la dose de 0.5µg/kg. Cette aile présente à la fois une cellule surnuméraire (flèche) produite par réplication d une veine ainsi qu une veine néoformée (à l oppose de la flèche). (Source : Strong et James, 1993)

70 Figure 27 : Partie d une aile de Scatophaga stercoraria dans des fèces contenant de l ivermectine à la dose de 0.5µg/kg. Cette aile présente deux cellules surnuméraires (flèches). (Source : Strong et James, 1993) Ces anomalies de développement des ailes ont été observées avec des concentrations aussi faibles que 0.5 µg/kg pour Scatophaga stercoraria (Strong et James, 1993) alors qu elles n ont pas été observées chez M. vetustissima (Wardhaugh et al., 1993). Ceci met en avant la complexité de l impact de l ivermectine sur les diptères. Wardhaugh et al., en 1996 ont comparé eux la capacité de survie des larves et des adultes des mouches : Musca domestica et Musca vertustissima présentées respectivement à la figure. Pour cela, les auteurs ont injecté par voie sous-cutanée à la dose de 200µg/kg de moxidectine ou d ivermectine à des bovins. Les fèces ont été récoltées au 3 ème, 7 ème, 14 ème, 21 ème, 28 ème et 35 ème jour après le traitement

71 Figure 28 : Musca domestic.a (Source : dipteria.info) Figure 29 : Musca vertustissima. (Source : dipteria.info) Les larves nourries avec des fèces contenant de l ivermectine ont une survie réduite pendant 14 jours post-traitement. Le nombre d éclosion de ces larves a aussi été diminué par rapport aux larves nourries avec de fèces contenant de la moxidectine ou ne contenant rien et cela jusqu au 28 ème jour post administration du traitement. À partir du 35 ème jour, toutes les larves ont éclos sans différence significative entre les larves nourries par des fèces contenant de l ivermectine ou de la moxidectine ou sans molécule. Aucune différence de mortalité des adultes n a été mise en évidence entre les trois différents lots. Les résidus d ivermectine ont inhibé la survie des larves de M. domestica aussi bien que celle de M.vertustissima jusqu à 28 jours après traitement. Les adultes de ces deux espèces survivent en présence d ivermectine et de moxidectine. (Wardhaugh et al., 1996) Ridsdill-smith en 2007 s est intéressé plus spécifiquement aux effets de l ivermectine sur les adultes Musca vetutissima. Pour cela, il a administré de l ivermectine par voie sous cutanée à la dose de 200µg/kg. Les fèces ont été récoltées toutes les semaines. Il a observé que la survie des mouches Musca vetustissima était impossible les deux premières semaines après le traitement. Les taux de survie sont revenus à la normale après 8 semaines de traitement. Ces études ont montré que les effets de l ivermectine étaient variables en fonction des espèces. En effet, la survie des larves de Musca domestica et de Musca vertustissima était inhibé pendant 15 jours après le traitement et cette survie était à nouveau normale 8 semaines après le traitement. Le nombre d éclosion de larve était lui aussi diminué pendant au moins 28 jours post-traitement. Une autre étude (Madsen et al., 1990) a montré que l ivermectine inhibait le développement des adultes de M. domestica pendant 2 mois. Des concentrations d ivermectine aussi faibles que 0.5µg/kg se sont révélées être sublétales pour S. stercoraria provoquant des malformations des ailes. Des concentrations plus fortes inhibaient le développement et l éclosion des larves. L. cuprina étaient incapables de se développer et de se reproduire aux doses recommandées d ivermectine. Nous avons vu les différents effets de l ivermectine entre les espèces. Que se passe-t-il si ce n est pas la même voie d administration? Y-a-t-il des voies qui sont plus néfastes que d autre?

72 (i) Comparaisons entre différentes formulations Dans cette étude de 1992b, Sommer et al., ont administré de l ivermectine à la dose de 0,2mg/kg en sous-cutané ou à la dose de 0,5mg/kg en formulation pour on à des bovins. Le développement des larves de Cyclorrhaphan ont été inhibées jusqu à 18 jours après le traitement par voie sous-cutanée mais seulement jusqu à 14 jours après le traitement avec la formulation pour on. Le nombre de Nematocera n a pas été affecté dans les deux cas. Les diptères Musca autumnalis et Haematobia irritans ont souffert d une plus grande mortalité dans les fèces de vaches traitées en sous-cutanée dans les jours post traitement que les vaches traitées sur la ligne du dos. Cette étude a montré que la voie sous-cutanée était plus nocive que la formulation en pour on. L objectif de l étude menée par Wardhaugh et Mahon en 1998 était de comparer la survie des larves de Musca vetustissima dans les fèces de bovins traité par une injection par voie sou cutanée d ivermectine ou par de l ivermectine par voie orale. Les fèces ont été ramassées à différents intervalles : J1 ; J2 ; J4 ; J16 et J32 post traitement. La mouche Musca vetustissima a été intégrée à ces fèces. Le développement des larves de mouche a été inhibé pour tous les excréments collectés entre le 1 er et le 4 ème jour. Pour les bovins traités à l ivermectine par voie orale, la réduction de la survie des larves s est poursuivi au 8 ème et 16 ème jour, mais à partir du 32 ème jour, la survie était équivalente à celle du groupe contrôle. Avec de l ivermectine injectable, toutes les larves étaient mortes au 8 ème jour post traitement, certaines commençaient à survivre à partir du 16 ème jour, et à nouveau à partir du 32 ème jour, il n y avait pas de différence dans la survie des larves par rapport au lot témoin. L ivermectine donnée par voie orale a présenté une élimination plus rapide et donc de plus courte durée que l ivermectine donnée par voie injectable. L utilisation de l ivermectine par la voie orale a donc permis un retour à un développement des larves de M.domestica plus rapidement que son utilisation par la voie sous-cutanée. (Wardhaugh et Mahon, 1998). Dans un cas les diptères sont plus affectés lorsque les bovins sont traités par voie souscutanée par rapport à la voie orale alors qu ils sont plus affectés par la voie transcutanée par rapport à la voie sous cutanée dans l autre étude. D autres études seraient nécessaires pour conclure sur la toxicité plus grande d une voie d admission par rapport une autre, notamment en quantifiant l ivermectine excrétée. La plupart de ces études ont été faites sur des fèces de bovins. La partie suivante va comparer les résultats obtenus sur des fèces de bovins aux résultats obtenus avec des fèces d autres animaux

73 (ii) Comparaisons entre deux espèces Wardhaugh et al., se sont intéressés à la toxicité de l ivermectine pour la mouche Musca Vetustissima après administration de cette molécule chez les moutons. Pour cela, les auteurs ont donné de l ivermectine (Ivomec aux doses recommandées) à l aide d une sonde nasogastrique. Les fèces ont été collectées tous les jours entre J0 et J10 puis à J16 et J32 post traitement. Musca vetustissima a été mise en contact avec ces fèces. Les larves de M. vetustissima ont toutes été tuées la première semaine qui suit le traitement des moutons. Ces résultats ont montré que les insectes se nourrissant de fèces de mouton contaminées par de l ivermectine ont des effets similaires que ceux mis en évidence avec des fèces de bovins contaminés. Farkas et son équipe en 2003 ont testé l effet sur la mouche domestique Musca domestica d une injection unique d ivermectine ou de moxidectine aux bovins et aux porcs. L injection a été dosée, pour les 2 molécules, à la dose de 2mg/kg pour les vaches et à la dose 3mg/kg pour les porcs. Chez ces deux espèces, les fèces ont été récupérées entre le jour de l injection (jour zéro) et le 28 ème jour. Cent larves ont été déposées sur chaque échantillon. L étude s est intéressée à la survie des larves et à l émergence des adultes. Pour les bovins, dès le premier jour après traitement, l émergence des adultes dans l échantillon contenant de l ivermectine a diminué. Dans les échantillons récoltés à 2 jours, aucune larve ne se développe. A J3-J6-J10 et J16, très peu d adultes émergent. Le nombre d adultes augmente à partir du 20 ème jour post-traitement. Les valeurs de mortalité sont beaucoup plus basses chez les mouches mises en contact avec de la moxidectine. Pour les porcs, la diminution de l émergence des adultes a commencé à partir du 3 ème jour post-traitement pour les deux lots. Très peu de larves en contact avec de l ivermectine, se sont développés entre le 5 ème jour et le 11 ème jour. Le nombre d adulte a augmenté à partir du 13 ème jour post-traitement. Pour le lot avec la moxidectine, à nouveau un nombre significativement plus élevé de larves a atteint le stade adulte. Le faible nombre d adultes émergeant dès le premier jour a suggéré que l ivermectine est très vite excrété dans les fèces. L effet larvicide de l ivermectine était présent pendant 3 à 4 semaines. L effet larvicide de la moxidectine était lui plus faible que celui de l ivermectine. La majeure différence entre ces deux espèces résidait : pour les porcs en un pic de toxicité qui arrive plus tard dans le temps et dure moins longtemps que pour les bovins (Farkas et al., 2003). Ces études mettent en évidence que les effets sur la faune coprophage sont globalement les mêmes qu importe l espèce traitée : - Mortalité des jeunes ; - Problème de croissance ; - Malformation des adultes ; - Diminution de la reproduction des adultes

74 (iii) Tests standardisés Beaucoup de ces études ont documenté les conséquences liées au traitement les animaux avec des lactones macrocycliques, mais peu ont procurés des valeurs permettant les comparaisons (NOEC et IC 50 ). Pour standardiser les tests, une ligne directive (OCDC 2004) a été mise en place en utilisant Musca autumnalis. Cette ligne directrice décrit une méthode qui estime la toxicité de la substance d essai sur les espèces de diptères vivant dans les excréments pendant leur période de développement. Deux espèces peuvent être utilisées. La substance testée est mélangée à des matières fécales auxquelles on ajoute soit 10 œufs de Scathophaga stercoraria soit 10 larves de Musca autumnalis. Le test dure jusqu à 5 jours après l apparition du dernier adulte dans le témoin (> 18 jours pour S. stercoraria, >13 jours pour M. autumnalis). Les effets éventuels de la substance d essai sont évalués par les mesures suivantes : le sexe et le nombre total de mouches adultes, la vitesse de développement (indication d un possible retard) et les changements morphologiques. Selon le schéma expérimental, la concentration sans effet observé (NOEC) ou la concentration pour x % d effet (ECx) peut être déterminée. (OCDE 2004). Rombke et al.,en 2010 ont décidé de vérifier la répétabilité du test standard et la sensibilité de l espèce choisie (Musca autumnalis) pour le test standard OCDC Pour cela, ils ont ajouté directement de l ivermectine aux fèces à des concentrations variant entre 0,37 et 30,0 µg/kg de fèces (poids frais). Le test a été répété 7 fois, dans 7 laboratoires différents. Les valeurs de EC 50 variaient entre 1,2 et 7,7µg d ivermectine/kg de fèces poids frais. Les valeurs de NOEC pour l émergence variaient entre 0,4 à 3,33µg d ivermectine/kg de fèces (poids frais). Cette étude validait la faisabilité et la répétabilité pour la mouche Musca autumnalis de ce test pour qu il soit utilisé internationalement pour les bioessais pour les nouveaux médicaments vétérinaires. (Römbke et al., 2010). Le développement larvaire de la mouche domestique Musca domestica et de la mouche Musca vetustissima ont été affectés significativement jusqu à 4 semaines après traitement à base d ivermectine par voie sous-cutané de bovins à la dose de 0.2 mg/kg (Madsen et al., 1990 ; Ridsdill Smith, 2007 ; Wardhaugh et al., 1993). Les femelles adultes, Lucilia cuprina ont montré un développement d un seul ovaire, une diminution de la fécondité et une diminution de la survie lorsqu elles étaient nourries avec des excréments de moutons collectés dans les 24h qui ont suivi le traitement à l ivermectine, alors que les mâles ont montré un comportement aberrant (Cook, 1993, 1991 ; Mahon et al., 1993 ; Mahon et Wardhaugh, 1991). La mouche Musca autumnalis a montré une période de jours pendant lesquels il n y avait que peu de développement de la larve (Madsen et al., 1990 ; Sommer et al., June 1992b). Les effets de l ivermectine sur les diptères étaient différents si celle-ci était administrée par voie orale, parentérale ou transcutanée (Sommer et al., June 1992b) alors que pour d autres auteurs, il n y avait pas de différence (Wardhaugh et Mahon, 1998). Tout ceci a conduit à la création de tests standardisés en 2010 pour essayer de déterminer au mieux les effets de l ivermectine sur les diptères (OECD 2004)

75 Les diptères ne sont pas les seuls insectes à vivre auprès des bouses. Les scarabées sont aussi largement présents et jouent un rôle important dans la dégradation des bouses. Quel est l impact de l ivermectine sur ces coléoptères? Dans la partie suivante nous allons nous intéresser à ces insectes plus spécifiquement. (2) Scarabées coprophages Tous les insectes ne sont pas touchés aussi fortement par les avermectines. Les Coléoptères coprophages adultes semblent assez résistants. Par contre la fécondité et le taux d émergence des adultes peuvent être diminués, tandis que la mortalité des imagos récemment émergés ainsi que celle des larves peut être assez élevée. Cela a été montré chez des espèces des genres Onthophagus, Euoniticellus, Copris, Onitis et Aphodius (Doherty et al., 1994; Ridsdill-Smith, 1993; Wardhaugh et al., 1993). Les larves sont plus sensibles que les adultes pour certaines raisons en particulier : - Les larves ont des pièces buccales moins développées qui ne leur permettent pas de trier les fragments des fèces contrairement aux adultes ; - Les larves mangent leur propres fèces ce qui augmente leur taux d exposition ; - Les résidus d ivermectines s attachent plus particulièrement aux particules de digesta, les adultes en ingèrent moins. Plusieurs études mettent en évidence cette sensibilité accrue des larves : Des vaches ont été traitées à la dose de 0.2mg/kg par voie sous-cutané. Les bouses récoltées entre 2 et 7 jours après le traitement avec de l ivermectine, se sont révélées létales pour les larves nouvellement écloses d Onthophagus gazella représentée sur la figure 30. Après 17 jours post-traitement, la différence de mortalité entre le lot contenant de l ivermectine et le lot témoin n était plus observée. Figure 30 : Onthophagus gazella. (Source : coleptera.org)

76 Les auteurs ont observé de plus que l ivermectine était intégrée à travers les téguments du scarabée et inhibait le développement de la capsule de la tête. Les larves exposées à des doses sublétales ont montré une réduction de la taille des mandibules et du clypéus (sclérites qui composent la tête d un arthropode) (Sommer et Nielsen, 1992a). L étude d Errouissi et al., en 2001 s est s intéressée au développement larvaire d Aphodius constans en présence d ivermectine. Pour cela, des bovins ont été traités par de l ivermectine en bolus à diffusion lente. Des bouses ont été prélevées à intervalle régulier jusqu à 156 jours après le bolus. La concentration fécale d ivermectine atteint un pic 63 jours après l administration du traitement et l ivermectine est encore détectable dans la bouse après 147 jours. Des larves d A. constans ont été nourries avec des excréments contenant de l ivermectine. La mortalité des larves a été totale jusqu à 105 jours après le traitement, tandis que 135 jours après l administration du bolus, les fèces contenaient encore suffisamment d ivermectine pour que le taux d émergence soit significativement inférieure à celui du témoin Ces résultats ont démontré l effet négatif de l ivermectine sur le développement larvaire d Aphodius constans, même à faible concentration (38.4 ng/) et e jusqu à 143 jours après le traitement (Errouissi et al., 2001). Ridsdill-smith en 2007 s est intéressé aux effets de l ivermectine sur Onthophagus binodis qui est représenté sur la figure X. Pour cela, il a administré de l ivermectine par voie sous cutanée à la dose unique de 200µg/kg. Les fèces ont été récoltées toutes les semaines. Les scarabées Onthophagus binodis n étaient plus affectés à deux semaines du traitement, mais la ponte des œufs a été réduite, et la survie des immatures était impossible jusqu à 8 semaines après le traitement. Figure 31 : Onthophagus binodis. (Source : coleoptera.org)

77 Les larves d Aphodius constans et d Onthophagus gazella sont très sensibles à l ivermectine. Cette molécule provoque la mort lorsqu elle est en concentration importante ; des concentrations plus faibles induisent des malformations lors du développement de ces larves. Pour les larves qui arrivent à survivre, des adultes arrivent-ils à en émerger? Différentes études traitent de ce sujet. Fincher en 1992 a réalisé une étude sur les deux scarabées Euoniticellus intermedius et Onthophagus gazella. Les vaches ont été traitées avec de l ivermectine par voie souscutanée soit à la dose de 20µg/kg soit à la dose habituelle de 200µg/kg L émergence d E. intermedius et de O. gazella a été réduite pendant 1 et 2 semaines respectivement lorsque les vaches sont traités à la dose de 200µg/kg. Par contre, la dose de 20µg/kg n a pas provoqué de réduction de l émergence pour les deux espèces. Krüger et Schlotz en 1997 ont étudié l impact environnemental de l ivermectine sur deux espèces de scarabées : Euoniticellus intermedius et Onitis alexis. Pour cela, ils ont injecté de l ivermectine par voie sous cutané à la dose de 200µg/kg. Ils ont récolté les bouses à intervalles réguliers et y ont déposé des scarabées en contact. Les principaux résultats de l auteur sont résumés dans le tableau 9 suivant : Tableau 9 : Comparaison des sensibilités de deux espèces de scarabées : E. intermedius et O. alexis en contact avec de l'ivermectine. (Source : Kruger et Scholtz, 1997) Absence d émergence Emergence réduite Développement des adultes prolongé Diminution de l activité E. intermedius O. alexis Jusqu à 7 jours posttraitement ND Jusqu à 14 jours posttraitementraitement Jusqu à 7 jours post- Jusqu à 28 semaines post Jusqu à 21 semaines posttraitement traitement Jusqu à 14 jours posttraitement ND Les auteurs ont suggéré alors de ne pas traiter les bovins lors des picss d activités des scarabées pour réduire l impact de cette molécule sur cette population. L émergence des adultes est aussi affectée en présence d ivermectine. Ce problème est dose dépendant. D autres auteurs se sont intéressés à connaitre cet impact en fonction de divers concentrations

78 Dans cette étude, des génisses ont reçu une injection d ivermectine à la dose de 200 µg/kg. Les génisses n avaient reçu aucun traitement auparavant. Les fèces sont récoltées à J0 ; J1 ; J2 ; J3 ; J4 ; J8 ; J16 ; J32 et J64 post traitement. Les coléoptères suivant ont été ajouté aux différents lots de fèces : Copris hispanus et Onitis belial dont leurs photos sont respectivement 32 et 33 Figure 32 : Copris hispanus. (Source : coleoptera.org) Figure 33 : Onitis belial. (Source : coleoptera.org) Les différents paramètres et les résultats de cette étude sont présentés dans le tableau 10 de la page suivante. Cette étude a montré que l utilisation d ivermectine aux doses recommandées a provoqué une mortalité importante des scarabées coprophages : C. hispanus et O. belial dans les 16 premiers jours qui suivent le traitement (Wardhaugh et Rodriguez-Menendez, 1988)

79 Tableau 10 : Comparaison des sensibilités de C. hispanus et d O. belial en fonction de temps d'exposition à l'ivermectine. (Source : Wardhaugh et Rodriguez, 1988) C. hispanus Quantité moyenne d œuf par J0 J1 ; J2 ; J3 ; J4 ; J8 J16 J32 J64 2,8 J3 et J8 : Diminution Diminution 2,2 ND ND femelle 2,6 et 2,2 % de survie des immatures 98 % J3 et J8 : 0 % 88 % ND ND Mortalité des adultes 12,5 % ND Augmenté Identique à J0 2% 27,5 % 12,5 % Prise de la nourriture ND Diminution ND ND ND Condition physiologique ND Pas d accumulation de graisse Intestins distendus contenant un liquide marron transparent Pas de développement des ovaires pour les femelles ND Pas de changements visibles ND O. belial % cumulé de la mortalité des adultes ND 75 % 22.2 % ND

80 Cruz Rosales et son équipe en 2012 ont testé la toxicité de l ivermectine à différentes concentrations pour les adultes (représenté photo 34) et les larves d Euoniticellus intermedius. Pour cela, ils ont récolté des excréments sans parasite ni traitement de bovin. À ces excréments a été rajouté de l ivermectine à 3 concentrations : 0,01 ; 1,0 et 100 mg/kg de fèces (poids humide). Figure 34 : Euoniticellus intermedius. (Source : coleoptera.org) L étude s intéresse au poids et au nombre de larves, la fécondité des femelles, la mortalité de la descendance et le temps de développement des œufs en adultes. L étude a montré que l ivermectine affecte la survie des adultes qu importe le sexe. Le tableau suivant détaille des résultats en fonction de la concentration d ivermectine. Les résultats sont toujours comparés au lot témoin (sans ivermectine). Le tableau 11 détaille ces résultats. La plus faible concentration d ivermectine (0.01mg/kg) n a pas eu d impact sur la mortalité des adultes, et n a pas non plus affecté leur fertilité et leur fécondité. Les larves survivaient et émergeaient mais leur temps de développement était plus long. La concentration de 1mg/kg de fèces d ivermectine a provoqué la mort de plus de la moitié des adultes et a réduit leur fécondité. Aucune larve ne survivait. A la concentration d ivermectine la plus élevée (100mg/kg de fèces), tous les adultes sont morts sans avoir le temps de se reproduire (Cruz Rosales et al., 2012)

81 Tableau 11 : Comparaison de la sensibilité d'e. intermedius en fonction de 3 concentrations d'ivermectine (en mg/kg). (Source : Cruz Rosales et al., 2012) Eléments étudiés Survie des adultes Concentration de 0,01mg/kg Pas de différence significative Concentration de 1mg/kg Diminution de 40 % Concentration de 100mg/kg Mort de tous les adultes Nombre d ovocytes par ovariole Pas de différence significative Pas de différence significative Pas de différence significative Volume des follicules mâles Diminution du volume Diminution du volume Diminution du volume Taille de la glande accessoire et du réservoir du système reproducteur mâle Nombre œufs produit par les femelles Pas de différence significative Pas de différence significative Pas de différence significative Différence significative Pas de différence significative Différence significative Fécondité la plus basse par rapport aux autres concentrations. Poids moyen des œufs Pas de différence significative Différence significative Différence significative Mortalité larvaire Faible Elevée (6larves/10) Totale Morphologie des larves Pas de différence significative Pas de différence significative Largeur plus faible à partir du 3 ème stade de développement Emergence des adultes (70 % dans le groupe contrôle) Temps de développement des larves Pas de différence significative (65.5 %) Différence significative : 1,1 à 1,6 fois plus long Différence significative Différence significative Différence significative Différence significative Taux de survie des individus Différence significative Différence significative Différence significative

82 A nouveau, les larves et les adultes scarabées sont affectés lorsque les résidus d ivermectine sont retrouvés dans les bouses de vaches. Ces résidus induisent : - La mort des stades larvaires ; - Un retard ou une absence d émergence des adultes ; - Des troubles de la reproduction pour les adultes. Comme pour les diptères, les effets sont similaires pour les scarabées si le traitement est administré à une autre espèce que le bovin. (i) Comparaison entre deux formulations Les auteurs ont administré de l ivermectine aux dose de 0.2mg/kg par voie sous-cutané ou à la dose de 0.5mg/kg en formulation pour on. L ivermectine éliminée les deux premiers jours après le traitement a provoqué une diminution du nombre de larves d Aphodius spp. et les effets avaient disparu 14 jours post traitement quelle que soit la voie d administration (Sommer et al., June 1992b). Dans ce test, aucune différence n est mise en évidence quant à la voie d administration sur les larves d Aphodius spp. Il faudrait néanmoins d autres tests, pour évaluer si cela est répétable et applicable sur d autres espèces. La partie suivante cherchera à comparer les effets de l ivermectine si elle est administrée à différentes espèces animales. (ii) Comparaisons entre espèces Wardhaugh et son équipe en 1993 se sont intéressés à la toxicité pour les scarabées : Eunoniticellus fulvus de l ivermectine administrée chez les moutons. Pour cela, les auteurs ont donné de l ivermectine (Ivomec aux doses recommandées) à l aide d une sonde nasogastrique. Les fèces ont été collectées tous les jours entre J0 et J10 puis à J16 et J32 post traitement. Eunoniticellus fulvus a été mis en contact avec ces fèces. Ils ont montré que E. fulvus était sensible aux résidus d ivermectine. Les excréments collectés la première semaine après le traitement ont causé la mortalité des adultes nouvellement émergés et ont retardé le développement de l appareil reproducteur des survivants. Cependant les scarabées dont le développement ovarien était incomplet ont retrouvé leur capacité de reproduction quand ils ont été transférés sur des fèces non contaminées. Le premier jour après le traitement la mort des adultes sexuellement matures n a pas eu lieu, mais il y a eu une réduction importante de leur fécondité. Les fèces collectées entre 2 et 10 jours n avaient pas d effet ni sur la survie si sur le développement de l appareil reproducteur des adultes qu importe leur âge

83 Par contre, toutes les larves étaient sensibles, le taux de mortalité atteignant 100 %, aux résidus des fèces collectées les deux premiers jours post-traitement. A partir du 5 ème jour, il n y avait plus de toxicité accrue. Ces résultats montrent que les insectes se nourrissant de fèces de mouton contaminées par de l ivermectine subissent des impact similaires à ceux mis en évidence avec des fèces de bovins contaminés. Cependant leur durée est plus transitoire (Wardhaugh et al., 1993). (iii) Tests standardisés Il existe un test standardisé pour les scarabées pour essayer de comparer l impact des antiparasitaires et en particulier celui de l ivermectine sur ces insectes. Le groupe de conseil DOTT (Dung Organism Toxicity Test Standardization) de la société de toxicité environnementale et chimique (SETAC) a décidé de créer des tests pour les scarabées de milieux tempérés : Anphodius Constans. Hempel et son équipe en 2006 ont décidé de déterminer la médiane de la concentration létale (LC 50 ), la concentration pour laquelle il n y a aucun effet observable (NOEC) et la concentration la plus faible pour lesquels les effets sont observés (LOEC) de 3 molécules (praziquantel, ivermectine, et moxidectine) sur Aphodius constans. Des fèces de bovins ont été récupérées, ces bovins n ont pas reçu de traitement 6 semaines au moins avant le début de l étude. Pour les molécules, les concentrations variaient entre 0,1 et 1000mg/kg de fèces (poids sec) : 0,1 ; 1,0 ; 10,0 ; 100,0 et 1000 mg/kg de fèces (poids sec). La valeur de 1000mg/kg de fèces en poids sec n a pas été testée pour l ivermectine et la moxidectine, car l écotoxicité de ces molécules est bien connue. Les résultats trouvés sont présentés dans le tableau 12 suivant : Tableau 12 : Variation des valeurs de lc 50, NOEC et LOECc (mg/kg) de 3 molécules d'antiparasitaire interne : ivermectine, moxidectine, praziquantel. (Source : Hempel et al., 2006) Molécules LC 50 NOEC LOEC Ivermectine (mg/kg de fèces (poids sec)) 0,880 0,310 0,780 Moxidectine (mg/kg de fèces (poids sec)) 4,0 1,6 3,2 Praziquantel (mg/kg de fèces (poids sec)) > Les NOEC et LOEC ont été déterminés après 21 jours de contact. Pour le praziquantel, seulement 30 % de mortalité a été observé à la dose de 1.000mg/kg de fèces. L ivermectine est la molécule la plus toxique, suivie par la moxidectine. Le praziquantel n est presque pas toxique aux concentrations choisies

84 Lumaret et son équipe en 2007 ont décidé de tester cette ligne directive. Ils ont incorporé Aphodius constans à son premier stage larvaire. Ces tests ont été réalisés en parallèle en France et en Allemagne. Ils ont administré de l ivermectine en topique aux doses de 500µg/kg ou 750µg/kg à des bovins équivalents en poids et en âge. Leurs excréments ont été collectés à J0 ; J1 ; J3 ; J12 après traitement. Les concentrations retrouvées dans les excréments ont été mesurées, elles sont présentées dans le tableau 13 suivant. Tableau 13 : Variation des concentrations fécales (µg/kg) en fonction du temps et de la concentration administrée initialement. (Source : Hempel et al., 2006) Dose administrée CONCENTRATION FECALE (µg/kg) Bovin 1 Bovin 2 Bovin 3 Bovin 4 500µg/kg 750µg/kg J0 ND ND ND ND J1 12,51 14,94 17,97 50,36 J3 117,51 45,69 205,45 243,79 J12 42,65 32,01 61,59 49,54 L ivermectine a été retrouvé dès le premier jour après le traitement, et à des doses encore élevées au douzième jour. La mortalité des larves a été mesurée dans les différents laboratoires, les valeurs sont détaillées dans le tableau 14 suivant : Tableau 14 : lc 50 des larves d'a. constans (µg/kg) en fonction des laboratoires et des doses initiales d'ivermectine (µg/kg). (Source : Hempel et al., 2006) LC 50 en µg/kg de fèces (frais/sec) France Allemagne 500µg/kg 750µg/kg 500µg/kg 750µg/kg 67/ /770 94/670 97/692 Les résultats de ces tests sont très similaires selon le laboratoire et la concentration utilisée. En tenant compte de tous les résultats la LC 50 est de 590µg/kg de fèces (poids sec). Cette LC 50 est du même ordre de grandeurs que d autres tests. Ce test semble être robuste et répétable dans divers laboratoires (Lumaret et al., 2007)

85 (iv) Attractivité de l ivermectine Holter et son équipe en 1993 ont étudié le pouvoir attractif de l ivermectine dans les fèces sur les scarabées coprophages dans différents pays : Danemark, Tanzanie et Zimbabwe. Pour cela des vaches ont été traitées par voie sous cutanée avec de l ivermectine à la dose de 0,2mg/kg de poids vif. Des pièges ont été ensuite installés à intervalles réguliers sur les excréments pour dénombrer la population d insectes coprophages. Au Danemark, lors de la première expérience, les scarabées coprophages ont montré une attirance plus importante pour les fèces appartenant au groupe contrôle (sans traitement) alors que lors des autres expériences, aucune différence d attrait n a été mise en évidence. En Tanzanie, les scarabées coprophages avaient tendance aussi à préférer les excréments du groupe contrôle. Au Zimbabwe, deux espèces (Eunoniticellus intermedius et Liatongus militaris) étaient particulièrement attirées par les fèces de bovins traités à l ivermectine. Ils en concluent que dans certaines conditions l attirance des scarabées coprophages est plus forte pour les excréments contenant de l ivermectine que pour les excréments n en contenant pas (Holter et al., 1993). Errouissi et Lumaret (2010) ont réalisé 2 ans d étude, sur deux sites différents pour étudier l attractivité des bouses traitée à l ivermectine sur les insectes colonisateurs. Un lot de bovins a été traité avec de l ivermectine en bolus (Ivomec qui libère 12 mg d ivermectine/jour pendant 135 jours) et l autre a été laissé sans traitement. Les insectes ont été piégés, dénombrés et identifiés. Les fèces ont été récoltées à différents jours après la mise en place du bolus : J4 ; J14 ; J42 ; J70 et J98. L excrétion d ivermectine formait un plateau qui variait entre 0,7 et 1,1 µg/g de fèces (poids humides). Les fèces contenant de l ivermectine attiraient plus les insectes que les fèces non traitées et cela indépendamment de la période après le traitement. Cela a été observé sur les deux différents sites, qui abritaient des espèces différentes. Cette étude met en évidence le danger de disperser la molécule d ivermectine qui va rendre les bouses plus attractives pour les insectes et mettre en danger leur descendance (Errouissi et Lumaret, 2010). Ces deux études nous montrent qu il est possible que les fèces contenant de l ivermectine soient plus attractives pour les scarabées que celles n en contenant pas. Même si cela n a pas encore complètement été démontré, et que les études peuvent être contradictoires, les précautions lors du traitement par l ivermectine doit être augmentées. Cependant, il n y a pas que les insectes qui participent à la décomposition des bouses de bovins ; d autres organismes du sol, comme les vers de terre, y jouent un rôle. L ivermectine a-t-elle un impact sur eux? C est le sujet sur lequel nous nous pencherons dans la partie suivante

86 (3) Organismes du sol (i) Les vers de terre Ce sont d importants acteurs de la décomposition des fèces (Barth, 1993; Holter, 1979). Svenden et son équipe en 2002 ont étudié la mortalité des vers de terre Lumbricus terrestris. Ils ont donné de l ivermectine en bolus par voie orale et ont récupéré des fèces à intervalles réguliers. La survie des vers adultes en présence d ivermectine était de 97 %. La vitesse de croissance des jeunes était de 32,1 mg/jour contre 29,5 mg/jour pour le lot témoin. Ils en ont déduit qu aucune toxicité n a été trouvée pour les adultes et les jeunes en croissance à des concentrations naturellement retrouvées dans les pâtures. Une étude faite sur deux ans a montré que même à long terme, l ivermectine n a pas d effet sur la population de vers de terre (Svendsen et al., 2003). Dans cette étude, Sun et son équipe (2005) se sont intéressé à l impact de l ivermectine sur le vers de terre : Eisenia fetida. Pour cela, ils ont mis les vers de terre dans un sol artificiel contenant de l ivermectine aux doses de 0,6mg/kg de terre ou de 3,0mg/kg de terre. Les concentrations d ivermectine contenue dans les vers de terre ont été déterminées au bout de 18 jours de contact. Les principaux résultats sont résumés dans le tableau suivant : Tableau 15 : Variation de la concentration (µg/kg) retrouvée dans E. fetida et du pourcentage d'élimination de l'ivermectine en fonction de 2 concentrations (mg/kg) d'ivermectine. (Source : Sun et al., 2005) Concentration d ivermectine retrouvée dans les vers de terre Pourcentage d élimination de l ivermectine le 1 er jour lors de la remise du vers de terre en terre non contaminée 0,6 mg/kg 3,0 mg/kg 107 µg/kg 165 µg/kg 80,0 % 94,8 % La bioaccumulation de l ivermectine par les vers de terre n était pas significative. Ils ont aussi déterminé les LC 50 à 7 et 14 jours : 24.1mg et 17.1 mg/kg de sol respectivement, ce qui est largement supérieur aux doses d ivermectine habituellement retrouvées dans les fèces après mise en terre. Ainsi les vers de terre ne seraient pas sensibles à l ivermectine présente dans la terre aux concentrations testées

87 Certaines études se sont intéressées au vers de terre dans la terre et en laboratoire. La mortalité et la fécondité des vers de terre ont été étudiées avec différentes concentrations d ivermectine soit avec comme seule nourriture des fèces ou alors avec des fèces et de la terre. Les résidus d ivermectine en grandes concentrations testées dans les laboratoires se sont révélés toxiques (Madsen et al., 1990). Une étude a fait des tests en laboratoire avec un vers de terre : Eisenia fetida, pour étudier l impact de l ivermectine sur la reproduction des vers de terre. Les effets de l ivermectine sur leur reproduction ont commencé à partir de la concentration de 5mg par kg de sol et la reproduction a été réduite de 10 % à partir de 10 mg/kg de sol. Ces études tendent à montrer que les vers de terre ne sont pas sensibles aux résidus d ivermectine trouvés dans la terre. Néanmoins, ils seraient seulement sensibles à des concentrations élevées non atteintes dans les conditions naturelles. (ii) Les collemboles Pour les Folsomia fimetaria adultes, la mortalité a commencé à la dose d ivermectine de 3,2mg/kg de sol (poids sec) et aucun collembole n a survécu à des doses supérieures à 100mg/kg de sol (poids sec). La reproduction a été impactée pour les concentrations plus basses : le NOEC était de 0,3 mg/kg de sol (poids sec) et le LOEC de 1,0mg/kg de sol (p. s.) et l EC 50 pour la reproduction était de 1,7mg/kg de sol (poids sec). Ce test révèle la sensibilité des Collemboles aux ivermectines (Sun et al., 2005). (iii) Les mites La mortalité des adultes pour la mite Hypoaspis aculeifer, représentés ci-dessous par la figure 35, exposée à de l ivermectine intervient pour des concentrations très élevées : 31,6 mg/kg de sol (poids sec). La reproduction a été affecté avec des valeurs : NOEC : 3,2 mg/kg de sol (poids sec) et LOEC 10 mg/kg de sol (poids sec) avec un EC 50 de 17,8 mg/kg de sol. Figure 35 : Hypoaspis aculeifer. (Source : mhn.ac.uk)

88 Ces études sur les vers de terre, les collemboles et les mites montrent que les organismes du sol présentent une sensibilité pour l ivermectine à des concentrations élevées. Ils sembleraient donc insensibles aux concentrations retrouvées majoritairement dans les fèces. L ivermectine peut se retrouver dans les eaux, soit indirectement par des troupeaux de bovins ou chevaux qui se situent près de cours d eau, soit directement par les aquaculteurs qui déparasitent leurs poissons grâce à l ivermectine. Les espèces aquatiques non cibles sont-elles sensibles à l ivermectine? (4) Espèces aquatiques A cause du lien fort entre l ivermectine et le sol et du faible transport de l ivermectine dans le sol, il a longtemps été pensé que les organismes aquatiques ne pouvaient pas être atteints (Wardhaugh et Mahon, 1998). Peu d études ont donc été entreprises pour connaitre l impact de l ivermectine sur les organismes aquatiques. (i) Crustacés : Crevettes et Daphnée Il a été montré que l ivermectine était efficace sur les poux de mer Lepeophtheirus salmonis et Caligus elongatus, arthropodes infestant les saumons d élevage. La crevette Crangon septemspinosa a été testée par exposition à l ivermectine directement dans l eau ou par le biais de la nourriture pour saumon. Les auteurs ont montré que les crevettes semblaient non affectées lorsque l ivermectine était directement mise dans l eau (concentration maximale de 21,5µg/l). Alors que lorsque l ivermectine était présente dans la nourriture des saumons, celle-ci atteignait des concentrations plus importantes et était devenue létale pour les crevettes (LC 50 à 96h : 8,5µg/g de nourriture). Le NOEC était de 2,6µg/g de nourriture. Ces résultats ont montré que pour des concentrations élevées, l ivermectine présentait un risque pour les organismes marins inférieurs lors du traitement des poissons contre les parasites (Burridge et Haya, 1993). Garric et son équipe en 2007 se sont intéressés à l impact de l ivermectine sur le crustacé Daphnia magna (représentée sur la photo )et l algue Pseudokrichnerielle subcapitata. Ils ont trouvé que D. magnia était très sensible à l ivermectine. Les résultats les plus importants sont reportés dans le tableau 16 suivant :

89 Tableau 16 : Comparaison de la sensibilité de D. magnia et de P. subcapitata en présence d'ivermectine. (Source : Garric et al.,2007) D. magnia P. subcapitata LC 50 à 48h 5,7 ng/l ND LOEC 0,001 ng/l 1,250 µg/l NOEC 0,0003 ng/l 391 µg/l EC 50 ND >4.000 µg/l Au vu de la très forte sensibilité de D. magnia à l ivermectine, cette molécule pose problème pour les écosystèmes marins locaux (Garric et al., 2007) Figure 36 : Daphnia magnia. (Source : sphere.be) Une étude menée par Lopes et al., en 2009 s est intéressée à la différence de sensibilité inter et intra espèces d organismes aquatiques à l ivermectine. Pour cela, les auteurs ont comparé la réponse de Daphnia magna (une branche Européenne et une branche japonaise) à Ceriodaphnia dubia en contact avec des concentrations d ivermectine variable (de 0 à 1ng/l). Une partie des résultats obtenus sont résumés dans le tableau 17 suivant : Tableau 17 : Comparaison de la sensibilité de D. magna et de C. dubia en présence d'ivermectine. (Source : Lopes et al., 2009) NOEC pour la croissance et la reproduction Daphnia Magna Ceriodaphnia dubia 0,0003 ng/l 0,001 ng/l LOEC 0,001 ng/l 0,01 ng/l

90 C. dubia est apparue dans cette étude moins sensible que D. magna. De même, ils ont montré que la souche Européenne montrait moins de résistance à l ivermectine que la souche japonaise (Lopes et al., 2009). Il existe des variations importantes de sensibilité entre les différentes espèces et au sein d une espèce donnée. Schweitzer et al. en 2010 se sont intéressés aux effets de l ivermectine sur Daphnia magna et Chironomus riparius. Dans cette étude, les concentrations en ivermectine variaient entre 11 et 1314µg/kg de fèces sèches. La quantité de 1314 µg/kg correspondrait à la concentration de l ivermectine 3 jours après le traitement d un bovin par voie locale. A la dose de 1314µg/kg de fèces (poids sec), le poids, la survie et la croissance des larves et l émergence des adultes de C. riparius étaient affectés. Les tests avec des concentrations supérieures à 1314 µg/kg ont donné 100 % de mortalité. A la dose de 1314µg/kg de fèces, aucune daphnie n a survécu, jusqu à 42 jours après le contact. A la dose de 263 µg/kg de fèces, les daphnies en contact depuis 11 jours et réintroduites dans un milieu sain ont réussi à se reproduire mais en quantité moindre. Les résultats de cette étude ont montré qu une seule application d ivermectine, celle-ci persistait à des concentrations toxiques pendant longtemps, au moins 42 jours (Schweitzer et al., 2010). (ii) Vers d eau Une étude menée par Ding et al., en 2001 se sont s intéressés à l impact de l ivermectine sur un vers d eau Lumbriculus variegatus. La LC 50 trouvée après 72h d exposition était de 0,5mg/l et une NOEC à 56 jours de 0,2mg/kg de sédiments. La vitesse de nage du vers d eau était réduite en fonction de la durée d exposition et de la concentration de l ivermectine. Ces études ont mis en évidence que les organismes marins plus particulièrement les crustacés et des vers étaient sensibles aux résidus d ivermectine, même à faible concentration. Ainsi pour D. magna, des doses aussi faibles que 0.5g/l sont létales et ce pendant 42 à 56 jours. Les résidus d ivermectines sont toxiques pour les écosystèmes marins, et qu il faut prendre en compte cette information avant de traiter des bovins ou animaux aquatiques à l aide d ivermectine. Ainsi nous avons vu que l ivermectine est toxique pour beaucoup d insectes qui se nourrissent de bouses ou qui y pondent leurs œufs. Est-ce que cette toxicité et cette réduction du nombre d animaux vivant auprès des bouses induisent un retard de la dégradation de celles-ci? Dans cette partie suivante, nous allons examiner si la réduction du nombre d insectes coprophage a un impact sur la dégradation des bouses

91 (5) Dégradation des bouses par les insectes coprophages Les effets écotoxiques de l'ivermectine sur la faune des invertébrés non-cibles ont des répercussions sur l'écologie des pâturages. En hiver, dans les champs, l'ivermectine dans les excréments du bétail et dans le sol se dégradent très lentement, avec une demi-durée de vie de la molécule qui varie entre 90 et 240 jours (Halley et al., 1989). Par contre l'ivermectine est dégradée rapidement en été, avec une demi-durée de vie qui varie entre 7 et 14 jours (Lumaret et al., 2013). Les animaux coprophages sont indispensables pour la dégradation des bouses. Lumaret et al., en 1995 mettent en place une expérience qui consiste à isoler une bouse de vaches et à la laisser dans un champ. Ainsi, il n y a aucun insecte qui peut y accéder. La photo 22 présente ce montage. Figure 37 : Isolation d'une bouse des insectes coprophages pour évaluer sa vitesse de dégradation sans leur aide. (Source : Lumaret et al., 1995) L équipe a montré que la bouse enveloppée ne se dégrade que de moitié en 50 jours, alors qu à la même période la bouse témoin est complètement dégradée. Le graphe 23 suivant présente la vitesse de dégradation des deux types de bouses en fonction du temps

92 Figure 38 : Pourcentage de dégradation des bouses (exposées ou protégées) en fonction du temps (mois). (Source : Lumaret et al., 1995) Wall et Strong en 1987 se sont s intéressés à la vitesse de dégradation des fèces des bovins traités par de l ivermectine. Pour cela, ils ont administré un bolus qui délivrait de l ivermectine à la dose 40µg/kg/jour. Ils ont observé que les bouses traitées étaient toujours présentes sur la pâture au bout de 100 jours et ont remarqué une forte diminution de la communauté des insectes coprophages par rapport aux bouses du lot témoin. Ces résultats montraient que l utilisation importante de l ivermectine avait des conséquences environnementales importante. Madsen et son équipe en 1990 ont administré par voie sous cutané de l ivermectine à la dose de 200µg/kg et ont récolté les fèces à intervalles donnés. Ils ont montré que la décomposition des bouses a été ralentie, en lien avec des souffrances infligées aux diptères car il n y avait pas eu d effet observé sur les vers de terre. Sommer et al., en 1992b ont administré de l ivermectine aux dose de 0,2mg/kg par voie sous-cutané ou à la dose de 0,5mg/kg en formulation pour on. Après une injection sous cutanée, la réduction du taux de décomposition des bouses était très importante les 2 premiers jours. Après le dépôt de la solution pour-on, la décomposition a été retardée au moins 15 jours

93 En 2003, Errouissi et Lumaret ont quantifié la diminution de vitesse de dégradation des bouses qui contenaient de l ivermectine. Les vaches ont reçu de l ivermectine en bolus. Comme le montre les deux graphes 24 et 25 suivant, la moitié des bouses saines a disparu en 4,5 mois en moyenne. La demi vie de celles qui contenaient de l ivermectine était de 11,5 mois. Figure 39 : Pourcentage de dégradation de bouses saines en fonction du temps (mois). (Source :Errouissi et Lumaret, 2003) Figure 40 : Pourcentage de dégradation de bouses contaminées par de l'ivermectine en fonction du temps (mois). (Source : Erroussi et Lumaret, 2003) L ivermectine retarde la décomposition des bouses, surtout lorsqu elle est administrée en bolus. Une grande partie de ce retard peut être expliqué par l effet de l ivermectine sur les diptères, et donc leur diminution de leur activité au sein d une bouse. Nous venons de voir la toxicité d une lactone macrocyclique sur toute la population de scarabées coprophages et les impacts de celles-ci sur la vitesse de dégradation des bouses. Les avermectines et les milbémycines ne diffèrent que de deux sucres. Les impacts des milbémycines sur les populations d insectes coprophages sont-ils les mêmes? b. Milbémycines Il y a beaucoup moins d informations concernant la toxicité des milbémycines par rapport à celles des avermectines. Les seules études disponibles concernent la moxidectine. L étude de Strong et Wall de 1994, s est intéressée à la faune vivant dans les bouses de vaches saines, ou contaminées par de l ivermectine ou de la moxidectine. Les bouses étaient analysées à différents intervalles : J7 ; J14 ; J21 ; J

94 Il n y avait pas de différences significatives sur la présence des adultes Aphodius spp. (scarabée) entre les 3 différents groupes qu importe le temps d exposition. Ce qui montrait que les adultes étaient attirés de façon identique par les bouses. Les bouses contenant de l ivermectine ont empêché le développement des larves Aphodius spp pendant au moins 7 jours post-traitement. Au contraire, les bouses traitées avec de la moxidectine et les bouses sans traitement permettaient le développement des larves Aphodius spp. Il n y avait pas de différence concernant le nombre de larves de diptères entre le lot témoin et le lot traité avec de la moxidectine. Alors que ces larves étaient absentes des bouses contenant de l ivermectine jusqu à 15 jours après le traitement. Ces résultats ont montré que la moxidectine était moins toxique pour les habitants des bouses que ne l était l ivermectine (Strong et Wall, 1994). Nous allons à nouveau détailler l impact de la moxidectine en fonctions des espèces qui vivent dans les bouses. (1) Diptères L étude de Strong et Wall en 1994 renforce l idée qu il y a très peu d effet nocif de la moxidectine sur les diptères. Doherty et son équipe en 1994 se intéressés à la toxicité de la moxidectine sur la mouche Haemafobia irritans exigua. Pour cela, ils ont ramassé des fèces de bovins sans traitement auxquels ils ont ajouté de la moxidectine à des concentrations variant entre 4 et 512µg/kg. Ils ont démontré que la survie des larves de H. i. exigua était réduite pour des concentrations de moxidectine supérieures ou égales à 128µg/kg. Cependant la moxidectine n a pas affecté l éclosion des larves de diptères. Wardhaugh et al., en 1996 ont étudié la survie des larves et des adultes des mouches : Musca domestica et Musca vertustissima. Pour cela, les auteurs ont injectent par voie sous cutanée de moxidectine ou d ivermectine à la dose de 200µg/kg à des vaches. Les fèces ont été ramassées au 3 ème, 7 ème, 14 ème, 21 ème, 28 ème et 35 ème jour après le traitement. Dans cette étude, la survie des larves de M. vetustissima n était pas affectée lorsque les larves étaient nourries à l aide d excréments de vaches traités par la moxidectine. Les résidus de moxidectine ne provoquaient aucune altération de l éclosion dans les deux espèces M. vetustissima et de M. domestica. Le taux de développement de M. vetustissima nourries par les excréments contenant de la moxidectine était significativement plus bas que le taux de développement dans le lot témoin mais néanmoins sans affecter la survie des larves

95 Aucune différence de mortalité des adultes n a été mise en évidence entre les trois différents lots. Les résidus de moxidectine sont relativement inoffensifs sur les larves de mouches M. vetustissima et M. domestica (Wardhaugh et al., 1996). Dans cette étude, Floate et al., en 2001 se sont intéressé à l activité larvicide des endectocides pour les mouches : Haematobia irritans ; Musca domestica, Stomoxys calcitrans. Pour cela, ils ont traitent par voie topique des bovins à l ivermectine (Ivomec Pour-On à la dose de 500µg/kg) et à la moxidectine (Cydectin à la dose de 500µg/kg). Ils ont récupèré des fèces toutes les semaines pendant 9 semaines auxquelles ils ont incorporé les mouches. L ivermectine avait un effet larvicide sur Haematobia irritans jusqu à 4 semaines après traitement, et sur Musca domestica et Stomoxys calcitrans jusqu à 5 semaines post traitement. La moxidectine affectait les larves d Haematobia irritans pendant 1 semaine après le traitement et n affectait pas celle de Musca domestica et de Stomoxys calcitrans Ainsi, ils ont montré que la moxidectine était moins toxique que l ivermectine. La moxidectine est donc beaucoup moins toxique pour les diptères, et donc à privilégier visà-vis de l ivermectine. Mais on peut se poser la question du retard de développement, et si à force de retarder le développement, la moxidectine aurait un effet délétère sur la survie de ces diptères. Cette toxicité est-elle aussi moindre sur pour les scarabées coprophages? (2) Scarabées coprophages Doherty et son équipe en 1994 se sont intéressés à la toxicité de la moxidectine sur le scarabée Onthophagus gazella. Pour cela, ils ont récoltent des fèces sans traitement auxquels ils ont ajouté de la moxidectine à différentes concentrations variant entre 4 et 512µg/kg. La ponte des œufs du coléoptère O. gazella n est pas affectée par la présence de la moxidectine. Aux doses de 512 µg/kg, la survie des larves a été réduite (Doherty et al., 1994). Puis Wardhaugh et son équipe en 2001 ont étudié les effets néfastes de la moxidectine sur la population de scarabées Onthophagus taurus. Ils ont montré que les bovins traités avec de la moxidectine en formulation pour on excrétaient des fèces qui ne provoquaient pas de retard de développement ou de diminution de la survie de ces scarabées. La moxidectine apparait moins toxique pour les scarabées coprophages que l ivermectine

96 Depuis le début toutes les études ont porté sur les fèces d animaux d élevage. Le tableau 22 en annexe reprend toutes les expériences décrites dans le paragraphe suivant ainsi que les résultats majeurs. Dans la partie suivante, nous allons nous intéresser plus particulièrement aux chevaux. c. Et chez les chevaux Un récent article de la dépêche vétérinaire a étudié l impact de la présence des chevaux dans la forêt de Fontainebleau-Gâtinais sur les insectes y vivants. Pour cela, Echassoux et son équipe (2014) ont déposé des pièges à insectes dans des zones fréquentées par les chevaux et dans des zones non fréquentées par des chevaux. Les principaux résultats sont présentés dans les graphes 41 et 42 suivant. Figure 41 : Nombre total de coléoptère recueillis en 2012, 2013 et 2014 sur des sites à chevaux et sans chevaux. (Source : Echassoux et al., 2014) Ce graphe montre qu en mai, les insectes coprophages sont plus présents dans les zones où il y a des chevaux alors qu en été, ils sont plus présents dans les zones où il n y a pas de chevaux. Les auteurs en concluent que les chevaux en mai favorisent la multiplication des scarabées coprophages par un plus grand nombre d apport de nourriture à savoir les crottins de chevaux. Cependant dans les zones sans chevaux, les populations d insectes coprophages sont plus stables sur la durée

97 Figure 42 : Comparaison de la taille des fémurs d'a. stercorosus ete 2012 dans les zones avec et sans chevaux. (Source : Echassous et al., 2014) Les auteurs démontrent un effet potentiel des médicaments vétérinaires sur la population de scarabées coprophages : la croissance d A. stercorosus est réduite lorsqu ils se trouvent dans des zones fréquentées par des chevaux. Dans la suite de cette partie, une synthèse des principales données est effectuée. Les tableaux suivant sont des rappels des différentes données récoltées dans cette thèse : Tableau 18 : Principales données pharmacocinétiques pour l'ivermectine et la moxidectine. (Source : Gokbulut et al., 2001 ; Perez et al., 1999 et 2001) Cmax à 24h dans les fèces (poids sec) Cmax à 24h dans les fèces (poids frais) Temps pour atteindre 90 % d élimination Temps de présence dans les fèces Ivermectine 19,5µg/g 2,5µg/g 4 jours 40 jours Moxidectine 16,6µg/g 2,5µg/g 8 jours 75 jours Tableau 19 : Valeurs de EC 50 et NOEC pour M. automnalis en présence d'ivermectine. (Source : Römbke et al., 2010) Ivermectine (µg/g de fèces (poids frais)) EC 50 NOEC 1, , µg/g 0, , µg/g

98 Tableau 20 : Valeurs de LC 50, NOEC et LOEC pour A. constans en présence d ivermectine ou de moxidectine. (Source : Hempel et al., 2006) LC 50 NOEC LOEC Ivermectine (µg/g de fèces (poids sec)) 0,880 0,310 0,780 Moxidectine (µg/g de fèces (poids sec)) 4,0 1,6 3,2 On observe que les concentrations maximales d ivermectine et de moxidectine retrouvées dans les fèces de chevaux au bout de 24h après la vermifugation sont largement au-dessus des doses létales médianes pour les coléoptères Anphodius constans et les diptères Musca autumnalis. En effet, l ivermectine atteint une concentration de 19,5µg/g à 24h après son administration. Cette valeur est supérieure à la dose létale médiane pour Aphodius constans (LC 50 : 0,880µg/g) et supérieure à la concentration pour laquelle il y a 50 % d émergence pour M. automnalis (EC 50 = 1, , µg/g). Pour la moxidectine, sa concentration au bout de 24h après le traitement est de 16.6µg/g, valeur qui est au-dessus de la dose létale médiane pour A. constans (LC 50 = 4,0 µg/g). Strong et James en 1993 ont montré que des valeurs comprises entre et µg/g étaient assez faibles pour provoquer la mortalité, diminuer la pupaison et l exuviation de 50 % des larves du diptère Scatophaga stercoraria. De même des valeurs de 0, µg/g induisaient des malformations sur les ailes des adultes. Cruz Rosales et al. en 2012 ont montré qu une concentration de 0,01 µg/g d ivermectine, pouvait provoquer une mortalité des larves d Euoniticellus intermedius, un développement plus long des larves et une diminution de survie de tous les individus. Des valeurs précédentes et de ces deux expériences rapportées ci-dessus, nous pouvons supposer que les concentrations maximales d ivermectine et de moxidectine observées dans les crottins de chevaux 24h après les traitements sont létales pour la majorité des diptères et des larves de coléoptères vivant normalement dans les bouses. Pour les coléoptères, la NOEC de l ivermectine est atteinte pour 98 % d élimination de la molécule. La NOEC de la moxidectine est atteinte pour 90 % d élimination de la molécule, soit 8 jours (Perez et al., 2001). Pour les diptères, l ivermectine doit être totalement éliminée pour atteindre des doses inférieures à la NOEC. Nous pouvons donc en conclure que dès que les chevaux sont traités à l ivermectine, ils contaminent la faune. Pendant 40 jours, l ivermectine est excrétée dans les fèces et est donc capable d avoir des effets néfastes sur les coléoptères et les diptères. Pour la moxidectine, elle s avère toxique pendant les 8 premiers jours après le traitement des chevaux, après cela, elle passe en dessous de la NOEC pour les coléoptères

99 Les données bibliographiques présentées dans cette partie indiquent donc que les différentes molécules actuellement utilisées dans le traitement des parasites internes des chevaux ne sont pas considérées comme ayant des effets toxiques sur les coléoptères coprophages (sous réserve de l utilisation des médicaments aux doses préconisées), mis à part l ivermectine et possiblement la moxidectine. C. Effet indirect de l utilisation des médicaments antiparasitaires Les insectes qui vivent uniquement sur les fèces d herbivore souffrent des vermifugations à l ivermectine. Les espèces communes vont souffrir d une extinction locale mais vont être capable de recoloniser d autres endroits. Cependant les espèces plus rares n ont peut-être pas cette capacité de recoloniser d autres endroits et sont donc à risque par l utilisation des avermectines et particulièrement si ce sont des formulations en bolus. L utilisation des antiparasitaires peut appauvrir un milieu en invertébrés et donc en ressources pour les vertébrés. Tout cela plus particulièrement lorsque la période d élevage des petits ou quand les jeunes doivent se nourrir pour la première fois. Cela concerne beaucoup d oiseaux, un nombre de chauffe souris qui se nourrissent d Aphodius et de Scathophaga stercoraria (Jones, 1990; Shiel et al., 1991) et de mammifères comme des hérissons, musaraignes, blaireaux qui se nourrissent d insectes. Dans cette seconde partie, nous allons nous intéresser à la mise en place d un plan concret de vermifugation pour les chevaux en prenant en compte l impact environnemental des molécules antiparasitaires

100 II Mise en pratique de la vermifugation dans une zone à risque : la biosphère de fontainebleau A. Biosphère 5) Présentation de la biosphère La Réserve de Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a été créée en 1998 par l'unesco. On dénombre, en janvier 2014, 621 réserves de biosphère réparties dans 117 pays, dont 12 sites transfrontaliers. En France, il existe maintenant 13 réserves de biosphère. La réserve de fontainebleau est située en région Ile de France, contigüe à plusieurs départements : Seine et Marne et Essonne. Elle comprend aujourd'hui 126 communes et s'entend sur hectares et comprend environ habitants. La carte de la figure 43 présente le territoire de la bisophère. Figure 43 : Territoire de la réserve de fontainebleau-gâtinais. (Source : biosphère-fontainebleau-gâtinais.fr) Le réseau mondial des réserves de biosphère est un réseau interactif et dynamique. Il encourage l'intégration harmonieuse des hommes et de la nature pour le développement durable à travers l'expérience du dialogue, le partage des connaissances, la réduction de la pauvreté et la promotion du bien-être humain, le respect des valeurs culturelles et la capacité des sociétés humaines à faire face au changement. Il est un des principaux outils internationaux pour le développement et l'implantation des approches durables du développement dans des contextes variés

101 6) Territoire d'expérimentation pour un développement durable La biosphère a pour mission d'assurer la promotion et la mise en œuvre du développement durable du point de vue environnemental, économique, social et culturel à travers : - le développement et la coordination d'un réseau mondial d'expérimentations territoriales ; - le développement de la recherche scientifique et la diffusion des connaissances ; - la construction de modèles pour la gestion de systèmes socio-écologiques. Les réserves de biosphère permettent ainsi à un territoire de fonctionner comme un site d'apprentissage où décideurs, chercheurs et gestionnaires travaillent ensemble à traduire les principes du développement durable en pratiques localement pertinentes. Le programme Man and Biosphere (MAB) est l'un des cinq programmes de l'unesco dans le domaine des sciences exactes et naturelles. L'Unesco présente le programme MAB comme un " Programme sur L'homme et la biosphère (MAB) qui propose un programme interdisciplinaire de recherche et encourage le renforcement des capacités dans le but d'améliorer les relations entre les gens et leur environnement au niveau mondial ". Lancé au début des années 70, le MAB a pour principale mission de réduire la perte de biodiversité par des approches écologiques, sociales et économiques. Pour cela, les biosphères appartenant au programme MAB, ont pour but : - Conserver la biodiversité naturelle et culturelle ; - Être utilisées comme des modèles d'aménagement du territoire et des lieux d'expérimentation du développement durable ; - Être utilisées pour la recherche, la surveillance continue, l'éducation et la formation. 7) Son implication dans l'impact environnemental des médicaments vétérinaires La réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais a entamé en 2011 un travail sur l'impact des médicaments antiparasitaires donnés aux chevaux sur la biodiversité du sol en forêt. Sur le territoire de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais, plusieurs milliers de chevaux sont recensés. L'activité équestre représente un fort enjeu économique, sportif et culturel sur le territoire de la réserve de biosphère. Les chevaux sont souvent traités contre les parasites internes et externes. La randonnée en forêt est une activité qui est très développée dans cette zone. Cela inquiète les naturalistes y travaillant, car ils retrouvent de plus en plus de d insectes coprophages morts auprès des crottins de cheval (Echassoux et al., 2014). Faisant partie du programme MAB qui vise à mieux concilier les pratiques humaines et la biodiversité, la réserve de biosphère mobilise des chercheurs et invite les acteurs du territoire concernés, responsables de centres équestres, vétérinaires, cavaliers, à trouver une solution durable. Ainsi un programme de recherche a été lancé en 2012 pour connaître la fréquentation des chevaux dans la foret

102 Plusieurs chercheurs accompagnent ce projet de recherche, parmi lesquels Jean-Pierre Lumaret (Entomologiste, Université de Montpellier), Julien Gasparini (écologue, Université Pierre et Marie Curie) et Brigitte Enriquez (Pharmaco-toxicologue, Ecole nationale vétérinaire d'alfort). Ainsi, le programme de recherche a révélé que les traitements préventifs des chevaux contre les parasites internes sont quasiment devenus systématique et généralisés. Sur ce territoire, un cheval sur deux reçoit un traitement sans avis vétérinaire (Micoud, 2012). Comment organiser un traitement antiparasitaire des chevaux garantissant à la fois leur santé et la préservation des milieux naturels et des espèces de l'écosystème? F. Gestion durable des parasites 1) Idées générales La gestion durable des parasites devrait comprendre : - La suppression des traitements annuels non strictement nécessaires ; - Un ciblage des traitements sur les animaux les plus parasités (comptage des œufs dans les fèces) ; - L'usage de formulations ou de molécules compatibles avec la survie des organismes coprophages, au moins durant leur période de reproduction ; - Le maintien hors des pâtures des animaux traités avec des molécules à risques pour l'environnement pendant toute la durée de l élimination de ces molécules. Il faut en tout premier lieu connaitre les périodes d'activité des insectes coprophages pour éviter les traitements nocifs durant le pic d'activité maximale des insectes. Le graphe 44 présente les variations d'activité des scarabées coprophage durant l'année

103 Figure 44 : Variation mensuelle (18 mois) de l'abondance moyenne par piège et de la richesse spécifique des coléoptères scarabeides coprophages dans la région de Montpellier (Source : Lumaret, 2006.) On en déduit de ce graphe, que la période la plus à risque vis-à-vis des populations d insectes coprophages dans nos zones tempérées sont au printemps : avril-mai-juin. Les traitements devraient se faire idéalement entre septembre et février, tout au moins les traitements les plus nocifs comme l ivermectine (Lumaret, 2006). 2) Plan de vermifugation pour les chevaux a. Poulains Ils doivent principalement être traités à : (1) À 15 jours après la naissance Ils doivent être traités contre S. westeri si l'élevage est à risque. Ces vers sont sensibles uniquement aux lactones macrocycliques et au fenbendazole avec des doses plus élevées. Il n'y a pas de résistance connue pour ces vers. Les poulains naissant principalement au printemps, il faut mieux les traiter avec du fenbendazole pendant 5 jours. Si les poulains ne sont pas vu quotidiennement, il faut alors les traiter avec de l ivermectine en une seule dose. Dans ce cas, il faut alors prendre des précautions pendant 1 mois post-traitement : les garder dans un paddock pour pouvoir plus facilement récupérer les crottins

104 (2) À 2 mois Ils doivent être traité contre P. equorum (donc en été). Les ascaris sont sensibles à pratiquement toutes les molécules antiparasitaires : les benzimidazoles ; le pyrantel ; et les lactones macrocycliques. Les ascaris développent une résistance aux ivermectines. L'été étant une période à grande activité pour les scarabées coprophages, il faut mieux traiter les poulains avec une molécule benzimidazolée. (3) Au sevrage En automne hiver, il est conseillé de les traiter Contre P. equorum. Si les poulains sont au box, les crottins ne seront pas en contact avec la faune coprophage. Il n'y a donc pas de précaution particulière. Si les poulains sont toujours en extérieur, il faut mieux comme en été les vermifuger avec des benzimidazolés ; Contre les strongles (grands et petits) au moment du sevrage : les adultes sont sensibles aux benzimidazolés, au pyrantel et aux lactones macrocycliques. Les larves ne sont sensibles qu'au fenbendazole à un dosage plus élevé et aux lactones macrocycliques. Il y a des résistances connues des cyathostomes envers le fenbendazole et le pyrantel. Si le statut de l'élevage est connu et qu'il n'y a pas de résistances rapportées, le traitement de choix est le fenbendazole. Par contre, si le statut de l'élevage n'est pas connu, il faut utiliser une lactone macrocyclique : l ivermectine est envisageable, toujours en prenant des précautions. Il faut alors préférer sortir les poulains au paddock plutôt qu'au pré et ramasser les crottins. La photo 45 suivante illustre un exemple de paddock ; Contre les gastérophiles : les mouches adultes meurent à l arrivée de l hiver, c est donc le moment de vermifuger les chevaux pour les débarrasser des larves infestante. Les gastérophiles sont sensibles uniquement aux lactones macrocycliques. Pour garder la moxidectine comme molécule de réserve (aucune résistance connue pour le moment, il faut mieux vermifuger avec de l ivermectine, en prenant en compte les recommandations pour la faune coprophage. Ainsi, au moment du sevrage, il faut mieux traiter avec de l ivermectine, ce qui permet de traiter le poulain en une seule fois contre P. equorum, les strongles et les gastérophiles. (4) Au printemps Les recommandations sont les mêmes qu'au moment du sevrage concernant le traitement des strongles. Pour les jeunes sortant au pré (et dont la mise en paddock n est pas possible), la moxidectine est préférable car elle est moins néfaste pour la population coprophage en pic d activité

105 Figure 45 : Exemple de paddock permettant la sortie des chevaux tout en limitant la dispersion des crottins potentiellement contaminés dans la nature. (Source : personnelle) b. Yearlings Il est conseillé de les traiter deux fois par an : au printemps et en automne (contre les cestodes, les strongles et les gastrophiles). En hiver et en été, les traitements sont à effectuer uniquement en fonction des résultats des coproscopies. (1) En été Si l'été est chaud et humide, il peut être bien de traiter après détection des vers par coproscopie. (2) En automne Il faut traiter principalement contre les strongles, les cestodes et les gatérophiles.. A. perfoliata est sensible uniquement au praziquantel. Les gastérophiles ne sont sensibles qu'aux lactones macrocycliques. Les strongles sont, entre-autre, sensibles aux lactones macrocycliques. L ivermectine sera utilisée de préférence si les chevaux ne sortent plus au pré ou s ils vont uniquement au paddock. Les chevaux recevront donc deux molécules : du praziquantel et de l ivermectine. (3) En hiver Si la coproscopie est positive, il faut le plus souvent traiter contre P. equorum. La molécule recommandée est une molécule de benzimidazolé pour ces vers

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