LA POPULARITÉ DE L EXÉCUTIF Septembre 2008

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1 LA POPULARITÉ DE L EXÉCUTIF Septembre 2008 Sondage Viavoice Libération Levée d embargo : lundi 15 septembre 2008 à 19 heures Sondage publié mardi 16 septembre

2 Sommaire Note technique 3 Synthèse des enseignements du sondage François Fillon sanctionné, Nicolas Sarkozy confirmé 4 Résultats du sondage Confiance accordée au président de la République 7 Confiance accordée au Premier ministre 8 Confiance accordée à l exécutif (évolution) 9 2

3 Note technique Sondage Viavoice réalisé pour Libération. Interviews effectuées du 10 au 12 septembre 2008, par téléphone. Échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession du chef de famille, après stratification par région et catégorie d agglomération. 3

4 Synthèse des enseignements François Fillon sanctionné, Nicolas Sarkozy confirmé Afghanistan, RSA, fichier Edvige, affaire Tapie, affaire Clavier, réception du Pape et laïcité : par-delà leur diversité, les enjeux de cette rentrée politique 2008 s apparentent à une succession d événements à propos desquels l action ou les prises de position de Nicolas Sarkozy ont souvent été mises en causes. Pourtant, à rebours de ces perceptions, ce sondage Viavoice réalisé pour Libération du 10 au 12 septembre révèle certes un discrédit important concernant le Premier ministre, mais une stabilité de la confiance accordée au président de la République : nous assistons au découplage des évolutions de popularités des deux leaders de l exécutif. Une sanction adressée au Premier ministre, désormais impopulaire En un mois, François Fillon subit l un des plus importants désaveux qu il ait connus dans l opinion depuis sa prise de fonctions à Matignon : ne recueillant plus que 47 % d opinions positives, le Premier ministre perd 5 points par rapport aux données enregistrées en août ; à titre de comparaison, la plus forte baisse de popularité le concernant avait été enregistrée en septembre-octobre 2007 (-8 points). Qui plus est, ce nouveau score de popularité se situe quasiment à l étiage connu par François Fillon : 46 % fin novembre Concrètement, ce nouveau revers s explique par d importantes défections émanant des sensibilités n appartenant pas à la droite modérée : le Premier ministre perd 14 points de popularité auprès des sympathisants Modem, 9 points auprès des sympathisants socialistes, et 7 points auprès des personnes qui ne s estiment proches d aucun parti politique (en revanche, François Fillon conserve une confiance massive auprès des sympathisants UMP : 89 %, -1). Ces replis s inscrivent dans un triple contexte : - La poursuite de la dégradation de la conjoncture économique : révision à la baisse des prévision des croissance pour 2008 par Christine Lagarde, risques d amplification du déficit public, craintes en matière d emploi (notamment après l annonce de la baisse de l emploi salarié dans les entreprises au deuxième trimestre) ; - Les Analyse contestations de la politique fiscale du gouvernement : polémiques concernant le mode de financement du RSA, manque de lisibilité générale de la politique fiscale du gouvernement ; les critiques sont d autant plus vives à l endroit du gouvernement que le Premier ministre est personnellement intervenu sur ces enjeux ; - Les mises en causes concernant le fichier Edvige et la prise en charge de ce dossier par Michèle Alliot-Marie : deux fois en 48 heures, la ministre de l Intérieur a été sommée de résoudre cet enjeu par Nicolas Sarkozy. Ainsi, les difficultés d opinion que rencontre aujourd hui le Premier ministre sont pour l essentiel liées à l implication du gouvernement, volontaire ou contrainte par l Élysée, sur les dossiers brûlants de la rentrée. 4

5 La stabilisation de la confiance accordée au président de la République En revanche, pour sa part, Nicolas Sarkozy ne subit pas d érosion significative de popularité : 42 % des Français lui accordent désormais leur confiance, soit un score comparable à celui enregistré le mois dernier (-1). En particulier, le chef de l État conserve la confiance massive des personnes âgées de 65 ans et plus (59 %, +2). Ce soutien émanant des seniors est important parce que cette fraction de la population est la plus sensible à l image institutionnelle du président de la République, en partie réhabilitée depuis le début de l été, après lui avoir fait défaut fin décembre et début janvier. Cette stabilisation de popularité, dans un contexte économique difficile, s explique ainsi en priorité par la préservation de l image institutionnelle et diplomatique du chef de l État : hommage aux martyrs de Maillé, implication en Russie et en Géorgie, présidence de l Union européenne, et accueil du Pape, assorti de la promotion de la notion de «laïcité active». En revanche, la mise en place du RSA (principe et financement) a été sans impact majeur sur le jugement des Français de gauche à l égard de Nicolas Sarkozy : 20 % d entre eux lui accordent désormais leur confiance, contre 21 % fin août. Enfin, les accusations relatives aux «amitiés» du chef de l État (Bernard Tapie, Christian Clavier) n ont pas suscité de discrédits particuliers. Une profonde refonte du «style Sarkozy» Nicolas Sarkozy est parvenu à accomplir une deuxième phase de son opération de reconquête de l opinion : après avoir en partie restauré son image pendant l été, il implique désormais le gouvernement sur les enjeux sensibles pour l opinion, et se dédouane partiellement des difficultés associées à ces enjeux. Cette évolution ne traduit pas uniquement une stratégie de communication conjoncturelle, en réponse aux désaveux subis par l Élysée en début d année 2008 ; plus profondément, elle consacre une profonde refonte du «style Sarkozy», tel qu il était défini depuis 2002 : depuis lors, Nicolas Sarkozy faisait prévaloir son style personnel sur les fonctions exercées (président de l UMP, ministre de l Intérieur, de l Économie, président de la République) ; désormais, le «style Sarkozy» s intègre sous les traits de la fonction présidentielle. Et à la faveur de cette évolution, le rôle, l action et l image du gouvernement sont d autant plus différenciés, et exposés à la gestion quotidienne des affaires. François Fillon en paie aujourd hui le prix. François Miquet-Marty Directeur de la société Viavoice 5

6 RÉSULTATS DU SONDAGE 6

7 Confiance accordée au président de la République Base : question posée à tous (1006 personnes) Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez une opinion Nicolas Sarkozy, en tant que président de la République En % avril mai 5-6 juin juin août septembre 2008 Très positive Assez positive Sous-total «Opinions positives» Assez négative Très négative Sous-total «Opinions négatives» (Ne se prononce pas) Total

8 Confiance accordée au Premier ministre Base : question posée à tous (1006 personnes) Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez une opinion François Fillon, en tant que Premier ministre En % avril mai 5-6 juin juin août septembre 2008 Très positive Assez positive Sous-total «Opinions positives» Assez négative Très négative Sous-total «Opinions négatives» (Ne se prononce pas) Total

9 Confiance accordée à l exécutif (évolution) Pour chacune des personnalités suivantes, dites-moi si vous en avez une opinion Sous-total «Opinions positives» 50 % François Fillon Nicolas Sarkozy Sources : données Viavoice Libération depuis avril 2008 ; données LH2 Libération jusqu en mars

10 Les études Viavoice récentes, réalisées pour Libération, Le Figaro, 20 Minutes, L Express, France Inter et HEC sont consultables sur VIAVOICE Études et conseil en opinions 178 rue de Courcelles Paris + 33 (0) contact@institut-viavoice.com Viavoice est une SAS indépendante. Études pour la communication, les ressources humaines, et la prospective des entreprises et des institutions publiques. 10