FORMATION des Catéchètes

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1 Séance de FORMATION des Catéchètes NOUS DÉCOUVRONS Propositions pour animer un temps de formation de l équipe de catéchèse Selon le temps disponible, le coordinateur utilisera ces propositions en tout ou en partie. Cette séance de formation des catéchètes vise particulièrement à favoriser l expérience spirituelle. Elle prend donc une forme particulière qui met en valeur l intériorité, préalable nécessaire à toute annonce de la foi. 1ER TEMPS : la relation au cœur d un chemin de bonheur Expression libre à partir d images À partir de trois images (en annexe), l animateur sans donner leurs titres invite les participants à exprimer leur vision du bonheur. Pour chacune des images, ils essaient de répondre personnellement aux quions suivantes : l En quoi cette image exprime-t-elle un mouvement vers le bonheur l En quoi cette image peut aussi exprimer un obstacle au bonheur L animateur laisse un temps suffisant pour que les réponses soient approfondies. Il propose ensuite un échange. À partir de l expression des participants, il mettra quelques points en valeur : ces images peuvent représenter les trois volets de l homme en relation : relation avec soi (image Inside), avec les autres (image Together), avec (image Hope). Image 1 Inside : le bonheur vient d une forme d intériorité, de la capacité à être en relation avec son être le plus vrai, de la capacité à s aimer soi-même. Les textes bibliques du module enfant avec la Samaritaine (page 6) et la double clé du bonheur (page 9) le soulignent. Dans cette image, on peut aussi deviner le danger du repli sur soi et de la fuite du monde. Image 2 Together : le bonheur naît de la relation à l autre, d un dialogue engagé qui respecte les différences et les accueille comme une richesse. Dans ce dialogue, chacun garde sa «couleur» qui forme une harmonie avec celle des autres. L unique fil qui dessine les personnages montre qu ils sont issus de la même humanité et, en ce sens, profondément unis. Dans le dialogue, il y a, à la fois, la reconnaissance (deux personnages de gauche) et la distance (les personnages de droite). Marcher avec l autre sur un chemin de bonheur, c avoir la capacité de s approcher de l autre sans se l approprier. Le bon Samaritain une icône de cette démarche. Dans cette image, on peut aussi lire les dangers de toute relation humaine : une relation tellement exclusive qu elle conduit à tourner le dos à d autres ; et un rapport de force qui fait que l un au-dessus de l autre dans une attitude de supériorité et d infériorité. 1/5

2 Image 3 - Hope : le bonheur naît de la relation à comprise comme une relation qui nous déploie, qui nous donne un horizon plus large. L image suggère celle de la main d Adam qui se laisse toucher par celle de (elle rappelle La Création d Adam de Michel Ange, au plafond de la Chapelle Sixtine), mais il debout, dans la position du Ressuscité. L espérance le met en mouvement. Du noir de la solitude vers la couleur de la vie. Dans cette image, on peut lire aussi le désir inassouvi qui peut mener à une quête insatiable de bonheur qui veut toujours plus et plus grand. Désespérant de la noirceur du monde et ne sachant plus y voir les signes de vie. Dans ces trois aspects de l homme en relation, se trouve la clé de notre quion initiale : «Comment rendre les gens heureux» : en aimant à la manière de Jésus qui se fait proche sans posséder, qui vit une relation intime au Père ouvrant sur une fraternité universelle, qui entre en dialogue avec tous sans exclusivité. 2/5

3 2 E TEMPS : la pédagogie du désir Démarche spirituelle à partir de l Évangile de la Samaritaine (Jean,, 5-2). Si c possible, l animateur invite les participants à se déplacer dans un lieu de prière, sinon, il crée les conditions pour un temps spirituel (lumière, position du groupe, icône de la Samaritaine). Il distribue à chacun un feuillet (cf. Annexe) qui servira de support à la réflexion. Il explique ensuite que ce temps permettra, à partir d une lecture spirituelle de l Évangile, de poser jalons importants sur un chemin de foi : «le temps de la méditation», «la pesanteur des liens», «la vrai soif» et «missionnaires» Pour chaque étape, il procède toujours de la manière suivante : lecture d un extrait de l Évangile ; commentaire par l animateur ; temps de silence personnel. A. Temps du retour aux sources Lecture de l Évangile selon saint Jean, 1-1 Une femme samaritaine rencontre Jésus sur son chemin. Elle a ressenti dans son cœur une attirance pour le mystère que recèle Jésus et le message qu il délivre. Pour lui, elle abandonne sa cruche, symbole de son ancienne vie, et devient témoin de l Évangile. Sa cruche vide. Elle symbolise le vide dans sa vie. Jésus fatigué par la marche. Il vulnérable et assoiffé, comme il le sera avant sa mort sur la Croix en disant : «J ai soif». La soif du Christ rencontre la soif de la Samaritaine, manifée par sa cruche vide. Ensemble, il s assoient contre le puits de Jacob. C un retour à la source, à ce qui fait sens : «Avec quoi prendrais-tu l eau vive». Nous, qui sommes ici aujourd hui, nous avons des soifs. Le vide de nos cruches crée un espace pour que naisse la soif essentielle. Nous pouvons méditer sur ce qui fait sens pour nous. Quels sont nos lieux source, quels sont les lieux où l on se ressource Temps de méditation. B. La pesanteur des liens Lecture de l Évangile selon saint Jean, Jésus a dépassé les tabous de son temps : un homme ne rencontre pas une femme au puits, à midi ; un Juif ne rencontre pas un Samaritain. Il rencontre pourtant la Samaritaine, telle qu elle, là où elle en de son parcours personnel. C dans ce contexte que Jésus ose poser une quion qui touche à l intime de a personne «Va, appelle ton mari». Parce que leur relation s établie précisément sur ce lieu source qui touche à l essentiel, elle s construite sur la confiance. C pour cela que la Samaritaine peut oser une réponse en vérité : «Je n ai pas de mari» et d accueillir sans défense une nouvelle parole de Jésus : «tu as cinq maris et celui que tu as maintenant 3/5

4 n pas ton mari». Après le retour aux sources, elle invitée à revisiter, sans peur, les liens qui l enferment. nous, quelles sont les réalités avec lesquelles nous vivons quotidiennement et qui sont autant de conjoints sans consistance Cela peut être le conjoint du conformisme qui donne à penser qu il n y a jamais de solution, de l individualisme que la douleur des autres n atteint pas, du sécularisme qui nous éloigne de toute expérience spirituelle, le lien des mille choses à faire pour lequel l échec un traumatisme Temps personnel. montagne ou sur telle autre, c une relation nouvelle qui proposée à la Samaritaine. À partir du sanctuaire de son cœur, elle peut adorer en esprit et en vérité, parce qu il devient le lieu d une soif plus grande. Jésus ne s arrête pas devant nos résistances, mais il cherche en nous «ce point de fracture» d où émerge notre soif la plus profonde, comme s il était convaincu que seule une soif plus grande pouvait relativiser nos petites soifs. À nous de chercher ce grand désir, né de notre relation au Christ, qui jaillit en don pour les autres. Temps de méditation. C. La vraie soif Lecture de l Évangile selon saint Jean, En évoquant ses cinq maris, Jésus montre à la Samaritaine que la cruche vide de ses limites et de ses dispersions n a pas été un obstacle pour qu il réalise l impossible en elle. Elle se transforme : elle passe du vide à la plénitude. Ainsi, la Samaritaine découvre le mystère de celui qui lui offre «l eau vive», c -à-dire la possibilité d une relation à. Au-delà du culte institutionnalisé que les traditions ont tendance à figer sur telle D. Missionnaires Lecture de l Évangile selon saint Jean, Oraison : «Seigneur Jésus, toi qui nous donnes rendez-vous aux lieux sources de nos vies et te révèles comme Messie et Sauveur, établis avec chacun d entre nous cette relation de confiance qui nous permettra de passer de nos petites soifs inextinguibles à l unique désir qui nous mènera vers la Vie. Nous témoignerons ainsi de ta venue en nous et autour de nous. Nous te le demandons, à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.» /5

5 3 E TEMPS : Quelques principes d application Le groupe reprend sa place initiale. L animateur invite les participants à s exprimer sur ce qu ils ont vécu : leurs difficultés, leurs joies, ce qu ils ont découvert Il leur demande ensuite de reformuler les étapes de l itinéraire parcouru en méditant l Évangile de la rencontre du Christ avec la femme samaritaine : 1 Le Christ accueille la femme telle qu elle, avec sa cruche vide et sa soif. Il lui permet d effectuer un «retour aux sources». 2 La confiance rend possible une parole de vérité. La Samaritaine n a pas peur de se dévoiler, avec ses failles. Elle se sent aimée et respectée. 3 C alors que Jésus se fait reconnaître : il le Messie, le Christ. Elle accède alors à un désir différent, plus grand qu elle n aurait jamais imaginé. Elle devient témoin et ose annoncer le Christ qui l a transformée. À partir de la formulation de ces étapes, l animateur précise que l expérience qui vient d être vécue illustre ce que peut être une mise en œuvre de «la pédagogie du désir», qui sous-tend la pédagogie des modules EQDD (cf. «Quions à hauteur d enfants» en page 6 des Guides du catéchète). a l initiative de la rencontre, mais il nous revient de créer les dispositions nécessaires pour l accueillir, accepter le dialogue avec lui et le déplacement qui en découle. L animateur rappelle ensuite aux catéchètes les attitudes pédagogiques qui vont favoriser une telle rencontre et qu ils peuvent privilégier dans leurs séances avec les enfants : l Le positionnement de l accompagnateur : - il apporte des contenus solides qui sont la base indispensable pour entrer dans la connaissance de et vivre une relation avec lui. - il rejoint l enfant là où il en et le laisse exprimer ses peurs, ses quions, ses joies, ses découvertes sans juger et en l aidant à mettre les mots les plus justes sur sa propre expérience, différente de celle du catéchète lui-même. - puis il apprend à s effacer pour que l enfant puisse faire son propre chemin. l Les leviers - l importance de la Parole de et de sa compréhension, qui permet la rencontre avec le Christ et invite au déplacement ; - la place du désir dans la vie spirituelle comme principe de vie et de mouvement, d où la nécessité de susciter le goût, l envie l Les «espaces» de liberté - l importance des espaces de silence, d intériorisation, sans consignes trop directrices : en particulier autour du «chemin de foi» et des «jalons personnels» ; - le recours à d autres modes d expression que la parole : l art, les activités corporelles - la place laissée à l expression personnelle dans les échanges. 5/5