Rôle de l unité médicale de secours en montagne dans la prise en charge des traumatisés graves évacués sur un C.H.U



Documents pareils
Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

Collection Soins infirmiers

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

Médecine en Médecine en Exigences techniques

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

Conseil Français de Réanimation Cardio-pulmonaire (CFRC) Recommandations pour l organisation de programmes de défibrillation

Or 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin.

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Visite test de certification V2014 Retour du CHU de Rennes GCS CAPPS Vendredi 12 juin 2015

L hôpital dans la société. L expérience du CHU de Paris, l AP HP. Pierre Lombrail, Jean-Yves Fagon

AUDIT ISO SUR CESARIENNE CH MACON

Traumatismes pelviens

Défibrillation et Grand Public. Méd-Cl JAN Didier Médecin chef Méd-Cne PIVERT Pascaline

OSSIFICATION DU LIGAMENT VERTEBRAL COMMUN POSTERIEUR ET DU LIGT JAUNE: MYELOPATHIE CERVICALE SUBAIGUE

Démence et fin de vie chez la personne âgée

INAUGURATION DU CESU Centre d Enseignement des Soins d Urgence

La problématique de la prise en charge d un patient obèse. Pierre Vanaudenaeren CoAMU Province du Hainaut

Enquête sur le don de moelle osseuse

25/09/2014 CR : BRASSIER Julia. LEVERRIER Floriane L2 Médecine d'urgence (AFGSU) P. MICHELET 8 pages. Détresse vitale Arrêt cardiaque Alerte

DEMONSTRATION DE FONCTIONNEMENT DU DÉFIBRILLATEUR

Tuméfaction douloureuse

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Le Centre Hospitalier Universitaire de Reims

L arthrose, ses maux si on en parlait!

Institut Régional de Réadaptation Nancy DUHAM 2010

INTERET ET LIMITES DU TIIH DANS LES TRANSPORTS INTER HOSPITALIERS. Marc FOURNIER SAMU13- APHM

Nous avons tous un don qui peut sauver une vie. D e v e n i r. donneur de moelle. osseuse

Les technologies de l information, support de la réorganisation territoriale

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Chirurgie assistée par robot et laparoscopie en 3D à l avantage des patients?

PLATE-FORME COMMUNE UNE SOLUTION LOGICIELLE UNIQUE POUR AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ. Logiciel DIRECTVIEW V5 pour CR et DR

Tout ce qu il faut savoir sur le don de moelle osseuse

Pro. EPN- Education Nationale Initiation grand public ACR et DAE Page - 1 -

Ce document est destiné à vous permettre de découvrir l offre de formation du Centre d enseignement des soins d urgence du Bas-Rhin (CESU 67).

QUALITÉ DE L APPRENTISSAGE DE L INTUBATION ORO-TRACHÉALE EN LABORATOIRE DE SIMULATION, SON INTÉRÊT POUR LES PATIENTS.

DON DE SANG. Label Don de Soi

COMMISSION NATIONALE D EVALUATION DES DISPOSITIFS MEDICAUX ET DES TECHNOLOGIES DE SANTE. AVIS DE LA COMMISSION 08 février 2011 CONCLUSIONS

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

CHARTE POUR L ACCUEIL DES INTERNES

informations pratiques

La cartographie des risques outil fédérateur de pilotage: exemple d'application dans un groupement d'établissements. Marc MOULAIRE

Le DMP en Bretagne. Assemblée générale ANIORH. Vendredi 7 Décembre 2012

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

LA FIN DE VIE AUX URGENCES: LES LIMITATIONS ET ARRÊTS DES THÉRAPEUTIQUES ACTIVES. Dr Marion DOUPLAT SAMU- Urgences Timone

Direction générale de l offre de soin

Positionnement de l implant

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

CRITERES DE REMPLACEMENT

Prévenir... les accidents des yeux

Zone de commentaires. Convention EFS / ES ( document à joindre) II, Les systèmes d'information OUI NON NC Zone de commentaires. Zone de commentaires

Rôle de l ARCl. V Grimaud - UE recherche clinique - 18 mars Définitions

Vincent Péters. Président du GT TICS du SNITEM. Directeur Affaires Réglementaires de BIOTRONIK France

QUE SAVOIR SUR LA CHIRURGIE de FISTULE ANALE A LA CLINIQUE SAINT-PIERRE?

UTILISATION DES C.C.P DANS LES HEMORRAGIES SOUS AVK ET SOUS NACO : RECOMMANDATIONS DE L HAS COPACAMU 2014

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Performance des organisations Santé au travail

LA DOULEUR INDUITE C EST PAS SOIGNANT!

Accueil et Formations du personnel recruté en Stérilisation Centrale. Présenté par Dany GAUDELET et le Dr. Julien MOLINA

FORMATION SAUVETEUR SECOURISTE DU TRAVAIL

RECOMMANDATIONS OFFICIELLES - DEFIBRILLATEURS AUTOMATISES EXTERNES

Attestation de Formation Universitaire «Organisation et gestion d une unité de chirurgie ambulatoire»

Plans de secours NOMBREUSES VICTIMES

23. Interprétation clinique des mesures de l effet traitement

Un choc pour une vie!

La ventilation non invasive aux soins intensifs

SONDAGE AUPRÈS DES INFIRMIÈRES

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Certificat SSO de formation postgrade en médecine dentaire générale

L évaluation et l amélioration de l expérience patient en milieu hospitalier : impact du Comité des usagers

Programme «Implantologie en pratique privée» Ardentis Clinique Dentaire Lausanne Flon Hiver 2012 Lausanne, Suisse

Modules optionnels. Passer à l acte en implantologie

FICHES FORMATIONS 2013

LE DACS RADIATION DOSE MONITOR. Le bon réflexe pour une optimisation de la dose

Guide du stagiaire. Le stagiaire des écoles de Genève (ECAMB) ou Bois-Cerf-CESU, viendra avec sa tenue de travail de l école.

Nouvelles Technologies d investigation de surveillance du patient dont Télétransmission

Causes d insatisfactions du patient pris en charge en ambulatoire

Qu est-ce qu un sarcome?

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

L ANALYSE COUT-EFFICACITE

La télémédecine, complément nécessaire de l exercice médical de demain. Dr Pierre SIMON Président de l Association Nationale de Télémédecine (ANTEL)

Le prélèvement de moelle. osseuse. Agence relevant du ministère de la santé

o Non o Non o Oui o Non

AUVERGNE Mai Onisep Orléans

Le prélèvement d organes anticipé/prémédité. Ethique et Greffe Journée du 9 octobre 2012 Dr Laurent Martin-Lefèvre Réanimation La Roche-sur-Yon

Une avancée majeure dans le domaine de l implantologie. Roxolid SLActive Moins invasif pour de nouveaux standards

Traumatologie en odontostomatologie du sport

Les définitions des saignements ACS/PCI

Logiciels d éducation à la Nutrition et à l activité physique

Prise en charge de l embolie pulmonaire

Comment initier une démarche globale de prévention des risques professionnels dans le secteur du nettoyage?

CRPP. Syndrome MYH9. Centre de Référence des Pathologies Plaquettaires. Livret destiné au patient

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

URGENCES. Conférence sur la nouvelle téléphonie et l informatique au sein du Centre de réception et de régulation des appels.

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Transcription:

Rôle de l unité médicale de secours en montagne dans la prise en charge des traumatisés graves évacués sur un C.H.U Tourneret ML, Mengelle F, Bounes V, Lere S, Ducassé JL Congrès de médecine de montagne, Grenoble novembre 2009 Dr Tourneret M-L

Traumatisé grave : Patient ayant subi un trauma violent quelles que soient les lésions apparentes, notion plus adaptée à la PEC préhospitalière que celle du polytrauma. classique [1] Spécificités de l UMSM : - établir le bilan lésionnel - stabiliser les détresses vitales - soulager la douleur - assurer l évacuation vers le C.H le plus adapté - s adapter aux conditions extérieures - travailler en collaboration avec les sauveteurs en montagne. [1] Lapandry C, Petit P.-Recommandations concernant les modalités de la prise en charge préhospitalère des patients en état grave-.sfar et SAMU de France, Nov.2001

Région MP :

Description de l'étude : Étude rétrospective de cas Durée : 2004-2008 Pas de limite d'âge Patients PEC par l'umsm Patients traumatisés graves Transferés dès la PEC vers le C.H.U de Toulouse

Résultats : 1347 patients PEC sur 4 années 773 patients hospitalisés 42 patients PEC au C.H.U en I ou 2ndr 15 patients traumatisés graves et orientés dès la PEC vers le C.H.U dont 2 enfants. Caractéristiques des patients : Sex-ratio : 2/15, Age médian : 32 ans [15-60] 3/15 comorbidités associées, 2 AT.

Type d'activité :

Clinique initiale et SGG : - 6 patients avec GCS<8-4 patients avec signes d engagement : Mannitol 20% - 4 patients sous amines vasopressives - Pas d ACR post traumatique Vecteur héliporté pour tous les patients Service d accueil : - Déchocage 12/15 - Réanimation 1/15 - Neurochirurgie 1/15 - SAU 1/15

Bilan lésionnel définitif : Traumatisé crânien : 13 patients dont 5 avec atteinte médullaire (3 compression et 2 contusion simple) Orthopédie : 5 avec des lésions osseuses périphériques 1 bassin ( lésion tjrs asso) Thoracique : 4 patients sans hémo-pneumo Abdo : 4 abdo non chirurgicaux Vascu : pas de lésion des gros vx mais un choc H sur épistaxis post trauma face.

Scores de gravité : Scores généraux comme l Injury Gravity Score ou le GCS Scores spécifiques comme l Injury Severity Score adapté à la traumato Valeur médiane de l'igs II : 32 [18-47] Mortalité prédite calculée moyenne :22,8% médiane :12,8% Valeur médiane de l'iss : 25 [12-30] Corrélation entre l évolution de l IGS II et l ISS

Evolution : Mortalité : 3/15 dont 2 patients dans les 24h Services II acceuil : 8 neurochir, 5 traumato, 1 sortie directe et 1 SC Durée d'hospit : médiane 12 jours [3-22] 8 patients transférés en réeducation,4 RAD

Discussion : Patients = traumatisés graves Scores,Tm élevés,durée d H élevés,lourdes séquelles TC prépondérant (CHU Tlse = centre réf. NeuroC.) Thérapeutiques et conditionnement suivent les recommandations de PEC préhopitalière hors contexte spécifique du secours en montagne Points négatifs : - Pas de mesure fiable de la douleur, faible recours à l'antalgie multimodale - Etude rétrospective avec un biais d'information

Conclusion : Rôle décisionnel complexe du médecin de l'équipe de secours en montagne... Spécificités de la région MP explique petit échantillon ( surface, distance par rapport au CHU) CAT sur les lieux : - Evaluer l'état clinique du patient - Evaluer le degré de gravité et la potentielle évolution clinique à court et moyen terme - Décision d'orientation en fonction de la stabilité du patient et de l'indication de réalisation d'un geste salvateur en urgence

Choix médecin / Orientation du patient : Disponibilité du vecteur le plus rapide : hélico (météo, kérosène ) Gain sur la morbi-mortalité d un transfert primaire vers un CHU vs CHD? Y a-t-il une lésion évolutive, létale, potentiellement curable dans un CH ne bénéficiant pas d un plateau hyperspécialisé?

Pronostic vital engagé à trés court terme avec geste chirurgical indispensable = C.H le plus proche +/- transfert secondaire Pronostic vital engagé à court terme sans nécessité de plateau technique hyperspé. = C.H le plus proche Pronostic vital engagé à court terme et nécessité de plateau technique hyperspé. =? = C.H.U si délais optimaux Pronostic vital engagé à moyen terme et nécessité d'un plateau technique hyperspé. = C.H.U

Merci pour votre attention.