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Transcription:

Création de la Chaire de commerce Omer DeSerresErreur! Signet non défini. par Michèle BERNARD Cahier n o 90-001R Cahier de recherche Janvier 1990 ISSN : 1181-9383 Copyright 1990. La Chaire de commerce Omer DeSerres, École des Hautes Études Commerciales (H.E.C.), Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction ou toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série "Les Cahiers de la Chaire de commerce Omer DeSerres" n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs. La publication de ce cahier de recherche a été rendue possible grâce au fonds de la Chaire de commerce Omer DeSerres, établi suite à une donation de Roger DeSerres, des contributions du Ministère de l'industrie, du Commerce et de la Technologie (MICT), et du ministère de l'enseignement Supérieur et de la Science (MESS). Distribué par la Chaire de commerce Omer DeSerres, École des Hautes Études Commerciales, 5255 avenue Decelles, Montréal, (Québec) Canada H3T 1V6.

Création de la Chaire de commerce Omer DeSerres Copyright École des H.E.C. 2

Avant-propos Ce texte, la première parution de la Chaire de commerce Omer DeSerres, a été préparé par Michèle Bernard en coopération avec le titulaire de la Chaire. L'objectif principal du document est de situer la création de la Chaire de commerce et de présenter sa raison d'être. Le texte servira pour illustrer des modes de coopération université-entre-risegouvernement. Il résume un événement important dans l'histoire du commerce de détail à Montréal, apte à intéresser le milieu d'affaires et les étudiants en administration. Michèle Bernard, consultante, collabore avec la Chaire de commerce Omer DeSerres et enseigne actuellement à l'ecole des Hautes Etudes Commerciales. Gunnar K. Sletmo Montréal, le 31 janvier 1990 Copyright École des H.E.C. i

Création de la Chaire de commerce Omer DeSerres École des H.E.C. Le 31 mars 1989 figurera parmi les dates importantes de l'histoire de l'école. Ce jour-là,l'ecole procédait en effet au lancement de la Chaire de commerce Omer DeSerres, une première au Québec dans la formation et la recherche en commerce de détail et en distribution. Ce lancement s'est fait dans le cadre d'une conférence de presse, en présence de M. Daniel Johnson, ministre délégué à l'administration et président du Conseil du Trésor du Québec, et de M. Roger DeSerres, président du Conseil d'omer DeSerres Canada Inc. (extrait du journal de l'ecole des H.E.C.) La Chaire de commerce Omer DeSerres a été créée grâce à une donation de Roger DeSerres, fils d'omer DeSerres. Figurant parmi les premières chaires octroyées au Québec par un entrepreneur francophone, cette initiative devient un évènement dans les relations entreprises-universités. La concordance des dates de fondation des deux partenaires, l'ecole des H.E.C. en 1907 et l'entreprise Omer DeSerres en 1908, met en évidence leur volonté respective de rester fidèles au milieu qui les a vu naître. Suivant une tradition issue de l'angleterre du 16e siècle, la Chaire a pour objectif "d'augmenter la qualité de l'enseignement, de la recherche et du rayonnement universitaire". Le choix de l'ecole des H.E.C. comme maison d'enseignement est fait, aux dires du fondateur même de la Chaire, dans le but "d'assurer une relève francophone importante dans ce secteur d'activités". Copyright École des H.E.C. ii

TABLE DES MATIERES page Noblesse oblige 1 Roger DeSerres 2 L'entreprise Omer DeSerres 3 1972: une décision importante 4 Projet de Chaire 5 Rôle des intervenants 6 Les chaires au Canada 7 Subventions de contrepartie 8 Un financement conjoint 9 Le titulaire de la Chaire 11 Une collaboration tripartite 13 Copyright École des H.E.C. iii

Noblesse oblige La préoccupation morale et financière d'individus bien nantis à l'avancement des arts et des sciences ne date pas du XXe siècle. D'Aristote à Christophe Colomb, en passant par Léonard de Vinci, Molière ou Bach, ceux qui ont contribué à l'avancement de l'humanité ont souvent bénéficié du support des mécènes de leur époque. Dès l'antiquité, en Orient comme en Occident, les princes et les seigneurs protègent les artistes et les savants en leur accordant les subventions nécessaires à leurs études et indispensables au rayonnement de leurs découvertes. Au Moyen-Age, l'engagement de l'aristocratie régnante envers les créateurs et les inventeurs s'accentue. La fondation à la fin du XIe siècle de la première université européenne à Bologne (Italie), par Frédéric Ier, empereur germanique, institutionnalise le statut des chercheurs et assure la propagation du savoir de façon officielle. Au début de la Renaissance, des familles royales européennes à la papauté romaine, les grands de ce monde sont conscients de leur mission sociale de protecteurs et de pourvoyeurs de fonds. C'est à cette époque, au 16e siècle, que voit le jour en Angleterre la première chaire universitaire. De l'europe à l'amérique, le concept des chaires se propage au fil des ans. La création d'une chaire permet au donateur de privilégier le domaine de développement de son choix et de s'identifier publiquement avec la maison d'enseignement qu'il préfère. Copyright École des H.E.C. 1

Roger DeSerres En octobre 1950, environ 40 ans avant la fondation de la Chaire de commerce Omer DeSerres, Roger DeSerres fait la première page de la revue Commerce en tant que président de la maison Omer DeSerres Ltée. Fondé à Montréal cette même année, le périodique a pour mandat de "faire la promotion de l'entreprise canadienne-française et de ses dirigeants". Le rédacteur en chef de l'époque n'hésite pas à nommer Roger DeSerres "l'homme du mois" et à parler de lui dans une de ses premières chroniques. Le successeur d'omer DeSerres vient en effet de remplacer son père, décédé en 1949 à l'âge de 67 ans. Le jeune président d'à peine 36 ans prend ainsi la direction de la florissante entreprise familiale, spécialisée dans le commerce de la quincaillerie et de la plomberie-chauffage. Diplômé du Mont-Saint-Louis et de la Faculté de commerce de l'université McGill, Roger DeSerres représente bien sa génération de gens d'affaires francophones, catholiques, et entrepreneurs. Homme d'actions actif dans son milieu, il est président de la Chambre de commerce de Montréal en 1959, président de l'institut canadien de plomberie et chauffage (C.I.P.H.), président du "Canadian Automotive Wholesalers' and Manufacturers' Association" (C.A.W.M.A.) et administrateur du "Board of Trade of Montreal" en 1961. Engagé socialement, il préside de nombreuses campagnes de charité dont celles de la Fédération des oeuvres de charité canadiennes- françaises. Il est d'ailleurs le porte-parole de cet organisme qui, fusionné à quatre autres grandes fédérations de charité, est à l'origine de la fondation de Centraide en 1974. Roger DeSerres est sacré Chevalier de l'ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem par le Cardinal Paul-Emile Léger. Fidèle à ses convictions, il donne généreusement à des organisations religieuses, "missionnaires", tient-il à préciser. Roger DeSerres est aussi un homme de principes, pour qui la notion de relève québécoise et francophone au chapitre du commerce de détail ne demeure pas lettre morte. La création de Copyright École des H.E.C. 2

la Chaire de commerce aux H.E.C. est l'exemple bien concret de son engagement et de sa volonté. Son objectif personnel en fondant la Chaire est "de créer et d'entretenir, chez les étudiants, un intérêt pour les domaines du commerce et de la distribution, non seulement comme champ d'études mais aussi comme champ de carrières". Un geste généreux permettant d'assurer la pérennité du nom de l'entreprise familiale qu'il a si bien sû diriger jusqu'à la fermeture en 1982, excluant la vente de matériel pour artistes, de tous ses magasins et succursales. L'entreprise Omer DeSerres C'est au début du siècle, en 1908, qu'omer DeSerres, fils de l'honorable Gaspard DeSerres, conseiller législatif, achète son premier commerce, un magasin de ferronnerie en faillite situé sur la rue Saint-Laurent près du Monument National. Agé de 26 ans, le fondateur de l'entreprise connait des débuts difficiles. Il y a un premier déménagement en 1910, rue Sainte- Catherine, face au magasin Dupuis Frères, aujourd'hui disparu de la scène montréalaise. Une deuxième et définitive relocalisation du siège social a lieu en 1913, au 1406 rue Saint-Denis. A cette date commence vraiment la grande aventure de cette entreprise familiale. La croissance est rapide: en 1920, construction d'un entrepôt rue Sanguinet et en 1929, ouverture de la première succursale rue Saint-Hubert. Lorsque le dynamique entrepreneur Roger DeSerres hérite de l'entreprise familiale en 1949, il continue ce que son père avait si bien commencé avant lui et insuffle son propre style de gestion au commerce. Dans sa lettre d'accueil à chaque nouvel employé, il n'hésite pas à nommer la maison Omer DeSerres comme étant "la plus importante quincaillerie de détail du Québec". Au début des années '50, le rayon de la plomberie-chauffage est déménagé de la rue Copyright École des H.E.C. 3

Saint-Hubert à la rue Saint-Laurent, face au Parc Jarry, et le département de ferronnerie est relocalisé dans une bâtisse neuve située au coin des rues Saint-Hubert et Bélanger. Dans les années '60, Roger DeSerres procède à l'ouverture des succursales sises dans les centres d'achats Wilderton, Laval, Rockland et Galeries d'anjou. A la fin des années '70 a lieu l'expropriation des commerces et bâtiments situés rue Saint-Denis, à l'intersection de la rue Sainte-Catherine, afin de construire le campus de l'université du Québec à Montréal. Ainsi s'évanouissent certaines institutions de la légende montréalaise: le magasin Omer DeSerres sis rue Saint-Denis, le "célèbre" restaurant Sélect situé tout à côté où se donnaient rendez-vous et se mêlaient sans heurt les faunes les plus diverses, et en face d'eux, l'église Saint-Jacques dont ne subsiste maintenant plus que le clocher et le transept sud. Suite à cette expropriation, le magasin principal disparait mais la maison Omer DeSerres demeure partie intégrante du patrimoine de Montréal. Jusqu'en 1982, Roger DeSerres demeure président du conseil d'administration, président et directeur général de l'entreprise Omer DeSerres Ltée. Depuis lors, il assume la présidence du conseil d'administration de la nouvelle compagnie Omer DeSerres Canada Inc., maintenant spécialisée en matériel pour artistes, dont son fils Marc est le président et directeur général. 1972: une décision importante Au moment de l'expropriation du siège social par l'u.q.a.m. en 1972, peu de choix s'offrent véritablement au président de l'entreprise Omer DeSerres Ltée, afin de prolonger l'existence de la firme. Vendre? L'option est réaliste concernant le fonds de commerce de la quincaillerie, et c'est d'ailleurs ce qui est fait. Par contre, la vente du magasin principal, où est concentrée une très grande partie des activités de la firme, et des succursales, s'avère beaucoup plus difficile. Copyright École des H.E.C. 4

Les coûts élevés d'une relocalisation du siège social dans un immeuble moderne semble en effet éloigner tout acheteur éventuel. De plus, la situation de concurrence dans le secteur d'activités des magasins Omer DeSerres semble limiter l'attrait éventuel d'une telle transaction commerciale. Réaliser lui-même la relocalisation du magasin principal et effectuer la relance de son propre commerce? L'option est alléchante et "si j'avais été plus jeune, peut-être l'aurais-je fait", de dire Roger DeSerres, qui était alors âgé de 60 ans. Il faut dire qu'à l'époque, dans les années '70, les enfants de Roger DeSerres sont encore jeunes et pas encore prêts à assurer sa succession, ce qui a pour effet de freiner l'enthousiasme du président de l'entreprise. "Il faut aussi tenir compte de l'arrivée de concurrents forts et agressifs sur le marché de Montréal, tels Pascal, au coin des rues Bleury et Saint-Antoine, ou Canadian Tire...", complète Roger DeSerres. "Nous étions une quincaillerie trop petite et trop grosse", conclut-il, "il était préférable de tout liquider les biens". Ce qui est fait de '72 à '82, à l'exception du matériel pour artistes dont la vente est maintenant assurée par Marc DeSerres, fils de Roger DeSerres. Digne représentant de la 3e génération des DeSerres, celui-ci reprend le nom prestigieux de l'entreprise et ajoute actuellement un autre succès à l'histoire familiale, perpétuant ainsi la tradition. Ceci est cependant une autre histoire. Projet de Chaire Quelques années après la liquidation de ses magasins, Roger DeSerres demeure une personne bien nantie, ayant habilement investi le résultat de la vente de ses commerces. "Il était plus difficile de faire de l'argent alors qu'aujourd'hui!", dit-il avec un brin d'ironie. Copyright École des H.E.C. 5

Au printemps 1987, il rencontre son ami Stephen A. Jarislowsky, financier bien connu et président de Jarislowsky, Fraser and Company Ltd., conseillers en placement, lequel vient tout juste d'octroyer une troisième Chaire universitaire en finances, cette fois-çi à l'université d'edmonton, Alberta. Stephen Jarislowsky a en effet déjà subventionné deux autres Chaires, soit aux Universités McGill et de Toronto. L'idée de procéder à la donation d'une Chaire fait son chemin dans l'esprit de Roger DeSerres. Il en parle avec ses amis de toujours, messieurs Roger Charbonneau, ancien directeur de l'ecole des H.E.C., et Gérard Plourde, jusqu'à récemment président du Conseil de UAP Inc. Tous deux sont toujours très actifs dans le milieu des affaires et siègent comme membres de plusieurs conseils d'administration. Le premier contact entre Roger DeSerres et Jean Guertin, directeur actuel de l'ecole des H.E.C., se fait à l'occasion d'un déjeuner. Par la suite, trois rencontres ont lieu à l'été 1987 entre ces cinq personnes, afin de définir les grandes lignes de la Chaire: objectifs, moyens, financement, gestion des fonds, échéancier de réalisation, etc... Leur pensée commune s'articule ainsi: "la Chaire permettra de promouvoir un champ d'études spécialisées, en s'appuyant sur un professeur de très grande qualité et dont la compétence est reconnue dans son domaine". L'objectif de la Chaire se différencie donc nettement de celui d'un quelconque projet de recherche, par l'étendue même de son champ d'études et par la pérennité de son existence. Rôle des intervenants Les intervenants principaux à ce moment du projet, soient: Roger DeSerres et l'ecole des H.E.C., s'entendent sur le fait que le financement global de la Chaire doit être de $2 millions, capitalisés, et que seul le rendement de ce capital, ajusté pour l'inflation, doit servir à la recherche, afin d'assurer la permanence de la Chaire. Copyright École des H.E.C. 6

Roger DeSerres pose donc ses conditions dès le début du projet: qu'il y ait un financement de contrepartie (dont une définition est fournie dans les pages suivantes) équivalent aux $500,000 qu'il a octroyés, que les fonds soient utilisés pour l'enseignement et la recherche en commerce et distribution, avec une attention particulière au commerce de détail, et que le capital de départ de $2 millions demeure intact. L'Ecole des H.E.C., pour sa part, s'engage à rechercher la personne la plus qualifiée pour occuper la Chaire et à assurer entre-temps la gestion des fonds de la Chaire. La création d'une Chaire en commerce est une magnifique opportunité autant pour la société québécoise que pour le monde universitaire. Comme le dit Jean Guertin lui-même: "le commerce est un secteur d'activités passablement négligé par les écoles et les facultés d'administration depuis plusieurs années. Certains diront même que tout est à faire de ce côté. Pourtant, le commerce demeure une des lignes de force du développement économique de notre collectivité." Le petit groupe d'amis, consultés par Roger DeSerres au début du projet de création de la Chaire de commerce, s'est par la suite constitué en comité de lancement de la Chaire. En collaboration avec l'ecole des H.E.C., ce comité a joué un rôle important dans le développement même du concept original et a assuré l'actualisation du projet. Depuis sa création informelle, à l'été 1987, le groupe de travail est composé de messieurs Roger DeSerres, Roger Charbonneau, Gérard Plourde et Jean Guertin, auquel s'est joint Stephen A. Jarislowsky à titre de conseiller financier. Par la suite, monsieur Marc DeSerres, fils de Roger DeSerres et président d'omer DeSerres Canada Inc., s'est joint au comité. Les chaires au Canada Copyright École des H.E.C. 7

Dès l'apparition des chaires universitaires au 16e siècle, les mécènes s'appuient sur les capacités des institutions d'enseignement pour utiliser à bon escient les subventions octroyées. Au XXe siècle, cette tendance se maintient particulièrement dans les cultures anglo-saxonnes où certaines entreprises peuvent parfois distribuer des fonds de recherche sous forme de chaire, selon leur secteur d'activités et selon les intérêts spécifiques de l'université bénéficiaire. Au Canada anglais et quelquefois au Québec, des grandes sociétés canadiennes ou des multinationales étrangères installées au pays suivent le mouvement. Les universités canadiennes reçoivent donc elles aussi de l'aide financière des entreprises, bien qu'aucune d'entr'elles ne peut prétendre rivaliser avec les grandes universités américaines telles que Columbia et Harvard. Bien que plus récent au Québec, le concept des chaires tend à se développer avec le temps. Il n'est donc pas surprenant de voir à l'ecole Polytechnique une chaire en génie nucléaire fondée par Hydro-Québec ou de savoir que la Banque de Montréal a donné des chaires en finances et opérations bancaires à trois universités différentes dont l'université McGill. Il est aussi logique de constater que Bell Northern a offert une chaire en télécommunications à l'université d'ottawa et que Squibb en a donné une en micro-biologie moléculaire à la Faculté de médecine de l'université de Montréal. Des compagnies pétrolières ont uni leurs efforts pour créer la chaire en recherche sur le pétrole à l'université de Calgary. Pétro-Canada s'est joint au Conseil de la recherche en sciences naturelles et génie (CRSNG) pour fonder la chaire en géologie marine de l'université de Dalhousie, Nouvelle-Ecosse. Beaucoup plus rares sont les chaires fondées par une entreprise familiale ou par un donateur unique. Subventions de contrepartie Copyright École des H.E.C. 8

Roger DeSerres a posé comme condition essentielle au don de $500,000., un financement équivalent de contrepartie. Cette exigence n'est pas facile à rencontrer puisqu'il n'y a pas de politique gouvernementale québécoise à cet effet. Cette lacune semble d'ailleurs freiner l'enthousiasme des donateurs individuels ou institutionnels au Québec, surtout lorsque ces derniers connaissent la position gouvernementale des autres provinces. A titre d'exemple, le gouvernement albertain a une pratique de "2 pour 1", les provinces de Nouvelle-Ecosse et de Colombie Britannique accordent des subventions de contrepartie de "1 pour 1". En 1986, la publication des "Règles de la politique des subventions de contrepartie" par le gouvernement fédéral rend public le plan financier de ses trois conseils chargés du soutien à la recherche universitaire: Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), Conseil de recherches en sciences naturelles et génie (CRSNG) et Conseil de recherches médicales (CRM). Après analyse de la situation, le Conseil de la science et de la technologie du Québec publie, en 1987, son avis au ministre de l'enseignement supérieur et de la Science: "La politique des subventions de contrepartie et les universités du Québec", dans lequel il recommande: Que le ministre crée un programme de subventions en vertu duquel des fonds de contrepartie seront versés aux universités en fonction des crédits qu'elles obtiendront de la part des entreprises et des sociétés d'etat admissibles. Cet avis demeure toujours lettre morte auprès du gouvernement du Québec aujourd'hui, en ce début de l'année 1990. Un financement conjoint En 1988, lorsque l'ecole des H.E.C. cherche une subvention équivalente au don de Roger DeSerres afin de procéder à la création de la Chaire de commerce Omer DeSerres, aucune politique officielle du gouvernement du Québec n'a encore vu le jour. Copyright École des H.E.C. 9

Jean Guertin, directeur des H.E.C., met donc en oeuvre un plan d'action unique en son genre en allant chercher des subventions au Ministère de l'enseignement supérieur et de la Science ($200,000) et au Ministère de l'industrie, du Commerce et de la Technologie ($200,000). Comme le dit lui-même le directeur de l'ecole des H.E.C. dans son allocution à l'occasion du lancement de la chaire le 31 mars 1989: Sans la participation du gouvernement québécois, ce projet n'aurait tout simplement pas vu le jour. L'apport financier considérable du gouvernement du Québec a eu lieu grâce à la générosité de monsieur Daniel Johnson, alors ministre de l'industrie et du Commerce, de monsieur Claude Ryan, ministre de l'enseignement Supérieur et de la Science, et de monsieur Pierre MacDonald, depuis ministre de l'industrie, du Commerce et de la Technologie. Jean Guertin ajoute alors: " Les dons en contrepartie, fréquents dans d'autres secteurs ou régions, sont à peu près inconnus au Québec pour des projets de ce genre. Or ils représentent une utilisation absolument exemplaire des deniers publics et je suis très heureux de constater que messieurs Johnson, MacDonald et Ryan partagent notre avis sur cette question". L'Ecole des H.E.C., pour sa part, termine le financement du premier million de dollars nécessaire à la Chaire en injectant $100,000, lesquels proviennent des fonds discrétionnaires de sa dernière campagne de financement. Afin de compléter la structure financière de la Chaire, l'ecole des H.E.C. s'engage en outre à verser l'équivalent du coût en salaire et en avantages sociaux d'un professeur titulaire et des ressources mises à sa disposition dans le cadre normal de ses fonctions (secrétariat, bureaux, équipements, services, etc...). Cette somme de $100,000 par année représente un million de dollars lorsque capitalisée. Ce financement conjoint de $2 millions semble inépuisable. Il ne faut cependant pas oublier que seul le rendement de ce capital important est utilisé pour les activités de la Chaire. Copyright École des H.E.C. 10

"Afin d'assurer la pérennité de la Chaire et de protéger sa capacité de soutenir dans le temps un certain niveau d'activités, les capitaux qui lui seront dévolus devront être permanents et excédentaires aux ressources de l'ecole des H.E.C." (extrait du document d'orientation sur les chaires d'enseignement et de recherche, présenté par Jean Guertin aux professeurs de l'ecole des H.E.C. en février 1988). A l'automne 1988, le financement est complet et le recrutement du titulaire de la Chaire commence. Le titulaire de la Chaire "Le concept de chaire est avant tout rattaché à un individu. C'est en quelque sorte la consécration d'un professeur-chercheur qui est parvenu au sommet de sa carrière universitaire", telle est l'entrée en matière de Jean Guertin dans un message adressé aux professeurs de l'ecole. En octobre '87, le comité de lancement de la Chaire approuve la parution d'une annonce de recrutement du titulaire dans les grands quotidiens québécois (La Presse, Le Devoir, Le Soleil). L'Ecole des H.E.C. s'engage alors à rechercher la personne la plus qualifiée pour occuper ce poste prestigieux, qu'elle présentera ensuite à Roger DeSerres avant que le projet ne se concrétise. Les critères de sélection retenus pour choisir le titulaire de la Chaire se lisent ainsi: être un professeur senior, reconnu dans son domaine de spécialisation, tant dans le réseau universitaire que dans le domaine de l'entreprise et dans les milieux gouvernementaux. La personne retenue devra posséder une compétence distinctive dans au moins deux des domaines suivants: commerce de détail et en gros; commerce international; distribution physique et transport; réseaux de distribution. Le titulaire est nommé pour une période de cinq ans, ce mandat pouvant être renouvelable. Copyright École des H.E.C. 11

L'annonce en mars 1989 de la nomination de Gunnar K. Sletmo comme premier titulaire de la Chaire de commerce Omer DeSerres suscite l'approbation et l'enthousiasme des communautés d'affaires et d'enseignement. Professeur titulaire rattaché au Service de l'enseignement du marketing des H.E.C. depuis 1977, Gunnar K. Sletmo est conseiller auprès de plusieurs organisations privées et gouvernementales, dont la U.S. Maritime Administration (Washington, D.C.) et l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI, Montréal). Il a présidé en 1984-1985 la Commission fédérale canadienne sur le transport maritime international. Il est diplômé de l'université d'oslo et de l'ecole des H.E.C. de Norvège, et détenteur d'un Ph.D. en économie et transport de l'université Columbia (U.S.A.). Il est aussi membre du Centre d'études en administration internationale (CETAI) des H.E.C. et du Centre de recherche sur les transports de l'université de Montréal. Depuis sa nomination, Gunnar K. Sletmo a développé sa propre vision du mandat de la Chaire de commerce et il le définit ainsi: je propose que la première priorité soit de créer une place privilégiée pour la distribution et le commerce à l'intérieur de l'ecole des H.E.C. et de stimuler l'intérêt des étudiants et des professeurs pour ces domaines si importants. Cette tâche a trois aspects importants: contacts et coopération avec les étudiants, avec les professeurs de l'ecole et avec des personnes du milieu des affaires. En août 1989 a lieu la première rencontre "officielle" du comité de la Chaire, composé de messieurs Roger et Marc DeSerres, Jean Guertin, Roger Charbonneau, Gérard Plourde et de leur conseiller financier Stephen A. Jarislowsky. Après la création de la Chaire, ce comité continue en effet à collaborer avec l'ecole des H.E.C. et rencontre à l'occasion le titulaire de la Chaire. A cette occasion, Gunnar K. Sletmo présente les réalisations à ce jour reliées aux activités de la Chaire et définit son plan de travail pour l'année 1989-1990. Le comité apporte des commentaires et suggestions pertinentes en Copyright École des H.E.C. 12

terme de visibilité de la Chaire et prend position sur la gestion de son capital. Une des responsabilités du comité, d'ailleurs à la demande de Roger DeSerres lui-même, est en effet de voir à ce que l'esprit de l'entente soit respecté. Une collaboration tripartite Ce projet de collaboration entreprise, école universitaire et gouvernement du Québec, non seulement demeure un geste isolé, mais revêt du fait même un caractère de valeur exemplaire. Homme de vision autant que de tradition, Roger DeSerres a sû appliquer toutes ses capacités créatives et sa tenacité pour donner le jour à son projet. Le défi que représentait le financement de contrepartie a été relevé conjointement par des partenaires inventifs et convaincus du bien-fondé de la collaboration entreprise-éducation. Jean Guertin rappelle le caractère innovateur de cette Chaire, dans son allocution lors du lancement le 31 mars 1989, en soulignant "l'alliance entre l'université et l'entreprise, avec une participation importante du gouvernement dans un projet pertinent pour notre collectivité et surtout, un projet que nous laisserons en héritage à nos enfants". Est-ce qu'une telle entente, suivie de d'autres subventions du même ordre, n'amènerait pas une accélération du développement de la recherche universitaire, en permettant au secteur privé d'être complémentaire au financement actuel de l'enseignement supérieur et ainsi d'ajouter des sommes substantielles aux fonds publics? Est-ce que l'application de subventions gouvernementales de contrepartie n'ouvrirait pas la porte à d'autres donateurs sensibles à de tels arguments? Est-ce que le gouvernement ne verrait pas un avantage additionnel à laisser le secteur privé assurer la mesure de la pertinence des activités de recherche dans son propre secteur d'intérêt, là où l'entreprise est sans doute plus habilitée pour en vérifier la qualité? Copyright École des H.E.C. 13

La création de prestigieuses chaires universitaires devrait aussi permettre d'attirer des compétences universellement reconnues et de réduire l'écart existant actuellement au Canada entre les capacités de recherche des universités francophones et celles des universités anglophones. Comme il était d'ailleurs cité dans le journal "La Presse" du samedi 18 novembre 1989: "c'est parce qu'elles sont plus pauvres, que les universités francophones font moins de recherche de pointe que les autres". Roger DeSerres a non seulement compris l'importance de se préoccuper de la relève et de la recherche dans notre société québécoise, il a aussi créé un précédent important en palliant financièrement aux manques chroniques de fonds des universités et en faisant école par son geste généreux. 90-01-31 Copyright École des H.E.C. 14

Chaire de commerce Omer DeSerres La Chaire de commerce Omer Deserres a été créée en mars 1989, grâce à une donation de monsieur Roger DeSerres, président du conseil d'omer DeSerres Canada Inc., et à une subvention de contrepartie du Gouvernement du Québec, soit du Ministère de l'enseignement Supérieur et de la Science et du Ministère de l'industrie, du Commerce et de la Technologie. Le mandat de la Chaire est d'augmenter la qualité de la recherche et du rayonnement universitaire dans ses secteurs d'intérêt, notamment:. le commerce de détail et de gros,. le commerce international. la distribution physique et le transport,. les réseaux de distribution. Les activités de la Chaire se situent au niveau de trois grands axes:. recherche et diffusion d'informations en commerce et distribution,. contacts avec les milieux d'affaires concernés,. enseignement et encadrement des étudiants en commerce de l'ecole des H.E.C. Dès sa première année d'existence, la Chaire a réalisé les projets suivants:. mise sur pied d'un cours en commerce de détail (B.A.A.). mise sur pied d'un séminaire en distribution (M.Sc.),. développement de matériel pédagogique en commerce de détail,. développement d'un réseau de contacts avec le milieu des affaires et avec d'autres chaires en commerce dans les universités américaines,. création d'un comité académique qui participera au développement de la Chaire. Titulaire de la Chaire: Gunnar K. Sletmo, Ph.D. Chaire de Commerce Omer DeSerres Ecole des Hautes Etudes Commerciales 5255, avenue Decelles Montréal, Québec Tél: (514) 340-6418 H3T 1V6 Fax: (514) 340-6432 Copyright École des H.E.C. 15