Analyse fonctionnelle Théorie des représentations du groupe quantique compact libre O(n) Teodor Banica Résumé - On trouve, pour chaque n 2, la classe



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Analyse fonctionnelle Théorie des représentations du groupe quantique compact libre O(n) Teodor Banica Résumé - On trouve, pour chaque n 2, la classe des n n groupes quantiques compacts qui ont la théorie des représentations similaire a celle de SU(2): c est la classe des analogues libres de O(n), définie par Wang et Van Daele. The representation theory of the free O(n) compact quantum group Abstract - We find, for each n 2, the class of n n compact quantum groups having the representation theory similar to that of SU(2): it is the class of free analogues of O(n), defined by Wang and Van Daele. Rappelons la définition [6, 8] des groupes quantiques compacts matriciels: ce sont des paires (G, u) formées d une C -algèbre unifère G et d une matrice u M n G telles que: (i) les coefficients de u engendrent une -algèbre G s qui est dense dans G. (ii) il existe un C -morphisme δ : G G G tel que (Id δ)(u) = u 12 u 13. (iii) les matrices u et u sont inversibles. On appelle représentation de (G, u) toute matrice inversible r M k G s telle que (Id δ)(r) = r 12 r 13. En [6], Woronowicz démontre que tout groupe quantique compact matriciel a une mesure de Haar et fait la théorie de Peter-Weyl pour ses représentations. On va utiliser librement les notations et résultats de [6]. Wang [5], puis Wang et Van Daele [3], ont défini des groupes quantiques compacts matriciels qui ont des proprietés d universalité analogues a celles de U(n) et O(n): Le cas unitaire : Soit (G, u) un groupe quantique compact matriciel. Alors toute représentation de G est unitarisable. On peut donc supposer (modulo la similarité) que u et F uf 1 sont unitaires, pour une certaine matrice scalaire F. On définit alors pour tous les n N et F GL(n) la C -algèbre A u (F ) avec des générateurs {u ij } 1 i,j n et les relations qui font unitaires les matrices u et F uf 1. On voit facilement que (A u (F ), u) est un groupe quantique compact matriciel. 1

Le cas orthogonal : Soit (G, u) avec u unitaire et supposons que u u (comme représentations), donc qu il existe une matrice scalaire F avec u = F uf 1. Remarquons que dans ce cas u = F uf 1, donc u = (F F )u(f F ) 1. Si u est irréductible, alors F F = c R (car F F = c C F F = c c R). On définit alors pour tous les n N et F GL(n) avec F F = c R la C -algèbre A o (F ) avec des générateurs {u ij } 1 i,j n et les relations données par u = F uf 1 = unitaire. On voit facilement que (A o (F ), u) est un groupe quantique compact matriciel. Remarque: On a A o ( 0 1 1 0 ) = C(SU(2)). En fait, on voit facilement que S µ U(2) = A o ( 0 µ 1 1 0 ) et tout A o(f ) avec F GL(2) est similaire a un certain S µ U(2) (voir [6]). Ce lien entre SU(2) et les C -algèbres A o (F ) peut être etendu pour n 3: Théorème 1 Soit n N et F GL(n) avec F F = c R. Alors les représentations irréductibles de A o (F ) sont auto-adjointes et indexées par N, avec r 0 = 1, r 1 = u et r k r s = r k s + r k s +2 +... + r k+s 2 + r k+s (ie. les mêmes formules que pour les représentations de SU(2)) On commence par des considérations concernant la W -catégorie concrète complète monoïdale (voir [7]) X(F ) des représentations de A o (F ). En termes de catégories monoïdales, la relation u u se traduit par: - le fait que X(F ) est la complétion de la sous-catégorie Y (F ) ayant comme objets 1, u, u 2, u 3,... - l existence d un certain morphisme dans Y (F ), qui entrelace 1 et u 2. Ces deux conditions sont suffisantes pour reconstruir Y (F ) (voir aussi la construction correspondante pour S µ U(N) de [7]): Proposition 1 Soit H = C n, avec la base orthonormale {e i }. Pour r, s N, on définit les ensembles Mor(r, s) B(H r, H s ) des combinaisons linéaires de produits (composables) d applications de la forme Id H k ou Id H k E Id H p ou Id H k E Id H p, ou E Mor(0, 2) est l application linéaire définie par 1 F ji e i e j. Alors ces ensembles Mor(r, s) sont exactement les espaces d opérateurs d entrelacement Mor(u r, u s ) B(H r, H s ). 2

Démonstration: Z(F ) = {N, +, {H r } r N, {Mor(r, s)} r,s N } est clairement une W -catégorie concrète monoïdale engendrée par 1. Si on note k : H H l involution antilinéaire définie par λe i λe i et j = kf, alors t j, t j 1 Mor(0, 2), donc 1 = 1 dans Z(F ) (voir [7], page 39). Par le théorème de dualité (Th. 1.3 de [7]), la paire universelle Z(F )-admissible est un groupe quantique compact matriciel, qui est défini par la même propriété universelle que A o (F ), donc c est A o (F ). Il en résulte que Y (F ) = Z(F ), donc Mor(u r, u s ) = Mor(r, s), r, s 0. Lemme 1 (E Id H )(Id H E) = cid H. Démonstration: Résulte de la définition de E et de F F = c. On s intéresse maintenant au commutant M or(k, k). Soient pour s = 1, 2,..., k 1: f s = E(1) 2 Id H s 1 EE Id H k s 1 Un calcul facile montre à partir du lemme 1 que l on a: (i) f 2 s = f s = f s, 1 s k 1. (ii) f s f t = f t f s, 1 s, t k 1 avec s t 2. (iii) βf s f t f s = f s, 1 s, t k 1 avec s t = 1 (avec β = c 2 E(1) 4 ). Rappelons que l algèbre de Temperley-Lieb A β,k est définie avec générateurs 1, f 1,..., f k 1 et les relations (i) - (iii) (voir [2]). Le point est de montrer que: Proposition 2 1, f 1,..., f k 1 engendrent Mor(k, k) (comme C-algèbre). Démonstration: On note I(p) = Id H p et V (p, q) = I(p) E I(q). En utilisant le lemme, tout morphisme de Y (F ) est une combinaison linéaire d applications de la forme I(.) ou de la forme V (.,.)... V (.,.) V (.,.)... V (.,.). En particulier, les éléments de Mor(k, k) sont des combinaisons linéaires de I(k) et d applications de la forme: ( ) V (p m, q m )... V (p 1, q 1 ) V (r 1, s 1 )... V (r m, s m ) Soit U l ensemble de morphismes de Y (F ) qui sont des combinaisons linéaires des I(m) et des produits d applications de la forme U(m, q, p) := I(m) E I(q) E I(p) ou U(m, q, p). On démontre par récurrence sur m que toute application de la forme (*) est dans U: supposons-le vrai pour 3

m et soit A = V (p m+1, q m+1 )... V (p 1, q 1 ) V (r 1, s 1 )... V (r m+1, s m+1 ). Par la récurrence, A = V (p m+1, q m+1 ) T V (r m+1, s m+1 ) pour un certain T U. Il est clair que tout produit de la forme V (.,.) U(.,.,.) σ peut être écrit sous la forme U(.,.,.) σ V (.,.) (ici σ = 1 ou ). Par une récurrence, tout produit de la forme V (.,.) T avec T U peut être écrit comme une somme Ti V (a i, b i ), avec T i U. Résulte que A est de la forme T i V (.,.) V (.,.), avec T i U. Mais tout produit de la forme V (.,.) V (.,.) est évidemment dans U, donc A U. On a démontré que le commutant Mor(k, k) est dans U, donc que c est exactement l ensemble des combinaisons linéaires de produits d applications de la forme I(k) ou U(m, q, p) ou U(m, q, p), avec m+q+p = k 2. Comme f 1,..., f k 1 sont self-adjoints, reste a prouver que U(m, q, p) est dans l algèbre engendrée par 1, f 1,..., f k 1, pour tous m + q + p = k 2. Ce qui se fait en démontrant facilement (par récurrence sur q, en utilisant le lemme) la formule c q E(1) 2q 2 U(m, q, p) = f m+1 f m+2...f m+q f m+q+1. Corollaire 1 Mor(k, k) est un quotient de A β,k. Remarque: En comptant les mots réduits de A β,k on trouve dim(a β,k ) C k := (2k)!/(k!(k+1)!) (les nombres de Catalan; voir [2], Aside 4.1.4). Donc dim(mor(u k, u k )) = dim(mor(k, k)) dim(a β,k ) C k pour tout k. Dans le cas particulier A o ( 0 1 1 0 ) = C(SU(2)) on a égalité partout. Ceci est bien connu, mais on va le démontrer par un argument utile dans la suite: Notons v la représentation fondamentale de C(SU(2)), f son caractère, et h la mesure de Haar sur SU(2). Alors la dernière formule du premier appendice de [6] dit que h((f/2) 2k ) = 2π 1 1 1 x2k 1 x 2 dx. De plus, h((f/2) 2k+1 ) = 0 pour tout k, ce qui signifie exactement que f/2 (C(SU(2)), h) est une variable semicirculaire dans le sens de Voiculescu ([4]). Donc dim(mor((v k, v k )) = 4 k h((f/2) 2k ) = 4 k γ 0,1 (X 2k ), ou γ 0,1 est la loi semicirculaire. Enfin, on peut calculer les moments de γ 0,1 a l aide de 3.3 et 3.4. de [4], de la formule des résidus et celle du binôme: γ 0,1 (X 2k ) = (2k + 1) 1 (2πi) 1 T (z 1 + z/4) 2k+1 = 4 k C k. Corollaire 2 Soit u (resp. v) la représentation fondamentale de A o (F ) (resp. SU(2)). Alors dim(mor(u k, u k )) dim(mor(v k, v k )). Démonstration du théorème: Soient {χ k } k N les caractères des représentations irréductibles de SU(2). L espace linéaire (donc C-algèbre) 4

A C(SU(2)) engendré par les χ k est isomorphe a C[X], par X χ 1. Une récurrence facile sur k montre qu il existent des entiers positifs a(k, s) avec a(k, k) = 1 tels que χ k 1 = s=0...k a(k, s)χ s. Comme A est l algèbre polynômiale sur χ 1, on peut définir le morphisme Ψ : A A o (F ) par χ 1 f 1, ou f 1 est le caractère de la représentation fondamentale de A o (F ). Les éléments f k = Ψ(χ k ) A o (F ) vérifient f k f s = f k s + f k s +2 +... + f k+s. On démontre par récurrence sur k que f k est le caractère d une représentation irréductible r k de A o (F ), non-équivalente a r 0...r k 1. Pour k = 0, 1 c est trivial. Supposons que c est vrai pour k 1 N. Alors f k 2 f 1 = f k 3 + f k 1 implique r k 2 r 1 = r k 3 + r k 1, donc r k 1 r k 2 r 1. En utilisant l irréductibilité de r k 2 (par récurrence) et la formule de Frobenius, r k 2 r k 1 r 1 donc il existe une représentation r k de A o (F ) telle que r k 1 r 1 = r k 2 + r k. De plus, f k 1 f 1 = f k 2 + f k, donc le caractère de r k est f k. Comme Ψ est un morphisme d algèbres, on a f k 1 = s=0...k a(k, s)f s, donc dim(mor(u k, u k )) s=0...k a(k, s)2 avec égalité ssi r k est une représentation irréductible, non-équivalente a r 0,..., r k 1. Mais s=0...k a(k, s)2 = dim(mor(v k, v k )), donc par le corollaire 2, on a égalité. Finalement, comme toute représentation irréductible de A o (F ) apparaît dans une puissance tensorielle de u, et on a une formule pour décomposer u k en sommes de r s, on obtient que les r s sont toutes les représentations irréductibles de A o (F ). Remarques: (i) Pour n 3, on démontre par récurrence que dim(r k ) = (x k+1 y k+1 )/(x y), ou x, y sont les solutions de X 2 nx + 1 = 0. Pour n = 2 on a dim(r k ) = k + 1. (ii) La preuve du théorème montre que le commutant de u k est A β,k. (iii) Le théorème 1 a la réciproque suivante, qui résulte immediatement de la définition de A o (F ) et du théorème lui-même: Théorème 2 Si les représentations irréductibles d un groupe quantique compact G sont auto-adjointes et indexées par N, avec r 0 = 1 et r k r s = r k s + r k s +2 +... + r k+s 2 + r k+s, alors G red est similaire a un certain A o (F ) red. Je tiens à remercier G. Skandalis, mon directeur de thèse, et E. Blanchard, pour de nombreuses discussions sur le sujet. 5

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