cancer du col utérin Service de radiologie l institut national de l oncologie, CHU Ibn Sina, Rabat

Documents pareils
IRM du Cancer du Rectum

Apport de l IRM dans la

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Cancers de l hypopharynx

Apport de l IRM dans le bilan préthérapeutique du cancer du rectum

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Les traitements du cancer invasif du col de l utérus

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Images en «franc» hypersignal T2 du pelvis féminin Atlas iconographique

Mise au point sur l IRM l troubles de la statique pelvienne chez la femme

Cancer du sein in situ

INFORMATION & PRÉVENTION. Le cancer de la vessie

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

F-FLUORODÉOXYGLUCOSE EN ONCOLOGIE Expérience en Ile de France

Compte-rendu d examen anatomo-pathologique - hépatite chronique

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

GUIDE - AFFECTION LONGUE DURÉE. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer invasif du col utérin

Incontinence anale du post-partum

Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA. Doctorant: Camelia MICU (DEMETRIAN)

Actualités s cancérologiques : pneumologie

APPORT DE L'IRM DANS LE BILAN D'EXTENSION LOCOREGIONALE DES TUMEURS RECTALE

IRM APRES TRAITEMENT RADICAL OU FOCAL du cancer de prostate. Raphaële Renard Penna Emmanuel Banayan Hôpital Pitié Salpétrière

Prolapsus génital et incontinence urinaire chez la femme Professeur Pierre BERNARD Septembre 2002

Qu est-ce qu un sarcome?

Le cancer de l utérus

Métastase unique d un NPC: Une question singulière? Jean Louis Pujol - Xavier Quantin Mohammad Chakra Fabrice Barlési

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

De la chirurgie du nodule aux ganglions

Les cancers de l appareil génital féminin

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

19 thèmes dans 10 villes

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

TVP fémorale. Systématisation. La TVP : écho-doppler JP Laroche Unité de Médecine Vasculaire CHU Montpellier. Thrombus mobile

INCONTINENCE URINAIRE

Focus. Assurances et tumeurs génitales des hommes jeunes. Unité de Recherche et Développement pour les Risques Aggravés.

Pathologies tumorales thoraciques : intérêt de l IRM de perfusion et de diffusion avant biopsie

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

OSSIFICATION DU LIGAMENT VERTEBRAL COMMUN POSTERIEUR ET DU LIGT JAUNE: MYELOPATHIE CERVICALE SUBAIGUE

SOCIETE ANATOMIQUE DE PARIS PARIS CEDEX

PRISE EN CHARGE DES DOULEURS DU POST-PARTUM ET DES DOULEURS POST-CHIRURGICALES MARTINE CORNILLET-BERNARD

UTILISATION DU FICHIER DES PAIEMENTS

CENTRE D UROLOGIE PRADO-LOUVAIN. Prolapsus génital

IRM hépatique: ce que le manipulateur doit savoir

Qu est-ce que le cancer de l œsophage?

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

d une Dr Ei Eric Peterman

Un avantage décisif pour la résection des polypes et des myomes. Système

EXAMEN CLINIQUE D UN TROUBLE DE LA STATIQUE PELVIENNE

Traitements néoadjuvants des cancers du rectum. Pr. G. Portier CHU Purpan - Toulouse

Le dépistage des cancers

La nouvelle classification TNM en pratique

Le cancer dans le canton de Fribourg

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

Foscolo (1), J Felblinger (2), S Bracard (1) CHU Hôpital central, service de neuroradiologie, Nancy (1) CHU BRABOIS, Centre d investigation clinique

TUTORAT UE5 spé PB Anatomie Séance n 1 CORRECTION.

Cancer broncho-pulmonaire du sujet âgé. Mathilde Gisselbrecht Capacité de gériatrie- Février 2009

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

phase de destruction et d'élimination de débris

LES CONTUSIONS DU REIN

Développement d'une nouvelle interface utilisateur multi-modalité en scanner interventionnel

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

TRAITEMENT DE L INCONTINENCE URINAIRE. Dr B Pogu Urologue FMC Sud Marne

UE2 CANCEROLOGIE Place de la Médecine Nucléaire

Qu est-ce que le cancer du sein?

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

INTERVENTIONS CHIRURGICALES EN GYNÉCOLOGIE

Radiologie Interven/onnelle sur les nodules pulmonaires. J. Palussière, X. Buy Département imagerie

Sein inflammatoire. Isabelle Leconte Cliniques universitaires St Luc

nfocancer Le cancer de l'ovaire Une initiative bénévole universitaire

Cancer de l'œsophage. Comprendre le diagnostic. Le cancer : une lutte à finir

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

urinaire féminine à l effort de la femme

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Assurance maladie grave

Imagerie TDM et IRM des obstacles du bas cholédoque

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Incontinence urinaire : trop souvent taboue

Case report. Hernie de Spiegel: a propos d un cas. Open Access

Veraviewepocs 3De Le Panoramique dentaire qui répond à tous vos besoins en imagerie tridimensionnelle (3D)

Recherche Information - prévention - dépistage Actions pour les malades et leurs proches. Les cancers du sein

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Traitement des Pseudarthroses des Os Longs par Greffe Percutanée de Moelle Osseuse Autologue Concentrée

Qu est-ce que le cancer du pancréas?

Cancer de l œsophage. Comprendre le diagnostic

Les traitements du cancer du rein

Concours d Internat et de Résidanat

Référentiel régional Prise en charge des cancers du rein Version 1 Mars 2013

Les cancers de la prostate

Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

1 of 5 02/11/ :03

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

Diagnostic différentiel des infections ostéoarticulaires

Transcription:

Apport de l IRM dans le cancer du col utérin H.Hadj Kacem, B. Benayada, J. Azizi Alaoui, R. Latib, I.Chami, M.N.Boujida, L.Jroundi H.Hadj Kacem, B. Benayada, J. Azizi Alaoui, R. Latib, I.Chami, M.N.Boujida, L.Jroundi Service de radiologie l institut national de l oncologie, CHU Ibn Sina, Rabat

Introduction Environ 500 000 nouveaux cas / an et 290 000 environ décès / an. 2 types histologiques : carcinome épidermoïde de (95%) et adénocarcinome (5%) Diagnostic positif: clinique/ anatomopathologique (FCV, colpoboipsie) Imagerie: évaluer le stade tumoral qui conditionnera le choix thérapeutique mais aussi le pronostic: IRM Le pronostic dépend du stade de FIGO

Rappel anatomique

Classification FIGO Elle repose sur: les données de l examen clinique gynécologique (sous AG). la colposcopie biopsie, Certains examens complémentaires (lavement, sigmoïdoscopie, cystoscopie, UIV, radiographie pulmonaire, cystoscopie, ).

FIGO

Matériels et méthodes Etude prospective incluant une vingtaine de patients porteurs du cancer du col ayant bénéficié d'une IRM pelvienne.

Protocole IRM Respecter les contre indications Expliquer L'examen à la patiente Examen pratiqué vessie et rectum pleins (balisage rectal).

Protocole IRM Vessie en semi réplétion coupes sagittales et coronales T2( de base): aire rénale 1/3 sup de la symphyse pubienne ( reins et ganglions lomboaortiques) Séquences T1, T2 (fines < 4mm, perpendiculaires à l'axe du col), Les séquences T2 sont les plus informatives. SéquencesT1 en suppression de graisse et après injection de Gadolinium.

PLANS de COUPES ADAPTES

Résultats LA technique d imagerie la plus fiable dans le bilan d extension loco-régional des cancers du col. Particulièrement contributive dans certaines situations: - lésion mesurant plus de 2 cm à l examen clinique - lésion de siège endo-cervical. - suspicion d envahissement paramétrial - bilan d extension chez la femme enceinte

Col utérin T2: canal cervical en HS bordé par le stroma fibreux en hs Kystes de Naboth: HS T2, parfois HS T1 T1: signal intermédiaire

Vagin T2: paroi musculaire en hs, bordant la muqueuse et la cavité vaginale en HS T1: signal intermédiaire Repères anatomiques: 1/3 sup = culs de sac vaginaux 1/3 moyen = jusqu au plancher vésical 1/3 inférieur = en regard de l urètre

Paramètres Limites anatomiques des paramètres: Tissu cellulo-adipeux délimité - en dedans : col et les 2/3 sup du vagin, - en bas : muscles releveurs de l anus - en haut : la réflexion des feuillets du ligament large

Compte-rendu IRM doit préciser: Le volume tumoral, L extension aux paramètres, L extension loco-régionale : vessie, rectum, paroi pelvienne Ganglions

Aspects IRM du cancer du col Les carcinomes in situ et les stades IA: Ne sont en général pas visibles en IRM Quelle que soit la séquence utilisée.

Aspects IRM de la tumeur T2: Hypersignal modéré contrastant avec l hyposignal du stroma cervical fibreux. T1: Isosignal par rapport au col utérin (svt non visible) Séquences dynamiques: Rehaussement plus précoce des tumeurs de petite taille par rapport col utérin normal.

Stade FIGO IB IB: tumeur détectable cliniquement, localisée au col utérin, mesurant plus de 5 mm respect de l anneau stromal fibreux cervical en hyposignal T2 autour de la tumeur IRM: évaluation de la taille T IB1: T < 4 cm = chirurgie IB2: T > 4 cm = radio-chimioth première

Stade FIGO IIA IIA: extension tumorale au delà du col avec envahissement vaginal 1/3 sup interruption localisée de l hyposignal T2 vaginale +/- épaississement pariétal hypersignal T2.

Stade FIGO IIB IIB: envahissement paramétrial interruption complète de l anneau stromal fibreux + une masse ou un signal tumoral envahissant le paramètre. Intérêt des coupes axiales T2.

Respect de l anneau stromal fibreux antérolatéral droit et interruption en postérolatéral gauche avec densification de la graisse et spicules au sein du paramètre G

Causes d erreur Surestimation du volume tumoral Réaction inflammatoire ou infectieuse périphérique même après injection de contraste. Rehaussement anormal du stroma cervical Microembols lymphatiques: causes d erreur par défaut ( invasion < 5mm).

Stade FIGO IIIA IIIA: envahissement du 1/3 inférieur du vagin interruption de l hyposignal T2 de la paroi du 1/3 inf du vagin remplacée par un épaississement tissulaire pariétal en hypert2

Stade FIGO IIIB III B: extension à la paroi pelvienne Muscles de la paroi pelvienne: Obturateur interne, piriforme et releveurs de l anus Signe direct comblement diffus du paramètre et extension tumorale directe ou spicules arrivant à moins de 3 mm des muscles de la paroi pelvienne et des vaisseaux iliaques pelviennes. signe indirect urétérohydronéphrose

Stade FIGO IVA IVA: extension aux organes de voisinage (vessie et/ou rectum) Vessie: interruption de de l hyposignal T2 de la paroi post de la vessie et/ou épaississement irrégulier, nodulaire de la paroi vésicale et/ou spicules au sein du cul de sac vésico utérin et/ou masse tissulaire faisant saillie dans la lumière vésicale +/ «oedéme bulleux» (épaississement en hypersignal T2 modéré de la muqueuse v) Infiltration spiculaire de la graisse du cul de sac vésico-utérin sans interruption de l hyposignal T2 de la paroi vésicale postérieure, correspondant néanmoins à un envahissement vésical.

Lésion cervicale envahissant massivement le col utérin, les paramètres, ainsi que la vessie avec un bourgeon tumoral faisant saillie dans la lumière vésicale à gauche interruption de de l hyposignal T2 de la paroi post de la vessie

Stade IVA Rectum interruption de l hyposignal T2 de la paroi ant rectum et/ou épaississement irrégulier de la paroi R. et/ou larges spicules dans le cul de sac de Douglas entre la tumeur et la paroi rectale. Signe fiable de non envahissement: Persistance d un liseré graisseux indemne entre la tumeur et la paroi vésicale ou rectale

FIGO IVB IVB: extension tumorale à distance Métastases (principalement hépatiques): Rare lors du bilan initial La présence de ganglions lombo-aortiques, inguinaux ou aortiques, sus-claviculaires envahis, bien que n étant pas prise considération dans la classification FIGO, équivaut à un stade IVB Intérêt du scanner thoraco- abdomino-pelvien IRM: meilleure évaluation ganglionnaire en T2 car gg en signal intermédiaire, bien différenciés des vaisseaux et des muscles en hyposignal.

Atteinte ganglionnaire Scanner et IRM Adénomégalies iliaques ou lombo-aortiques. preuve formelle :ponction trans-cutanée sous contrôle radiologique. La lymphadénectomie sous coelioscopie détrône peu à peu toutes ces méthodes. Evaluation certaine du statut ganglionnaire.

Taille ADP > 1cm T1:nodule iliaque commune gauche isointense T2:hyperintensité relative.

Impacts IRM PEC thérapeutique S précoces (I,IIA): bon pc chirurgie S avancés ( >IIB, 4cm): Mvs pc radiothérapie ou radio-chimioth Envahissement paramétrial : contre-indique la chirurgie risque plus élevé d envahissement ganglionnaire Evaluation pronostique Evaluation de la taille tumorale si T > 4 cm risque > risque élevé d envahissement ganglionnaire Evaluation de l envahissement ganglionnaire mauvais pronostic chute du taux de survie à 5 ans

IRM ET SURVEILLANCE DES CANCERS DU COL Différencier fibrose et récidives ou persistance tumorale Examens répétés : évalue réponse tumorale Bonne réponse Chirurgie envisagée: Indispensable suivi par IRM Décroissance du signal du volume tumoral Reconstitution de l anatomie de la zone cervicale Retour de l hyposignal normal du stroma cervical

fibroses récentes: hypersignal T2, (#récidives localisée). rehaussées par l'injection de gadolinium mais moins qu une récidive. fibroses anciennes: signal proche du muscle strié en T1 hypointense en T2 non rehaussées par l'injection de gadolinium. examens répétés 6 mois 1 an après traitement : Modifications des zones dont le signal est évocateur de fibrose.

Récidive > 6 mois Facteurs de risque: type histologique Taille >4cm Extension stromale et situation ganglionnaire Principal enjeu de l imagerie dans ces cas est de prévoir une pélvictomie élargie.

Conclusion L IRM doit faire partie de tout bilan initial du cancer du col Actuellement, elle a également grand intérêt dans le suivi post thérapeutique : évaluation de la réponse, détection des récidives et des complications liées au traitement.