Absorption des anti-infectieux mécanismes et localisation

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Transcription:

Absorption des anti-infectieux mécanismes et localisation Eliane M Billaud, Pharmacologie, Paris - HEGP Pas de déclaration d intérêt, prise en charge frais de voyage laboratoires MSD EMB JNI 12 Juin 2014 Bordeaux

ANTI-INFECTIEUX AI - Antibactériens (antibiotiques) ATB - Antiviraux AVx dont Antirétroviraux ARV - Antiparasitaires AP - Antituberculeux ABK - Antifongiques AF 10% liste des spécialités!

L ABSORPTION - Définition 1. La phase d absorption est décrite par l ensemble des phénomènes intervenant dans le transfert du principe actif du médicament du site d administration à ses sites d actions 2. Le plus souvent, le passage dans la circulation sanguine est un pré-requis nécessaire 3. La voie orale est la voie d administration la plus utilisée donnant lieu à l absorption digestive.

Les voies comme la voie orale ou l injection sous-cutanée, nécessitent un passage dans la circulation systémique à partir du site d administration. Dans ce cas, la phase d absorption n est pas instantanée et représente généralement une fraction de la dose administrée (<100%); elle se traduit par l augmentation des concentrations qui atteignent un maximum (Cmax) à un temps (Tmax) avant de décroître et de révéler les phases de distribution élimination. Cmax Concentrations plasmatiques ABSORPTION DISTRIBUTION et ELIMINATION Dose à T = 0 Tmax Temps

L absorption implique le passage du médicament à travers des membranes biologiques et des cellules qu elles constituent. Ce passage est à la fois conditionné par les propriétés du médicament et par les propriétés physiologiques du site d absorption. Ces propriétés influencent l absorption. Caractéristiques PHARMACEUTIQUES Barrières PHYSIOLOGIQUES. FORME PHARMACEUTIQUE Comprimé Gélule Libération programmée. PRINCIPE ACTIF Solubilité Poids moléculaire, pka. MEMBRANES (Tube digestif, peau, barrière hémato-encéphalique). METABOLISME. FLUX SANGUIN mécanismes permettent le passage des membranes

PERMEABILITE MEMBRANAIRE LA DIFFUSION PASSIVE La diffusion passive est le principal mécanisme de perméabilité trans-cellulaire. Elle s effectue selon le gradient de concentration de part et d autre de la membrane. Selon la loi de FICK, la diffusion s effectue du milieu le plus concentré vers le moins concentré. Pôle apical C1 dq dt = D.A.K p h ( ) C C 1 2 ENTEROCYTE dq/dt = vitesse de diffusion. D = coefficient de diffusion. A = surface de la membrane. Kp = coefficient de partition. h = épaisseur de la membrane. C1 C2 = différence de concentrations de la molécule de part et d autre de la membrane. C2 Pôle basolatéral (circulation systémique)

PERMEABILITE MEMBRANAIRE LA DIFFUSION PASSIVE Cette diffusion passive dépend des caractéristiques physico-chimiques du médicament: - plus son poids moléculaire est grand, moins la diffusion est possible. - plus le médicament est hydrophile et moins la diffusion est possible. - du pka du médicament et du ph du milieu : Pôle apical C1 Seule la forme non ionisée du médicament diffuse au travers des membranes. ENTEROCYTE dq dt = D.A.K p h ( ) C C 1 2 C2 Pôle basolatéral (circulation systémique)

LE TRANSPORT ACTIF Le transport actif met en jeu des protéines membranaires qui peuvent reconnaître de manière spécifique des substrats comme les médicaments. Le transport peut s effectuer selon deux modes distincts: la diffusion facilitée et le transport actif. Dans les entérocytes, ces protéines peuvent se situer sur la membrane apicale ou sur la membrane basolatérale et ainsi transporter le médicament soit vers la lumière intestinale (efflux), soit vers l intérieur de la cellule (influx). Pôle apical Diffusion facilitée Transporteurs Transport actif Efflux Influx Transporteurs 1. Diffusion facilitée: - Le transport s effectue selon le gradient de concentration. - Il ne nécessite pas d énergie. 2. Transport actif: - Le transport actif se fait contre le gradient de concentration. - Il nécessite une source d énergie (hydrolyse ATP). Pôle basolatéral Transporteurs Influx ou Efflux Transport actif

voies Le choix de la voie conditionne l arrivée du PA à ses sites d action définition de l Absorption caractérisée par la quantité (q) et la vitesse (v) de passage du PA vers ses sites d action La voie est dite topique quand l usage est local (pommade,collyre) Dans ce cas précis, un passage dans la circulation systémique est non désiré et peut être à l origine d effets indésirables Dans les autres cas qui représentent la grande majorité, le passage dans la circulation sanguine est un pré-requis à l accès aux sites d action

La plus courante est la voie orale VO ou PO (per os) voie orale (VO ou PO per os) Désintégration et dissolution du médicament CARACTERISTIQUES PHARMACEUTIQUES Perte par dégradation dans la lumière intestinale Passage en solution du PA dans les fluides gastro-intestinaux BARRIERES PHYSIOLOGIQUES Passage de l épithélium intestinal Perte par métabolisme intestinal Pénétration dans le sang Perte par métabolisme hépatique Médicament dans la circulation systémique

autres voies - SL sublinguale (évite l effet de premier passage) - R rectale (évite partiellement cet effet) - P parentérale (injectables) IV intraveineuse (A = 100%) SC sous-cutanée IM intra-musculaire - Pulmonaire aérosols, action locale (topique) + passage systémique (générale)

Voie Cutanée Usage local (topique) : le passage dans le sang n est pas souhaité Per ou transcutanée : voie de passage vers le sang (v.générale) peau = barrière lipidique, passage lent augmente au niveau appareil pilosébacé, lors de lésions et avec la surface de contact Epiderme Développement de formes transdermiques («patchs») Application locale mais passage systémique si concentration importante et dépôt persistant Derme Hypoderme

AI PARTICULARITES Traitement de l infection MEDT PATIENT = HÔTE AGENT PATHOGENE/site de l infection A = passage systémique pris comme critère d évaluation de l accès aux récepteurs mais «Récepteurs» = germe au site de l infection Implique un aspect de Distribution en terme de localisation et de volume de remplissage Sang reste pré-requis nécessaire à une action générale Importance de l existence d un éventuel M sur la voie orale et l absorption digestive

AI PARTICULARITES A D Sang : CN, pas S Méningite Intra-cellulaire Ostéo-articulaire Endophtalmie Pneumopathie Evaluation au site de l infection Intra-cellulaire Biopsie Crachats Modifications/ infection (LCR) Rôle de la voie d élimination Rein et infection urinaire Bile et infection digestive, hépatobiliaire Accès à un compartiment profond : augmenter l exposition? Les limites = la toxicité = la faisabilité PK + variabilité grande + marge thérapeutique étroite, + STP est nécessaire, d autant plus que l âge est extrême et la fonction d élimination altérée

Distribution, en résumé : - 2 états du principe actif : forme libre ou liée - 2 niveaux de distribution : plasmatique et/ou tissulaire plasma : forme libre : active et diffusible forme liée : fixation aux protéines porteuses (albumine) tissu : forme liée : active (récepteurs) accumulation, stockage - conditionne le(s) Vd (volume de distribution) La distribution est un équilibre dynamique entre compartiments (plasmatique et tissulaires) et formes (libres et liées) fonction de - de l affinité aux protéines plasmatiques et tissulaires conditionne le délai d action et la durée d action - de la vascularisation (perfusion tissulaire ou débit sanguin) de la plus élevée à la plus faible, on distingue différents niveaux * foie, rein, coeur... * os, tissu adipeux * ongles, phanères

Effets de premier passage (first past effect) DEFINITION Quantité de PA perdue avant l arrivée dans la circulation générale CONSEQUENCES Voie orale parfois inutilisable La perméabilité membranaire, les phénomènes de transport (efflux par la glycoprotéine P) et le métabolisme pré-systémique (de la paroi intestinale et du premier passage hépatique) peuvent plus ou moins fortement limiter l absorption orale digestive des médicaments

VOIE ORALE ET EFFETS DE 1 er PASSAGE MEDICAMENT INTESTIN Métabolisme présystémiqu e ENTEROCYTE Veine porte F (facteur de biodisponibilite) Circulation systémique Perméabilité membranaire 1 er PASSAGE HEPATIQUE 1 er PASSAGE INTESTINAL

Pgp GLYCOPROTEINE P Protéine de transport (efflux actif) = rôle de protection contre xénobiotique Benet LZ codée par gène mdr-1 confère MDR (multidrug resistance) = résistances croisées entre médicaments (AK) localisation très diversifiée, BHE villosités intestinales coïncidence entre Pgp et CYP 450 3A4 renforcement de la protection Pgp donne chances de passage supplémentaires à l enzyme transport actif qui contrôle le rétroaccès à l enzyme

BIODISPONIBILITE (BD) Il s agit d une propriété qui caractérise un médicament (forme pharmaceutique d un PA) C'est : - La quantité et la vitesse de l'absorption (de passage) - du principe actif - d'une forme pharmaceutique donnée - pour le rendre disponible à ses sites d'action

PARAMETRES de Biodisponibilité profil PK Concentration Quantité (q) AUC (aire sous la courbe) Vitesse (v) Tmax (moment du pic) Profil (i+v) Cmax (pic ou concentration maximale) C max ASC ou AUC 0 t max temps Profil PK C(t) = f(t) Evolution des concentrations plasmatiques en fonction du temps [ASC ou AUC area under the curve]

3 formulations du même PA, a, b et c a b c La dose est la même dans les 3 cas et la quantité absorbée donne la même AUC La vitesse de passage est différente : en a, la vitesse est trop élevée et la zone toxique est atteinte; en c, elle est trop lente et la zone thérapeutique n est jamais atteinte. La situation b est convenable.

MESURE du FACTEUR F de BIODISPONIBILITE - Il représente la fraction de dose absorbée - Il est calculé par le rapport entre les quantités absorbées (ayant atteint la circulation systémique) évaluées par les ASC obtenues par la forme IV (absolue) et par la formulation considérée (ex orale) - En normalisant à la Dose (pour une même dose) F = ASC ASC 0 0 x iv - A Clairance constante (élimination comparable) ASC = intégrale de zéro à l infini de C(t)dt = C 0 e Kt. dt ASC = C0 / K ou encore = C0 V / K V Cl = F Dose / ASC = Dose / Cl

Courbe pharmacocinétique d un même médicament à la même dose chez des sujets dans 3 situations différentes de FR Insuffisance rénale - sévère - modérée Fonction rénale normale Page 16 "Guide de prescription des médicaments chez le patient insuffisant rénal". Nader Bassilios, Vincent Launay-Vacher, Gilbert Deray, 1ère édition, 2002, Meditions Ed..

Grossièrement, on peut associer Hydrosolubilité Liposolubilité rein faible métabolisation foie passage mb facile absorption f et variable via Pgp et CYP intestinal distribution large lpp, incorporation aux GR métabolisme important (CYP) CEH t1/2 longue Vd élevé

ABSORPTION DIGESTIVE Facteurs influençant 1- Propriétés physico-chimiques du principe actif (PA) PM (poids moléculaire) Liposolubilité/hydrosolubilité pka (forme non dissociée) taille particules, forme cristalline

ABSORPTION DIGESTIVE Facteurs influençant 2- Forme galénique (pharmaceutique) = Pharmacotechnie* rôle des excipients du mode de fabrication dans mouillabilité (nécessaire à dissolution du PA) complexité (excipients + adjuvants de fabrication) diluants liants désintégrants lubrifiants tensioactifs *Pharmacotechnie : science de la mise en forme pharmaceutique (formulation) des médicaments

ANTIRETROVIRAUX - PK A Des BD orales variables En particulier ddi didanosine, sensible à l acidité gastrique Nécessite une forme carbonatée certaines IP comme le SQV (saquinavir) présentent une BD<10%

ANTIFONGIQUES AZOLES C l O F C l O O N N Cl O N N N N N N N Kétoconazole KTZ NIZORAL N 1981 Fluconazole FCZ TRIFLUCAN 1990 OH F Cl O O N N N O N N Itraconazole ITZ SPORANOX 1992 N O N N CH 3 CH 3 N N F N CH 3 N N F F OH Voriconazole VRZ VFEND 2002 Posaconazole PCZ NOXAFIL 2005 Isavuconazole Phase III Ravuconazole Phase III PK KTZ FCZ ITZ VRZ PSZ linéarité non A saturable A ± ph dép /lip, cola + ± ph dép /repas + ± repas, fractt

Bêta-lactamines : pénicillines (PK) Naturelles : sensibles aux pénicillinases Peni G détruite par l acidité gastrique VO impossible Retard : Extencilline IM avec excipient qui limite la diffusion Peni V résistante/ H + utilisable PO Semi synthétiques : R/pénicillinases Peni M méthicilline IV IM oxacilline PO Aminopencillines : à spectre élargi Péni A ampicilline BD 40%, sensible aux aliments amoxicilline + ac clavulinique (Augmentin ) BD 80%, alimentation sans influence renforce activité (si S) par inh b-lactamase

ANTIVIRAUX GCV Ganciclovir GCV CYMEVAN IV Roche Valganciclovir valgcv ROVALCYTE PO A BD orale du GCV très faible (6%) recours à une pro-drogue (ester valyl de GCV) Remarque - La progression de la rétinite avait été améliorée avant l introduction des HAART par des formulations d administration LOCALE intra-vitréenne sous forme d implants (1997) Mais 5 10% de décollement de rétine n assure pas la protection des formes extra oculaires ni celle de l autre oeil

Tétracyclines Tétracycline Utilisation de la forme orale, broyée et introduite dans la sonde nasogastrique Usage modifié de la forme orale : peu de cas concernés, la voie IV étant presque toujours disponible pour cette classe

ABSORPTION DIGESTIVE Facteurs influençant 3- Patient (physiopathologie) physiologie vitesse de vidange gastrique, motilité intestinale, acidité gastrique flore intestinale, sels biliaires, enzymes, surface modifiable par l alimentation et le contenu du bol alimentaire pathologie troubles digestifs : diarrhée, constipation, vomissements

Le Patient AGE Terrain Ethnicité Infection extrêmes, SA et pédiatrie mucoviscidose pathologie digestive CYP3A5 et race noire nature, site fièvre choc Réanimation, Brûlés Dialyse (RRT)

AGE 1-15 days 1-24 m onths 2-10 years 10-18 years 20-60 years 70-95 years N ew born Infants and Toddler C hild Adolescent Adult Senior L ombre associée à chaque personnage correspond à la dose adaptée à chaque âge. Le rapport entre la taille de l ombre et celle du personnage reflète la différence dans la capacité d élimination en fonction de l âge.

Pédiatrie Prendre en compte la classe d âge et le POIDS NN 2-12 ans 12-18 ans WalshTJ AAC 2010 8 mg/kg I.V. q12 children ~ 4 mg/kg I.V. q12 adults

Obésité Utilisation du poids corrigé pour l introduction des traitements en mg/kg/j La dose d aminoside est calculée à partir du poids corrigé. Poids corrigé = poids idéal + 0.43 x surcharge pondérale Formule de Lorentz pour le calcul du poids idéal : Femme = Taille (cm) 100 [Taille -150]/2 Homme = Taille (cm) 100 [Taille -140]/4 En Réanimation, le poids pharmacologique incrémenté de la prise de poids par surcharge hydrique peut être utilisé : http://www.globalrph.com/ibw_calc.htm.

Mucoviscidose Tx Pulmonaire CF = Special population > pediatrics, young adults > relatively low body weight > airways obstructions, important infections rate > frequent Aspergillus colonisation PK specificities - malabsorption (bile dependant) - lagtime - Vd changes (lean body mass index) - Cl increase (age dependant) resulting in * low drug concentrations * more frequent IV route * enhanced PK variability [Kearns 1996, Prandota 1985, 1988, Touw 1998] Lung Tx specially in CF: Primary prophylaxis of the graft But secondary prophylaxis of the patient That is an immunocompromised recipient TO BE considered as a CURATIVE issue Modifications due to the CF context: risk of low drug exposure risk of additionnal toxicities - modified clearances (younger age) - GERD, digestive fonction change - exacerbation of variability - numerous coprescriptions and DDI EMB, ISHLT, San Diego, April 10, 2014

ABSORPTION DIGESTIVE Facteurs influençant 4- Associations thérapeutiques et interactions touchant directement le tractus gastro-intestinal transit, accélération de la vidange gastrique (métoclopramide) ph GI (antiacides favorisent l ionisation), pansements GI touchant la barrière intestinale (métabolisme et transport) GI : gastro-intestinal

La nutrition Influence du ph anti-acides administration avec du coca Influence de la nourriture existence et nature du bol alimentaire modalité à jeûn, à distance des repas au cours d un repas avec un repas riche en graisses Coprescriptions influençant le tractus GI cholestyramine et substances lipidiques pansements digestifs

Le Métabolisme : conséquences L existence d un métabolisme, notamment via CYP3A4 Interactions médicamenteuses PK +++ différentes selon la voie de la cible IV ou PO Boost par le ritonavir et IP/r Antifongiques azolés Corticoides Transplantation Rifamycines

conséquences Médicaments à marge thérapeutique étroite fortement métabolisés Modifications de la concentration circulante Inhibition : augmentation de la forme inchangée : surdosage exacerbation des toxicités propres des effets thérapeutiques (IS) Induction : diminution de la forme inchangée : sous-dosage risque d inefficacité - Vaut pour l introduction de la coprescription mais aussi son arrêt - Prend son plein effet à l équilibre (influence des demi-vies) - Dépend des DOSES utilisées - Influencé par variations de concentrations de l inhibiteur

Modification de la concentration Conséquences Surdosage augmente à la fois toxicités spécifiques et effet thérapeutique (cf IS) Surimmunosuppression, Entretient le lit de infection opportuniste Sous-dosage Diminue l efficacité Risque d émergence de résistance (cf AF) IS et AI [AI Anti-infectieux AF antifongiques azolés]

PK CYP3A4-Pgp targets such as IS drugs but also voriconazole, oral contraceptives and anticoagulants Inhibitors [target drug] Inducers [target drug] PD Toxicities PROTEASE INHIBITORs ritonavir (/r) AZOLES ketoconazole itraconazole voriconazole posaconazole fluconazole isavuconazole? MACROLIDES erythromycine clarithromycin josamycin... CALCIC INHIBITORS nicardipine diltiazem RIFAMPICIN ANTICONVULSIVANTS phenobarbital phenytoine Herbal St John s wort rifabutine QT prolongation rhabdomyolisis and metabolised statins NEPHROTOXICITY amphotericin B aminosides colistin cotrimoxazole (oral) calcineurin inhibitors HEPATOTOXICITY Azoles (ketoconazole, voriconazole) isoniazide HAEMATOTOXICITY ganciclovir antiretrovirals ribavirin mycophenolic acid mtor inhibitors NEUROTOXICITY didanosine aciclovir voriconazole colistin Grapefruit juice target CsA < TRL < ERL < SRL

Gestion des IAM Attention - aux relais de traitement - aux changements de voie d administration Contraintes de la voie IV - Prendre en compte la BD orale dans le calcul des doses lors des changements de voie - Prendre en compte l influence de la voie digestive dans les IAM d inhibition métabolique et/ou mettant en jeu la Pgp intestinale [Gupta SK, Rowland M BJCP 1987, 1988, 1989]

CyA concentration to dose ratio during ITZ coprescription C/D* (n=15) IV PO BD 20-50 % ITZ- 96 23 DDI = 0 ITZ+ 98 43 DDI X 2 * CyA Doses are expressed as mg/kg/day DDI : drug-drug interaction DDI x 2 BD

Bolus SMD / TRL et VRZ TxP CF Corticoides C0 VRZ Dose VRZ Dose TRL SMD C0 TRL

Corticoides VRZ : C0 selon la dose et le type de patient 12,0 10,0 [Imhof 2006, Pascual 2008, Berge, 2009] C0 (mg/l) 8,0 6,0 Tx(+) CF (+) Tx(+) CF(-) Tx(-) CF(-) 4,0 2,0 0,0 0 200 400 600 800 1000 Dose (mg/d) Les doses nécessaires à l obtention de concentrations thérapeutiques sont plus élevées chez les patients transplantés (corticoides au long cours?) Corticoides forte dose en aigu = inhibiteurs faible dose en chronique = inducteurs modérés Christians U Clin pharmacokinet 2002

Nombre de dosages / patient : Sept. 2009 - Sept. 2012 Nombre de dosages par patients 7 6 5 4 3 2 1 6,2 1,6 2,1 0 Sept 2009 - Sept 2010 Sept 2010 Sept 2011 Sept 2011 - Sept 2012 Période STP PSZ Onco-hématologie P.-Y. Desplanques Médecine et maladies infectieuses 2014 [PSZ] ng/ml 1600 1400 1200 1000 800 600 Suivi Thérapeutique Pharmacologique : PSZ 2009-2012 Modification prescriptions : IPP vers antih2 Premier dosage Moyenne / année 400 200 0 2009 2010 2011 2012 Années

Rifamycines/ cinétique et puissance d induction 7,0 6,0 5,0 4,0 3,0 Rifampicine Isoniazide Pyrarinamide C 0 / D Rifabutine Isoniazide Pyrarinamide Rifabutine Isoniazide [ Kovarick JM Ann Pharmacother 2002] Etude chez VS pas de cort en chronique Ttt court 2,0 1,0 0,0 D o se ( mg / j) 30 25 20 15 10 5 0 2 prises/j 3 prises/j 2 prises/j C0(ng/mL) 16 14 12 10 8 6 4 2 0 MMF 1 11 21 31 41 51 61 71 81 91 101 111 121 Lefeuvre S Transplant Int 2012

ANTIRETROVIRAUX PV- IAM PK dominée par effet inhibiteur métabolique CYP3A4 des IP EN PARTICULIER du ritonavir RTV +++ x 10 par rapport aux autres inhibiteurs, même puissants nécessite une gestion ANTICIPEE avt, pdt et après coprescription utilisation volontaire pour booster la BD des autres IP (SQV) dans des combinaisons fixes /r Développement d associations fixes - IP boostées SQV/r, LPV/r (lopinavir) KALETRA

Surveillance - STP STP - Suivi thérapeutique Pharmacologique = dosage des concentrations (circulantes) du principe actif Champs d application : - marge thérapeutique étroite - toxicité conc-dépendante - seuil d efficacité - sources de variabilité PK +++ - terrain à risque (IR, IH) -échec thérapeutique (suspicion d une posologie ou absorption insuffisante) - gestion des IAM +++

VRZ en Tx Hépatique : variabilité des concentrations Prophylaxie orale 200 mg q12 Johnson HJ AAC 2010 et pulmonaire Han K AAC2010

AI - Les Questions Voie IV Ǝ?, Ǝ, exclusive? CMI objectif de cible de concentration Temps versus Concentration dépendant Influence le choix du fractionnement Propriétés physicochimiques (lipo versus hydrosolubilité, PM) Marge thérapeutique (profil sécurité, enjeux d efficacité) Modèle d élimination (Foie= métabolisme versus Rein) Demi-vie (impact sur les délais) Tissus distribués /site de l infection

AI - Les Questions Voie IV Ǝ?, Ǝ, exclusive? CMI objectif de cible de concentration Temps versus Concentration dépendant Influence le choix du fractionnement Propriétés physicochimiques (lipo versus hydrosolubilité, PM) Marge thérapeutique (profil sécurité, enjeux d efficacité) Modèle d élimination (Foie= métabolisme versus Rein) Demi-vie (impact sur les délais) Tissus distribués /site de l infection Merci de votre attention