MORBIDITÉ MORTALITÉ DE LA CHIRURGIE COLO-RECTALE A.CHETOUANE, A.ANOU, O.BENHADID, A.DJITLI, Y.BENMEDDOUR, A.OURABAH, Z.IMESSAOUDENE Clinique Chirurgicale A CHU Mustapha
MATÉRIEL D ÉTUDE Il s agit d une étude rétrospective sur une période de 05 années (2010-2014). Les patients opérés à la CCA pour des lésions bénignes ou malignes du colon ou rectum. En urgence ou différé. Soit 808 patients
RÉPARTITION DES MALADES SELON LE TYPE LÉSIONNEL Total Taux Pathologie maligne 289 36% Pathologie bénigne 519 64%
SELON LES CIRCONSTANCES En urgence 225 28% Différé 583 72%
SELON LE SIÈGE DE LA PATHOLOGIE CARREFOUR ILÉO-CAECAL Homme Femme Total Taux Urgence 12 28 40 23% Différé 47 83 130 77% Total 59 111 170 21% La pathologie bénigne du carrefour iléo-caecal est plus fréquente chez la femme 77%.
COLON DROIT PATHOLOGIE BÉNIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 7 4 11 20% Différé 18 24 42 80% Total 25 28 53 6% Les lésions bénignes du colon droit ont la même fréquence chez les deux sexes.
COLON DROIT PATHOLOGIE MALIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 10 12 22 32% Différé 25 21 46 68% Total 35 33 68 8% Le cancer du colon droit est opéré le plus souvent en différé et intéresse les deux sexes.
COLON TRANSVERSE PATHOLOGIE BÉNIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 2 0 2 11% Différé 5 12 17 89% Total 7 12 19 2% le plus souvent la pathologie bénigne est opérée en différée et le sexe féminin prédomine.
PATHOLOGIE MALIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 4 0 4 40% Différé 1 5 6 60% Total 5 5 10 1% La pathologie maligne est moins fréquente au colon transverse, et intéresse les deux sexes.
PATHOLOGIE BÉNIGNE COLON GAUCHE Homme Femme Total Taux Urgence 2 3 5 38% Différé 3 5 8 62% Total 5 8 13 2% Moins fréquente au colon gauche.
PATHOLOGIE MALIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 4 3 7 28% Différé 6 12 18 72% Total 10 15 25 3% Lésions malignes plus fréquentes chez la femme.
PATHOLOGIE BÉNIGNE COLON SIGMOÏDE Homme Femme Total Taux Urgence 27 11 38 44% Différé 21 28 49 56% Total 48 39 87 11% La pathologie bénigne est plus fréquente chez l homme
PATHOLOGIE MALIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 13 19 32 42% Différé 20 23 43 58% Total 33 42 75 9% Par contre la pathologie maligne prédomine chez la femme.
COLECTOMIE TOTALE PATHOLOGIE BÉNIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 14 29 43 55% Différé 5 31 36 45% Total 19 60 79 10% Les colites graves sont très fréquentes chez la jeune femme.
PATHOLOGIE MALIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 3 0 3 37% Différé 1 4 5 63% Total 4 4 8 1% La colectomie totale pour lésion maligne du colon est peu fréquente.
RECTUM PATHOLOGIE BÉNIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 1 4 5 5% Différé 30 63 93 95% Total 31 67 98 12% Les lésions bénignes type Crohn du rectum sont plus fréquente chez la femme.
PATHOLOGIE MALIGNE Homme Femme Total Taux Urgence 10 6 16 16% Différé 42 45 87 84% Total 52 51 103 13% Les cancers du rectum sont fréquents pour les deux sexes
Les suites opératoires sont dominées essentiellement par deux complications : - D ordre général ; - Spécifique.
1 - LES COMPLICATIONS D ORDRE GENERAL Paroi abdominale : - Hématome ; - Abcès. Infection urinaire Infection pulmonaire Phlébite et embolie pulmonaire
A long terme : - Eventration - Brides et adhérences
2 - Complications spécifiques : - Précoce - Fistules digestives, abcès profonds ou péritonéal ; - Hémorragie : Hémopéritoine - Eviscération Rectorragie Hématome de paroi
A long terme - Diarrhée, constipation, ou les deux ; - Incontinence ; - Discrimination difficile entre gaz et selle ; - Irritation de la stomie ou sténose ; - Troubles sexuels ; - Troubles urinaires.
Nous rapportons essentiellement les complications spécifiques de la chirurgie colique et rectale. La complication majeure en chirurgie digestive est dominée par la fistule anastomotique responsable d une augmentation de la morbidité post-opératoire.
Cette fistule se manifeste par différents tableaux cliniques : De l absence de symptôme au choc septique avec mis en jeu du pronostic vital. Notre attitude vis-à-vis de la fistule est basée sur trois options : - Médicale ; - Interventionnelle (radiologique ou endoscopique) ; - Chirurgicale. Le choix dépend de l état septique du malade : - Asymptomatique : traitement médical avec surveillance rapprochée ; - Interventionnelle : fistule symptomatique mais le pronostic vital n est pas mis en jeu ; - Reintervention chirurgicale si le pronostic vital est mis en jeu.
LES FISTULES ANASTOMOTIQUES 56 cas de fistules anastomotiques ont été enregistrées nécessitant en moins une réintervention chirurgicale soit 7%.
Les interventions les plus pourvoyeuses de fistules sont : - Les anastomoses iléo-coliques droites : 19 cas soit 34% de toutes les fistules, survenant le plus souvent chez les jeunes patients atteints de pathologie bénigne (Crohn) ; - Les anastomoses colo-rectales : 16 cas soit 28%, plus fréquentes chez les sujets âgés, tarés, classés ASA 2 ou 3 ; - Les anastomoses iléo-anales ou iléo-rectales sont responsables de collections profondes : 6 cas soit 10% ; - Ischémie et perforation d un segment digestif après résection colique ou rectale : 8 cas soit 14%.
LES OCCLUSIONS POST-OPERATOIRES C est la deuxième complication responsable de morbidité après la fistule. 24 cas soit 3%, souvent il s agit des hernies internes où ischémie et nécrose colique.
HEMORRAGIES 14 cas soit 2% : - Hémopéritoine 10 cas ; - Hématome de parois ; - Rectorragie par saignement colique nécessitant ligature des vaisseaux mésentériques inférieurs
EVISCERATION 07 cas soit 1%, souvent la chirurgie rectale chez les patients âgés plus de 60 ans, et les colectomies totales chez les jeunes patients en mauvais état général et favorisée par la sigmoïdostomie sur la plaie incisionnelle.
LES FISTULES RECTO-VAGINALES 07 cas soit 1%, survenant sur les anastomoses iléo-anales ou iléo-rectales
FISTULES URO-DIGESTIVES 02 cas. Toutes ses complications favorisent l allongement de la durée d hospitalisation et la mortalité post-opératoire.
LES REINTERVENTIONS 73 patients ont été repris en moins une fois soit 10% de toutes les interventions. 05 patients ont été repris plus d une fois La durée moyenne d hospitalisation des malades réopérés varie entre 15 et 60 jours.
LA MORTALITE 70 décès soit 9%. Dont 40 malades opérés en urgence : -37% des décès âgés > 60 ans, classés ASA 3 ou 4 pour des tumeurs coliques ou rectales en occlusion. - Les fistules anastomotiques avec péritonite postopératoire, 22 cas, soit 31% - Colites graves chez des patients jeunes mais en mauvais état général, amaigri, 14 cas, soit 20% ; - Hémorragie post-opératoire 5 cas, soit 7%, souvent Hémopéritoine.
TAUX COMPARABLES EN LITTÉRATURES Décès Fistule DMS SCOTIA 1995 : - Colectomie totale - Colectomie segmentaire 13% 11% 08% 05% 12 j 11 j Nyam : Colectomie T Colectomie S 05% 02% 00% 02% 14 j 14 j Torralba : Colectomie T Colectomie S 09% 03% 00% 16% 16 j 16 j
Kube et al. EJSO 2010 (Allemagne) : - Réopération : 11,2% - Mortalité : 08%
CONCLUSION Les causes principales de la morbidité sont: - la fistule anastomotique; - l occlusion post-opératoire; - l hémoperitoine. La précocité et la qualité de la prise en charge des fistules anastomotiques dominent le retentissement sur l état général du malade.
Ne pas tarder à réopérer le malade en cas de saignement actif à travers le système de drainage. Assurer une bonne hémostase avant la fermeture de la paroi. Prévenir les occlusions post-opératoires par la fermeture des brèches mesocoliques et la fixation du meso à la paroi du segment digestif abouché à la peau. Ne pas mettre les drains tubulés en aspiration continue pour éviter l effet ventouse sur le tube digestif.