Pour l exclusion des offices d habitation des décrets sur le personnel d entretien des édifices publics



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Transcription:

Pour l exclusion des offices d habitation des décrets sur le personnel d entretien des édifices publics Mémoire présenté au ministère du Travail dans le cadre de la consultation de la Loi sur les décrets de convention collective.

Présentation du Le (ROHQ) constitue un vaste réseau qui s étend sur tout le territoire du Québec. Son effectif est composé de 513 offices municipaux d habitation (OMH) et de 9 corporations privées sans but lucratif, reconnues à titre de membres auxiliaires. Les membres du ROHQ interviennent dans la gestion d un peu plus de 90 000 unités de logements, dont 63 000 logements à loyer modique (HLM) et près de 10 000 logements communautaires. Les offices sont également impliqués dans la conclusion d ententes avec des locateurs privés dans le cadre du programme de supplément au loyer. Soulignons que l OMH de Kativik qui assure la gestion de 2 373 unités de logements au nord du Québec est également membre de notre Regroupement. Dans le cadre de sa mission, notre Regroupement offre des services de soutien organisationnel, de formation et de représentation aux 3 800 administrateurs bénévoles, dont des conseillers municipaux et délégués des municipalités, des représentants des locataires et des représentants socio-économiques qui siègent au sein des conseils d administration des offices. Nous dispensons également des activités de réseautage, de formation et de perfectionnement aux 2 400 employés à temps plein et à temps partiel intervenant dans l allocation de service d habitation sociale auprès de plus de 100 000 résidents à travers le Québec. Partenaires naturels du gouvernement et des municipalités à titre de mandataires de ceux-ci dans la gestion du programme de logement social public, les OMH sont présents dans toutes les régions du Québec. Leur action s adresse à des ménages à faible revenu qui sont mal logés ou qui consacrent au logement une part trop importante de leur budget. À ce titre, nous rappelons que le programme HLM constitue le plus important programme de logement social et le seul à s adresser exclusivement aux ménages à faible revenu. Depuis 2002, les OMH peuvent agir à titre de promoteur de projets de logements sociaux. Ces organisations ont ainsi été impliquées dans la construction de plus de 5 000 unités de nouveaux logements, notamment dans le cadre des programmes AccèsLogis et Logements abordables Québec. Le caractère public du réseau des OMH implique des règles de gestion s appuyant sur des principes d imputabilité et de transparence à l égard de l attribution de services d habitation à la collectivité. De même, la participation des locataires de HLM au sein des conseils d administration et dans certains mécanismes de gestion du parc de logements, ainsi que l émergence de liens formels avec différentes ressources communautaires ou du réseau de la santé et des services sociaux pour offrir du soutien auprès de clientèles cibles, témoignent de l évolution du mode de gestion du parc de logements HLM au Québec. Les gestionnaires de HLM ne sont plus uniquement des gestionnaires immobiliers de logements publics. Ils sont devenus des intervenants du logement social important dans leur communauté, c est-à-dire des acteurs majeurs du continuum de mesures destinées à l amélioration du cadre de vie et à l épanouissement des personnes les plus démunies de notre société. C est donc à titre d intervenant majeur du logement social au Québec que le Regroupement des offices d habitation du Québec présente ce mémoire dans le cadre de la révision de la Loi sur les décrets de convention collective. 2

En avril 2011, le a sollicité l intervention de la ministre du Travail, madame Lise Thériault, dans le but d exclure les offices municipaux d habitation des décrets sur le personnel d entretien d édifices publics (régions de Québec et de Montréal), en invoquant leur statut de mandataire de la municipalité et de la SHQ et d organisme sans but lucratif à vocation sociale. Le ROHQ demandait alors l exclusion des offices d habitation par une modification de l article 2.03 des décrets traitant des exclusions. Cette demande faisait suite à l adoption d une résolution à l assemblée générale du ROHQ en 2011 qui se lisait ainsi : «AG.11.04.13 Entretien ménager des immeubles administrés par les OMH. CONSIDÉRANT QUE les comités paritaires de Québec et de Montréal chargés de l application du décret sur l entretien des édifices publics sont intervenus auprès des offices d habitation pour la production de rapport mensuel et le paiement des contributions prescrites par le décret; CONSIDÉRANT QUE des discussions ont eu lieu entre La Société d habitation du Québec et les comités paritaires pour examiner un allègement des procédures d application du décret pour les OMH; CONSIDÉRANT QUE le décret prévoit déjà des exceptions pour les municipalités, les commissions scolaires et les organismes de santé dont les immeubles sont de propriétés publiques; CONSIDÉRANT QUE les OMH administrent un patrimoine collectif à titre de mandataire d une société d État responsable du logement social public (La Société d habitation du Québec) suivant des règles et des normes de gestion conventionnées. IL EST PROPOSÉ PAR : M. Robert Pouliot, OH Sherbrooke APPUYÉ PAR : M me Françoise Dallaire, OH La Doré. Que le ROHQ demande à la ministre du Travail et au ministre des Affaires municipales, des Régions et de l Occupation du territoire de soustraire les offices d habitation de l application du décret sur l entretien des édifices publics au même titre que les autres administrations du patrimoine public québécois. ADOPTÉE À L'UNANIMITÉ.» Rappelons que les municipalités, les travailleurs à l entretien des gouvernements du Québec et du Canada, les commissions scolaires, cégeps, universités, établissements de santé, syndicats, organismes sans but lucratif ou coopératives sont déjà exclus des décrets sur le personnel d entretien des édifices publics. 3

À l instar des organismes précipités, les offices d habitation sont des organismes publics créés en vertu de la Loi de la Société d habitation pour administrer divers programmes de logements sociaux. Ils sont des agents des municipalités et mandataires de la Société d habitation du Québec (SHQ). À ce titre, ils sont souvent associés aux municipalités et organismes municipaux pour l application de diverses lois. Nous mentionnerons ici la Loi sur l accès aux documents des organismes publics et la protection des renseignements personnels et la Loi sur les élections et référendums dans les municipalités. Rappelons que tout comme les organismes exclus de ces décrets, les offices d habitation ne sont aucunement des organismes voués à l entretien d édifices publics, mais ne font que retenir les services d employés à l entretien pour maintenir le parc de logements sociaux en bon état. Ils ne sont donc nullement en concurrence avec les entreprises d entretien ménager. Depuis 2010, à la suite d une décision rendue par un arbitre dans un dossier concernant un programme de formation et de réinsertion en emploi, les comités paritaires d entretien d édifices publics ont entrepris d appliquer intégralement les décrets à tous les offices d habitation. Nous sommes d avis que l application des décrets aux OH impose des coûts importants et une lourdeur administrative, notamment pour plus de 400 petits offices d habitation qui devront présenter des rapports mensuels d activités de leurs employés à l entretien à temps partiel et verser les contributions administratives requises aux comités paritaires de Montréal et de Québec. La production de ces rapports est d autant plus complexe que ce n est qu une partie de travail accompli par les employés des OMH qui est visée par les décrets. En moyenne, pour un office œuvrant avec du personnel permanent à l entretien, c est un peu plus de 50 % du temps de travail des employés qui serait visé par le décret. Nous comprenons le bien-fondé des parties prenantes aux décrets à l égard de la protection des droits et privilèges des travailleurs de cette industrie. D ailleurs, les offices d habitation doivent respecter les normes de rémunération prévues par la SHQ pour les employés à l entretien, normes qui égalent ou dépassent les taux horaires prévus par les décrets sur le personnel d entretien d édifices publics. Soumettre les offices d habitation aux décrets n apporte donc aucune plus-value ni aux travailleurs ni à la collectivité québécoise. Caractéristiques du réseau des offices d habitation Plus de 542 offices d habitation 1 (OH) agissent à titre de mandataires pour l administration de plus de 63 000 logements à loyer modique (HLM-Volet public) répartis dans 8 500 bâtiments au Québec. Les tableaux suivants présentent la distribution des OH selon leur taille ainsi que le nombre d heures moyen accordé pour la gestion des OH de moins de 100 logements. 1 Ce total ne comprend pas l OH de Kativik. Les données des tableaux du mémoire ont pour source la DGHS-SHQ. 4

Tableau 1 : Portrait des OH / Distribution selon la taille Taille d'oh Nombre d'oh Proportion 1 000 et plus 8 1,48 % 500 à 999 6 1,11 % 200 à 500 21 3,87 % 100 à 199 32 5,90 % Moins de 100 475 87,64 % Total 542 100 % Tableau 2 : Portrait des OH de moins de 100 logements / Distribution selon la taille Taille d'oh Nombre d'oh Proportion 91 à 100 3 0,63 % 81 à 90 2 0,42 % 71 à 80 8 1,68 % 61 à 70 6 1,26 % 51 à 60 14 2,95 % 31 à 40 28 5,89 % 21 à 30 58 12,21 % 11 à 20 196 41,26 % 41 à 50 23 4,84 % 5 à 10 137 28,84 % Total 475 100 % À la lecture de ces tableaux, on constate que les OH sont de taille fort variable. En effet, seulement 67 OH (12,5 %) sont responsables de la gestion d un parc de logements suffisamment important (100 logements et plus) pour être administré par un directeur à temps complet et permettre du même coup l embauche d un ou de plusieurs employés d entretien, à temps complet. Ainsi, une majorité des OH (475, soit 87,5 %) n ont pour personnel qu un directeur et un employé à l entretien, les deux à temps partiel. Fait à noter, au sein des OH de 30 logements et moins, qui représentent 76 % du nombre total de ces organismes (414 OH), le directeur et l employé à l entretien disposent chacun en moyenne de 4 à 8 heures hebdomadaires pour accomplir l ensemble de leurs tâches. 5

Le tableau suivant illustre la moyenne des heures autorisées pour les OH responsables de la gestion de 30 logements et moins. Tableau 3 : Nombre d heures hebdomadaire moyen accordé pour la gestion des OH de 30 logements et moins Taille d'oh Nombre d'oh Charge de travail annuelle moyenne (h) Charge de travail hebdo moyenne (h) 21 à 30 58 421,6 8,1 11 à 20 196 252,8 4,9 5 à 10 137 210,2 4,0 Total 391 262,9 - Des conventions d exploitation assujettissent ces organismes à l application des normes et directives de la SHQ. Certaines de ces normes concernent les conditions de travail des employés des OH et sont établies dans le respect des lois en vigueur, notamment celles concernant les normes du travail. Celles-ci sont énoncées sous forme de directives dans le Manuel de gestion du logement social et une équipe de conseillers en gestion de la SHQ en assure l application en formant et en assistant les directeurs des OH. Enfin, soulignons qu une équipe de vérificateurs de la SHQ effectue des vérifications administratives dans chacun des OH tous les cinq ans. Les taux de salaires prévus aux directives sont supérieurs aux taux prévus dans les décrets sur le personnel d entretien des édifices publics des régions de Québec et de Montréal, comme l illustrent les deux tableaux suivants : Tableau 4 : Taux de salaire applicables aux employés d entretien des OH tels que reconnus par la SHQ Postes à l entretien des immeubles Taux horaire 2012 OH Préposé certifié à l'entretien, R-9 20,55 $ Préposé à l'entretien, R-6 18,67 $ Concierge, R-5 17,03 $ Préposé aux terrains, R-3 16,50 $ 6

Tableau 5 : Taux de salaire applicables en vertu des décrets sur l entretien des édifices publics Type de travaux Taux horaire 2012 -décret Québec- Taux horaire 2012 -décret Montréal- Catégorie «A» Travaux lourds 14,50 $ 15,70 $ Catégorie «B» Travaux légers 14,20 $ 15,29 $ Catégorie «C» Travaux de lavage 14,90 $ 16,21 $ Le développement du parc de logements HLM a fait l objet de trois ententes signées respectivement en 1971, 1979 et 1986. L entente de 1971 permettait aux OH de devenir propriétaires de leurs ensembles immobiliers, ce que ne permettaient pas les ententes subséquentes. Ainsi, la propriété des différents parcs immobiliers dont la gestion est confiée aux OH peut être de trois natures : propriété de l OH; propriété de la SHQ; propriété mixte. Les tableaux suivants illustrent la répartition des logements selon la nature de la propriété : Tableau 6 : Répartition des OH et des logements selon le type de propriété (OH, SHQ et MIXTE) Type de propriété Nombre d'oh % des OH Nombre total de logements % logements MIXTE 75 13,84 % 48 691 78,28 % OH 21 3,87 % 916 1,47 % SHQ 446 82,29 % 12 593 20,25 % Total 542 100 % 62 200 100 % 7

Tableau 7 : Répartition des logements en fonction de la taille des OH et du type de propriété (OH et SHQ) Taille d'oh Logements propriété OH % log. total Logements propriété SHQ % log. total Nombre total de logements % log. total 100 et + 17 772 28,57 % 34 427 55,35 % 52 199 83,92 % 91 à 100 46 0,07 % 251 0,40 % 297 0,48 % 81 à 90 86 0,14 % 91 0,15 % 177 0,28 % 71 à 80 245 0,39 % 354 0,57 % 599 0,96 % 61 à 70 122 0,20 % 270 0,43 % 392 0,63 % 51 à 60 237 0,38 % 536 0,86 % 773 1,24 % 41 à 50 184 0,30 % 865 1,39 % 1 049 1,69 % 31 à 40 110 0,18 % 895 1,44 % 1 005 1,62 % 21 à 30 212 0,34 % 1 270 2,04 % 1 482 2,38 % 11 à 20 63 0,10 % 2 881 4,63 % 2 944 4,73 % 5 à 10 40 0,06 % 1 243 2,00 % 1 283 2,06 % Total 19 117 30,73 % 43 083 69,27 % 62 200 100 % Près de 70 % des logements gérés par les OH sont la propriété de la SHQ. Toutefois, un même OH peut gérer à la fois des immeubles dont il est propriétaire et d autres dont la SHQ est propriétaire. Dans l état actuel des procédures d application du décret, cette situation rend le calcul des contributions aux comités paritaires complexe. Argumentaire en faveur de l exclusion des OH de l application des décrets sur l entretien des édifices publics L objectif des décrets est d imposer des conditions minimales de travail aux entreprises qui se spécialisent dans les travaux d entretien ménager et de protéger les entreprises contre une concurrence déloyale fondée sur le niveau des conditions de travail des employés. Les décrets excluent donc les travaux d entretien effectués par une entreprise pour ses propres besoins lorsque ceux-ci sont effectués par ses propres employés. Un OH est donc régi par le décret lorsqu il fait effectuer des travaux d entretien par des salariés dans un édifice public dont il n est pas propriétaire. Exception faite des OH qui sont propriétaires de leur parc immobilier et de ceux qui impartissent l entretien de leurs immeubles à l entreprise privée, les employés d entretien, selon la nature de leurs tâches, sont visés par l application du Décret sur le personnel d entretien d édifices de la région de Montréal ou celui de la région de Québec. 8

Dans les faits, cette situation conduit à une discordance administrative où un employé d entretien affecté à un immeuble dont l OH est propriétaire n est pas assujetti au décret alors qu il le sera quand il effectuera la même tâche dans un immeuble voisin administré par l OH, mais dont la SHQ est propriétaire; Près de 90 % des OH ne comptent en général que deux employés à temps partiel, dont l un est affecté aux activités de gestion et l autre à l entretien des immeubles. Ces personnes occupent un poste à temps partiel, variant de 4 à 8 heures par semaine. Or, l application des dispositions prévues aux décrets implique une complexité administrative importante et un surcroît de travail considérable pour les OH qui doivent mensuellement comptabiliser le temps consacré aux immeubles qui sont propriétés de la SHQ et ceux des OH. De plus, la nature des tâches relatives à l entretien étant variée, les OH doivent comptabiliser le temps consacré par un même employé pour les divers types d entretien (conciergerie (entretien ménager), entretien régulier et entretien préventif, etc.). De notre avis, cette lourdeur administrative peut entraîner une diminution sensible de la qualité des services à la clientèle. En effet, les employés des OH de petite taille doivent consacrer une partie du nombre restreint d heures qui leur sont consenties à l administration d une mesure qui n apporte pas de plus value à l égard de la qualité de l entretien des immeubles du parc HLM et qui se traduit par un niveau de cotisation plutôt faible aux différents comités paritaires des régions de Québec et de Montréal (environ 30,70 $ annuellement pour un OH de 20 logements); Mentionnons que les directives de la SHQ aux offices d habitation présentent des taux de salaire supérieurs à ceux prévus aux décrets. De plus, une équipe de conseillers en gestion et de vérificateurs s assurent de l application des directives de la SHQ, dont celles relatives à la rémunération des employés des OH; Soulignons également que les décrets ne s appliquent pas aux commissions scolaires, aux établissements collégiaux et universitaires, aux établissements de la santé et des services sociaux ainsi qu aux organismes à but non lucratif à vocation sociale et communautaire. Rappelons que les OH sont des organismes à but non lucratif ayant une mission sociale et dont les budgets d opération sont assumés en totalité par les divers paliers de gouvernement (90 % par le gouvernement du Québec et le gouvernement fédéral et 10 % par les municipalités); De plus, les OH sont constitués par la Loi de la Société d habitation du Québec et sont les seuls organismes mandatés pour la gestion du programme HLM-public. 9

Enfin, les conventions d exploitation assujettissent les OH à l application des normes et directives de la SHQ, peu importe qu ils soient propriétaires ou non de leurs ensembles immobiliers. En effet, les OH sont des agents de la municipalité qui en a demandé la constitution et sont mandataires de la SHQ pour la gestion du parc immobilier HLM. La gestion de ce parc est astreinte à des règles dont la portée d application est nationale. Les OH appliquent les mêmes règles qui ne sont pas modulées par le fait qu ils sont propriétaires ou non de leur parc immobilier. De notre point de vue, cela rend superflue et inutile la distinction que les décrets apportent quant au fait d être propriétaire ou non d un édifice public. Conclusion En conclusion, nous désirons rappeler au Ministère que les offices d habitation sont des organismes à caractère public au même titre que les municipalités et les établissements des réseaux de la santé et de l éducation qui sont exemptés de l application du décret et pour cause. En vertu des différents programmes de financement ayant conduit à l édification d immeubles HLM au Québec, les OH sont identifiés comme propriétaire d un nombre limité d immeubles. Pour les immeubles dont ils ne sont pas propriétaires, ils agissent à titre exclusif (en vertu d une convention liant la municipalité et le gouvernement du Québec) comme mandataire de La Société d habitation du Québec suivant les règles administratives et budgétaires édictées par cette dernière. Sur les 542 offices d habitation que compte le Québec, 475 organismes sont impliqués dans la gestion d ensembles de moins de 100 logements. La gestion de ces immeubles est confiée à des administrateurs à temps partiel appuyés par des conseils d administration bénévoles. La propriété des immeubles est publique et le financement du programme est totalement public. Pour les raisons évoquées, nous sommes d opinion que les offices d habitation devraient être soustraits de l application des décrets, sur le personnel d entretien des édifices publics à l instar des commissions scolaires, cégeps, universités, coopératives et organismes sans but lucratif incluant les OBNL d habitation qui agissent également dans le logement social et communautaire. Pour information : 10