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Étude des modifications ordredésordre. III. Etude de l ordre à petite distance dans les alliages AuCu3 Gérard Fournet To cite this version: Gérard Fournet. Étude des modifications ordredésordre. III. Etude de l ordre à petite distance dans les alliages AuCu3. J. Phys. Radium, 1953, 14 (4), pp.226234. <10.1051/jphysrad:01953001404022600>. <jpa00234723> HAL Id: jpa00234723 https://hal.archivesouvertes.fr/jpa00234723 Submitted on 1 Jan 1953 HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Nous Audessus Dans LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 1 "9, AVRIL i9o3, 226. ÉTUDE DES MODIFICATIONS ORDREDÉSORDRE. III. ÉTUDE DE L ORDRE A PETITE DISTANCE DANS LES ALLIAGES AuCu3 Par GÉRARD FOURNET, Division Rayons X de l O. N. E. R. A., Conservatoire National des Arts et Métiers (1). SOMMAIRE. de la température critique, il subsiste, dans les alliages subissant les modifications ordredésordre, un ordre à petite distance. La diffusion des rayons X par ces alliages permet d atteindre les paramètres d ordre à petite distance. Nous avons pu calculer théoriquement ces difiérents paramètres pour les alliages AuCu3 et nos prévisions relatives à l intensité du rayonnement X diffusé sont conformes aux résultats expérimentaux. Il y a également bon accord entre d une part, les données sur les énergies d interaction entre atomes que nous pouvons extraire de notre étude sur l ordre à petite distance et d autre part, les résultats que nous avons obtenus à partir de l étude des phénomènes d ordre à grande distance. 1. Introduction. un article récent [1 ] nous avons étudié théoriquement les variations, en fonction de la température, du paramètre d ordre à grande distance dans les alliages AuCu,. Nous allons maintenant, pour le même alliage AuCU3 faire l étude de l ordre à petite distance audessus de la température critique. Nous renvoyons à nos précédents articles [1] et [2] pour la définition des notations. 2. Étude de l ordre à petite distance. 2.1. Définition et méthode de calcul de l ordre à pefite distance. savons (voir [2]) que l ordre à petite distance régit différents phénomènes comme la chaleur spécifique de configuration ou la diffusion des rayons X en dehors des directions de d,iffraction sélectives. Il est donc intéressant d étudier l ordre à petite distance. Alors que dans beaucoup d anciennes théories la notion d ordre à petite distance paraissait un peu introduite pour les besoins de la cause, cette notion se présente naturellement dans la théorie d Yvon [3] : il suffit pour cela de considérer les quantités n2,,~, (voir [2].) Dans le cas simple où la température critique est dépassée, la probabilité de trouver un atome A (or) sur un noeud quelconque (ac ou ~) est égale à ). La probabilité de trouver à la fois un atome A sur un noeud i et un atome A sur un noeud j pourrait donc être égale à ainsi quand la distance rl i entre les n0153uds i et j est petite; on dit alors qu il y a un ordre à petite distance. Au point de vue mathématique cet ordre se traduit par une différence entre la probabilité n2,_,., (Ili) et conception d un paramètre d ordre à petite distance on doit substituer une suite de paramètres d ordre à petite distance relatifs à l ordre entre premiers, seconds, etc. voisins. Cette suite de paramètres peut être obtenue expérimentalement à partir de nous voyons ainsi qu à l ancienne l étude de la diffusion des rayons X par les alliages étudiés, aussi nous sommesnous proposés de calculer ces paramètres. La valeur des probabilités.ba Xi, Xi (que nous notons encore ntl sans confusion possible puisque nous nous occupons, uniquement des atomes A) a été fournie par Yvon sous la forme Nous savons que les probabilités ni; permettent de calculer l énergie de configuration E (s, T) (nous avons donné dans un précédent Mémoire un exemple d un tel calcul). Cette énergie de configuration est liée à l énergie libre de configuration F(s, T) par une formule classique et par conséquent il y a un lien entre d une part la relation (1) et d autre " parutl équation de l ordre à grande distance l expérience et la théorie montrent qu il n est pas (1) Maintenant au Laboratoire de la Société Alsacienne de Constructions Mécanique, Département Télécommunications, 5i, rue de l AmiralMouchez, Paris (13e). En précisant ces liens nous avons trouvé que si l on ne considère dans l équation (2) que les termes Ai et A2 (c estàdire les termes Ai à un noeuds et les termes Aii à deux n0153uds) il faut, pour que la liaison énergie libreénergie de configurationproha Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01953001404022600

c estàdire et 227 bilités n~; soit homogène, uniquement prendre en compte les termes B2 (c estàdire les termes B,j à deux noeuds) dans les relations (1). Un tel procédé reviendrait néanmoins à ne prendre qu un terme dans le développement de n,j alors que nous avons toujours pris deux termes (A, et A2) dans le développement de df/ds. En défi nitive nous avons calculé les probabilités n;; au moyen des coefficients B2 et B3. Nous avons toujours supposé que l ordre à grande distance s était identiquement nul c estàdire que la température était supérieure à la température critique; ce n est que dans ce cas que Cowley [4] a déterminé l ordre à petite distance dans Au CU3. Les seules énergies dont nous avons tenu compte. sont les énergies W1 et W2 entre premiers et seconds voisins. Yvon a fourni l expression générale du coeffiçient quand. on admet que les probabilités r~i et ni sont égales à I on obtient est non nul, on savait tenir compte d une infinité de termes : B2, B3, B4..., on trouverait qu il existe «un ordre à petite distance» n0153uds i entre deux et j infiniment éloignés, cet ordre étant infiniment faible mais différent de zéro. Nous avons développé le calcul de toutes les catégories de coefficients B3 dans l appendice. Nous connaissons maintenant les coefficients B3 qui peuvent intervenir différents de l unité ceux qui sont il convient pour chaque valeur de la distance rii de détailler la relation (1) en indiquant les catégories des coefficients B3 nécessaires. Effectuons ce travail pour la distance r, entre premiers voisins c estàdire appliquons la relation (1) à la probabilité n2 (ri). Le terme B2 qu il convient de considérer est celui correspondant à la même distance rl c estàdire le terme B2(Wl). où wij désigne la quantité quand Wij est l énergie potentielle relative à la distance rii entre les noeuds i et j. Nous pouvons encore désigner Bi; par B2 (wij) pour montrer que ce coefficient B relatif à deuy, noeuds ne dépend que de wij. La quantité wj peut donc prendre les valeurs w, (cas où i et j sont premiers voisins), w, (cas où i et j sont seconds voisins) et l unité dans tous les autres cas; quand wij est égal à l unité il convient d adopter par continuité Supposons maintenant que pour un moment nous négligeons l influence de B3 et des termes analogues de rang plus élevés, nous obtenons d après. la relation (1) : L étude du coefficient Bi; que nous venons d effectuer montre alors que l ordre à petite distance possède le même champ d existence que celui des énergies W; si nous supposons que seules les énergies entre premiers et seconds voisins sont non nulles, l ordre à petite distance n existe qu entre premiers et seconds voisins. Si l on tient compte de termes d un rang supérieur à B2 il n en est pas de même : le champ d existence de l ordre à petite distance est plus étendu que le champ d existence des énergies potentielles entre atomes. Si, en supposant que seul W1 Fig. r. Pour connaître les coefficients B3 qui interviennent dans n2 (r,) considérons la figure I où nous avons représenté en perspective une partie du réseau cubique à faces centrées de Au Cu, : C~, Cy et Cz sont trois axes de coordonnées rectangulaires parallèles aux arêtes des cubes. Les noeuds C et D sont voisins et nous allons chercher en position de premiers les coefficients B3 qui établissent un lien entre ces deux noeuds. Le noeud E de coordonnées? o et, 2 2 premiers voisins de C et D, entraîne l existence du coefficient B3 w1, wi) dans la relation (1) appliquée au calcul de n2 (r1); il existe trois termes analogues correspondant aux points de coordonnées ce qui porte à quatre le coefficient du terme logb3 (wi; wi, wl~. Considérons maintenant le point F qui est un second voisin du point C et un premier voisin du point D; l existence du triangle CD; DF, FC entraîne donc l existence du coefficients B3 wl, existe au lieu trois autres termes analogues correspondant et place du point F a des points de coordonnées Le terme B3 W2"W2) n existe pas dans le réseau considéré; tous les coefficients B3 de la forme B3 (in,; i, ivi) sont

Courbes 228 égaux à l unité de sorte que dans l approximation choisie nous obtenons Nous ne détaillerons pas l établissement des expressions relatives aux différentes probabilités n2 (ri). Il convient de remarquer que d une part les coefficients B3 sont indépendants du réseau dans lequel ils peuvent intervenir alors que d autre part les nombres a f f eetant ces coefficients B3 dans l expression déterminant les probabilités n2 dépendent essentiellement du réseau considéré; par exemple dans l expression relative à n2 (ri) ces nombres sont égaux à 4 pour.b3 (wi ; wl, wl) et 4 pour B3 (wl; wl, W,), le nombre correspondant à B3 Wl wl) est nul pour les réseaux cubique simple ou plan à base carrée. Les résultats relatifs au réseau cubique à faces centrées sont les suivants : 2.2. Développeinent des calculs numériques. Audessus de la température critique, et dans le cas de nos hypothèses, les différentes probabilités n2 (r,) ne dépendent que de wi et de w2; nous pouvons également choisir comme variable indépendante iv, et le rapport des énergies x Pour chaque = couple de valeurs des paramètres w1 et W2 il exister, dans notre théorie, une valeur bien déterminée de n2 (1 I) par exemple; nous avons donc pu constituer des diagrammes (un pour chaque valeur de i avec i = 1, 2, 3, ~i, 5 et 8) où nous avons représenté les courbes d isoprobabilité 16 n2 (ri) dans le plan défini en abscisses.2013 et en ordonnées Fig. 2 d isoprobabilité 16 n2(r 1) en fonction de uy el du rapport toutes les probabilités n2 (ri) suivantes sont égales à I/16, ce qui montre que dans notre approximation l ordre à petite distance s étend jusqu aux huitièmes voisins. Avant de passer au calcul numérique nous pouvons remarquer que nos formules indiquent que l ordre à petite distance entre sixièmes voisins ce résultat et septièmes voisins est nul et comparer aux valeurs expérimentales fournies par Cowley. Cowley a utilisé pour caractériser l ordre à petite distance des paramètres a, qui sont reliés à nos probabilités par la relation avec ~==1,2,... ; cette relation n est valable que pour Au Cu3. L examen des valeurs expérimentale des a, montre que les paramètres (.(6 et possèdent une valeur absolue nettement plus faible que celle du coefficient as, ce qui est conforme à nos prévisions. par w1. La figure 2 reproduit les courbes relatives à 16 n2 (r,). Les calculs nurnériques ont été effectués au moyen des formules de définition de log rt2 (i,) d une part et des expressions des B3 que nous avons établies d autre part. Cowley a déterminé expéri mentalement la valeur des coefficients ai à 405 C. Pour comparer ses résultats avec nos prévisions théoriques nous avons employé la méthode que nous allons maintenant décrire. Quand ~1 est fixé par l expérience, la valeur de n2 (r1) est également déterminée par les variables wi et x = par.2013> une certaine relation sont par conséquent liés et l on peut faire correspondre à cette relation une courbe représentative dans le plan x. De même la connaissance de chacun des autres ÇI. (i = 2, 3,.., 4

qu il Nous 229 impose d autres relations wi f (x). Si notre théorie = prévoyait correctement les faits expérimentaux toutes les courbes représentatives devraient avoir un point commun défini par W1,o et xo. Avant de donner une conclusion remarquons que Cowley annonce que l erreur absolue sur ses coefflcients «~ est de o,oio, ce qui entraîne une erreur absolue de o,o3o sur lè paramètre 16 n2 (ri) que nous avons étudié dans les courbes analogues à celles représentées sur la figure 2. Dans ces conditions nous devons chercher dans le plan (w,, x) si certaines bandes, centrées sur les courbes tracées précédemment, présentent des points communs. L examen de la figure (non reproduite) montre qu il existe un point commun aux bandes correspondant à 1 = I, 3, 4 et 5 alors que la bande relative à i = 2 passe à légère distance de ce point. Le fait intéressant est que le point commun correspond à valeur qui nous a donné des résultats satisfaisants lors de l étude de l ordre à grande distance. L accord pour la valeur de wi au point commun est moins le fait bonne : nous trouvons w,,o o,295 alors = que de trouver w,,c o,4o (cf. fig. 4 de [1]) = pour 3880 C imposerait la valeur o,gi au point commun (pour Cowley a étudié également les alliages Au Cu, à des températures de 1,.6o et 55oo C. Nous avons effectué le même travail de prévisions théoriques pour ces températures. Il y a une zone commune dans le plan wi, x aux différentes bandes correspondant à i =1, 3, 4 et 5 alors que la bande 2 est toujours légèrement écartée; la zone commune comprend toujours un point d abscisse xo = o, 50, l ordonnée wj,o correspond alors à o,335 0 pour la température de 46oo et à o,38o pour 55oo C. A partir de ces trois valeurs déterminées pour pour chacune des températures observées par Cowley 46o, 550 C) on peut calculer les températures absolues que la théorie indique pour ces points, au moyen de nous trouvons ainsi pour ces températures absolues des valeurs proportionnelles à 1,8g, 2,II i et 2,38. Si l on choisit on trouve alors pour les températures absolues calculées des valeurs égales à 673, 7Qo et 8350 K au lieu et place des températures absolues observées par Cowley : 678, 733 et 8230 K. Nous voyons ainsi en faisant abstraction des y a très bon résultats obtenus pour n2 (r2) accord entre les observations de Cowley et nos prévisions théoriques concernant l ordre à petite distance à condition de choisir Les résultats expérimentaux concernant l ordre à grande distance sont correctement prévus par la théorie à condition de choisir [1] L ensemble des résultats est assez satisfaisant. du mauvais accord entre Pour estimer l importance la théorie et l expérience au sujet de la probabilité. n2 (r2~ nous avons dressé le tableau suivant [5] : Dans la première colonne nous avons indiqué le rang i des voisins considérés, dans les colonnes suivantes nous avons porté les valeurs du paramètre expérimentales (Cowley) et théoriques. Rappelons que la précision des mesures de Cowley estimée par luimême correspond à une erreur absolue de o,03o sur les 16 n2 (rj. Conformément aux résultats de Cowley nous avons trouvé que «~ est positif; ce fait mérite d être signalé puisque dans la structure ordonnée «3 est négatif. Nous avons représenté sur les figures 3 et 4 les courbes de niveau expérimentales et théoriques du pouvoir diffusant dû à l ordre à petite distance dans le plan 1 0 0 du réseau réciproque pour 4050 C. La figure tirée du Mémoire de Cowley est en unité arbitraire; le maximum du pouvoir diffusant correspond à 27 unités; sur la figure 4. déterminée à partir de nos résultats théoriques, nous avons multiplié nos résultats bruts par un facteur tel que le maximum de l intensité corresponde également à 27 unités. L accord général entre les figures 3 et 4 est sastisfaisant. 3. Conclusion. venons de montrer comment il est possible de prévoir théoriquement les phénomènes d ordre à petite distance, audessus

~ Courbes Nous 230 de la température critique, pour un alliage subissant les modifications ordredésordre. Nous pensons que les phénomènes d ordre à petite distance sont également présents dans les solutions solides et nous montrerons dans un prochain article comment on peut les atteindre théoriquement. Fig. 3. de niveau expérimentales du pouvoir diffusant dû à l ordre à petite distance dans le plan 1 0 0 du réseau réciproque pour $05 C (Extrait du J. Appl. Phgs., 1950, 21, 2~). réseau considéré; le terme B~; par exemple ne dépend que de ni, de ni et de l énergie Wij. Le terme Bij possède donc une expression mathématique invariante avec le réseau dans lequel les noeuds i et j sont engagés; le réseau le plus simple dans lequel Bis existe est un réseau réduit à deux noeuds i et j et l on peut par conséquent calculer Bij en considérant un tel réseau. Nous rappelons que nous considérons uniquement la statistique des atomes A et par conséquent il existe quatre distributions possibles d atomes A sur les n0153uds i et j. 1 aucun atome en i et j ; 20 un atome en i; 30 un atome en j ; 40 un atome à la fois en i et j. Pour effectuer la statistique de notre réseau grâce au principe de Boltzmann nous devons définir l énergie de chacune des quatre configurations. L énergie de la première configuration (aucun atome A en i et j) peut être choisie comme nulle. Représentons ensuite les énergies des configurations suivantes par U~, Il; et Ui + Uj + Wij respectivement ; nous n introduisons, ce faisant, aucune hypothèse. Pour simplifier les calculs ultérieurs nous poserons Dans ces conditions nous pouvons dresser le tableau cidessous : TABLEAU 1. Fig. l~. Courbes de niveau théoriques du pouvoir diffusant dû à l ordre à petite distance dans le plan 1 0 0 du réseau réciproque pour C. Nous sommes heureux, de remercier M. le Professeur Guinier pour de nombreuses discussions. Calcul des B. APPENDICE. précisons que nous n avons calculé les grandeurs B que dans le cas où l ordre à grande distance s est identiquement nul; le calcul est possible pour une valeur quelconque de s différente de zéro mais peut alors devenir pénible. Yvon a vérifié dans le cas des Bi; et admis en général que les grandeurs B ne dépendent pas du où nous avons indiqué dans la première colonne le nombre et le nom des noeuds occupés par un atome A pour chacune des quatre configurations, dans la seconde colonne les énergies correspondantes et dans la troisième colonne des facteurs proportionnels à la probabilit é de chaque configuration; pour obtenir les probabilités (dont la somme est égale à l unité) il suffit de diviser chacun de ces facteurs par la somme (1 f r + s ~ rsa) des quatre facteurs. Le calcul effectif de Bt; se fera en identifiant les propriétés du réseau à deux noeuds et les propriétés du réseau réel que l on considère; par exemple il faut que la probabilité de trouver un atome A sur le noeud i du réseau réduit soit égale à 1/4 (nous avons dit que nous limitons au calcul de B dans le

H/kT suivant 231 cas où l ordre à grande distance s est identiquement nul) d où puisque l on trouve un atome A sur le noeuds dans la seconde et la quatrième configuration du tableau I. Un raisonnement analogue peut être fait au sujet du noeud j et fournit Des deux relation (7) et (8) nous pouvons tirer d une part Nous ferons quelques remarques au sujet de ce résultat. Nous avons dit que nous nous intéressons uniquement au cas où l ordre à grande distance est nul (s = o); tous les noeuds du réseau réel de Au Cu, ont donc la même propriété : la probabilité de présence d un atome d Au sur un noeud quelconque est ; et par conséquent la grandeur Bi; ne peut dépendre que de l énergie de liaison entre deux atomes A placés aux noeuds i et j, le calcul montre que cette énergie n intervient que par le terme a défini en (6). Nous pouvons donc dans ces conditions supprimer l indice ij de la grandeur Bij et écrire B(a), toutefois pour rappeler que cette grandeur concerne un groupe de deux atomes nous écrirons en définitive : u t d autre part soit les expressions de définition de r et de a montrent que ces quantités ne peuvent être que positives et par conséquent que seul le signe + dans l expression (9) possède un sens physique. Nous pouvons maintenant exprimer à partir des données du tableau I la probabilité nij de trouver à la fois un atome A au noeud et un atome A au noeud j dans le réseau à deux n0153uds soit Grâce à la relation (9) nous pouvons alors exprimer nij uniquement en fonction de a; nous obtenons ainsi On sait que dans le cas général d un réseau quelconque la probabilité nt, que nous venons de définir s exprime [3] sous la forme dans notre réseau particulier à deux noeuds, il ne peut exister de termes à trois noeuds, quatre noeuds, etc. et par conséquent soit encore ni; = B~,. Le résultat final de notre calcul est donc Le calcul de Bij a déjà été traité par Yvon dans le cas général où ni est différent de nj. Nous avons tenu à rappeler ce calcul afin de pouvoir le généraliser rapidement au calcul des Bijk (B3 dans notre nouvelle notation). Les noeuds i et j jouent le même rôle dans le réseau à deuy, noeuds; nous avons démontré que les quantités r et s étaient égales c estàdire que les énergies Ui et U; étaient identiques. Dans nos calculs ultérieurs nous poserons que les énergies U relatives à des noeuds jouant le même rôle dans le réseau réduil (à deux, trois, etc. noeuds) sont égales. Nous pouvons maintenant décrire la méthode on considère un réseau générale de calcul d un Bp; réduit à p noeuds dont on va effectuer une statistique directe à partir du principe de Boltzmann; on impose toutes les conditions nécessaires pour que les probabilités ni soient identiques dans le réseau réduit à p noeuds et dans le réseau réel (dans le cas que nous considérons ici, Au Cu, sans ordre à grande distance, cette condition revient à écrire que tous les ni du réseau réduit sont égaux à ; on identifie ensuite une probabilité y; (relative à deux noeuds) du réseau réduit avec l expression générale de n;j obtenue à partir de la formule (1), on en déduit alors un coefficient Bp connaissant tous les coefficients Bk avec k p. Nous allons maintenant appliquer cette méthode au calcul des B3. Pour chaque cas particulier nous devons préciser les énergies Ui et Wij; ces énergies n interviennent que sous la forme d exponentielle exp à (exponentielle dont nous désignerons les différentes valeurs celles de U (dont les valeurs seront par r, s, t,... ) et exp désignées par a, b, c,.. ). Pour indiquer rapidement nos définitions nous les porterons sur un schéma

Le 232 d un réseau réduit à trois noeuds, par exemple le schéma reproduit sur la figure 5 signifie que Dans ces conditions les relations de symétrie s expriment par mais l égalité des énergies d interaètion W~ et W~ Calcul de J3g (a; a, a). schéma du réseau réduit à trois noeuds qu il convient de considérer est reproduit sur la figure 6. Nous pouvons établir un tableau en disposant dans la première colonne le nombre et le nom des noeuds occupés par des atomes A et dans la deuxième colonne les facteurs de probabilités correspondants : indique que les noeuds j et k sont identiques et par conséquent que le noeud 1 est différent aussi convientil de poser La relation ni =: À fournit soit Nous voulons encore préciser les caractères de symétrie des la définition de log ni; au moyen Le calcul de nj; dans le réseau réduit, permet de calculer B3 (a; a, a) grâce à soit ici et grâce à la relation (10). Le résultat est des différentes grandeurs B montre que dans Bijk les indices ijk n ont pas le même rôle, les indices ij se réfèrent au couple de points ij considérés alors que l~ désigne un noeud quelconque mais différent de ij. En profitant de cette remarque et pour montrer que les Bj,l; ne dépendent dans le cas particulier où nous effectuons le calcul, que des quantités a, b, c précédemment définies nous écrirons que l on peut encore mettre sous la forme Le calcul numérique se fait en résolvant au préalable, pour chaque valeur de a, l équation en r (10); il existe toujours une et une seule solution positive. Notons, que si l énergie Wi; est nulle, c estàdire si a = ~, on trouve bien évidemment

Nous Ce Quand Nous Il Il 233 ce qui montre qu un tel terme n intervient pas dans le calcul de log nlj. Calcul de B3 ~a; a, b). donnons sans commentaire le schéma du réseau ( fig. 5) et le tableau correspondant Remarquons que la même équation (11) en s permet de déterminer les valeurs de B3 (a; a, b) et B, (b; a, a); pour calculer B, (b; b; a) et B3 (a; b, b), il convient de résoudre une équation analogue obtenue en permutant a et b dans l équation (11). Calcul de B, (a; a, 1 ). l énergie d interaction Wjk (fig. 5) est nulle le facteur b devient égal à l unité. L équation en s (11) se simplifie et fournit dont la racine utile est définie par Il faut d abord écrire ni = nj =.La première de ces équations fournit et la seconde Cette valeur de s, introduite dans l expression générale (12) amène Calcul de B3 (i ; a, a). suffit d appliquer la détermination précédente de s à l expression de B, (b ; a, a) pour trouver. soit encore Le calcul de nij dans le réseau réduit combiné à l expression Nous tenons à faire remarquer que ce terme est différent de l unité. Calculs de B3 (1; 1, b) et B3 (b; i, 1). suffit de supposer que les énergies Wij et W~~ sont nulles pour obtenir à partir des résultats généraux (12) et par la méthode que nous venons d appliquer aux calculs de B3 (a; a, i) et B3 (1; a, a),. résultant de l application de la formule générale (1) au réseau de la figure 5, permet d obtenir Calcul de B3 ( ; a, 6). du réseau (fin. 7) et le tableau correspondant donnons le schéma Calcul de B3 (b; a, a). calcul est immédiat à partir des résultats précédents, il sufflt, pour le réseau de la figure 5, de connaître : et la relation pour trouver Sans donner le détail des calculs disons simplement que les variables r, s et t sont déterminées par les trois équations

Colloque J. La Cahiers C. Phys. Dans 234 Le calcul de n/k combiné avec l expression fournit s et 1 étant déterminés par calculs ne sont valables que pour un alliage du type AB, sans ordre à grande distance. La méthode que nous venons d indiquer a également été appliquée [6] aux calculs des B4, B6 et B7 relatifs à un alliage du type AB sans ordre à grande distance et a permis de trouver des résultats en parfaite conformité avec ceux d autres théories qui conduisent à des développements mathématiques complètement différents des nôtres. Il semble que l on puisse donner un critère qui permet de préciser si un coefficient apporte une contribution diff érente ou égale à zéro dans le logarithme de nij. Pour que le coefficient joue un rôle, c estàdire soit différent de l unité, il faut et il suffit que la chaîne formée par les différents noeuds kl... pour passer du noeud i au noeud j trajet direct ij étant exclu) soit telle qu elle corresponde à une suite connue d énergies non nulle. Par exemple Calcul de B, (a;1, b). réseau fournit encore considération du même Nous venons ainsi de calculer, à l exclusion du terme B3 (a; b, c) les expressions de toutes les formes possibles des B3. Rappelons encore une fois que ces Note ajoutée à la correction des épreuves. des publications récentes : Busseiron, Kenkyu, 195 2, p. 69 (en japonais), J. Phys. Soc., Japan, 1952, p. 54g et 1953, p. 31 z et 36, Terutosi Murakami a cherché à lier la diffusion des rayons X par Au Cu3 audessus de sa température critique à des données thermodynamiques. Les résultats de Murakami, qui emploie une méthode statistique analogue à celle de Montroll et Mayer, semblent être en moins bon accord avec l expérience que les nôtres. Manuscrit reçu le 9 décembre 1952. BIBLIOGRAPHIE. [1] FOURNET G. international sur les changements de phases, p. 199. J. Chim. Phys. (sous presse). [2] FOURNET G. Physique Rad. (Phys. Appl.), 1952, 13, 14 A. [3] YVON J. de Physique, 1945, 28, I. [4] COWLEY J. W. J. Appl. Phys., 1950, 21, 24. [5] FOURNET G. Acad. Sc., 1952, 234, 2049. [6] FOURNET G. Rev., 1952, 85, 692.