Les Dispositifs de soins partagés LE DISPOSITIF DE SOINS PARTAGÉS EN PSYCHIATRIE S. PRÉBOIS, M. BENSOUSSAN, L.SCHMITT
Les dispositifs de soins partagés 1. Le soin intégré ou collaboratif concerne toutes les disciplines. 2. Le Dispositif de soin partagé en psychiatrie n en est qu une modalité. 3. La capacité à collaborer : enjeu de la médecine de demain. L écueil serait que le DSPP soit perçu comme un dispositif exclusif psychiatrique
Le soin intégré ou collaboratif implique un partage des informations PLUSIEURS FORMES DE PARTAGE Le téléphone Le courrier Les échanges messagerie sécurisée Le dossier de soin partagé (expérimentation CNAM) Les spécialistes consultant en MSP La télé médecine Les RCP Les STAFFS, Synthèse IL EXISTE UNE MÉTHODOLOGIE D APPRENTISSAGE DES ÉCHANGES INTER PROFESSIONNELS
Le soin intégré ou collaboratif implique toutes les disciplines ex: cancérologie
Le soin intégré ou collaboratif implique toutes les disciplines : cancérologie
Le soin intégré ou collaboratif implique toutes les disciplines ex Néphrologie
Le soin intégré ou collaboratif implique toutes les disciplines : ex Diabétologie
Le soin intégré ou collaboratif implique toutes les disciplines : ex Psychiatrie 1. Rôle essentiel du médecin généraliste (MG) pour la santé mentale et la psychiatrie Rôle clé du MG reconnu par l OMS devant la saturation du système de soins psychiatrique Le MG est le premier professionnel consulté en cas de problème de santé mentale, loin devant les psychiatres et les psychologues (Kovess-Masfety, 2007) La prévalence des troubles mentaux pris en charge en médecine générale est élevée: 15 à 40% de la patientèle des MG présentent un trouble mental ou une souffrance psychique 75% des prescriptions d antidépresseurs et d anxiolytiques sont réalisées par les médecins généralistes (Hardy Bayle & Younes, 2014)
Le soin intégré ou collaboratif implique toutes les disciplines :ex Psychiatrie
Contexte
Contexte 2. Une mauvaise collaboration entre MG et psychiatres 2 MG sur 3 ne se disent pas satisfaits de leur coopération avec les psychiatres (Dumesnil, 2014) Les psychiatres se plaignent aussi Difficultés d accès aux professionnels de la psychiatrie pour les MG Échanges de courriers et retours d informations peu fréquents Demandes des MG formulées de façon peu explicite Accès par téléphone compliqués Absence de recours organisé en cas de situation de crise Attentes sur les rôles de chacun non clarifiées
Contexte 3. Des besoins de collaboration perçus par les MG: 4 composantes identifiées par les MG pour améliorer les prises en charge: 1. Adressage 2. Retour d informations sur les patients 3. Demande de conseil 4. Prise en charge conjointe 4. Un premier dispositif de soins partagés (DSP) en France dans les Yvelines Sud: des résultats très positifs en terme de collaboration A deux ans, le MG reste le principal professionnel de la prise en charge pour plus de 70% des patients (Hardy Bayle & Younes, 2014)
Objectifs du DSPP Améliorer la collaboration entre MG et psychiatres par des échanges collaboratifs: Améliorer la qualité des demandes des MG auprès du psychiatre Améliorer l accès à une consultation avec un psychiatre pour le MG Améliorer la réponse du psychiatre à la demande du MG «Dispositif apprenant»: Transfert de compétences psychiatriques au MG Modèle de «soins partagés»: le MG reste chargé du suivi du patient et de la mise en œuvre de la stratégie thérapeutique adaptée Le DSPP ayant fourni des informations au MG sur le diagnostic et des conseils thérapeutiques
Les indications et «C.Indications» du DSPP Indications: Toute demande du MG au sujet d un patient présentant une souffrance psychique ou un trouble mental Avis diagnostique, aide à la prise en charge, conseils relationnels Possibilité de conseil par téléphone ou d accès au répertoire opérationnel des ressources «Sauf»: Patient ayant un suivi psychiatrique en cours < 15ans
Principes de fonctionnement 1. Une demande de consultation psychiatrique faite par le MG Lien MG-IDE Entretien téléphonique patient-ide 2. Consultation(s) du patient sur le DSPP Délai ne dépasse pas une semaine +/- 3j Temps d évaluation et de travail de la demande de soins 3. Une réponse au MG Appel téléphonique + courrier de réponse Trajectoire de soin construite en fonction du partenariat souhaité par le MG 4. Un projet de soin personnalisé Prise en charge assurée par le MG avec soutien par le DSPP: «soins partagés» Ou accompagnement vers un suivi spécialisé: psychiatres libéraux, CMP, hospitalisation Plages de consultations HEBDOMADAIRES dédiée réservées au DSPP en psychiatrie libérale Accord spécifique de praticiens libéraux
Le DSPP dans le parcours de soin demande MG DSPP CMP Psy Lib. Hospit réponse au MG +/- suivi partagé nécessité de suivi spécialisé
L équipe du DSPP - 1,2 ETP psychiatres: 0,8 PH + 0,4 psychiatres libéraux - 0,3 ETP psychiatre coordination - 2 ETP infirmiers - 0,5 ETP psychologue - 0,5 ETP secrétaire Lieu: Purpan, bâtiment U2000, CHU de Toulouse
Une montée en charge progressive Ouverture le 6 février 2017: o Accès au DSPP pour env. 200 MG de l agglomération toulousaine o Accueil des patients > 15ans Ouverture le 27/04/17 aux MG de l agglomération toulousaine
De bonnes représentations Le DSPP est un dispositif conçu pour améliorer le partenariat MG-psychiatrie: Le DSPP ne prend les demandes que des patients adressés par leur MG Evaluation du dispositif et questionnaire de satisfaction Le DSPP ne remplace pas les dispositifs psychiatriques existants: Le DSPP n est pas un dispositif d urgence Le DSPP n est pas un CMP Le DSPP n est pas un centre d addictologie Possibilité de réorientation du patient après l entretien téléphonique avec IDE
La capacité a collaborer : enjeu de la médecine de demain L intelligence de contexte : données psychosociales, événements de vie, mauvaise observance, nomadisme médical, anxiété de santé, addictions. Éléments essentiels d un diagnostic adapté
La capacité a collaborer enjeu de la médecine de demain In the USA, from 1999 to 2009, the probability that an ambulatory visit to a physician would result in a referral to another physician increased by 94% from 4.8 to 9.3% [2]. The reasons for this situation are many, such as greater availability of specialty care, cultural changes, new national laws and regulations, more insecurity and uncertainty among GPs, especially the youngest, and patients increasing demands for specialist health services [3]. There are no internationally accepted guidelines for referral to specialists. La demande des patients vise de plus en plus des avis spécialisés Mais de nombreuses consultations ne sont pas médicalement fondées. Les médecins généralistes évitent des arrivées inutiles aux CHU L ouverture des consultations de type My CHU pour prendre des RDV en direct peut poser question
La capacité a collaborer enjeu de la médecine de demain LES CRITIQUES COMMUNES /COLLABORATION 1. Manque de temps 2. Adressage et lettres insuffisants ou absents 3. Si le patient suivi par un dispositif hospitalier «on ne le revoit plus» 4. La vision psycho somatique absente ou cantonnée aux effets indésirables des psychotropes ou des addictions 5. Les propositions des centres experts peu applicables hors des métropoles. LES ASPECTS INNOVANTS ET POSITIFS 1. L articulation premier recours et spécialiste est intégrée. 2. Le transfert de connaissances et d informations utile au spécialiste comme au MG 3. Les demandes de recours et de consultations spécialisées plus spécifiques 4. Les recommandations HAS sur les échanges d informations suivies 5. Les échanges pluri professionnels structurent les liens avec les para médicaux.
Conclusion Le patient est au centre des dispositifs de soins partagés: construction de projet de soin réaliste et acceptable discuté avec le patient et son médecin généraliste Les dispositifs de soins partagés sont avant tout : l assurance d une réponse pour le médecin généraliste une tentative de régulation et de fluidification des parcours de soins Une idée de la médecine de demain centrée sur la collaboration ville-hôpital avec des dispositifs à l interface des soins premiers et de l hyperspécialisation Des perspectives avec les nouveaux moyens de communication pour les médecins généralistes isolés. Ex: télémédecine