La macroéconomie après Keynes : une brève histoire Joël Priolon 12 mars 2017
Le modèle IS-LM
Le modèle IS-LM La théorie générale est un ouvrage difficile ; Be warned, The General Theory makes for hard reading (O. Blanchard)
Le modèle IS-LM La théorie générale est un ouvrage difficile ; Be warned, The General Theory makes for hard reading (O. Blanchard) Dans une perspective pédagogique, John Hicks et Alvin Hansen développent le modèle IS-LM qui sera au cœur de la recherche macroéconomique pendant de nombreuses années
Le modèle IS-LM La théorie générale est un ouvrage difficile ; Be warned, The General Theory makes for hard reading (O. Blanchard) Dans une perspective pédagogique, John Hicks et Alvin Hansen développent le modèle IS-LM qui sera au cœur de la recherche macroéconomique pendant de nombreuses années Le modèle IS-LM change progressivement de statut. Développé initialement comme un outil pédagogique destiné à rendre intelligibles les grandes lignes de la TG, il finit par devenir la représentation quasiment hégémonique de la macroéconomie keynésienne
La théorie du revenu permanent (Friedman)
La théorie du revenu permanent (Friedman) Une des premières tentatives visant à donner des fondements microéconomiques à la macroéconomie a été le fait de Milton Friedman
La théorie du revenu permanent (Friedman) Une des premières tentatives visant à donner des fondements microéconomiques à la macroéconomie a été le fait de Milton Friedman Friedman appelle richesse d un ménage la valeur actuelle de ses revenus futurs. Il s intéresse aux choix intertemporels de consommation d un ménage type, dans un cadre de concurrence parfaite, avec un système complet de marchés
La théorie du revenu permanent (Friedman) Une des premières tentatives visant à donner des fondements microéconomiques à la macroéconomie a été le fait de Milton Friedman Friedman appelle richesse d un ménage la valeur actuelle de ses revenus futurs. Il s intéresse aux choix intertemporels de consommation d un ménage type, dans un cadre de concurrence parfaite, avec un système complet de marchés Si l on admet ces hypothèses, alors une relance de la demande par une politique budgétaire expansive aura peu d effet
La théorie du revenu permanent (Friedman) Une des premières tentatives visant à donner des fondements microéconomiques à la macroéconomie a été le fait de Milton Friedman Friedman appelle richesse d un ménage la valeur actuelle de ses revenus futurs. Il s intéresse aux choix intertemporels de consommation d un ménage type, dans un cadre de concurrence parfaite, avec un système complet de marchés Si l on admet ces hypothèses, alors une relance de la demande par une politique budgétaire expansive aura peu d effet Ce type d intervention de l État est donc à proscrire
La théorie de la croissance selon Solow
La théorie de la croissance selon Solow Les modèles développés par Robert Solow et ses successeurs visent à identifier les déterminants de la croissance
La théorie de la croissance selon Solow Les modèles développés par Robert Solow et ses successeurs visent à identifier les déterminants de la croissance Au-delà du modèle de base, les modèles de Solow ont été utilisés pour étudier l impact du progrès technique sur la croissance
La théorie de la croissance selon Solow Les modèles développés par Robert Solow et ses successeurs visent à identifier les déterminants de la croissance Au-delà du modèle de base, les modèles de Solow ont été utilisés pour étudier l impact du progrès technique sur la croissance Deux grandes catégories de modèles :
La théorie de la croissance selon Solow Les modèles développés par Robert Solow et ses successeurs visent à identifier les déterminants de la croissance Au-delà du modèle de base, les modèles de Solow ont été utilisés pour étudier l impact du progrès technique sur la croissance Deux grandes catégories de modèles : - les modèles avec progrès technique exogène
La théorie de la croissance selon Solow Les modèles développés par Robert Solow et ses successeurs visent à identifier les déterminants de la croissance Au-delà du modèle de base, les modèles de Solow ont été utilisés pour étudier l impact du progrès technique sur la croissance Deux grandes catégories de modèles : - les modèles avec progrès technique exogène - les modèles de croissance endogène. Dans ce cas, le progrès technique est lui-même déterminé par les autres variables du modèle, principalement le travail et le capital
Les grands modèles macroéconométriques
Les grands modèles macroéconométriques Le premier modèle macroéconométrique de l économie américaine a été développé au début des années 1950 par Lawrence Klein. Il comportait 16 équations
Les grands modèles macroéconométriques Le premier modèle macroéconométrique de l économie américaine a été développé au début des années 1950 par Lawrence Klein. Il comportait 16 équations En France divers centres de recherche, et en particulier l INSEE, ont développé des modèles économétriques d ordre macroéconomique qui sont notamment utilisés à des fins de prévision
Les grands modèles macroéconométriques Le premier modèle macroéconométrique de l économie américaine a été développé au début des années 1950 par Lawrence Klein. Il comportait 16 équations En France divers centres de recherche, et en particulier l INSEE, ont développé des modèles économétriques d ordre macroéconomique qui sont notamment utilisés à des fins de prévision Par exemple, lors de la préparation du budget de l État pour l année N + 1, des prévisions, des simulations sont effectuées sur la base de macromodèles qui peuvent comporter un nombre considérable d équations, de variables et de paramètres
Politique budgétaire et politique monétaire
Politique budgétaire et politique monétaire Keynes pensait que la politique budgétaire (notamment la politique fiscale) était plus efficace que la politique monétaire (au moins dans les conditions de son temps) ; il pensait en particulier que la politique budgétaire à travers son action directe sur la demande était un outil de pilotage conjoncturel privilégié
Politique budgétaire et politique monétaire Keynes pensait que la politique budgétaire (notamment la politique fiscale) était plus efficace que la politique monétaire (au moins dans les conditions de son temps) ; il pensait en particulier que la politique budgétaire à travers son action directe sur la demande était un outil de pilotage conjoncturel privilégié Milton Friedman (avec Anna Schwartz) montre dans une étude publiée en 1963 que la politique monétaire a eu un impact considérable sur le niveau d activité des États-Unis entre 1867 et 1960
La courbe de Phillips
La courbe de Phillips La courbe de Phillips établit une liaison décroissante et statistiquement significative entre le niveau de chômage et le taux d inflation, sur longue période, au Royaume-Uni (1861 à 1957)
La courbe de Phillips La courbe de Phillips établit une liaison décroissante et statistiquement significative entre le niveau de chômage et le taux d inflation, sur longue période, au Royaume-Uni (1861 à 1957) Certains en déduisent qu il convient de laisser filer l inflation afin de favoriser l emploi
La courbe de Phillips La courbe de Phillips établit une liaison décroissante et statistiquement significative entre le niveau de chômage et le taux d inflation, sur longue période, au Royaume-Uni (1861 à 1957) Certains en déduisent qu il convient de laisser filer l inflation afin de favoriser l emploi Milton Friedman et Edmund Phelphs s opposent très fortement à cette interprétation
Le pilotage conjoncturel
Le pilotage conjoncturel Le pilotage conjoncturel était considéré par les keynésiens des années 1960-1970 comme un élément indispensable de la gestion des affaires publiques Une combinaison judicieuse des politiques monétaire, budgétaire, fiscale était censée assurer une croissance permettant notamment de conduire au plein emploi
Le pilotage conjoncturel Le pilotage conjoncturel était considéré par les keynésiens des années 1960-1970 comme un élément indispensable de la gestion des affaires publiques Une combinaison judicieuse des politiques monétaire, budgétaire, fiscale était censée assurer une croissance permettant notamment de conduire au plein emploi Milton Friedman développe deux arguments contre cette ambition :
Le pilotage conjoncturel Le pilotage conjoncturel était considéré par les keynésiens des années 1960-1970 comme un élément indispensable de la gestion des affaires publiques Une combinaison judicieuse des politiques monétaire, budgétaire, fiscale était censée assurer une croissance permettant notamment de conduire au plein emploi Milton Friedman développe deux arguments contre cette ambition : - on n est pas certain que les économistes aient un diagnostic suffisamment sûr pour guider valablement les dirigeants politiques - peut-on faire confiance aux hommes politiques pour utiliser correctement les outils à leur disposition?
Le pilotage conjoncturel Le pilotage conjoncturel était considéré par les keynésiens des années 1960-1970 comme un élément indispensable de la gestion des affaires publiques Une combinaison judicieuse des politiques monétaire, budgétaire, fiscale était censée assurer une croissance permettant notamment de conduire au plein emploi Milton Friedman développe deux arguments contre cette ambition : - on n est pas certain que les économistes aient un diagnostic suffisamment sûr pour guider valablement les dirigeants politiques - peut-on faire confiance aux hommes politiques pour utiliser correctement les outils à leur disposition? Friedman propose d adopter des règles de gestion publique immuables (ou quasiment immuables)
Une charge théorique anti keynésienne
Une charge théorique anti keynésienne La notion d anticipation rationnelle, initialement théorisée par John Muth, est fortement associée au nom de Robert Lucas
Une charge théorique anti keynésienne La notion d anticipation rationnelle, initialement théorisée par John Muth, est fortement associée au nom de Robert Lucas Avec Thomas Sargent et Robert Barro, Lucas développe l idée que les agents ne font pas d erreurs de prévision (sauf, éventuellement à un terme aléatoire près)
Une charge théorique anti keynésienne La notion d anticipation rationnelle, initialement théorisée par John Muth, est fortement associée au nom de Robert Lucas Avec Thomas Sargent et Robert Barro, Lucas développe l idée que les agents ne font pas d erreurs de prévision (sauf, éventuellement à un terme aléatoire près) Trois conséquences :
Une charge théorique anti keynésienne La notion d anticipation rationnelle, initialement théorisée par John Muth, est fortement associée au nom de Robert Lucas Avec Thomas Sargent et Robert Barro, Lucas développe l idée que les agents ne font pas d erreurs de prévision (sauf, éventuellement à un terme aléatoire près) Trois conséquences : - les modèles macroéconomiques ne sont pas forcément de bons guides pour les politiques économiques
Une charge théorique anti keynésienne La notion d anticipation rationnelle, initialement théorisée par John Muth, est fortement associée au nom de Robert Lucas Avec Thomas Sargent et Robert Barro, Lucas développe l idée que les agents ne font pas d erreurs de prévision (sauf, éventuellement à un terme aléatoire près) Trois conséquences : - les modèles macroéconomiques ne sont pas forcément de bons guides pour les politiques économiques - seuls des évènements non prédictibles peuvent avoir un authentique impact réel (i. e. les capacités des pouvoirs publics à manipuler la réalité économique décroît à mesure que les agents sont mieux formés et informés)
Une charge théorique anti keynésienne La notion d anticipation rationnelle, initialement théorisée par John Muth, est fortement associée au nom de Robert Lucas Avec Thomas Sargent et Robert Barro, Lucas développe l idée que les agents ne font pas d erreurs de prévision (sauf, éventuellement à un terme aléatoire près) Trois conséquences : - les modèles macroéconomiques ne sont pas forcément de bons guides pour les politiques économiques - seuls des évènements non prédictibles peuvent avoir un authentique impact réel (i. e. les capacités des pouvoirs publics à manipuler la réalité économique décroît à mesure que les agents sont mieux formés et informés) - les relations entre le pouvoir et les administrés ne résultent plus de procédures de contrôle mais sont le produit d interactions stratégiques
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546 As we come to the end of this book, let me state the basic set of propositions on which most macroeconomists agree :
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546 As we come to the end of this book, let me state the basic set of propositions on which most macroeconomists agree : In the short run, shifts in aggregate demand affect output [...]
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546 As we come to the end of this book, let me state the basic set of propositions on which most macroeconomists agree : In the short run, shifts in aggregate demand affect output [...] In the medium run, output returns to its natural level [...]
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546 As we come to the end of this book, let me state the basic set of propositions on which most macroeconomists agree : In the short run, shifts in aggregate demand affect output [...] In the medium run, output returns to its natural level [...] In the long run, two main factors determine the evolution of the level of output. The first is capital accumulation, the second the rate of technological progress
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546 As we come to the end of this book, let me state the basic set of propositions on which most macroeconomists agree : In the short run, shifts in aggregate demand affect output [...] In the medium run, output returns to its natural level [...] In the long run, two main factors determine the evolution of the level of output. The first is capital accumulation, the second the rate of technological progress Monetary policy affects output in the short run, but not in the medium or the long run [...]
Blanchard O., 2010, Macroeconomics, 5th Edition, Pearson Education, p. 546 As we come to the end of this book, let me state the basic set of propositions on which most macroeconomists agree : In the short run, shifts in aggregate demand affect output [...] In the medium run, output returns to its natural level [...] In the long run, two main factors determine the evolution of the level of output. The first is capital accumulation, the second the rate of technological progress Monetary policy affects output in the short run, but not in the medium or the long run [...] Fiscal policy has both short-run, medium-run and long-run effects on activity [...]