-Identification de la syncope

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Transcription:

Démarche diagnostique devant une syncope Dr Bouaguel -Identification de la syncope La syncope est aisément distinguée des autres pertes de connaissance lorsque sa description par le patient (ou les témoins) répond à la définition généralement admise : une perte de conscience totale, transitoire, spontanément résolutive responsable d une perte du tonus postural mais sans paralysie résiduelle, à début et à fin rapides avec retour à une conscience normale. Cette perte de connaissance est en rapport avec une ischémie cérébrale globale et passagère. Dans ces conditions, le diagnostic différentiel pourra être fait aisément avec les autres tableaux cliniques : Les états d altération de la conscience sans perte de connaissance totale : lipothymies, vertiges ou certaines épilepsies temporales. Les autres pertes de connaissance totales : épilepsies, accidents vasculaires cérébraux, coma,

Prise en charge initiale Enquête étiologique auprès du patient et des témoins Les principales difficultés rencontrées face à ce symptôme sont de bien le distinguer des autres formes de perte de connaissance et d orienter le patient en cas de nécessité vers le milieu spécialisé le plus adapté afin de compléter au mieux le bilan étiologique. Aussi, le rôle de l interrogatoire du patient et des témoins de la syncope dans l approche diagnostique initiale est-il primordial. Lorsqu il est bien conduit, il permet de déterminer l étiologie de la syncope à lui seul dans la moitié des cas sans nécessité de recours à d autres examens complémentaires. Il doit donc être minutieux. Les principaux éléments de l interrogatoire qui seront à préciser sont les suivants : Les circonstances de survenue : au cours d un effort ou au repos (exemple : une syncope se manifeste à l effort chez un patient porteur d un rétrécissement aortique serré mais si celle-ci survient au repos, il faudra alors suspecter un trouble paroxystique de la conduction ou du rythme malgré le caractère serré du rétrécissement aortique) ; en position debout éventuellement prolongée ; lors d une modification de posture ; contexte d émotion, de douleur ou de peur ; au cours d une miction en position

debout, d un effort de défécation, d une quinte de toux, d un effort de vomissement, etc. (Ces derniers éléments sont plus en faveur d une étiologie réflexe). L existence de prodromes (sensation de froid, de sueurs, de nausées, de malaise général, etc.) évoque la plupart du temps une cause réflexe alors qu une syncope d origine cardiaque est classiquement plus brutale de type Adams Stockes. Les symptômes associés éventuels : douleurs thoraciques, palpitations et dyspnée orienteront vers une cause cardiaque ; des signes neurologiques de type mouvement clonique localisé à un membre et la présence d une morsure de langue évoqueront plutôt une épilepsie. Une syncope peut s accompagner de mouvements cloniques généralisés du fait d une ischémie cérébrale transitoire. De même, une perte d urines peut être présente au cours d une syncope réflexe ou d origine cardiaque du fait de la profondeur du trouble de la conscience et n est pas à considérer uniquement en faveur d une crise comitiale. La durée de l épisode : une syncope dure par définition quelques secondes avec retour immédiat à la conscience contrairement à la crise d épilepsie. L existence de signes postcritiques orientera vers une perte de connaissance en rapport avec une comitialité. L âge du patient et ses antécédents Les traitements : les vasodilatateurs qui peuvent favoriser des hypotensions, les bradycardisants ou les antiarythmiques, les médicaments pouvant entraîner un allongement du QT et favoriser pas conséquence des torsades de pointes Les antécédents familiaux de mort subite ou de cardiopathie à transmission génétique. Tous ces éléments permettent d orienter le médecin vers une étiologie. C est ainsi que l âge du patient orientera statistiquement vers une origine réflexe, première cause de syncopes avant 65 ans, mais le reste de l interrogatoire le confirmera avec notamment les circonstances de survenue de la syncope, l absence d antécédent familial ou personnel ainsi que l absence d élément pathologique à l examen clinique et à l électrocardiogramme. Enfin, l ancienneté des syncopes et leur récidive fréquente seront des arguments plutôt en faveur d un bon pronostic en l absence de cardiopathie. Bilan étiologique complémentaire a minima La réalisation d examens complémentaires ne doit pas être systématique : si l étiologie est évidente si le patient n a ni cardiopathie, ni anomalie a l ECG s il s agit d une syncope isolée sans conséquence traumatique. L ECG est bien sûr un élément indispensable de ce bilan. Il permet soit de faire directement le diagnostic soit de le suspecter. Il permet parfois de découvrir des anomalies comme le syndrome du QT long ou le syndrome de Brugada en rapport avec des canalopathies d origine génétique à risque potentiel de mort subite par trouble du rythme ventriculaire.. Deux gestes cliniques simples sont aussi primordiaux et peuvent donner une réponse immédiate à ce stade de l enquête étiologique : la recherche d une hypotension orthostatique et d une hypersensibilité sino carotidienne symptomatiques. Ces deux éléments du bilan doivent être réalisés systématiquement (sauf contre-indication) après l âge de 40 ans et plus particulièrement chez le sujet âgé polymédicamenté car ils pourront déboucher sur un traitement sans avoir recours à d autres investigations complémentaires. La compression des sinus carotidiens est réalisée préférentiellement en position debout ou sur une tabled inclinaison et doit durer de5à10 secondes. Elle est considérée positive si elle reproduit les symptômeset si elle entraîne une asystole = 3 secondes (réponse cardio-inhibitrice) et/ou une chute de la pression artérielle systolique = 50 mmhg Bien que le risque d AVC soit rare

lors du massage sinocarotidien, il est plus prudent de l éviter chez les patients ayant un antécédent d AVC dans les 3 mois précédant la syncope ou un souffle carotidien. Bilan biologique : Un bilan biologique de débrouillage peut comporter, selon le contexte et la présentation clinique: -un ionogramme sanguin :kaliémie et calcémie -une numération formule sanguine -le dosage des protéines myocardiques :troponine en cas de douleur thoracique et un ECG faisant suspecter un syndrome coronaire aigu. -D-dimères (en cas de suspicion d embolie pulmonaire). Examens complémentaires La plupart des examens à réaliser pour le diagnostic étiologique d une syncope inexpliquée ou répétée malgré l interrogatoire, l examen clinique et l électrocardiogramme, sont cardiologiques. Test d inclinaison (ou tilt-test) : est actuellement l examen de référence pour la recherche d une cause réflexe ou vagale. Ce test peut être réalisé de façon passive (sans recours à une sensibilisation pharmacologique) en utilisant un angle d inclinaison de 60 ou 70 et une durée de 45 minutes pour avoir le meilleur rendement diagnostique Il peut aussi s accompagner d une épreuve pharmacologique (isoprotérénol par voie intraveineuse ou dérivés nitrés par voie sublinguale) qui permet de raccourcir l examen et améliorer sa sensibilité. Le mécanisme théorique de survenue de la syncope vagale au cours de cet examen est résumé dans la Figure. Échographie cardiaque : Elle recherche une cardiopathie sous-jacente : obstacle à l éjection ventriculaire ou cardiomyopathie qu elle soit dilatée, ischémique ou hypertrophique entraînant des troubles du rythme et de la conduction. Holter de 24 heures : L enregistrement Holter de 24 heures ou bien l enregistreur d événements selon la fréquence des symptômes recherche un trouble du rythme ou de la conduction. Test d effort : Le test d effort, selon la symptomatologie du patient, rechercher un trouble du rythme ou de la conduction survenant à l effort, en rapport ou non avec une ischémie myocardique. Exploration électrophysiologique : L exploration électrophysiologique complète recherche non seulement des troubles de la conduction mais également des roubles du rythme supra ventriculaires ou ventriculaires. L exploration peut se réaliser par voie oesophagienne (recherche de tachycardie supra ventriculaire ou exploration d une voie accessoire) ou endocavitaire contexte et l expérience du centre prenant en charge le patient. Test à l adénosine triphosphate : Le test à l adénosine triphosphate (ATP) recherche un trouble conductif paroxystique par stimulation des récepteurs purinergiques du noeud auriculo-ventriculaire. Ce test a été proposé récemment dans le diagnostic des syncopes inexpliquées et consiste en l injection intraveineuse de 20 mg d ATP en bolus La réponse est considérée positive en cas d asystolie. d une durée d au moins 10 secondes. Autres tests : *Le test à l ajmaline ou au flécaïnide à la recherche d un syndrome de Brugada en cas d antécédent familial suspect avec un ECG non typique. Ce test reste toutefois potentiellement à risque et doit être réalisé dans un milieu spécialisé. *La coronarographie en cas de doute sur une coronaropathie sous-jacente. Traitement En dehors des étiologies graves nécessitant une prise en charge immédiate (embolie pulmonaire, infarctus du myocarde, dissection aortique, myxome de l oreillette, trouble conductif ou du rythme grave, etc.), la décision thérapeutique devra être guidée par deux impératifs : -prévenir la récidive des syncopes - prévenir l éventualité d une mort subite.

C est ainsi qu un trouble conductif d origine iatrogène nécessitera d abord l arrêt du traitement incriminé avant de décider de l implantation d un stimulateur définitif. Un trouble du rythme en rapport avec une voie accessoire sera traité par une ablation par courant de radiofréquence. Dans d autres cas comme la découverte d un QT long, l indication d un défibrillateur n est pas formelle mais passe d abord par la prévention en évitant les médicaments favorisant le QT long ou les circonstances favorisantes (l hypokaliémie), en évitant l exercice physique ou le bruit selon le type de l anomalie génétique éventuelle. certaines étiologies nécessiteront une sanction chirurgicale relativement rapide comme la syncope d effort chez le sujet porteur d un rétrécissement aortique. C est plus dans le cas des syncopes réflexes que le choix du traitement s avère parfois polémique. En effet, cette étiologie est bénigne dans la majorité des cas et son traitement devrait se limiter à prévenir les situations déclenchantes et à rassurer le patient. Elle peut toutefois devenir invalidante en cas de récidives fréquentes et de traumatismes répétés. Dans ces conditions les premiers moyens à essayer sont de favoriser l augmentation de la volémie par une supplémentation en sel et d améliorer le retour veineux par l utilisation des bas de contention. Plusieurs traitements pharmacologiques ont été tentés (bêtabloqueurs,, théophylline, fludrocortisone,)mais avec des résultats mitigés Deux moyens thérapeutiques ont apporté plus récemment des résultats favorables chez les patients présentant des syncopes vagales récidivantes et invalidantes : l entraînement par le test d inclinaison avec ou sans manoeuvres isométriques au niveau des membres supé et/ou inf ou implantable et la stimulation cardiaque.. Dans les autres causes de syncope dites «situationnelles», le traitement passe bien évidemment par la prévention, si possible, du facteur déclenchant et par l amélioration de la volémie, l éviction de la position debout, l arrêt de la consommation d alcool et des médicaments vasodilatateurs, etc. Enfin, dans le cas de l hypotension orthostatique, en dehors de ces moyens, il faut comprendre le mécanisme exact de cette pathologie et adapter le traitement au cas par cas avec le recours en particulier à la fludrocortisone, lorsque la pathologie devient invalidante. Conclusion : -La prise en charge de la syncope doit suivre une stratégie raisonnée sans recourir à des examens systématiques souvent inutiles. -Un interrogatoire, un examen clinique et un ECG bien conduits permettent le diagnostic étiologique dans plus de la moitié des cas. -En l absence de diagnostic à ce stade, le bilan étiologique doit être orienté par la présence ou non d une cardiopathie et par le caractère récidivant ou invalidant des syncopes. -Le traitement de pathologies bénignes comme la syncope réflexe ou situationnelle doit rester symptomatique et réserver les traitements lourds comme la stimulation cardiaque aux cas les plus sévères. -Le traitement des autres étiologies devrait être basé sur la stratification du risque de récidive et de mort subite du patient.