L outil culturel, levier de développement economique : Projet culturel projet de territoire

Transcription

1 L outil culturel, levier de développement economique : Projet culturel projet de territoire A un moment où nous assistons à une mondialisation des entreprises, l action publique demeure morcelée, rassemblée dans des structures formelles. Si nous sommes ici, membres de l Inta c est que nous avons le sentiment que notre association essaie de sortir de cette spirale, qui condamne l action publique à long terme pour rassembler autour de questionnements, de l élaboration de concepts et de la mise en œuvre de ces derniers dans une double approche : - au service de tous les pays et institutions demandeurs, - au service de structures rassemblées autour de problématiques communes Ma présentation rentre dans cette seconde catégorie : Grâce à l Inta dont je remercie son Président et son secrétaire général, nous rassemblons des institutions culturelles autour de thèmes qui nous semblent décisifs par la mise en commun de savoirs et de pratiques d équipements disséminés dans le monde. Il s agit même très précisément d échanger sur le rôle de ces équipements par la reconnaissance des citoyens et leur place dans le développement du territoire. A un moment où le citoyen est considéré plus comme un objet que comme un sujet, comme un consommateur que comme un acteur, qu il doute de l action publique, l institution culturelle peut jouer un rôle de médiation, voire même de réappropriation et de réintégration dans l espace public. Ainsi légitimé, l outil culturel prend une place importante dans l évolution et l avenir du territoire et de son développement. On constate de plus en plus que l équipement culturel suscite des flux économiques, mais qu il développe en plus par son dialogue, des échanges fructueux favorisant l essort des connaissances et la créativité de la population, facteur décisif de la croissance économique. 1

2 Dans cette optique, le Conseil général du Val de marne a choisi l axe de la créativité en se dotant d outils complémentaires : - avec une agence de développement au niveau économique, - avec un musée d art contemporain volontairement positionné en cœur de banlieue, au plus près de la population au niveau culturel, - et avec une délégation, faiseur de liens, qui met en relation sur ces deux aspects (l économique et le culturel) les acteurs internationaux et locaux En novembre 2005, le Conseil général du Val de Marne a co-organisé avec l Inta un colloque lors de l ouverture du premier musée départemental d art contemporain en banlieue de capitale Il nous fut alors permis de constater que des questions étaient partagés La production de culture améliore-t-elle la cohésion sociale? ( Dan sequerra Sheffield) Comment comprendre et créer des institutions culturelles grâce au paysage urbain?( Rick lowe) Comment établir une relation intime entre un musée et la localité et créer un moteur de cohésion sociale au niveau local et régional _ Quelle nouvelle identité un outil culturel peut-il donner au quartier (Mrk verhijde Pays bas) Ou encore la réflexion de Luigi Fusco Girarg, Directeur du département de l architecture et de l environnement de Naples sur les conditions identifiables pour les facteurs de réussite de musées ou d équipements culturels dans un environnement urbain. Ce colloque achevé, nous avons tous convenus que ces échanges devaient se poursuivre, que compte-tenu de l importances, des enjeux, de l évolution rapide des problématiques et de la nécessaire réactivité, nous devions donner une permanence par la mise en place d une structure pour intégrer et partager les acquis des expériences à travers le monde. Ce projet comprenait six points : 2

3 1 rassembler des expériences sur la façon dont les outils culturels conduisent leur rapport à : - la population locale, - les usagers, - l aménagement, - la création d emplois, - le tourisme, - l économie 2 Créer une veille internationale sur les industries culturelles et leur effet sur le développement territorial, 3 Mettre en place une plate-forme d échanges et la conception (project management) et le fonctionnement des outils culturels pour le développement local jusqu au proposition d échanges culturels, 4 créer un réseau des acteurs politiques culturels et urbains intéressés par les rapports entre culture, technologie, économie, lien social dans le cadre du développement territorial, 5 participer par des démarches innovantes à l aide aux créateurs. Où en sommes nous aujourd hui? 1 un travail permanent a été mené avec l Inta dont il découle : A) La mise en place d outils tels un site internet sur l intelligence économique à destination d entreprises, et aussi une plate forme de veille sur les questions relatives à la culture. Ainsi l intégralité des interventions filmées est en ligne sur ce site où les commentaires et la possibilité de poursuivre le dialogue et les discussions sont prévus. Mais de plus il intervient comme outil en aval des colloques et congrès de l Inta afin de permettre à ses membres d apporter leur éclairage sur les thèmes retenus. B) Des groupes de travail ont été mis en place a. Les attachés culturels étrangers en France ont été réunis sur la mise en place de structures permanente et sur leur participation en mars dernier. Une nouvelle réunion se tint en juillet? b. Un autre groupe qui réunit les nouveaux musées s est retrouvé en juin à Zagreb et une nouvelle rencontre est prévue en janvier à Vitry. 3

4 C) Nous souhaitons aller plus loin sur le plan scientifique et modéliser l évolution de ces nouveaux musées sur la prise en compte du citoyen, le développement territorial, l économie et le lien social. C est pourquoi nous lançons avec l Inta un programme européen dans le cadre du Feder sur l impact d un outil culturel au sein d un territoire. Et nous souhaitons, non seulement y associer des pays membres de l UE ainsi que d autres, mais nous avons comme objectif d internationaliser cette recherche afin d évaluer en même temps sur la base des mêmes critères afin d observer les différences d un pays à un autre. 2 Sur les questions fondamentales, comment avons nous évolués? Nous le faisons à partir de l exemple du MACVAL Sur le rapport entre l outil culturel, sa population, son lieu d implantation et leurs interactions, je vous propose de visionner le court film qui va suivre. FILM Sur le développement du territoire, les équipements culturels ont des effets multiples : - ils ont changés l image de la ville, Bilbao, Sheffield, Fortaleza, vaux en velin, Taîpee, - renforcés l attractivité (Malaga, Bilbao,) - accélérés le renouvellement urbain, (Taïpee, Bilbao, Philadelphie, Houston) - et attirés de nouvelles activités et de nouveaux emplois, Le fait que le Val de Marne soit un moteur du pole de compétitivité image, permet d envisager à la lumière de ce qui s est fait à Shieffield, qu une institution culturelle joue le rôle d aimant dans l implantation d industries culturelles. Mais ces approches économiques ne sont pas à sens unique. Le Macval s empare de ce thème dans un projet qui va réunir des univers artistiques qui mettent en œuvres des questionnements économiques par rapport au travail, à l échange, à la production, au stock à l activité, à l atelier. 4

5 De même collaborons-nous avec le Musée de Riga sur la perception qu on les artistes de l espace L outil culturel contribue également au développement du territoire à l international. Le musée est un vecteur d échanges participant à la mise en valeur d un territoire : deux exemples, notre participation au Printemps français en Lettonie et la demande de l ambassade de l Angola, d un accompagnement, d une aide et d une expertise du Val de Marne dans l objectif de créer dans le cadre d une régénération urbaine totale de la capitale Luanda, un musée identique dans sa forme au Macval. Au delà des liens de similitudes, cela pose un pont entre des cultures différentes, et les rapproche en les partageant. Imaginer : vous êtes dans le musée de votre ville, vous rentrez dans une salle remplit d écrans géants et vous vous retrouver en direct dans une salle d un autre musée à l autre bout du monde avec face des gens qui de leur coté sont dans la même situation. Il n y a plus de barrière d espace temps, mais un partage réel de sensations, de ressentis et de liens. Possibilité si l on pousse plus loin l expérience de permettre ainsi à des jeunes des troisième et quatrième génération d avoir un lien direct avec leurs racines. Ces onze mois de travail permanent avec l Inta, de rencontres multiples, de propositions de projets ont confirmé que les équipements culturels prenaient une place grandissante dans la mise en œuvre du lien social et le développement du territoire. Ceci renforce nos obligations de mise en commun de nos expériences, de création d un observatoire permanent et de mises en place de laboratoires d expérimentation et de soutien à la créativité comme à la création de structures nouvelles. 5