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1 JEAN-BAPTISTE ANDRE GODIN ( ), UN ENTREPRENEUR SOCIAL AU XIX E SIECLE : UNE EXPRIENCE UNIQUE D UN ENTREPRENEUR SCHUMPETERIEN? SOPHIE BOUTILLIER Economiste Maître de conférence-habilitée à diriger des recherches Laboratoire de recherche sur l Industrie et l Innovation Université du Littoral Côte d Opale Maison de la recherche en sciences de l homme 21 Quai de la Citadelle BP Dunkerque cedex 1 France boutilli@univ-littoral.fr Résumé : Jean-Baptiste André GODIN ( ) est un entrepreneur français du XIX e siècle. Il innove à la fois sur les plans technique et social. Il invente un nouvel appareil de chauffage, fait fortune, et crée le Familistère en s inspirant des idées de Charles FOURIER. Les ouvriers (qui le souhaitent) sont logés au Familistère, et bénéficient également de soins médicaux gratuits. Les enfants sont scolarisés dans l entreprise. Le calcul économique de GODIN est rationnel car son entreprise est plus rentable que ses concurrents. Pendant plusieurs décennies, le Familistère fut leader de son marché. Innovateur social et industriel, GODIN est un entrepreneur schumpéterien. Abstract : Jean-Baptiste André GODIN ( ) is a French entrepreneur of the 19 th century. He was both a technological and a social innovator. He invented a new system of heating and also made a fortune creating a Familistère according the theory of Charles FOURIER. The workers (who chose to do so) lived in the Familistère, enjoying a large range of welfare activities (care, social insurance, etc.). Their children were also educated by the enterprise. The economic strategy of GODIN was rational because his enterprise was more profitable than others. Indeed, for many decades the Familistère of GODIN was the market leader. Social innovator and entrepreneur, GODIN was a schumpeterian entrepreneur. INTRODUCTION Jean-Baptiste André GODIN est un entrepreneur français du XIX e siècle. Son parcours est singulier. D origine sociale modeste, il fait fortune en inventant un nouveau système de chauffage domestique, tout en élaborant une forme d organisation du travail inédite, le Familistère à partir des idées du socialiste Charles FOURIER, l inventeur du Phalanstère. FOURNIER ne fut pas seulement un théoricien du socialisme, il chercha à mettre en pratique ses idées. De nombreux Phalanstères furent créés en Europe et aux Etats-Unis. Mais, le résultat ne fut pas à la hauteur des idées humanistes de son concepteur. L expérience des Phalanstères fut un échec tant en matière de gestion que de gouvernance. Godin finança à perte la fondation d un Phalanstère dans le Texas. Le Familistère constitue une espèce de revanche sur cette expérience malheureuse, qui se révéla être une entreprise florissante. Alors que les conditions de vie et de travail des ouvriers étaient très dures, GODIN construit son «Palais social», considérant comme FOURIER, que les ouvriers doivent à l image de la bourgeoisie (grâce à sa fortune), bénéficier du confort qu offre le progrès technique, «les équivalents de la richesse». Les logements ouvriers de Godin sont chauffés. Ils sont aussi alimentés en eau courante. Le Familistère est aujourd hui un musée et un centre de recherche 1

2 sur l histoire du mouvement associatif 1, mais la postérité n a pas assigné à GODIN une place précise. Il est soit appréhendé comme un entrepreneur humaniste dans la lignée des entrepreneurs paternalistes du XIX e siècle (à l image de MICHELIN, de SCHNEIDER ou autres) ou bien comme des illustres représentants du socialisme utopique selon la terminologie de F. ENGELS (Engels, 1963). ENGELS, comme MARX, fonde sa critique sur le caractère limité de ces expériences, qui ne pouvaient provoquer un changement profond de la société. Pourtant, un lien fort uni l ensemble de ces analyses : le rejet d une société basée au niveau du discours sur des principes d équité face à une minorité vivant dans le luxe. Engels fut cependant élogieux vis-à-vis de Fourier et Owen, mais on ne trouve trace de commentaires sur Godin, qu il ne connaissait probablement pas. En dépit d une œuvre importante 2, Godin fait davantage figure d entrepreneur pragmatique que de théoricien du socialisme. Ses origines sociales modestes, sa déception de l action politique, outre l urgence de la question sociale en cette fin de XIX e, constituent autant de raisons qui le conduisent vers l action, même si l une et l autre sont étroitement liées. Pourtant, Godin s inscrit dans la lignée des entrepreneurs innovateurs schumpéteriens. J. A. SCHUMPETER (1935, 1979) définit l entrepreneur comme l agent économique qui réalise de nouvelles combinaisons de facteurs de production (Audretsch, 2007 ; Boutillier, Uzunidis, 1995, 1999, 2003, 2006). Il élabore ainsi une définition pragmatique de l innovation 3 dont la finalité est l accroissement du chiffre d affaire de l entreprise. Godin dépose une grande quantité de brevets et diversifie son activité de manière importante en inventant de nouveaux produits principalement à destination des ménages (cuisinière, ustensiles de cuisine de toutes sortes, etc.) dans une société qui à la fin du XIX e entre dans l ère de la consommation (Roche, 1997). L étude du parcours et des idées de GODIN est riche d enseignement dans un contexte économique et social marqué par de fortes inégalités. GODIN est-il un entrepreneur social (Bacs, Janssen, 2008a, 2008b ; Boutillier, 2010 ; Dees, 1998 ; Defourny, 2004 ; Defourny, Mertens, 2008 ; Fowler, 2000 ; Thalhuler, 1998), avant la lettre dans un capitalisme industriel en formation? Entrepreneur schumpéterien social, Godin laisse une œuvre inédite digne d intérêt, même si aujourd hui elle n est plus qu un monument historique. La connaissance du contexte historique (économique, social, politique et technologique) et celle des grandes étapes du parcours professionnel de Godin est indispensable pour Voici quelques uns de ses titres : Solutions sociales (1871), Les socialistes et le droit du travail (1874), La richesse au service du peuple (1874), La politique du travail et la politique des privilèges (1875), Le suffrage universel (1875), Mutualité sociale et association du capital et du travail (1880), Le gouvernement : ce qui a été, ce qu il doit être et le vrai socialisme en action (1883). Il publia également plusieurs revues : Le devoir, journal de l Association du Familistère (de 1878 à 1906), Etudes sociales (publication éphémère à partir de 1884) et Le Désarmement européen et l arbitrage international. Bulletin de la paix (publication éphémère à partir du 4 janvier 1885). Il rédigea également de nombreux articles dans différents journaux et revues : Le Courrier de Saint-Quentin, Revue spirite, La religion laïque, Journal des économistes, le Messager de Liège, la Revue socialiste. 3 Pour J. A. Schumpeter (1935), l entrepreneur est» l agent économique dont la fonction est d exécuter de nouvelles combinaisons» (1935, p. 106). Il définit cinq formes de nouvelles combinaisons (1935, p.95) : 1) «fabrication d un bien nouveau, c est-à-dire encore non familier au cercle des consommateur, ou d une qualité nouvelle d un bien», 2) «introduction d une méthode de production nouvelle, c est-à-dire pratiquement inconnue de la branche intéressée d industrie ; il n est nullement nécessaire qu elle repose sur une découverte scientifiquement nouvelle et elle peut aussi résider dans de nouveaux procédés commerciaux pour une marchandise». 3) «ouverture d un débouché nouveau, c est-à-dire d un marché où jusqu à présent la branche intéressée de l industrie du pays intéressé n a pas encore été introduite, que ce marché ait existé avant ou non». 4) «Conquête d une source nouvelle de matière première ou de produits semi-ouvrés ; à nouveau, peu importe qu il faille créer cette source ou qu elle ait existé antérieurement, qu on ne l ait pas prise en considération ou qu elle ait été tenue pour inaccessible». 5) «Réalisation d une nouvelle organisation, comme la création (par exemple la trustification) ou l apparition brusque d un monopole». 2

3 comprendre l œuvre de Godin (partie 1). Le Familistère est à la fois entreprise innovante sur les plans technologique et social (partie 2). 1.LE CONTEXTE HISTORIQUE : LA REVOLUTION INDUSTRIELLE ET LE FOISONNEMENT DES IDEES SOCIALISTES 1.1. Industrialisation, urbanisation et nouvelle question sociale Le XIX e siècle a été marqué par des bouleversements économiques, sociaux et technologiques majeurs (développement de l industrie et du salariat ouvrier sur une grande échelle). Les conditions de travail des ouvriers sont difficiles, et doivent faire le lent apprentissage de la discipline de l usine dans des conditions très difficiles (absence de droit du travail, puis rapports de force conflictuels entre le patronat et les organisations syndicales). L industrialisation s accompagne aussi d un important développement urbain. Les villes s agrandissent et logent pour une large part en leur sein des populations misérables venues des campagnes ou des ateliers artisanaux qui ont fait faillite. Les observateurs de cette période dressent des tableaux effrayants (Hunt, 2009). Les logements ouvriers sont vétustes et sans confort. Dès leur plus jeune âge, les enfants vont travailler en usine. Ils ne sont pas scolarisés, et sont l objet de graves carences alimentaires comme l a montré le rapport de VILLERME ( ), publié en 1840 un Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les fabriques de coton et de soie. En 1845, ENGELS publie La situation de la classe laborieuse en Angleterre, qui fourmille de rapports, d enquêtes dans les usines, des comptesrendus d audience, d articles de journaux britanniques. Les habitants y vivent dans des conditions d hygiène déplorables. ENGELS insiste tout particulièrement sur l odeur d urine qui enveloppe la ville. Il emploie le mot «étable» pour désigner les logements ouvriers Une explosion d idées nouvelles Les romanciers dénoncent également les dures conditions de vie de la classe ouvrière (HUGO, SUE, ZOLA, LONDON ). A la fin du XIX e siècle, la question sociale devient primordiale. Nombre de penseurs prônent le socialisme (Reynaud, 2001a, 2001b), une société nouvelle qui repose sur les principes d'équité et de justice sociale. Ils sont pour nombre d'entre issus d'un milieu modeste (souvent ouvrier) et sont déçus par la révolution française si riche de promesses pour laquelle certains ont combattu. Certains imaginent une société reposant sur de petites entités de production et de consommation fonctionnant selon le principe de la coopération entre les parties sur une base égalitaire. Nombre d entre eux ont cherché à mettre leurs idées en pratique. Chronologiquement GODIN est le dernier des trois, disciple de FOURIER, il s inspire de ses idées tout en cherchant à tirer les leçons de l échec du Phalanstère du Texas. Mais, comme OWEN, c est un industriel qui conçoit son entreprise selon des principes éthiques allant jusqu à interférer sur la vie privée de ses salariés (ex. réglementation de la vente d alcool). Avant eux, Claude Henri de ROUVROY DE SAINT-SIMON avait appelé de ses vœux une «science de l humanité» (Hunt, 2009, p. 95). Ses héros sont les industriels (Pétré-Grenouiileau, 2001). Une élite technocratique devait avoir la responsabilité d organiser la société moderne. Dans la société nouvelle, les hommes ne s exploiteront plus. Tout le monde travaille. La société est dirigée par un Conseil en chef de NEWTON, présidé par un mathématicien, garantissant un fonctionnement harmonieux de la société (Hunt, 2009, p. 96). OWEN ( ) est un industriel, installé en Ecosse où il expérimente une nouvelle forme d organisation du travail industriel. Il avait mis en place une «sorte de dictature bienveillante» (Hunt, 2009, p.125) : réduction du temps de travail, abolition du travail des enfants, restriction de la vente d alcool, gratuité de l enseignement primaire, amélioration des conditions de travail et de vie en général. Il expose ses idées dans un ouvrage, Nouveaux points de vue sur la société ou essai sur la formation du caractère humain ( ), et explique comment ses idées peuvent être étendues à la société toute entière, l aidant à faire 3

4 aboutir le Factory Act, législation industrielle de 1819 limitant la durée du travail dans l industrie textile. Il fonde au début des années 1830 un marché national et équitable du travail, sorte de bourse du travail où s échangent des bons de travail. Il sera imité par J. PROUDHON ( ). Progressivement Owen définit les principe d une révolution morale qui le conduit à créer, comme FOURIER, des communautés fondées sur l industrie et l agriculture fondées sur la coopération et la solidarité. ENGELS fit une description positive de la première colonie owéniste du Hampshire. Mais, ces diverses expériences furent des échecs, bien qu elles contribuèrent à en faire naître une multitude d autres. Les socialistes qui se réclamèrent de ses idées élaborèrent dans les années 1830 un programme politique construit autour de la coopération et d une conception éthique de la valeur fondée sur le temps de travail. Ces idées débouchèrent sur l ouverture de magasins coopératifs à Londres et à Brighton, de «banques d échange» où les marchandises étaient échangées sans intermédiaires, des syndicats et un réseau de Palais des sciences pour aider les hommes à progresser vers la raison, la solidarité et le socialisme Charles FOURIER, le maître à pensée de J.-B. André GODIN Charles FOURIER ( ) (Vergnioux, 2002 ; Hunt, 2009), fils d un négociant, travaille dans le commerce de la soie. Il rejette l'héritage révolutionnaire (en raison des violences qu il a engendré) et l'idée d'égalité qui lui semble contraire à la nature. Il publie en 1808 Théorie des quatre mouvements et des destinées générales, et s oppose à l'industrialisme et à la concurrence. Sa solution est l'association volontaire qui supprimera la concurrence et abolira le salariat non la liberté. Les Phalanstères sont de petites associations de producteurs agricoles et industriels, comprenant 1620 hommes et femmes. C est une sorte d hôtel coopératif au milieu d un domaine de plusieurs hectares dans lequel on cultive principalement des fleurs et des fruits. La répartition de la richesse est déterminée par le talent, le capital et le travail. Il eut de nombreux disciples, outre GODIN, CONSIDERANT ( ) qui abandonne la carrière militaire en 1831 pour se consacrer entièrement à la diffusion de la pensée de FOURIER. Il dirige aussi plusieurs journaux (Le phalanstère, La Phalange et la Démocratie pacifique) et publie de nombreux ouvrages dont Destinées sociales (le premier volume est mis à l'index par le pape GREGOIRE XVI). En 1848 (comme GODIN) il est élu député à l'assemblée constituante et participe à l'insurrection populaire (également comme GODIN). Il se réfugie en Belgique, puis au Texas où il fonde une société communautaire qui périclita. FOURIER, OWEN et SAINT-SIMON réprouvent la morale bourgeoise. Dans la société idéale, les individus peuvent jouir d un «minimum sexuel et social». Dans le Phalanstère, les individus auront la possibilité de s épanouir par le travail en effectuant jusqu à huit tâches différentes par jour au sein de groupes spontanément composés d amis et d amants. Le travail devient un plaisir. Les hommes et les femmes pourraient ainsi se rendre aux champs ou à l usine avec enthousiasme, favorisant l éclosion de nouveaux talents et d innovations. GODIN reprend l idée du Phalanstère tout en cherchant à l adapter à l entreprise capitaliste qui pour exister doit être bénéficiaire. Le Phalanstère est une communauté qui vit en vas-clos, alors que le Familistère est une entreprise qui produit pour vendre. Le concept de Phalanstère est basé sur le travail et la vie collective (cuisines, ateliers, fermes, loisirs collectifs), celui de Familistère a pour objectif de préserver la vie familiale (chaque famille a son propre appartement), base de l économie domestique. La blanchissage est à la fois organisé collectivement (lavoirs communs) et individuellement (pour des raisons d hygiène chaque famille avait son propre lavoir). FOURIER (Freaitag, 2005, p.106) était très fortement influencé par ROUSSEAU et la vie à la campagne. Il était d origine bourgeoise. GODIN était le fils d un ouvrier modeste. C est grâce à la fortune qu il accumula dans le cadre professionnel qu il peut réaliser ses ambitions sociales. Mais, aussi et surtout, GODIN chercha à tirer les leçons de l échec économique et social des Phalanstères. Le Familistère est une entreprise et doit être 4

5 rentable dans un marché très concurrentiel. GODIN est un entrepreneur innovateur schumpéterien en inventant un nouvel appareil de chauffage domestique grâce auquel il conquière le marché mondial et qui lui donne les moyens de ses ambitions sociales. 2. DE LA MISERE A L OPPULENCE 2.1. Le parcours de Jean-Baptiste André GODIN : les grandes étapes D origine modeste GODIN, très tôt séduit par les idées de FOURIER, a d abord créé une entreprise, grâce à laquelle il a fait fortune, lui permettant par la suite de mettre en pratique ses idées philanthropiques. Avant de se lancer dans les affaires, il exerce une activité politique et participe à la révolution de Il est conseiller général, maire et député entre 1869 et Il a pour ambition de proposer au niveau national des programmes d action répondant aux problèmes sociaux et inspirés de ce qu il réalise à Guise. Il est profondément déçu par l action parlementaire et l abandonne. Il concentre alors toute son énergie sur le développement du familistère et s exprime essentiellement dans Le Devoir, le journal de l association du familistère qui parait de façon hebdomadaire entre 1878 et 1888 (Draperi, 2008, p.18). Trois composantes constituent l action de GODIN : politique, sociale et économique. Godin n a pas eu une vie, mais des vies (Lallement, 2009, p. 27). GODIN (Boutillier, 2009 ; Capron, Draperi, 2003 ; Draperi, 2008 ; Freitag, 2005 ; Lallement, 2008, 2009) est né en 1817 dans un petit village de la Thiérarche picarde et mort en 1888 à Guise (en Picardie dans le nord de la France). Son père est serrurier. Il travaille pendant quelques temps dans l atelier de ce dernier et apprend des rudiments de métier dans des conditions difficiles (Lallement, 2008). Sa scolarité est brève (il quitte l école à regret à onze ans et demi), mais les conditions de l enseignement sont alors très mauvaises. Les enseignants sont mal formés et n en savent souvent pas plus que leurs élèves. Pourtant, Godin a le goût de l étude et de la lecture. Il emprunte des ouvrages (en premier lieu les philosophes des Lumières) à la bibliothèque municipale. Jusqu à l âge de 14 ans, il suit des cours du soir. Compagnon du devoir, il voyage en France de 1835 à 1837, et est le témoin des difficiles conditions de vie des ouvriers. Lors d un voyage à Paris, en 1834, il se familiarise avec les idées de SAINT-SIMON qu il admire énormément. Revenu dans sa région d origine, il remplace la tôle dans la fabrication des poêles par de la fonte. Il dépose un brevet de dix ans (non de quinze faute d argent), puis des dizaines d'autres. Il s installe à son compte grâce à un apport de 4000 francs de son père lors de son mariage. Le succès est rapide. Il crée son premier atelier en 1840 (avant de fonder sa propre entreprise, il sous-traite son activité), puis s'installe à Guise en 1846 et compte 32 ouvriers. Dans les années 1880, il s'impose grâce à ses trouvailles techniques comme le leader mondial sur le marché des appareils de chauffage domestique Il emploie alors 2000 personnes à Guise ainsi qu en Belgique. Entre 1863 et 1869, la production annuelle de poêles varie entre et unités. Sa curiosité intellectuelle est très large (spiritisme, magnétisme, phrénologie, etc.). Il découvre l'ecole sociétaire de FOURIER en Il investit francs (le tiers de sa fortune) pour soutenir les membres de l'ecole sociétaire dans la création d'un Phalanstère dans le Texas dirigé par V. CONSIDERANT qui se révèle un piètre organisateur et gestionnaire (Lallement, 2008, 2009). Face à cet échec, GODIN décide de mettre lui-même les idées de FOURIER en pratique. Les travaux commencent en 1859 et sont terminés vingt ans plus tard. GODIN fait construire un ensemble où les ouvriers pourront loger avec leur famille dans des conditions de salubrité et d'hygiène excellentes, alors que Paris est transformé par HAUSSMANN et que les hygiénistes mettent l'accent sur l'importance de la propreté sur la santé (Lallemant, 2008). Des hôpitaux sont à disposition de tous, ainsi qu'une piscine, une buanderie, un théâtre, des espaces de loisirs, des magasins... Les cabarets sont proscrits. Signe de son succès (qui n est pas seulement industriel), de nombreux visiteurs se rendent au 5

6 «Familistère», comme Elisé RECLUS, mais aussi de nombreux directeurs de Phalanstères en France, aux Etats-Unis, et des journalistes européens (Lallement, 2009, pp ) Les «Equivalents de la Richesse» : de la théorie à la pratique Les apports de GODIN ne se limitent pas au logement. Telle n était pas son ambition. Son ambition était beaucoup plus large, puisqu il s agissait de travailler à l édification d une société nouvelle par le biais de l éducation et de l innovation. L ensemble de ces dispositifs a porté ses fruits puisque le turn over est très faible. L absence de mouvements de grève (sauf en ) ou de mesures collectives de répression doit être soulignée. GODIN ne prétend cependant avoir créé un Phalanstère. Il explique en substance qu il n a pas créé le bonheur, qu il a simplement cherché à alléger les souffrances des ouvriers. Il garde un souvenir amer de l échec du Phalanstère du Texas. Il ne doit pas perdre de vue que le succès de son activité sociale dépend étroitement de celui de ses activités économiques et que dans ce domaine il doit être tout aussi rigoureux et performant. Son succès est officiellement reconnu puisqu en 1882, il reçoit la croix et les palmes d officier d académie. GODIN s appuie dans ses réalisations sur le concept fouriériste et définit les «Equivalents de la Richesse» (Lallemant, 2009, p. 42). L accès à un logement calme et propre est pour GODIN le premier «Equivalent de la Richesse». Les salariés du Familistère sont logés sur place (mais il ne s agit pas d une obligation) dans des appartements à usage privatif pour le salarié et sa famille. Ces appartements ont été construits de manière à ce que les ouvriers bénéficient de tous les avantages du progrès technique de cette fin de XIX e siècle. Disposer d un logement propre et sain constitue pour Godin, très influencé par le discours des hygiénistes, un moyen indispensable pour être en bonne santé. La qualité des logements est déterminée selon trois critères : la qualité de l eau et de l air et la lumière (Lallement, 2009, p.133). Les familles peuvent faire leur lessive dans un lavoir collectif alimenté en eau froide et chaude. Les Familistériens ont aussi accès à des salles de bain dont l eau est chauffée grâce à la vapeur de la machine qui organise «sa circulation dans les étages» (Lallement, 2009, p. 135). Chacun doit prendre soin de son corps. GODIN y veille. L hygiène doit être une morale quotidienne : maintenir son logement en parfait état, propreté corporelle et du linge de chacun. Un médecin vient au Familistère tous les matins. Après vingt ans d existence, le Familistère se dote d un règlement intérieur, un petit livret de 62 pages (découpés en 25 chapitres) délivré à tous. Il comprend un ensemble d instructions qui portent sur tous les aspects de la vie individuelle et collective : devoirs envers soi et autrui, conditions d entretien de l espace commun, éducation des enfants Godin formule également des conseils aux ménagères afin qu elles lavent correctement le carrelage de leur appartement et pour nettoyer le garde-manger (Lallement, 2009, p. 162) J.-B. André GODIN : un entrepreneur innovateur schumpéterien «GODIN est avant tout un capitaine d industrie» (Lallement, 2009). Fouriériste certes, mais capitaine d industrie aussi. En 1880, il occupe la première place sur le marché des appareils de chauffage domestiques «avec un chiffre d affaires de près de 4 millions de francs» (2009, pages 329). La stratégie de GODIN est double : innovation et diversification des produits (Capron, Draperi, 2003 ; Lallement, 2008, 2009). (1) Education des enfants et émancipation des femmes : ardent militant du travail des femmes, Godin emploie des femmes d ouvriers pour l entretien des espaces communs du Palais social. Au début, les femmes sont réticentes, puis GODIN finit par les convaincre certaines d entre 4 Dans l ensemble de la documentation consultée et citée en bibliographie, nous n avons eu mention d une seule fois d une grève, en Ce point semble demeurer assez flou. 6

7 elles (leur nombre reste faible 5 ). Elles ne travaillent que quelques heures par jour. Dès 1860, des femmes travaillent dans les magasins du Familistère. Mais, pour que les femmes travaillent, les enfants doivent être pris en charge. Ils peuvent l être dès le berceau. Dans ce cas, également GODIN aura fort à faire pour convaincre 6. Les enfants sont scolarisés dans le Familistère. Les moindres détails de l organisation de la classe sont étudiés par Godin. Il conçoit des pupitres afin d éviter que les enfants n aient des courbatures. L éducation est à la fois intellectuelle et physique. Les leçons ne se passent pas uniquement entre les murs de la classe. La leçon de sciences naturelles a souvent lieu à l extérieur. Cependant, en dépit de ces innovations pédagogiques, GODIN suit les programmes de l enseignement public. L école a à ses yeux un rôle essentiel dans la transmission du savoir et doit apporter les connaissances de base (lecture, écriture, calcul, etc.). D après les témoignages recueillis par les historiens, tous les enfants savaient lire, écrire et compter dès l âge de six ans. Mais GODIN, partisan de l union libre, est abondamment critiqué pour atteinte aux bonnes mœurs. L éducation est avec le logement un autre «Equivalent de la Richesse». (2) Rémunération et productivité du travail : comme FOURIER, GODIN considère que le talent doit être récompensé qu il définit le talent comme la capacité à innover de l individu et la capacité à imiter, à suivre des règles productives pré-établies. Ce qui le conduit à instaurer au sein de son entreprise une fête à la gloire des «œuvres personnelles et utiles au bien commun» (Lallement, 2009, p. 227). Les fêtes sont nombreuses et jouent un rôle important dans la cohésion du groupe. A partir de 1863, le Familistère fête l enfance en septembre. A partir de 1867, il fête le travail le premier dimanche de mai 7. GODIN pose aussi le principe d une juste rémunération du travail quel qu en soit le niveau de qualification. Cependant en dépit de ce principe, le système de rémunération et de stimulation au travail est assez proche des pratiques courantes à l époque (système de primes à la productivité). GODIN se distingue sur deux points fondamentaux : la rémunération ne baisse pas si la norme n est pas atteinte, puis à partir du moment où les salariés auront la possibilité de devenir sociétaires, c est-à-dire actionnaires de l entreprise. Les salariés sont payés à l heure 8. La moyenne des salaires est 20% supérieure à celle des entreprises concurrentes 9. Le temps de travail est de 10 heures par jour 10 contre 14 à 16 heures en moyenne ailleurs. Le coût du travail est aussi plus faible. Le travail dans les ateliers reste cependant éprouvant en dépit des multiples trouvailles techniques de GODIN. Il substitue la machine à l ouvrier quand l opération est techniquement possible au bénéfice du second. Pour accroître la productivité du travail, GODIN verse une prime, sans aucune retenue si ses performances régressent. Les barèmes des primes varient selon les métiers, la conjoncture et l habileté. Les employés bénéficient d appointements mensualisés à partir de Toute journée d absence ou de vacances est retenue sur les appointements. L augmentation des appointements doit faire l objet d appréciation au cas par cas, sauf si elles est le résultat 5 En 1885, le «Familistère» compte 1750 personnes, parmi lesquelles 538 hommes travaillent à l usine. Parmi les 529 femmes et jeunes filles, 83 travaillent dans le «Familistère» à différents services et 32 à l usine (généralement râpeuses ou décoratrices). Selon Godin (à l image d une idée reçue largement répandue, les femmes sont plus efficaces pour les tâches minutieuses. Quelques unes travaillent à l extérieur du «Familistère», mais la plupart n ont pas d activité professionnelle. 6 Dès l âge de 15 jours et jusque l âge de 2 ans, les enfants sont accueillis dans la «nourricerie». Puis entre 2 et 4 ans, ils intègrent le «pouponnat». 7 C est en 1889 que la Deuxième internationale socialiste adopte le premier mai comme journée internationale de revendication des travailleurs. 8 Certains ouvriers cependant sont payés à la pièce. 9 Selon nombre d observateurs les rémunérations augmentent régulièrement en dépit de la réduction du temps de travail. 10 Dix heures de travail n ont pas été fixées d emblée. La durée du travail a d abord été de douze heures pour descendre progressivement à dix (Lallement, 2009, p. 345). 7

8 directe d une promotion. Une augmentation de salaire est la contrepartie du travail réalisé dans le cadre des règles du Familistère. Tous les ouvriers détiennent un livret ordinaire 11 et un carnet de travail (qui indique la situation matrimoniale au Familistère et en dehors) sur lesquels sont tenus les comptes de leurs rémunérations. Comme OWEN, GODIN est inquiet par le comportement des ouvriers qui dépensent leur salaire au cabaret juste après l avoir reçu. Face à cette question, FOURIER considérait qu il fallait transformer le travail en «plaisir commun» et permettre aux salariés de devenir capitalistes. Avant de fonder l Association, GODIN décide de fragmenter les jours de paie par quinzaine, sans cependant parvenir à endiguer véritablement l alcoolisme, même s il conçoit d autres stratagèmes en créant sa propre monnaie puis le carnet d achat, le contrôle de la consommation à la buvette 12. L organisation du travail est soumise à des règles qui tendent de faire la synthèse entre les principes fouriéristes et capitalistes. Chaque atelier est placé sous la responsabilité d un chef. Le contrôle du travail proprement dit est sous la responsabilité de surveillants chargés d encadrer une section d ouvriers. A partir de 1869, ces surveillants seront élus par leurs pairs, mais l administration se réserve «ensuite le soin de choisir parmi les candidats retenus ceux qui lui paraissent les plus aptes à la fonction» (Lallement, 2009, p.335). Les surveillants du travail doivent savoir lire, écrire et compter. On ne peut être élu si en plus de travailler dans le Familistère, l ouvrier est la tête d un débit de boisson. Contrairement aux principes fouriéristes, les ouvriers ne peuvent organiser leur travail à leur guise. GODIN pense que la machine peut avantageusement remplacer l ouvrier. Son innovation organisationnelle sur ce point réside principalement dans le «contrat sociétaire» qui lie les ouvriers au Familistère et qui leur donne l envie de s investir pleinement dans leur tâche. Il cherche à éviter les licenciements lorsque l activité de l entreprise baisse en période de crise, il opte pour la réduction du temps de travail 13. Pour accéder à un poste plus qualifié, plus élevé dans la hiérarchie, il faut adresser une demande à l administrateur-gérant et passer un concours de recrutement. GODIN fut souvent déçu par le comportement peu coopératif de ses salariés. (3) Participation financière, gouvernance et démocratie : en 1876 la participation aux bénéficies est instituée. En 1880 une «Association coopérative du travail et du capital» est créée sous la forme d une société en commandite simple. Les ouvriers sont d abord réticents, puis le principe est accepté. Les statuts prévoyaient que, après déduction de différents amortissements (immeubles, outillage, etc.), des intérêts des sommes allouées aux assurances mutuelles et services d éducation. Des modalités particulières définissent la répartition des bénéficies. Le travail recevait une part de bénéfice beaucoup plus grande que le capital. Ce principe de répartition des bénéficies découle des «équivalents de la richesse». En 1894, les membres de l Association sont enfin propriétaires de l usine et du Familistère. Un économat est ouvert à partir de 1860 dont la fréquentation n est pas obligatoire. L objectif est de réduire le nombre d intermédiaires pour obtenir des prix plus bas. GODIN a des difficultés à trouver une personne capable pour le prendre en charge. Des détournements de marchandises sont constatés. Les contrôles sont renforcés. Peu à peu l activité se développe : épicerie (avec dépôt de pain), mercerie et vente d étoffe, magasin de combustible, une buvette 11 Depuis 1749, les ouvriers sont tenus en France d avoir un livret de travail, en cas d absence ils peuvent être condamnés pour vagabondage. Les ouvriers sont tenus de s adresser aux autorités publiques pour faire viser leur livret dès qu ils décident de quitter leur lieu de résidence pour en rejoindre un nouveau. La loi abroge ces livret en 1890, mais ils persistent dans la pratique, notamment dans la région du Nord / Pas de Calais, région fortement industrialisée (Baudelet, 1993 ; Denis, Milliot, 2004 ; Kaplan, 1979 ; Le Crom, 1998). 12 Mais, selon nombre d observateurs, ces dispositions n ont pas permis de réduire l alcoolisme dans le «Familistère». 13 Mais, il est parfois arrivé que Godin soit amené à licencier du personnelle. Ainsi en 1872, suite à une réduction importante des ventes de fourneaux, il a licencié une vingtaine de salariés dont certains travaillaient dans le «Familistère» depuis quinze ans (Lallement, 2009, p. 339). Ce fut également le cas à la fin des années

9 (permet aux ouvriers de se retrouver mais les règles sont strictes), un restaurant, vente de plats préparés. D autres commerces ouvrent : une charcuterie, une boucherie, un magasin de fruits et légumes, magasins de vêtements et de chaussures, puis une bijouterie et un magasin de meubles. L économat assure aussi des fonctions gestionnaires : collecte des loyers et des assurances, distribution des salaires (Lallement, 2009, pp ). (4) Assurance sociale et santé : une première caisse d assurance-maladie est créée en 1846, rendue obligatoire en Un médecin et trois sages-femmes assurent des consultations gratuites. Une pharmacie fournit gratuitement les médicaments 14. En 1868, une caisse de retraite est mise en place. (5) Loisirs et vie sociale : dans le Familistère, les activités de loisir (souvent pratiquées en famille) ont également leur place (théâtre, piscine, jardins potagers, parcs d agrément, kiosque à musique, bibliothèque, etc.). Anticlérical, le seul bâtiment que GODIN n a pas fait construire est une église (Lallemant, 2009, p.126). Un jardin d agrément est aménagé entre l usine et le palais social : des allées ombragées de marronniers, d acacias et d arbres fruitiers (dont les récoltes sont vendues à l économat), des statues, des tonnelles, des bassins d eau vive et surtout de massifs de fleurs très variées. (6) Culture d entreprise et gouvernance : divers témoignages mettent l accent sur la figure charismatique de GODIN. Il veille dès la fondation du Familistère à recruter des individus dont les idées sont compatibles avec les siennes. Il organise des conférences pour accueillir les nouveaux arrivants et leur transmettre sa culture d entreprise. En 1857 est instauré un règlement intérieur pour faire participer le personnel à la production et à la gestion des règles de travail. Des délégués du personnel sont choisis dans les différents corps de métier. Ces derniers ne sont pas des gestionnaires, mais ont pour mission de veiller à l amélioration du bien-être des ouvriers. En 1880 un conseil de gérance est créé, mais les ouvriers et les employés n y participent qu à titre de propriétaires du capital. Ce n est pas un syndicat alors que la loi de 1884 autorise leur formation et que GODIN les y encourage. (7) Innovation technique tout azimut : GODIN est un capitaine d industrie. Son «coup de génie initial» (Lallement, 2009, p.332) consiste à utiliser la fonte et non plus le fer pour fabriquer des poêles de chauffage. La seconde innovation est l émaillage des produits à l aide d un procédé breveté en Ses produits sont reconnus : lors de l Exposition universelle de 1878, il reçoit la médaille d or de la classe 27 (appareils de chauffage) pour une cuisinière qui permet la cuisson des aliments sous toutes ses formes (grillage, rôtisserie, four, eau chaude, etc.). En 1855, il avait déjà reçu une mention à l Exposition universelle de Paris. Entre 1858 et 1878, il collecte 17 médailles d or, d argent et de bronze dans divers concours nationaux et internationaux. GODIN diversifie aussi sa gamme de produits : 57 modèles de cuisinières sont proposés en 1863, leur nombre passe à 331 en Le nombre d appareils de chauffage passe de 43 à 408. Il produit aussi d autres objets en fonte : ustensiles de cuisine (casserole, éviers, gaufriers, torréfacteurs, etc.), «articles de propreté» (appareils inodores, baignoires, lavabos, etc.) et tout un ensemble de produits variés (auges, boutons de porte, cadres, ronds de serviette, urnes funéraires, etc.). En 1857, l entreprise propose 57 objets chacun dotés de différentes variantes, soit au total 346 articles (Lallement, 2009, p. 333). 14 Les lois sociales sont pratiquement inexistantes durant le XIX e siècle. Jusque la fin du XVIII e siècle et l abolition des corporations, l assistance sociale pouvait être apportée par ces dernières aux membres de la corporation. Mais, il faut attendre 1835 pour que la législation en la matière commence à changer avec la création en 1835 des sociétés de secours mutuel, puis en 1898 avec la loi indemnisant les accidents du travail. C est aussi au cours du XIX e siècle que les médecins s intéressent aux maladies professionnelles et à l usure du travail. Mais, le premier rapport publié sur le sujet remonte à 1700, soit bien avant la révolution industrielle. Il s agit de l Essai sur les maladies des artisans de Bernadino Ramazzini. Ce texte est important dans son domaine, puisqu il est encore cité en 1892 comme une référence incontournable sur le sujet (Jorland, 2005). 9

10 GODIN a déposé un grand nombre de brevets relatifs à son domaine d activité 15, il innove techniquement dans des domaines très inattendus : le chauffage de l eau des douches des ouvriers provient du recyclage de l eau utilisée dans les fournaises de fonte ; les eaux de condensation des machines de l usine alimentent une piscine ; les portes sont conçues pour se refermer automatiquement pour éviter que les enfants ne s y coincent les doigts ; les berceaux de la pouponnière étaient équipés de manière à rester secs et sans odeurs. Entreprise modèle, le Familistère n'est pas exempt de critiques car en dépit de conditions de vie matérielle qui n'ont aucun point commun avec celle des ouvriers de l'époque, l'entreprise est celle d'un homme, GODIN. Sa personnalité et ses méthodes de management sont écrasantes, et s'apparentent au paternalisme patronal tel qu'il était pratiqué à l'époque. L'article 99 des statuts du Familistère stipule que la qualité de membres avec les droits qui s'y attachent peut être perdu pour ivrognerie, malpropreté de la famille et du logement, actes d'improbité, absentéisme, indiscipline, désordre ou actes de violence, non respect de l'obligation d'assurer l'instruction des enfants. CONCLUSION L expérience de GODIN est riche d enseignements au regard des débats actuels sur l entrepreneur social. Dans un contexte économique et social nouveau, GODIN crée une entreprise dans un secteur d activité alors en plein expansion (nous sommes au XIX e siècle, la production de masse dans la métallurgie se développe). D origine sociale modeste, il se bât pour un changement social (sans violence) grâce auquel les conditions de vie de la classe ouvrière seront améliorées. Alors que les idées socialistes se diffusent en France et en Europe (et aux Etats-Unis), il est conquis par la théorie de Phalanstère de FOURIER qu il adapte et met en pratique en créant le Familistère. Grâce à la fortune qu il a accumulée en tant qu entrepreneur schumpetérien, il devient un entrepreneur social. Même si les deux qualificatifs ne sont pas incompatibles. GODIN a un projet social qui dépasse le cadre réduit de son entreprise. Il est ouvrier. Il a connu la pauvreté, mais il a également perdu énormément d argent dans l expérience texane. Il cherche donc à articuler étroitement le développement de son entreprise et celui de son œuvre sociale. Créateur de nouvelles combinaisons de facteurs de production, GODIN est un entrepreneur schumpéterien. Comme H. FORD, pour qui le qualificatif «schumpéterien» ne peut être contesté, il a conçu un nouveau produit destiné au marché et élaboré l organisation du travail qu il jugeait adéquate. La comparaison s arrête à ce point. Références bibliographiques AUDRETSCH D., 2007, The entrepreneurial Society, Oxford, Oxford University Press. BACQ S., JANSSEN F., 2008a, Définition de l entrepreneur social : revue de la littérature selon les critères géographique et thématique, 9 ème congrès de l AIREPME, Louvain la neuve. BACQ S., JANSSEN F., 2008b, L entrepreneuriat social, enfant terrible ou fils légitime? dans SCHMITT Ch., 2008dir, Regards sur l évolution des pratiques entrepreneuriales, Trois Rivières, Presses de l Université du Québec, pp BAUDELET I., 1993, La suivie du livret ouvrier au début du XIX e siècle, Revue du Nord, tome LXXXV, N) 300, avril-juin, pages BOUTILLIER S., 2008, John Rockefeller était-il un entrepreneur social? Eléments d analyse de l entrepreneur social, Colloque international Economie sociale et solidaire : nouvelles pratiques et dynamiques territoriales, Université de Nantes et Réseau des chercheurs en économie sociale de l ouest, Nantes, septembre. 15 «En 1884, le stock total des brevets et certificats d addition déposé par la manufacturier de Guise atteint 180, contre 14 en 1852» (Lallement, 2009, p. 333). 10

11 BOUTILLIER S., 2009, Aux origines de l entrepreneuriat social. Les affaires selon Jean-baptiste André Godin ( ), Innovations. Cahiers d économie de l innovation, Paris, De Boeck Université, N 30, pp BOUTILLIER S., 2010, Comment l entrepreneur peut-il ne pas être social?, BOUTILLIER S., ALLEMAND S., (dir), Economie sociale et solidaire. Nouvelles trajectoires d innovations, Marché & organisations, Paris, L Harmattan, pp BOUTILLIER S., UZUNIDIS D., 1995, L entrepreneur. Une analyse socio-économique, Paris, Economica. BOUTILLIER S., UZUNIDIS D., 1999, La légende de l entrepreneur, Paris, Syros. BOUTILLIER S., UZUNIDIS D., 2003, Comment ont-ils réussi, Paris, Studyrama. BOUTILLIER S., UZUNIDIS D., 2006, L aventure des entrepreneurs, Paris, Studyrama. CAPRON M., DRAPERI J.-F., 2003, Jean-Baptiste Godin, entrepreneur de son siècle ou bâtisseur du futur?, Journées d histoire de la comptabilité et du management, Université de Paris Dauphine, mars. CHANTEAU J.-P., 1996, Robert Owen, le meilleur remède à la crise : partager les profits, Alternatives économiques, n 138, pp DEES J. G., 1998, The meaning of social entrepreneurship, Working paper, Stanford University, 31 octobre. DEFOURNY J., 2004, L émergence du concept d entreprise sociale, Reflets et perspectives de la vie économique, tome XLIII, N 3, pp DEFOURNY J., MERTENS S., 2008, Fondements d une approche européenne de l entreprise sociale, Entrepreneurship and Innovation, Ecole de gestion de l Université de Liège, Juin, N /01. DENIS V., MILLIOT V., 2004, Police et identification dans la France des Lumières, Genèses, N 54, pages DRAPIER J.-F., 2008, Godin, inventeur de l économie sociale. Mutualiser, coopérer, s associer, Paris, Editions Repas. ENGELS F., 1963, Socialisme utopique et socialisme scientifique, Paris, Editions sociales, édition originale FOWLER A., 2000, NGDOs as a moment in history: beyond aid to social entrepreneurship or civic innovation?, Third World Quarterly, vol 21,n 4, pp FREITAG B., 2005, La familistère de Guise un projet utopique réussi, Diogène, n 209, pp JORLAND G., 2005, L hygiène professionnelle en France au 19ème siècle en France, Le mouvement social, n 213, pp KAPLAN S. L., 1979, Réflexions sur la police du travail ( ), Revue historique, janvier-mars, pages LE CORM, 1998, Deux siècles de droit du travail. L histoire par les lois, Paris, Editions de l atelier. MERCKLE P., 2006, La «science sociale» de Charles Fournier, Revue d histoire des sciences humaines, n 15, pp PAQUOT T., Utopie : uniformité sociale ou hétérogénéité. Thomas More, Robert Owen, Charles Fourier et André Godin revisités, Informations sociales, n 125, pp PETRE-GRENOUILLEAU O., 2001, Saint-Simon. L utopie ou la raison en actes, Paris, Payot. Reynaud L., 2001a, Etudes sur les réformateurs ou socialistes : tome 1. Saint-Simon, Charles Fourier, Robert Owen, Paris, BookSurge. REYNAUD L., 2001b, Etudes sur les réformateurs ou socialistes : tome 2. La société et le socialisme, les communistes, les charistes, les utilitaires, les humanistes, Paris, BookSurge. ROCHE D., 1997, Histoire des choses banales. Naissance de la consommation XVIII e -XIX e siècles, Paris, Fayard. 11

12 SCHUMPETER J. A., 1935, Théorie de l évolution économique, Paris, Dalloz, édition originale SCHUMPETER J. A., 1979, Capitalisme, socialisme et démocratie, Paris, Payot, édition originale SHANE S., 2003, A General Theory of Entrepreneurship. The Individual-Opportunity Nexus, Cheltenham, Edward Elgar. THALHULER J., 1998, The definition of social entrepreneur, National Centre of social entrepreneur, pp VERGNIOUX A., 2002, Une théorie énergétique de l association : Charles Fournier, Connexions, 77/2002/-1, pp

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