ETUDE DE L INTÉROPERABILITÉ DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION :

Transcription

1 ETUDE DE L INTÉROPERABILITÉ DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION : Expérimentation du nouveau standard d'échange de données du Bâtiment - IFC pour l'élaboration des DOE numériques adaptés à la gestion des ouvrages (cible N 7 de la démarche HQE : Gestion de l'entretien et de la maintenance). Ministère de l Écologie, du Développement Durable et de l Aménagement durables «Plan Urbanisme Construction Architecture» La Grande Arche Paroi Sud La Défense Cedex

2 ETUDE DE L INTÉROPERABILITÉ DANS LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION : Expérimentation du nouveau standard d'échange de données du Bâtiment - IFC pour l'élaboration des DOE numériques adaptés à la gestion des ouvrages (cible N 7 de la démarche HQE : Gestion de l'entretien et de la maintenance). SYNTHÈSE ET RÉSUMÉ DU RAPPORT FINAL Octobre 2008 Marché à procédure adaptée - F06.28 / Ministère de l Écologie, du Développement Durable et de l Aménagement durables «Plan Urbanisme Construction Architecture» La Grande Arche Paroi Sud La Défense Cedex Rapport final Octobre /12

3 1. PRÉAMBULE : 1.1 LE CONSTAT ACTUEL DU FORMAT IFC En deux ans, les possibilités d utilisation du standard IFC ont évolué rapidement et de façon significative. D échanges compliquées et incomplets, nous sommes passés à des échanges simplifiées (mais pas encore simples) et plus efficaces. Tous les éditeurs ont fait évoluer leur produit respectif, et si le format ifc reste perfectible, le résultat est réel et tangible : «On peut aujourd hui vraiment échanger en 3D!» Il existe de nombreuses pistes d amélioration dont la gestion des détails (par exemple lors des phases APD puis PRO) car aujourd hui, les concepteurs doivent les redessiner en 2D pour qu ils soient exploitables par les entreprises. Pour y remédier, il faudrait que les industriels intègrent les IFC dans leur catalogue numérique et si ils y travaillent, il reste beaucoup à faire Avec les IFC il est nécessaire d échanger par l intermédiaire d une plateforme 3D. En effet, la maquette virtuelle du collège de Vigny pèse 43 Mo et ne peut être aujourd hui échangée que par ce moyen ou par une adresse http spécifique. À partir de cette maquette virtuelle (BIM-IFC), il est possible d extraire tous les éléments d un «DOE Classique», tels que : - Le plan de masse peut être produit à partir du BIM s il intègre la définition du site ; - Les plans de distribution des locaux avec repérage de chaque local et indication de sa fonction ; - Les surfaces avec les différentes surfaces en usage (SHON, SU, SDO, ) et également : - Les plans architecte des niveaux, de toiture, des élévations ou façades, des coupes,... ; - L inventaire des matériels installés ; - Les schémas et les plans des installations techniques si le BET a exploité le BIM-IFC produit par l architecte ; Outre les plans des niveaux, les plans des élévations, les plans des coupes, on peut égalemetn imprimer les détails en 2D ou en 3D, et visionner la maquette 3D, tourner autour et dedans, lancer une recherche à partir de l arborescence du fichier, Cela est également possible à partir de visualisateurs à télécharger gratuitement sur internet (par exemple, le Solibri Model Viewer for Large Modelsou le visualisateru de Nemetechekc) comme nous le montrons dans cette étude. Le passage de la culture du plan à celle de la maquette numérique est loin d être évident et pourrait se comparer au «passage de la conduite à gauche à la conduite à droite»! En effet, en Europe (et dans le monde), la majorité des automobilistes conduisent à droite. Depuis dix ans, l Angletterre est reliée au continent européen par un tunnel qui permet des échanges quotidiens et plus rapides MAIS ils n ont pas changé leur habitude de conduite. Alors pourquoi n existe-t-il pas d harmonie européenne tant au niveau du code de la route que de la conduite? Les conséquences sont pourtant évidentes : Davantage de sécurité (tant pour les anglais que pour les européens), plus d économies (car les constructeurs automobiles n ont à produire qu un modèle universel), un code de la route commun et des pratiques homogénes ert donc plus surs. Rapport final Octobre /12

4 Et pourtant, les anglais et anglo-saxons ont toujours leur volant à droite et ils persistent à conserver leur conduite à gauche! Les habitudes ont la vie dure Et la maîtrise d œuvre de poursuivre ses anciennes méthodes : Echange séquentiel de documents électroniques, dans des forma propriétaires (pdf et dwg) ; Hétérogénité des pratiques des différents intervenants ; Manque d information et de formation sur les TIC ; Réticence à changer sa pratique professionnelle et à adopter la maquette numérique (BIM). Actuellement les format d échanges «standards» pour permettre une soi-disante interopérabilité sont des formats «propriétaires» d Autodesk, soit le format «DXF», soit le format «DWG». Depuis quelques années, les logiciels CA0/DAO 2+3D utilisant une base de données objets permettant la modélisation du bâtiment et sa transmission en IFC et ce sont, par ordre alphabétique : ALLPLAN de Nemetcheck, ARCHICAD de Graphisoft (Abvent), AUTOCAD Architecture d Autodesk, REVIT Architecture d Autodesk, MICROSTATION ARCHITECTURE de Bentley. En France, les autres logiciels de métiers capables d exploiter le contenu des fichiers sous IFC, sont : Calculs thermiques par CLIMA-WIN de BBS Slama ; Calculs structure et BA par GRAITEC ; Calculs structure et BA par ROBOBAT ; Calculs métrés par BERNARD Informatique par PROGIBAT ; Calculs métrés par BERNARD Informatique par HYPERARCHI (Abvent) ; Estimatifs par ATTIC+ de BERNARD Informatique ; Relevé sur site par VIZALL ; Exploitation de GTP (Gestion Travaux et Patrimoine) par ACTIVE 3D, VIZELIA Technologies, PROGIBAT LA REALITE DES PRATIQUES À l étranger, le standard IFC est imposé par des maîtres d ouvrage publics comme GSA (General Service Administration) aux Etats-Unis, Senate Properties en Finlande et tout récemment au Danemark. Aujourd hui, quelques gros maîtres d ouvrage ont décidé d utiliser cette nouvelle norme (et parmi eux : Conseil régional de Bourgogne, Ville de Paris, ). Ce format international IFC est à la fois une réforme des pratiques et des partenariats entre cotraitants ; c est aussi le passage à la modernité et à la compétitivité. Le surcoût réel de ces logiciels est contrebalancé par des retombées et des bénéfices pour chaque acteur. Comment préparer le passage aux IFC et à quelles conditions? La formation (initiale et continue) est une action à mener à tous niveaux : Au niveau interne, bien sûr, pour la maîtrise d ouvrage et ses différentes pratiques, en visant en priorité aussi bien la formation des personnels techniques des collectivités et que celle les mandataires. Rapport final Octobre /12

5 Au niveau externe, c est-à-dire en direction aussi bien de la maîtrise d oeuvre que des entreprises, certains demandent que soit développé une argumentation pour sensibiliser ces acteurs : aux problèmes que rencontre la maîtrise d œuvre ; à la gestion patrimoniale (particulièrement pour la maîtrise d oeuvre). Pour tester ces avancées sur des cas réels, la création d opérations pilotes incitatives semble nécessaire. Les opérations pilote (à l instar de ce projet d un DOE intelligent) ne peuvent porter (à mon sens) que sur des petits projets où les intervenants se connaissent et se font confiance. Il est important de pouvoir mener des opérations pilotes de petite taille, réalisables, reproductibles dans différents contextes, analysables, publiables. Les petits chantiers «simples» ont l avantage d échapper à la réalité du travail des entreprises lors de gros chantiers, qui est souvent assombrie de conflits et de contentieux. Lorsque conflits et échéances serrées se télescopent, on oublie l opération pilote, les IFC et le respect des procédures imposées par l opération pilote, pour ne se consacrer quotidiennement qu aux problèmes urgents. Les opérations pilotes permettent de diffuser une culture chez des maîtres d œuvre ou des entreprises. L opération EDI (échange de données informatisées) qui avaient été initiée par le PUCA dans les années 1990 semblerait un bon modèle LES PISTES D AMELIORATION TECHNIQUES Le format IFC est un réel progrès technique qui permet en complément du DOE traditionnel, de livrer un DOE numérique, certes partiel mais évolutif car il est «toujours» possible de renseigner et d enrichir «au fur et à mesure» la maquette 3D. Il est également possible grâce à ce format IFC de calculer automatiquement : - la RT 2005 via par exemple le logiciel «ClimaWin» ; - un DPE d une maison individuelle avec le logiciel «Opti-mi» ; - le futur impact environnemental du Bâtiment grâce à l application «Peren» ; - de réaliser en temps réel des ambiances d éclairages naturels ou artificiels, des calculs acoustiques et thermiques Les pistes d évolution concernent l inter-opérabilité au sein de la maîtrise d œuvre, or chaque acteur n est pas encore prêt à changer profondément son organisation de travail et d échanges. Malgré les atouts de ces nouveaux systèmes d informations techniques : baisse des coûts, diffusion d informations fiables à toute la chaîne d intervention d un ouvrage, travail collaboratif, interopérabilité et outil du développement durable ; les architectes restent réticents à adopter le format IFC et leurs collèges de la maîtrise d œuvre le sont tout autant Comment y remédier? Il faudrait à la fois fiabiliser et enrichir les outils CAO 3D et réduire leurs coûts (en y intégrant celui de la formation?). Il faudrait que les industriels intègrent les IFC dans leur catalogue numérique afin de «délivrer» des objets virtuels bien réels or ils sont réticents à «donner» des informations en IFC qui pourraient donc être exploitées par les concepteurs mais aussi par leurs concurrents Rapport final Octobre /12

6 Dans un premier temps, ces objets isssus des catalogues des fabricants pourraient être fournis au moins pour la réalisation du DOE intelligent puis dans un second temps, ils pourraient être intégrés au DCE. En effet, il faudrait pourvoir bénéficier de ces objets IFC à l instar de l association Edibatec qui a réussi à fédérer des industriels des lots CVC mais aussi des fabricants de fenêtre, de vitrage, d isolant,, pour créer une base de données afin de calculer la RT 2005 «avec les vrais matériaux qui seront mis en place». Autre suggestion, faciliter une collaboration entre fabricants et éditeurs CAO pour fournir enfin des «systèmes constructifs» comme par exemple l ossature et les dalles de plafond suspendu ou, l ossature et les élements d isolants et de plaques de plâtre des cloisons non porteuses. Etc Actuellement, certains éditeurs commencent à proposer de tels systèmes IFC comme ArchiCAD pour la réalisation de conduits et canalisations de chauffage et de ventilation. C est un début encourageant pour que ces outils contiennent plus d objets proches de nos besoins (complexe d étanchéité, système d ascenseurs et d élévateurs, équipements électriques et sanitaires, de chauffage, de simple et de double-flux, etc ). En résumé, pour être adopté par tous les acteurs, le format IFC ne le sera que lorsqu il offrira un réel plus pour tous : maîtrise d ouvrage, maîtrise d œuvre, industriels, entrepreneurs, gestionnaires qui trouveront chacun un véritable gain (économique, technique, de temps, de qualité, de moyen, ). Rapport final Octobre /12

7 2. LES ECHANGES NUMERIQUES DEMAIN: les bons tics à prendre! Les technologies liées aux IFC vont continuer à évoluer, ne serait-ce que sous l impulsion de l international. De nouveaux usages et de nouveaux types de champs d application - ingénierie concourante, gestion du patrimoine, etc. - vont être explorés et défrichés. On tolère les disparités et problèmes mineurs lorsque les échanges sont ponctuels mais lorsque la méthode de travail impose des aller-retour régulier (architecte - ingénieur) c'est la galère si tout le monde n'a pas le même logiciel, la même version, la même gestion des calques, des objets, Indépendamment des problèmes techniques, tout le monde n'a pas envie d'échanger avec les autres. Il y a donc également une nouvelle pratique et méthodologie de travail à faire passer entre les divers partenaires d un projet. Il ne s agit plus d échanger seulement du dessin, mais les composants et ouvrages du bâtiment, (c est-à-dire les objets avec leurs descriptifs techniques intégrés) incluant toutes les informations techniques et relationnelles associées. La commande d ouvrages exige plus de qualité, la réglementation devient plus technique (HQE, Sécurité, Simulations ), les responsabilités sont plus nombreuses et plus précises. Les outils de l architecte se spécialisent : il doit utiliser plusieurs logiciels, s insérer dans des équipes informatisées, se coordonner avec ses partenaires. Grâce à la version 2x3, on peut enfin vraiment échanger en 2+3D, ce qui n était pas le cas avec les versions antérieures et nous le démontrons avec notre étude. Les IFC, c est la capacité à transmettre de la sémantique : un mur Archicad exporté en IFC est toujours un mur quand on l a importé dans Allplan ou dans «Revit». Sa forme et sa composition sont transmises sans perte ni déformation. La maquette numérique partagée va bouleverser le process puisque la représentation conventionnelle de l ouvrage n est plus au centre de l échange de l information, mais n est qu un sous produit d un référentiel numérique unique, écrit suivant une norme universelle et internationale. Chaque sous produit (par exemple un plan) prend la forme et la présentation compréhensible par le métier auquel il est destiné, mais il provient d une source d information centrale, partageable, unique pour toute la communauté du projet. L architecte travaille aujourd hui à la fois en élévation, en coupe et en volumétrie et il est important qu il utilise déjà - un logiciel 3D. Composer le projet en 3D facilite le travail de l architecte : Avec les IFC, il pourra échanger l intégralité des données de son projet et s il l a renseigné correctement au fur et à mesure des phases, il pourra facilement obtenir des simulations pour optimiser le calcul de la RT Et ce qui est valable pour la thermique, l est tout autant pour le calcul de charge, la simulation de sécurité incendie, le calcul de l impact environemental du bâtiment, L architecte doit entièrement modifier sa méthodologie de travail en fonction des récents logiciels Objets 3D compatibles avec le standard international IFC. En résumé et en théorie : Les IFC décrivent l ensemble des composants et ouvrages du Bâtiment en vue de permettre des représentations virtuelles. La description recouvre les informations nécessaires aux différents métiers pour faire fonctionner leurs logiciels en évitant les saisies redondantes. Cette convention est le résultat d un consensus international. Rapport final Octobre /12

8 Parti des Etats-Unis, il y a dix ans, ce mouvement s est ensuite étendu à travers les principaux pays du monde industrialisé, sous la forme de chapitres qui adhèrent à l association IAI. Aujourd hui l association regroupe non seulement tous les métiers du secteur de la Construction, à travers leurs instances représentatives nationales, ou en tant que membres individuels, mais aussi la grande majorité des éditeurs mondiaux ou nationaux de logiciels du secteur qui investissent dans cette technologie Les IFC ont été homologués par l ISO, sous la référence ISO/PAS Elle prend en compte les pratiques régionales, elle s adresse progressivement à tous les métiers, elle améliore continuellement ses performances d échange par étapes successives Pour toutes ces raisons, cette norme offre un maximum de garantie à ses futurs utilisateurs Pour reprendre l exemple de la conduite à droite, si elle paraît plus simple, plus efficace, plus sure, plus homogène et plus économique ; elle entraîne toute une chaîne de nouvelles pratiques : En effet : - si la signalétique restera la même, les panneaux de signalisation devront être adaptés ; - si le code de la route est globalement identique, cela nécessitera des formations ; - si les policiers de la route auront les mêmes fonctions, ils devront modifier leurs habitudes ; - si la conduite ne change pas profondément, la pratique sera différente tant pour l automobiliste que pour le piéton. Bref, c est davantage d une révolution des pratiques plus qu une évolution qu il s agit et c est exactement le même process pour les IFC! Et si les maîtres d ouvrage en ont les moyens (financiers et politiques) ; les maîtres d oeuvre en ont les clefs (concepteur et chef d orchestre du projet) ; les fabricants en ont le moteur (les objets numériques de leurs systèmes industriels). Rapport final Octobre /12

9 3. LE CONSTAT (PERSONNEL) DE L ARCHITECTE : L objectif de cette étude fut de repérer les difficultés des tâches afin d éviter aux futurs utilisateurs les écueils que nous avons rencontré et de réaliser un guide pour l utilisateur (c-à-d les maîtres d œuvre) pour la bonne pratique d un logiciel CAO/IFC, un guide à l usage de la maîtrise d ouvrage pour expliciter les avantages d un DOE s/ifc et enfin, un clausier pour les maîtres d ouvrage, pour la spécification d un DOE s/ifc, orienté gestion patrimoniale. CE QU APPORTE DE PLUS-VALUE LE FORMAT IFC Tout d abord, cela nécessite de travailler le projet directement en «3D» ce qui va donc inciter les architectes qui travaillent encore en simple 2D à passer à un vrai logiciel de CAO, compatible au format IFC. Une fois, les architectes habitués à concevoir le projet en 3D, le passage au format IFC ne sera que plus aisé. Cette étape est prioritaire et va provoquer un grand pas en avant vers l étape numérique et donc vers l emploi du format IFC. Pour les architectes qui pratiquent déjà la CAO 3D, le passage sera plus facile mais va nécessiter également une profonde mutation de leur méthodologie de travail et de leur savoir-faire. On s aperçoit aujourd hui que les logiciels 3D doivent être retravailler en 2D, principalement au niveau des élévations et des coupes pour «réparer» les défauts inhérents au 3D. Les logiciels 3D offrent un «plus» remarquable et même si nous devons reprendre les détails en 2D ; les gains sont appréciables en temps, en quantité et en qualité. À partir de la maquette, il est possible d éditer autant de vues différentes du projet que souhaitées. Travailler en 3D permet donc de modifier un élément et de l enrichir sur la vue en plan, en coupe, en élévation, en axonométrie Le passage au format ifc permet lui, de conserver les informations du 3D et de les récupérer, ce qui évite les ressaisis et les pertes de données. Rapport final Octobre /12

10 Le constat est donc POSITIF mais l aspect NEGATIF est dans la profonde remise en question de notre méthodologie de travail et changer de conduite n est pas évident comme je l ai expliqué dans les chapitres précédents. Pour réussir à impliquer tous les acteurs du BTP dans le format IFC et principalement ceux de la phase conception, il faut leur dire «la vérité» et expliquer les avantages induits autant que les contraintes de ce nouveau format! LA VÉRITÉ, c est expliquer à la fois tous les avantages mais aussi toutes les difficultés pour démontrer que le bilan final est nettement en faveur du 3D et du format IFC. Le projet de Vigny prouve tant pour le collège (7.000 m 2 ) que pour les logements de fonction (500 m 2 ), qu un logiciel CAO 3D compatible IFC, apporte un gain significatif en temps qu il est encore difficile de quantifier économiquement et ce, autant pour des petites opérations que pour des opérations plus importantes. LA VÉRITÉ, c est dire que la phase DOE sous format IFC n est pas encore totalement opérationnelle aujourd hui mais que demain, elle le sera. J ai pu vérifier en deux ans, les progrès du format IFC et je ne doute pas que nous posséderons bientôt un outil «performant et utile». Pour cela, il est nécessaire que toute la chaîne des acteurs du BTP utilise et se serve concrètement de ce format : du maître d ouvrage à l artisan en passant par les fabricants car c est grâce au catalogue ifcisable que nous bénéficierons d informations réelles que nous pourrons ré-utiliser pour les diverses phases d études y compris pour le DOE. Actuellement, nous ne bénéficions que des informations créées à l aide des «outils basiques» des logiciels du marché et nous sommes limités à ces «outils standardisés». En effet, les potentialités du format IFC ne sont pas totalement mobilisés dans les logiciels «basiques» du marché ; ces derniers n intégrant pas les systèmes constructifs par éléments tels que : baie vitrée, plafond suspendu, cloisons de distribution ou de séparation, Au final, l étude suggère plusieurs niveaux de formations pour faciliter et permettre une bonne pratique à grande échelle des IFC, et cela passe de mon point de vue, par diverses étapes, à savoir : Le premier échelon à franchir passe par l emploi des logiciels CAO 3D compatibles au format IFC comme je l ai fait pour ce dossier ; Le second échelon est de faire connaître les avantages du 3D et du format ifc qui apportent tous deux, des gains quantifiables ; Le troisième échelon passe évidemment par l information interne et la communication externe pour inciter les autres professionnels à se lancer dans la 3D puis les IFC ; Le quatrième échelon comprend les expérimentations grandeur nature pour «prouver» de visu, les avantages de la 3D et des IFC ; Ensuite, les autres acteurs suivront dont les industriels. LA VÉRITÉ, c est démontrer ce que l on sait déjà réaliser avec la 3D et le format ifc. Ainsi, les différences sont déjà appréciables puisque la maquette BIM est la représentation la plus exacte possible du bâtiment construit. La plus grande différence réside à travailler en 3D et à construire sa maquette en 3D (plans, élévations, coupes, axonométries). Le plus grand avantage réside dans la transmission des données en 3D et non plus seulement en simple 2D. Rapport final Octobre /12

11 Il n y a désormais plus d excuses à continuer à ne travailler qu en 2D puisque les échanges sont enfin possibles en 3D, sans pertes de données et avec les informations utiles récupérables par les logiciels métiers via le format ifc. Avec la version 2x3, l import et l export en IFC sont plus faciles et donc plus pratiques pour les échanges, permettant de récupérer les données originales même si des bugs persistent comme ils en existent toujours pour les formats traditionnels (dxf ou dwg). En conclusion, ce «plus» des IFC doit être payé à sa juste valeur et donc la rémunération de l équipe de maîtrise d œuvre doit être ré-évaluée, ce qui incitera notamment les architectes à acquérir ces logiciels, à se former et à produire des maquettes virtuelles «exploitables» pour le maître d ouvrage en charge du patrimoine. C est donc dans une stratégie «gagnant-gagnant» qu il faut engager «le pari durable» des IFC! Rapport final Octobre /12

12 LE CONSTAT POUR LE MAITRE D OUVRAGE : L expérimentation s est déroulée dans le cadre de l opération de construction du collège 600 du Bord haut de Vigny dans le Val d Oise 1. Cette étude a porté sur la production par la maîtrise d œuvre d un DOE d un genre nouveau - puisque contenant un ensemble d informations utiles au gestionnaire de patrimoine livrées au format IFC. Ce DOE numérique, sous forme de maquette 3D ou BIM-IFC contient tous les plans d architectes d un DOE puisqu ils peuvent être générés à partir de son contenu = chaque bâtiment ou partie est décomposé en un ou plusieurs niveaux auxquels sont rattachés les espaces. On constitue ainsi une «arborescence spatiale». Les espaces sont décrits comme des objets à part entière. L enveloppe d un espace a une enveloppe définie en 3D. Ses limites coïncident avec le nu intérieur des parois qui délimitent l espace. Le récapitulatif ci-contre liste les classes d objet mobilisées pour décrire ouvrages et d équipements du DOE de Vigny. Voici la traduction des principales classes : - Dalles - Eléments de distribution - Eléments de mobilier - Escaliers - Fenêtres - Garde-corps - Murs - Murs rideaux - Portes - Poteaux - Poutres - Tout ouvrage ou équipement est ainsi localisé à l étage et même à la pièce. On peut ainsi extraire de la seule maquette BIM-IFC tous les éléments d un «DOE Classique» : - le plan de masse peut être produit à partir du BIM s il intègre la définition du site ; - les plans de distribution des locaux avec repérage de chaque local et indication de sa fonction ; - les surfaces avec les différentes surfaces en usage (SHON, SU, SDO, ) et produire toujours à partir de la seule maquette BIM-IFC : - Les plans architecte des niveaux, de toiture, des élévations ou façades, des coupes,... ; - L inventaire des matériels installés ; - Les schémas et plans des installations techniques si le BET a exploité le BIM-IFC produit par l architecte ; 1 Rapport final Octobre /12

13 De même, les différents éléments de la construction (second-œuvre) tels que les menuiseries extérieures et intérieures, les cloisons, les revêtements de sols et muraux, les installations techniques, etc., sont identifiés, typés et localisés. Et il sera bientôt possible d y intégrer également les notices descriptives de fonctionnement et d entretien si ces notices sont décrites comme des objets qui ont vocation à être importés dans l outil de gestion de patrimoine. On pourra ultérieurement lier ces nouveaux objets aux futures versions électroniques des notices des fabricants qui leur sont associées. Nous avons démontré dans cette étude qu il est aujourd hui possible - si la maîtrise d œuvre utilise un logiciel de CAO 3D 2 capable d exporter des informations au format IFC - de produire un BIM-IFC contenant des informations utiles au gestionnaire de patrimoine, à savoir : - l organisation des bâtiments construits exprimée sous la forme d une arborescence spatiale ; - les espaces et leurs caractéristiques dont l affectation fonctionnelle ; - les ouvrages et équipements identifiés, typés et localisés. Les informations extraites à partir d un BIM-IFC vont progressivement s étendre parallèlement aux applications pour bureaux d études : structure, génie climatique, électricité, qui viendront compléter le BIM produit par l architecte et elle enrichiront d autant le DOE-IFC. Autre piste, les catalogues électroniques sur les produits qui contiendront des informations telles que les notices descriptives de fonctionnement et d entretien. Nous détaillons toutes ces informations et les diverses possibilités de développement dans le guide intitulé : «DOE numériques adaptés à la gestion des ouvrages», joint à notre étude. Remerciements à Patrick TERRIER (Agence Atrium Architecture 95) pour sa collaboration et les échanges IFC entre nos deux cabinets aux travers de nos deux logiciels de CAO ARCHICAD et ALLPLAN, à BBS-SLAMA (et Fréderic GRAND) pour les échanges IFC entre les logiciels CLIMAWIN et ARCHICAD, à ABVENT et Pierre JUDDE développeur d ARCHICAD pour leurs précieux conseils, à Bernard FERRIES (Société Laurenti) pour sa collaboration pour la rédaction des guides figurant en annexe et à Aimerique VEQUE, étudiant à Toulouse qui a contribué au guide IFC d ARCHICAD à l attention des architectes et enfin, à l association MédiaConstruct qui au travers de son site, diffuse largement ce rapport. 2 Logiciels CAO IFC : ARCHICAD, ALL PLAN, ARCHITECTURE 3D, BENTLEY, REVIT, VECTORS WORKS. Rapport final Octobre /12