Epreuves de pédagogie

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1 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES ÉPREUVES ET ANALYSE PÉDAGOGIQUE Epreuves de pédagogie Les épreuves de pédagogie au -FFESSM L examen de moniteur fédéral 1 er degré () de la FFESSM comporte 3 épreuves de pédagogie, notées sur 20. 1) Pédagogie préparatoire (PMT + baptême), coefficient 3 ; 2) Pédagogie pratique (avec scaphandre, sauf baptême), coefficient 4 ; 3) Pédagogie théorique, coefficient 4. Les épreuves de pédagogie au -FSGT La formation de moniteur fédéral 1 er degré () de la FSGT comporte 4 unités de compétence: 1) Pédagogie théorique ; 2) Pédagogie préparatoire (PMT) ; 3) Pédagogie du baptême ; 4) Pédagogie pratique (avec scaphandre). Les épreuves de pédagogie au Le groupe B du concerne la pédagogie avec 3 épreuves, évaluées par le même jury : 1) Présentation et conduite d une séance pratique (avec ou sans scaphandre), coefficient 2 ; 2) Présentation et conduite d une séance théorique, coefficient 1 ; 3) Entretien avec le jury, coefficient 1. A suivre : évolution de ce type d épreuve dans le cadre de la réforme des brevets délivrés par l Etat (BPJEPS, DEJEPS). 167

2 E N S E I G N E R L A P L O N G É E Vous trouverez dans les pages suivantes des exemples de sujets concernant la pédagogie, sans présager de ceux qui vous seront effectivement posés lors de l examen. Nous les avons regroupés selon le découpage de la FFESSM, sachant que la logique des trois types d examens est similaire (voir tableau comparatif ci-dessous). FFESSM FSGT Brevets d Etat Pédagogie préparatoire Pédagogie préparatoire Baptême Pédagogie pratique Pédagogie pratique Pédagogie pratique Pédagogie théorique Pédagogie théorique Pédagogie théorique Entretien avec le jury La pédagogie préparatoire concerne un thème sans utilisation du scaphandre, le terme «préparatoire» signifiant «préparatoire aux exercices avec scaphandre». Ce sont donc des sujets ne nécessitant l utilisation que des palmes, masque et tuba. Une exception toutefois, la FFESSM y inclut le baptême avec scaphandre et l utilisation du scaphandre en surface. Quant au, il ne fait aucune distinction entre pédagogie préparatoire et pratique (selon le sujet tiré en «pédagogie pratique», cela peut concerner, indifféremment, un apprentissage avec ou sans scaphandre). Conseils pour l examen Pédagogie pratique (et préparatoire) Si les modalités de déroulement de l épreuve de pédagogie pratique (ou préparatoire) peuvent varier d un lieu d examen à l autre, certains points sont intangibles : 168 1) Attribution du sujet parmi une liste commune à tous les jurys, pour une même session d examen. Selon les cas, vous pourrez soit conserver le sujet avec vous, soit le recopier. Dans cette dernière situation, prenez soin de recopier le sujet à l identique, sans modifier les mots employés ni abréger les phrases, afin d éviter toute erreur d interprétation. Après s être assuré que vous avez pris connaissance du sujet et que vous l avez compris, vos examinateurs vous proposent de vous retirer pour préparer votre cours. 2) Vous disposez généralement de 15 à 30 minutes pour : - préparer votre séance (plan de l intervention, choix des éducatifs, mise en place de la séance, etc.) ; - rassembler le matériel nécessaire : scaphandre, planches de natation, cerceaux, plusieurs modèles de masques, palmes ou tuba si votre cours concerne la présentation de ce matériel, etc. ; - vous mettre en tenue, de manière à ne pas perdre de temps, et surtout ne pas faire attendre votre élève, lorsque vous vous mettrez à l eau.

3 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES ÉPREUVES ET ANALYSE PÉDAGOGIQUE 3) Réaliser votre cours devant le jury. Vous disposez généralement de 15 à 20 minutes pour : - vous présenter aux examinateurs, indiquer le sujet que vous avez tiré et, de manière générale, préciser rapidement (en une à deux minutes) ce que vous avez mis en place mais qui ne peut pas être dit aux élèves. Par exemple : «J ai vérifié le matériel de secours, la disponibilité de la VHF, les documents administratifs (certificat médical, licence ), le balisage de la zone d exercice, etc.» ; - faire votre présentation orale (briefing) ; - réaliser votre séance dans l eau ; - faire le bilan de la séance. Dans ce cadre, un des examinateurs joue le rôle de l élève. Vous devez vous adresser à lui comme si c était un «vrai élève» : «Bonjour, aujourd hui nous allons voir le lâcher-reprise d embout. Je te propose». Cette mise en scène a pour but d évaluer votre prestation dans les conditions les plus proches possibles de la réalité. Vous devez vous être habitué à ce jeu de rôle durant votre formation et votre stage. Pédagogie théorique Après avoir tiré un sujet au sort, vous disposez de : - 15 à 30 minutes pour préparer votre cours à 30 minutes pour le présenter au tableau. Vous devez présenter le plan complet de votre cours, bien que sachant pertinemment que vous ne pourrez pas exposer l ensemble du cours dans le temps imparti. C est donc à vous de proposer de détailler au jury (qui joue le rôle d élèves), de détailler une partie du cours. Si le jury estime que votre choix élude la véritable difficulté du sujet, il peut revenir sur votre choix et choisir, dans votre plan, une autre partie à détailler. Au, vous ne pouvez utiliser aucun document. Au, vous pouvez «consulter votre documentation personnelle à condition qu elle soit uniquement constituée d ouvrages ayant fait l objet d un dépôt légal, à l exclusion de manuscrits, photocopies ou autres». Attention toutefois à ce que cette disposition ne soit pas un prétexte pour ne pas réviser votre théorie ou la réviser superficiellement (sous-entendu «pas la peine de m embêter avec les détails, tout est dans les livres!»). Car le jour de l examen, vous avez très peu de temps de préparation (15 à 30 minutes). Si vous ne maîtrisez pas parfaitement votre sujet, vous passerez tout votre temps à rechercher l information, alors qu il s agit de faire un plan et de la structurer. De plus, ce manque de maîtrise des connaissances apparaît immanquablement dans le cours : perdu dans vos notes pour y rechercher des mots clefs, des définitions, etc., vous serez dans l incapacité de réaliser un cours de qualité. En résumé, vous passerez à côté du sujet (avec le plus souvent une note largement inférieure à la moyenne) En conséquence, le fait de disposer, lors de l examen, d une documentation pour préparer le cours de théorie n est un élément positif que sous certaines conditions : - Le contenu des livres doit être parfaitement connu et maîtrisé pour ne pas avoir à perdre de temps à rechercher l information et pour avoir suffisamment de recul pour faire un cours. Comment enseigner un contenu que l on ne maîtrise pas parfaitement? 169

4 E N S E I G N E R L A P L O N G É E - Il ne s agit pas de recopier le plan d un livre, il vous est demandé une démarche personnelle, ce qui suppose d être capable de justifier vos choix. Ce n est généralement pas le cas lorsque le candidat s est contenté de recopier le plan d un ouvrage publié. Sans compter la lassitude du jury lorsqu il voit défiler des candidats toute la journée, lui proposant systématiquement le plan de l ouvrage X ou Y. - La meilleure exploitation des documents consiste à les utiliser pour retrouver des chiffres (ex. les Sc des éléments de calcul de tables), des schémas (ex. cœur), des définitions précises, etc., mais pas pour bâtir un cours de bout en bout. Faire un plan Essentiel, le plan permet d ordonner la pensée, de classer les idées, de structurer la présentation, pour faciliter la compréhension du cours tout en évitant les répétitions. Le choix du type de plan dépend essentiellement du sujet traité. Sans que la liste soit exhaustive, on peut distinguer les plans chronologiques, analytiques, inductifs, déductifs et comparatifs. Le plan chronologique Ce type de plan aborde les faits, idées ou notions dans l ordre de leur déroulement. Il peut être utilisé pour décrire, par exemple, les risques auxquels est confronté un plongeur : 1. En surface (vérifier l équipement ) ; 2. Lors de la mise à l eau (bonne technique, vérifier qu il n y a personne en dessous ) ; 3. A la descente (oreilles, masque, sinus ) ; 4. Lors du séjour au fond (dangers du milieu, vérification de la consommation d air ) ; 5. Lors de la phase de remontée (expiration pour éviter une surpression pulmonaire; vitesse lente et respect des paliers ) ; 6. En faisant surface (tour d horizon ) ; 7. Entre deux plongées (pas d effort, pas d apnée ). Le choix des mots, le poids des idées Les titres de vos différentes parties doivent être courts (quelques mots), tout en étant évocateurs du contenu et motivants pour l auditoire. La simple lecture du plan doit permettre de comprendre le sujet dans ses grandes lignes et d en dégager les points clefs de votre argumentation. Le plan analytique Ce plan permet de traiter différents aspects ou points de vue liés à un même sujet. Par exemple, il est possible de traiter «la phase de remontée» en envisageant la prévention des risques de surpression pulmonaire, la vitesse de remontée, la prévention des accidents de décompression, les paliers, la lecture des tables immergeables ou l utilisation d un ordinateur, etc. 170

5 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES ÉPREUVES ET ANALYSE PÉDAGOGIQUE Le plan inductif Ce plan part d un exemple pour aboutir à la loi générale. Dit autrement, il part des faits constatés pour déboucher sur les causes. Généralement, il offre l avantage de débuter le cours par des éléments déjà connus des élèves pour les amener, progressivement, à enrichir leurs connaissances. C est un des plans les plus efficaces sur le plan pédagogique, l élève étant en situation active. Notez que c est par cette démarche inductive qu un enfant apprend à parler, à marcher, etc. Si nous reprenons l exemple de l oreille, il est tout à fait envisageable, au niveau 1 de plongeur, d utiliser ce type de plan pour aborder les risques de barotraumatismes à la descente : 1. Immersion et oreilles. Dès son baptême, chaque plongeur a ressenti l augmentation de pression au niveau des oreilles. Cette notion se rattache donc directement au vécu du plongeur. 2. Les oreilles moyennes. A l aide d un schéma simple, il est possible de montrer que la trompe d Eustache est généralement fermée, ce qui crée une dépression dans l oreille moyenne lorsque la pression augmente à l extérieur de l oreille (phase de descente). 3. Prévention : équilibrage des pressions (Valsalva). Il s agit d expliquer l ajout d air dans l oreille moyenne, via la trompe d Eustache. 4. Les sinus. Une fois le mécanisme de l oreille décrit, il est facile d aborder, dans la même logique, le risque de barotraumatisme des sinus. 5. Les dents. 6. Le risque placage de masque. Notez que le point de départ du plan n est pas choisi au hasard. Les accidents des oreilles représentant environ 80 % des incidents ou accidents en plongée, il est logique de débuter par ce sujet. De plus, c est l une des principales difficultés pour les débutants. Le plan déductif Ce type de plan part de l idée générale pour aboutir au fait particulier. Si nous reprenons le cas des barotraumatismes à la descente, nous obtenons, par exemple : 1. La pression 2. La compressibilité des gaz 3. Incidence sur les volumes fermés 4. Les risques de barotraumatismes en plongée : a. Oreilles b. Sinus c. Dents d. Masque Ce plan est celui qualifié de «classique». Il a le désavantage de placer généralement les élèves en situation passive. De plus, poussée à l extrême, cette approche présente le risque de bâtir un cours où les concepts généraux prennent le pas sur les considérations de terrain. Si cela peut se concevoir dans le cadre de l enseignement général (collège, lycée), la réponse est moins évidente dans le cadre d une pratique de loisir comme la plongée. 171

6 E N S E I G N E R L A P L O N G É E L archétype même de cette dérive consiste à faire apparaître, en fin de cours, une partie intitulée «applications en plongée» ; ce qui suppose que les neuf dixièmes du cours n ont pas traité directement de la plongée. Le plan comparatif Ce type de plan présente une analyse comparative : - avantages/inconvénients ; - ressemblances/différences ; Exemple d utilisation à propos des détendeurs de plongée : 1. Le principe général des détendeurs 2. Les détendeurs non compensés a. Fonctionnement b. Avantages c. Inconvénients 3. Les détendeurs compensés a. Fonctionnement b. Avantages c. Inconvénients 4. Principales pannes possibles 5. Entretien Ce type de plan doit être utilisé avec discernement, uniquement lorsque la logique comparative s impose. Pour en savoir plus sur la pédagogie (espace proche et espace médian) : Plongée Plaisir Initiateur. 172

7 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES ÉPREUVES ET ANALYSE PÉDAGOGIQUE Examinateurs et critères de notation Sans que cette liste soit exhaustive, nous vous présentons, à titre indicatif, les principaux critères d évaluation. Il est précisé que tout jury d examen est souverain dans sa notation. Aucune contestation de la part d un candidat à l examen d initiateur ne peut se prévaloir des conseils ou avis exposés dans ces pages. Sujets de pédagogie pratique et préparatoire Respect des règles de sécurité Tout manquement grave aux règles de sécurité peut entraîner une note éliminatoire, quelle que soit par ailleurs, la qualité pédagogique du cours. Vous devez donc être particulièrement vigilant : - à la mise en place de la sécurité passive (trousse de secours, oxygène, moyen de communication avec les secours ) ; - au respect des normes de sécurité (Arrêté du 22 juin 1998 modifié, etc.) ; - et surtout, à la sécurité active, dans les exercices que vous faites faire à vos élèves. Exemples d erreurs ou de manquements aux règles de sécurité : - Non-respect de la profondeur maximum d évolution : 6 m pour un baptême adulte, 2 m pour le baptême d un enfant âgé de 8 à 10 ans, 3 m de 10 à 14 ans, 6 m pour l enseignement de l ensemble des exercices au niveau 1 (voir manuel du moniteur FFESSM), etc. - Non-respect des préalables (prérequis) liés à la sécurité. C est le cas si, par exemple, l échange d embout est enseigné sans prévoir qu au préalable, le lâcher-reprise d embout et la remontée sur expiration doivent être maîtrisés. - Non-vérification des acquis, c est-à-dire de la maîtrise des préalables. Avoir indiqué, lors de la présentation du cours, que les élèves doivent avoir maîtrisé certains préalables n est pas suffisant. Il faut également s assurer (généralement en début de séance) que les élèves maîtrisent réellement ces préalables. - Distance séparant le moniteur des élèves lors de phases d enseignement à risque : lâcher-reprise d embout, remontée en expiration, réaction au remplissage du masque, vidage de masque, équilibrage à l aide du gilet, etc. Dans ces situations, le plus souvent, les élèves doivent être tenus par le moniteur. - Réalisation de la séance dans une zone à risque où des engins (bateaux, scooters ) peuvent circuler. Dans tous les cas, lorsque la séance a lieu en surface ou proche de la surface, la zone doit être balisée avec une personne assurant la sécurité de surface. Cette personne a un double rôle : 1) pouvoir porter secours en cas de nécessité ; 2) alerter des embarcations avant qu elles entrent dans le périmètre protégé et les faire se dérouter. 173

8 E N S E I G N E R L A P L O N G É E Respect du sujet Lorsqu un sujet d examen vous a été attribué, vous devez veiller à répondre précisément à la question posée et uniquement à cette question. Par exemple, si vous devez traiter «perfectionnement du palmage», vous êtes hors sujet en traitant «initiation au palmage». Lorsque la séance est hors sujet mais malgré tout correcte, cela se traduit tout de même par une note généralement inférieure à la moyenne. Mise en œuvre des connaissances pédagogiques Les points clefs d une démarche pédagogique doivent être respectés : - solliciter l attention des élèves ; - les rendre actifs le plus souvent possible, plutôt que ce soit toujours le moniteur qui «travaille» ; - les faire parler de ce qu ils font ou de ce qu ils ont fait ; - effectuer des exposés clairs et concis ; - justifier les exercices ; - inscrire une séance dans une progression pédagogique cohérente ; - faire faire aux élèves, chaque fois que cela est possible, des répétitions «à sec» et apporter des correctifs en temps réel ; Tous ces éléments font, bien entendu, partie des critères de notation de vos examinateurs. Efficacité du cours : quantité de travail et progression des élèves Une séance est efficace si elle fait progresser significativement les élèves («en fin de cours, être capable de»). Cela suppose, au-delà de la présentation d un exercice, de prévoir suffisamment d éducatifs. Vos examinateurs y seront particulièrement sensibles. Si la séance est «creuse», si les élèves travaillent peu, votre note s en ressentira. Par exemple, lors de l enseignement du lâcher-reprise d embout, après avoir enseigné le geste technique, comment cela est-il mis en scène durant la séance? 174 Bon à savoir Durant votre exposé, les examinateurs peuvent : - vous laisser faire votre cours sans vous interrompre (c est généralement le cas aux brevets d Etat, les examinateurs attendant l entretien avec le jury pour poser des questions) ; - vous interrompre pour vous poser une question ou pour vous demander de passer directement à l étape suivante (généralement par contrainte de temps). Dans ce dernier cas, n y voyez aucun jugement sur votre prestation. Le but est sans doute de vous entendre sur la suite du cours où des points importants sont probablement abordés. De manière générale, contrairement à une idée fort répandue, les examinateurs ne cherchent pas à sanctionner les candidats, bien au contraire. Toutes les précisions demandées n ont d autre but que vous évaluer au mieux, pour vous attribuer la meilleure note possible.

9 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES ÉPREUVES ET ANALYSE PÉDAGOGIQUE Si vos élèves se contentent de faire deux ou trois fois le geste durant la séance, c est insuffisant. A vous de proposer différentes situations : - dans 1 m d eau, au rythme de l élève ; - dans 1 m d eau, sur le signal du moniteur ; - dans 1 m d eau, en restant un certain temps sans le détendeur en bouche ; - dans 2 m d eau (sous réserve de la vérification des préalables) ; De plus, cet exercice nécessitant une grande attention du moniteur, du fait des impératifs de sécurité, doit être réalisé sous l eau, un élève après l autre. Se pose alors la question des autres élèves et de leur positionnement par rapport au moniteur. Attrait du cours : utilisation de moyens ludiques Un cours doit être attrayant, c est une des conditions essentielles pour que les élèves en retirent du plaisir et que la motivation soit au rendez-vous. Essentielle, l utilisation de moyens ludiques (jeux, mises en situation) est, cependant, souvent absente des exposés des candidats. On peut d autant plus le regretter que cela est valorisé par les examinateurs (optique «examen»), et surtout, apprécié par les élèves. Sujets de pédagogie théorique Sans que cette liste soit exhaustive, le jury examine généralement votre cours selon les critères suivants : - Le sujet est-il correctement traité? - Le cours est-il structuré? Le plan est-il cohérent (en évitant les plans «passe-partout» valables pour tous les sujets)? Le plan proposé en début de cours est-il respecté par la suite? - Les explications sont-elles claires? - Le tableau est-il utilisé correctement: agencement de l information, tableau, utilisation de couleurs différentes, présentation de schémas? - Les exemples choisis pour illustrer le propos sont-ils pertinents? - Le candidat s exprime-t-il correctement : élocution, débit de parole? - Le candidat est-il attentif aux élèves, à leurs réactions? Y a-t-il des appels réguliers à l attention? Les élèves sont-ils sollicités pour donner leur avis ou répondre à des questions? Le jury s attache donc plus à évaluer la «forme» (capacité à réaliser un cours, à présenter des concepts ) que le «fond». Cependant, le manque de connaissances sur le fond peut être rédhibitoire. Si l on peut admettre qu un candidat fasse une erreur sur la valeur d un Sc dans les éléments de calculs de tableau sur l énoncé d une loi physique, il est inconcevable qu un candidat au monitorat ne connaisse pas parfaitement les procédures de décompression, les procédures de secours, etc. Un manque de connaissances théoriques trop important peut conduire à une note éliminatoire, quand même le candidat maîtriserait-il parfaitement les «concepts pédagogiques». 175

10 E N S E I G N E R L A P L O N G É E Les différents types de sujets Sujets de pédagogie pratique et préparatoire De manière générale, quatre types de sujets peuvent vous être proposés lors de l examen : initiation, perfectionnement, résolution de difficultés, exercices de synthèse. Initiation Ce type de sujet nécessite de détailler les techniques de base. L objectif pédagogique n est pas de réaliser une performance mais de savoir réaliser correctement le geste au bout d une ou plusieurs séances. Cela concerne généralement des élèves en début de formation. Par exemple, lors d une initiation au palmage, il s agit de présenter le geste lui-même : - les jambes font un mouvement de ciseau ; - le mouvement part de la hanche et non du genou (il faut éviter de trop plier les genoux, au risque de «pédaler dans l eau» et d être inefficace) ; - par rapport au mouvement de crawl en nage libre, avec des palmes, le mouvement s effectue avec une plus grande amplitude, mais avec une fréquence moins élevée ; - pour que le geste soit efficace, la palme doit rester dans l eau ; 176 Perfectionnement Ces sujets concernent le perfectionnement d une technique, les gestes de base étant censés être acquis. L erreur la plus souvent commise consiste à expliquer en détail le geste lui-même ; comme si l élève le découvrait. Ce n est pas l objet d une séance sur le perfectionnement. Reprenons l exemple du palmage. L enseignement du perfectionnement du palmage ne consiste pas à présenter le geste lui-même, réputé acquis, mais à atteindre une certaine performance. Selon les cas, les objectifs pédagogiques peuvent concerner : - Le déplacement dans des conditions difficiles (courant, vagues), qui peut être simulé, par exemple, en poussant une planche dans l eau ou sous forme de jeux, deux élèves face à face se tenant les bras en essayant de palmer puissamment pour faire reculer son partenaire. - Le déplacement sur de longues distances, sans se fatiguer, ce qui suppose d alterner les palmages (ventral, dorsal) pour faire travailler différemment les muscles, tout en maîtrisant sa ventilation sur tuba ou sur détendeur (capelé). - La vitesse de déplacement, ce qui peut être aisément travaillé sous forme de jeux, par équipes, chronométrés. - Le déplacement sur le côté (costal), utile par exemple pour donner de l air à un équipier en maintenant son niveau d immersion et rejoindre le guide de palanquée. - Le maintien en surface, sans effort, à l aide du palmage de sustentation. Pour perfectionner le geste (debout dans l eau, mouvement lent et ample), il est possible, par exemple, de demander aux élèves de tenir un plomb dans chaque main et de se maintenir ainsi en surface, sans effort, en ventilant correctement.

11 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES ÉPREUVES ET ANALYSE PÉDAGOGIQUE Vous le voyez, la réponse à une question sur le perfectionnement d un geste est bien différente de celle relative à l initiation. Traiter l initiation en lieu et place du perfectionnement conduit au hors sujet. Résolution de difficultés Ce type de sujet consiste, à partir du constat de certaines difficultés rencontrées par un élève, à lui apporter des solutions pour les dépasser. En règle générale, le type de difficultés rencontrées n est pas indiqué dans l énoncé du sujet. Pourtant, sans la connaissance de ces difficultés, il est impossible de réaliser le cours. Pour déterminer les difficultés, différentes possibilités s offrent à vous : Option 1 : Questionner l élève, avec le risque qu il ne sache pas énoncer clairement les difficultés qu il rencontre. Option 2 : Demander à l élève, après un rapide exposé (briefing), de se mettre à l eau et de tenter de réaliser le geste technique demandé. C est alors vous qui, en situation, devez détecter les difficultés rencontrées et proposer des solutions. Cette approche est la plus proche de ce qui est fait en réalité. Toutefois, dans le cadre d un examen, cela suppose que vous soyez capable de vous adapter en temps réel, sans préparation préalable. Cette approche est donc réservée à des candidats aguerris, sûrs de leur maîtrise pédagogique. Option 3 : Afin d éviter l écueil précédent, vous pouvez, lors de la présentation au jury, indiquer quelle est la difficulté rencontrée par l élève et proposer une solution. Dans la mesure où la difficulté que vous pointez est bien réelle pour l exercice concerné, les examinateurs joueront le jeu. Cette solution est la plus «sûre» lors d un examen. Prenons l exemple d un élève ayant des difficultés de palmage. Si vous choisissez l option 2, l exposé à l élève (briefing) est relativement court. Après la phase d accueil et un échange avec l élève sur sa perception des difficultés qu il rencontre, vous passerez rapidement à l eau, en lui demandant, par exemple, d effectuer un parcours de 50 m. Durant ce parcours, vous détecterez les difficultés qu il rencontre et vous lui proposerez des éducatifs. Si vous choisissez l option 3, c est à vous, dans votre exposé, d indiquer la difficulté rencontrée. Par exemple : «Tu te rappelles lors de la dernière séance, tu pliais trop les genoux, ce qui rendait ton mouvement inefficace. Je vais te proposer, dans un premier temps, de travailler dans 80 cm d eau, à plat ventre, en tenant le rebord de la piscine et en tentant de le «pousser». Pendant que tu réaliseras ce geste, je te donnerai des consignes. Ensuite». Ou encore : «Tu te rappelles, tes palmes sortaient de l eau. Aujourd hui, nous allons améliorer ce point. Pour cela, je vais te demander de prendre cette planche et de nager tête hors de l eau en la poussant devant toi. Dans un premier temps, cela t obligera à remonter le buste et donc à maintenir les palmes dans l eau. Ensuite». 177

12 E N S E I G N E R L A P L O N G É E Dans le traitement de sujet à propos de la «résolution de difficultés», les principaux écueils sont : - de ne pas traiter la question et d être hors sujet en traitant la question comme s il s agissait d une initiation ou d un perfectionnement ; - de ne pas pointer une réelle difficulté de l exercice, ce qui rend la séance creuse avec une progression faible des élèves ; - de ne pas être capable d apporter des correctifs valables. Plus difficile à traiter que les précédents, ce type de sujet nécessite, plus que les autres, une certaine expérience que vous devez acquérir durant votre stage en situation. Sujets de synthèse Les sujets de synthèse, plus que d autres, mettent en jeu votre capacité à définir des critères de réussite et à mettre en place une évaluation globale des compétences de vos élèves. Ils concernent généralement des élèves en fin de formation. Par exemple, cela peut consister à «évaluer le palmage pour quatre élèves en fin de formation niveau 1». Dans ce type de sujet, l erreur consisterait à refaire un à un tous les exercices déjà enseignés. Il s agit plutôt de bâtir une séance, si possible ludique, où certains points clefs seront évalués. Par exemple, lors d une séance de synthèse sur le palmage : - capacité à maintenir sans effort, durant quelques minutes, un palmage de sustentation; - capacité à réaliser une certaine distance, sans prendre appui ; - capacité à alterner les palmages (ventral, dorsal, costal) ; Des jeux par équipe permettent de réaliser une telle évaluation. Mais il y a bien d autres possibilités, à vous d être inventif. Sujets de pédagogie théorique 178 Les sujets de pédagogie théorique peuvent porter sur l ensemble des cursus de formation, du niveau 1 au niveau 5 de plongeur. Exemples : - Faites un cours sur la flottabilité à des plongeurs en formation niveau 2 ; - Faites un cours sur les barotraumatismes à des plongeurs en formation niveau 1 ; - Cours niveau 4 sur les éléments de calculs de tables ; En dehors de la maîtrise du contenu de cours, la principale difficulté consiste à délimiter le cours en fonction du niveau : - Que dire au niveau 1 sur la flottabilité? - Que dire au niveau 2 sur ce même thème? - Et au niveau 4, qu apporter de plus? Tous ces éléments sont abordés dans votre formation de moniteur 1 er degré.