LES CINQ SENS LES ENQUÊTES DE LA LUCIOLE

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1 LES ENQUÊTES DE LA LUCIOLE LES CINQ SENS Auteurs : Laurence Scarbonchi, Patrick Chiuzzi Réalisatrice : Laurence Scarbonchi C Productions Chromatiques/Cap Canal/Cités télévision, 2004 Durée : 12 min 00 s Les enquêtes de Lucie la Luciole abordent des sujets variés les manifestations de l activité de la Terre, la matière, le vivant, l environnement mais bien circonscrits. En treize minutes, des apports de spécialistes permettent d élaborer des réponses, denses mais organisées, rigoureuses, conjuguant image, schémas, cartes, petites animations, et qui ouvrent une méthode d accès à la connaissance complémentaire à l investigation directe. Lucie introduit le sujet, elle établit et maintient le fil directeur. Elle récapitule clairement et simplement, au fur et à mesure, les points abordés par les spécialistes et assure les transitions. Elle donne la définition des mots difficiles employés. Tout au long du film Les Cinq sens, Lucie se promène dans une ville et se montre attentive à la perception de chacun de ses cinq sens (les vitraux d une cathédrale, l odeur d un marchand de crêpes, etc.). Elle s interroge sur la façon dont son corps perçoit ces sensations : pour chacune, elle va questionner un spécialiste scientifique, lequel propose un schéma anatomique récapitulatif de chaque organe sensoriel et de la façon dont il fonctionne. Le film aborde un à un chacun des cinq sens : la vue, l œil et son fonctionnement ; l odorat, le nez et son rôle ; le goût, la langue et son rôle ; l ouïe, l oreille et son fonctionnement ; le toucher, la peau et son rôle L approche purement scientifique fait ressortir, dans chaque domaine, le rôle important du cerveau comme centralisateur de toutes les informations.

2 MÉTHODES D ACCÈS À LA CONNAISSANCE La forme choisie est l enquête. Cette méthode permet d articuler le questionnement sur le monde et la démarche d investigation. Certes, dans cette série, les enfants suivent pas à pas une enquête conçue par d autres, mais la clarté des questionnements, l identification des étapes nécessaires, la recherche des sources d informations aident à forger des compétences qui pourront être réinvesties lors d enquêtes conçues par la classe. SCIENCES ET LANGAGE DANS LA CLASSE Une part importante du travail d exploitation des documents de cette série consiste à dégager d une trame serrée d informations le fil directeur et les notions essentielles. Ce travail passe par une reformulation synthétique sans laquelle on resterait dans une logique d accumulation (d autant que ces documents ne portent pas d incrustations de titres): on visera ainsi les compétences générales et les compétences spécifiques, définies par les programmes, relatives à la langue orale et écrite. Citons en particulier pour les compétences spécifiques : traiter une information complexe comprenant du texte, des images, des tableaux, etc. ; utiliser à bon escient les connecteurs logiques dans le cadre d un raisonnement rigoureux ; prendre des notes lors d une observation ou d une enquête ; rédiger des textes à statut documentaire ou scientifique. PRÉGÉNÉRIQUE ET GÉNÉRIQUE Le prégénérique présente Lucie la Luciole qui navigue dans un ciel étoilé parsemé d objets d investigation recensés par la chanson. Cette chanson lui est adressée par les enfants qui regardent ses enquêtes (en retour, elle s adresse à eux dans les épisodes). Le générique permettra de repérer avec les élèves : des noms, qui reviennent dans tous les épisodes : les auteurs, la réalisatrice, la voix de Lucie, l auteur des chansons des fonctions: images et son, paroles et musiques, montage, monteur truqueur, images d archives des sources d images : le Centre national de la cinématographie des remerciements. 2

3 PROGRAMMES ASSOCIÉS AU FILM Cycle 3 : Socle commun des connaissances et des compétences 2007/2008, p : La culture scientifique et technologique. Les sciences expérimentales ont pour objectif de comprendre et de décrire le monde réel, celui de la nature et celui construit par l homme. Pour atteindre ces buts: l observation, le questionnement, la manipulation et l expérimentation sont essentiels. Ces pratiques permettent de : Connaître «Tout élève doit avoir une représentation cohérente du monde, notamment sur les organismes vivants» (évoqués dans le film). Maîtriser L organisation et le fonctionnement du corps humain. Le corps humain et ses possibilités. Cycle 3 : Applications pluridisciplinaires (IO, p. 37 à 39) Arts visuels L enseignement des arts visuels s appuie sur le dessin. L élève explore l univers des images. Il s initie à la prise de vue. Il affine sa perception de l environnement (paysages, architecture). Culture musicale Culture de la voix et de l oreille. Pratique instrumentale portant sur des instruments rythmiques. Activités à visée artistique, esthétique ou expressive Gymnastique artistique et rythmique. OBJECTIFS DU FILM Savoir observer, questionner. Développer des habilités manuelles. Comprendre qu un effet peut avoir plusieurs causes, et percevoir qu il peut exister des causes non apparentes ou inconnues. Utiliser le langage scientifique à l écrit et à l oral. Mobiliser ses connaissances en situation pour comprendre le fonctionnement de son propre corps. Se responsabiliser face aux problèmes du monde vivant et de la santé (évoqués dans le film). Apprécier l intérêt des progrès scientifiques et techniques. Dans le domaine de la médecine, établir la relation avec les différentes affections des organes étudiés dans le film. 3

4 DÉCOUPAGE ET STRUCTURE Découpage et descriptif succinct 00 min 00 s: Prégénérique et introduction du sujet 01 min 30 s : La vue 03 min 40 s : Le goût et l odorat Détail des notions abordées Énumération des cinq sens, qui servent à percevoir le monde. Le rôle de l œil. Son fonctionnement. Importance du cerveau, auquel est relié le nerf optique. Dilatation et rétractation de la pupille. Rôle du cristallin et de l iris. Existence des illusions d optique. Le rôle des molécules odorantes. Organisation du système olfactif périphérique. Interaction de ces molécules et de récepteurs, qui induisent une impulsion électrique vers le cerveau. Relation étroite entre le goût et l odorat: c est le nez qui intervient dans les deux cas. En revanche, c est la langue l organe gustatif: c est toujours elle qui permet de reconnaître le salé, le sucré, l acide, l amer. Le fait de saliver révèle que le cerveau a enregistré les informations, puisqu il prépare la bouche à la consommation alimentaire. Ce que l on voit et ce que l on entend Lucie explore la ville. Lucie admire une cathédrale : couleurs, formes. Schéma explicatif du fonctionnement de l œil. Explication de Bénédicte Allier, chercheure, sur la perception des couleurs. Schéma illustrant une illusion d optique. Lucie hume les bonnes odeurs d un marchand de crêpes. Explications de Moustafa Bensafi, docteur en psychologie. Schéma explicatif du fonctionnement du nez. Schéma de la langue. 4

5 Découpage et descriptif succinct 06 min 10 s : Le toucher 07 min 30 s : L ouïe 10 min 40 s : Récapitulatif Détail des notions abordées Composition de la peau : trois couches superposées, hypoderme, derme, épiderme ; les nerfs. Rôle du froid contre la douleur. Un son est une vibration d air. Les vibrations se propagent dans le conduit auditif : vibration du tympan et des trois osselets (marteau, enclume, étrier), qui, via une membrane un liquide et des petits cils, transmettent le signal au cerveau. Danger qu un son trop fort brise ces cils. L audiogramme permet de mesurer la bonne réception des sons, et des seuils d audition. Le cerveau fonctionne par le biais de centres de perception, reliés aux organes sensoriels: le centre de l odorat, du toucher, etc. Ce que l on voit et ce que l on entend Lucie se brûle avec la crêpe : introduction du toucher. Rencontre avec Jérôme Emptoz, médecin. Schémas explicatifs de la structure de la peau, des terminaisons nerveuses reliées aux cerveaux. Éclatements de pétards. Rencontre avec Sylvianne Cheryl Crouze, directrice de recherche. Comparaison de l onde sonore avec l onde aquatique. Schéma explicatif du fonctionnement de l oreille. Courbe de l audiogramme. Lucie récapitule le rôle des organes de la perception, et le rôle dominant du cerveau. Un schéma montre les différents centres du cerveau. 5

6 SUGGESTIONS D EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE L exploitation ce film peut être pluridisciplinaire (scientifique, linguistique, artistique) et, pour chaque sens (vue, ouïe ), des séances spécifiques peuvent être proposées. Plusieurs séances sont à organiser, selon le niveau des élèves. Exploitation scientifique Plusieurs séances de travail sont à proposer aux élèves, une pour chaque sens étudié. Ce découpage et le choix de l enseignant seront facilités par le découpage du film en séquences (voir la rubrique Découpage et structure, p. 4). La vue Travail préalable à la projection : demander aux élèves, par deux, d observer leurs yeux. Proposer de faire les dessins de ce qu ils voient, avec le maximum de détails. Étude de ces résultats: la richesse de l observation servira à alimenter les explications de l enseignant, qui introduit les mots scientifiques adéquats pour affiner le travail d observation (les différentes formes des yeux qui peuvent être typiques de certaines ethnies, l iris, la pupille et ses propriétés ). Certains enfants portent des lunettes. C est le moment d aborder les problèmes des différentes affections des yeux et les moyens d y remédier: la myopie, l hypermétropie, la presbytie, le strabisme. Certaines maladies nécessitent des interventions chirurgicales, comme la cataracte. Visionnage du film (la vue : 01 min 30 s à 03 min 40 s). Ce sera l occasion de confirmer l observation directe de la première séance et de l approfondir. L attention portera principalement sur les schémas de l œil, qui permettent de mettre en évidence ce que l on ne voit pas à l observation directe: la rétine, le nerf optique, les bâtonnets et les cônes. On repère enfin le rôle, déterminant, du cerveau, dans la perception visuelle. On mettra en évidence la nécessité de protéger ses yeux du Soleil dès le plus jeune âge. L odorat et le goût Travail préalable à la projection : dans ce domaine, on privilégiera l expérimentation et la manipulation. 6

7 Avant la séance, l enseignant demande aux enfants d apporter des ingrédients qui mettent en évidence les différentes saveurs : citron, sucre, sel, artichaut En classe, les enfants sont invités à «goûter» et essayer de définir ce qu ils ressentent. On associe le rôle de l odorat à cette séance car les deux sens sont intimement liés. Souligner le fait que l odeur peut donner envie de goûter, ou non, suivant qu elle est appétissante ou nauséabonde (l adjectif «appétissant» associe d ailleurs à lui seul l odorat et le goût). Dans ce domaine, la culture intervient largement : des saveurs qui nous paraissent désagréables ne le sont pas du tout pour les Asiatiques, par exemple. L enseignant aura pris le soin de noter les observations des enfants, de même s ils ont fait des comparaisons avec d autres produits. Visionnage du film (l odorat et le goût : 03 min 40 s à 06 min 10 s). Comme pour la première partie du film sur la vue, on s attache à l observation détaillée des schémas de la langue et du nez. C est l occasion de bien mettre en évidence, là encore, le rôle du cerveau dans ces domaines de perception. On évoque ensuite les maladies de l appareil respiratoire supérieur : rhumes (nez bouché), sinusites, aphtes. La sensation de nez bouché induit d ailleurs une nette diminution de la sensation de goût. 7 Le toucher Même approche que pour les autres sens. Travail préalable à la projection : avant la séance, l enseignant demande aux élèves d apporter divers objets pour l expérimentation et la manipulation (tissus, différents solides, des peluches, du bois, du fer ). Faire travailler les élèves par groupes de quatre ou cinq, leur demander de noter leurs observations après avoir «touché» les différents matériaux. Mettre les résultats en commun, et dégager les notions principales : chaud, froid, lisse, rugueux, mou, dur Visionnage du film (le toucher : 06 min 10 s à 07 min 30 s). Le Dr Emptoz montre le schéma qui représente le derme et l épiderme. La couleur et une animation par clignotements permettent de bien mettre en évidence et de comprendre le rôle des différentes zones. Un autre schéma met en évidence le rôle du cerveau dans la transmission des informations.

8 L ouïe Travail préalable à la projection: dans la classe, l enseignant propose d écouter «les bruits» environnants. Il demande aux élèves d essayer de les identifier en les qualifiant le plus précisément possible (un claquement, un bruissement ). Peut-être que certains enfants n entendront pas certains sons, d autres seront peut-être gênés par des sons aigus ou de forte intensité. Ces remarques permettront de déduire que nous n entendons pas tous de la même manière d où l intérêt de consulter un spécialiste lorsque l on s aperçoit de certaines anomalies. Visionnage du film (l ouïe : 07 min 30 s à 10 min 40 s). Dans cette partie du film, un médecin explique de façon claire et concise le fonctionnement de l oreille. Le schéma sera étudié avec attention : le vocabulaire scientifique y est important. Le spécialiste apporte de nombreuses précisions sur la qualité de l audition, les moyens de la contrôler et la nécessité de se protéger des bruits trop intenses (précautions d utilisations des walkmans, des téléphones portables, d une musique trop forte). Exploitation linguistique Au regard de la richesse du thème étudié, cette partie pourra faire l objet, au choix de l enseignant, de plusieurs séances. Le niveau des élèves sera déterminant dans le nombre de séances consacrées à ce travail. Travail par groupe Organiser la classe en cinq groupes, un pour chaque sens étudié. À partir des mots de base œil, oreille, nez, langue et peau, ainsi que les verbes génériques qui s y rapportent voir, entendre, sentir, goûter et toucher, faire procéder à un recensement d expressions populaires qui font intervenir le verbe avoir ou ne pas avoir (utilisation du dictionnaire). Les élèves sont en situation de recherche : cette activité vise à enrichir leur vocabulaire, ou à vérifier le sens de mots connus mais pas toujours utilisés à bon escient. Travail personnel de l élève Dans un deuxième temps, réinvestissement des expressions dans des textes en essayant d utiliser, à bon escient, le plus d expressions possibles. 8

9 Voir (œil, vue) Oreille (ouïr, entendre) Nez (sentir) Langue (goûter) La peau (le toucher) Avoir bon pied bon œil Avoir l œil Avoir la larme à l œil Avoir le compas dans l œil Avoir un œil noir Avoir un œil de lynx Avoir un œil de biche Fermer les yeux sur Se mettre le doigt dans l œil Faire un clin d œil Faire les yeux doux Dévorer des yeux Ouvrir l œil Rendre œil pour œil Mon œil! Avoir une bonne vue Avoir une bonne oreille Avoir l ouïe fine Avoir l oreille fine Avoir ouï dire Se le pendre à l oreille Ouvrir grand ses oreilles Se boucher les oreilles Dormir sur ses deux oreilles Se faire tirer l oreille Prêter l oreille Avoir du nez Être un nez Faire un pied de nez Mettre son nez partout Un cache-nez Sentir Renifler Avoir du goût Avoir le goût des bonnes choses Goûter des jours heureux Goûter du bout des lèvres Être de bon goût Avoir un cheveu sur la langue Avoir du toucher Avoir une touche Tactile Ressentir (avec sa peau) Dur, mou Moelleux Avoir une vue perçante Avoir une vue défaillante Champ visuel Perception visuelle Acuité visuelle Vision, et les mots de la même famille Voir Percevoir Revoir Apercevoir Entrevoir Discerner Observer Regarder Scruter Entendre, écouter Écouteur Oreillette Oreillons Oreiller Audible, inaudible Audition Auditionner Auditeurs Les ouïes Flairer Humer Odeur Odorant Parfumé Nauséabond Nausée, nauséeux Avoir une bonne langue Avoir la langue bien pendue Tirer la langue Les saveurs : amer, sucré, salé, acide Savourer, savoureux Doux, âpre Souple, raide Lisse, rugueux Effleurer Caresser Chatouiller Pincer, piquer 9

10 FICHE ÉLÈVE Exploitation linguistique À partir des verbes suivants : «percevoir, apercevoir, entrevoir, revoir, observer, discerner, regarder, scruter», faire réaliser un tableau dans lequel les verbes seront classés suivant l intensité exprimée dans la manière de voir. Entre ces deux groupes, on peut inscrire le verbe regarder. VOIR - d attention + d attention Percevoir Entrevoir Regarder Observer Scruter Discerner Exploitation artistique Arts plastiques Dessin: représenter un objet d après observation, un paysage ). Travaux manuels: faire réaliser un tableau en utilisant des matériaux divers qui répondent aux caractéristiques suivantes : lisse, rugueux, souple, dur D autres propositions peuvent être faites par les élèves. Musique Écoute de différentes musiques. Classer les morceaux entendus suivant l intensité du son (plus fort, moins fort, plus grave, plus aigu, etc.). Mimer des verbes qui évoquent un son plus ou moins fort (crier, hurler, chuchoter, murmurer, etc.). Contrôle des connaissances scientifiques Pour chaque sens étudié, proposer aux élèves des fiches scientifiques à compléter sur : l œil, l oreille, le nez et la langue Le but est de contrôler les acquis du vocabulaire précis pour chaque organe. Les croquis proposés devront être clairs et simples. LIVRET RÉDIGÉ PAR OLGA TORELLI ET YVETTE SELAMME SCÉRÉN-CNDP, 2008