Une nouvelle conception des médias?

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1 TEXTE DE RÉFÉRENCE Une nouvelle conception des médias? Karol Jakubowicz

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3 Une nouvelle conception des médias? Contenus et activités liés et apparentés aux médias sur les nouveaux services de communication par Dr Karol Jakubowicz Direction des médias et société de l'information Direction générale des droits de l Homme et des affaires juridiques Conseil de l Europe avril 2009

4 Les vues exprimées dans cet ouvrage sont de la responsabilité des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la ligne officielle du Conseil de l Europe. Le Dr Karol Jakubowicz (Pologne) est Président du Conseil intergouvernemental du Programme Information pour tous (UNESCO). Auparavant, il était Directeur du Département Stratégie et Analyses du Conseil national de l audiovisuel de Pologne, l autorité de régulation de l audiovisuel ( ). Il a travaillé comme journaliste et directeur dans les domaines de la presse, de la radio et de la télévision polonaises durant de nombreuses années. Il a été Vice-président de la radio et de la télévision polonaises ; Président du Conseil de surveillance de la télévision polonaise ; Directeur de la planification stratégique et du développement au sein de la télévision polonaise. Il a été actif auprès du Conseil de l Europe de part ses fonctions de Président du Comité d experts sur la concentration des médias et le pluralisme ; Président du Comité permanent sur la Télévision Transfrontière et Président du Comité directeur sur les médias et les nouveaux services de communication ( ). Il a contribué à la rédaction du rapport «Service public de radiodiffusion en Europe», qui a été adopté par l Assemblée Parlementaire du Conseil de l Europe le 27 janvier Ses livres scientifiques et autres publications dans le domaine de la recherche sur les médias, ont été largement diffusés en Pologne et à l échelle internationale. Direction des médias et société de l'information Direction générale des droits de l Homme et des affaires juridiques Conseil de l Europe F Strasbourg Cedex Conseil de l Europe, 2009 Imprimé dans les ateliers du Conseil de l Europe

5 Table des matières Résumé, page 5 Introduction, page 7 Partie I : Emergence de nouvelles conceptions des médias, page 11 Médias traditionnels : Sélection de concepts de base et de définitions, page 11 Transformation des médias, page 13 Définir les «médias» aujourd hui, page 20 Nouvelle conception des médias (1) : tous les médias sont de «futurs nouveaux médias», page 22 Nouvelle conception des médias (2) : formes de médias créées par de nouveaux acteurs, page 22 Nouvelle conception des médias (3) : activités médiatiques ou apparentées aux médias menées par des acteurs n appartenant pas au monde des médias, page 27 Partie II : Emergence d un nouveau cadre réglementaire pour les nouveaux medias, page 31 Eléments du débat, page 31 Autorégulation des nouveaux contenus des médias, page 33 Régulation ou corégulation d internet et des autres nouveaux contenus des médias, page 34 Développer et démocratiser la corégulation, page 35 Services d information n ayant pas leur place dans le droit [des médias], page 37 Partie III : Les normes du Conseil de l Europe et les nouveaux médias : lignes d action possibles, page 41 Annexe 1, page 43 Tableaux supplémentaires, page 43 Annexe 2, page 45 Documents normatifs et légalement contraignants du Conseil de l Europe concernant la protection des droits de l homme dans la société de l information, page 45 Annexe 3, page 47 Recommandations concernant les systèmes d autorégulation et de corégulation, page 47 Références, page 49

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7 Résumé 1. Les changements sociaux et culturels, de même que l évolution technologique (et notamment la numérisation et la convergence) transforment fondamentalement les médias. Les nouveaux services de communication et les nouveaux médias sont dans une phase intermédiaire de leur développement, alors que leurs caractéristiques et leurs utilisations, ainsi que les opportunités et dangers potentiels qu ils présentent ne sont pas encore totalement explorés. 2. Au cours des dernières années, le Comité des Ministres a révisé et actualisé ses documents normatifs qui ne s appliquaient à l origine qu aux médias «traditionnels». Ce travail de longue haleine nécessitera éventuellement des révisions successives des normes ou de leurs modalités d application à mesure que les nouveaux médias gagneront en maturité. 3. Trois nouvelles conceptions des médias sont à distinguer : a) Tous les médias sont de «futurs nouveaux médias» : les médias traditionnels sont transformés en médias numériques et convergents, capables d intégrer toutes les formes de médias existants et de les assimiler en un éventail de formes de médias cohabitant sur des réseaux à large bande, de combiner tous les niveaux et modèles de communication sociale et tous les modes de diffusion de contenus ; ils sont aussi capable de dépasser toutes les contraintes temporelles et spatiales ; b) Formes de médias créées par de nouveaux acteurs : i) entités politiques, sociales, économiques, sportives et autres devenant fournisseurs et diffuseurs de contenus, court-circuitant les médias traditionnels et s adressant directement au grand public ; ii) les contenus liés ou apparentés aux médias sont diffusés par des créateurs de contenus non professionnels (par exemple des blogueurs) ; iii) ou par de nouveaux intermédiaires (fournisseurs de services internet, agrégateurs de contenus, moteurs de recherche, etc.). c) Le journalisme citoyen ou les contenus générés par les utilisateurs peuvent constituer une nouvelle forme de média, à condition de répondre à toutes les caractéristiques d une organisation des médias, notamment la volonté de se conformer aux normes éthiques, professionnelles et juridiques pertinentes en matière de fonctionnement des médias. d) Des activités de média ou apparentées aux médias menées par des acteurs n appartenant pas au monde des médias : de nouveaux intermédiaires (principalement des FAI) permettent au public l accès à des contenus et à des fournisseurs de contenus. Souvent, ils procèdent à un filtrage éditorial, imposant des règles, des normes et des contraintes sur ce qui peut être dit et sur qui peut accéder à un contenu donné. Reconnaître ce fait peut aider la promotion de l Etat de droit dans les nouveaux services de communication, l exercice des droits de l homme et la prévention des violations des droits de l homme dans ce domaine. 4. La nécessité de développer une politique et des cadres réglementaires pour les nouveaux médias est de plus en plus reconnue, tant pour protéger leurs libertés et prévenir la diffusion de contenus illégaux et nuisibles que pour empêcher d autres formes de préjudices susceptibles d être occasionnés par les nouveaux services de communication. 5. L éventail des formes d auto- ou de corégulation des nouveaux services de communication s élargit et parmi elle la «Global Network Initiative». 6. S agissant des formes de régulation et de contrôle d internet et autres nouveaux contenus des médias, les textes législatifs ou les projets de législation sont de plus en plus nombreux aux niveaux national et international. Ils comprennent entre autres la Convention du Conseil de l Europe sur la cybercriminalité et son Protocole additionnel, l élargissement du champ d application de la législation sur la radiodiffusion aux services en ligne de médias audiovisuels, la «guerre contre la terreur», la sécurité, la propriété intellectuelle, les droits d auteurs, le pira- Résumé 5

8 tage et le partage illégal de fichiers, la protection du consommateur, la protection des mineurs et de la dignité humaine. 7. Les moteurs de recherche et les services d information qui ne trouvent pas place dans la nouvelle législation sur les médias forment une exception. Ils posent des défis spéciaux et présentent des risques considérables dans des domaines, comme l accès à des contenus dangereux ou illégaux, la discrimination des contenus, la tromperie des consommateurs, l influence sur les leaders d opinion, l exploitation des œuvres protégées et des données personnelles, la fragmentation de la sphère publique, la distorsion de la concurrence, y compris le transfert d un pouvoir de marché à d autres marchés (par exemple la publicité). En dépit des solutions développées par l industrie, comme la «Global Network Initiative», une extension prudente du cadre réglementaire aux moteurs de recherche devrait être envisagée dans les domaines où l autorégulation s avère insuffisante. 8. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour développer des normes appropriées en matière d auto- et de corégulation. S agissant de la corégulation, il convient de mettre en œuvre une coopération et un partenariat sur la base d une approche véritablement multi-acteurs, et donc davantage de démocratie, comme cela était le cas dans le passé dans bon nombre de contextes nationaux et internationaux. En matière de co-régulation, il faut une coopération totale et un vrai partenariat, basé sur une réelle approche pludi-participative et bien plus démocratique que cela ne l a été jusqu à présent dans de bien de contexts nationaux et internationaux. 9. Cinq grandes lignes d action viennent tout naturellement à l esprit lorsqu il est question des futurs travaux du Conseil de l Europe dans ce domaine : a) Analyser en profondeur l incidence des nouvelles formes de médias sur la démocratie, les processus et institutions démocratiques ainsi que sur la participation des citoyens à la démocratie et la gouvernance, afin de développer ou de modifier les politiques de sauvegarde et de renforcement de la démocratie à l ère de l information ; b) Analyser de manière détaillée et continue la manière dont les normes des droits de l homme s appliquent aux nouveaux fournisseurs de contenus liés ou apparentés aux médias sur les nouveaux services de communication et la nécessité éventuelle d adapter ou de développer ces normes ou de prendre d autres mesures afin de protéger la liberté d expression et d information et d assurer un équilibre avec d autres droits et intérêts légitimes. Il conviendrait de porter davantage d attention aux nouvelles formes de journalisme en ligne ; c) Analyser en détail l incidence sur la liberté d expression et d information des nouveaux intermédiaires et autres acteurs susceptibles d entreprendre des activités apparentées aux médias dans le cadre de leur exploitation (FAI, moteurs de recherche, mécanismes d accès). Cette analyse devrait permettre de déterminer s il est nécessaire, le cas échéant, d adapter ou de développer des normes en matière de droits de l homme ou de prendre d autres mesures pour protéger la liberté d expression et d information et assurer un équilibre avec d autres droits et intérêts légitimes à cet égard. d) Étudier quels buts et objectifs politiques peuvent être atteints par l auto- et la corégulation et qui dépassent les capacités des acteurs du marché à assurer eux-mêmes une régulation ou une corégulation, et nécessitent de ce fait une régulation traditionnelle ; e) Analyser en continue les systèmes d auto- ou de co-régulation et développer des documents normatifs, permettant à ces systèmes de répondre aux besoins de la société de l information. 6 Une nouvelle conception des médias?

9 Introduction Nous assistons à une évolution accélérée des médias, due en partie à la convergence 1, et à l apparition de médias et de contenus liés ou apparentés aux médias provenant de sources les plus diverses sur des platesformes sans cesse nouvelles. L ensemble du processus et ses ramifications méritent d être analysés, afin de déterminer entre autres s il convient de jeter un nouveau regard sur l approche conceptuelle, politique et normative adoptée jusque là et de définir au besoin les changements à y apporter pour suivre et s adapter à la nouvelle situation. Dans le contexte du Conseil de l Europe, cette analyse est indispensable pour comprendre pleinement comment l article 10 de la Convention européenne des droits de l homme (CEDH) s applique aux nouveaux services de communication, et comment adapter au besoin les normes du Conseil de l Europe aux conditions nouvelles engendrées par les changements dans la communication sociétale, eux-mêmes induits par l évolution sociale et technologique. On peut envisager le développement des médias électroniques selon plusieurs scénarios, Robin Foster (2007) en prévoit quatre à l horizon 2016 pour le Royaume- Uni : Scénario 1 : La transformation. Dans ce monde, l adoption extrêmement rapide de nouvelles technologies, soutenue par les nouveaux réseaux d accès sur fibre optique à large bande, entraîne un changement majeur et radical du secteur de la radiodiffusion et des médias électroniques. L utilisation d une programmation horaire télévisuelle décline drastiquement, les consommateurs préférant de plus en plus des programmes délivrés à la demande via internet nationalement et depuis l étranger. Les contenus générés par les utilisateurs connaissent un grand essor. Les plates-formes de distribution ne font plus partie d organisations des médias intégrées verticalement, elles agissent en tant que transporteurs publics, reliant des millions de consommateurs individuels à des milliers de fournisseurs de contenus. Au niveau de l interface consommateur, l accent est davantage mis sur l utilisation d outils de recherche que sur l agrégation des contenus. Scénario 2 : la consolidation. Ce scénario suppose un marché connaissant une évolution technologique rapide, sur lequel une importante consolidation s est opérée avec pour résultat un petit nombre d acteurs clés (fortement intégrés verticalemenr). Les consommateurs préfèrent faire confiance à des ensembliers ou des agrégateurs de contenus susceptibles de leur apporter une aide dans ce monde complexe. A leur tour, les agrégateurs sont en mesure d occuper une position de force sur le marché en contrôlant les droits des contenus et les principales passerelles. Scénario 3 : Une extrême fragmentation. Dans ce scénario, quelques consommateurs font l expérience de la transformation évoquée au scénario 1, mais beaucoup restent à la traîne, d où une importante fracture numérique et une consommation hautement fragmentée. Il en résulte un appauvrissement du secteur de la diffusion, un secteur en ligne extrêmement fragmenté et un énorme déficit numérique et culturel dont sont victimes ceux qui ne peuvent participer pleinement au nouveau monde du haut débit. Scénario 4 : La stagnation. Dans ce scénario, l accroissement de la demande de services numériques et à haut débit est beaucoup plus lent que prévu et les investissements à grande échelle dans les nouvelles technologies se font attendre. Dans cette hypothèse, le Royaume Uni est à la traîne, loin derrière ses principaux concurrents internationaux et les investissements et les innovations en matière de 1. L OFCOM (2008b) définit la convergence comme «la capacité pour les consommateurs de bénéficier de services multiples sur une plate-forme ou un périphérique unique ou d obtenir tout service donné sur des plates-formes ou périphériques multiples». Les plates-formes sont les moyens de fournir des services aux consommateurs et incluent également la télévision terrestre numérique, le câble, le satellite, l accès fixe sans fil et les lignes téléphoniques fixes et portables. Les services sont les produits et contenus délivrés par le biais ces plates-formes. Ils incluent la télévision, la radio, la télévision mobile, l internet, la messagerie, le podcasting, le vodcasting, le protocole voix sur IP ( Voice Over Internet Protocol - VOIP) et bien d autres encore. Sur la convergence, voir également la Commission européenne, Introduction 7

10 nouveaux services ou de création de contenus, sont plus faibles 2. En ce qui le concerne, l OFCOM (2008a) utilise les scénarios suivants pour analyser l avenir des médias de service public (MSP) dans le contexte de l évolution des médias électroniques. Tableau 1: Scénarios de l OFCOM FORT CONSOLIDATION FRAGMENTATION RADICALE Vitesse d adoption des nouvelles plates-formes et technologies FAIBLE L adoption de nouvelles technologies relativement importantegies sont très élevés. Les taux d adoption et d utilisation des nouvelles technolo- Utilisation statique des plates-formes TV linéaires. Grande fragmentation du public entre plates-formes et opérateurs. Certains spectateurs migrent vers d autres plates-formes et des contenus internet. Eparpillement des consommateurs en niches, avec un usage Les consommateurs cherchent des agrégateurs de contenus divergent des médias mêlant linéaire, services à la demande, de confiance pour s orienter dans le marché. interactifs et générés par l utilisateur. Les acteurs actuels répondent par des acquisitions et des lancements de nouveaux services linéaires et à la demande, rete- de gamme. Le public de la diffusion linéaire est pour l essentiel âgé, bas nant les spectateurs grâce aux plates-formes multiples. Les Les annonceurs cherchent des cibles aisées sur d autres acteurs existants consolident leurs parts de marché en réponse plates-formes. à la fragmentation. En conséquences, seuls quelques opérateurs ont une taille ou L intégration verticale et horizontale dans l industrie permet des ressources suffisantes pour financer les programmes. à un petit nombre de grands fournisseurs de contenus d engranger des bénéfices accrus. Les nouveaux acteurs sont moins incités à investir dans les contenus. TRANSFORMATION GRADUELLE STAGNATION Augmentation constante de l adoption et de nouvelles L adoption de nouvelles technologies est relativement forte ; technologies ; adjonction plutôt que substitution. elles sont considérées davantage comme utilitaires que comme Croissance continue de la radiodiffusion numérique par voie des nouveaux services. terrestre (TNT) et croissance lente des plates-formes de TV La consommation de matériel audiovisuel linéaire décroît payantes ou de TV par internet. sur toutes les plates-formes. La TV linéaire reste en tête de la consommation. Freeview via la TNT prend le dessus sur la TV payante. La part de l audience des médias privatifs (MSP) décline au Les radiodiffuseurs gratuits retiennent une large part profit de la télévision numérique, puis l évolution ralentit. d audience, même si celle-ci décline. Les médias de services non-publics (non-msp) ne se développent pas assez pour investir. plates-formes de diffusion et en ligne et le piratage des conte- Une forte disponibilité de programmes gratuits sur des Les MSP tirent davantage profit de leur taille et plus efficacementsementsnus numériques conduisent à une chute brutale des investis- Les contenus Premium à la demande restent marginaux. Les nouveaux entrants sur le marché des médias n ont pas les moyens d investir dans de nouveaux contenus. FAIBLE Rapidité de la fragmentation de l audience FORT Ces scénarios divergent principalement par la rapidité d adoption des nouveaux services et plates-formes, le taux de fragmentation de l audience entre eux et la capacité des industriels à tirer des revenus de l audience au fur et à mesure de son changement. Cependant, cela ne suffit pas de comprendre l ensemble du processus. L évolution des médias doit également être analysée sous les angles technologique, économique, culturel, législatif et politique. D un point de vue technologique, l insatisfaction à l égard des technologies existantes et les limites de leur utilité et de leur application conduisent à la recherche de nouvelles solutions technologiques et au final à l émergence de nouvelles technologies en tant que nouvelles entités du système. Cependant, la vision déterministe technologique, selon laquelle les changements dans les médias ne sont que la conséquence de l évolution technologique, est loin d être exacte 3. D un point de vue économique, soit les anciens modèles économiques développés pour des technologies et des médias particuliers ne sont plus satisfaisants et on recherche de nouveaux modèles économiques, soit l émergence d une nouvelle technologie nécessite le développement d un nouveau modèle spécialement adapté qui permettra de la rendre pérenne et rentable. La diffusion du nouveau modèle économique entraîne un renforcement de la concurrence et une diminution des marges de profit. Sous l angle culturel, le changement dans la société entraîne une insatisfaction à l égard des 2. Des scénarios quelque peu similaires («Continuité des affaires» «Interactivité», «Personnalisation») ont été développés il y a quelques années pour la Commission européenne par Arthur Andersen (2002). 3. Ce point de vue est évoqué de manière éloquente par Karaganis (2007: 9) : «les nouvelles technologies s inscrivent uniquement dans un contexte d innovation culturelle parallèle dans la mesure où leurs possibilités latentes sont explorées. Cette interdépendance signifie que les technologies ne sont pas simplement reçues mais aussi, grâce aux processus d adoption, socialement définies et éventuellement socialement intégrées à de nouvelles pratiques collectives et institutionnelles. Les résultats de la construction sociale sont à leur tour réutilisés dans les processus d innovation technique, en façonnant les priorités et la conception de la recherche. Il n y a en fin de compte pas de simple causalité : c est l éternel dilemme de la poule et de l œuf». 8 Une nouvelle conception des médias?

11 anciens médias et à l émergence de nouveaux besoins, stimulant la recherche de nouvelles opportunités offertes par la technologie, suivie par l identification et la découverte de nouveaux usages qui peuvent en être faits. La réaction politique et juridique face aux nouveaux médias suit un cycle : d abord, il n y a pas de réaction; s ensuit une tentative d assimilation du nouveau média dans un cadre juridique développé pour les anciens médias ; cette phase est suivie par des débats et l élaboration d un nouveau cadre juridique, adapté au nouveau média ; enfin, le nouveau cadre juridique est promulgué. Il ne nous est pas possible ici d analyser tous les facteurs influant sur le développement et l évolution des médias. Une chose cependant est certaine : le changement sera général et finalement fondamental en termes de modes de communication sociale. Dans sa Déclaration sur les droits de l homme et l Etat de droit dans la Société de l information (CM(2005)56 final) de 2005, le Comité des Ministres a reconnu «que les TIC sont à même de modifier le cadre social, technologique et juridique 4 dans lequel les instruments actuels sur les droits de l homme ont été initialement élaborés». C est pourquoi, au cours des dernières années, le Comité des Ministres a révisé et actualisé ses documents normatifs qui s appliquaient initialement aux seuls médias «traditionnels». Cette entreprise est un véritable défi car les nouveaux services de communication et les nouveaux médias en sont à un stade que l on pourrait qualifier de «chrysalide», c est à dire un stade de développement intermédiaire dans lequel leurs caractéristiques et utilisations, ainsi que les opportunités et dangers potentiels qui y sont associés, ne sont pas encore pleinement explorés. C est pourquoi, un inévitable travail de longue haleine nécessitera éventuellement des révisions successives des normes ou de leurs modalités d application, à mesure que les nouveaux médias gagneront en maturité. Le présent document tente de jeter les bases de cette entreprise. Nous essayerons : 1. d examiner bien que brièvement les changements opérés dans les médias ; 2. d établir sur cette base s il est possible de parler d une ou de plusieurs nouvelles notions des médias ; 3. de dresser un état des lieux de la réponse politique et réglementaire apportée à ce jour en Europe et ailleurs ; et 4. d analyser dans ce contexte ce qu il y aurait lieu de faire pour garantir la pleine efficacité des normes du Conseil de l Europe, telles qu appliquées aux nouveaux médias et aux nouveaux services de communication. 4. Sauf indication contraire, l emphase en gras appliquée dans les citations est le fait de l auteur. Introduction 9

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13 Partie I : Emergence de nouvelles conceptions des médias La communication sociale s exerce à divers niveaux (communication supra-nationale/mondiale, à l échelle de la société par exemple la communication de masse, institutionnelle/organisationnelle, par exemple le système politique ou l entreprise, intergroupe ou associative par exemple la communauté locale, intragroupe, par exemple au plan familial; interpersonnelle par exemple un groupe de deux personnes ou un couple) et peut être une communication face-à-face (interpersonnelle, intragroupe, potentiellement aussi intergroupe), ou par l intermédiaire d une médiation. La médiation peut être analogique ou, grâce à la convergence, de plus en plus souvent électronique (par exemple, sous la forme d une communication médiatisée par ordinateur CMO c est-à-dire une communication se déroulant à travers deux ou plusieurs ordinateurs reliés en réseau). La communication médiatisée s effectue à l aide de technologies permettant une communication à distance synchrone (le téléphone, la radio traditionnelle, la télévision, la vidéoconférence, etc.) ou asynchrone (par exemple les courriers, les médias imprimés, le télégraphe, la messagerie électronique, la télécopie, la messagerie vocale ; Whittaker, n.d.). La médiation est courante dans la communication interpersonelle ou inter/intra-groupe (messagerie électronique, t Chat vidéo, audio ou texte, BBS, serveurs de liste, etc.) et devient incontournable quand les destinataires sont nombreux. Comme le suggère leur nom, les médias de communication de masse sont des instruments de communication médiatisée. Médias traditionnels : Sélection de concepts de base et de définitions Selon la conception traditionnelle, les médias incluent les médias imprimés, le cinéma, la radio-télédiffusion, la musique enregistrée, etc. Nous traiterons pour l essentiel de «la presse» (y compris les médias imprimés et la radio-télédiffusion), ou des «médias d information», quelle qu en soit la plate-forme de diffusion, car ils sont essentiels à la liberté d expression, à l exercice des droits de l homme et au bon fonctionnement de la démocratie et requièrent une attention particulière en termes de politiques, de réglementation et de fixation de normes. Les médias d information, à l instar de l ensemble des médias, sont les technologies organisées et les organisations ou institutions qui rendent possible la communication de masse. Ils peuvent être considérés comme des «organisations de médias» (McQuail, 2005), opérant dans le domaine des forces sociales (pressions sociales et politiques, pressions économiques, etc.), et menant des activités dans le but d obtenir, de sélectionner et de traiter des contenus, puis de les assembler en un produit média, pour enfin les diffuser ou les faire diffuser au public. Aux fins de ce document, on peut considérer qu une organisation des médias se caractérise par les éléments suivants : 1. un objectif : exercer et permettre l exercice de la liberté d expression et d information, servir l intérêt public, offrir un forum de débat public, influer sur l opinion publique, informer, éduquer, divertir, opérer en tant qu entreprise (le cas échéant), acquérir influence et prestige, maximiser son audience (le cas échéant), éventuellement aussi servir des intérêts sociaux (politiques, religieux, culturels, etc.) spécifiques ; 2. une politique éditoriale et un processus éditorial : produire et obtenir des contenus puis les sélectionner, les formater, les structurer et les assembler afin qu ils servent l objet de l organisation des médias concernée et en assumer la responsabilité éditoriale ; 3. des journalistes et autres créateurs de contenus, direction et services techniques de l organisation ; 4. une diffusion périodique ; Partie I : Emergence de nouvelles conceptions des médias 11

14 5. une communication publique via différentes plates-formes de diffusion et de distribution ; 6. le respect de normes éthiques, professionnelles et juridiques pertinentes pour le fonctionnement des médias. A notre sens, les concepts de journalisme et de journaliste sont des composants clés des médias d information. McQuail (2008) définit le «journalisme» comme étant «la publication de récits sur des événements contemporains, des conditions ou des personnes présentant de l importance ou un intérêt pour le public, sur la base d informations jugées fiables». Il explique par ailleurs que le journalisme n implique pas nécessairement une rémunération, car cela exclurait les activités menées dans un but non lucratif ou sous des formes non-institutionnalisées. L examen du journalisme en tant que profession a mené aux conclusions suivantes dont l importance apparaîtra lorsque nous nous pencherons sur les contenus apparentés aux médias diffusés par des fournisseurs non traditionnels : Le journalisme, en tant que profession rémunérée, ne peut se prévaloir du monopole de l observation, du compte rendu et de la publication d événements publics. Dans une société libre, cette activité est ouverte à tous les citoyens. Il est largement admis que le journalisme doit être ouvert à tous, sans barrière artificielle, juridique ou autre. Le degré de liberté dont a parfois besoin un journaliste pour accomplir de manière adéquate sa mission envers le public est probablement incompatible avec l acceptation des restrictions institutionnelles accompagnant le professionnalisme. L éthique journalistique en matière de responsabilité envers la société présente inévitablement des faiblesses, au-delà de la question d éviter de nuire. En effet, l intérêt public que doit servir le journalisme fait l objet d interprétations diverses et variées et les journalistes ont le droit, voire le devoir, de faire leur propre choix en la matière. La plupart d entre eux travaillent dans des situations où des codes éthiques ou déontologiques sont reconnus et respectés (voir par exemple Breit, 2008), même si les procédures d application ne sont généralement pas très strictes et ne peuvent que difficilement l être sans mettre en danger l autonomie. Le détachement professionnel est profondément ancré dans l attitude et les pratiques de travail de bon nombre de journalistes lorsqu ils observent et rendent compte le plus objectivement possible 5, mais certains types de journalisme requièrent parfois un degré d engagement et d implication pour servir efficacement le public et la société. Tous les journalistes ne peuvent pas s engager à être neutres et impartiaux sur toute question ou événement. Une implication active peut être nécessaire, notamment celle induite par une vision personnelle de la vocation. Les intérêts du client en tant que public peuvent ne pas coïncider avec les intérêts de la société dans son ensemble (McQuail, 2008). Il est important de noter que, selon la Fédération internationale des journalistes, les «relations de travail atypiques» sont de plus en plus fréquentes dans le journalisme, c est-à-dire les types d emplois qui ne sont pas permanents ou à plein temps (y compris des contrats renouvelables, des travaux de sous-traitance, le travail occasionnel, le travail temporaire, le travail en free lance). Ces «travailleurs atypiques» représentent près de 34 % des membres des organisations de journalistes affiliées à la FIJ. Les journalistes free-lance représentent le gros du bataillon des «travailleurs atypiques» avec 71 % (Walters, Warren, Dobbie, 2006). Au vu de cette situation, si l importance des critères «objectifs» formels (technologie de diffusion des contenus, diffusion périodique, journalistes à temps plein, etc.) est indéniable, la véritable distinction entre une organisation des médias et des contenus liés ou apparentés aux médias s effectue sur la base de critères «subjectifs» tels qu identifiés dans les points 1, 2 et 6 de la liste précédente des éléments caractéristiques d une organisation des médias : (i) objectif, (ii) politique éditoriale et responsabilité éditoriale, et enfin (iii) respect ou du moins tentatives de respect, de normes éthiques, professionnelles et juridiques 6. Bien que l insistance sur ces normes soit une tactique défensive fréquemment employée par les journalistes professionnels, il conviendrait peut-être de reconnaître que ce sont la formation, les compétences et les normes qui distinguent un vrai journaliste d un citoyen lambda enregistrant des informations sur son téléphone portable. Sans normes journalistiques, l information n est que commérage (d après Cooper, 2008). Selon McQuail (2005): Les médias libres sont soumis à des obligations qui peuvent leur être assignées, qu ils ont contractées ou choisies librement et pour lesquelles ils sont redevables envers des individus, des organisations ou la société (au plan juri- 5. Toutefois, comme le soulignent plusieurs auteurs (Mancini, 2000 ; Hallin, Papathanassopoulos, 2002 ; Hallin, Mancini, 2004), dans de nombreux pays les médias présentent un fort niveau de «parallélisme politique» (c est-à-dire qu ils reflètent, y compris dans leurs contenus, les clivages politiques présents dans la société et peuvent en représenter l un ou l autre bord) et les journalistes sont politiquement engagés plutôt que neutres et objectifs. 6. Selon la Fondation de la Frontière électronique (organisation américaine, EFF), il convient de répondre comme suit à la question de savoir si les blogueurs sont des journalistes : «Vous pouvez parfois employer un logiciel de blog à des fins journalistiques [mais également] dans d autres buts. C est le fait de recueillir des informations pour les transmettre au public qui caractérise un journaliste et non la méthode ou le média utilisé Si vous exercez le journalisme, peu importe votre moyen d expression. La liberté de la presse s applique à tous les types de publications vecteurs d informations ou d opinions, qu ils soient en ligne ou non» (traduction non officielle) (Bloggers FAQ - the Reporter s Privilege, n.d.). Cette définition descriptive inclut la notion de finalité et de politique éditoriale, mais passe sous silence la notion de responsabilité, de conscience et de volonté de se conformer à des normes éthiques, professionnelles et juridiques. Selon nous, cette définition est en tant que telle incomplète bien que, comme nous le verrons ci-après, l EFF accorde également une grande importance à certaines normes juridiques et professionnelles telles qu appliquées aux blogueurs. 12 Une nouvelle conception des médias?

15 dique, moral ou social), en termes de responsabilité (pour des torts causés) ou de capacité à répondre (de la qualité des performances). Les responsabilités publiques des médias professionnels peuvent généralement être décrites ainsi : soutenir l ordre social de base, respecter les bonnes mœurs, dépeindre la réalité sociale ; répondre à des besoins d information, offrir un forum d expression publique, agir en tant que «chiens de garde» d institutions puissantes, promouvoir la cohésion sociale, répondre aux besoins culturels et de divertissement, se comporter de manière éthique, respecter les droits de l homme et les droits individuels. Comme noté précédemment, on peut considérer que la responsabilité éditoriale et la redevabilité des médias professionnels prennent la forme d une capacité à rendre compte (sur une base morale et sociale, volontaire, de formes verbale; coopérative, sanction immatérielle; référence à la qualité) ou d une «responsabilité» (base juridique, décision imposée, contradictoire, sanction matérielle, référence à un préjudice). Comme le montre le Tableau 2, plusieurs cadres différents de responsabilité sont à distinguer. Tableau 2: Cadres de responsabilité des médias Points essentiels Valeurs essentielles Logique Procédure Instruments Matérialisation de la responsabilité Source : McQuail, Juridique/ réglementaire Structure des médias Préjudices causés à des personnes Autres intérêts Propriété Liberté Ordre Justice Administrative, juridique Formelle, par adjudication Textes Codes Programmes Sanction matérielle CADRE DE RESPONSABILITE Financier/marché Public Professionnel Qualité du produit Service Liberté Choix/diversité Rentabilté Volume/échelle Commerciale Calculatrice Populiste Forces du marché Ventes Comptes financiers Notations Argent Réputation/popularité Intérêt public ou préjudice Qualité de la conduite ou de la performance Responsabilité sociale Diversité Qualité Ordre Mœurs Solidarité Normative Débat public Autorégulation Enquêtes Politiques Opinion publique Publicité Pression Propriété publique Estime ou absence d estime Qualité de la conduite ou de la performance Compétences ou habileté Autonomie professionnelle Devoir Contractuelle Éthique Technique Volontaire Audiences internes Décisions autogérées Médiateurs Codes d éthique et de conduite professionnelle Louanges ou blâmes Excuses, correction Transformation des médias L évolution ou la transformation des médias, ou la nécessité de développer de nouveaux médias, sont motivées par les situations lorsque : a. les médias existants n assurent plus un service satisfaisant pour des raisons technologiques, sociales ou culturelles ; b. l innovation technologique a engendré de tels changements des anciennes formes de médias que les anciennes notions sont obsolètes ou nécessitent une révision ou une reformulation ; c. de nouvelles formes de médias ont émergé, appelant de nouveaux concepts et notions ; d. le cadre juridique ou réglementaire applicable aux médias n a pas suivi les changements et les nouveaux développements et nécessite adaptation et modernisation. Selon Stöber (2004), l évolution des médias se déroule en trois étapes : l invention initiale d un nouveau média (pour l essentiel de nature technique), suivie par l innovation (impliquant les changements nécessaires pour promouvoir l usage social du nouveau média et développer un modèle économique), et enfin la diffusion, lorsque le nouveau média devient pour les utilisateurs, le public et les consommateurs une nouvelle technologie culturelle.. Partie I : Emergence de nouvelles conceptions des médias 13

16 Pour Stöber, l innovation peut impliquer deux types d améliorations : l adaptation amélioration d une caractéristique dans l intérêt de son objet initial, ou l exaptation une deuxième phase d amélioration, servant à exercer de nouvelles fonctions qui n avaient pas été prévues au moment de l invention. C est généralement au cours de la phase d innovation et notamment d exaptation qu un média véritablement nouveau prend naissance, comme le montre le tableau 3. Tableau 3: Emergence et évolution des médias Imprimerie Télégraphie électrique Téléphonie Cinématographie Télégraphie sans fil/radio Première fonction de l invention : amélioration d un ancien média Amélioration de l écriture Amélioration de la télégraphie optique à des fins politiques et militaires Amélioration de la télégraphie Vaudeville et distractions Amélioration de la télégraphie à fil Innovation, la seconde fonction : émergence d un nouveau média Développement de la presse périodique (et quasi-périodique) Nouvelles agences, informations boursières Média de type «one-to-one» à des fins commerciales ou privées Média de programme avec des actualités et des films Radiodiffusion avec des programmes de divertissement et d information Télévision Amélioration de la téléphonie Radiodiffusion combinée avec des films Informatique/Multimédia Amélioration de l arithmétique Appareils multi-fonctions Source : Stöber, Voici autre exemple que Stöber n aborde pas : Téléphonie mobile Amélioration de la téléphonie fixe comme moyen de communication verbale Un média essentiel de communication textuelle (Short Message Service SMS) a et, de plus en plus, de communication audiovisuelle Multimedia Message Service (MMS) et TV mobile a. Selon une étude de Nielsen Mobile, les utilisateurs américains de téléphones portables envoient davantage de messages textes qu ils ne passent d appels téléphoniques. Durant le deuxième trimestre de l année 2008, les abonnés des opérateurs de téléphonie mobile américains ont émis ou reçus en moyenne 357 messages textes par mois contre 204 appels. Ces chiffres sont encore beaucoup plus élevés chez les adolescents de 13 à 17 ans qui envoient et reçoivent près de SMS par mois. Les jeunes parlent également par téléphone mais à une fréquence moindre, passant ou recevant seulement 231 appels vocaux par mois. Le rapport suggère que les enfants de moins de 12 ans sont aussi de fervents utilisateurs des messages textes, avec une moyenne de 428 SMS. Dans ce contexte, on pourrait également mentionner le Minitel français conçu à l origine comme moyen d information de type «one-to-many» mais qui a été détourné par les consommateurs en un espace de communication de type «many-to-many» grâce à l émergence et au développement de ses célèbres systèmes de messagerie (Boczkowski, 1999). D un point de vue technologique, la convergence a changé les médias traditionnels et a donné naissance à de nouvelles formes et modes de communication. Lorsqu elle parviendra à sa pleine maturité, la communication numérique convergente sera le mode de communication principal (mais pas forcément exclusif) de la société de l information., Ses principales caractéristiques sont : la communication multimédia, la fourniture non-linéaire à la demande de contenus, l interactivité, la communication asynchrone, l individualisation et la personnalisation, le caractère portable des terminaux et la mobilité, la fin de la médiation par exemple les entreprises du secteur des médias, puisque tout peut être producteur d informations directement consultables par d autres utilisateurs ou destinataires, et de nouvelles médiations (naissance de nouveaux intermédiaires, surtout sur internet, capables de proposer de nouveaux services ou de présenter des informations sous de nouvelles formes). La communication numérique convergente trouble les anciennes distinctions entre types de communication. En termes de média et de contenus, on peut distinguer les types de communication suivants : privée/directe : face-à-face, fête d anniversaire, café publique/directe (commune) : réunions électorales, négociations commerciales, discussions en salle de classe médiatisée/privée : courriers, téléphone, messages électroniques, téléphone cellulaire médiatisée/publique : listes de diffusion, forum de discussion, télévision Alentours, les critères appliqués aux médias et aux accès permettent de distinguer les types de communication suivants : non-publique/directe : face-à-face non-publique/médiatisée : courriers, appels téléphoniques, télécopies, messages électroniques personnels, vidéo conférence 14 Une nouvelle conception des médias?

17 publique/directe : assemblées générales, manifestations de rue publique/médiatisée : télévision, radio, presse Comme le note Heller (2006), chacun de ces types de communication est apparu traditionnellement avec son propre ensemble de normes et d attentes culturelles en matière de contenu, de langage, etc., mais également, dans le cas des communications publiques, des normes réglementaires différentes. Ces anciennes distinctions sont mises à mal par l évolution des médias. La figure 1 illustre les effets de la convergence sur les distinctions entre les communications sociales et les systèmes de régulation qui s appliquent aux diverses formes de communication. Figure 1: Effets de la convergence Médias de masse (communication publique) CONVERGENCE Médias individuels (communication privée) Régulation des contenus Pas de régulation des contenus Distribution radiodiffusée One-to-one, one-to-many, many-to-many Distribution Point-à-point Adapté de Østergaard, 1998 : 96. Dans les années 1980, l expression «nouveaux médias» était employée pour désigner la télévision par câble et satellite, le magnétoscope, ainsi que le télétexte et le vidéotexte. Aujourd hui, elle est parfois appliquée aux blogs, site de réseaux sociaux, SMS et MMS et autres applications relativement nouvelles de la technologie, (Khalatil, 2008) Même si ces applications servent de médias de communication, il n est pas certain qu on puisse toutes les classer dans la catégorie des nouveaux médias (tels que définis ci-dessus). En général, l expression «nouveau média» s applique précisément à un média numérique et convergent : Nouveau média : tous les moyens de communication, représentation et connaissance (c est-à-dire média) dans lesquels le signal et les contenus sont numérisés, possédant une dimension de multimédialité et d interactivité. Cette définition [est] complète [et] exhaustive regroupe tout depuis le téléphone mobile jusqu à la télévision numérique, en passant par les consoles de jeu et internet. Les nouveaux médias peuvent être désignés comme tels car ils sont des médiateurs de la communication, ils incorporent de nouvelles dimensions technologiques, ils combinent les dimensions «communication interpersonnelle» et «média de masse» sur une seule et même plate-forme, ils induisent des changements organisationnels et de nouvelles formes de gestion du temps et ils recherchent la synthèse de la rhétorique textuelle et visuelle, assurant ainsi la promotion de nouveaux publics et d outils de reconstruction sociale. (Cardoso, 2006: ; voir aussi Rice, 1999). Dans la pratique, cela signifie que tous les médias deviendront un jour ou l autre des nouveaux médias, la distinction entre «anciens» et «nouveaux» médias n étant que temporaire. Nous allons utiliser l exemple de la télévision pour examiner la transformation d un «ancien» média en un «nouveau» média. On peut distinguer les stades de l évolution de la télévision suivants : la «paléo-télévision» l ère initiale du monopole public ou d Etat, la «néo-télévision» la deuxième étape après démantèlement du monopole, lorsque les secteurs publics et privés sont en concurrence et que la «télédiffusion de masse» coexiste avec la télédiffusion sur mesure («narrowcasting»), c est-à-dire les chaînes thématiques ; la «post-télévision» résultant de la consolidation de la technologie numérique et de l innovation continue, et caractérisée par la multiplication et la personnalisation des offres de programme, au fur et à mesure que la diffusion non linéaire et la TV sur mesure prennent de l importance, alors que les utilisateurs peuvent recourir à des technologies d accès à distance et de décalage temporel leur permettant de Partie I : Emergence de nouvelles conceptions des médias 15

18 recevoir les contenus de leur choix quand et où ils le souhaitent, y compris par des plates-formes de distribution alternatives téléphonie mobile, ordinateurs de poche ou internet (Roel, 2008). Un parcours similaire a été suivi par les médias imprimés aui ont par exemple adopté l internet et créé des journaux en ligne sous l une des trois principales formes : copie électronique exacte du journal imprimé, version abrégée de l original ou «journal virtuel» une version beaucoup plus étendue de l original, offrant davantage de contenus (grâce à l espace potentiellement illimité sur internet) des contenus plus actuels (annonçant souvent des informations en relation ou des articles à paraître dans la version imprimée le lendemain), des liens vers des contenus et des sources d information, des lettres d information spécialisées, la possibilité d engager une correspondance par messagerie électronique avec le personnel de rédaction ou d autres utilisateurs, de s exprimer sur un forum public, ou de prendre part à une sorte de communauté électronique (Migaczewska, 2006). L archétype du «nouveau média» est l internet simultanément média de masse et média de communication interpersonnelle. En tant que base technologique, internet couvre ces deux dimensions et c est pour cette raison que le marché et l Etat l ont adopté comme le nouvel élément central du système des médias. Comme le montre la figure 2, à l une des extrémités du spectre des modes de communications disponibles via internet figurent les diverses formes de communication interpersonnelle (privée) soumises à aucune régulation des contenus.. A l autre extrémité, quiconque disposant d assza d argent et d une largeur de bande suffisante (sans parler des compétences en matière de communication) peut potentiellement mettre en place l équivalent d une chaîne de télévision sur internet, via la vidéo en flux continu, c est-à-dire s engager dans la communication publique. Au milieu, entre ces deux extrêmes, se trouve le Web actuel et les futurs services apparentés au Web qui proposent de plus en plus de services ressemblant à la radiodiffusion. Figure 2: Éventail du matériel et des modes de communication disponibles sur internet T'Chat Forums de discussion Graphique Web Clips vidéos Vidéo en flux continu Personnel (faible impact) Diffusion de masse (fort impact) Source : Mitchell, Armstrong, L une des conséquences de l émergence de «nouveaux médias» dans ce contexte est que tous les niveaux du processus de communication et tous les modèles de communication concernés peuvent désormais être menés grâce aux nouvelles technologies depuis la communication interpersonnelle jusqu à la communication de masse, sur une seule et même plate-forme. L émergence et l assimilation par la société de ces nouveaux médias favorisent une modification fondamentale des modèles de communication médiatisée, comme le montre la figure Une nouvelle conception des médias?

19 Figure 3: Changement des modes et modèles de communication sociale induits par les nouvelles technologies Contrôle de l'information Central Individuel Contrôle du moment et choix du sujet Central ALLOCUTION (technologie push, linéaire) ENREGISTREMENT Individuel CONSULTATION (technologie pull, non-linéaire) CONVERSATION («démocratie sémiotique») redistribution de la circulation de l'information induite par les nouvelles technologies Adapté de McQuail, 2005 : 146. L allocution (communication unidirectionnelle, du haut vers le bas, de type «one-to-many») perd de l importance dans la communication de masse, alors que la «consultation» et la «conversation» interactive gagnent du terrain. L enregistrement est la collecte, dans une aire de stockage centrale, d informations mises à la disposition des participants individuels ou les concernant, selon un choix de sujet et de moment défini centralement. Il s agit d un élément établi de longue date dans beaucoup d organisations pour le stockage de données, le contrôle, et potentiellement la surveillance. Selon van Dijk (2006), les nouveaux médias contemporains peuvent être classés en tant que tels s ils incorporent et rendent possible l ensemble des quatre modes de communication sociale. L émergence de la «consultation» et de la «conversation» en tant que modes importants de communication médiatisée est favorisée par un nouveau stade de développement d internet, appelé Web 2.0, reposant sur une «architecture de participation» implicite, une éthique de coopération incorporée dans laquelle le service agit d abord comme un courtier intelligent qui connecte les marges entre elles et exploite le pouvoir des usagers eux-mêmes. (O Reilly, 2005). Pour Stark (2006), tout ceci équivaut à une révolution basée sur un concept simple : la démocratie sémiotique, ou la capacité des utilisateurs à produire et diffuser de nouvelles créations et à prendre part au discours culturel public. Dans l ensemble, les utilisateurs développent et publient leurs propres créations originales. Avec un accès à la technologie adéquate et des compétences suffisantes en communication et information, n importe peut désormais devenir créateur, éditeur, auteur grâce à cette nouvelle forme de discours culturel, une plate-forme de diffusion à l échelle mondiale permettant une publication et un accès quasi instantanés. Le modèle économique du XX e siècle centré sur l éditeur ne durera pas, affirme Stark. Nous allons assiter au cours de la prochaine décennie à un recul massif de la médiation. De plus en plus d artistes, de créateurs, de journalistes citoyens (voir Kim, Hamilton, 2006, concernant «OhmyNews») et d autres s autopublieront et ils trouveront des moyens de le faire durablement, peut-être en vendant des MP3 sur leur site web, et des opportunités pour produire leurs œuvres ou toucher un plus grand nombre de fans. Que ces prédictions se réalisent ou non, nous assistons à l émergence d «espaces numériques communs», connu également sous d autres noms comme «espaces d information communs» (Kranich, 2004). L émergence de la «conversation» à l échelle de la société dans la communication électronique médiatisée marque une nouvelle étape dans la communication sociale. La nature de cette nouvelle étape est résumée dans les commentaires de Küng (2002) sur les «anciens» et les «nouveaux» postulats relatifs à la nature et à la signification stratégique des contenus. Selon les anciens postulats, le contenu est le produit de compétences créatives rares et d esprits formés et sélectifs. Aujourd hui, n importe quoi peut devenir un contenu sans être l œuvre d experts. En fait, beaucoup d utilisateurs sont ravis de produire leurs propres contenus. La comparaison effectuée par Küng (2002) à propos des anciens et nouveaux contenus des médias est résumée dans le tableau 4. Partie I : Emergence de nouvelles conceptions des médias 17

20 Tableau 4: «Anciens» et «nouveaux» contenus des médias Caractéristiques «Anciens» contenus des médias «Nouveaux» contenus des médias Offre principale à la clientèle Paradigme de communication de base Qu entend-on par qualité? Qui produit les contenus? Relation avec des éléments commerciaux Information, éducation, divertissement One-to-many, de masse Les contenus de «qualité» répondent à des objectifs élevés et présentent une valeur intellectuelle et artistique Ils sont dictés par des experts La création des contenus repose sur une expertise artistique et des esprits sélectifs Les contenus et le commerce sont strictement séparés et clairement identifiés Synthèse d information, de communication et de service Bidirectionnel, personnalisé, interactif, à la demande Les contenus de «qualité» retiennent les utilisateurs sur le site et sont constamment actualisés Le consommateur est aux commandes : il décide quoi, quand et sous quelle forme ; fin «le journaliste sait mieux que quiconque» ; les contenus à succès sont souvent générés par les utilisateurs Les contenus et le commerce sont inextricablement liés Tout ceci a favorisé un engagement plus fort d un grand nombre de personnes dans les réseaux sociaux, sous la forme de communication publique via internet (blogs, etc.), et, plus généralement, dans le débat public. Ce processus de création collaborative de contenus dans des environnements s étendant de l open source aux blogs et de Wikipédia à Second Life, qui n est autre qu une création permanente et un élargissement de la connaissance et de l art par des communautés collaboratives, a été appelé «produsage». C est pourquoi il est parfois dit que les «mass médias» se transforment en «médias des masses» 7. Tableau 5: Proportion de créateurs de contenus parmi les internautes américains L ampleur de ce phénomène est difficile à évaluer avec précision (voir tableau 1 de l annexe 1, p. 43). Cependant, comme le montre American Research, la proportion de créateurs actifs de contenus générés par les utilisateurs est à l évidence supérieure chez les adolescents (12-17 ans). Parmi eux, en 2006, 64 % des utilisateurs d internet (c est-à-dire 59 % de l ensemble des adolescents) avaient participé à une ou plusieurs activités de création de contenus contre 57 % en Ainsi, la proportion d utilisateurs créateurs de contenus augmente avec le temps, comme le montre le tableau 5. Type de contenus générés par les utilisateurs Utilisateurs adultes 2006 Utilisateurs adolescents Partager en ligne quelque chose que l on a créé soi-même, par exemple ses propres œuvres artistiques, photos, textes ou vidéos Poster des commentaires sur un forum de discussion ou un site web % d internautes n.d. n.d. Créer ou modifier sa page internet personnelle Créer ou intervenir sur les pages internet ou blogs d autres personnes, parmi lesquelles ses amis, les groupes dont on fait partie ou des collègues ou dans le cadre d un travail d école Récupérer du matériel trouvé en ligne, tel que des chansons, des textes ou des images et les combiner pour en faire une création artistique personnelle Créer ou modifier son propre journal ou blog en ligne Sources : Pour les internautes adultes : Pew Internet & American Life Project April 2006 Survey. N=2 882 for Internet users. La marge d erreur est de ±2 % ; Pour les internautes adolescents : Pew Internet & American Life Project Survey of Parents and Teens, octobre-novembre La marge d erreur est de ±4 %. Bien qu il soit à l évidence difficile de généraliser ces chiffres et que dans beaucoup de pays ces proportions sont certainement bien inférieures, on peut cependant s attendre à ce que dans les sociétés développées une 7. AgoraVox, site web se qualifiant lui-même de «premier journal en ligne européen rédigé par des citoyens», explique en quoi il est «le média des masses» : «Alors que les medias traditionnels font descendre l information du haut vers le bas (principe du «one-to-many»), AgoraVox la fait circuler de manière transversale (principe du «many-to-many»), et ce grâce à une équipe de rédacteurs citoyens très hétéroclite aux profils très divers». 18 Une nouvelle conception des médias?

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