Club Construction Durable Bureaux

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1 Club Construction Durable Bureaux Jeudi 12 avril 2012 Compte-rendu de la visite du chantier de Challenger : vitrine de l expertise de Bouygues Construction en matière de réhabilitation durable. Près d une centaine de membres du Club Construction Durable Bureaux se sont réunis le 12 avril dernier à l occasion de la visite de Challenger. Cette visite s inscrit dans le prolongement de la rencontre organisée fin novembre dernier sur le thème de la rénovation verte. Objectif de la visite : le partage d expérience à travers l ambitieux chantier de réhabilitation de Challenger, siège actuel de Bouygues Construction, autrefois siège historique du groupe Bouygues. Un chantier imposant qui témoigne de la forte capacité d innovation de Bouygues Construction en matière de construction et réhabilitation durable. Il incarne également l ambition du groupe qui place l innovation au cœur de ses métiers et en fait le moteur de sa stratégie dans le domaine de la construction durable. En préambule, Christine Grèzes, Directeur Développement Durable de Bouygues Construction, a rappelé les missions et les enjeux du Club Construction Durable : «Créer un espace de réflexion et partage pour susciter l innovation grâce notamment à un réseau d acteurs pluridisciplinaires pour échanger des expériences dans la durée». Emilie Palanque, Directeur Développement et Marketing chez Sodéarif (Bouygues Bâtiment Ile-de- France), a par ailleurs souligné que «plus de 150 personnes - parmi lesquelles des Directeurs Immobiliers de grands utilisateurs, investisseurs, conseils en immobilier, architectes, institutionnels, ou encore exploitants ont confirmé le souhait d être membres du Club et de participer à l ensemble des réflexions sur des thèmes stratégiques d actualité et prospectifs.» Elle a également invité les membres présents à consulter la nouvelle plateforme d échanges mise en ligne sur internet, désormais accessible à tous, sans mot de passe spécifique.

2 Les grandes orientations stratégiques dans le domaine de la construction durable par Yves Gabriel Dans son allocution, le P-dg du Groupe a tenu à préciser le rôle symbolique du siège, créé à l origine par Francis Bouygues pour être la vitrine du savoir-faire de l entreprise, avant d évoquer la stratégie actuelle du Groupe en matière de Construction Durable. Il a notamment expliqué la réflexion menée pour «adapter cet ensemble à la nouvelle physionomie du Groupe, répondre à un besoin d évolution fonctionnelle et ergonomique afin de mieux satisfaire les attentes et les besoins des collaborateurs, et augmenter la visibilité de notre expertise en matière de Construction Durable auprès de nos clients.» Aujourd hui, le secteur de la construction évolue vers des métiers devant intégrer des offres de services de plus en plus développées. La prise en compte de démarches et contraintes environnementales est capitale. L innovation tient un rôle central et stratégique. En 2011, 46 % des dépenses en R&D de Bouygues Construction ont concerné des projets de construction durable. 2 axes préconisés dans la conduite du projet : Améliorer le confort et adapter l outil sans dénaturer l existant Accroître les performances énergétiques et environnementales du site En misant sur une forte capacité d innovation «L enjeu principal du Développement Durable va consister à modifier l existant. Ce chantier représente une vitrine de l expertise de Bouygues Construction en matière de conceptionconstruction-exploitation de bâtiments à hautes performances environnementales et énergétiques. C est également un laboratoire de nouveaux matériaux à tester». Il a ensuite rappelé les grandes dates jalon dans l élaboration de la stratégie de Construction Durable du Groupe : 2003 : l entreprise lance un projet stratégique dont un des axes forts porte sur l évolution des métiers. Bouygues Construction est passé de l entreprise générale à un opérateur global, d où la nécessité de renforcer les compétences dans le domaine du Facilities Management : lancement de la démarche Développement Durable baptisée Actitudes, une démarche structurée avec un système de notation et de progrès auditée par un consultant externe qui a suscité une sensibilisation et une mobilisation fortes sur les notions de Développement Durable.

3 2011 : Stratégie et plan d actions sur la construction durable. Intégration des démarches de Construction Durable à échelle globale dans tout le cycle de vie des ouvrages de la conception à l exploitation. - Conception : Performance énergétique Eco-matériaux Empreinte carbone Confort et santé Coût global - Construction : Réduction des impacts chantiers Préservation des écosystèmes Gestion des déchets Qualité des produits Un label Ecosite a ainsi été créé avec le développement de nos standards environnementaux exigeants pour les chantiers. - Exploitation/ Maintenance : Pilotage et contrôle des consommations Garantie des performances Accompagnement des utilisateurs Nouveaux services liés à l usage Aujourd hui, la Construction Durable représente une part croissante de l activité. En 2011, la prise de commandes bâtiment de Bouygues Construction était constituée à 55 % de bâtiments sous labellisation ou certification environnementale contre 29 % en Le niveau atteint 74 % de la prise de commandes quand Bouygues Construction est prescripteur. La stratégie déployée a également généré une politique de collaboration industrielle et académique avec la mise en place de partenariats : - Mise au point d un béton isolant «Thermedia» avec Lafarge - Création et financement d une Chaire avec des grandes écoles d ingénieurs (Ecoles des Ponts et Chaussées, Centrale Paris, Supelec) - Nouveaux modes de partenariats avec les clients.

4 Présentation du chantier de la réhabilitation de Challenger Philippe Metgès, Directeur des affaires générales de Bouygues SA, en charge de la rénovation de Challenger a poursuivi avec une présentation exhaustive du projet. Ce projet consiste à faire de la rénovation du site une vitrine des métiers de la construction au XXIe siècle. L enjeu : augmenter le confort pour les collaborateurs, en baissant la consommation énergétique, en respectant un nombre conséquent de certifications, sans dénaturer le site. Une volonté stratégique de faire de Challenger une vitrine des savoir-faire du Groupe La triple certification pour une visibilité internationale. «Cette triple certification s inscrit dans une logique d internationalisation de la démarche», a notamment rappelé Rébecca Couzens, Directeur Conduite d Opérations en Développement Durable chez Elan. - HQE : 8 cibles en Très performant, 5 cibles en Performant et 1 cible en Base - Leed : niveau Platinium visé - Breeam : niveau excellent visé Une rénovation en site occupé : les travaux initiés en 2010 sont organisés par phase de 6 mois pour limiter les nuisances (signature d une charte chantier propre). Ils ont démarré par un curage complet du bâtiment avant d amorcer la reconstruction. Fin des travaux : septembre 2014 (livraison du bâtiment principal). Une amélioration de l espace et du cadre de travail : Elle se traduit notamment par la création de nouveaux espaces de travail et de réunion, le changement du mobilier, un plus grand confort visuel qui laisse passer la lumière naturelle complété par un éclairage individuel, une meilleure isolation phonique, une gestion plus efficace des systèmes de climatisation pour un plus grand confort thermique, des espaces de stationnement optimisés avec la création de 400 places supplémentaires enterrées, une signalétique améliorée, un parking spécial véhicules électriques, des espaces avec casiers et douches pour les collaborateurs se déplaçant à vélo. Les trois certifications ont largement contribué à améliorer le confort des collaborateurs pendant les travaux (propreté du site, gestion des déchets, utilisation du béton auto-plaçant pour éviter les nuisances sonores dues aux vibrations).

5 Des consommations optimisées La consommation d énergie a été divisée par 10, notamment grâce à la nouvelle façade double-peau ventilée ( m 2 ), une meilleure isolation thermique (les panneaux sont passés de 6 cm à 12 cm d épaisseur) et une boucle d eau DRV à débit variable de 250 m 3 qui alimente les différents locaux techniques (20KWh/m²/an gagnés grâce au débit variable). Réduction de 60 % de la consommation d eau potable et arrosage des 30 hectares grâce à la récupération des eaux Zéro rejet à l égout Réduction de 10 % des émissions de CO2 Les nouvelles installations Cockpit : véritable «tour de contrôle» de Challenger, il permettra de mesurer en temps réel les consommations, les productions, les récupérations d énergie. Energie solaire : m2 de terrasses solaires ont été installées pour une production de MWh/an (1 992 MWh/an nécessaires pour tout le site) Ferme solaire : m MWh/an (panneaux photovoltaïques inclinés à 5% contre 30% habituellement par souci architectural) Auvent de la toiture du cockpit : m MWh/an Deux trackers de 15m2 dont un fixe 3, 4 MWh/an Soit m 2 de modules photovoltaïques pour la production énergie. Un boitier installé sous chaque panneau permettra un contrôle optimisé et un meilleur rendement (+ 20% de productivité grâce à ce système innovant). Solaire Thermique : 208 panneaux supplémentaires ont été installés sur le toit de l atrium pour chauffer plus de la moitié des besoins en eau chaude sanitaire (utilisée pour le restaurant et le gymnase). L énergie produite sera intégralement réutilisée à Challenger, seul un surplus éventuel pendant la période estivale pourrait être revendu.

6 Jardins filtrants : m 2 Récupération des eaux pluviales (Système de filtration naturelle des eaux grâce notamment à des roseaux) pour alimenter les refroidisseurs adiabatiques, l eau utilisée dans les sanitaires et le lavage des véhicules. Récupération des eaux usées pour l arrosage du site. L eau obtenue après filtration est de qualité D4. Géothermie : Le principe de chauffage / climatisation de Challenger est basé sur une boucle thermique parcourant l ensemble des bâtiments qui sera alimentée en énergie par : - 75 sondes sèches géothermiques verticales réparties sur l emplacement de la ferme photovoltaïque. Plantées à 100 mètres de profondeur, elles puiseront l énergie calorifique du sol pour agir sur la boucle thermique via les pompes à chaleur ou les échangeurs thermiques à plaques. À cette profondeur, le sol est à une température constante de 12 C. - Un doublet géothermique sur nappe. Ce système consiste à puiser l eau de la nappe phréatique (à 135 m de profondeur dans notre cas) pour alimenter un circuit secondaire agissant sur la boucle thermique de Challenger via un échangeur thermique à plaques. L eau est ensuite rejetée dans la même nappe à 152 mètres de profondeur, à une distance de 430 mètres du puits d aspiration pour éviter toute interaction. Un système de stockage d eau à 40 C complète ce dispositif. Il facilitera notamment le redémarrage du site après le week-end.

7 Principales questions: Quel a été le coût engendré par l obtention de la triple certification? Ce sont plutôt des contraintes de réalisation que des coûts supplémentaires, a expliqué Rebecca Couzens Les certifications ont-elles été visées dès le départ? Quel bilan comparatif dressez-vous? R. C : Chacune présente des avantages et elles se complètent bien. Le Breaam traite bien des sujets de biodiversité, le Leed permet une garantie des performances et le HQE implique un nombre important de pré-requis et un système de management fort qui s est avéré utile dans la conduite de l ensemble des certifications. Quid du recyclage des matériaux? La démarche du Craddle to Craddle a-t-elle intégrée? R. C : Cette démarche est obligatoire pour l obtention des labels anglo-saxons. 80 % des déchets dus aux travaux ont été recyclés. Par ailleurs, le système photovoltaïque a été choisi pour sa capacité à être intégralement recyclable. Le site sera-t-il auto-suffisant en termes d énergie? L éventuel surplus d énergie produite sera-t-il revendu? P. M. : Non mais la consommation sera divisée par 10. L énergie produite sera intégralement réutilisée sur le site. Comment la consommation d électricité globale a-t-elle été calculée? P. M. : Elle a été calculée avec une simulation de toutes les hypothèses de consommation. Visite du chantier La rencontre s est poursuivie par une visite du chantier qui a permis aux membres du Club de mesurer l ampleur et l avancement du chantier.