Impact des produits antiparasitaires administrés aux chevaux sur les coléoptères coprophages de la forêt de Fontainebleau

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1 Réserve de Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais 1, rue du Port de Valvins AVON Impact des produits antiparasitaires administrés aux chevaux sur les coléoptères coprophages de la forêt de Fontainebleau Justin Brassart Master 1 Ecologie et développement durable Université Catholique de l Ouest (Angers) 2013

2 Sommaire 1. Introduction Toxicité des antiparasitaires équins pour les coléoptères coprophages : étude bibliographique L ivermectine Moxidectine Identification des prescriptions de vermifuges sur le territoire de la RBFG Etat des communautés de coléoptères coprophages de la Forêt de Fontainebleau Comparaison de la richesse spécifique entre les deux types de zones en fonction de la date de piégeage Comparaison de la richesse spécifique totale Comparaison de la richesse en Aphodius et en Onthophagus Comparaison de l abondance entre les deux types de zones en fonction de la date de piégeage Comparaison de l abondance totale Comparaison de l abondance en Aphodius Comparaison de l abondance en Anaplotrupes stercorosus Discussion Conclusion Annexes... 14

3 1. Introduction Depuis une trentaine d année, les laboratoires pharmaceutiques et les praticiens vétérinaires préconisent un traitement systématique des chevaux contre les parasites internes, à raison de quatre vermifugations par an, voire davantage. Pourtant, l impact écotoxicologique des produits antiparasitaires est étudié depuis 1976 et aujourd hui démontré. Le risque concerne en premier lieu la faune coprophage, qui dépend des excréments pour se nourrir et se reproduire. Par répercussion, les antiparasitaires peuvent ensuite contaminer le reste de la chaîne alimentaire. En outre, en participant à la dégradation de la matière fécale, les coléoptères coprophages fournissent un service écosystémique considérable. Sans eux, les excréments s accumulent et les sols s appauvrissent en matière organique (Virlouvet G., 2005). Le territoire de la Réserve de Biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais abrite plus de 3000 chevaux. L équitation représente un véritable enjeu économique, culturel et identitaire pour la région. Face aux connaissances accumulées sur la toxicité des produits antiparasitaires administrés aux animaux, il devient légitime de se demander si la présence accrue de chevaux sur ce territoire pourrait altérer sa biodiversité, notamment parmi les insectes coprophages. C est cette problématique qu il m est donné d explorer au cours de mes cinq mois de stage au sein de l association de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais. Mon travail fait suite à celui de Marion Micoud, stagiaire dans le cadre de sa deuxième année de master, qui initia le projet en Il s articule autour de trois grands axes : - Identification des prescriptions de produits antiparasitaires par les vétérinaires équins du territoire de la RBFG. - Approche sur le terrain, par piégeage, de l impact potentiel des produits antiparasitaires sur les coléoptères coprophages. - Mesure, par une recherche bibliographique, du risque que représentent les produits antiparasitaires administrés aux chevaux pour les coléoptères coprophages de la forêt de Fontainebleau. Le protocole utilisé cette année étant le même que celui mis en place par Marion et présenté dans son rapport, je me cantonnerai ici à la présentation de mes résultats et à leur discussion. 2. Toxicité des antiparasitaires équins pour les coléoptères coprophages : étude bibliographique Les molécules antiparasitaires de synthèse sont généralement métabolisées dans le tractus digestif de l animal ou par le foie après absorption (Mc Kellar, 1997). La majorité des molécules utilisées sont retrouvées dans les matières fécales, en quantité plus ou moins importante, sous leur forme active ou sous forme de métabolites. Depuis une trentaine d années, différentes études se sont intéressées aux effets des antiparasitaires et leurs métabolites sur l environnement, en particulier sur le fonctionnement de l écosystème prairial et les conséquences possibles pour la faune non-cible. D après les recherches de Marion aucune autre étude écotoxicologique n a pu démontrer la toxicité des anthelminthiques (benzimidazoles, praziquantel, pyrantel) sur les insectes coprophages. J ai donc concentré mes recherches sur les lactones macrocycliques (ivermectine et moxidectine), pour qui les effets écotoxiques sont avérés.

4 2.1. L ivermectine Depuis sa mise sur le marché en 1981, l ivermectine a fait l objet de nombreuses études écotoxicologiques. Nous nous intéresserons ici uniquement aux tests effectués sur les coléoptères coprophages. La plupart d entre eux utilisent des excréments bovins. A notre connaissance, aucun test n a été réalisé à partir d excréments équins. En revanche, certaines études ont permis de déterminer la concentration en ivermectine dans les crottins de chevaux après vermifugation. Nous pouvons donc mettre en corrélation ces résultats avec les tests de toxicité réalisés à partir de matière fécale bovine sur les coléoptères coprophages. D après Gokbulut et al. (2000), la concentration maximale d ivermectine retrouvée dans les crottins, après une administration d Eqvalan pâte à la posologie recommandée de 0,2 mg/kg, s élève à 19,5 mg IVM/kg MF (extrait sec : ES) à 24 heures post-traitement. Selon Pérez et al. (2000), la concentration maximale dans les crottins après administration du même produit à la même dose est de 2,413 mg IVM/kg MF (extrait frais : EF) à 2,5 jours post-traitement. 90% de la concentration totale d ivermectine excrétée est éliminée dans les quatre jours suivant la vermifugation. La concentration est de 1,862 mg IVM/kg MF (EF) le premier jour et de 0,094 mg IVM/kg MF (EF) le quatrième jour. La concentration est détectable jusqu au quarantième jour suivant le traitement. Cruz Rosale et al. (2011) ont étudié l effet de l ivermectine sur la survie et la fécondité d Euoniticellus intermedius. Trois doses différentes d ivermectine ont été injectées dans des bouses fraiches de bovins, lesquelles ont ensuite été mises en présence de l espèce choisie. Les résultats sont les suivants : - La concentration de 0,01 mg IVM/kg MF (EF) n est pas létale pour les adultes et n affecte pas leur fertilité ni leur fécondité. Les larves survivent mais leur développement est plus lent. - La concentration moyenne de 1 mg IVM/kg MF (EF) est létale pour plus de la moitié des adultes et réduit leur fécondité. Les larves ne se développent pas. - La concentration maximale de 100 mg IVM/kg MF (EF) est létale pour tous les adultes. La reproduction ne peut être assurée. Les larves de coléoptères coprophages apparaissent généralement comme étant plus sensibles que les adultes aux lactones macrocycliques. En effet, alors que la plupart des adultes se nourrissent exclusivement des fragments grossiers de matière organique dans les excréments, les larves utilisent toutes les parties de l excrément (Floate et al., 2005). Etant donné que l ivermectine s attache fortement aux particules de digesta (Halley et al., 1989), les larves seraient donc plus touchées que les adultes. En outre, certaines larves se nourrissent de leurs propres féces durant leur période de développement. Elles augmentent ainsi leur exposition aux résidus chimiques (Edwards et al., 2001). Hempel et al. (2006) se sont intéressés à la survie des larves d Aphodius constans après exposition à quatre antiparasitaires. Ils ont utilisé pour cette expérience des bouses formulées (séchées, écrasées, remouillées). L ivermectine s est avérée être la plus toxique des substances testées, avec une concentration létale médiane (LC50) de 0,9 à 1,0 mg IVM/kg MF (ES). La dose seuil de toxicité 0% (NOEC) est de 0,3 mg/kg MF (ES). Dans une autre étude utilisant la même méthode pour Aphodius constans, la LC50 est de 0,5 mg IVM/kg MF (ES) et la NOEC de 0,3 mg IVM/kg MF (ES). Des valeurs similaires de LC50 ont été trouvées dans cinq autres tests utilisant des bouses formulées : 0,5 à 0,8 mg IVM/kg MF (ES). (Lumaret et al., 2012).

5 Les LC50 déterminées à partir de bouses fraîches vont de 0,5 à 0,7 mg IVM/kg MF (ES) et de 0,07 à 0,1 mg IVM/kg MF (EF). Sur des bouses formulées, les résultats sont pratiquement identiques : 0,77 à 0,78 mg IVM/kg MF (ES) et 0,11 à 0,13 mg IVM/kg MF (EF) (Lumaret et al., 2007). La figure 1met en relation les résultats des tests d écotoxicité avec les concentrations en ivermectine trouvées dans les crottins de chevaux après vermifugation. Figure 1 Concentration maximale en ivermectine dans les crottins de chevaux après vermifugation en relation avec la concentration létale médiane (LC50) et la dose dans sans effet observable (NOEC) pour les larves d Aphodius constans. C max IVM crottins (mg/kg) LC50 (mg/kg) NOEC (mg/kg) Extrait sec 19,5 0,5 à 1 0,3 Extrait frais 2,413 0,07 à 0,13 / La littérature disponible nous permet de remarquer que la concentration maximale d ivermectine trouvée dans les crottins dans les trois jours suivant la vermifugation est largement supérieure à la dose létale médiane ainsi qu à la dose sans effet observable pour les larves des espèces de coléoptères coprophages testées (Aphodius constans et Euoniticellus intermedius). En outre, au-delà de 1 mg IVM/kg MF (EF), l ivermectine devient létale pour plus de la moitié des adultes de l espèce Euoniticellus intermedius, et réduit également leur fécondité. Or la concentration maximale en ivermectine observée dans les crottins est de 2,413 mg/kg MF (EF). Nous pouvons donc supposer que les concentrations maximales observées dans les crottins après vermifugation sont létales pour la majeure partie, voire la totalité, des larves et des adultes des espèces testées dans la littérature. La concentration maximale est atteinte dans les trois premiers jours suivant la vermifugation. Les concentrations sont cependant supérieures à la LC50 au moins jusqu au quatrième jour posttraitement (0,094 mg IVM/kg MF (EF)). C est au sixième jour post-traitement que nous trouvons une concentration inférieure à la LC50 (0,049 mg IVM/kg MF (EF)) Moxidectine Concernant la toxicité de la moxidectine nous ne disposons pas d autant d informations. Là aussi, la littérature concerne principalement les bovins et non les équins. Comme pour l ivermectine, nous mettrons en relation les concentrations en moxidectine trouvées dans les crottins de chevaux après vermifugation avec les résultats des tests d écotoxicité réalisés. Pérez et al., (2000) trouvent une concentration maximale de 2,594 mg MOX/kg MF (EF) 2,5 jours après l administration de l antiparasitaire Equest gel oral à la posologie recommandée (0,4 mg/kg de poids vif). 90% de la dose totale d ivermectine excrétée est éliminée dans les 8 jours posttraitement. La concentration est de 2,181 mg MOX/kg MF (EF) le premier jour et de 0,034 mg MOX/kg MF (EF) le huitième jour. La concentration est détectable jusqu au soixante-quinzième jour suivant le traitement. D après Gokbulut et al. (2000), la concentration maximale est de 16,6 mg MOX/kg MF (ES) 24 heures après l administration du même produit à la dose de 0,2 mg/kg de poids vif, inférieure à la dose recommandée. La toxicité des résidus de moxidectine dans les excréments de bovins sur les coléoptères coprophages a principalement été testée sur deux espèces : Euoniticellus intermedius et Digitonthophagus gazella. D après la plupart de ces études, la moxidectine ne semble affecter ni les

6 individus adultes, ni leur fertilité, ni les larves. Cependant, ces études ne présentent pas les concentrations auxquelles la molécule devient toxique. (Lumaret et al., 2012) En 2006, Hempel et al. étudient la toxicité de la molécule sur Aphodius constans. Ils trouvent une dose létale médiane (LC50) de 4,0 à 5,4 mg MOX/kg MF (ES). On peut remarquer que la concentration maximale de 16,6 mg MOX/kg MF (ES), trouvée dans les crottins 24 heures après administration du produit, est aussi largement supérieure à la LC50. Cependant, nous ne disposons que de cette concentration maximale, et non des concentrations inférieures observées lors des autres prélèvements. Nous ne pouvons donc pas présumer jusqu à quel jour après vermifugation la moxidectine est toxique pour les coléoptères coprophages. En outre, si nous disposons des concentrations en moxidectine par kilogramme d extrait frais sur plusieurs jours post-traitement, aucune donnée sur la toxicité par kilogramme d extrait frais n est disponible. A figure 2 met en relation les résultats des tests d écotoxicité avec les concentrations en moxidectine trouvées dans les crottins de chevaux après vermifugation. Figure 2 Concentration maximale en moxidectinee dans les crottins de chevaux après vermifugation en relation avec la concentration létale médiane (LC50) déterminée pour Aphodius constans C max IVM crottins (mg/kg) LC50 (mg/kg) Extrait sec 16,6 4,0 à 5,4 D après les tests de toxicité, la moxidectine semble donc moins toxique pour les organismes coprophages que l ivermectine. Selon une étude récente (Floate et al., 2004), il paraît même improbable que cette molécule ait des effets dévastateurs sur les coléoptères coprophages lorsqu elle est utilisée aux doses recommandées par le fabriquant. Pourtant, la mise en relation de la concentration maximale en moxidectine (16,6 mg/kg MF (ES)) trouvée dans les crottins de chevaux traités, à une dose inférieure à la posologie recommandée, avec la LC50 déterminée pour Aphodius constans (4,0 à 5,4 mg/kg MF (ES)), montre que la moxidectine pourrait être fortement toxique pour les coléoptères coprophages pendant les premiers jours suivant l administration du produit. Il paraît important de souligner qu aucun test écotoxicologique n a été réalisé à partir de crottins de chevaux. Les données présentées plus haut sont donc issues de la corrélation des résultats des tests écotixicologiques réalisés à partir d excréments bovins ou ovins, et des concentrations en lactones macrocycliques observées dans les crottins. Ces données ne peuvent donc pas être considérées comme tout à fait fiables. Elles ne représentent qu un aperçu de la réalité. Rappelons également que ces résultats sont tous issus de tests écotoxicologiques effectués en laboratoire, dans des conditions standardisées et sur de courtes durées. Que se passe t-il sur le terrain de la réserve de biosphère de Fontainebleau et du Gâtinais? Dans la partie suivante, nous essaieront d exprimer une réponse à cette question.

7 3. Identification des prescriptions de vermifuges sur le territoire de la RBFG A ce jour, deux des quatre cliniques vétérinaires contactées ont répondu au questionnaire. Profil des structures Les deux cliniques interrogées comprennent 4 et 5 vétérinaires équins. Elles visitent régulièrement (au moins une visite par mois) de nombreuses structures équestres sur le territoire de la RBFG. Traitement contre les parasites internes La première clinique indique intervenir environ deux fois par an pour le traitement contre les parasites. Elle préconise deux à trois administration d ivermectine par an : une en hiver (Décembre, Janvier, Février) et une autre en été (Juin, Juillet, Août). En automne (Juin, Juillet, Août), elle conseille un traitement à base d ivermectine ou de moxidectine, avec du praziquantel. Au printemps (Mars, Avril, Mai), la clinique interrogée préconise du febendazole ou du pyrantel. Cette clinique préconise les mêmes périodes d administration et médicaments dans tous les établissements visités, excepté ceux qui acceptent les coprologies. Elle indique conseiller des molécules différentes d un traitement à l autre afin de choisir le vermifuge adapté en fonction du cycle biologique du parasite et/ou en fonction des coprologies. D après la clinique interrogée, la fréquence des traitements contre les parasites internes (4 traitements par an) se justifie par le cycle des parasites visés et par la contamination des pâturages. La nature des infestations parasitaire est connue par une coprologie pratiquée avant le traitement. Le suivi des traitements dans les établissements fréquentés s effectue généralement par la conservation d une copie des ordonnances et en discutant avec le gestionnaire. Les vétérinaires de cette clinique recommandent généralement de ramasser les crottins au pré et de laisser les chevaux au box 48 heures. Ces recommandations ne sont cependant que rarement respectées à causes des contraintes qu elles impliquent. Suite aux aveux des propriétaires, les vétérinaires de cette clinique savent que certains établissements effectuent des traitements supplémentaires sans prescriptions. Ils ont notamment remarqué l utilisation d Ivomec 1%, un traitement à base d ivermectine. Aucune conséquence des traitements antiparasitaires sur l environnement n a été notée par les praticiens de cette clinique. La seconde clinique indique intervenir en moyenne quatre fois par an pour le traitement contre les parasites internes. Elle préconise de la moxidectine avec du praziquantel en hiver (environ Janvier) et de la moxidectine seule en été (environ Juillet). Au printemps et en automne (environ Avril), c est la molécule d ivermectine qui est conseillée. Cette clinique préconise les mêmes périodes et médicaments dans tous les établissements visités. Elle conseille des molécules différentes d un traitement à l autre. D après cette clinique, une telle fréquence de traitement contre les parasites internes (4 fois par an) se justifie par les recommandations du fabricant du médicament employé et la demande des éleveurs.

8 Une coprologie est parfois pratiquée avant traitement afin de connaître la nature des infestations parasitaires. Sinon, un vermifuge à large spectre est utilisé. Le suivi des traitements dans les établissements fréquentés s effectue par le biais des ordonnances laissées aux gestionnaires ou par la conservation d une copie des ordonnances. Les vétérinaires de cette clinique recommandent de garder le cheval au box 48 heures après l administration du produit. Aucune autre recommandation n est donnée. De nombreux gestionnaires effectuent des traitements supplémentaires sans prescriptions en achetant directement en pharmacie. Les vétérinaires interrogés indiquent avoir déjà remarqué des conséquences des traitements antiparasitaires sur l environnement, notamment la non dégradation des crottins dans les prés. Traitement contre les parasites externes Les deux cliniques interrogées disent intervenir contre les parasites externes. Différents médicaments sont utilisés pour cet usage, généralement en été : - Frontline contre les poux et les tiques ; - Acadrex contre les poux ; - Flymax contre les mouches, moustiques, taons, tiques ; - Dimpygal ; - Butox contre les poux, les tiques et plus ou moins les mouches ; - Centaura contre les mouches et les insectes en général. Aucune conséquence de ces traitements sur l environnement n a été remarquée par les vétérinaires de cette clinique. Un entretien a été réalisé avec une troisième clinique mais celle-ci ne nous a pas encore transmis le questionnaire rempli. Je n ai pour le moment pas pu rencontrer la quatrième clinique. 4. Etat des communautés de coléoptères coprophages de la Forêt de Fontainebleau Lors des sessions de piégeages effectuées cette année, 21 espèces de coléoptères coprophages ont été recensées, dont 11 du genre Aphodius, 4 du genre Onthophagus (5 en 2012), et une espèce dans chacun des genres Anoplotrupes, Euoniticellus, Geotrupes (absent en 2012), Trypocopris et Typhaeus. Des analyses statistiques ont été menées à partir des données collectées. Les histogrammes présentés en annexe représentent les moyennes des richesses spécifiques et abondances calculées en fonction de la date et de la zone de piégeage. Les erreurs standards de ces moyennes sont également présentes sur ces tableaux. En outre, les données météorologiques pour chaque session de piégeage ont été enregistrées (annexe 2). En effet, le nombre d insectes piégés pourrait fluctuer en fonction de la météo Comparaison de la richesse spécifique entre les deux types de zones en fonction de la date de piégeage Cette analyse a été menée sur la richesse spécifique totale dans un premier temps, puis sur la richesse en Aphodius et en Onthophagus.

9 4.1.1.Comparaison de la richesse spécifique totale D après l histogramme 1 de l annexe 1, les résultats obtenus en 2012 et en 2013 sont similaires. Nous observons dans les deux cas une richesse spécifique élevée aux mois d Avril et de Mai, qui diminue jusqu au mois de Juin et augmente à nouveau au mois de Juillet. Les deux sessions de piégeage réalisées au mois d Août en 2013 nous permettent d observer que la richesse continue d augmenter après le mois de Juillet, sans pour autant atteindre le niveau maximum observé en Avril et Mai. On constate également que la richesse spécifique est plus élevée dans les zones «avec chevaux» jusqu en Juin. Par la suite, les résultats s inversent et nous observons une richesse plus élevée dans les zones «sans chevaux» jusqu à fin Août Comparaison de la richesse en Aphodius et en Onthophagus D après l histogramme 2 de l annexe 1, la richesse spécifique en espèces du genre Aphodius suit le même modèle que la richesse spécifique totale. Si la richesse est plus élevée dans les zones «avec chevaux» que «sans chevaux jusqu au mois de Juin, la situation s inverse à partir du mois de Juillet. Les résultats obtenus en 2013 sont similaires à ceux de En revanche, concernant la richesse en espèces du genre Onthophagus (histogramme 3, annexe 1), les résultats de 2013 sont différents de ceux de La première année, la richesse diminue de Mai à Juillet et reste plus forte dans les endroits fréquentés par des chevaux que dans les endroits non fréquentés par les chevaux. La deuxième année, les résultats se rapprochent de ceux observés pour la richesse totale et la richesse en Aphodius. La richesse est très élevée fin Avril mais fait une chute importante fin Mai, tout en restant plus élevée dans les zones «avec» que «sans» chevaux. A partir de Juillet, la richesse augmente doucement mais les zones «avec chevaux» apparaissent plus riches que les zones «sans chevaux» Comparaison de l abondance entre les deux types de zones en fonction de la date de piégeage Cette analyse a été réalisée sur l abondance totale, puis sur l abondance en coléoptères du genre Aphodius et de l espèce Anaplotrupes strcorosus Comparaison de l abondance totale Là encore, pour les mois correspondants, les résultats obtenus en 2013 semblent similaires à ceux de 2012 (histogramme 4, annexe 1). Dans les deux cas, l abondance est très forte en Mai, plus élevée dans les zones «avec chevaux» que «sans chevaux». Elle chute ensuite en Juillet et l abondance devient alors plus importante dans les zones «sans chevaux». Les sessions suivantes effectuées en 2013 nous indiquent que l abondance continue d augmenter au cours du mois d Août. Cependant, à l inverse des situations précédentes, elle devient à nouveau supérieure dans les zones «avec chevaux» à la fin du mois d Août Comparaison de l abondance en Aphodius Comme dans le cas précédent, nous pouvons voir sur l histogramme 5 de l annexe 1 que l abondance augmente du mois d Avril à Mai, puis semble diminuer jusqu à Juillet, pour les deux années en question. En revanche, si en 2012 l abondance reste plus élevée de Mai à Juillet dans les zones «avec chevaux», la situation est différente en 2013, où l abondance devient plus élevée dans les zones

10 «sans chevaux» à partir du mois de Juillet. De la même manière que pour l abondance totale, la situation s inverse à nouveau à la fin du mois d Août Comparaison de l abondance en Anaplotrupes stercorosus En 2012, l abondance est plus élevée dans les zones «avec chevaux» au mois de Mai. La situation s inverse au mois de Juin et l écart augmente au cours du mois de Juillet. En 2013, l abondance est plus importante dans les zones «sans chevaux» pour toutes les sessions de piégeage (histogramme 6, annexe 1). 5. Discussion L étude présentée dans ce rapport a pour objectif d évaluer le risque que représentent les traitements contre les parasites internes des chevaux, tels qu ils sont utilisés sur le territoire de la RBFG, pour les coléoptères coprophages de la forêt de Fontainebleau. Pour cela, l étude a été divisée en trois grands axes : - Etat des connaissances en matière de toxicité des molécules antiparasitaires utilisées pour les chevaux sur les coléoptères coprophages ; - Enquête auprès des établissements équestres et des cliniques vétérinaires pour mieux connaître les pratiques et les préconisations d usage de vermifuges ; - Comparaison de l état des communautés de coléoptères coprophages en forêt de Fontainebleau, entre des zones fréquentées par les chevaux et d autres non fréquentées par les chevaux. D après les réponses au questionnaire obtenues cette année et jusqu à maintenant auprès de deux des quatre cliniques vétérinaires du territoire de la RBFG, nous pouvons dire que les vétérinaires préconisent en général quatre vermifuges par an. La molécule d ivermectine est la plus couramment conseillée, notamment lors de la période d activité et de reproduction des coléoptères coprophages (printemps et été). Marion a pu constater l an dernier que l ivermectine est également la molécule la plus couramment utilisée par les établissements équestres. Or, il s agit de celle qui représente le plus de risques pour la faune coprophage et l environnement en général. La moxidectine est parfois utilisée en alternance avec l ivermectine du fait de leurs propriétés similaires. Peu d informations sont disponibles sur la toxicité de cette molécule, mais il semblerait qu elle soit elle aussi toxique, bien que moins que l ivermectine. Ces deux molécules sont des endectocides. Elles agissent donc tout autant sur les parasites internes qu externes des chevaux. Or, les antiparasitaires externes portent également atteinte à la biodiversité. En revanche, les autres antiparasitaires utilisés pour les chevaux sont des anthelminthique, dont l action est centrée sur les parasites externes et qui ne sont à priori pas toxiques pour la faune coprophage. Afin de limiter les effets sur la biodiversité, les endectocides, dont le champ d action est plus large, pourraient être utilisés en dehors des pics d activités des coléoptères coprophages et jusqu à 1 mois avant le début de leur activité, soit d Octobre à Janvier. En outre, l utilisation des coprologies pourrait permettre de mieux connaître la nature des infestations parasitaires, et donc d utiliser des molécules au spectre moins large, voire de ne pas traiter les chevaux.

11 Espèces Janv. Fev. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Août Sep. Oct. Nov. Dec. Habitats Onthophagus joannae Ouvert Onthophagus coennobita Semi-ouvert à fermé Aphodius rufipes Pâturage Aphodius depressus Semi-ouvert à fermé Aphodius coenosus Aphodius pusillus Pelouse Aphodius sticticus Bois et prairie Typhoeus typhoeus Sols bien drainés plutôt sablonneux Anoplotrutpes Prairie et sous-bois stercorosus copro-mycophage Trypocopris vernalis Milieu ouvert, sec, souvent sablonneux Figure 3 Période d activité et de reproduction pour 10 des 12 espèces de coléoptères coprophages recensées par l OPIE dans les réserves biologiques dirigées de la forêt de Fontainebleau en (en vert : période d activité ; en bleu : période de reproduction ; en noir : période globalement la plus sensible pour l ensemble des espèces). Malheureusement, si les cliniques interrogées possèdent le matériel nécessaire pour réaliser les coprologies, elles sont régulièrement confrontées aux réticences des propriétaires faces à ces pratiques. En effet, pour beaucoup de personnes, l administration des vermifuges est souvent considérée comme un soin courant qui ne nécessite que peu de précautions. Beaucoup d établissements équestres administrent d ailleurs les vermifuges sans prescriptions, en les achetant en pharmacie, voire à l étranger pour bénéficier de prix moindres. De plus, si les deux cliniques vétérinaires interrogées recommandent de maintenir le cheval au box 48 heures après vermifugation, peu d établissements respectent cette recommandation. Pourtant, l idéal serait même de quatre jours au box au lieu de 48 heures concernant l ivermectine. Trop peu d informations sont disponibles au sujet de la moxidectine, mais il semblerait également que 48 heures ne soient pas suffisantes. Il faudrait également inciter les cavaliers à ne pas sortir en forêt les premiers jours suivant l administration du vermifuge. On peut noter ici l intérêt d un travail de sensibilisation à fois des établissements équestres et propriétaires de chevaux, et des vétérinaires. L élaboration d un calendrier de vermifugation favorable à la santé du cheval et à la biodiversité pourrait être intéressante. Pour cela, il serait nécessaire de mieux connaître le cycle de vie des coléoptères coprophages présents dans la forêt de Fontainebleau, mais aussi des parasites internes des chevaux. Les résultats obtenus cette année par l étude des communautés de coléoptères coprophages sur le terrain sont pour la plupart similaires à ceux obtenus en Nous pouvons donc les considérer comme représentatifs, même si d autres sessions de piégeages seraient nécessaires. Si l on compare les deux types de sites : fréquentés par les chevaux ou non fréquentés par les chevaux, on observe que les richesses spécifiques et les abondances sont en général plus élevées dans les zones «avec chevaux» que «sans chevaux» jusqu en Juin, avec une baisse des résultats de Mai à Juillet (une augmentation de l abondance est parfois observée d Avril à Mai) et qu à partir de Juillet les tendances s inversent, avec des richesses et des abondances plus élevées dans les zones «sans chevaux», et une légère augmentation des résultats de Juillet à fin Août. Si l on met ces résultats en relation avec le calendrier de vermifugation des établissements équestres établit par Marion en 2012, on remarque que les chutes de richesses et d abondances observées en Juillet s accompagnent d un pic de vermifugation à cette même période (37% des établissements

12 équestres traitent en Juillet). Nous pouvons donc penser ces chutes sont directement liées à ce pic de vermifugation. Pourtant, alors que 58% des établissements équestres vermifugent leur chevaux au mois d Avril (soit plus qu au mois de Juillet), les richesses et abondances sont élevées pour ce même mois. En outre, les valeurs maximales sont observées au mois de Mai. Ces résultats tendent donc à infirmer l hypothèse comme quoi la vermifugation aurait un effet direct sur les populations de coléoptères coprophages. Figure 4 - Pourcentage d'établissements équestres traitant les chevaux pour chaque mois de l'année. Les mois d avril, de janvier, d octobre et de juillet sont les mois où le plus grand nombre de structures traitent leurs animaux. Nous savons par ailleurs que les adultes sont moins sensibles aux molécules antiparasitaires que les larves. Les traitements administrés aux chevaux portent donc atteinte, en majeure partie, aux générations futures. Les communautés de coléoptères coprophages observées seraient alors à mettre en relation avec les traitements effectués antérieurement. Il est donc normal de ne pas observer de chutes des richesses et abondances au mois d Avril. En outre, les diminutions observées de Mai à Juillet pourraient être les conséquences du pic de vermifugation du mois d Avril. Les administrations de vermifuges étant plus faibles en Mai et Juin, les effectifs augmentent à nouveau au mois d Août. La connaissance du cycle de vie des espèces de coléoptères coprophages trouvées en forêt de Fontainebleau permettrait de confirmer ou d infirmer cette hypothèse. En effet, les fluctuations observées pourraient aussi être l effet des différences entre les deux types de sites. Les sites fréquentés par les chevaux sont beaucoup plus riches en ressources alimentaires (crottins) que les sites non fréquentés où l on ne trouve que les déjections de la faune sauvage. En outre, les milieux «avec chevaux» sont potentiellement plus abîmés que les autres, du fait de leur forte fréquentation. 6. Conclusion Le travail présenté dans ce rapport s inscrit dans le cadre d une étude réalisée sur plusieurs années, ayant pour but d évaluer le risque que représentent les produits antiparasitaires administrés aux chevaux pour la biodiversité des sols, et plus particulièrement pour les coléoptères coprophages, dans la forêt de Fontainebleau. A partir des résultats obtenus en 2012 par Marion Micoud, staigaire en deuxième année de master qui a initié l étude, j ai pu développer trois grands axes de travail. En premier lieu, le travail de recherche bibliographique nous a permis de mieux appréhender les dangers que représentent les molécules antiparasitaires pour la faune non-cible. Les concentrations

13 de certaines de ces molécules retrouvées dans les crottins dépassent largement les seuils de toxicité déterminés dans les études réalisées. D après celles-ci, le risque pour les coléoptères coprophages est donc bel et bien présent. Cependant, les résultats obtenus en laboratoire reflètent-ils la réalité du terrain? Qu en est-il des effets «cocktails» des molécules utilisées? Au regard de ce que l on sait au sujet des pesticides utilisés en agriculture, ceux-ci peuvent s avérer ravageurs. A notre connaissance, aucune étude ne permet de répondre à ces questions. Ensuite, l enquête menée cette année auprès des vétérinaires montre que l ivermectine, la molécule la plus toxique, est préconisée deux à trois fois par an, notamment pendant la période d activité et de reproduction des coléoptères coprophages. Des analyses coprologiques pourraient permettre de mieux connaître la nature des infestations et de cibler davantage les parasites à traiter. L usage de cette molécule à spectre large pourrait ainsi être limité, en faveur d autres molécules moins toxiques. Malheureusement, la majorité des propriétaires de chevaux administre les vermifuges sans prescription du vétérinaire, et de manière systématique. De plus, les recommandations telles que garder les chevaux au box après vermifugation ou ramasser les crottins dans les prés ne sont que très peu respectées, à cause des contraintes qu elles impliquent. Un travail de sensibilisation concernant l usage et les dangers des antiparasitaires mériterait d être réalisé. C est ce que semble entreprendre certains laboratoires pharmaceutiques, comme «Merck santé animale» au Canada, en préconisant une vermifugation stratégique plutôt que systématique. Outre les conséquences environnementales, une telle vermifugation peut engendrer des phénomènes de résistances aux molécules utilisées. Cela peut pourrait s avérer très problématique pour la santé animale. D après l étude de l état des communautés de coléoptère coprophages en forêt de Fontainebleau, des différences sont effectivement observés entre les sites fréquentés ou non par les chevaux. Nous pouvons supposer que la présence des chevaux porte atteinte à la faune coprophage, mais davantage de connaissances sur le cycle de vie des espèces rencontrées se révèlent nécessaire pour confirmer ou non les hypothèses avancées. Enfin, nous pouvons nous demander quel est le sens des problèmes rencontrés par l usage, parfois abusif, des molécules antiparasitaires. Le cheval comme le parasite ont besoin d un de l autre pour vivre. Dans des conditions optimales, un équilibre se créé entre les deux. Les conditions de vie que nous imposons à nos chevaux viennent bien souvent rompre cet équilibre naturel. Le parasite devient alors néfaste pour son hôte et nous devons avoir recourt aux vermifuges pour rétablir un équilibre artificiel et potentiellement dangereux car non contrôlé. Quels sont les effets des endectocides, les plus toxiques, sur la flore digestive des chevaux? Les problèmes que nous rencontrons aujourd hui avec les antiparasitaires et bien d autre produits ne devraient-ils pas nous inciter à nous remettre en question et modifier notre mode de vie ainsi que celui de nos animaux, en prenant comme modèle la nature et l équilibre naturel vers lequel elle tend?

14 7. Annexes Annexe 1 Histogramme 1 Histogramme 2

15 Histogramme 3 Histogramme 4

16 Histogramme 5 Histogramme 6

17 Annexe 2 Données de la station météorologique de Melun - Villaroche 24 AVRIL : 23.3 C C +0.2 Précipitations sur 24h : 0% 13h 12min 27.8km/h 0mm 5 DJU 1.1 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 2 C 25 AVRIL : 26.3 C C +3.3 Précipitations sur 24h : 0% 13h 24min 22.2km/h 0mm 3.1 DJU 2.2 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 6 C

18 26 AVRIL : Précipitations sur 24h : 17.2 C C mm 0% 46.3km/h 0.2mm 5.6 DJU 0 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 11 C 28 MAI : Précipitations sur 24h : 14.7 C C mm 8% 1h 48min 38.9km/h 1.6mm 5.8 DJU 0 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 9 C

19 29 MAI : Précipitations sur 24h : 15.7 C C mm 9% 3h 42min 31.5km/h 0.6mm 7.8 DJU 0 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 2 C 30 MAI : Précipitations sur 24h : 15.2 C C mm 21% 2h 42min 29.6km/h 4.7mm 6 DJU 0 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 9 C

20 8 JUILLET : Précipitations sur 24h : 28.4 C C mm 0% 14h 36min 33.3km/h 0mm 0.5 DJU 4.3 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 13 C 9 JUILLET : Précipitations sur 24h : 28.4 C C mm 0% 14h 00min 33.3km/h 0mm 0.3 DJU 4.5 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 14 C

21 10 JUILLET : Précipitations sur 24h : 27.3 C C mm 0% 14h 12min 40.7km/h 0mm 0.5 DJU 3.8 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 14 C 5 AOUT : 31.4 C C +0.9 Précipitations sur 24h : 0% 40.7km/h 0mm 0.9 DJU 5.2 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 12 C

22 6 AOUT : Précipitations sur 24h : 25.3 C C +4 3mm 6% 6h 48min 24.1km/h 0mm 0.3 DJU 3.1 DJU 7 AOUT : Précipitations sur 24h : 20.7 C C mm 5% 1h 00min 27.8km/h 1.4mm 0.5 DJU 0.9 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 15 C

23 26 AOUT : Précipitations sur 24h : 22.6 C C mm 6% 4h 00min 40.7km/h 2.8mm 2.8 DJU 1.1 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 8 C 27 AOUT : Précipitations sur 24h : 23.1 C C mm 0% 4h 30min 27.4km/h 0.2mm 0.8 DJU 1.7 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 14 C

24 28 AOUT : Précipitations sur 24h : 24.4 C C mm 0% 11h 36min 25.6km/h 0mm 1 DJU 2.1 DJU Température minimale au sol durant la nuit : 13 C