Rapport du comité d'experts

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1 Section des Unités de recherche Rapport du comité d'experts Unité de recherche : CERI, Centre d Etudes et de Recherches Internationales de Sciences Po février 2008

2 Section des Unités de recherche Rapport du comité d'experts Unité de recherche : CERI, Centre d Etudes et de Recherches Internationales de Sciences Po février 2008

3 Rapport du comité d'experts L'Unité de recherche : Nom de l'unité : CERI (Centre d Etudes et de Recherches Internationales) Label demandé : UMR N si renouvellement : 7050 Nom du directeur : M. Christophe JAFFRELOT Université ou école principale : Sciences Po Autres établissements et organismes de rattachement : CNRS Date(s) de la visite : 10 décembre

4 Membres du comité d'évaluation Président : M. Alfio MASTROPAOLO, Professeur, Université de Turin Experts : M. Marc ABELES, Directeur d études EHESS M. Patrice DURAN, Professeur des universités, ENS Cachan M. Michel FORSE, Directeur de recherche CNRS M. David HANLEY, Professeur, Université de Cardiff Expert(s) représentant des comités d évaluation des personnels (CNU, CoNRS, CSS INSERM, représentant INRA, INRIA, IRD..) : Mme Jacqueline HEINEN, Professeur des universités, Versailles St Quentin (CNU) Mme Sandrine LEFRANC, Chargée de recherche CNRS (CoCNRS) Observateurs Délégué scientifique de l'aeres : M. Jean-Pierre GAUDIN Représentant de l'université ou école, établissement principal : M. Michel GARDETTE, Directeur adjoint de la recherche de Sciences Po Représentant(s) des organismes tutelles de l'unité : Mme Isabelle de LAMBERTERIE (CNRS) 3

5 Rapport du comité d'experts 1 Présentation succincte de l'unité Effectif : 274 (70 statutaires et 204 doctorants), dont 8 enseignants-chercheurs 41 chercheurs (16 CNRS, 25 FNSP) 5 ingénieurs 16 techniciens 204 doctorants Nombre de HDR : 30, dont 25 encadrant des thèses 66 thèses soutenues, 204 en cours, 120 financées Nombre de membres bénéficiant d une PEDR : 7 Nombre de publiants : 49 sur 49 EC 2 Déroulement de l'évaluation Visite bien organisée. Le comité a rencontré l ensemble des interlocuteurs. Le rapport d activité a été clairement exposé par le directeur en indiquant les axes principaux de recherche et les perspectives de développement (par exemple dans le domaine de l économie internationale) et les possibilités de collaboration avec les autres laboratoires de SciencesPo. 3 Analyse globale de l unité, de son évolution et de son positionnement local, régional et européen Depuis longtemps, le CERI ne peut plus être considéré comme un centre d études de Relations internationales, mais plutôt comme un centre travaillant sur les pays étrangers en termes de politique comparée et de sociologie du politique. Les deux domaines sont désormais très hétérogènes entre eux et assez étrangers l un à l autre du point de vue théorique comme du point de vue de la recherche. En tout cas, on a parfois l impression d un rassemblement de chercheurs travaillant sur des objets très différents malgré la restructuration en axes du laboratoire. On doit toutefois apprécier le fait que les chercheurs qu on a rencontrés ont pleinement conscience de ce problème, ainsi que les efforts du directeur pour développer des lignes de recherche communes et introduire un élément de rationalisation en valorisant des «projets transversaux». Le niveau scientifique des chercheurs est élevé et satisfaisant. Mais on ne peut pas ne pas souligner une différence entre certains chercheurs plus concentrés sur l activité scientifique et d autres plus engagés dans une activité d expertise, de vulgarisation scientifique et d intervention journalistique. 4

6 Le CERI assure collectivement un cours de Relations internationales en premier cycle. Toutefois les chercheurs ne sont pas tous impliqués dans les activités d enseignement de Sciences Po et il est assez difficile de comprendre pourquoi certains sont exclus ou s auto-excluent, car ces niveaux différents d implication ne paraissent dépendre ni des compétences disciplinaires ni de la réputation scientifique. On pourrait se demander pourquoi Sciences Po renonce à plus mobiliser dans ses enseignements des chercheurs d'excellente réputation scientifique, comme on pourrait aussi se demander pourquoi certains enseignants de Sciences Po sont si peu impliqués dans la vie du CERI. L implication du laboratoire dans les études doctorales est importante. On peut toutefois remarquer un problème de financement des doctorants, lesquels sont probablement trop nombreux pour être suivis efficacement. Le CERI a une politique éditoriale très active (trois revues, cinq collections), non seulement en français, mais aussi en anglais, et les chercheurs publient aussi dans d autres collections et revues. Pourtant, ils ne sont pas tous également actifs et surtout on peut éprouver une certaine perplexité face à la priorité accordée aux publications de la maison. On pourrait donc souhaiter un effort d ouverture, qu il s agisse des publications des chercheurs ou des choix des responsables des publications. Comme ce sont des publications prestigieuses, on pourrait les utiliser plus largement pour favoriser les échanges avec d autres centres de recherche, internationaux et, encore plus, nationaux. Le CERI a une équipe administrative nombreuse (20 personnes) et de très haute qualité, laquelle apparaît un point d appui essentiel pour les chercheurs et un instrument fondamental pour obtenir et gérer des contrats et pour participer aux projets européens. Contrats et projets européens pourraient toutefois être encouragés encore plus, peut-être en renonçant, au moins partiellement, à un excès d expertises individuelles. 4 Analyse équipe par équipe et par projet L organisation générale des axes apparaît complexe, mais assez bien structurée. Les «projets transversaux» représentent toutefois un élément de rationalisation de l activité du laboratoire. Mais ils n ont pas tous développé de la même manière une identité et une cohérence scientifique uniformes il s agit naturellement d une entreprise difficile et ne montrent pas tous le même dynamisme de fonctionnement. En considérant les 6 projets, au sein du comité de visite, tous les membres n ont pas été convaincus par le projet sur la «violence» et par celui sur les «représentations et pratiques de la démocratie». Le projet sur les «migrations» a été considéré comme plutôt intéressant, tandis que le projet «trajectoires historiques de l État» a été évalué comme bien solide au plan scientifique, du fait de l existence d une véritable problématique de recherche. 5 Conclusions Points forts : Nombre et qualité des chercheurs, haute visibilité nationale, bonne réputation internationale. Points à améliorer : Une réflexion sur le statut des Relations internationales serait souhaitable. Les approches des Relations internationales ont été excessivement marginalisées, alors qu elles représentent un objet de recherche majeur. 5

7 Recommandations : Malgré les efforts de coordination et transversalité accomplis par la direction, le manque d intégration horizontale et d un projet d ensemble reste un problème important, qui n est pas encore résolu par les projets transversaux, lesquels sont plutôt des pôles d agrégation intermédiaires. La gouvernance collective et les activités transversales du laboratoire, compte tenu de ses dimensions hors du commun et de ses différenciations internes, pourraient être largement améliorées. Peut-être pourrait être accordée aux projets transversaux, au moins aux plus actifs et cohérents (sans que ceux-ci deviennent des unités autonomes), une plus large autonomie gestionnaire et financière, ainsi que pour d autres aspects comme le recrutement. Les liens très particuliers que le Ceri, ainsi que les quatre autres centres de recherche évalués par ce comité, entretient avec la FNSP conseillent en conclusion de proposer les remarques générales suivantes : Les cinq unités de recherche ont une longue histoire et un prestige établi. Elles disposent aussi de moyens remarquables, soit du point de vue financier, soit en termes de ressources organisationnelles, administratives et relationnelles. Le parrainage de la part de Sciences Po les met, en comparaison avec les autres UMR CNRS/universités et avec les départements universitaires, dans une condition tout à fait privilégiée. La question à se poser, et à laquelle il est naturellement le plus difficile de répondre, est de savoir si à une telle disponibilité de moyens correspond une qualité scientifique aussi élevée. En général la réponse est positive, bien que dans certains cas et sous certains aspects on pourrait s attendre à des résultats meilleurs, compte tenu d un investissement de responsabilité, au moins symbolique, des quatre unités non seulement envers Sciences Po, mais envers toute la communauté scientifique française dans le domaine des sciences sociales. Clairement, le pôle évalué est un pôle d excellence. Mais un pôle d excellence national est tel uniquement si son rayon ne se projette pas uniquement vers l étranger (ou vers la haute fonction publique, la presse, les médias, etc.), mais aussi s il interagit activement avec les autres centres de recherche et universitaires nationaux. En premier lieu on pourrait s attendre à une collaboration plus étroite avec les IEP de province, auxquels sont rattachés d autres centres de recherche souvent de très bonne renommée. La taille de ces unités de recherche est très différente et les unités sont aussi très différentes entre elles du point de vue de la perspective scientifique. Certaines en ont une (ou y travaillent avec acharnement), d autres n en ont pas et ne peuvent pas l avoir. Les deux plus petites sont plus cohérentes. Pour les deux plus grandes la taille et leur histoire impliquent une hétérogénéité plus forte, une intégration plus délicate et plus de possibilités de rencontre inter-labos sur des thématiques larges. La question du leadership est du même coup plus difficile et renvoie à des modalités plus complexes d ajustement institutionnelles et collectives. Gouverner un laboratoire est clairement devenu une affaire collective (la figure du grand leader n est pour l instant pas de mise). Ce n est pas un hasard, si la question de la direction des unités reste une question délicate et parfois sensible (même là où les choses se passent plutôt bien). En tout cas, si la richesse, même relative, est un élément clé du management collectif des labos et évite souvent bien des tensions qui se produiraient ailleurs, et si en même temps la filière de recrutement de la Fondation constitue une variable d ajustement décisive, toutefois celles-ci ne sont pas des solutions définitives. Entre autres choses, le décalage entre les salaires des chercheurs de statut FNSP et CNRS pourrait poser problème à l avenir. Existe-t-il un réel problème de taille? La question n est pas négligeable, mais on a l impression que les quatre unités ont assez bien appris à gérer leur grande ou petite taille. Celles de petite taille sont homogènes et savent travailler avec grande efficacité, grâce à leur taille. Les deux unités de plus grande taille ont évolué en constituant des groupements de chercheurs assez stables et souvent avec une identité scientifique bien précisée, à certains desquels on pourrait offrir avec profit une plus large autonomie de gestion tout en se préoccupant de maintenir des liens transversaux. 6

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