Endomorphismes des espaces euclidiens

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Chapitre 11 Endomorphismes des espaces euclidiens Dans toute la suite E désignera un espace vectoriel euclidien de dimension n. 11.1 Isométries vectorielles 11.1.1 Groupe orthogonal Dénition 11.1.1 Soit u L(E). On dira que u est un automorphisme orthogonal (on dit aussi isométrie vectorielle) de E si et seulement si u conserve la norme, i.e. x E, u(x) = x. L'ensemble des isométries vectorielles se note O(E). Proposition 11.1.2 Un automorphisme orthogonal est bien un automorphisme... Car x Ker(u) = u(x) = 0 = u(x) = 0 = x = 0 = x = 0. Théorème 11.1.3 Soit u L(E). Les propriétés suivantes sont équivalentes : 1. u O(E), i.e. u conserve la norme 2. u conserve le produit scalaire, i.e. x, y E, < u(x), u(y) >=< x, y >. 3. L'image par u de toute base orthonormale est une base orthonormale 4. Il existe B base orthormale de E dont l'image par u est une base orthonormale 5. Il existe B base orthormale de E tq si A = Mat B (u) alors t A.A = I n. 6. Il existe B base orthormale de E tq si A = Mat B (u) alors A. t A = I n. Proposition 11.1.4 2. u O(E), det(u) = 1. 1. O(E) est un sous-groupe de GL(E), appelé groupe orthogonal. 3. SO(E) = {u O(E)/det(u) = 1} est un sous groupe de O(E) appelé groupe spécial orthogonal, ou groupe des rotations vectorielles de E. Cet ensemble se note aussi O + (E) 143

144 CHAPITRE 11. ENDOMORPHISMES DES ESPACES EUCLIDIENS Notation 11.1.5 L'ensemble O(E) \ SO(E) se note O (E) = {u O(E)/det(u) = 1} Exemple 11.1.6 Soit F un sev de E. On sait que E = F F. Soit s la symétrie orthogonale par rapport à F. Alors s O(E). Exemple 11.1.7 Soit F un sev de E distinct de E. On sait que E = F F. Soit p la projection orthogonale par rapport à F. Alors p / O(E), car p n'est pas bijective. Exemple 11.1.8 Dim(E) = ( 2 et soit B = (i, j) une ) base orthonormée de E. cos(θ) sin(θ) Soit u L(E) tq Mat B (u) =. Alors u SO(E) sin(θ) cos(θ) 11.1.2 Matrices orthogonales Dénition-théorème 11.1.9 Soit A M n (R). On dira que A est une matrice orthogonale si et seulement si A vérie une des propriétés ci-dessous équivalentes : 1. A GL n (R) et t A = A 1. 2. A. t A = I n 3. t A.A = I n 4. t A est orthogonale 5. Les colonnes de A forment une famille orthonormale de R n pour son produit scalaire usuel. 6. Les lignes de A forment une famille orthonormale de R n pour son produit scalaire usuel. L'ensemble des matrices orthogonales de taille n se note O(n). Proposition 11.1.10 Soit B une base orthonormée de E. Soit u L(E) et A = Mat B (u). Exemple 11.1.11 Soit A = Exemple 11.1.12 Soit B = Proposition 11.1.13 u O(E) A O(n) 1/3 2/3 2/3 2/3 1/3 2/3 2/3 2/3 1/3 1/ 2 2/3 a 0 1/3 b 1/ 2 2/3 c 1. O(n) est un sous-groupe de GL n (R). 2. A O(n) = det(a) = 1. (Réciproque fausse). Cette matrice est-elle orthogonale?. Déterminer a, b, c en sorte que B O(3) 3. SO(n) = {A O(n)/det(A) = 1} est un sous-groupe de O(n) ; il est appelé groupe spécial orthogonal d'ordre n. Cet ensemble se note aussi O + (n). L'ensemble O(n) \ SO(n) se note O (n) = {A O(n)/det(A) = 1}

11.1. ISOMÉTRIES VECTORIELLES 145 Proposition 11.1.14 Soit B une base orthonormale de E, et soit B une base de E. Soit P la matrice de passage de B à B. B est orthonormale P O(n) Remarque 11.1.15 Soit M inversible, alors M 1 1 = (com(m)). det(m) Donc, M O(n) t 1 M = (com(m)) M = com(m) { det(m) det(m) Donc M SO(n) ses colonnes forment une base orthonormale de R n pour le produit scalaire usuel de R n un de ses coecients non nuls est égal à son cofacteur 1/3 2/3 2/3 Exemple 11.1.16 Soit A = 2/3 1/3 2/3. Dire si A est dans SO(3). 2/3 2/3 1/3 11.1.3 Orientation de E Dénition directe. 11.1.17 Orienter E c'est choisir (xer) une base orthonormale B 0, qu'on appellera Dénition 11.1.18 Une orientation de l'espace étant xée (par la donnée de B 0 ). Soit B une base orthonormale, et P la matrice de passage de B 0 à B. On dira que B est directe si et seulement si P SO(n). Sinon, on dira que B est indirecte. Proposition 11.1.19 Une orientation de l'espace étant xée (par la donnée de B 0 ). Soit B et B deux bases orthonormales ; soit P la matrice de passage de B à B. B et B ont la même orientation si et seulement si P SO(n). 11.1.4 Stabilité et orthogonalité Théorème 11.1.20 Soit u O(E). Alors Sp R (u) { 1, 1} et les sev propres sont orthogonaux Conséquence 11.1.21 Soit u O(E). u est diagonalisable si et seulement si u est une symétrie vectorielle orthogonale. En d'autres termes, les seuls automorphismes orthogonaux diagonalisables sont les symétries orthogonales. Théorème 11.1.22 Soit u O(E). Soit F un sev de E stable par u. Alors F est stable par u et u F O(F ), u F O(F ). Théorème 11.1.23 Soit u O(E). Ker(u id) et Im(u id) sont des sev supplémentaires orthogonaux. Théorème 11.1.24 Soit u O(E). Ker(u id) Ker(u + id).

146 CHAPITRE 11. ENDOMORPHISMES DES ESPACES EUCLIDIENS 11.1.5 Isométries vectorielles d'un plan euclidien Dans ce paragraphe, E 2 est de dimension 2. Théorème 11.1.25 Les ( éléments de O(2) sont ) : cos(θ) sin(θ) les matrices R θ = pour θ R ; ce sont les éléments de SO(2) i.e. sin(θ) cos(θ) O + (2) ( ) cos(θ) sin(θ) les matrices S θ = pour θ R ; sin(θ) cos(θ) ce sont les éléments de O(2) \ SO(2) = O (2) Corollaire 11.1.26 Soit u SO(E 2 ) et B une base orthonormale de E 2. Alors θ R, Mat B (u) = R θ. On dit que u est la rotation d'angle θ. Corollaire 11.1.27 Les éléments de O (E 2 ) sont les endomorphismes dont la matrice dans une base orthonormale est du type S θ. Or un calcul simple montre que S 2 θ = I 2. D'où la propriété Proposition 11.1.28 Donc les éléments de O (E 2 ) sont les symétries orthogonales par rapport à une droite. Proposition 11.1.29 Pour θ, θ R, R θ R θ = R θ R θ = R θ+θ et donc R 1 θ = R θ. Clair : calcul matriciel. Conséquence 11.1.30 Soit u SO(E 2 ). Alors θ R tq B base orthonormale directe, Mat B (u) = R θ. θ ne dépend pas de la base orthonormale directe. Proposition 11.1.31 Soit u SO(E 2 ). u / {id, id} = u n'est pas diagonalisable, i.e. R θ diagonalisable si et seulement si θ 0 mod π Proposition 11.1.32 Soit u SO(E 2 ) et B une base orthonormée directe telle que Mat B (u) = R θ. Alors x 0, (x, u(x)) θ mod 2π Proposition 11.1.33 Soit u O (E 2 ). Alors u est diagonalisable, et B base orthonormale de E 2 tq Mat B (u) = ( 1 0 0 1 )

11.1. ISOMÉTRIES VECTORIELLES 147 11.1.6 Réduction d'une isométrie vectorielle en base orthonormale Théorème 11.1.34 Soit u L(E) et E un ev réel de dimension nie. Il existe une droite ou un plan stable par u. Remarque 11.1.35 C'est un théorème qui est vrai même si E n'est pas muni d'un produit scalaire. Théorème 11.1.36 Réduction des isométries vectorielles Soit E un espace euclidien de dimension n 1 et soit u O(E). Il existe une base orthonormée de E, B, tq Mat B (u) est une matrice diagonale par blocs : I p I q 0 ( ) Mat B (u) = R(θ 1 ) cos(θ) sin(θ) où R(θ) =. 0.. sin(θ) cos(θ) R(θs) avec θ 0 mod π, et p, q, s N tq p + q + 2s = n 11.1.7 Produit vectoriel dans un espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3 Dans ce paragraphe, E est un espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3. Dénition-théorème 11.1.37 Soit x, y, z trois vecteurs de E. det B (x, y, z) ne dépend pas de la base B orthonormée directe choisie. Ce déterminant s'appelle produit mixte des vecteurs x, y, z. Dénition-théorème 11.1.38 Soit B une base orthonormée directe et x, y E. Alors!a E tq z E, det B (x, y, z) =< a, z > Ce vecteur a s'appelle produit vectoriel de x par y et se note a = x y. Le vecteur x y ne dépend pas de la base orthonormée directe B choisie. La démonstration permet de conclure aussi : Proposition 11.1.39 Soit B une base orthonormée directe, soit x, y vecteurs de E de matrices x 1 y 1 colonnes des coordonnées dans B : X = x 2 et Y = y 2. Alors le vecteur x y a pour x 3 y 3 x 2 y 2 x 3 y 3 matrice colonne des coordonnées dans B : X Y = x 3 y 3 x 1 y 1 x 1 y 1 x 2 y 2

148 CHAPITRE 11. ENDOMORPHISMES DES ESPACES EUCLIDIENS Exemple 11.1.40 Soit x = (1, 2, 3) et y = (3, 2, 1) des vecteurs de R 3, muni du produit scalaire usuel. Déterminer x y. Même question avec x = (0, 1, 0) et y = (0, 0, 1). Proposition 11.1.41 L'application { E 2 (x, y) Elle est aussi antisymétrique, i.e. x, y, y x = x y x y = 0 x et y sont liés. (x y) x et (x y) y. Soit = (e 1, e 2, e 3 ) une base orthonormée directe. x = 3 x k e k et y = k=1 k=1 E est bilinéaire. x y 3 y k e k = x y = x 2 y 2 x 3 y 3 e 1 + x 3 y 3 x 1 y 1 e 2 + x 1 y 1 x 2 y 2 e 3 Conséquence 11.1.42 Soit e 1 et e 2 vecteurs de E normés et orthogonaux. Alors (e 1, e 2, e 1 e 2 ) est une base orthonormée directe. 11.1.8 Groupe des rotations en dimension 3 E est de dimension 3 et orienté. Théorème 11.1.43 Soit u SO(E). Alors il existe une base orthonormée directe B = (e 1, e 2, e 3 ) et il existe un réel θ tels que ( ) 1 0 Mat B (u) = 0 R θ Si u n'est pas l'identité, on appelle axe de cette rotation la droite Ker(u id) orientée par le vecteur e 1 Cet angle θ est indépendant de la base orthonormée directe choisie. On l'appelle "angle" de la rotation u. Conséquence 11.1.44 Soit u O(E). u est un automorphisme orthogonal direct si et seulement si (u = id ou dim Ker(u id) = 1) Remarque 11.1.45 Avec les notations du théorème 11.1.43, 1 + 2 cos(θ) = tr(u). On connait donc très facilement la valeur absolue de l'angle θ. Exemple 11.1.46 On reprend l'exemple 11.1.16 A = Déterminer l'axe orienté et l'angle de la rotation u. Exemple 11.1.47 Même question avec B = 0 1 0 1/2 0 3/2 3/2 0 1/2 1/3 2/3 2/3 2/3 1/3 2/3 2/3 2/3 1/3.

11.2. ENDOMORPHISMES SYMÉTRIQUES 149 11.2 Endomorphismes symétriques 11.2.1 Généralités Dénition 11.2.1 Soit u L(E). On dira que u est symétrique si et seulement si x, y E, < x, u(y) >=< u(x), y > On note S(E) l'ensemble des endomorphismes symétriques Proposition 11.2.2 S(E) est un sev de L(E) Faites le. Exemple 11.2.3 Les symétries orthogonales sont des endomorphismes symétriques Exemple 11.2.4 Les projections orthogonales sont des endomorphismes symétriques Exemple 11.2.5 E = M n (R) muni du produit scalaire < A, B >= tr( t A.B) alors l'application A t A est symétrique. 11.2.2 Matrices symétriques Dénition 11.2.6 (Rappel) Soit A M n (R). On dit que A est symétrique si et seulement si t A = A. On note S n (R) l'ensemble des matrices symétriques de M n (R). Proposition 11.2.7 (Rappel) S n (R) est un sev de M n (R) de dimension n(n + 1). 2 Théorème 11.2.8 Soit B une base orthonormée de E et u L(E), A = Mat B (u). u S(E) A S n (R) 11.2.3 Stabilité, orthogonalité Théorème 11.2.9 Soit u S(E) et F un sev de E. F est stable par u = F est stable par u, et u F S(F ) et u F S(F ). Théorème 11.2.10 Soit u S(E). Im(u) et Ker(u) sont supplémentaires orthogonaux, i.e. E = Im(u) Ker(u) et Im(u) Ker(u) Théorème 11.2.11 Soit u S(E). Les sev propres de u sont en somme directe et sont orthogonaux deux à deux.

150 CHAPITRE 11. ENDOMORPHISMES DES ESPACES EUCLIDIENS 11.2.4 Le théorème spectral Théorème 11.2.12 Soit u S(E). Son polynôme caractéristique est scindé sur R. Car : soit B une base orthonormée de E et A = Mat B (u). On sait que χ A est scindé sur C. Soit λ C une valeur propre de u sur C et X vecteur propre complexe associé à λ, donc X 0 AX = λx = t XAX = λ t XX (1). De plus AX = λx = t X t A = λ t X = t XA = λ t X = t X.A = λ t X = t XAX = λ t X.X (2) Ainsi (1) et (2) conduisent à λ = λ (car t X.X = x k 2 0 car X 0). Donc λ R, le polynôme caractéristique de A a toutes ses racines réelles, il est donc scindé sur R. Théorème 11.2.13 Soit u S(E). Alors il existe une base orthonormale diagonalisant u, i.e. E est somme directe orthogonale des sev propres de u, ou encore, il existe une base orthonormée de E constituée de vecteurs propres de u car : se fait par récurrence sur dim(e).... Conséquence 11.2.14 Soit A S n (R). Alors il existe P O(n) et D diagonale tq A = P D t P (car P O(n) = P 1 = t P ). Donc, Théorème 11.2.15 Le théorème spectral : Toute matrice symétrique réelle est diagonalisable dans R au moyen d'une matrice de passage orthogonale, i.e. A S n (R), D diagonale, P O(n), tq D = P 1 AP = t P AP Remarque 11.2.16 Une matrice ( symétrique ) de M n (C) n'est pas nécessairement diagonalisable : prendre par exemple A = et montrer que A n'est pas diagonalisable. i 1 1 i Exemple 11.2.17 Soit A = 11 5 5 5 3 3 5 3 3. A est symétrique réelle, donc diagonalisable sur R. La diagonaliser en donnant une matrice de passage orthogonale permettant de la diagonaliser.