Fiche n 1. Présentation du calcul du PFA (potentiel fiscal agrégé)



Documents pareils
Regard financier sur les petites villes (3 000 à habitants) Juin 2014

DIAGNOSTIC SOCIO-ÉCONOMIQUE ET FINANCIER LE BILAN-SANTÉ DE L'INTERCOMMUNALITÉ

Suppression de la taxe professionnelle et création de la Contribution Economique Territoriale (CET)

LA RÉFORME DE LA TAXE PROFESSIONNELLE ET SES CONSÉQUENCES SUR L ENSEMBLE DE LA FISCALITÉ LOCALE

DIAGNOSTIC SOCIO-ÉCONOMIQUE ET FINANCIER LE BILAN-SANTÉ DES COMMUNES

Panorama financier

PROSPECTIVE FINANCIERE DE LA VILLE VERSION 16 AVRIL 2014!

LES PACTES FINANCIERS ET FISCAUX COMMUNES INTERCOMMUNALITE ET LA MUTUALISATION

ANNEXE V Méthode de simulation des ressources des collectivités territoriales à 2015

Commune de Bourcefranc-le- Chapus: Audit financier. Conseil Municipal du 22 juillet 2014

LES DOTATIONS DES COMMUNES NOUVELLES

ANALYSE FINANCIèRE. RéTROSPECTIVE DU BUDGET PRINCIPAL DE L Agglomération CôTE BASQUE ADOUR

- Suppression de la Taxe Professionnelle en 2011 remplacée dans le panier communal par - Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) (taux communal) -

Les finances des collectivités locales en 2013

Synthèse des dispositions relatives à la métropole du Grand Paris. Adoptées par l Assemblée nationale le 10 mars 2015

Réponse aux demandes de simulations formulées par la Commission des Finances du Sénat et relatives à la réforme de la taxe professionnelle

4LES FINANCES DES COLLECTIVITÉS LOCALES LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN CHIFFRES 2011

Isabelle KEBE Tél I Fax Mail : ikebe@fcl.fr

4LES FINANCES DES COLLECTIVITÉS LOCALES LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN CHIFFRES 2009

Fiches pédagogiques. Intercommunalité. Finances locales

ANNEXE VI. Effet de la réforme sur les ressources des collectivités territoriales

4LES FINANCES DES COLLECTIVITÉS LOCALES LES COLLECTIVITÉS LOCALES EN CHIFFRES 2010

- Éléments de référence 2013 pour


Les Marges de Manœuvre Financières des Collectivités s Locales

Territoires et Finances

AUDIT FINANCIER ET FISCAL DE LA COMMUNE COMMUNE DE SAINT-JULIEN EN GENEVOIS

Simplification de l architecture impositions Propositions de l AdCF avril 2014

Compte rendu du Conseil Communautaire du 9 avril 2010, Bren

Trébeurden Synthèse financière

L autonomie financière du Conseil général de l Hérault

DEBAT D ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2014

PRESENTATION DES BUDGETS. Présentation de JC PEYRIN 1er adjoint en charge des Finances

ANALYSE FINANCIERE DE LA COMMUNE D ITANCOURT.

LINTERCOM LISIEUX PAYS D AUGE NORMANDIE -

PAYS BEAUME-DROBIE FINANCES INTERCOMMUNALES COMMUNAUTÉ DE COMMUNES

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DE L INTÉRIEUR BULLETIN OFFICIEL

grand Lyon rapport financier 2012

La réforme de la taxe professionnelle

Programme «financement» - Partie I Données de cadrage

NOTE D INFORMATION NOR : INTB N. OBJET : LFI pour 2015 et LFR pour principales dispositions concernant les collectivités locales

Communauté d aggloméra0on Orléans Val de Loire

DEBAT D ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2015

CA CEBATRAMA. 10 décembre 2014 PRESENTATION

Le budget 2015 du Département Chiffres Clés LE DÉPARTEMENT S ENGAGE AUPRÈS DES NORDISTES

#94 NEWS FISCALITÉ LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE La LFR 2014 a procédé à certains ajustements techniques :

UNIVERSITES DES MAIRES ET PRESIDENTS DE COMMUNAUTES DE LOIRE-ATLANTIQUE. Module «Elaborer le budget de sa commune Les fondamentaux»

COMPTE. administratif. note de présentation. Ville de Brest. Direction Générale des Finances et de Gestion Direction des finances

«Mécanismes» et contraintes budgétaires

Prospective financière Saint-Etienne Métropole Dossier de presse Conseil de Communauté Jeudi 24 juin 2010

Territoires et Finances

Rapport financier - Exercice 2013

LA SOUTENABILITE DES FINANCES LOCALES Mercredi 20 Avril 2011

Le fonds d amorçage et

Ville de Hyères les Palmiers

Programme «financement» - Partie I Données de cadrage

ANNEXE VIII. Impact économique de la réforme de la taxe professionnelle

Octobre Note de conjoncture. les Finances locales. Tendances 2013 et perspectives

DOCUMENT POUR REMPLIR LA DÉCLARATION DES REVENUS DE 2013

VILLE DE VILLEJUIF. Analyse financière rétrospective

DEBAT D ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2015

Audit financier rétro-prospectif

6. La fiscalité locale indirecte

LE BOUCLIER FISCAL RAPPELS SUR L ISF

BUDGET PRIMITIF 2015 PRESENTATION. Conseil Municipal du 19 JANVIER 2015

Octobre Note de conjoncture. les Finances locales. Tendances 2014 et perspectives

L accueil. des gens du voyage. direction générale de l Urbanisme de l Habitat et de la Construction LOI DU 5 JUILLET 2000

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

SOMMAIRE. Avant propos Page 3. Le compte administratif consolidé 2012 Pages 4 à 5. Rétrospective 2008/2012 Pages 6 à 7

RENTABILITE IMMOBILIERE ET PRESSION FISCALE

7. La fiscalité locale indirecte

Le Statut Auto-Entrepreneur

La retraite et l inaptitude au travail

LA LETTRE DES ADHÉRENTS

BUDGETS PRIMITIFS 2015

DEBAT D ORIENTATION BUDGETAIRE 2015 ELEMENTS DE CADRAGE LOCALNOVA. LOCALNOVA- janvier 2015-droits réservés

Dans un premier temps, le travail qui a été mené consiste à partir de l existant afin d être en mesure de comparer ce qui est comparable.

Audit financier & budgétaire de la Ville de Clamart

Séminaire de l observation urbaine. Utiliser les simulations financières

ANNEXE AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR TRANSFERTS FINANCIERS DE L ÉTAT AUX COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Compte Administratif 2013

2007, année de consolidation pour les collectivités locales après les différentes réformes et modifications législatives

RAPPORT FINANCIER DE L EXERCICE LES CREDITS VOTES EN 2014

L AUTO - ENTREPRENEUR

Synthèse de l'audit financier par la société d'expertise Ressources Consultants Finances de la commune de Mézières sur Seine

Statut d Auto-entrepreneur. Service du Commerce Extérieur Avril 2009

Commune de Houdain Analyse financière

LE FINANCEMENT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Analyse financière de la ville de Bagnolet

DIRECTION GÉNÉRALE DES FINANCES PUBLIQUES INSTRUCTION DU 9 FEVRIER E-4-12

ANALYSE FINANCIERE RETROSPECTIVE ( ) ET PROSPECTIVE ( )

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

Mauriac, samedi 30 mai , rue Galilée PARIS Tél. : Web : Mail : cmk@cabinetmichelklopfer.

Rapport financier 2014

VILLE D AUBERVILLIERS PROSPECTIVE FINANCIERE

Stock-Options. Mécanisme et Fiscalité QUILVEST FAMILY OFFICE

En premier lieu, trois mesures, importantes et symboliques, ont tendance à grignoter le pouvoir fiscal des élus locaux :

RAPPORT DE PRESENTATION BUDGET PRIMITIF 2014

DOL DE BRETAGNE ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2011

Reximmo Patrimoine 2

Transcription:

Fiche n 1. Présentation du calcul du PFA (potentiel fiscal agrégé) La loi de finances pour 2011 (article 125) prévoit que le prélèvement au titre du fonds national de péréquation des recettes fiscales intercommunales et communales est effectué en fonction du potentiel financier des communes et des établissements publics de coopération intercommunale. Les potentiels financiers sont ceux prévus aux articles L.5211-30 (EPCI) et L.2334-4 (communes) du CGCT. L article L.5211-30 prévoit, pour le calcul du potentiel fiscal des EPCI à compter de 2012, une adjonction de leur potentiel fiscal et de celui de leurs communes membres. Il s agirait donc de mesurer la richesse fiscale potentielle à l échelle du territoire de l EPCI. Le calcul du potentiel fiscal agrégé, ou consolidé, permet d obtenir une image consolidée de la richesse intercommunale ainsi que de neutraliser les choix fiscaux faits sur le territoire intercommunal. Il permet également de faire reposer le calcul du prélèvement et du reversement au titre du fonds sur l échelon intercommunal, étant précisé que le prélèvement et le reversement seront partagés entre l EPCI et ses communes 1. 1. Rappel des modalités de calcul du potentiel fiscal des EPCI avant réforme (schéma simplifié) bases TH epci x TMN epci + bases FNB epci x TMN epci + bases FB epci x TMN epci + bases TP epci x TMN epci + compensation de la suppression de la part salaires de la dotation de compensation Les impositions prises en compte dans le calcul du potentiel fiscal avant réforme sont les 4 taxes directes locales Le taux moyen national pris en compte dépend de la catégorie juridique de l EPCI : on distingue ainsi les communautés de communes à fiscalité additionnelle, les communautés de communes à fiscalité professionnelle unique et les communautés d agglomération. 2. Nouvelles impositions perçues par les EPCI et les communes suite à la réforme de la taxe professionnelle a. Les EPCI à FPU (article 1609 nonies C du CGI) Les EPCI à FPU perçoivent de plein droit en lieu et place de leurs communes : la cotisation foncière des entreprises (CFE) ; la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) la nouvelle taxe additionnelle à la TFNB; 70 % de l IFER éoliennes terrestres et hydroliennes ; 50 % de l IFER centrales électriques d origine nucléaire ou thermique à flamme ; 50 % de l IFER centrales électriques d origine photovoltaïque ou hydraulique ; 100 % de l IFER «gaz» sur stockage ; 1 La question de la répartition du prélèvement et celle des modalités de reversement sont à l ordre du jour des deux prochaines séances du groupe de travail du CFL.

100% IFER «gaz» sur installations 50% de l IFER «gaz» acheminement ; IFER transformateurs électriques ; 2/3 de l IFER stations radioélectriques ; la taxe sur les surfaces commerciales. Ils peuvent se substituer aux communes pour la perception de la taxe sur les remontées mécaniques. Une part additionnelle de la taxe d habitation selon les taux votés (en 2011 ces taux ont été calculés à partir de la part départementale de taxe d habitation qui revient de droit aux EPCI à FPU) ; Une part additionnelle des taxes foncières ; Les EPCI sont également bénéficiaires de reversements complémentaires liés à la réforme de la taxe professionnelle, à savoir : DCRTP Solde FNGIR b. Les EPCI à fiscalité additionnelle Les EPCI à FA perçoivent de plein droit : Une part additionnelle de la CFE ; Une part additionnelle de la taxe d habitation selon les taux votés (en 2011 ces taux ont été augmentés d une fraction de la part départementale de taxe d habitation) ; Une part additionnelle des taxes foncières ; Une fraction de la CVAE au prorata des parts antérieures de taxe professionnelle (les EPCI à FA et leurs communes membres sont autorisés à modifier par délibérations la clé de répartition de la CVAE entre l EPCI et les communes) ; 50% de l IFER «gaz» stockage ; 50% des IFER éoliennes terrestres Ils peuvent se substituer aux communes pour la perception de : La taxe additionnelle sur la TFNB 20% supplémentaires de l IFER éoliennes terrestres 50% de l IFER centrales électriques d origine nucléaire ou thermique à flamme 50% de l IFER centrale électrique d origine photovoltaïque ou hydraulique 2/3 de l IFER stations radioélectriques La taxe sur les surfaces commerciales 50% supplémentaires de l IFER «gaz» stockage; 100% de l IFER «gaz» installations ; la taxe sur les remontées mécaniques ; 50% IFER «gaz» acheminement. Les EPCI sont également bénéficiaires de reversements complémentaires liés à la réforme de la taxe professionnelle, à savoir la DCRTP et le FNGIR. Observations : le panier d impositions pris en compte pour le calcul du potentiel fiscal diffère selon la catégorie fiscale de l EPCI (fiscalité additionnelle ou fiscalité professionnelle unique) l agrégation des ressources fiscales de l EPCI et de ses communes permet de neutraliser cette différence de statut lié à la fiscalité.

3. Modalités de calcul du PFA Le calcul du PFA consiste à faire la somme des bases des communes membres d un EPCI donné et à multiplier ces bases par un taux moyen national calculé pour chaque imposition 2 tel que TMN = produits / bases. Ce mode de calcul permet de neutraliser les choix fiscaux. EPCI COMMUNES taux consolidés TMN FB epci TMN FNB epci TMN TH epci TMN FB recalculé recalculé recalculé recalculé TMN FNB recalculé TMN TH recalculé TMN FB TMN FNB TMN TH MOYENNE 1% 10% 8% 19% 42% 16% 20% 52% 25% En l absence de bases (par exemple s agissant de la CVAE ou des IFER), on additionne les produits perçus sur le territoire de l EPCI. Exemple : Pour un EPCI à fiscalité professionnelle unique : CVAE = produits de CVAE perçus par l EPCI Pour un EPCI à fiscalité additionnelle : CVAE = produits de CVAE perçus par les communes + produit de CVAE perçu par l EPCI. L ensemble des simulations proposées repose sur des données provisoires tirées des états 1259 notifiés aux collectivités locales au mois d avril 2011. a. Calcul du PFA à partir du panier de ressources prévu par la loi de finances. bases TH des communes x TMN TH (intégrant la redescente de la part départementale) + bases TFB des communes x TMN FB + bases TFNB communes x TMN FNB (intégrant la taxe additionnelle sur le foncier non bâti) + bases CFE x TMN CFE 1 + produit de CVAE perçu par les communes et/ou l EPCI + IFER perçues par les communes et/ou l EPCI + DCRTP et GIR perçues par les communes et/ou l EPCI + TASCOM (taxe sur les surfaces commerciales) perçues par les communes et/ou l EPCI + part «CPS» (compensation «part salaires») b. Calcul du PFA en élargissant le panier de ressources fiscales pris en compte. Lors des précédentes réunions du groupe de travail du CFL, les élus ont exprimé le souhait d un élargissement du panier de ressources à des impositions jusqu ici non prises en compte pour le calcul du potentiel fiscal. Les réflexions menées ont reposé sur une double condition : élargir uniquement à des impôts non affectés ; élargir uniquement à des impositions recensables annuellement et individuellement. A l issue de cette réflexion, il est proposé de retenir les impositions suivantes : 1 Ces données ne sont pas encore disponibles, par conséquent, dans le cadre des simulations ne seront retenus que les produits de CFE transmis par la DGFIP 2 Pour lesquelles il peut être calculé un TMN

Prélèvements sur les jeux SOURCE : DGFIP Calendrier(at des données - montants recouvrés - novembre N Cette recette s'élève globalement, pour la saison 2009-2010, à 265,8 M. Elle concerne 188 communes. surtaxe sur les eaux minérales SOURCE : Direction générale des douanes et des droits indirects Calendrier des données : Septembre N-1 Cette taxe s'élève à 6,24 M. Elle concerne 52 communes dont 11 perçoivent plus de 100 mille euros et 12 moins de 5 000 euros. taxe sur les remontées mécaniques SOURCE : Préfecture Calendrier des données - montants recouvrés - septembre N-1 Cette recette s'élève globalement, en 2009, à 33,52 M. Elle concerne 139 communes et 20 EPCI Sur ces structures locales, 15 sont bénéficiaires individuellement d'un montant de plus d'1 M et 17 ont un versement inférieur à 10 000. redevance des mines SOURCE : DGFIP Calendrier des données : compte administratif N-2 Cette taxe s'élève à 7,66 M. Elle concerne 361 communes dont 11 perçoivent plus de 100 000 euros et 12 moins de 5 000 euros. Dans ce schéma, le PFA est ainsi calculé : BASES TH des communes x TMN TH (intégrant la redescente de la part départementale) + BASES TFB des communes x TMN FB + BASES TFNB communes x TMN FNB (intégrant la taxe additionnelle sur le foncier non bâti) + bases CFE x TMN CFE 1 + produit de CVAE perçu par les communes et/ou l EPCI + IFER perçues par les communes et/ou l EPCI +produits autre taxes (redevances des mines, casino, eaux minérales, remontées mécaniques) + DCRTP et GIR perçues par les communes et/ou l EPCI + TASCOM (taxe sur les surfaces commerciales) perçue par les communes et/ou l EPCI + part «CPS» (compensation part salaires)

Fiche n 2. Du PFA au PFIA (potentiel financier agrégé) 1. Rappel relatifs à la définition du potentiel financier. La notion de potentiel financier n existe que pour les communes Le potentiel financier est calculé tel que PFI = PF (potentiel fiscal) + dotation forfaitaire hors part liée à la suppression de la part salaires (part «CPS»), déjà prise en compte dans le PF. La construction du potentiel financier en 2005 visait en effet à prendre en compte dans la mesure de la richesse des communes les ressources stables et pérennes dont elles disposent. Par conséquent, seule la dotation forfaitaire a été retenue puisqu il s agit d une dotation reposant pour une grande part sur des données relativement stables. A titre d illustration, la dotation de base (dont le calcul repose sur la population) représente 6,7 Mds sur un total de 12 Mds que représente la dotation forfaitaire. En revanche, les dotations de péréquation ne sont pas prises en compte à l heure actuelle dans le calcul du potentiel financier. La notion de potentiel financier n existe pas pour les EPCI Lors de la construction de l indicateur potentiel financier, il n a pas jugé opportun de construire un potentiel financier pour les EPCI, prenant en compte la dotation d intercommunalité. La justification était double : - Du fait des modalités de calcul de la dotation d intercommunalité Le calcul de la dotation d intercommunalité fait intervenir le coefficient d intégration fiscale (CIF) et le potentiel fiscal (PF). La dotation de péréquation de la dotation d intercommunalité, qui représente 70% de la dotation, est calculée en fonction de ces deux indicateurs. Il n a pas semblé pertinent en 2005 d intégrer dans un potentiel financier de l EPCI une donnée dépendant elle-même du potentiel fiscal. - Du fait des mouvements de périmètre La dotation d intercommunalité varie très fortement d une année sur l autre du fait des mouvements de périmètre impactant les EPCI (adhésion ou retrait de communes, fusions d EPCI, transformation ). Par conséquent, la dotation d intercommunalité n a pas été considérée comme une ressource suffisamment stable. 2. La construction d un potentiel financier agrégé : 3 scénarios possibles. Scénario 1 : PFA + dotation forfaitaire des communes Dans ce premier scénario, le passage du potentiel fiscal au potentiel financier agrégé permettrait de prendre en compte la somme des ressources pérennes perçues par les communes au titre de la dotation forfaitaire. Il convient de rappeler que la dotation forfaitaire est composée des dotations suivantes : - dotation de base (6,7 Mds en 2011) - dotation superficiaire (224,7 M en 2011) - complément de garantie (4,9 Mds en 2011) - dotation parcs nationaux et naturels marins (3,4 M en 2011)

A cela s ajoute la part «compensations» (1,7 Md en 2011) dont la plus importante des deux composantes, la part suppression de la CPS, est déjà prise en compte dans le calcul du PFA. Au total, la dotation forfaitaire représente un ajout de 20 % au potentiel fiscal agrégé. Elle représente en effet 12 Mds sur un total de 55,8 Mds. En ajoutant la dotation forfaitaire, le nouveau PFIA s élèverait à 67,8 Mds et la dotation forfaitaire représenterait alors 18% de ce PFIA. Scénario 2 : PFA + DGF des communes Dans ce deuxième scénario, le passage du potentiel fiscal au potentiel financier concernerait également les ressources des seules communes, mais élargies à l ensemble des attributions au titre de la DGF, dotations de péréquation comprises. Il convient de rappeler que les communes se voient attribuer trois dotations de péréquation : - la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (1,3 Md en 2011) - la dotation de solidarité rurale (852 M en 2011) - la dotation nationale de péréquation (755 M en 2011). Au total, les dotations de péréquation représentent un ajout de 5,1 % au potentiel fiscal agrégé. Elles représentent en effet 2,8 Mds sur un total de 55,8 Mds. En ajoutant les dotations de péréquation, le nouveau PFIA s élèverait à 70,7 Mds et les dotations de péréquation représenteraient alors 4% de ce PFIA. Si ce deuxième scénario devait être retenu, il conviendra de prendre en compte les dotations de péréquation de l année précédente. Dans le cas contraire, si les dotations de péréquation retenues sont celles de l année n, le FNPIC ne pourra être réparti qu une fois les 3 dotations de péréquation verticales réparties, soit à la fin du mois d avril. Scénario 3 : PFA + DGF des communes + dotation d intercommunalité Dans ce troisième scénario, le passage du potentiel fiscal au potentiel financier passerait par l inclusion de l ensemble de la DGF des communes ainsi que de la dotation d intercommunalité. Il convient de rappeler que la dotation d intercommunalité est composée de trois dotations : - la dotation de base (30% de la dotation) - la dotation de péréquation (70% de la dotation) - les garanties/majorations/bonifications. Au total, la dotation d intercommunalité représente un ajout de 4,6 % au potentiel fiscal agrégé. Elle représente en effet 2,6 Mds sur un total de 55,8 Md. En ajoutant la dotation d intercommunalité, le nouveau PFIA s élèverait à 73,2 Mds et la dotation d intercommunalité représenterait alors 4% de ce PFIA. En revanche, si ce troisième scénario devait être retenu, il conviendra de prendre en compte le calendrier de répartition qui en découlerait : si les dotations d intercommunalité sont celles de l année n, le FNPIC ne pourra être réparti qu une fois la dotation d intercommunalité répartie, soit au mieux à la fin du mois d avril. La notification des prélèvements et reversements n interviendrait alors qu à la fin du mois de mai ou au mois de juin. En effet, du fait des mouvements de périmètre d une année sur l autre, qui vont être largement amplifiés dans les prochaines années suite à l entrée en vigueur des schémas départementaux de coopération intercommunale, il semble difficile de retenir la dotation d intercommunalité de l année précédente, qui ne correspondra que très partiellement au périmètre de l année en cours. Ces délais devront être pris en compte dans la réflexion générale relative à la construction du PFIA, quitte à limiter la définition du PFIA aux dotations perçues par les seules communes.

Fiche n 3. La définition du prélèvement et la question des groupes démographiques A l issue des premiers travaux du groupe de travail du CFL, un consensus assez large s est dégagé autour de la nécessaire prise en compte de groupes démographiques afin de déterminer les collectivités contributrices au fonds et le montant de leur contribution (scénarios B et C dans le dossier). Ce consensus n est toutefois pas total. On notera que les strates démographiques interviennent aujourd hui essentiellement dans les calculs des attributions versées au titre des 3 dotations de péréquation communale (DSR, DSU et DNP). Pour ce qui est de la dotation de base l importance de la population est également prise en compte par le biais d un coefficient de pondération logarithmique. Toutefois, un des scénarios envisagés présente également un prélèvement qui ne serait pas fonction de groupes démographiques mais rapporté à une moyenne nationale (scénario A) à l instar de ce qui a pu être retenu pour l écrêtement du complément de garantie de la dotation forfaitaire en 2011. Chacun des trois scénarios est divisé en quatre sous-scénarios selon la définition du potentiel fiscal agrégé, tels que : S = PFA S1= PFA + dotation forfaitaire des communes S2 = PFA+ DGF des communes S3 = PFA + DGF des communes + dotation d intercommunalité L objectif de ces simulations est de voir le nombre de collectivités au-dessus du potentiel fiscal (ou financier) agrégé moyen dans chacun des scénarios et sous-scénarios au regard du PFA ou du PFIA moyen. 1. Scénario A : prélèvement selon une moyenne nationale Dans ce scénario, il est défini un potentiel fiscal agrégé puis un potentiel financier agrégé qui est la moyenne de l ensemble des PFA des EPCI et des communes isolées, tel que PFA=814,7 dans le premier sous-scénario. Afin de déterminer le nombre de collectivités au-dessus de la moyenne dans ce scénario, on divise l ensemble des blocs locaux en 6 groupes démographiques. L ensemble des blocs locaux sont cependant comparés à un seul PFA ou PFIA. Exemple : dans le scénario A2, si l on se rapporte au premier groupe démographique, 50 EPCI (4% du groupe) et 217 communes (14% du groupe) seraient au-dessus du PFIA moyen. Observations : Ce scénario favorise les plus petites collectivités dans de très grandes proportions. Dans le scénario A2 par exemple, 87 EPCI de moins de 20 000 habitants sur 1999 sont au-dessus de la moyenne, soit 4,35%. Cette proportion augmente ensuite très fortement dans les strates suivantes (jusqu à 76% pour les EPCI de plus de 200 000 habitants) Il rend difficile une ponction large puisque le nombre de collectivités au-dessus de la moyenne, du fait de la référence à un PFIA moyen national, est limité dans le scénario A2 par exemple à 261 EPCI (10%) et 294 communes isolées. 2. Scénarios B et C : prélèvement selon des strates démographiques

Le calcul du potentiel fiscal agrégé neutralise les différences fiscales entre les EPCI puisque les choix fiscaux sont mesurés de façon consolidée communes/epci au niveau intercommunal. Il est donc proposé de définir des groupes démographiques pour comparer les collectivités entre elles au sein de catégories relativement homogènes. L objectif des scénarios A et B est de définir un nombre restreint de groupes démographiques au sein desquels la dispersion des potentiels fiscaux agrégés semble limitée et justifie la définition d une catégorie démographique donnée. Cette dispersion est mesurée par l écart-type de potentiel fiscal agrégé par habitant, cet écart-type étant lui-même défini au regard du potentiel fiscal agrégé du groupe démographique retenu. Par exemple, dans le scénario B1 (4 strates, PFIA = PFA+dotation forfaitaire des communes), la dispersion au sein du deuxième groupe démographique est de 286 par habitant ou 35% du PFIA moyen. Observations s agissant des deux scénarios (4 strates et 6 strates) Les scénarios à 4 ou 6 strates sont identiques aux deux extrêmes (moins de 10 000 et supérieur à 200 000). Le passage de l un à l autre s opère par dédoublement des strates entre 10 000 et 200 000 habitants, découpées en quatre groupes relativement homogènes en population ; L écart-type en pourcentage diminue systématiquement selon les groupes démographiques dans le scénario à 4 strates. Dans le scénario à 6 strates, on observe un petit pic de dispersion pour la 5 ème strate. Cela témoigne d une dispersion des richesses décroissante avec la taille des collectivités. Toutefois, même si elle est plus élevée pour les petites collectivités, cette dispersion reste à un niveau relativement élevé, y compris pour les collectivités de plus grande taille, ce qui renforce la pertinence d une large péréquation horizontale. Le nombre de collectivités au-dessus de la moyenne est légèrement supérieur dans le scénario à 6 strates. Observations s agissant des sous-scénarios (définition du PFIA) Le sous-scénario 1 (PFIA = PFA + dotation forfaitaire des communes) réduit sensiblement les écarts-types à l intérieur des groupes démographiques. Les recettes supplémentaires prises en compte dans les sous-scénarios 2 et 3 apportent une réduction supplémentaire à l intérieur des strates, mais de bien moindre ampleur que la dotation forfaitaire. C est donc bien la prise en compte de la dotation forfaitaire qui a le plus de conséquences, la prise en compte de la dotation d intercommunalité étant celle qui en a le moins ; Le sous-scénario 1 est également celui qui définit le plus de collectivités au-dessus de la moyenne (1348 collectivités dans le scénario B à 4 strates et 1378 dans le scénario C à 6 strates).