REPONSES CAS CLINIQUES. Cas clinique n 1 :

Documents pareils
Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Bon usage. Mise au point

La prise en charge d un trouble bipolaire

DOSSIER MEDICAL (à faire remplir obligatoirement par le Médecin et à retourner accompagné du Dossier administratif au Centre Addictologie d Arzeliers)

Carnet de suivi Lithium

Module 2. De la conception à la naissance

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

7- Les Antiépileptiques


Migraine et Abus de Médicaments

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Dépression. du sujet âgé. Docteur Patrick Frémont. Professeur Joël Belmin. Psychiatrie

Troubles psychiques de la grossesse et du post-partum Q19. Psychiatrie adulte Module D Pr Jean Louis Senon Année universitaire

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

MIGRAINES. Diagnostic. A rechercher aussi. Critères IHS de la migraine. Type d aura. Particularités chez l enfant. Paraclinique.

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

Bilan d Activité du Don de Plaquettes par cytaphérèse Sur une Période d une année au Service Hématologie EHS ELCC Blida.

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

Conférence de Consensus : «L agitation en urgence (petit enfant excepté)»

Carte de soins et d urgence

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

Les troubles mentaux dans le contexte de l Assurance de Personne. SCOR inform - Septembre 2012

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

Plans de soins types et chemins cliniques

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

Les nouveaux anticoagulants oraux sont arrivé! Faut il une surveillance biologique?

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S

Ce texte peut être retrouvé maquetté dans la Revue du Praticien, 20, 50, Décembre 2000,

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

GUIDE - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Affections psychiatriques de longue durée Troubles dépressifs récurrents ou persistants de l adulte

PROCEDURE SUR DEMANDE D UN TIERS OU EN CAS DE PERIL IMMINENT

Fonctionnement neural et troubles cognitifs chez le patient bipolaire: preuve ou surinterprétation

La dépression qui ne répond pas au traitement

Algorithme d utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

FORUM EHPAD PREVENTION DES CHUTES Définition de la chute

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Les céphalées aux urgences. G Demarquay Hôpital Croix-Rousse Service Neurologie

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

LITHIASE URINAIRE USAGER PRÉSENTANT UNE LITHIASE URINAIRE OC-091. Uroscan. Rx abdominal

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

RÉFÉRENCES ET RECOMMANDATIONS MEDICALES

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

Aspects juridiques de la transplantation hépatique. Pr. Ass. F. Ait boughima Médecin Légiste CHU Ibn Sina, Rabat

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Les nouveaux traitements de fond de la SEP

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

Intoxication par les barbituriques

DOCUMENTATION CLINIQUE D UNE CHUTE D UN PATIENT

EVALUATION DES METHODES D AIDE A L ARRET DU TABAGISME

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 27 avril 2011

Troubles de l humeur. Historique introductif. Dr Cyril Manzanera, Dr Nicolas Lafay, Dr Nathalie Papet, Pr Jean Louis Senon

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

TROUBLES ENVAHISSANTS DU COMPORTEMENT (TEC)

SYNOPSIS INFORMATIONS GÉNÉRALES

L abus médicamenteux Critères IHS : 1. La prise médicamenteuse est régulière et dure depuis plus de 3 mois

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Tableau des garanties Contrats collectifs

Item 182 : Accidents des anticoagulants

Parcours du patient cardiaque

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

La prise en charge de votre épilepsie

Les Jeudis de l'europe

Actualités sur le Virus de l'hépatite C

Ordonnance collective

Référentiel Officine

Les procédures médico-légales d hospitalisation

admission aux urgences

Les nouveaux anticoagulants oraux (NAC)

Existe-t-il plusieurs types de troubles bipolaires?

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Dépression. comment optimiser la prise en charge?

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

déclarations d assurabilité en cas d accident (invalidité ou soins hospitaliers)

La version électronique fait foi

Transcription:

REPONSES CAS CLINIQUES 1. Analyse sémiologique : Cas clinique n 1 : Syndrome dépressif : Douleur morale, anhédonie Inhibition psychomotrice: bradypsychie, aspect figé Idées noires: suicidaire ou équivalent Autres: somatiques, anxiété, incurie, insomnie 2. Comment aller vous procéder pour hospitaliser ce patient? rédigez le certificat nécessaire. Hospitalisation sans le consentement à la demande d un tiers selon l article L 32.12.3 du CSP Je soussigné Dr (Nom+n ordre des médecins) certifie avoir examiné ce jour Mr D, né le, domicilié à et avoir constaté les faits suivants. Mr D exprime des idées de suicide et présente une grande tristesse, il refuse toute aide et veut clairement mettre fin à ses jours sans critiquer ces idées. A ce jour, il présente des troubles l empêchant de donner un consentement éclairé aux soins. Son état nécessite des soins immédiats et une surveillance hospitalière permanents. En conséquence, le patient doit être hospitalisé à la demande d un tiers dans un établissement régis par la loi du 2 juin 1990, conformément à l article L-3212.1 du CSP Date+signature «Je certifie n être ni parent ni allié au 4 ème degré avec la personne hospitalisée ou celle demandant l hospitalisation» 3. Détaillez votre raisonnement pour évaluer le potentiel suicidaire de ce patient. Evaluation du potentiel suicidaire : o Risque o Dangerosité o Urgence 4. Quel est le diagnostic principal? que recherchez-vous pour étayer le diagnostic? Diagnostic : tentative de suicide par ingestion médicamenteuse volontaire dans le cadre d un épisode dépressif majeur de type mélancolique chez un patient présentant un trouble bipolaire de type I.

On recherche : En faveur d un trouble bipolaire : antécédents familiaux de troubles bipolaires, ATCD personnels d épisodes maniaques ou dépressifs, de BDA Mélancolie : o Intensité de la douleur morale o Réveil précoce o Humeur dépressive plus importante le matin o Anorexie marquée, culpabilité excessive, ralentissement marqué o Absence de réactivité aux stimuli agréables 5. Quelle sera la prise en charge de ce patient? Hospitalisation en urgence, en HDT Cadre thérapeutique avec prévention du risque suicidaire Bilan pré thérapeutique paraclinique Mise en place d un traitement médicamenteux per os et si refus en IM : o TTT antidépresseur type ISRS o TTT sédatif par NL ou anxiolytiques o TTT thymorégulateur prophylactique Attitude psychothérapique de soutien surveillance 6. Lors du premier épisode, que pouvait-on faire pour prendre en charge le patient? Mettre en place: Un TTT thymorégulateur prophylactique Une approche psycho-éducative de la maladie bipolaire avec le patient et sa famille

Réponses Cas clinique n 2: 1. Quels examens faites-vous aux urgences dans un but diagnostic? Examen clinique complet Biologique : o NFS o Iono sg, CRP o Bilan hépatique, thyroïdien o Bilan de coagulation o Gazométrie artérielle avec méthémoglobinémie o Alcoolémie, PBSI o TDM cérébral 2. Quel est votre diagnostic principal? Argumentez. Tentative de suicide par intoxication volontaire au monoxyde de carbone Devant un tableau de confusion avec signes neurologiques Pièce fermée avec engin motorisé Faible quantité de BZD prise 3. Comment peut-on expliquer le passage à l acte chez cette femme? Levée d inhibition sous TTT antidépresseur débuté il y a 10 jours 4. Que lui répondez-vous? Il est conseillé de continuer le TTT pendant 6 mois après la rémission car risque de rechute plus marqué dans les 4 à 6 mois suivant le 1 er épisode 5. Que suspectez-vous dans ce contexte? quelle est votre attitude? On suspecte un syndrome d interruption brutale des IRS (syndrome de sevrage) Attitude rassurante Expliquer le caractère transitoire des symptômes Réinstaurer le traitement Assurer un sevrage progressif après la guérison de l épisode

1. Analyse sémiologique. Réponses Cas clinique n 3 : Syndrome maniaque: Exaltation de l humeur Hyperactivité inefficace, agitation psychomotrice Désinhibition instinctuelle et comportement ludique Troubles du sommeil Idées délirantes congruentes à l humeur (de grandeur) Tachypsychie et logorrhée (coq à l âne) Versatilité de l humeur (rire aux larmes) 2. Que devez vous éliminer avant de recherchez une étiologie psychiatrique? On doit éliminer une étiologie somatique : Endocrinienne : hyperthyroïdie, hypercorticisme Neurologique : tumeur cérébrale, SEP, épilepsie temporale Infectieuse : VIH, syphilis tertiaire On doit éliminer une cause iatrogène : Toxique : alcool, cocaïne, CO Médicamenteuse : corticoïdes, L-DOPA, Lévothyrox, IFN alpha, etc. 3. Quel est votre diagnostic? argumentez. Episode maniaque dans le cadre un trouble bipolaire de type III 4. Quelle est votre prise en charge? Hospitalisation en urgence en HDT Mise en place d une Sauvegarde de Justice Cadre thérapeutique : diminuer les stimulations Bilan paraclinique à but diagnostic et pré thérapeutique Traitement curatif : thymorégulateur Traitement symptomatique : neuroleptiques sédatifs Surveillance 5. Faut-il prévoir un traitement au long cours? Si oui, expliquez votre démarche Oui, traitement thymorégulateur prophylactique par sels de lithium Bilan préthérapeutique : o Clinique o Biologique : iono, urée, créat

iono urinaire, recherche des CC dans les urines, Protéinurie des 24H, clairance de la créatinine NFS, glycémie, protidémie, calcémie, cholestérolémie TSH us Béta-HCG plasmatiques o ECG, EEG Surveillance pluriannuelle de la lithémie Surveillance annuelle du bilan biologique rénal et thyroïdien Psycho-éducation : prodrômes, prise du traitement, explication de la maladie, CI médicamenteuse