CONJONCTURE ÉCONOMIQUE DE LA RÉGION R GION ILE-DE DE-FRANCE L actualité en 12 graphiques Une reprise incomplète L activité économique mondiale s est renforcée au cours du second semestre de 2013, s installant à un rythme proche de sa tendance de longue période (+3,5% an). On assiste toujours à un renforcement de la croissance des pays avancés (en particulier pour les Etats-Unis, le Japon, et le Royaume-Uni sous stimulation monétaire) au détriment des économies émergentes dont la croissance ralentit. La zone euro est sortie de la récession fin 2013, même si la reprise est modérée, et l emploi ne recule plus. L amélioration est cependant insuffisante pour faire refluer le taux de chômage qui, s il se stabilise globalement, reste particulièrement élevé au regard des autres économies avancées. Après une stagnation en 2012, la croissance en France a été faible en 2013, le PIB progressant de 0,3% sur l année, mais elle a fait l objet d une certaine résilience par rapport à la moyenne européenne (-0,4% en zone euro et +0,1 pour l Union européenne à 27). Cette croissance a été en partie portée par des éléments circonstanciels, consommation de produits pétroliers puis anticipation de certaines dépenses par les ménages (durcissement du bonus/malus automobile et hausse des taux de TVA au 1 er janvier). La poursuite de la reprise serait donc très lente en 2014, la France bénéficiant de l effet positif du cycle de la croissance mondiale mais sans de véritable moteur du côté de la consommation, l emploi marchand (hors intérim) reculant globalement depuis 6 trimestres. Dans ce contexte, l Ile-de-France attend une plus large diffusion des signes d amélioration. Selon les indicateurs qualitatifs, l activité serait bien orientée depuis l été dans les services mais les industriels franciliens sont plus moroses et de plus en plus nombreux à être pessimistes sur le climat des affaires, l emploi progresse un peu ce qui a commencé à faire légèrement reculer le taux de chômage mais pas suffisamment pour réduire le nombre de demandeurs d emploi. De même, la construction conserve des niveaux de construction élevés et les transactions immobilières repartent à la hausse pour le résidentiel mais les constructions prévues sont désormais orientées à la baisse et le marché de bureaux tourne au ralenti. Ce document a été conçu et actualisé par le service Prospective et Evaluation de la Région Ile-de-France sur la base d informations fournies par l INSEE Ile-de-France, la DIRECCTE, Pôle emploi, la Banque de France, OSEO, les Bases BIEN et Perval des Notaires, la Chambre régionale des métiers et de l artisanat, le CROCIS de la CCIP, le COE-Rexecode ainsi que de données statistiques publiques collectées sur internet.
Indice PMI et PIB dans la zone euro Conjoncture internationale La croissance économique de la zone euro accélère La zone euro a renoué avec la croissance depuis le second trimestre 2013, mettant fin à six trimestres de contraction du PIB. Ce redressement s accélère au quatrième trimestre (+0,3%/T3) même si, sur l'ensemble de l'année 2013, le PIB a baissé de -0,4% dans la zone euro. L indice PMI de l activité globale en zone euro se maintient ainsi pour le 9ème mois consécutif, au dessus de la barre du 50 qui correspond à une expansion de l activité. % 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2007 2007 Taux de chômage harmonisé dans les principaux pays de l'ocde (données CVS) 2008 2008 2009 2009 2010 2010 2011 2011 2012 2012 2013 2013 France Allemagne Japon Royaume-Uni États-Unis Zone euro (18 pays) 2014 Le chômage baisse depuis 2011 sauf en zone euro ( et en France) Les taux de chômage des principales économies avancées poursuivent leur baisse, entamée en 2011 et même dès 2009 pour l Allemagne. Le Japon est dans une situation de quasi plein emploi. En zone euro cependant, comme en France, le taux de chômage s est globalement stabilisé en 2013 à de hauts niveaux sans que le repli soit véritablement enclenché. L écart de taux de chômage entre la France et les autres pays avancés continue de s accroitre. Source : OCDE
Emploi et marché du travail en % Le taux de chômage en France et en Ile-de-France (2000-2013) 11,0 10,0 9,8% L emploi repart un peu en Ile-de- France mais le nombre de demandeurs d emplois progresse toujours 9,0 8,0 8,6% Les taux de chômage français et franciliens baissent enfin un peu au 4 éme trimestre dans un contexte de timide reprise de la croissance. 7,0 6,0 5,0 4 120 000 4 100 000 4 080 000 4 060 000 IDF 4 040 000 4 020 000 4 000 000 3 980 000 3 960 000 2007T1 1T00 2T00 3T00 4T00 1T01 2T01 3T01 4T01 2007T2 2007T3 2007T4 2008T1 2008T2 1T02 2T02 3T02 4T02 1T03 2T03 3T03 4T03 1T04 2T04 2008T3 Emploi salarié en Ile-de-France et en France 2008T4 Ile-de-France 2009T1 Ile-de-France 2009T2 2009T3 2009T4 2010T1 2010T2 France métropolitaine 3T04 4T04 1T05 2T05 3T05 4T05 1T06 2T06 3T06 4T06 1T07 2T07 3T07 4T07 1T08 2T08 3T08 4T08 1T09 2010T3 2010T4 2011T1 2011T2 France métropolitaine 2011T3 2011T4 2012T1 2012T2 2012T3 2012T4 2T09 3T09 4T09 1T10 2T10 3T10 4T10 1T11 2T11 3T11 4T11 1T12 2T12 3T12 4T12 1T13 2T13 3T13 2013T1 2013T2 2013T3 2013T4 16 000 000 15 900 000 15 800 000 15 700 000 15 600 000 15 500 000 15 400 000 15 300 000 15 200 000 15 100 000 France métro. L écart entre le chômage français et francilien est toujours favorable à l Ile-de-France et cet écart est stable (1,2 points depuis le 1 er trimestre 2013). L emploi marchand a résisté en Ile-de-France et a même progressé un peu plus dans la Région au 4 éme trimestre (+0,2% /T3) qu au niveau national (+0,1%). Ainsi, sur un an l emploi francilien progresse (+0,3%) contrairement au reste de la France (- 0,2%). Pour autant, la demande d emploi a continué de croître plus vite en Ile-de-France qu en France (+6,3% en un an en Ile-de-France et +4,7% en France métropolitaine pour les demandeurs d emploi sans emploi en février 2014). Sources : INSEE
140 130 120 110 100 90 80 70 60 1T2007 2T2007 Créations* vs défaillances d'entreprises en Ile-de-France et en France (cumul annuel en base 100 = 1T2007) * Créations d'entreprises "classiques" hors auto-entreprises 3T2007 4T2007 1T2008 2T2008 Source : INSEE, FIBEN 120 110 100 Créations Ile-de-France hors AE Défaillances Ile-de-France 3T2008 4T2008 1T2009 2T2009 3T2009 4T2009 1T2010 2T2010 3T2010 4T2010 1T2011 2T2011 3T2011 4T2011 1T2012 2T2012 3T2012 4T2012 1T2013 2T2013 3T2013 4T2013 Créations France métro. hors AE Défaillances France métro. Indicateur synthétique du climat des affaires en France Activité économique Les créations d entreprises hors autoentrepreneurs progressent un peu ainsi que les défaillances Les créations d entreprises «classiques» progressent en Ile-de-France et en France (respectivement +1,9% et +2,8% au 4 ème trimestre en cumul annuel) mais à partir d un point bas. Le nombre de nouveaux auto-entrepreneurs chute de façon continue depuis le début de l année 2013 (en cumul annuel) alors qu un projet de réforme prévoit à terme le rapprochement avec le statut de droit commun de l entreprise individuelle Les défaillances d entreprises ont globalement progressé en 2013 en Ile-de-France comme en France malgré une légère amélioration au 4 éme trimestre. Climat des affaires : le retour à la moyenne s est interrompu. 90 80 70 60 janv-05 mai-05 sept-05 janv-06 mai-06 climat des affaires - France climat des affaires - services sept-06 janv-07 mai-07 sept-07 janv-08 mai-08 sept-08 janv-09 mai-09 sept-09 janv-10 mai-10 climat des affaires - industrie climat des affaires - bâtiment sept-10 janv-11 mai-11 sept-11 janv-12 mai-12 sept-12 janv-13 mai-13 sept-13 janv-14 L hétérogénéité des trajectoires s est accentuée entre l industrie et les services depuis décembre. L industrie est le seul secteur qui a retrouvé sa moyenne de longue période (100) sans la dépasser Dans les services, le climat des affaires bloque toujours sous sa moyenne de long terme, marque d une activité globalement dégradée. Sources : INSEE
Activité dans l industrie : un peu mieux orientée Activité des secteurs L activité rebondit dans les services Après deux mois de recul, l activité industrielle francilienne s est un peu redressée en février et en mars mais aucune amélioration n est attendue. Concernant les services marchands, l évolution de l activité est dans l ensemble positive depuis de nombreux mois avec des prévisions à court terme bien orientées. En 2013, le taux d occupation des hôtels a été semblable aux niveaux des trois années précédentes, qui ont été de bonnes années, malgré un fléchissement relatif en décembre. Activité dans les services marchands : globalement en progrès Source : Banque de France En % 90 85 80 75 70 65 60 55 50 Taux d'occupation mensuel des hôtels en Ile-de-France Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc 2013 Moyenne 2010-2012 Source : INSEE
Logement : recul des projets de construction 600 000 580 000 560 000 540 000 520 000 500 000 480 000 460 000 440 000 420 000 400 000 380 000 360 000. Transactions de bureaux : repli Logements neufs autorisés à construire (en cumul sur 12 mois) 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Logements autorisés France Métro. Logements autorisés IDF Transactions de bureaux en Ile-de-France (nombre de m2 placés) 84 000 80 000 76 000 72 000 68 000 64 000 60 000 56 000 52 000 48 000 44 000 40 000 36 000 L immobilier Un marché résidentiel au ralenti Le nombre de constructions prévues se replie nettement depuis l été 2013, ce qui impacte aussi le nombre de constructions commencées. Mais le nombre de logement autorisés et commencés en Ile-de-France reste nettement au dessus du niveau d avant crise Dans un contexte de lente érosion des prix, le marché immobilier en Ile-de-France (et hors Ile-de-France) a connu un regain progressif des transactions en 2013, mais le point d inflexion part de très bas, le recul ayant été particulièrement fort en 2012. Les fondamentaux (demande de logement qui résiste, offre et taux de crédit) empêchent la mise en place d'une spirale baissière marquée. Transactions toujours en retrait pour les bureaux 800 000 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 1T 2004 2T 2004 3T 2004 4T 2004 1T 2005 2T 2005 3T 2005 4T 2005 1T 2006 2T 2006 3T 2006 4T 2006 1T 2007 2T 2007 3T 2007 4T 2007 1T 2008 2T 2008 3T 2008 4T 2008 1T 2009 2T 2009 3T 2009 4T 2009 1T 2010 2T 2010 3T 2010 4T 2010 Transactions de bureaux en IDF (nombre de m² placés) Tendance Ile-de-France Sources : Source : CGDD - SoeS Sit@del2 et Immo-Stat 1T 2011 2T 2011 3T 2011 4T 2011 1T 2012 2T 2012 3T 2012 4T 2012 1T 2013 2T 2013 3T 2013 4T 2013 1T 2014 L année 2013 affiche une baisse de près de 24% comparativement à 2012 pour les transactions de bureaux. Les surfaces de construction prévues pour l activité économique sont également en recul en 2013 par rapport à l année antérieure ce qui commence à impacter les mises en chantier.