UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON - SORBONNE INSTITUT DE RECHERCHE ET D ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME (IREST)



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Transcription:

UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON - SORBONNE INSTITUT DE RECHERCHE ET D ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME (IREST) LES GRANDS AMENAGEMENTS LIES A LA MOBILITE D AFFAIRES EN ILE-DE-FRANCE : Les cas de la Défense et du Nord-Est Parisien Comment l aménagement d infrastructures d accueil liées aux mobilités d affaires peut amorcer la conquête d un tourisme d agrément? Mémoire professionnel présenté pour l obtention du Diplôme de Paris 1 Panthéon Sorbonne Master professionnel Mention Tourisme (2e année) Spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires Par Orianne CARBONNEL Sous la direction de Mme GRAVARI-BARBAS JURY Membres du jury :...... Session de juin 2010

Mémoire de M2 DATT 2

Remerciements J aimerais remercier tous ceux qui ont, de près comme de loin, contribué à la réalisation de ce mémoire, et plus particulièrement : Ma directrice de mémoire, Madame Maria Gravari-Barbas, qui a orienté et suivi ma recherche et, par son exigence, m a encouragée à mieux creuser le cœur de mon sujet ; Nathalie Fabry, qui m a permis de mieux appréhender le thème du tourisme d affaires ; Stéphanie Charbonneaux et Guillaume Schmidt, qui m ont fourni de précieuses informations sur La Défense ; Barbara Chabbal, responsable de mon stage sur un sujet très différent de celui de mon mémoire à l Atelier Parisien d Urbanisme, pour ses conseils avisés ; Et enfin, ma famille, pour son soutien et sa compréhension. Mémoire de M2 DATT 3

Mémoire de M2 DATT 4

Sommaire INTRODUCTION...7 I. LA MOBILITE D'AFFAIRES : UN CONCEPT POUR UNE ACTIVITE MAJEURE AUX INFRASTRUCTURES VARIEES EN ILE-DE-FRANCE...11 1. Mobilité d'affaires / «tourisme d'affaires» : un concept mal identifié malgré une activité majeure en Ile-de-France...11 2. Les grands aménagements franciliens liés à la mobilité d'affaires : une offre abondante, diversifiée mais vieillissante?...24 II. LA DEFENSE ET LE NORD-EST PARISIEN : DEUX CAS D ETUDE POUR LA MOBILITE D AFFAIRES...30 1. La Défense : territoire d'affaires de premier plan, territoire touristique en cours de création...31 2. Le Nord-Est Parisien : le pari d un territoire d'affaires et de tourisme en devenir...41 3. Connivences entre pratiques des touristes d agrément et pratiques des visiteurs d affaires : les visiteurs d affaires sont-ils de vrais touristes?...55 4. La mobilité d affaires comme front pionnier de la cohérence métropolitaine?...58 CONCLUSION...61 BIBLIOGRAPHIE...63 GLOSSAIRE...69 ANNEXES...71 TABLE DES ILLUSTRATIONS, TABLEAUX...85 TABLE DES ENTRETIENS...87 TABLE DES MATIERES...89 «L université n entend donner aucune approbation aux opinions émises dans les mémoires et thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs» Mémoire de M2 DATT 5

Mémoire de M2 DATT 6

Introduction Le Nouveau Paris Ile-de-France! Telle est la nouvelle marque internationale de promotion de la région Ile-de-France depuis novembre 2008 1. Une marque favorisant une compréhension immédiate pour les touristes étrangers puisque Paris est beaucoup plus connu que sa région. La France est la première destination touristique mondiale avec 79,3 millions de visiteurs internationaux en 2009 2. De la même façon, Paris Ile-de-France, est la destination internationale la plus plébiscitée au monde. Chaque année, plus de 30 millions de touristes visitent la région capitale. 32,1 millions d arrivées et 66,2 millions de nuitées hôtelières ont été enregistrées en 2008 ce qui fait de la région la première visitée en France, devant la Provence-Alpes-Côte d Azur et la région Rhône- Alpes 3. De même, l Ile-de-France est la deuxième région d accueil de touristes nationaux (9,5 % des voyages effectués en France) 4. Parmi ces visiteurs, une partie non négligeable est en mobilité d affaires et constitue ce que l on appelle communément les «touristes d affaires». D après l enquête auprès des visiteurs étrangers aux aéroports, les personnes se rendant en Ile-de-France pour raisons professionnelles représentent 26 % des interrogés 5. Ainsi, en 2008, le «tourisme d affaires» représentait 44,6 % des nuitées hôtelières réalisées en Ile-de-France, et 43,4 % de celles réalisées à Paris 6. De même, pour les visiteurs d affaires français, c est également la principale région d accueil, les voyages pour motifs professionnels représentant près du quart du nombre total des voyages (24,6%, par rapport à 8,6% au niveau national) 7. Pourquoi les touristes viennent-ils visiter la France (ou plutôt Paris)? Patrimoine, gastronomie, art de vivre à la française, créations artistiques, mode, etc. sont des raisons qui s entremêlent. De même, les entreprises qui, pour une question de prestige notamment, sont amenées à organiser de grandes réunions, des congrès, des expositions de dimension européenne voire internationale, ne sont pas insensibles à cette réputation lorsqu elles choisissent l Ile-de-France comme siège de leur événement. Pour autant, cela reste insuffisant. L accueil, au sens large, doit être à la hauteur. Les infrastructures événementielles (palais des congrès, parcs d exposition, hôtels, ) doivent être adaptées, à la pointe de la technologie, souvent luxueuses. De même, et cela est particulièrement important, les organisateurs autant que les participants attendent des infrastructures de transport qu elles desservent de façon optimale les lieux du séjour. On constate ainsi que les premiers arguments d attraction (patrimoine, gastronomie, etc.) semblent autant satisfaire les touristes que l aspect infrastructure. De fait, l enquête aux aéroports relève que les touristes étrangers sont satisfaits de leur séjour à 94 % (64 % satisfaits, 30 % très 1 CRT IdF (2009, novembre), L Essentiel de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 12 p., Paris. 2 Ibidem. 3 Ibidem. 4 Ibidem. 5 CRT IdF (2009), Bilan de l année touristique 2008 : Dispositif permanent d enquête aux aéroports, 52 p., Paris. 6 CRT IdF (2009, novembre), L Essentiel de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 12 p., Paris. 7 Ibidem. Mémoire de M2 DATT 7

satisfaits). Plus particulièrement, en matière d «accessibilité / transport en général», le taux de satisfaction est de 88 % (l hébergement : satisfaction à 86 % ; la restauration : satisfaction à 80 % ; accueil et information en général : 87 %) 8. Pour autant, il n y a là que les avis de ceux qui se sont rendus en Ile-de-France. On ne connaît donc pas les appréciations des entreprises et salariés qui n ont pas choisi cette destination. Du point de vue économique, rappelons que le tourisme est un secteur essentiel de l économie régionale. En termes de recettes touristiques, la consommation touristique en 2007 a été de 18,3 milliards d euros environ ; les touristes étrangers venus par avion en Ile-de-France ont dépensé 7,9 milliards d euros ; et 32,8 millions d euros de produit de taxe de séjour et de taxe de séjour forfaitaire ont été perçus 9. À la fin de l année 2008, les entreprises du transport, de l hébergement, de la restauration, des activités de loisirs, ainsi que les agences de voyages employaient près de 427.000 salariés (dans les secteurs les plus sensibles à l activité touristique ; cependant, ces emplois ne lui sont pas intégralement imputables ; de plus, d autres secteurs partiellement concernés par le tourisme ne sont pas comptabilisés) 10. Cela représente plus de 13 % du total des emplois des entreprises de plus de 10 salariés de la région Ile-de-France. Les premiers départements en termes d emplois touristiques sont Paris (32,4% ; notamment du fait de l hébergement, la restauration et les activités de loisirs), le Val-d Oise (14,6%) et la Seine-et-Marne (11,9%). Pour sa part, le «tourisme d affaires» représenterait 5 milliards d euros de retombées économiques par an 11. De fait, c est une part non négligeable de l économie francilienne. En Ile-de-France, certains territoires semblent plus ou mois propices à accueillir les infrastructures adaptées à la mobilité d affaires. La Défense est le premier quartier d affaires européen. Est-ce pour autant un territoire touristique malgré sa récente promotion en tant que tel? A l opposé, le Nord-Est Parisien, territoire marqué par l industrie (et la désindustrialisation) tente une percée dans le monde des affaires depuis quelques années. Mais l attraction d entreprises et de manifestations professionnelles peuvent-elles être la source d un tourisme sur ce territoire? Ceci nous amène à nous demander si les visiteurs d affaires se comportent également comme des touristes, soit pendant leur séjour, soit en revenant pour un séjour en tant que touriste. Pour conclure, la (re)-conquête d un territoire par la mobilité d affaires peut-elle, plus largement, amorcer une (re)-conquête touristique, qui façonnerait une nouvelle géographie du Paris des touristes et des visiteurs d affaires, une sorte de Grand Paris fruit de représentations? 8 CRT IdF (2009), Bilan de l année touristique 2008 : Dispositif permanent d enquête aux aéroports, 52 p., Paris. 9 CRT IdF (2009, novembre), L Essentiel de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 12 p., Paris : Estimation calculée en appliquant la part de la consommation touristique régionale de l année 2005 (15,5%) à la consommation touristique totale de l année 2007 (117,6 milliards d euros). 10 CRT IdF (2009, novembre), L Essentiel de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 12 p., Paris : Statistiques GARP de l emploi salarié dans les établissements de plus de 10 salariés affiliés à l assurance chômage. 11 Comité Régional du Tourisme : http://www.nouveau-paris-ile-de-france.fr/tourisme-d-affaires/pack-accueil- 237265.html. Mémoire de M2 DATT 8

La question centrale ici est donc de comprendre comment l aménagement d infrastructures d accueil liées aux mobilités d affaires peut amorcer la conquête d un tourisme d agrément avec les cas de La défense et du Nord-Est Parisien. Afin de répondre à cette problématique, nous faisons les hypothèses suivantes : 1. La mobilité d affaires génère un certain tourisme d agrément à la Défense. Ainsi, on assiste à une réelle «[ ] découverte de la Défense par le monde entier à l occasion de l inauguration de l Arche en juillet 1989» 12. Aujourd hui, l Arche est l un des éléments attirant les touristes sur le territoire de la Défense, outre «un ensemble architectural d une exceptionnelle qualité» 13. De fait, la Défense, premier quartier d affaires d Europe, possède les infrastructures d accueil des visiteurs d affaires et des événements liés à la mobilité d affaires (foires, expositions et salons ; congrès et conventions d entreprises ; événements d entreprises ; voyages d affaires individuels). 2. La mise en tourisme du territoire du Nord-Est parisien est un véritable pari. Ce territoire souffre en effet, d une part, de nombreux a priori avec un imaginaire négatif de banlieue industrielle au paysage sans intérêt voire hideux, et d autre part, d une connectivité en transports en commun qui n est pas optimale (problèmes sur les RER et les métros pour certains). Pour autant, les volontés (notamment politiques) sont fortes, et les aménagements liés ou adaptés aux mobilités d affaires se développent tandis que les pouvoirs publics comme les acteurs privés investissent et construisent sur ce territoire d avenir. 3. Plus généralement, il existe une certaine connivence entre les pratiques des touristes d agrément et des visiteurs d affaires. Il n y a pas d opposition stricte entre ces deux pratiques. D une part, les visiteurs d affaires profitent souvent du déplacement dans un lieu inconnu pour faire un peu de tourisme d agrément. D autre part, les visiteurs d affaires reviennent parfois visiter librement le lieu où ils ont suivi un congrès, un salon, etc., seul, en couple voire en famille. 4. Le tourisme lié à la mobilité d affaires constitue un front pionnier de la cohérence métropolitaine, à insérer dans la réflexion actuelle sur la Grand Paris. Les touristes comme les visiteurs d affaires ont une cartographie mentale de Paris beaucoup plus large que sa carte administrative. Une nouvelle géographie du Grand Paris se matérialise via le tourisme en relation avec la mobilité d affaires, et notamment les grands aménagements qui leur sont liés (hôtels, palais des congrès, etc.). 12 DE SENNEVILLE Gérard (1992), La défense, le pouvoir et l argent, Albin Michel, 290 p., Paris. 13 Ibidem. Mémoire de M2 DATT 9

Afin d infirmer ou de valider ces hypothèses, il sera nécessaire en premier lieu de préciser quelle réalité recouvre exactement le terme de «tourisme d affaires» ; qui sont les voyageurs en mobilité d affaires ; et plus précisément, quelle est la part de ce secteur dans le tourisme. Dans un second temps, nous évoquerons les grandes infrastructures liées à la mobilité d affaires et ayant un impact sur l aménagement du territoire francilien. Nous étudierons les différentes infrastructures nécessaires à la mobilité d affaires et leurs implantations. Enfin, nous étudierons deux cas relativement différents dans leur approche de la mobilité d affaires et du tourisme : La Défense et le Nord-Est parisien. Ceci nous amènera à interroger les analogies qui peuvent exister entre les pratiques des voyageurs d affaires et celles des touristes. Pour finir, cette réflexion s ancrera dans le questionnement plus large sur le rôle de la mobilité d affaires en tant que front pionnier de la cohérence métropolitaine. Mémoire de M2 DATT 10

I. La mobilité d'affaires : un concept pour une activité majeure aux infrastructures variées en Ile-de-France L Ile-de-France est la première région touristique mondiale avec plus de 30 millions de touristes par an. 45 % de cette activité est due aux déplacements d affaires : salons, congrès, réunions professionnelles et incentives 14. Néanmoins, la définition de la mobilité d affaires, et surtout de «tourisme d affaires», est contestée au sein des professionnels du secteur. 1. Mobilité d'affaires / «tourisme d'affaires» : un concept mal identifié malgré une activité majeure en Ile-de-France En moyenne, l Ile-de-France accueille 10, 5 millions de visiteurs professionnels par an, exposants et acheteurs français et internationaux, 400 salons environ et 100.000 entreprises qui exposent. Ceci produit 5 milliards d euros de retombées économiques et permet une occupation hôtelière de l ordre de 44 % pour la région Ile-de-France 15. a. La mobilité d affaires, essai de définition La mobilité d affaires est plus communément connue sous le terme générique et controversé de «tourisme d affaires». Que recouvre cette expression? Le tourisme, est «la pratique du voyage d agrément» 16. Plus précisément, l Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le tourisme comme «les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel à des fins de loisirs, pour affaires ou autres motifs non liés à l exercice d une activité rémunérée dans le lieu visité». L OMT distingue ainsi les touristes, qui passent au moins une nuit dans un hébergement collectif ou privé du lieu visité, et les excursionnistes, qui sont des visiteurs à la journée. Les affaires, concernent les activités commerciales, industrielles, financières On relève donc une certaine opposition entre ce qui relève de l agrément et ce qui relève du travail. Sur le plan international, le «business tourism» est également mal défini 17. Le terme a été remplacé par celui de «MICE» (Meeting, Incentive, Congres & Exhibition/Events) puis actuellement par celui de «meeting industry», moins restrictif et plus fédérateur pour les acteurs concernés. Il regroupe les congrès, réunions, conventions, colloques, symposium, salons, foires, séminaires, lancement de produits, road shows, événements et les fonctions périphériques majeures tels que l hôtellerie, les réceptifs, transporteurs, institutionnels, etc. 18. 14 FAU, Frédérique (sous la direction de) (1996, février), Tourisme d affaires, Cahier Espaces, n 45. 127 p. 15 Site internet du CRT Ile-de-France. 16 MERLIN Pierre & CHOAY Françoise (2005), «Tourisme» in Dictionnaire de l urbanisme et de l aménagement, PUF (Quadrige), 964 p., Paris. 17 [ ] business travel and tourism is notoriously very difficult to define and place within clearly identified boundaries : SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001), Business travel and tourism, Butterworth- Heinemann Ltd, 384 p, Oxford. 18 CHRISTOFLE Sylvie, FABRY Nathalie & MORSCHEL Jean (2010), Le Tourisme de réunions et de congrès : Paris une métropole en compétition (document de travail préparatoire en cours pour le Colloque Paris, Tourisme et Métropolisation du 24 et 25 juin 2010, Paris), 26 p. Mémoire de M2 DATT 11

En France, le Conseil Economique et Social reconnaît lui aussi que le «tourisme d affaires» est une «appellation contestée» 19. C est une notion antinomique qui a été consacrée par l usage, d une part, faute d accord sur un autre terme entre tous les différents acteurs de ce domaine, et d autre part, du fait que la dimension ludique du «tourisme d affaires» n est pas toujours absente, soit que quelques activités touristiques viennent compléter un voyage professionnel, soit que l agrément tienne une place aussi importante que l activité professionnelle. Le «tourisme d affaires» recouvre ainsi plusieurs définitions. Rob DAVIDSON, «auteur d avant-garde» cité par John SWARBROOKE et Susan HORNER, a défini comme suit le tourisme d affaires de façon simple et historique : Business tourism is concerned with people travelling for purpose which are related to their work. As such it represents one of the oldest forms of tourism, man having travelled for this purpose of trade since very early times 20. En France, le Ministère du Tourisme définit le tourisme d affaires comme regroupant «des déplacements individuels ou organisés, effectués pour des motifs professionnels et dont la durée est d au moins 24 heures. Il associe d une part, le tourisme, c est-à-dire les déplacements et la consommation nécessaires aux personnes en déplacement (hébergement, restauration, accueil, transferts, parfois loisirs, etc.), et d autre part, une fonction professionnelle ou sociale (prospection de clientèle, chantiers, négociations, rencontres de spécialistes, études, formations, visites techniques, etc.)» 21. Le Ministère définit également le «tourisme d affaires» par ses quatre types d activités 22 : - les congrès et les conventions d entreprise, - les foires et les salons, - les réunions de stimulation, séminaires et réunions d entreprises, - les voyages d affaires individuels. L Office de Tourisme et de Congrès de Paris (OTCP) pour sa part, prend également pour référence la définition du Ministère du tourisme. Il détermine aussi quatre catégories (différentes du Ministère) correspondant aux types d activités liées au tourisme d affaires : - les foires, expositions et salons, - les congrès, - les événements d entreprises (conventions, séminaires et voyages de stimulation ou incentive), - les voyages d affaires individuels (secteur un peu à part cependant). Enfin, Pierre MERLIN, définit le tourisme d affaires comme correspondant «aux visites effectuées à l occasion de voyages professionnels» 23. A la différence des institutions précédentes, 19 PLASAIT, Bernard (2007), Avis et rapports du Conseil Economique et Social : Le Tourisme d'affaires : un atout majeur pour l'économie, 144 p. 20 DAVIDSON Rob (1994) in SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001), Business travel and tourism, Butterworth-Heinemann Ltd, 384 p, Oxford. 21 DE SEZE Bénédicte OTCP (2006, octobre), «Le tourisme d affaires à Paris et en Ile-de-France», Paris tourisme infos, Numéro Spécial, 36 p. et DE SÈZE Bénédicte (2002, septembre), Panorama du tourisme d affaires, 27 p. 22 LE SCOUARNEC, Noël Direction du Tourisme (2009), Tourisme de A à Z : Tourisme d affaires, 12 p. 23 MERLIN, Pierre (2008), Tourisme et aménagement touristique : des objectifs inconciliables? La Documentation Française (Les Etudes de la Documentation Françaises), 231 p., Paris. Mémoire de M2 DATT 12

qui ne discutent pas la définition, il reconnait que l expression est contestable puisqu il y a antinomie «entre le tourisme qu on définit comme «la pratique du voyage d agrément 24» - et l exercice professionnel», mais que l expression a été consacrée par l usage. De ces définitions, nous pouvons retenir plus spécifiquement celle du Ministère du tourisme ainsi que l idée de classification par types d activités de l OTCP qui parait la plus pertinente, mais en la modifiant légèrement afin de l adapter à notre sujet traitant plus particulièrement d aménagement : - Foires, expositions et salons : ils peuvent être regroupés comme dans la classification proposée puisqu ils occupent des locaux similaires grandes surfaces aménageables. - Congrès et conventions d entreprises : ce sont des événements de tailles parfois comparables et ils utilisent donc le même type de locaux grandes salles aménagées pour un auditoire. - Evénements d entreprise (séminaires et voyages de stimulation) : ils occupent généralement des salles de tailles plus modestes. - Voyages d affaires individuels : c est un secteur «un peu à part» comme le dit l OTCP bien qu il n en est pas moins important, les individuels fréquentant aussi les hôtels. Il est cependant plus exact et «scientifique» d utiliser le terme de mobilité d affaires. D ailleurs, à la différence des français, les anglo-saxons utilisent indifféremment business tourism et business travel 25, le second correspondant plus au terme de mobilité d affaires. Néanmoins, John SWARBROOKE et Susan HORNER estiment qu il existe une différence qualitative entre ces deux termes. «Business tourism» est le terme le plus large. Il englobe tout ce qu effectue le voyageur d affaires et le terme de «tourism» ou «tourist» signifie que la personne reste au moins une nuit sur place. Le terme de «business travel» se centre plus sur le mouvement des voyageurs d affaires et il inclut les voyageurs d une journée qui ne sont pas, de ce fait, de «vrais» touristes. La définition stricto-sensu de la mobilité est «la propension d une population à se déplacer» 26. Notons que les déplacements à titre professionnel (déplacements d affaires, livraisons, etc.) représentent 10 à 15 % de la mobilité 27. Pour autant, cette définition n est pas satisfaisante et nous pouvons en proposer une autre. D abord, la mobilité d affaires regroupe les déplacements liés à l activité professionnelle. Ensuite, contrairement au Ministère du Tourisme, nous ne prendrons pas en compte systématiquement de limite inférieure en termes de durée de séjour. D une part, pour cause de manque de précisions sur ce facteur dans la plupart des données. D autre part, de façon à ne pas trop limiter l étendue de la recherche, beaucoup de visiteurs d affaires ne passant pas forcément une nuit dans le lieu de réunion. Ensuite, nous pouvons attribuer comme borne temporelle supérieure l année car, parmi les séjours d affaires, il arrive que des employés soient amenés à rester sur place pendant plusieurs semaines à plusieurs mois et qu ils logent dans des résidences hôtelières spécialisées, souvent 24 MERLIN Pierre & CHOAY Françoise (2005), «Tourisme». 25 SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001), Business travel and tourism, Butterworth-Heinemann Ltd, 384 p, Oxford 26 MERLIN Pierre & CHOAY Françoise (2005), «Mobilité». 27 MERLIN Pierre & CHOAY Françoise (2005), «Déplacement». Mémoire de M2 DATT 13

dénommées «Resid hôtels» ou «Apart hôtels», une forme d hôtellerie longue durée. Depuis le milieu des années 1990, on a pu voir nombre de ces apart hôtels se développer, généralement en plein centre-ville, par exemple avec les apart hôtels Citadines du groupe The Ascott. Après un an, la plupart de ces visiteurs s installent dans des locations. Ici, la mobilité d affaires recouvre donc les déplacements à titre professionnel d une durée inférieure à un an. Le schéma suivant 28 complète cette définition en proposant une large variété de motivations liées à la mobilité d affaires. Parmi les 15 catégories, on retrouve les expositions ou salons et foires commerciales, congrès et conventions internationaux, nationaux et régionaux, déplacements d affaires individuels, incentive Les auteurs précisent ensuite chaque catégorie en les subdivisant, justifiant ainsi la complexité et la diversité de la mobilité d affaires. Figure I-1 : «A typology of business travel and tourism», une typologie du voyage d affaires et tourisme d affaires (source : SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001), Business travel and tourism, Butterworth- Heinemann Ltd, 384 p, Oxford). Pour conclure sur ce point, il est important de mettre en évidence que le tourisme lié à la mobilité d affaires est presque exclusivement un tourisme urbain. Le tourisme urbain a longtemps été négligé bien qu il représente aujourd hui plus du quart des séjours personnels et plus du cinquième des nuitées des voyages personnels des Français et plus de 40 % des visiteurs étrangers. De plus, l importance du milieu urbain se renforce nettement si l on prend en compte les voyages effectués dans le cadre de la vie professionnelle 29. Le tourisme urbain s est largement développé en Europe dans les années 1980, où l on a assisté à une diversification des destinations, leur internationalisation, la diminution de la durée des séjours et le fractionnement des congés. Cela a logiquement conduit à la croissance des flux touristiques vers la ville 30. A présent, le tourisme urbain fait l objet d une véritable stratégie touristique qui a notamment bénéficiée aux voyageurs d affaires. 28 SWARBROOKE John & HORNER Susan (2001), Business travel and tourism, Butterworth-Heinemann Ltd, 384 p, Oxford. 29 MERLIN Pierre (2008). 30 CAZES, Georges & POTIER, Françoise (1996), Le Tourisme urbain, PUF (Que sais-je?), 128 p., Paris. Mémoire de M2 DATT 14

b. Un poids important des nombreux et multiples centres de congrès, parcs d exposition et autres lieux d événements d affaires dans l économie francilienne Mondial de l automobile (1.037.716 visiteurs du 4 au 19 octobre 2008), Foire Internationale de Paris (674. 525 visiteurs entre le 30 avril et le 12 mai 2008), etc. sont autant de rencontres professionnelles et grand public qui ont été organisées à «Paris Ile-de-France» et qui ont attiré de nombreux visiteurs, dont une partie en déplacements professionnels. Ainsi en 2008, il y a eu 441 salons (225 professionnels et 216 grand public), 252 congrès et près de 2.300 autres événements, ce qui positionne Paris et sa région comme leader européen des événements professionnels et commerciaux. Malgré un contexte général morose, l activité s est maintenue (+ 3 % par rapport à 2007 mais - 9 % par rapport à 2006, qui avait été une très bonne année 31 ). Figure I-2 : Nombres de manifestations en 2008 (CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de-France, 24 p). Comme évoqué précédemment, en 2008, le tourisme d affaires représentait 44,6% des nuitées hôtelières réalisées en Ile-de-France et 43,4% de celles réalisées à Paris 32. En outre, ce secteur représente un poids économique important, notamment pour les collectivités territoriales 33 : - 30 milliards d euros / an de retombées économiques directes et indirectes du secteur des foires, salons et congrès en France pour les régions, - 300.000 emplois générés par le tourisme d affaires en 2005 d après le rapport Charié «Foires, salons, congrès : pour que la France rime avec croissance», - C est aussi un levier essentiel de l attractivité économique, de l image et de la notoriété internationale des territoires (10 % des entrées touristiques françaises seraient liées au tourisme d affaires). La Chambre de Commerce et d Industrie de Paris, dans son rapport d activité des quinze principaux centres de congrès et d exposition (plus de 97 % de la surface d expositions cumulée francilienne), affirme ainsi que le chiffre d affaires global des quinze centres s élève à 312 millions d euros en 2008 (+ 6,6 % par rapport à 2007). Ces quinze centres représentent 58 halls de 720 à 772.000 m² pour une surface totale cumulée de 608.000 m² de halls d expositions auxquels il faut ajouter 20 amphithéâtres, 385 salles de réunions et 12.000 m² d autres espaces couverts commercialisables 34. 31 CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de-France, 24 p. 32 CRT IdF (2009, novembre), L Essentiel de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 12 p., Paris. 33 LE SCOUARNEC Noël Direction du Tourisme (2009), Tourisme de A à Z : Tourisme d affaires, 12 p. 34 CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de-France, 24 p. Mémoire de M2 DATT 15

12,5 millions de personnes ont ainsi visité des salons ou participé à des congrès ou autres événements (réunions d entreprises, ). 84,5 millions de m² ont été loués au total, à 82 % pour des salons et 13 % pour des congrès. Figure I-3 : Activité physique globale (source : CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de-France, 24 p). Salons grand public et salons professionnels se répartissent à peu près équitablement, 225 contre 216 respectivement, mais les manifestations professionnelles durent généralement moins longtemps, 4 jours ouverts contre 7,2 jours 35. Ces salons totalisent 96.000 entreprises et 10 millions de visiteurs, soit 3,55 millions d euros de retombées économiques et 55.000 équivalent temps plein. Figure I-4 : Activité physique des salons (source : CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de-France, 24 p). 35 Ibidem. Mémoire de M2 DATT 16

Les «autres manifestations» ont accueilli 2,5 millions de visiteurs et se répartissent essentiellement entre réunions d entreprises (1.645 manifestations), congrès (252), «autres événements», sessions d examens et séances de spectacles. Figure I-5 : Activité physique liée aux autres manifestations (source : CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de- France, 24 p). Ainsi, l «activité salons» a généré plus de 33,6 milliards de retombées économiques au bénéfice des professionnels de la filière en 2008 et plus de 10 millions de visiteurs ont été accueillis (en progression par rapport à 2007 et 2006) 36. En termes de saisonnalité, si le rapport Plasait affirme que la saisonnalité du «tourisme d affaires» est très lissée sur l année (outre juillet et août) ce qui donne une activité durant toute l année, il est plus exacte de dire que cette activité pallie les périodes hors vacances scolaires 37. Ainsi, 255 jours par an, au moins un salon est ouvert aux visiteurs (soit 57 jours en 2008 totalement dépourvus de salons) et, en moyenne, 5 salons ouverts se déroulent chaque jour (10 salons par jour, avec des pointes à 20, si l on prend en compte la période de montage/démontage). Les périodes de forte occupation des halls se situent la deuxième quinzaine de janvier, la première quinzaine de septembre et le mois d octobre (la capacité totale d accueil 620.000 m² - est alors utilisée à 80 %) tandis que les vacances scolaires correspondent à des creux. Figure I-6 : L occupation journalière cumulés des halls par des salons en 2008 : on remarque les pics de début d année civile et d année scolaire et le creux d été (vacances scolaires) (source: CCIP (2009), Activité 2008 des centres d expositions et de congrès de Paris Ile-de- France, 24 p). 36 Ibidem. 37 PLASAIT Bernard (2007). Mémoire de M2 DATT 17

Il faut également signaler qu un visiteur d affaires dépense 2,5 à cinq fois plus qu un touriste de loisirs et mobilise un large panel de métiers. Ainsi, un voyageur d affaires Américain dépensait 339,20 en 2006, un Britannique287,28, un Français 254,71 et un Italien 236,80. La Maison de la France estime à ce propos que les visiteurs étrangers se rendant en séjour d affaires en France ne représentent que 10 % de la fréquentation étrangère totale mais qu ils sont à l origine de 35 % des dépenses totales des visiteurs étrangers 38. Tableau I-1 : Les dépenses journalières des voyageurs d affaires à Paris en 2006. Source : PLASAIT, Bernard (2007), Avis et rapports du Conseil Economique et Social : Le Tourisme d'affaires : un atout majeur pour l'économie, 144 p. Tableau I-2 : Les retombées économiques pour les centres de congrès, résultats sur 40 équipements exprimés en euros (hors Paris). Source : PLASAIT, Bernard (2007), Avis et rapports du Conseil Economique et Social : Le Tourisme d'affaires : un atout majeur pour l'économie, 144 p. 38 Ibidem. Mémoire de M2 DATT 18

c. Typologie des femmes et hommes en mobilité d affaires : des profils variés pour une activité commune Parmi les touristes, les femmes et hommes en mobilité d affaires représentent une part non négligeable des voyageurs. Eux-mêmes, viennent pour des motifs professionnels, certes, mais pas forcément identiques. Or il est important de bien connaître ces individus afin que les infrastructures qui les accueillent (hôtels comme parcs d expositions, palais des congrès ou encore salles de réunions) soient en adéquation avec leurs besoins et soient donc utilisées de façon optimale. Dans son enquête annuelle aux aéroports, le Comité Régional du Tourisme Ile-de-France constate que 26 % des étrangers interrogés viennent pour des motifs professionnels (plus 1 point par rapport à 2007). Parmi eux : 53 % viennent pour «rendez-vous, contacts professionnels, réunions de travail», 17 % pour «séminaire, congrès colloque, événements d entreprise, convention», 14 % pour «études, stages, formation», 8 % pour «salon, foire, exposition», 1 % pour «voyage de stimulation et incentive» et enfin, 8 % sont «autres professionnels» 39. Figure I-7 : Les visiteurs d affaires représentent 26 % des interrogés étrangers dans l enquête aux aéroports en 2008. Extrait : COMITE REGIONAL DU TOURISME PARIS ILE-DE-FRANCE (2009), Bilan de l année touristique 2008 : Dispositif permanent d enquête aux aéroports, 52 p., Paris. Parmi tous les touristes (clientèle d affaires comprise) et en termes d origine continentale, 59 % viennent d Europe, 17 % d Amérique du Nord, 10 % d Asie, 5 % d Amérique du Sud et Centrale, 5 % d Afrique et du Maghreb et 3 % d Océanie. En termes de nationalités, les Etasuniens représentent la principale clientèle, soit 17 % des touristes, suivis des Italiens (10 %), des Espagnols (9 %), des Britanniques (7 %), des Allemands (6 %), des Canadiens, Russes et Japonais (4 %), etc. 40. Parmi cette clientèle, les Chinois viennent à 45 % pour des motifs professionnels (55 % pour des motifs personnels donc) dont 39 % d entre eux viennent pour «rendez-vous, contacts, réunions de travail» et 18 % viennent pour «séminaire, congrès, colloque, événement d entreprise, 39 CRI IdF (2009), Bilan de l année touristique 2008 : Dispositif permanent d enquête aux aéroports, 52 p., Paris. 40 Ibidem. Mémoire de M2 DATT 19

convention», suivis des Indiens (40 %), des Russes (38 %), des Allemands ( 36 %), suivi des Brésiliens (31 %), des Britanniques (28 %), des Japonais (26 %), des Italiens (23 %), des Américains (20 %) et des Espagnols (19 %). Figure I-8 : La clientèle d affaires est plus ou moins importante selon le pays émetteur. Extrait : COMITE REGIONAL DU TOURISME PARIS ILE-DE-FRANCE (2009), Bilan de l année touristique 2008 : Dispositif permanent d enquête aux aéroports, 52 p., Paris. Pour autant, il ne faut pas oublier qu il est question ici d enquêtes aux aéroports ce qui favorise donc un nombre plus important de visiteurs venus de loin. Le CRT a également réalisé une enquête auprès des touristes utilisant des trains à grande vitesse. Mémoire de M2 DATT 20

Figure I-9 : 29 % des visiteurs empruntant les TGV se rendent en Ile-de-France pour des motifs professionnels. Extrait : COMITE REGIONAL DU TOURISME PARIS ILE-DE-FRANCE (2009), Dispositif permanent d enquête dans les trains à grande vitesse auprès des touristes de la destination Paris Ile-de-France : présentation des résultats cumulés de juillet 2008 à juin 2009, 41 p., Paris. L enquête auprès des voyageurs se rendant en TGV en Ile-de-France révèle que 29 % d entre eux s y rendent pour des motifs professionnels, soit un taux proche de celui des voyageurs interrogés dans les aéroports. La encore, la majorité vient pour «rendez-vous, contacts professionnels, et réunions de travail» (45 %) mais beaucoup aussi pour «études, stages, formation» (20 %) suivis des visiteurs venus pour «séminaire, congrès, colloque, événement d entreprise, convention», puis «salon, foire, exposition» (5 %), et enfin «voyage de stimulation, incentive» (1 %). Plus globalement, le Comité Régional du Tourisme d Ile-de-France dresse un profil type des visiteurs d affaires venus par avion 41. Au deux tiers masculins, les visiteurs d affaires sont plus âgés que les touristes d agrément. Ils appartiennent également à une catégorie socioprofessionnelle plus élevée et disposent d un revenu plus important. Voyageant majoritairement seuls, près de 9 visiteurs d affaires sur 10 séjournent à l hôtel, dont plus de la moitié dans un hôtel moyen de gamme malgré une polarisation plus accentuée dans l hôtellerie économique et haut de gamme par rapport aux touristes d agrément. Ajoutons aussi que plus des deux tiers sont des repeaters (c'est-à-dire des personnes qui sont déjà venues), et près des deux tiers souhaitent revenir à «Paris Ile-de-France» dans les deux prochaines années. Enfin, les principales activités de loisirs sont la découverte des villes et de leur patrimoine culturel (la mobilité d affaires étant intimement liée au tourisme urbain) mais aussi le shopping et la découverte de la gastronomie française. Il faut également noter que la clientèle d affaires dépense en moyenne plus que la clientèle de loisirs, 156 contre 146. 41 CRT PARIS ILE-DE-FRANCE (2009), Repères de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 82 p., Paris. Mémoire de M2 DATT 21

Après avoir vu la part des voyageurs d affaires parmi les touristes, d où ils venaient et quel était leur profil type, remarquons que ces femmes et hommes d affaires en mobilité ne viennent pas tous pour les mêmes raisons : certains pour de simples réunions d entreprise, d autres pour des congrès, d autres encore pour des salons, etc. De ce simple fait, leurs besoins sont différents et cela impacte les infrastructures qui les accueillent, hôtels comme salles de conférence, palais des congrès, etc. Il y a, à ce propos, un classement original et intéressant des voyageurs d affaires en six catégories évoqué par Christophe PINGARD (Senior vice président, directeur Europe de Egencia) dans un article de Cahier Espaces 42 suite à une étude réalisée par Egencia (société d Expedia Inc.) en 2008 auprès des voyageurs d affaires dans le monde (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Canada). Cette étude différencie les explorateurs, les hyperconnectés, les économes, les accros de la famille, les habitués, les écolos (et 7 % n appartiennent à aucune catégorie). Ceci implique différentes sortent de besoins auxquels les hôtels, plus particulièrement, doivent répondre. Les explorateurs sont ceux qui apprécient le plus de voyager. Représentant 39 % des voyageurs d affaires interrogés (le groupe majoritaire) et 44 % des français, ils considèrent les voyages d affaires comme une «véritable opportunité de se rendre dans les lieux». De ce fait, ils constitueront une véritable clientèle touristique durant leur séjour. Les hyperconnectés n apprécient pas particulièrement de voyager. Ils représentent le deuxième groupe (23 % des voyageurs interrogés, 24 % des français). Très concentrés sur leur travail, ils viennent pour développer leurs contacts professionnels mais aussi «aller dans de nouveaux lieux et de bons restaurants». Ces voyageurs recherchent des hôtels fonctionnels et possédant une connexion wifi. Les économes «apprécient de voyager mais sont conscients des coûts engendrés pour l entreprise» (14 % des interviewés, 9 % des français). Ils n ont «ni le temps, ni les moyens de pratiquer des activités personnelles» et rechercheront donc des hôtels pas trop chers et proches de leurs lieux de réunion, congrès, etc. Les accros de la famille «essaient de passer un minimum de temps en dehors de leur foyer» (7 % des interviewés comme des français). Ce sont des voyageurs fréquents (plus de 18 voyages par an) ou bien des voyageurs «intérieurs» (voyageant essentiellement dans leur pays). Ils sortent peu, ne profitent pas des restaurants ou de l offre culturelle et surtout «appellent leurs familles et leurs proches». Les habitués «aiment voyager pour des raisons professionnelles mais aimeraient voyager moins». C est une catégorie minoritaire (6 % des voyageurs interrogés, 5 % des français) mais c est celle qui voyage le plus (25 fois par an en moyenne). Ils sont «attachés aux lieux de séjour de charme et historique» (donc plutôt aux centres-villes ou aux campagnes renommées) et apprécient le confort. Enfin, les écolos ne représentent que 4 % des voyageurs d affaires (6 % des français) mais pourraient représenter une «tendance émergente». Ils n apprécient pas particulièrement de voyager pour leur entreprise tout en ayant un avis plutôt positif, sont généralement cadres, organisent leur voyage eux-mêmes, sont très prévoyants (notamment en ce qui concerne la culture 42 DESVIGNES Claudine, (2008, novembre), Voyage d affaires, Cahier Espaces, n 99, 102 p. Mémoire de M2 DATT 22

et le divertissement), prennent plutôt les transports en commun, veulent profiter de leur temps libre et découvrir d autres cultures. Ce sont donc des visiteurs potentiellement amateurs d un tourisme alternatif ou tout du moins culturel. Les profils des femmes et des hommes en mobilité d affaires sont donc variés malgré des tendances plus ou moins fortes. Il est important d en tenir compte dans les stratégies d aménagement des lieux d accueil de ces visiteurs. Aujourd hui, la forte capacité de dépenses des visiteurs en mobilité d affaires amène à une féroce concurrence entre les villes pour les attirer. D où une véritable course à la construction de palais des congrès et autres infrastructures toujours plus novatrices. A ce fort poids économique du secteur du tourisme d affaires répondent donc de nombreux aménagements d infrastructures de logement et d accueil de manifestations que nous allons étudier à présent. Mémoire de M2 DATT 23

2. Les grands aménagements franciliens liés à la mobilité d'affaires : une offre abondante, diversifiée mais vieillissante? La mobilité d affaires induit logiquement de faire appel à des hébergements, généralement confortables, et à des équipements spécifiques comme les parcs des expositions, palais des congrès, salles de conférences, etc. Ces équipements sont, soit construits en soi, soit incorporés à de grands hôtels ou parfois à d autres équipements comme les universités. Les parcs d exposition et grands auditoriums ne reflètent pas exactement l offre française qui est plutôt caractérisée par une abondance de petites structures. Ainsi, la France se situerait au deuxième rang mondial pour les congrès avec 25 % de places de congressistes et 6,88 % du marché 43. a. Une offre hôtelière abondante et diversifiée mais à renouveler Figure I-10 : Les hôtels se concentrent à Paris mais aussi autour de La Défense, dans le centre-ville de Saint- Denis et autour des aéroports du Bourget et de Roissy (source : http://sigr.iau-idf.fr/webapps/visiau/). L offre hôtelière de la région est particulièrement importante : 2.341 hôtels et 148.530 chambres en Ile-de-France, soit respectivement 13,6 % et 24,9 % du parc hôtelier français métropolitain. La majorité des chambres (64,4%) sont classées en 2* et 3*, mais la part des 4*-4* Luxe (20,1%) est plus importante que dans le reste de la France (+9,3 points). Paris compte 1.476 hôtels et 78.244 chambres, soit respectivement 63,0% et 52,7% du parc hôtelier francilien. Remarquons que, comme pour l Ile-de-France par rapport à la France, la majorité des chambres (65,3%) à Paris sont classées en 2* et 3*, mais la part des 4*-4* Luxe (26,9%) est plus importante qu en Ile-de-France (+6,8 points). Notons également qu en Ile-de-France, 1.069 chambres et appartements à vocation touristique ont obtenu l autorisation de construction en 2008, dont 63 % dans la petite couronne 44. 43 PLASAIT Bernard (2007). 44 CRT IdF (2009, novembre), L Essentiel de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 12 p., Paris. Mémoire de M2 DATT 24

Les hôteliers estiment que 40 à 50 % de leur chiffre d affaires serait dû à la mobilité d affaires 45. Parmi les milliers d hôtels en France, environ 1.500 hôtels en France ont développé un service «affaires» dans leurs établissements 46. Le nombre d hôtels spécialisés à fortement augmenté tout comme les complexes spécialisés (Center Parcs, Disneyland Paris). De plus en plus concurrents des centres de congrès, ils offrent ainsi des prestations adaptées à la demande et s orientent vers des produits complets permettant d optimiser l efficacité des réunions. Toutefois, l hôtellerie semble avoir pris un certain retard dans la construction de nouveaux hôtels et nécessiterait une certaine remise à niveau du parc hôtelier 47. L Ile-de-France est donc plutôt bien équipée en infrastructures hôtelières mais les efforts ne doivent pas être interrompus quant à la rénovation régulière de ces équipements et quant à la construction de nouveaux hôtels dont les emplacements doivent être soigneusement choisis. C est également une nécessité pour les grandes infrastructures d accueil des événements d entreprises, palais des congrès et autres lieux d exposition. b. Des infrastructures d événements d affaires majeures en Ile-de-France qui donnent une place de leader à la France Les sites d accueil des événements d affaires en France (foires, salons et congrès) sont de tailles très variables mais on note une abondance de structures de petite taille 48. Ces sites représentaient en 2002 une surface de 2 millions de m² bruts couverts, soit 80 parcs répartis sur l ensemble du territoire national et 120 centres de congrès construits entre les années 1980 et 2000 49. Les grandes infrastructures liées, exclusivement ou pas, au tourisme d affaires sont donc : - Les centres de congrès : Le «congrès» au sens strict, est une réunion de personnes qui se rassemblent pour échanger leurs idées ou communiquer les résultats de leurs études 50. Au sens large, les congrès désignent les différents types de manifestations professionnelles, comme les conventions d entreprises les lancements de produits, les symposiums, les colloques, les conférences, les «road show», les journées d études, etc. On considère généralement qu un congrès est une réunion rassemblant un nombre important de participants d une même corporation, fédération ou association, qui n exercent pas obligatoirement la même profession, et qui se regroupent autour d un thème d intérêt commun directement lié à leurs préoccupations ou activités. 51 En 2007, on comptabilisait 95 centres de congrès en France, représentant une capacité totale de 147.900 places, de tailles très variables, dont 15 palais de plus de 4.000 places dans les grandes métropoles (Paris, Strasbourg, Nice, Lyon ). Ainsi, la France possède le premier équipement de congrès d Europe (le deuxième au monde), devant la Grande Bretagne (25 centres et 82 900 places), 45 PLASAIT Bernard (2007). 46 LE SOUARNEC Noël (2009). 47 DAGUIN André (2006), Avis et rapports du Conseil Economique et Social : Quelle stratégie pour l hôtellerie dans l économie française?, 176 p. 48 PLASAIT Bernard (2007). 49 LE SCOUARNEC Noël (2009). 50 Club Français du Tourisme d Affaires Réceptif de Maison de la France in DE SEZE Bénédicte, 2002. 51 Les congrès, Conventions et Salons - Conseil National du Tourisme, 2000 in DE SEZE Bénédicte, 2002. Mémoire de M2 DATT 25

l Italie (30 centres et 57 850 places) et l Autriche (19 centres et 28 050 places). Elle possède 28 % de l offre de centres de congrès sur ce marché et 25 % en capacité d accueil (nombre de places) selon France Congrès. Notons que 20 % des congrès accueillis en France ont un caractère international, 42 % une dimension nationale et 38 % un caractère régional 52. - Les parcs d exposition : Les parcs d exposition sont définis dans le Code du commerce (Art. L. 762-1, al. 1 er ) : «Un parc d'exposition est un ensemble immobilier clos indépendant, doté d'installations et d'équipements appropriés ayant un caractère permanent et non soumis à l'autorisation prévue à l'article L. 752-1, qui accueille, pendant tout ou partie de l'année, des manifestations commerciales ou autres, à caractère temporaire. Le parc d'exposition est enregistré auprès de l'autorité administrative compétente. Le programme des manifestations commerciales qu'il accueille fait chaque année l'objet d'une déclaration préalable auprès de l'autorité administrative compétente». Les parcs d exposition accueillent foires et salons. La France comptait 80 parcs d exposition en 2007 soit 1.800.000 m² bruts utiles de surface d exposition. Notons cependant qu il n existe que deux parcs d exposition de plus de 100.000 m² (Paris Expo et Paris Nord Villepinte) 53. En 2004, quelques 200 salons spécialisés (professionnels et grand public) se sont ainsi déroulés dans l'hexagone, rassemblant près de 7,6 millions de visiteurs. La fréquentation des salons était en progression de 3,3 % en 2004 par rapport à 2003 selon l Office de Justification des Statistiques. Si Paris restait leader dans les congrès internationaux en 2008 d après le classement ICCA International Congress & Convention Association (1 ère destination congrès ex aequo avec Vienne), la capitale était derrière Singapour en 2007, après 28 années de suprématie, rejoignant la 2 nde place derrière Singapour pour le classement de l UAI 54 Union des Associations Internationales. En 2008 toutefois, 419 congrès se sont déroulés à Paris (contre 637 pour Singapour). Ajoutons que, pour ce qui est des salons internationaux, l Allemagne capte 40 % des parts de marché, contre 20 % pour la France, juste devant l Italie 55. En termes de localisation géographique, les palais des congrès et parcs d expositions se répartissent tout autour de la capitale avec le pôle Paris Expo (Porte de Versailles et Palais des Sports), le pôle Porte de Maillot (Palais des congrès de Paris), le pôle Paris Expo CNIT La Défense, les pôles Paris Le Bourget et Paris-Nord Villepinte, et enfin, le pôle Disneyland Resort Paris. Les plus grandes surfaces d expositions sont le pôle Paris Expo (plus de 230.000 m²) et celui de Paris-Nord Villepinte (plus de 190.000 m²). Pour les congrès et autres grandes réunions, si l on prend le chiffre global, c est le pôle Disneyland Resort Paris qui est le mieux équipé avec plus de 11.700 places, puis le pôle Porte de Maillot avec plus de 9.900 places disponibles, suivi de près par le 52 Etude de la CCIP pour le comité de pilotage pour les Foires, salons et congrès in LE SOUARNEC Noël (2009). 53 LE SOUARNEC Noël (2009). 54 CRT IdF (2009), Repères de l activité touristique de la destination Paris Ile-de-France 2009, n 2, 82 p., Paris. 55 LE SOUARNEC Noël (2009). Mémoire de M2 DATT 26