Présentation du modèle MRW (Multifractal Random Walk) et des faits stylisés empiriques

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Transcription:

Présentation du modèle MRW (Multifractal Random Walk) et des faits stylisés empiriques Vincent Vargas 1 28 novembre 2010 1. Remerciements: Capital Fund Management (J.P. Bouchaud, Marc Potters et équipe du fond Nimbus: S. Ciliberti, J.C. Domenge), Rémi Rhodes, Romain Allez

Table des matières 1 Le modèle MRW (Multifractal Random Walk) 2 Faits stylisés empiriques et modèle MRW 3 Faits stylisés empiriques intraday 4 Effets de taille finie et biais divers 5 Références

Le modèle limite lognormal (volatilité) La volatilité M est une mesure aléatoire definie formellement par : M[0, t] = σ e 2λωs 2λ2 E[(ω s) 2] ds, t 0 [0,t] ou ω est un processus gaussien centré de corrélations : E[ω s ω t ] = ln + T ( t s ) σ : volatilité moyenne λ 2 : paramètre d intermittence T : échelle intégrale (cut-off)

Historique 1962 : Kolmogorov-Obukhov : modèle lognormal (Journal of Fluid Mechanics). 1972 : Mandelbrot definit le modèle limite lognormal. 1985 : Kahane definit la théorie de Chaos multiplicatif gaussien (Sur le chaos multiplicatif, Annales Scientifiques et Mathematiques Quebec). C est une théorie générale dont le modèle limite lognormal est un cas particluier.

Le modèle limite lognormale (volatilité) On définit rigoureusement M par un procédé limite M = limm ɛ ɛ 0 avec (les détails dans le prochain cour) : M ɛ [0, t] = σ e 2λωɛ s 2λ 2 E[(ωs ɛ ) 2] ds, t 0 [0,t] où ω ɛ est un processus gaussien centré de corrélations : { (ln E[ωsω ɛ t] ɛ T ɛ = + 1 t s ɛ ) pour t s ɛ, ln + sinon. T t s

Le modèle limite lognormale (volatilité) Théorème (Kahane, 1985) La mesure aléatoire M est différente de 0 si et seulement si λ 2 < 1/2.

Le modèle MRW Définition (Le modèle MRW, Bacry, Delour, Muzy, 2000) Le log prix X t = ln(p t ) est donné par : X t = B M[0,t], où B est un mouvement brownien indépendant de M. L idée de changer de temps un mouvement brownien pour obtenir un bon modèle de finance : Mandelbrot, Taylor (1967).

Approximation discrète du MRW On considère : (ɛ n ) n 1 suite i.i.d. de variables gaussiennes centrées et de variance 1 (plus généralement, on peut aussi choisir n importe quelle suite i.i.d. centrée de variance 1). (ω τ n) n 1 suite de variables gaussiennes centrées et de corrélations (τ échelle de discrétisation) : Théorème E[ωnω τ p] τ = ln + T ( ( n p + 1)τ ). On a la convergence en loi (fonctionnelle) : B M[0,t] = lim σ t/τ τ e λωτ n λ 2 ln + (T /τ) ɛ n, t 0. τ 0 n=1

Généralisations du modèle MRW et autres modèles Nous ne parlerons pas dans ce cour des modèles multifractaux suivants : Généralisation du MRW (Bacry, Muzy) : le modèle MRW log-infiniment divisible (ω est dans ce cas une loi infiniment divisible). Modèle MMAR (Calvet, Fisher, Mandelbrot) Modèle MSM (Calvet, Fisher)

Table des matières 1 Le modèle MRW (Multifractal Random Walk) 2 Faits stylisés empiriques et modèle MRW 3 Faits stylisés empiriques intraday 4 Effets de taille finie et biais divers 5 Références

Faits stylisés empiriques et modèle MRW On appelle faits stylisés des propriétés universelles paratagées par l ensemble des actifs financiers : actions, indices, devises, bonds, etc... Néanmoins, il existe certains faits stylisés spécifiques à certains actifs. Exemple : l effet levier des actions ou indices. Dans cette partie, nous allons présenter les principaux faits stylisés à travers l étude de deux indices (rigoureusement, on présente l ETF qui traque l indice) : le SP500 et le Nasdaq 100 Index. Avant de présenter ces faits stylisés, observons quelques courbes des indices et du MRW simulé pour sentir le phénomène d intermittence.

Intermittence de MRW en fonction de λ 2 0.08 Returns MRW: lambda^2=0 (Black-Scholes) 0.06 0.04 0.02 0-0.02-0.04-0.06-0.08 0 500 1000 1500 2000 2500 Figure: Returns simulés de MRW avec λ 2 = 0.

Intermittence de MRW en fonction de λ 2 0.1 Returns MRW: lambda^2=0.03 0.08 0.06 0.04 0.02 0-0.02-0.04-0.06-0.08-0.1 0 500 1000 1500 2000 2500 Figure: Returns simulés de MRW avec λ 2 = 0.03.

Intermittence de MRW en fonction de λ 2 0.15 Returns MRW: lambda^2=0.1 0.1 0.05 0-0.05-0.1 0 500 1000 1500 2000 2500 Figure: Returns simulés de MRW avec λ 2 = 0.1.

Intermittence de MRW en fonction de λ 2 0.3 Returns MRW: lambda^2=0.15 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0-0.05-0.1-0.15-0.2 0 500 1000 1500 2000 2500 Figure: Returns simulés de MRW avec λ 2 = 0.15.

Intermittence du SP500 0.15 SP500 Index 0.1 0.05 0-0.05-0.1-0.15 01/01/01 01/01/02 01/01/03 01/01/04 01/01/05 01/01/06 01/01/07 01/01/08 01/01/09 01/01/10 Figure: Returns de l indice SP500 sur la période 2001-2009.

Intermittence du Nasdaq 100 0.2 Nasdaq 100 Index 0.15 0.1 0.05 0-0.05-0.1 01/01/01 01/01/02 01/01/03 01/01/04 01/01/05 01/01/06 01/01/07 01/01/08 01/01/09 01/01/10 Figure: Returns de l indice Nasdaq sur la période 2001-2009.

Faits stylisés empiriques et modèle MRW Faits stylisés que vérifie le modèle MRW : Corrélation nulle des rendements Corrélations de longue portée pour la volatilité (Décroissance logarithmique ou en puissance 1/t µ avec µ [0, 0.5]). Loi de puissance pour la queue de distribution des rendements (Bacry, Muzy, Kozhemyak, Phys. Rev. E, 2006). Volatilité aléatoire de distribution approximativement lognormale (une simplification contestable!).

Faits stylisés empiriques et modèle MRW Faits stylisés que ne vérifie pas le modèle MRW : Effet Levier (Bouchaud, Matacz, Potters, Phys. Rev. Lett., 2001). Travaux en cours pour construire un MRW skewed (Bouchaud, Pochart et Bacry, Duvernet, Muzy ). Volatilité dissymétrique par retournement du temps (Zumbach).

Corrélation nulle des rendements Le log prix X t d un bon modèle de finance doit vérifier (cf. figures suivantes où l on présente des corrélations empiriques daily) : C est le cas de MRW. E[X s (X t X s )] = 0.

Corrélation nulle des rendements du Nasdaq 100 0.08 Correlations Ret-Ret Nasdaq 100 Index: 01-oct.09 0.06 0.04 0.02 0-0.02-0.04-0.06-0.08-0.1 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Corrélation empirique daily de l indice Nasdaq sur la période 2001-2009.

Corrélation nulle des rendements du SP500 0.08 Correlations Ret-Ret SP500 Index: 01-oct.09 0.06 0.04 0.02 0-0.02-0.04-0.06-0.08-0.1-0.12 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Corrélation empirique daily de l indice SP500 sur la période 2001-2009.

Corrélations de longue portée de la volatilité : définition de la volatilité En pratique, la volatilité désigne toute mesure de l agitation. Si X t est le log prix, on définit : la volatilité théorique (difficile à observer : filtrage, etc...) entre le temps s et t comme la variation quadratique < X > s,t de X : n 1 < X > s,t = lim (X ti+1 X ti ) 2, n où s = t 0 <... < t n = t est une subdivision de [s, t] dont le pas tend vers 0. i=0 la volatilité en pratique entre s et t (on parle de proxy) : X t X s, (X t X s ) 2, sup X u inf X u, etc... u [s,t] u [s,t]

Corrélations de longue portée de la volatilité Un bon modèle de la finance doit vérifier : Corr(< X > 0,1, < X > t,t+1 ) = A/(1 + t) µ, avec µ [0, 0.5]. Le Modèle multifractal correspond approximativement au cas µ 0 : Corr(< X > 0,1, < X > t,t+1 ) = A B ln(t + 1). Dans les figures suivantes, on considère les corrélations de vol avec σ HL = sup u [t,t+1] X u inf u [t,t+1] X u comme proxy de < X >t,t+1 (t est exprimé en jours). Nous renvoyons à l annexe pour l utilisation de ce proxy plutôt que X t+1 X t par exemple.

Corrélations de la volatilité du SP500 0.9 0.8 Correlations VolVol de l indice SP500: 01-oct.09 Cor. empiriques 0.93-0.15*log(x+1) 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Corrélations empiriques de la vol de l indice SP500 sur la période 2001-2009.

Corrélations de la volatilité du Nasdaq 100 0.9 Correlations VolVol de l indice Nasdaq 100: 01-oct.09 Cor. empiriques 0.9-0.12*log(x+1) 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Corrélations empiriques de la vol de l indice Nasdaq 100 sur la période 2001-2009.

Distribution de la volatilité La distribution de < X > s,t pour s < t suit approximativement une loi lognormale. Dans les figures suivantes, on regarde les distributions empiriques daily renormalisés (entre t et t + 1) du proxy : σ HL = sup u [t,t+1] X u inf u [t,t+1] X u On peut fiter la distribution empirique de σ HL par : une distribution lognormale de densité : (ln(x) µ) 2 e f (x) = 1 x 2σ 2. 2πσ une distribution inverse gamma de densité : f (x) = Aν e A Γ(ν)x 1+ν x.

Distribution de la volatilité du SP500 1.2 Distibution de la Vol du SP500 Index: 01-oct.09 Dist. Empirique fit lognormal (mu=-0.24, sigma= 0.58) 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 1 2 3 4 5 Figure: Distribution empirique de la vol de l indice SP500 sur la période 2001-2009.

Distribution de la volatilité du Nasdaq 1.4 Distibution de la Vol du Nasdaq 100 Index: 01-oct.09 Dist. Empirique fit lognormal (mu=-0.24, sigma= 0.59) 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 1 2 3 4 5 Figure: Distribution empirique de la vol de l indice Nasdaq sur la période 2001-2009.

Distribution de la volatilité des stocks du SP500 1.2 Distibution de la Vol des Stocks SP500: 03-oct.08 Empirique Fit lognormal(mu=-0.15,sigma=0.46) Fit inverse gamma (a=3.6,nu=4.5) 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 1 2 3 4 5 Figure: Distribution empirique de la vol des stocks du SP500 sur la période 2001-2007.

Distribution de la volatilité des stocks du SP500 Distibution de la Vol des Stocks SP500: 03-oct.08 1 Empirique Fit lognormal(mu=-0.15,sigma=0.46) Fit inverse gamma (a=3.6,nu=4.5) 0.1 0.01 0.001 1e-04 1e-05 1e-06 0.01 0.1 1 10 Figure: Distribution empirique log-log de la vol des stocks du SP500 sur la période 2001-2007.

Effet Levier : corrélations Ret-Vol Un bon modèle de la finance (actions ou indices) doit vérifier : E[X 1 < X > t,t+1 ] E[< X > t,t+1 ] 2 = Ae t/l, (Corrélations Ret-Vol) où A > 0 et L est une échelle de décorrélation. Dans le modèle MRW, la quantité ci-dessus est nulle. Dans les figures suivantes, on considère les corrélations Ret-Vol avec σ HL = sup u [t,t+1] X u inf u [t,t+1] X u comme proxy de < X >t,t+1 (t est exprimé en jours).

Effet Levier de l indice SP500 3 2 Effet Levier Ret-Vol SP500 Index: 01-oct.09 Levier empirique -5.4*exp(-x/35) 1 0-1 -2-3 -4-5 -6-7 -8 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Effet Levier du SP500 sur la période 2001-2009.

Effet Levier de l indice Nasdaq 2 Effet Levier Ret-Vol Nasdaq 100 Index: 01-oct.09 Levier empirique -2.7*exp(-x/51) 1 0-1 -2-3 -4 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Effet Levier du Nasdaq sur la période 2001-2009.

Faits stylisés empiriques intraday Dans cette section, nous montrons quelques courbes empiriques intraday de l indice SP500 qui valident l utilisation du modèle MRW. Il est important dans toute étude statistique intraday de tenir compte de la saisonnalité présentée sur la figure suivante (le fameux U-effect de l activité en fonction de l heure de la journée).

U-effect de la volatilité en fonction de l heure de la journée 0.002 Volatilite de l indice SP500 en fonction de l heure: 2000-2009 0.0019 0.0018 0.0017 0.0016 0.0015 0.0014 0.0013 0.0012 0.0011 0.001 0.0009 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 Figure: Volatilité log(h/l) sur 5 mins de l indice SP500 sur la période 2000-2009.

Distribution de la volatilité de l indice SP500 sur 5 mins 1 0.9 Distribution de la volatilitø sur 5 min de l indice SP500: 2000-2009 Distribution empirique Fit lognormal(mu=-0.21,sigma=0.64) Fit inverse gamma(a=1.7,nu=2.4) 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 1 2 3 4 5 6 7 Figure: Distribution empirique sur 5 mins de la vol log(h/l) de l indice SP500 sur la période 2000-2009.

Distribution de la volatilité de l indice SP500 sur 5 mins Distribution de la volatilitø sur 5 min de l indice SP500: 2000-2009 1 Distribution empirique Fit lognormal(mu=-0.21,sigma=0.64) Fit inverse gamma(a=1.7,nu=2.4) 0.1 0.01 0.001 1e-04 1e-05 1e-06 0.01 0.1 1 10 Figure: Distribution empirique log-log de la vol log(h/l) de l indice SP500 sur la période 2000-2009.

Effets de taille finie et biais divers En finance, on dispose de séries de taille finie. Il se pose donc le problème de la convergence des estimateurs et du caractère biaisé de ceux-ci. Soit x = (x 1,... x N ) la réalisation d une série temporelle (X i ) i 1 stationnaire centrée de taille N et de covariance donnée par : C(j) = E[(X i E[X ])(X i+j E[X ])]. Nous allons nous poser deux questions sur des exemples concrets : Peut-on estimer la variance de X 1? Peut-on estimer les corrélations de de (X i ) i 1?

Estimation de la variance On considère l estimateur classique de la variance V (x) = (x x) 2 = x 2 x 2 où. désigne des moyennes empiriques ( x = 1 N N i=1 x i) : Le biais est alors : V (x) = 1 N N (x i x) 2 i=1 E[V (X )] = E[ 1 N N (X i X ) 2 ] = (1 1 N )C(0) 2 N i=1 N (1 k N )C(k) k=1

Estimation de la variance : applications numériques Considérons 8 ans de données journalières (N 2000). On va considérer deux cas (Ornstein-Uhlenbeck et Multifractal) : (X i ) i 1 processus gaussien centré et E[X i X i+j ] = e j/t. On va supposer T 100. (X i ) i 1 processus gaussien centré avec E[X i X i+j ] = λ 2 ln + (T /(j + 1)). On va supposer que λ 2 0.03 et T 2000.

Estimation de la variance : applications numériques Numériquement, on trouve : pour le O-U : E[V (X )] 1 1 N 2 N N x=1 (1 x/n)e x/t 1 2 N N x=1 e x/t 1 2T /N 0.9 (Erreur de 10%!) pour le multifractal : E[V (X )] λ 2 ln(t ) 0.8 (Erreur de 20%!) Ces exemples montrent l importance de travailler avec des estimateurs non biaisés pour évaluer les divers paramètres (on abordera dans la suite du cour le problème de l estimation des paramètres du modèle MRW : il existe par exemple des estimateurs simples et non biaisés de λ 2 ).

Estimation des corrélations On considère la fonction de corrélations empirique C e (j) donnée par : Les fonctions C e vérifient : C e (j) = 1 N j k=1 (x k x)(x k+j x) N j V (x) N (1 j N )C e(j) = 1 2. j=1 Empiriquement, on trouve des corrélations négatives! (sur les figures suivantes, on compare les corrélations empiriques et théoriques pour les O-U et le multifractal)

Corrélations empiriques et théoriques de l Ornstein-Uhlenbeck 1 0.9 Correlations empiriques Correlations theoriques: exp(-x/100) exp(-x/71) 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 50 100 150 200 Figure: Corrélations empiriques typiques pour une série de taille N=1750 (7 ans) avec un O-U de paramètre T=100

Corrélations empiriques et théoriques du multifractal 1 0.9 Correlations empiriques Correlations theoriques: 1-ln(x+1)/ln(2000) 0.97-0.16*ln(x+1) 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 50 100 150 200 250 300 Figure: Corrélations empiriques typiques pour une série de taille N=1750 (7 ans) avec un multifractal de paramètre λ 2 = 0.02 et T=2000

Références Livres et articles généraux sur l econophysics et la finance empirique : Bouchaud, Potters : Theory of Financial Risk and Derivative Pricing, Cambridge University Press, Cambridge (2003). Cont : Empirical properties of asset returns : stylized facts and statistical issues, Quantitative Finance, 1 no.2 (2001), 223-236. Dacorogna, Gencay, Muller, Olsen, Pictet : An Introduction to High-Frequency Finance, Academic Press (2001). Cizeau, Gopikrishnan, Liu, Meyer, Peng, Stanley : Statistical properties of the volatility of price fluctuations, Physical Review E, 60 no.2 (1999), 1390-1400.

Références Quelques livres et articles sur les modèles multifractaux (généralisation de MRW ou autres modèles) : Bacry, Kozhemyak, Muzy : Continuous cascade models for asset returns, available at www.cmap.polytechnique.fr/ bacry/biblio.html, to appear in Journal of Economic Dynamics and Control. Bacry, Muzy : Log-infinitely divisible multifractal process, Communications in Mathematical Physics, 236 (2003), 449-475. Calvet, Fisher : Multifractal Volatility : Theory, Forecasting, and Pricing, Academic Press (2008). Duchon, Robert, Vargas : Forecasting volatility with the multifractal random walk model, to appear in Mathematical Finance.

Références Articles sur l effet Levier : Bouchaud, Matacz, Potters : Leverage Effect in Financial Markets : The Retarded Volatility Model, Phys. Rev. Lett., 87 (2001), 228701. Bouchaud, Pochart : The skewed multifractal random walk with applications to option smiles, Quantitative Finance, 2 (2002), 303 314. Bacry, Duvernet, Muzy : travail en cour.

Références Livres et articles autour des travaux de Mandelbrot : Mandelbrot, Taylor : On the distribution of stock price differences, Operations Research, 15 (1967), 1057-1062. Mandelbrot : A possible refinement of the lognormal hypothesis concerning the distribution of energy in intermittent turbulence, Statistical Models and Turbulence, La Jolla, CA, Lecture Notes in Phys. no. 12, Springer, (1972), 333-351. Mandelbrot : Fractals and Scaling in Finance, Springer-Verlag (1997). Borland, Bouchaud, Muzy, Zumbach : The Dynamics of Financial Markets - Mandelbrot s Multifractal Cascades, and Beyond, Wilmott magazine.