Petit manuel d'internautisme 1

42 Petit manuel d'internautisme 1 Serge Verlinde K.U.Leuven Interfacultair instituut voor levende talen Dans le dernier numéro de Romaneske, nous avons illustré comment l'ordinateur pouvait aider le professeur à développer des matériaux didactiques. Dans ce contexte, nous avons également signalé comment on pouvait tirer parti de la plus importante bibliothèque qui existe à l'heure actuelle: Internet. Connaissant les réticences du public envers ce nouveau média, il nous a semblé utile de composer un petit manuel d'initiation à la navigation sur Internet. 1. S'équiper Vous ne pouvez vous livrer à l'internautisme qu'équipé d'un ordinateur personnel (PC-compatible 486 ou Mac récent requis - coût: aux alentours de 55.000 francs pour un nouvel ordinateur, sans imprimante: 10.000 francs supplémentaires), d'un modem (transmission de données à 28.800 bps minimum - coût: 10.000 francs), d'un logiciel qui vous permet de lire les pages disponibles (Netscape Communicator ou Microsoft Internet Explorer 2 - fourni par votre fournisseur d'accès) et d'une ligne téléphonique (qui reste occupée aussi longtemps que vous naviguez, pour autant que vous n'ayez pas de ligne téléphonique réservée à cette activité). Restent les fournisseurs d'accès, qui sont les intermédiaires incontournables pour connecter votre ordinateur au réseau planétaire de serveurs, ces gros ordinateurs qui forment les multiples noeuds du réseau Internet et sur lesquels sont stockées les informations qui sont mises à la disposition du public, si vous n'avez pas la chance de disposer d'un accès dans l'établissement scolaire où vous enseignez. Dans un des derniers numéros de l'hebdomadaire Clickx (numéro 54), une dizaine de fournisseurs d'accès ont été soumis à un test comparatif, avec comme trio gagnant (dans la catégorie utilisateurs débutants ): Skynet (de Belgacom), suivi de très près par Ping/EUnet/Tornado et, à une distance respectable, IBM Global Network. Dans la catégorie services aux initiés, Ping passe devant Skynet. 3 La plupart des sources chiffrent le coût annuel d'accès (illimité) à quelque 10.000 francs par an. Pour ce prix, ces fournisseurs d'accès vous offriront le logiciel nécessaire et un mode d'emploi pour démarrer. Ils devraient aussi vous fournir l'aide nécessaire en cas de pépin par l'intermédiaire d un helpdesk (ou service d aide aux utilisateurs, permanence en français). 1 Néologisme, créé à partir d'internet et d'internaute, non attesté, sauf sur Internet. 2 Appelés browsers en anglais, fureteurs, navigateurs ou butineurs en français et bladeraars, bladerprogramma s ou grasduin-routines (terme suggéré par Euraudicautom, a translator s best friend on the web, http://www2.echo.lu/edic) en néerlandais. Si vous désirez disposer de la toute nouvelle version de ces logiciels, faites un tour du côté des sites de Microsoft (http://www.microsoft.com) ou de Netscape (http://www.netscape.com). Actuellement, ils en sont l'un et l'autre à la version 4.0 de leur logiciel respectif. 3 Le test a été effectué en début d'année. Comme il s'agit d'un marché où les reprises et les fusions sont fréquentes et où les prix pratiqués varient régulièrement, il convient de vous informer auprès de plusieurs fournisseurs, dont le numéro en question de Clickx fournit une liste exhaustive, avec les numéros de téléphone. On les trouvera d'ailleurs également dans l'annuaire.

43 2. Se lancer Internet est un moyen de communication qui vous offre plusieurs fonctionnalités. Il ne vous permet pas seulement de rechercher - et dans la plupart des cas de trouver - toutes sortes d'informations grâce à l'application WWW (World Wide Web, ou World Wait Web si le trafic se fait un peu trop dense), mais également d'envoyer des messages électroniques: le courrier électronique ou e-mail 4, d'importer (download en anglais) des fichiers, comme par exemple des logiciels complets ou en version démo, stockés sur l'un ou l'autre serveur, etc. Nous nous intéresserons surtout aux possibilités de recherche d'informations par le biais de la fonctionnalité WWW (Web ou 3W). Le Web est un outil graphique unique qui est basé sur un codage HTML (Hypertext Markup Language). Ce codage constitue l'essence du Web. Il permet d'insérer dans une page la localisation d'une autre page, représentée par une adresse, un icone, un dessin,... En cliquant sur cette adresse ou cet icone, on peut passer automatiquement à cette autre page, même si celle-ci est stockée aux antipodes. Les liens établis de cette manière sont appelés des liens hypertextuels (ou hyperliens). Les liens hypertextuels sont repérables sur l'écran par la modification que subit le curseur qui se balade sur l'écran. Les adresses (URL - Universal Resource Locator) présentent une syntaxe plus ou moins uniforme: service://serveur/dossier/fichier http://math.unice.fr/~michel/enigmes.html Cette syntaxe présente certaines régularités qui vous permettent, avec un peu d'exercice, d'identifier le pays d'origine de l'information (be, fr, ca, uk,...) et le type d'organisme fournisseur d'information (com(mercial), ac(adémique), gov(gouvernement),...). Il va de soi que la syntaxe doit être respectée scrupuleusement. Pour accéder à la page (d'accueil) qui se cache sous ou derrière l'adresse, il suffit d'entrer l'adresse sous la barre d'outils de votre fureteur (voir la copie d'un écran ci-dessous). Le fureteur Microsoft Internet Explorer 3.0 que j ai utilisé pour préparer cet article, accepte les adresses sans http://, qu'il ajoute automatiquement devant l'adresse que vous entrez, de même que la barre oblique finale qui s ajoute en fin d un certain nombre d adresses. Afin d'éviter de devoir noter les adresses intéressantes que vous consultez régulièrement, les fureteurs permettent de stocker vos sites favoris. Le problème avec Internet est qu'il n'existe pas d'annuaire (complet) des millions de pages disponibles un peu partout dans le monde. Pour s'y retrouver toutefois, il y a deux pistes à suivre: celle des moteurs de recherche, qui sont des ordinateurs qui passent leur temps à écumer le réseau à la recherche de nouvelles pages et qui stockent toutes les données qu'ils rencontrent dans d'énormes bases de données, et celle de ceux (personnes ou organismes) qui, dans une crise d'altruisme ou dans un but commercial, ont réalisé un inventaire de (toutes les) pages qui se rapportent à un sujet ou qui sont supposées intéresser un certain groupe de personnes. 4 Des linguistes peu avertis ont suggéré mel ou mèl dans le cadre d'une chasse aux anglicismes tous azimuts. Un mot comme courriel semble toutefois l'emporter, du moins au Canada.

46 Dans la première catégorie, on retrouve les sites AltaVista, Yahoo, Lycos et d'autres, cités dans chaque introduction à Internet. Nous vous suggérons toutefois de commencer par l'adresse http://mailserv.cc.kuleuven.ac.be/se_adv_nl.html Sur cette page de la K.U.Leuven figurent un nombre assez important de ces moteurs de recherche, auxquels vous pouvez accéder en cliquant sur le moteur choisi. Il y a en outre des liens vers d'autres sites très utiles lors de la recherche d'informations: l'annuaire téléphonique, un site à partir duquel vous pouvez voyager vers les serveurs de nombreux pays, les catalogues des bibliothèques universitaires, Pour en revenir aux moteurs de recherche, nous utilisons le plus souvent les sites de AltaVista (du géant informatique Digital), et plus particulièrement le site http://altavista.advalvas.be qui parcourt d'abord les sites belges, ou, si vous êtes à la recherche d'informations qui ne touchent pas spécifiquement la Belgique: http://www.altavista.telia.com qui est le site suédois de AltaVista. Notez que sur ce site, vous devez spécifier votre pays d'origine et la langue dans laquelle vous voulez être accueilli avant de pouvoir lancer une recherche. Ce passage par la Suède vous évite les encombrements fréquents des lignes transatlantiques pour accéder au site américain du moteur de recherche AltaVista (http://www.altavista.com). Lancez une recherche en entrant un ou plusieurs mots, tout en respectant dans ce dernier cas une syntaxe que vous trouverez expliquée en cliquant sur Aide à la requête. Si vous désirez être servi en français par un moteur de recherche qui se consacre avant tout aux pages rédigées en langue française, rejoignez la page d accueil suivante: http://lokace.iplus.fr soit le meilleur moteur de recherche sur le Web pour les sites en langue française selon Krumm (1997:56).

47 Comme vous pouvez le constater sur l'écran reproduit ci-dessus, ce site permet également de partir à la recherche d'une adresse e-mail. Il est important de bien cibler votre recherche: entrez de préférence plusieurs mots en combinaison. Mais même dans ce cas, ne soyez pas surpris si la machine vous renvoie une liste composée de milliers d'adresses, sur lesquelles il suffira de cliquer pour faire fonctionner le lien hypertextuel qui vous amènera à bon port. Il est à noter que les adresses fournies sont classées selon une série de critères d'évaluation qui doivent normalement faire apparaître les pages les plus intéressantes en premier lieu. Un autre moyen de restreindre votre recherche est de faire appel aux moteurs de recherche qui partent d'une classification thématique des sites, comme par exemple www.yahoo.fr qui vous aide à retrouver les sites consacrés au romancier Bernard Werber en passant par les choix successifs suivants: art et culture/littérature/auteurs/romanciers/werber, Bernard. Dans la deuxième catégorie d'adresses, nous pouvons épingler les adresses suivantes, que tout bon romaniste se doit de visiter. À l'adresse http://ourworld.compuserve.com/homepages/hlr/ressourc.htm (adresse fournie par Hans Le Roy, auteur de ces pages) vous trouvez une liste de plusieurs dizaines de sites utiles pour l'enseignant de français, classés sous différentes rubriques: services officiels, français langue étrangère sur Internet, didacticiels, cinéma, tourisme, etc. Il existe également un site pour l espagnol ( /recursos.htm) Un autre site pour le français, avec environ 2000 liens, se trouve à l'adresse http://clicnet.swarthmore.edu (adresse fournie par Christine Vanhooteghem)

48 Ce site localise ou édite des ressources virtuelles en français pour les étudiants, les enseignants de français, et tous ceux qui s'intéressent aux cultures, aux arts et aux littératures francophones. Une dernière adresse présentant un tel aperçu global d'adresses est http://www.synec-doc.be/francite (adresse fournie par Christine Vanhooteghem) site de la Maison de la Francité avec, entre autres, un service gratuit d'assistance langagière (S.V.P.langage): Un problème ou une question d'orthographe, de syntaxe, de style, de vocabulaire? L'origine d'un mot ou d'une expression vous rend perplexe? Vous désirez obtenir des équivalents français d'anglicismes?. Intéressant de savoir par exemple ce qui serait suggéré comme équivalent français pour e-mail. Nous n'avons jusqu à présent (après quatre jours ouvrables) pas encore reçu de réponse à notre question. Parmi toutes les adresses qui sont relevées à gauche et à droite, quelques-unes méritent que l'on s'y attarde. Parmi celles-ci, notons le site de la RTBF: http://www.rtbf.be où vous pouvez trouver les textes des bulletins d'information radio et télé. Intéressant si vous désirez faire un exercice de compréhension orale: cela vous fait épargner pas mal de temps. Il est en effet possible d'importer ces textes sur votre disque dur. Pour cela, il suffit de trouver la page avec le texte qui vous intéresse et, soit de l enregistrer sur votre disque dur (Opslaan als bestand ou Save as file), soit d'utiliser Copier (dans votre fureteur) et Coller (dans un fichier Word) après avoir sélectionné avec le curseur le texte voulu sur la page Web. Tout professeur de français devrait connaître le site www.dds.nl/~school/avo/boeken/frans/index.html On y trouve une trentaine de comptes rendus de lecture de romans français, parmi lesquels des classiques tels que Madame Bovary ou L'amant, mais aussi des ouvrages un peu moins connus comme La curieuse solitude de Ph. Sollers. Comme le signale Van Goethem (1997:59), il y a de grandes chances que les élèves connaissent cette bonne adresse. Elle l'est encore plus pour les oeuvres littéraires en néerlandais et en anglais. Notez toutefois que l'auteur du site s'empresse de souligner que ces comptes rendus ne sont conçus que comme des textes de référence et de déconseiller aux élèves de les recopier parce que le professeur risque de les connaître ou de vite s'apercevoir qu'une introduction comme Emma Bovary, âme romantique et sans aucune satisfaction dans la vie, n'est pas à la portée de tout le monde. Un site intéressant du point de vue informatif est le site officiel du gouvernement belge: http://belgium.fgov.be où vous trouverez entre autres des informations sur la structure administrative de notre pays, sur l'euro,...

49 Dans un autre domaine, si vous désirez connaître l'offre de CD-Rom - ou dois-je écrire cédéroms? - en langue française, consultez http://www.crdi.fr/vpc-cd Vpc étant l'abréviation de vente par correspondance, vous passez directement votre commande. Un bref descriptif est fourni pour chaque CD-Rom mis en vente. Et pour terminer ce premier petit inventaire de bonnes adresses, offrez-vous un petit moment de détente et consultez http://math.unice.fr/~michel/enigmes.html Ce site niçois, découvert par un de mes étudiants, teste vos capacités à résoudre des énigmes, l'une plus tordue que l'autre, à moins que vous ne résistiez pas à la tentation de prendre immédiatement le lien hypertextuel qui vous conduit à la réponse exacte... Bibliographie Krumm, P. 1997. L'Internet français: pour se repérer. Le français dans le monde 291. 56-59. Van Goethem, Ph. 1997. Leren (leren) met Internet. Info-frans 25.1. 45-60. Ces deux articles mentionnent de nombreuses adresses URL intéressantes pour les professeurs de français. Pour en savoir (encore) plus......si vous partez de zéro Clickextra. Édition spéciale automne 1997. Van computer tot Internet. Een eerste kennismaking. (145 francs, 02/467.49.70)....si vous êtes déjà un(e) internaute site de l'hebdomadaire Clickx, où vous pouvez lire les articles parus: http://www.clickx.be ou la version la plus récente du manuel consacré à Internet cité dans notre précédent article: http://www.ungi.com (adresse fournie par Hans Le Roy) (à suivre...)