«Photo mensuelle de l économie luxembourgeoise»

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Transcription:

1 «Photo mensuelle de l économie luxembourgeoise» Par le biais de cette rubrique «Photo mensuelle de l économie luxembourgeoise», la Chambre de Commerce souhaite familiariser les lecteurs du Merkur à l évolution des indicateurs macro- et microéconomiques, tout en mettant en évidence le point de vue de ses ressortissants. La première partie de cette rubrique est consacrée aux principaux indicateurs macroéconomiques et aux prévisions qui s y rattachent. L évolution d indicateurs conjoncturels, sur base mensuelle ou trimestrielle selon la disponibilité des données, est ensuite illustrée graphiquement dans une seconde partie. La troisième et dernière partie donne la parole à un chef d entreprise qui présente son point de vue concernant l environnement macroéconomique, en général, et son secteur d activité, en particulier. 1) Evolution des principaux indicateurs macroéconomiques Indicateurs 2010 2011 2012 2013 2014 (p) 2015 (p) Croissance du PIB à prix constants (% de croissance en volume et montants absolus en millions EUR) (1) 3,1% 1,9% -0,2% 2,1% 2,9% 3,3% 32,72 33,35 33,29 34,00 34,99 36,14 Taux de chômage 5,8% 5,7% 6,1% 6,9% 7,3% 7,3% Emploi total intérieur (variation annuelle en %) 1,8% 2,9% 2,5% 1,7% 2,1% 2,3% IPCN (variation annuelle en %) 2,3% 3,4% 2,7% 1,7% 1,0% 2,2% Capacité / besoin de financement (administration publique, % du PIB) -0,8% 0,1% -0,6% 0,1% 0,2% -0,7% Sources : STATEC, Note de conjoncture n 01/2014 / Calculs Chambre de Commerce. Remarque : (1) Le PIB à prix constants, réel ou en volume est la valeur du PIB en tenant compte des variations des prix, c'est-à-dire de l'inflation. Le PIB réel a l'avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et services. C est la valeur utilisée lorsque l on mesure la croissance du PIB. En effet, on ne peut pas savoir uniquement en observant le PIB nominal (en valeur) si la hausse de l'indicateur provient d'une hausse des prix, d'une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.

2 2) Repères conjoncturels pour l économie luxembourgeoise Evolution du cours du baril de Brent à Londres En USD (US Dollar) Cours de clôture du baril de Brent le 30 mai 2014 : 109,4 USD Source : www.zonebourse.com Evolution de la parité EUR/US Dollar (USD) Parité EUR/USD le 30 mai 2014 à la clôture : 1 EUR = 1,36 USD Source : www.zonebourse.com

janv-2008 avril-2008 juillet-2008 oct-2008 janv-2009 avr-2009 juil-2009 oct-2009 janv-2010 avr-2010 juil-2010 oct-2010 janv-2011 avr-2011 juil-2011 oct-2011 janv-2012 avr-2012 juil-2012 oct-2012 janv-2013 avr-2013 juil-2013 oct-2013 janv-2014 3 Evolution mensuelle du commerce mondial Volume du commerce mondial, 2005 = 100 Indice du commerce mondial en mars 2014 : 132,5 140 120 100 80 60 40 20 0 Source : Centraal Planbureau (Pays-Bas) Evolution trimestrielle des exportations de biens et de services Variation par rapport au même trimestre de l'année précédente (en % de variation) 30 20 10 0-10 -20-30 -40 Exportations de biens Exportations de services Exportations de biens et de services Exportations de biens au 4 e trimestre 2013 (par rapport au 4 e trimestre de 2012) : 10,4% Exportations de services au 4 e trimestre 2013 (par rapport au 4 e trimestre de 2012) : 2,2% Exportations de biens et services au 4 e trimestre 2013 (par rapport au 4 e trimestre de 2012) : 3,6%

janvier 2008 avril 2008 juillet 2008 octobre 2008 janvier 2009 avril 2009 juillet 2009 octobre 2009 janvier 2010 avril 2010 juillet 2010 octobre 2010 janvier 2011 avril 2011 juillet 2011 octobre 2011 janvier 2012 avril 2012 juillet 2012 octobre 2012 janvier 2013 avril 2013 juillet 2013 octobre 2013 janvier 2014 avril 2014 2007T1 2007T2 2007T3 2007T4 2008T1 2008T2 2008T3 2008T4 2009T1 2009T2 2009T3 2009T4 2010T1 2010T2 2010T3 2010T4 2011T1 2011T2 2011T3 2011T4 2012T1 2012T2 2012T3 2012T4 2013T1 2013T2 2013T3 2013T4 4 Evolution trimestrielle du PIB et de l emploi intérieur Variation par rapport au même trimestre de l'année précédente (en % de variation) 10,00 Croissance PIB au 4 e trimestre 2013 (par rapport au 4 e trimestre de 2012) : 2,5% 8,00 6,00 4,00 2,00 0,00-2,00-4,00 Croissance emploi au 4 e trimestre 2013 (par rapport au 4 e trimestre de 2012) : 1,9% -6,00-8,00-10,00 PIB Emploi intérieur Evolution mensuelle du taux de chômage (au sens strict désaisonnalisé) En % 7,5 7,0 6,5 6,0 5,5 5,0 4,5 4,0 3,5 Taux de chômage en avril 2014 : 7,1%

janv.-2010 mars-2010 mai-2010 juil.-2010 sept.-2010 nov.-2010 janv.-2011 mars-2011 mai-2011 juil.-2011 sept.-2011 nov.-2011 janv.-2012 mars-2012 mai-2012 juil.-2012 sept.-2012 nov.-2012 janv.-2013 mars-2013 mai-2013 juil.-2013 sept.-2013 nov.-2013 janv.-2014 5 Evolution mensuelle de l indice des prix à la consommation national (IPCN) et de l indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) Variation par rapport au même mois de l'année précédente (en % de variation) 6,0 5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0-1,0-2,0 Sources : STATEC, Eurostat IPCN Luxembourg IPCH Luxembourg Seuil pour cote d'échéance IPCH zone euro (18 pays) IPCN du Luxembourg en avril 2014 : 0,8% IPCH du Luxembourg en avril 2014 : 0,9% IPCH de la zone euro (18 pays) en avril 2014 : 0,7% Evolution mensuelle de la production industrielle par jour ouvrable Ensemble de l industrie ; indices ayant une base 100 en 2010 120,0 110,0 100,0 90,0 80,0 70,0 60,0 Production par jour ouvrable Tendance Indice de production par jour ouvrable en février 2014 : 99,0

janv-2008 avril-2008 juillet-2008 oct-2008 janv-2009 avr-2009 juil-2009 oct-2009 janv-2010 avr-2010 juil-2010 oct-2010 janv-2011 avr-2011 juil-2011 oct-2011 janv-2012 avr-2012 juil-2012 oct-2012 janv-2013 avr-2013 juil-2013 oct-2013 janv-2008 avril-2008 juillet-2008 oct-2008 janv-2009 avr-2009 juil-2009 oct-2009 janv-2010 avr-2010 juil-2010 oct-2010 janv-2011 avr-2011 juil-2011 oct-2011 janv-2012 avr-2012 juil-2012 oct-2012 janv-2013 avr-2013 juil-2013 oct-2013 janv-2014 avr-2014 6 Evolution mensuelle des nouvelles immatriculations de voitures particulières et à usage mixte neuves En chiffres absolus Nouvelles immatriculations en avril 2014 : 5.220 7 000 6 500 6 000 5 500 5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 Nouvelles immatriculations Tendance Evolution mensuelle des autorisations de bâtir Volume bâti en 1.000 m 3 Volume bâti en décembre 2013 : 545.800 m 3 1 200,0 1 000,0 800,0 600,0 400,0 200,0 0,0 Volume bâti (1000 m3) Tendance

janv-2008 avril-2008 juillet-2008 oct-2008 janv-2009 avr-2009 juil-2009 oct-2009 janv-2010 avr-2010 juil-2010 oct-2010 janv-2011 avr-2011 juil-2011 oct-2011 janv-2012 avr-2012 juil-2012 oct-2012 janv-2013 avr-2013 juil-2013 oct-2013 janv-2014 avr-2014 7 Evolution mensuelle de la somme bilantaire des établissements de crédit En millions EUR, encours en fin de période 1.050.000 Bilan agrégé en avril 2014 : 725.376 millions EUR 1.000.000 950.000 900.000 850.000 800.000 750.000 700.000 Source : Banque Centrale du Luxembourg Evolution mensuelle du nombre d organismes de placement collectif (OPC) et de leurs actifs nets Nombre d OPC et actifs nets en milliards EUR 4.000 3.800 3.600 3.400 3.200 3.000 2.800 2.600 2.400 2.200 2.000 3.000,0 2.800,0 2.600,0 2.400,0 2.200,0 2.000,0 1.800,0 1.600,0 1.400,0 1.200,0 1.000,0 Nombre d'opc (échelle de gauche) Actifs nets des OPC (échelle de droite) Source : CSSF Nombre d OPC en avril 2014 : 3.898 Actifs nets des OPC en avril 2014 : 2.742,2 milliards EUR

8 3) «Parole à un chef d entreprise» : Marc Wagener xxx Focus sur l appréciation personnelle du chef d entreprise Pour chacun des indicateurs, Monsieur Marc Wagener a précisé, sur une échelle allant de 1 (situation totalement insatisfaisante) à 5 (situation excellente), sa perception des performances actuelles des différents indicateurs sous revue ainsi que ses perspectives en termes d évolution de la situation conjoncturelle. Indicateurs Situation actuelle Prévisions Croissance du PIB 2 3 Taux de chômage 3 2 Emploi total intérieur 3 3 Inflation 4 4 Focus sur le secteur du commerce frontalier Le commerce frontalier joue un rôle fondamental dans l économie luxembourgeoise. D une part, il est une source importante d emplois avec plus de 5.000 personnes travaillant dans ce secteur. D autre part, le commerce frontalier est la 2 e plus importante source de recettes pour l Etat central, et ce juste après le secteur financier. En 2013, les recettes issues de ce secteur ont représenté 16% de l ensemble des recettes de l Etat central, soit environ 1,8 milliards EUR. L empreinte de ce secteur au Luxembourg est donc indéniable. Actuellement, de fortes inquiétudes persistent en raison de la baisse des volumes de vente. Les ventes de cigarettes par exemple ont chuté de 5% cette année, et ce par rapport à une année précédente déjà morose. Rien qu au niveau de la frontière avec l Allemagne, cette baisse est encore beaucoup plus importante et s explique principalement par la perte de compétitivité du Luxembourg en termes de différentiels de prix. Les tendances sont similaires en ce qui concerne les ventes de carburants et de café. Le commerce frontalier avec l Allemagne se réduit donc fortement, ce qui est particulièrement inquiétant quand on sait que les activités avec l Allemagne représentent presque la moitié du commerce frontalier. Le commerce local connait également des problèmes de compétitivité dans les produits non accisés puisque même avec une T.V.A. actuellement en faveur du Luxembourg, les produits restent moins chers en Allemagne qu au Luxembourg. Cet état de fait provient de conditions d achats qui diffèrent, le Luxembourg, contraint et forcé, «privilégiant» la Belgique comme source d achats. Pour l Etat, il s agit également d une mauvaise nouvelle puisque ses recettes se voient impactées et l effet se fera ressentir sur les finances publiques. Par conséquent, il est important de garder un différentiel de prix en faveur du Luxembourg (c est-à-dire des prix moins élevés sur le territoire grand-ducal), et pas seulement pour un seul produit, mais pour un large panier de biens. Or, la hausse de la TVA prévue au 1 er janvier 2015 et la directive européenne sur le tabac, qui grèvera à nouveau l attractivité des points de ventes et des paquets, n iront pas dans ce sens et risquent de plomber encore un peu plus les activités déjà pénalisées par l interdiction du libre-service pour les produits du tabac.

9 4) Appréciation de la situation conjoncturelle par Carlo Thelen, Chief Economist et Directeur Général de la Chambre de Commerce Enfin une reprise durable? Telle est la question qui nous taraude à la vue des récentes prévisions économiques, établies notamment par le STATEC. Avec une hausse prévue du PIB réel de 2,9% en 2014 et 3,3% en 2015 [1], le Luxembourg atteint des taux de croissance économique qu il n avait plus connu depuis le début de la crise, si, bien sûr, ils se matérialisent. Dans une moindre mesure, la zone euro devrait également connaître une croissance plus vigoureuse puisque une hausse du PIB en volume de 1,3% en 2014 et de 1,7 en 2015 est prévue. L industrie luxembourgeoise confirme sa reprise entamée mi-2013, selon les enquêtes de conjoncture. De plus, la productivité se redresse début 2014. Le secteur de la construction est également entré dans une phase de reprise au 2 e trimestre 2013 et les indicateurs pour 2014 montrent que celle-ci gagne en vigueur. Les principales activités de services non financiers montrent une évolution relativement satisfaisante, avec une progression de la valeur ajoutée qui tend à s accélérer. Quant au secteur financier, il ne devrait connaître une hausse de son activité qu à partir de 2015. Nous pouvons nous réjouir de ces nouvelles positives mais ne soyons pas euphoriques. En effet, s agissant du marché de l emploi, la baisse du taux de chômage n est pas attendue avant 2016. Quant à la croissance future de l emploi, elle devrait se stabiliser dans une fourchette comprise entre 2 et 2,5%. Un grand changement par rapport aux tendances observées récemment, la majorité des nouveaux emplois serait localisée dans les branches marchandes (autres que le secteur financier). En ce qui concerne l évolution des prix, le relèvement de la TVA en 2015 aura un impact non négligeable sur l inflation, qui atteindrait 2,2% en 2015, contre 1% en 2014. Enfin, les finances publiques seront fortement impactées par la chute des recettes de la TVA liée au commerce électronique, ce qui engendrerait un solde légèrement positif en 2014 mais à nouveau négatif en 2015. La reprise conjoncturelle pourrait toutefois contribuer à améliorer le solde à moyen terme. Le Luxembourg va donc mieux mais il ne sera guéri que quand les réformes structurelles, maintes fois sollicitées, seront enfin implémentées. [1] STATEC, Note de conjoncture 01/2014.